4 minute read

Gestion des résidus alimentaires à Québec

La gestion des matières résiduelles est un aspect crucial d’une bonne administration d’un territoire habité. Cela demande de mobiliser plusieurs acteurs et moyens. De nos jours, il est devenu impératif de réaliser la collecte des 3 catégories de matières résiduelles, soit les ordures, le recyclage et les résidus alimentaires. La troisième catégorie est plutôt intéressante puisqu’elle représente une ressource qui est abondante et qui, par une bonne gestion, peut être exploitée afin d’offrir des services variés. À Québec, la ville ne fait pas la collecte générale des résidus alimentaires à l’heure actuelle, mais ceci changera dans les prochaines années. Certains organismes proposent toutefois le service. À l’université, le service des immeubles procède à la collecte des résidus alimentaires depuis 2006. Finalement, la gestion des résidus alimentaires est de plus en plus accessible pour le particulier. La ville de Québec a procédé durant l’année 2020 à un projet pilote de collecte des résidus alimentaires. C’est dès 2022 que la ville procédera à la collecte générale sur son territoire. Le procédé qui a été retenu est celui de la biométhanisation. Après la collecte à domicile, les résidus alimentaires seront envoyés à des usines qui pourront stocker les matières et en faire la méthanisation. Ce procédé en question consiste à utiliser des microorganismes anaérobies qui procéderont à la digestion des résidus alimentaires, ce qui produira comme extrants du biogaz (dont du méthane) ainsi qu’un digestat riche en azote. Ces deux produits pourront ensuite être valorisés de différentes façons. Il ne s’agit donc pas de compostage comme d’autres villes le font. Sur le territoire de la ville de Québec, il existe un organisme (craque-bitume) qui offre un service de compostage urbain. Dans ce cas-ci, les participants doivent s’inscrire auprès de l’organisme et peuvent donc aller eux-mêmes porter leurs résidus alimentaires dans des bacs de compostage. Ce compost pourra être réutilisé de différentes façons pour amender les sols des différents travaux horticoles réalisés par l’organisme.

À l’Université Laval, c’est depuis 2006 que le service des immeubles procède à la collecte des résidus alimentaires sur le campus. Les bacs, qui sont maintenant disposés dans tous les pavillons, sont récoltés et les matières résiduelles sont envoyées sur un site de compostage à grande échelle hors du campus. Il est donc très important pour la communauté de l’université de bien faire le tri des matières afin de faciliter la tâche des employés du service des immeubles.

Advertisement

Finalement, la gestion des résidus alimentaires s’invite de plus en plus à la maison. Différentes options existent pour tous les goûts et préférences. D’abord, pour les gens possédant une cour, il est assez facile de faire du compostage. Installer un bac et y déposer les résidus alimentaires au courant de l’année est à peu près la manière de le faire. La ressource en compost qui en découle est très bénéfique autant au jardin, qu’aux plates-bandes et même pour les plantes vertes!

Pourtant, le compostage n’est pas réservé qu’aux détenteurs de cour arrière. Il est possible, voir même facile de réaliser du compostage à l’intérieur. Notamment, il est possible de faire du vermicompostage. La technique est simple et l’entretien l’est tout autant. De plus, la ressource en compost en est une très riche. À noter qu’il est recommandé de tuer les tissus végétaux des résidus alimentaires avant de les envoyer aux vers.

Ensuite, il existe la technique du compostage Bokashi. À l’instar du vermicompost, cette technique utilise des êtres vivants pour réaliser la digestion des résidus alimentaires. Dans ce cas-ci, ce ne seront pas des animaux, mais des bactéries et des levures qui feront le travail. En dernier lieu, une compagnie québécoise fondée par deux anciennes étudiantes de l’Université Laval a récemment mis au point un appareil de compostage de comptoir. En effet, l’appareil nommé Tero utilise un procédé utilisant chaleur, séchage et broyage. Dans ce cas-ci, on ne fera pas appel aux micro-organismes. Néanmoins, le fertilisant produit peut facilement être intégré au jardin afin de l’enrichir. Pour ceux qui se le demandent, toutes ces techniques, réalisées correctement, sont sans odeur, contrairement à la croyance populaire. Dans tous les cas nommés plus haut, il est important de bien se renseigner afin de connaitre les résidus qui peuvent être compostés par les différentes techniques. Il peut être utile de combiner différentes méthodes afin d’avoir des composés différents et d’obtenir une certaine variété. Enfin, la gestion des résidus alimentaires est très importante et permet de valoriser nos déchets, ce qui désengorge nos ordures et contribue à réduire notre demande pour des fertilisants achetés en magasin. Les opportunités sont multiples et variées, ce qui est toujours une bonne idée. Raphael Gaudreau VP aux affaires écologiques -AÉFEUL

L’appareil Tero. (2021). Tero. https://teroproducts.com/pages/appareil-tero Méthanisation. (2021). Dans Wikipedia. https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9thanisation Ville de Québec. (2021). Projet pilote. https://www.ville.quebec.qc.ca/citoyens/environnement/matieres-residuelles/collecte/residus-alimentaires/projet-pilote.aspx Université Laval. (2006). L'Université offrira un service de compostage des résidus alimentaires. Ulaval nouvelles. https://nouvelles.ulaval.ca/vie-universitaire/luniversiteoffrira-un-service-de-compostage-des-residus-alimentaires-553de96bf53c1f547c871d3a17b9f3f9