AUTOUR DE MONACO DECOUVERTE ⹠Dans un écrin de verdure ou face à la Méditerranée, hantées par l'ùme de leurs célÚbres hÎtes
Villas de légende à Cap d'Ail par Amanda Coutellle
Les Funambules
The Rock
A
g «The Rock» : Lâombre solaire de «La Divine» Vers 1910, M. Pisani fait Ă©difier sur un promontoire rocheux Ă la pointe dâun cap, une villa Ă lâescalier de marbre en fer Ă cheval, qui en 1939 sĂ©duit George Schlee, Ă©poux de la styliste russe NicolaĂŻevna Sanina qui habillait La Divine (qui aura avec son Ă©poux une liaison qui dĂ©frayera la chronique). De la fin des annĂ©es 40 Ă sa mort en 1964 Greta Garbo y effectua de nombreux sĂ©jours en compagnie de George mais aussi de son Ă©pouse qui nâapprĂ©ciait guĂšre ces vacances communes⊠La styliste habitait New York dans lâimmeuble de sa rivale quâelle considĂ©rait comme une sorciĂšre... A la disparition de son mari, elle revĂźnt Ă la villa aprĂšs lâavoir fait exorciser ! (15, Chemin du Cap Rognoso /Sentier du Littoral)
Villa LumiĂšre
La Capponcina
g «Les Funambules» : Havre de paix de Sacha Guitry⊠Lâauteur dramatique et comĂ©dien avait fait lâacquisition en 1926, grĂące aux cachets de sa tournĂ©e amĂ©ricaine, de la villa «Gioia mia», vaste demeure blanche flanquĂ©e de deux tourelles octogonales, quâil rebaptisait «Les Funambules». Il y sĂ©journera avec son Ă©pouse la comĂ©dienne Yvonne Printemps. Câest lĂ quâil Ă©crira plusieurs de ses piĂšces dont «Villa Ă vendre», satire inspirĂ©e par les mĆurs locales (particuliĂšres !) dans lâimmobilier⊠AprĂšs la disparition du MaĂźtre (1961) sa cinquiĂšme et derniĂšre Ă©pouse Lana Marconi la vendit, elle fut alors divisĂ©e en appartements. (8, avenue François-de-May /sentier de la Pointe des Douauniers)
GORBIO
"LâInde Ă©ternelle" de Raza u sommet du village, dans 14 salles du ChĂąteau des Lascaris nous est offert un fabuleux voyage artistique en Inde Ă travers les Ćuvres de la donation Raza-Mongillat, de la donation Schulte, de prĂȘts de collectionneurs privĂ©s : Michel Imbert, biographe-expert de lâĆuvre de Raza, Luc Lanlo, ex-adjoint Ă la culture de Menton, passionnant et intarissable amphitryon tant pour ses amis que pour les visiteurs qui auraient la chance de le croiser dans lâune des 14 salles ! On dĂ©couvre aussi des antiquitĂ©s indiennes prĂȘtĂ©es par la ville de Menton Ă travers son musĂ©e des Beaux Arts du Palais de CarnolĂšs. g Raza : Grand MaĂźtre de lâArt Moderne Sayed Haider Raza, pionnier de lâart moderne dans son pays, est nĂ© en 1922 dans le village de Barbaria, au centre de lâInde, arrivĂ© dans le Montparnasse des annĂ©es 50, entre La Coupole, le DĂŽme, et la Closerie des Lilas, le jeune homme devient trĂšs vite un familier des artistes qui hantaient la capitale en ces belles annĂ©es riches en peintres, poĂštes et Ă©crivains qui entreraient dans le grand livre de lâhistoire mondiale de la culture dont Paris Ă©tait alors le phare⊠g Un beau jour, Raza dĂ©couvre un petit village perchĂ© : Gorbio⊠Raza sâĂ©prend de sa vie simple et paisible, il y crĂ©e son atelier, chaque annĂ©e, il revient sur cette Ăźle, dont la Maire Michel Isnard aux origines gitanes, rappelait lors du vernissage que les gitans, tsiganes et roms avaient une origine commune, celle dâun peuple des hauts plateaux du Rajasthan⊠Un beau jour aussi pour le village Ă qui Raza fera don de sa collection en Ă©change dâun musĂ©e, don agrĂ©mentĂ© dâ1million dâeuros pour rĂ©nover et entretenir le ChĂąteau des Lascaris⊠LâĆuvre de Raza, est aux antipodes des clichĂ©s sur lâInde, le peintre nous parle de lâĂąme, Ă travers des cercles concentriques dont le point dâorgue «le Bindu» symbolise la crĂ©ation du monde, il nous parle en sourdine de lâĂąme humaine, de son mystĂšre, Ă travers sa vision cosmique Ă la recherche perpĂ©tuelle de ce que lâhomme porte de noble en lui. Une quĂȘte philosophique et artistique transmise par le biais dâune Ćuvre contemporaine, cependant bien loin dâĂȘtre abstraite pour qui sait voir au-delĂ des chosesâŠ
g ChĂąteau des Lascaris - MusĂ©e ouvert tous les jours de 15 h 19 h, sauf le mardi, jusquâau 1er dĂ©cembre.
