Evercopy + 100% recycled / Leslie Ritz

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Qu’est-ce qui ne peut pas être peint ? Qu’est-ce qui ne peut pas être écrit ? Qu’est-ce qui ne peut pas être chanté ? Qu’est-ce qui ne peut pas être filmé ? Qu’est-ce qui ne peut pas être sculpté ? Qu’est-ce qui ne peut pas être caché ? Qu’est-ce qui ne peut pas être montré ? Qu’est-ce qui ne peut pas être pensé ? Qu’est-ce qui ne peut pas être ? Qu’est-ce qui n’est pas ?

- Questions, action, 2012 -


Une image qui se fait événement sous nos yeux, par accident, lorsque nous travaillons à autre chose. Au départ, simple matière pour un test d’impression, cette image là est figée par une capture d’écran dans son propre contexte de manipulation. Elle rappelle grossièrement la première, celle de Françoise Huguier, au moins parce qu’il s’agit d’un corps de femme nu, se dote de langage et de caractéristiques visuelles directement issues de sa manipulation dans un logiciel de traitement d’image. Elle se propose d’être la trouvaille, avec sa phrase énigmatique, elle est l’heureux hasard avec lequel on décide encore une fois de faire un paradigme de son propre regard. Il est toutefois bien difficile d’en parler, l’émoi qu’elle provoque étant encore plus intime que pour la précédente, puisque s’y est ajouté un geste supplémentaire à la première, que nous avions simplement achetée en carte postale, comme un produit dérivé d’un moment heureux vécu dans une exposition. Ce geste supplémentaire est bien le nôtre, même si ses caractéristiques formelles sont celles du logiciel proprement dit. Déjà, elle configure les gestes et les pratiques qui vont accompagner notre travail. Le plaisir de voir surgir sur notre écran des phénomènes qu’il nous suffit de figer, des entre-images que l’on n’a pas conçu au départ, mais bien découvert à même l’outil. Cette image là nous appartient, on accepte d’en être l’auteur pour la gratuité de son apparition. Nous ne savons pas très bien comment la nommer, ni même comment la montrer. Il nous semble que nous avons fait, cette fois-ci, image, à notre tour, car elle tait ce que nous voulons dire. Elle est une formule, dans le sens le plus mesquin du terme, quelque chose que l’on contient sans en comprendre le sens, tel un refrain que l’on a décidé de chanter à tue-tête, sans chercher à savoir ce qu’elle donne à voir. On sait que c’est cela que l’on aimerait montrer, mais on ne sait encore comment s’y prendre. Cette image tombe dans l’oubli après avoir été montrée plusieurs fois, et même si elle apparaît clairement, à présent, comme un geste fondateur, dont on n’avait pas bien saisi l’importance, la reprendre ici-même valide un point de départ. Notons que cette image s’était trouvée une fois maladroitement en page de garde de mon portfolio, avant le sommaire, dans une sorte de non-lieu où elle ne portait aucun statut ni commentaire. Exactement comme lorsque l’on “meuble” une conversation. Il fallait qu’elle y soit mais cette nécessité était incompréhensible. Sa spécificité tient donc à ce qu’elle n’a, premièrement, jamais été imprimée. Elle a d’ailleurs donné naissance à une multitude d’images en attente, dans mon disque dur, dont je ne donnais d’existence propre et de valeur qu’à même l’écran. Cette image a, deuxièmement, plusieurs états possibles d’existence, selon que je parviens à la retrouver sans avoir à l’ouvrir dans photoshop, où le fichier natif .psd conserve les repères que j’y ai apposé une fois, sans véritable utilité pratique. Dans ce cas là, elle ne possède que le cadre rose du logiciel d’impression et n’a pas été dupliquée sur un format plus vaste. Il me faut donc, pour la montrer, à chaque fois, réitérer l’événement pour manifester son existence. N’est-ce-pas curieux, pour une image, de ne pas avoir de fixité formelle ? Cette image là, qui semble élargir le territoire de l’image elle-même, constitue donc l’autre point de départ à une série de paradoxes qui devraient surgir dans la continuation de ce récit.

- Résumer les commentaires, commentaire, 2016 -


Une image capturée à partir d’un flux video. Il s’agit encore d’une femme nue, de dos, issu d’un film pornographique que je ne saurais dater précisément. Les caractéristiques formelles de l’image, et les indices que nous donne le décor, rendent la datation impossible. Le recadrage opéré lors de la capture d’écran est minimal, puisque l’on distingue encore le logo du site qui nous indique la provenance. Le recadrage est visiblement opéré au niveau de la raie des fesses de la jeune femme, auquel j’ai enlevé une petite partie, pour paradoxalement, le mettre en valeur. Le corps, non sans amusement, se trouve tourné vers l’extérieur, rendu par une partie du cadre de la fenêtre. La question du cadre et de la direction des regards est omniprésente, à la fois celui proposé par la capture elle-même ainsi que par le contenu de l’image. Sa construction rappelle les commentaires des historiens de l’art sur une peinture classique. On se plaît à composer et recomposer les différents plans. La raie des fesses de la jeune femme au premier plan, comme une première direction pour le regard. Un miroir, qui pourrait potentiellement réfléchir l’angle mort de la scène, et enfin, la direction du corps de la jeune femme elle-même, qui tend vers l’extérieur. Comme toute peinture classique, il y a ici invitation à entrer dans la scène, et tous les éléments convergent vers cette invitation. Nous regardons donc ici des possibilités de regard, mais au final, nous ne voyons rien, si ce n’est des chemins possibles pour le regard. Il n’y a donc pas de scène à proprement parler ici, mais une série de vecteurs pour le regard. Et enfin, notons la présence de l’écran, puisque cette capture d’écran est rephotographiée à même l’écran, toujours dans la nécessité de laisser apparaître les conditions de formation de ce qui fait événement.

- Jeune femme à la fenêtre, commentaire de l’événement photographique, 2014 -


L’Histoire de l’Art a lieu sur Youtube ©

- L’Histoire de l’Art, leitmotiv, 2015 -


- Jeune femme à la fenêtre, capture d’écran, 2014 -


Ce pourrait être une image, une de celles que l’on a toujours conservé malgré les aléas de son matériel informatique, une image à la fois circonstancielle et paradigmatique, un événement en quelque sorte, autour duquel se serait cristallisé une sensation, un émoi, que l’on continue encore de chercher ailleurs. C’est une image réussie, d’abord, qui s’est peut-être contentée d’elle-même, avec laquelle on a tenté des descriptions pour saisir ce qui, chez nous, nous a laissé sans voix. Nous avons sans doute formé des petits cercles autour d’elle, pour la contenter, et tenter de tout y faire apparaître y compris ce qu’elle ne communique pas, et conserve en elle d’irreprésentable. Elle a laissé un vide, un creux, qui nous fait l’aimer encore et toujours. Elle fait image, au sens où elle produit un regard différent sur les autres images. Nous en connaissons les circonstances, nous avons fait le tour de sa forme, et si elle a semblé devenir une sorte de modèle, nous n’avons rien tenté de faire avec, si ce n’est la garder à portée de regard. Elle est l’image qui relance à chaque fois notre propos, et pourtant, tout en elle n’est que silence. Ainsi, on pourrait s’en contenter et se taire en sa présence. Mais comme elle nous a fait comprendre les enjeux de notre propre regard, elle nous met sur la voix de la découverte d’autres images. Sa valeur emblématique reste personnelle, et elle ne possède pas des critères que l’on tente soi-même de retrouver par la suite dans d’autres images, et au sein des siennes propres. Elle constitue à la fois un motif dont on accepterait le degré d’ornementation, jusqu’à l’envie de la reproduire sur la couverture de son propre ouvrage, une familiarité rassurante avec laquelle on décide de vivre tous les jours, au même titre qu’un poster que l’on garde au dessus de son lit et aussi un élément totalement étranger à notre propre pratique, libre d’une quelconque ressemblance avec ce qui se travaille dans nos propres images. Choisir cette image comme point de départ, c’est somme toute définir, de manière factice, une origine, dont la familiarité nous permettra de nous mettre en selle, et d’amorcer un partage, de produire un discours, non sur l’image elle-même, mais plutôt sur le commencement de cet écrit que vous avez sous les yeux.

- Kommunalka II, introduction possible au mémoire, 2016 -


J’ai choisi de commenter cette photographie de Françoise Huguier car elle concentre à elle seule, ce qui, pour moi, est apparu comme la révélation de la puissance d’une image . En quelque sorte, elle a n’a pas fait seulement que se donner à voir, pour elle-même, comme une photographie dont chacun peut en apprécier l’esthétique, la construction, ou le thème, mais elle a comme permis la vision en même temps que la compréhension de la photographie, en général. Cette photographie appartient à une série intitulée «Kommunalka» et illustre la vie de ces russes qui partagent encore aujourd’hui des appartements communautaires, comme cela se faisait à l’époque communiste. Le cadre lui-même pose d’emblée question. En situation d’exposition, c’est-à dire simplement accrochée au mur, on hésite dans la détermination spatiale de ce dos. Cette femme est-elle couchée, au sol, ou bien adossée contre un mur, comme pourrait nous le faire croire les feuilles de journaux? La façade, sur laquelle sont posés ces journaux et ce corps nous invitent plus sûrement à comprendre qu’il s’agit d’une vue en plongée. Mais, d’une certaine façon, il reste tout à fait possible de continuer à imaginer ce corps dans l’incertitude d’un positionnement spatial que chaque élément de la photographie semble à la fois préciser et brouiller. Cette photographie déploie donc une gravité multiple induite par tous les champs de sa monstration: conditions d’exposition, mise en scène, cadre de la photographie, situation photographiée. Ainsi, cette femme nous tourne le dos comme pour chercher le sommeil mais semble tout aussi bien placardée au mur, et ce, non sans que l’on voit poindre une certaine violence dans la position de ce corps. La photographie de Françoise Huguier montre donc à la fois un corps tout entier pris dans une position, sans pour autant montrer le corps en son entier. Elle montre un corps qui montre une lumière et non l’inverse, c’est à dire une chose qui est un corps et qui fait voir une chose, en elle-même, qui est aussi un espace : une lumière qui se déploit, mappe, sans masquer, et fait elle-même apparaître une chose qui est un temps. De cette chose, tantôt corps, tantôt espace, il en ressort l’existence d’une image, qui ne correspond à rien de ce qu’elle montre : l’image est tour à tour une femme qui s’endort, une femme qui meurt, une femme de dos, un corps sur du papier journal, une forme sur le point de perdre sa géométrie, un dos sur le point de devenir un rectangle.

- Kommunalka I, commentaire sur une photo de France Huguier, 2013 -



ÂŤ My name is Elvis and as you can see I am alive Âť

- My name is Elvis I, malentendu, 2015 -


ÂŤ My name is Elvis and as you can see I am a live Âť

- My name is Elvis II, malentendu, 2015 -


ÂŤ My name is Elvis and as you can see I am a lie Âť

- My name is Elvis III, malentendu, 2015 -


Attribuer des images, objets ou événements à des oeuvres, et des artistes célèbres. Nommer cette série : «les faux-consentis».

- Les faux-consentis, action, 2016 -


- La Montagne Sainte Victoire ( tenant-lieu ), photographie, 2016 -


- Jeff Wall’s Picture for Woman ( tenant-lieu ), photographie, 2016 -


- Commissioned Painting ( tenant-lieu ), photographie, 2016 -



Voilà deux ans que tu es partie, Lola. Car tu crias famine dans d’autres contrées que celles qui voulurent bien patiemment te nourrir pendant ces longues années d’enfance, les restes de tes assiettes constituant les seules preuves solides de ton existence parmi ceux qui grandissent. De ces années de croissance fictive, tu ne leur fis voir qu’une seule couleur, celle de tes pommettes rougies par la moindre attention, au point de dénoter par cet aplat trop net, trop intact, trop uniforme de ta peau recouverte du tourment de timidité qui colore toute l’enfance, une fausse copie de celle que l’on admire dans les photos scolaires. Copie non-conforme qui jure parmi le panel de jeunes filles, que l’on juge en fleur. Copie parfaite, qui porte si bien l’uniforme, qu’on serait tenté de croire qu’il t’a été ajusté par une soudaine couturière, surgissant derrière ce décor faussement sauvage installé par le photographe scolaire, façonnant en un tourne main une surpiqure transcendant la longueur de tes reins. Cela te faisait sourire, déjà, sur la photo. Cela se remarque. Tu souris, non pas comme a pu le demander mécaniquement le photographe de l’école. Tu souris de te savoir là, parmi les broussailles en carton pâte, le faux serpent à sonnettes, tirant vaguement sa langue en direction de rien, et tes camarades, les joues encore pleines du contenu de leur sachet de bonbons acheté en cachette à l’épicier du coin, pendant les deux heures de pause, temps pendant lequel il n’a jamais été possible de savoir ce que tu faisais, où tu étais, avec qui tu étais, et si tu étais seule, à quoi tu pensais. Voilà deux ans que tu es partie Lola. Et tu ne reviendras sans doute pas.

- Lola, addendum pour Lol.V.Stein, 2013 -


- CinĂŠma Ritz ( sic ), photographie, 2016 -


Comme les filles que l’on voit dans la réalité de la télévision.

- La réalité de la télévision, Evelyne Thomas, 2016 -


- Livegoddess, copie, capture d’écran, 2015 -


- Après New Portraits de Richard Prince, copie, 2016


J’aimerais bien faire une conférence qui s’appellerait «Chaturbate à la lumière du Capital» un genre de séminaire où ça parle : http://www.fabula.org/actualites/seminaireesthetique-et-economie-politique-de-ericmechoulan-ciph_10101.php Plus largement, ton choix de matérialiser ton boulot par l’édition, virtuelle ou réélle, ton rapport à l’art qui ne peut se passer des imageries de stand de présentation issus d’une économie de marché, la valeur que nous interrogeons dans nos actes respectifs, séduction comprise, la tentative de brouiller les rôles entre artistes curateurs et théoriciens, tout cela c’est en jeu dans le questionnement des rapports entre esthétique et économie politique. Bien à toi, L.

- Chaturbate à la lumière du Capital, extrait de mail à Julien, 2016 -


- Kindle ( sic ), photographie, 2014 -


Vers l’âge de quatre ans, Lola, ses frères et ses parents, avaient été invités à passer la soirée chez leurs nouveaux voisins. On avait tendu un drap blanc, dans le garage, pour y projeter le film super 8 des vacances familiales des voisins. Fascinée par la présence concomitante des silhouettes sur l’écran et de leurs modèles dans la pièce, elle ne comprenait pas pourquoi elle ne pouvait pas se voir elle-même dans le film et demandait sans cesse à ses parents où elle se trouvait. Elle pleurait de colère. Pourquoi n’étaitelle pas partout, tout le temps ?

- Super 8, addendum à Lol.V.Stein, 2016 -


- Sic I, scan de la copie, 2015 -


- Rihanna-stay, copie, 2015


Peintre de la vie postmoderne.

- Peintre de la vie postmoderne, leitmotiv, 2015 -



- Dishui Lake, photographie, 2016 -


We bought some oranges from a store. The idea was about decompressing the oranges in the space. So we took oranges with us and we went to one of the endpoint in Shanghai : Dishui Lake, a new town with an artificial lake. It’s the terminal metro line 16. The town is under construction and has an ambigus status of a newtown / ghostown. It seems that the town is waiting for people and life. The sea of China is just near the fake lake but apparently she’s not the center of interest, the focus of attention. The sea is not really an attractive place. But there, we found the emptyness with the sea view. Action 1 : Having the experience of the landscape by putting oranges during a walk. Walking along the dike and put an orange every 10 seconds. Oranges are like dots in landscape. It’s our tool of subjective mesure. A spatio-temporal dot, whitness of our walk and presence in the landscape. Action 2 : We wondered if oranges could have changed the circulation and behaviour of people. So we went near the sea and put some oranges on the floor. Some of people stoped watching the sea and took photos of oranges. The oranges became the show and a way to have a silent dialogue with people. Action 3 : Watching the people in interaction with rocks and the difficulty to reach the sea, we finally decided to put oranges on the rocks and make them stay. The last statement came to us : Put the oranges in front of the sea and let them watching it.

- Dishui Lake action, , 2016 -


- Oranges in Dishui Lake, document, 2016 -


Put the oranges in front of the sea and let them watching it.

- Dishui Lake, action, 2016 -



- L.R - La première fois que j’ai lu Amérique de Baudrillard, il parlait des bodybuilders, du culte du corps et tu m’avais parlé, presque au même moment, de ton projet de bodybuilders en gelée… - JSC - Oui, cet homme que j’imagine désirant aller “hors capacité physique”, qui, via poudre et exercices, tend vers une hyper maîtrise de la forme que prend son corps, sans le moule metrocube maximum, le téton d’un de ses deux muscles paraîtrait alors si éloigné de son pouls, qu’il en resterait la couleur et l’emplacement, hors strabisme. Un sujet bien calibré rendu ingérable par la propriété de la gelée, qui, même si elle cristallise quelque chose qu’elle contient, ne peut s’empêcher de la faire vibrer incessament. - Il y avait aussi, dans ce livre, l’image de l’hologramme, pour signifier l’Amérique, qui, me semble, encore plus aujourd’hui, un sujet d’actualité. Je crois que c’est le rapport au corps virtuel qui pourrait rassembler ce qu’on tente de développer ensemble. Je veux dire par là qu’on a beau entendre parler de dématérialisation des rapports sociaux, avec le cliché de croire que les choses disparaissent puisqu’elles n’existent plus matériellement, tout ce qui attire notre regard est ce questionnement de la sensation et de la sensualité que développent justement d’une manière assez violente les nouvelles formes d’images et de réseaux sociaux. Un écran se doit d’être tactile, c’est-à-dire que son intérêt réside justement dans le fait de proposer quelque chose qui n’appartient qu’au corps, donc, à quelque chose qui ne le concerne pas à priori. Plus qu’un déchaînement de formes, de signes et de styles, j’ai l’impression… - Il a toujours été question du virtuel ! Le virtuel avant même qu’on en entende parler, comme un plat Jules ; des débris consommés sur la table-écran, et ses connotations. Le terme “virtuel” faisait peut-être cas de ce non-actuel, comme peut le faire la photographie de la première fois. Car il est question de se rendre compte quand même de la puissance de la représentation de quelque chose. Est virtuel tout ce qui n’est pas actuel et dans ce sens, chaque rêve raconté le matin même qu’il suit sa propre réalisation, sera la virtualisation de ce qui a été là. Pas là, c’est pas vrai ca. Vraituel. Je crois que ce que je touche, s’installe. Et tu me parles, toi, de tactile relations. Tout peut être rendu visible, de pleins de façons différentes grâce à pleins de façons, et par façon, j’entends les outils aussi. On apprend très tôt à parler, d’abord par imitations, les premiers temps-pas, puis la maîtresse…. puis notre maîtrise. On apprend à faire usage de ces outils. Somme toute, l’école d’art n’est là que pour permettre de prendre le temps d’utiliser l’ensemble des outils de représentations. -D’une certaine façon, il n’y a pas de monde virtuel, mais de la virtualité, qui, toujours, se déploie dans le monde.

