Bâtir des villes pour tous en Afrique

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Bâtir des villes pour tous en Afrique. Leçons de quatre expériences

Une cellule dite de réinstallation a été créée en son sein pour accompagner les habitants dans les opérations de restructuration sur un plan administratif (dossier d’éligibilité à la réinstallation, aide au dossier pour le raccordement à l’électricité), technique (attribution/déplacement), et financier (gestion des indemnisations). Cette cellule comme l’ensemble de l’opération se sont appuyés sur de nombreuses ONG et de nombreux bureaux d’études à la fois locaux et internationaux47. La mairie d’El Mina a été impliquée dans les discussions, mais la maîtrise d’ouvrage de l’opération revenait à l’État. L’opération a démarré en 2000 par une phase d’études et de diagnostic pour mieux appréhender la réalité socio-économique et urbaine du quartier, conduire un recensement exhaustif des habitants, établir des critères d’éligibilité et définir les mesures d’accompagnement des personnes touchées. Ces éléments ont été formalisés dans un Plan d’action et de réinstallation48. L’opération s’est poursuivie par une phase de viabilisation du quartier (2002-2003) comprenant l’ouverture des routes principales et le dégagement des emprises destinées aux futurs équipements publics. Les ménages déplacés ont été indemnisés. Ils ont reçu gratuitement une parcelle de 120 mètres carrés dans un quartier limitrophe équipé en eau, électricité, écoles et centres de santé. Un accès privilégié à un programme d’habitat social leur était par ailleurs proposé. Vue aérienne de la kebbé d’El Mina après la phase de viabilisation

© Lucien Godin, Groupe Huit. 47

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Dans le cadre de l’opération, le Gret a été missionné en 2004 par l’ADU pour appuyer la définition de la stratégie de remembrement sur deux casiers pilotes, puis en 2005 et 2006 pour accompagner la mise en œuvre. En 2008, le Gret a participé à l’étude pré opérationnelle de restructuration des gazras de Nouakchott, toujours pour l’ADU. Le Gret a été opérateur de nombreux projets urbains dans les quartiers populaires de Nouakchott depuis la fin des années 1990 et en particulier du programme habitat Twize (1998-2008). Les éléments d’évaluation livrés ici sont issus de la connaissance approfondie du terrain et des acteurs acquise au cours de ces différentes missions. Le PAR prévoyait notamment une indemnisation des habitants déplacés d’un montant forfaitaire de 70 000 MRO (200 euros, soit un peu moins de quatre fois le « SMIC » local) par ménage pour couvrir les frais de déplacements. Il prévoyait aussi la création d’une commission d’attribution et des compensations (CAC) pour valider les attributions de parcelles et gérer les conflits, la définition d’une procédure spécifique d’accès à la propriété, suivant plusieurs étapes (remise d’un badge puis d’un permis d’occuper dans un délai de deux ans et après mise en valeur de la parcelle), une assistance technique et administrative aux déplacements des personnes vulnérables (aide aux démarches administratives, aide au déménagement, démontage et remontage de la baraque avec mise à disposition de voitures) et la possibilité pour les familles qui le souhaitaient d’accéder à un habitat amélioré dans le cadre du programme d’habitat social (programme Twize).

GLTN, ONU-Habitat, Gret - Collection Études et travaux - Série en ligne n° 31


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