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N° 187 ⹠Octobre 2019
© Photo VLR
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© Photos Ville de Cap d'Ail
EVENEMENTS
Cap dâAil, havre de paix, dans un Ă©crin de verdure ou face Ă la MĂ©diterranĂ©e, sont nichĂ©es ces villas de lĂ©gende hantĂ©es par lâĂąme de leurs cĂ©lĂšbres hĂŽtes, du frĂšre du Tsar Nicolas II Ă la Reine Victoria, des FrĂšres LumiĂšre, Ă Winston Churchill, de Sacha Guitry à « La Divine » Greta Garbo... Une idĂ©e de promenade automnale du cĆur de la CitĂ© avec son chĂąteau des Terrasses ou via la pointe des douaniersâŠ
g Les «Villas LumiĂšre» cocon des inventeurs du cinĂ©matographe⊠Le pĂšre dâAuguste et Louis, finance lâinvention de ses fils, les incite Ă organiser des sĂ©ances cinĂ©matographiques : lâaffaire devient vite florissante ! GrisĂ© par les entrĂ©es dâargent, atteint de la «fiĂšvre de la pierre», il construit Ă La Ciotat, Evian, Lyon, câest en 1902 quâil sâintĂ©resse Ă La Turbie-sur-mer (Cap dâAil) oĂč il fait Ă©difier (selon ses plans) trois villas, celle dâAuguste bĂątie sur un plan en trapĂšze, avec deux oriels sur cul-de-lampe qui confĂ©raient Ă la façade toute son opulence. En 1904, lâendettement dâAntoine LumiĂšre sâĂ©lĂšve Ă 1 million œ de francs or⊠La Villa dâAuguste sera rachetĂ©e dans les annĂ©es 50 par le MinistĂšre de lâIntĂ©rieur. (1, avenue François-de-May et 8, avenue Charles Blanc) g A «La Capponcina» Winston Churchill Ă©crit et peint⊠Edouard Molyneux fait bĂątir en 1926, sur lâemplacement de lâancien Tir aux pigeons, une villa de style nĂ©o-provençal agrĂ©mentĂ©e dâun patio et dâune longue galerie Ă arcades dominant la mer, il y installe ses ateliers, organise des dĂ©filĂ©s de mannequins trĂšs privĂ©s. AprĂšs la seconde guerre mondiale la villa est acquise par Lord Beaverbrook, ancien Ministre de lâArmement et directeur du quotidien anglais «Evening Standard». BrouillĂ© en 1938 avec Churchill, ils se rĂ©concilient Ă la fin de la guerre, le «Vieux lion» viendra alors en villĂ©giature chez son ami avec son chevalet, ses tubes de peinture et ses milliers de notes qui lui servaient Ă rĂ©diger ses mĂ©moires⊠Fait «Maire dâhonneur» de Cap dâAil en 1952 il y fĂȘtera ses noces dâor six ans plus tard⊠(25,avenue Winston Churchill) g «Les Terrasses» : Le frĂšre du Tsar Nicolas II y soigne sa phtisie⊠En 1890, le banquier britannique Mendel fait bĂątir une villa encadrĂ©e de deux larges terrasses latĂ©rales, la façade laissant apparaĂźtre le mur de brique du gros Ćuvre ; entourĂ©e dâun superbe parc dominant la mer, elle est lâune des toutes premiĂšres propriĂ©tĂ©s plantĂ©es dâessences exotiques. Le Grand Duc Georges Alexandrovitch, frĂšre du Tsar Nicolas II, venu sur le littoral azurĂ©en pour y soigner sa phtisie y passe lâhiver 1895, il reçoit le PrĂ©sident de la RĂ©publique française FĂ©lix Faure, ce fut ensuite au tour de la Reine Victoria de visiter le Grand Duc... Acquise par Melle Losse, ancienne Prima Donna de lâOpĂ©ra de Saint-PĂ©tersbourg, elle est aujourdâhui propriĂ©tĂ© de la ville qui y organise : Concerts, théùtre et expositions (89, avenue du 3-Septembre) g Informations/visites : Office du tourisme : 87 bis Av. du 3 septembre - Tel: 04 93 78 02 33