- A propos des bodybuilders, conversation à l’écrit, 2013 -


Bonsoir Jérôme Dupeyrat, Nous souhaitons proposer un événement à caractère performatif, durant la journée du jeudi, dans une partie du Palais des Arts. Votre avis, et même votre soutien, est attendu de notre part. «Make America»*1 *1 Amérique, Jean Baudrillard. - Performer Baudrillard Il s’agit, d’installer, dans la moitié gauche du Palais un bureau d’études, composé des outils qui nous sont propres, ceux avec lesquels notre pensée s’élabore. Entre autres, un sac de plâtre, un ordinateur rempli de films hollywoodiens, un videoprojecteur, une table lumineuse, un sac de charbon... Chaque visiteur est invité à sélectionner, dans l’ouvrage Amérique de Baudrillard, une phrase qu’il affectionne. La phrase choisie est fluorisée, puis la page arrachée, le visiteur étant pris en photo avec cette page. C’est à partir de cette phrase, que nous proposons, dans la demi-heure qui suit, un objet plastique possiblement issu de tous les mediums à notre disposition. L’objet est ensuite photographié, seul, puis installé dans l’espace qui accueillera, au fur et à mesure, les productions émanant des phrases choisies par les visiteurs. Cet événement a pour but : - de produire, assez rapidement, des idées qui ne restent bien souvent que dans nos têtes, - de donner une dimension participative à l’événement. - de lire /relire un livre de manière collective et pratique. - de manier tous les mediums en même temps. - d’investir l’espace du Palais de manière évolutive. - de montrer aux autres et d’éprouver soi-même «l’artiste au travail» - FAIRE, avant tout, pour exposer et documenter simultanément. Mettre à l’épreuve une littérature, tout autant que notre réactivité dans un contexte d’intermédialité, que nous étudions, chaque lundi matin, en cours d’histoire de l’art avec vous, et que nous souhaitons déployer dans le temps et l’espace. Concernant la liste du matériel nécessaire à l’élaboration de cet événement, nous aurions besoin : - un videoprojecteur - un appareil photo avec pied x2 - un zoom - rallonges - moniteur avec port usb x2 - un épiscope ou rétroprojecteur (le reste du matériel étant fourni par nos soins) NB : Serait-il également possible, d’avoir accès, gratuitement, à la photocopieuse de la bibliothèque ? Le nombre de tirages n’étant pas connu à ce jour, puisqu’il dépendra des propositions mises en oeuvre durant l’événement, il resterait tout à fait raisonnable (une dizaine grand maximum). L’Ecole possède-t-elle un destructeur de papier qu’il serait possible d’utiliser pendant la durée de l’événement ? Nous aimerions, également, vous montrer l’affiche que nous avons prévu de diffuser dès demain. En espérant vivement un accueil favorable à notre projet, nous restons disponibles, durant toute la journée de demain, pour un éventuel entretien. Bonne soirée, We are (presque ) from L.A. Leslie Ritz & Julien Salban Créma année 2 option ART. Bonsoir, C’est stimulant! On en parle demain... merci pour le descriptif. JD

- Make America, pré-projet, mail descriptif adressé à J.Dupeyrat, 2014 -


- Palmiers, document ĂŠvĂŠnement Make America, 2014 -


- Maman Papa et moi, rephotographie, 2016 -


- Make America, affiche, document, 2014 -


- Rephotographie, document ĂŠvĂŠnement Make America, 2014 -



- Odette, rephotographie, 2016 -


Sortie d’une bobine de cinéma, Marilyn. Née des mains de sa mère découpant des scènes de papier, dans un bureau de la Fox. Née toute faite, le corps ondulant même lorsque l’image est fixe. Ayant absorbé toute noirceur, Marilyn paraît lumière, éclat, blancheur, gardant en elle, précisément là où l’on croit qu’il n’y a plus rien à voir, la bête noire, d’aspect bilieux. On est allé chercher la bile dans le corps de Marilyn, et pour cette seule fois, il est resté sur lui une longue trace foncée. Une blondeur intégrale, au mont de Venus décapé, se fait à force de retouches, blancheur. Pour qu’un filtre fin grisâtre finisse par recouvrir le corps de Marilyn. Camaïeu vieillissant au fil de la bobine. A la fin, Marilyn ne vivait plus que grisée. Pour ne garder que les yeux mi-clos. Attention fottante. Marilyn a choisi de distinguer les ombres, jusqu’à ne plus se reconnaître dans la glace. Ce corps de clarté, et ces lèvres qui jamais ne se touchent, qui disent oui à tout, se laissent traversées par la main des hommes qui agitent la marionnette Marilyn. Eclat écartelé. Dont aucun autre son humain ne peut sortir. Muette Marilyn, sans cesse prise sur le point de. Entre’ouverte et fashée, le stroboscope cinéma fait le reste. S’offrant eux aussi à la lumière du jour, les tiroirs qu’elle ouvre lui prêtent la réplique. Chacune de ses répliques entamera sa destruction. Tout en abduction, Marilyn capitule. De tout ce qui naît, se meut, se déploie et se retire, elle est un filament jaunâtre se glissant, imperceptible, entre les mailles de l’histoire qui défilent à l’écran. Que restent-ils des fantômes sinon tout ce qui ne pouvait être vie en ce monde? … Every body, birth day. Happée Marilyn.

- Happée Marilyn, poème, 2012 -


- Hasard heureux, photographie, 2016 -


-Mur#18, contrefaçon de l’affiche officielle, 2015 -


#MUR Nous aimons les objets lorsqu’ils ne sont que des images et nous aimons les images pour leur potentiel en dur. Certes, l’image avant la chose réelle, c’est aujourd’hui chose accomplie, c’est le simulacre baudrillardien. Déjà vieux. Mais que nous n’entendons pas comme une sentence. On continue. A regarder. A aimer. A sélectionner. Pour le mur, nous voulions du langage, celui mâché par l’image et recraché par l’objet. Beaucoup d’images nous suggèrent. A nous de suggérer les suggestions. Le mur, c’est un endroit que nous voulions. Laura nous loue cet endroit, le temps de ses activités dérivées de son diplôme. Graviter autour de l’oeuvre de Laura, c’est s’attacher aux lieux et aux situations. Ce mur, il est à nous, mais il tente aussi de parler aux murs, ceux autour desquels Laura déambulera avec son jury. Travaillant avec l’existant, qui pour l’instant, n’existe guère, et, scrutant les parois vides du #Mur, nous décidons de nous rendre chez le bouquiniste au coin de la rue, à la recherche d’affiches (de collection, publicitaires, ou de cinéma, nous ne savons pas encore). Une affiche, de surcroît d’occasion, c’est un objet « en dur » tout autant qu’une image pleine de langage. C’est un visuel inaperçu, qui a le potentiel de devenir une énigme. Nous trouvons une affiche, ayant sans doute vécu sur un mur, puis un deuxième exemplaire de cette même affiche de cinéma , dont le titre est : « un été après l’autre. » Parfait pour inaugurer les vacances. Un titre dont nous retenons le potentiel temporel qu’il suggère. Sur l’affiche, une fille accourt vers les bras tendus de sa mère. x2. Nous suggérons d’effacer la mère sur la première affiche, puis d’effacer la fille sur la deuxième affiche. Rejouer les interstices d’une affiche de cinéma. Un été après l’autre. A été après l’autre. Réfléchir encore au titre, aux lettres à effacer, Patience, Un été après l’autre.

- Un été après l’autre, texte de présentation, 2015 -


- Un été après l’autre, simulaction, 2015 -



Lorsque j’imite la prosodie d’une phrase en chinois, sans pour autant connaître précisement l’agencement de son contenu, on me comprend mieux. Lorsque je m’applique à prononcer chaque terme de façon précise, on ne me comprend plus. Lorsque je fais semblant de parler chinois, on me comprend donc mieux que lorsque je le prononce précisément.

- Imiter le chinois, remarque, 2016 -


The picture now showing is a new copy.

- About copy, ready-written from writtenchinese.com, 2016 -


- Mariage chinois, rephotographie, 2016 -



Lorsque je tape « beaucoup de vide», j’obtiens « a lot of space».

- A lot of space, remarque, 2015 -


25/04/2016 Les sanitaires à entretien automatique JCDecaux enregistrent une fréquentation record Paris, le 25 avril 2016 – JCDecaux SA (Euronext Paris: DEC), numéro un mondial de la communication extérieure, annonce que l’ensemble de ses sanitaires installés en France a enregistré une forte augmentation du nombre d’utilisations sur la période 2011-2015. De Paris à Lyon en passant par Toulouse, Montpellier, Lille, Nantes, Angers, Aix-en- Provence, Limoges, Besançon, ou dans des stations balnéaires comme Saint-Tropez, Arcachon, Saint-Raphaël, Palavas-les-Flots, JCDecaux exploite aujourd’hui dans 159 villes un total de 1 180 sanitaires, dont 615 dessinés par Patrick Jouin qui, par leur accès universel et gratuit, remportent un vif succès. En 5 ans, la fréquentation des sanitaires à entretien automatique JCDecaux a augmenté de 38%, alors que le nombre d’unités installées, quant à lui, progressait de 18%, démontrant ainsi la réussite de cet équipement qui fait désormais partie intégrante du paysage urbain. Plébiscités par les usagers, les sanitaires ont enregistré en France plus de 20 millions d’utilisations en 2015, contre 15 millions en 2011. A Paris, la fréquentation a augmenté de 41% par rapport à 2011 avec une moyenne de 200 entrées par jour pour les sanitaires les plus fréquentés (Rue d’Arcole et Rue Saint-Antoine dans le 4ème arrondissement et Quai Branly dans le 7ème arrondissement). A Lyon, c’est celui installé Place de la Croix-Rousse qui détient le record avec 145 entrées en moyenne par jour. L’année 2007 a marqué une étape clé dans le développement des sanitaires JCDecaux. Avec le gain du contrat de Paris pour l’installation de 400 sanitaires publics à entretien automatique accessibles aux personnes à mobilité réduite, JCDecaux équipe alors la capitale du parc de sanitaires le plus important au monde et qui répond totalement aux exigences de la ville dans sa démarche citoyenne et environnementale. Dessinés par Patrick Jouin, modernes, spacieux et parfaitement bien intégrés à l’espace parisien, ces sanitaires ont reçu le « Prix de l’Autonomie » décerné par l’Association des Paralysés de France (APF). Tout à fait adaptés pour une fréquence d’utilisation intensive liée à la gratuité, ces sanitaires sont également éco-conçus grâce à l’utilisation de matériaux recyclables et à l’usage de l’eau de pluie ainsi que de produits écologiques pour leur entretien. Jean-Michel Geffroy, Directeur Général Produit, Finance et Ressources Humaines France, a déclaré : « Nous sommes très fiers de la fréquentation de nos sanitaires qui témoigne de notre capacité à faciliter la vie en ville avec un concept inventé par JCDecaux il y a 34 ans. Véritable équipement du quotidien, ces sanitaires, dont une centaine supplémentaire sera installée en 2016, confirment notre engagement auprès des agglomérations et de leurs habitants pour proposer un service innovant, esthétique, écologique et de grande qualité. Avec plus de 20 millions d’entrées en 2015, ce succès repose également sur la qualité du travail des équipes d’exploitation que je tiens à féliciter et à remercier chaleureusement. Notre exigence en matière d’excellence et d’innovation est le moteur de notre développement, aussi bien vis-à-vis des citoyens que des villes dont nous sommes les partenaires et avec lesquelles nous construisons des relations durables et de confiance. » Chiffres clés de JCDecaux - Chiffre d’affaires 2015 : 3 208m€ - JCDecaux est coté sur l’Eurolist d’Euronext Paris et fait partie de l’indice Euronext 100 - JCDecaux fait partie de l’indice FTSE4Good - N°1 mondial du mobilier urbain (524 580 faces publicitaires) - N°1 mondial de la publicité dans les transports avec plus de 230 aéroports et 280 contrats de transport dans les métros, bus, trains et tramways (395 770 faces publicitaires) - N°1 européen de l’affichage grand format (177 760 faces publicitaires) - N°1 de la communication extérieure en Europe (731 390 faces publicitaires) - N°1delacommunicationextérieureenAsie-Pacifique(236760facespublicitaires) - N°1delacommunicationextérieureenAmériqueLatine(62860facespublicitaires) - N°1 de la communication extérieure en Afrique (32 840 faces publicitaires) - N°1 de la communication extérieure au Moyen-Orient (16 280 faces publicitaires) - N°1 mondial du vélo en libre-service : pionnier de la mobilité douce - 1 129 410 faces publicitaires dans plus de 75 pays - Une présence dans 4 435 villes de plus de 10 000 habitants - Audience quotidienne : plus de 390 millions de personnes - 12 850 collaborateurs Direction de la Communication : