sauvegarde des océans
appel au Prince Albert II, un des leaders mondiaux les plus engagés dans la protection de l'environnement L’association propose aux citoyens virtuels de remplir sur sa page Facebook la Déclaration de Revendication pour une île universelle, et participer ainsi à une démarche officielle en direction des diplomaties. Emmanuel Hussenet précise «habiter symboliquement Hans est évidemment gratuit. Du virtuel vous passez à la réalité, car en devenant propriétaire en un clic et pour zéro euro vous agissez concrètement pour la protection de notre planète, une prise de conscience politique, éthique et morale, d’où naîtront sans doute d’autres initiatives. Aujourd’hui l’île compte plus de 3000 habitants virtuels, l’objectif étant d’atteindre le million pour que nul ne puisse s'opposer à ce que l'île Hans appartienne à tous».
g HANS DOIT OBTENIR LE STATUT DE « Terra Nullius » Emmanuel Hussenet veut mener une action diplomatique en direction de l'ONU et des deux pays concernés afin d’aboutir à l’abandon pur et simple des revendications de territorialité sur l'île Hans et lui donner le statut de Terra Nullius, terre ne relevant d'aucun Etat. L'île, devenue sanctuaire, appartiendrait alors à tous : « Aujourd’hui je m’adresse à tous ceux qui n’ont aucun droit sur les régions polaires, alors qu’ils sont ou seront les premières victimes du réchauffement global. La question du sort de l’île
g DEVENEZ PROPORIETAIRE D’UNE ILE AU POLE NORD POUR ZERO EURO : REVENDIQUEZVOUS « HABITANT VIRTUEL » DE HANS
VIRGINIE BOREL*
"Notre Terre est de plus en plus pressée comme un citron"
g Pourquoi avoir décidé de devenir « habitante virtuelle » de l’île Hans ? Virginie Borel : "Assez naturellement, car de par mon éducation, j’agis au quotidien, je trie mes déchets. Il en est de même au bureau : nous travaillons avec une entreprise d’insertion qui récupère tous nos papiers, nos bouteilles en plastique. Et surtout je fais de la plongée depuis une trentaine d’année, je pense donc que de signer cette revendication est dans l’ordre des choses".
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mérite d’être abordée à l’ONU. Mais c’est à d’autres pays d’engager le débat. J’entends proposer au Prince Albert de Monaco, qui est très attaché à la protection de l’environnement, un jumelage. Monaco, tout comme d’autres îles ou États côtiers, doivent nous rejoindre pour « revendiquer » l’île Hans, au nom du droit de leur peuple à vivre sous un climat supportable et au-dessus du niveau de la mer. »
g CONSCIENCE DES NATIONS ET SOMMETS DU CLIMAT A ceux qui pensent que cette initiative, émanant d’un doux rêveur, est loufoque, inutile ou plus joliment poétique, Emmanuel Hussenet répond : «Je sais que la cause n'est pas gagnée d'avance, mais ne rien faire n’apportera sûrement pas de solution. Le changement climatique n'est certainement pas une question d'opinion... Les faits sont là, les conséquences alarmantes, et penser que l'homme n'y est pour rien est bien naïf». Il rappelle que les 195 pays signataires de la convention des Nations Unies sur le climat se sont réunis en novembre 2013 à Varsovie, que leur but était de trouver un accord pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et limiter le réchauffement de la Terre à +2°C à l'horizon 2100. Accords bien difficiles car personne ne veut renoncer à la croissance, ou payer la facture d'une situation dont il ne se sent pas responsable. Après un nouveau sommet en décembre 2014 à Lima, ce sera à Paris, en décembre 2015, d'accueillir la conférence "décisive", mais rien ne permet d'espérer que la conscience que les États ont de la gravité de la situation débouche sur des engagements crédibles. Revendiquer l'île Hans comme laboratoire de la conscience, et lui permettre d’acquérir le statut de Terra Nullius serait un événement sans précédent dans l'histoire de l'humanité. Pour la première fois, une nation renoncerait à ses prérogatives territoriales, économiques et politiques au profit de la conscience qu'elle a d'elle-même et de ses propres limites.
g Vous êtes une militante née ? VB : "Militante peut-être pas, mais notre pauvre terre est pressée comme un citron, un jour elle nous fera savoir qu’elle en a marre et ce sera le retour du boomerang… Je suis allée plonger en Antarctique, et quand on a comme moi le privilège de découvrir ce sanctuaire, on ne pense qu’à une chose, tout faire pour que ces zones soient préservées et leur accès réservé à la recherche naturelle bio ou géologique". g Pensez-vous que l’originalité de la démarche d’Insula Hans Universalis soit plus efficace qu’une autre ? VB : "Malheureusement je doute qu’elle aboutisse, mais c’est à force de parler, de montrer aux hommes comment ils agissent, et les dégâts considérables qu’ils provoquent, que nous arriverons à une véritable prise de conscience collective".
* Assistante de direction, vit à Bordeaux, habitante virtuelle de l’île Hans
Juillet-Août 2014
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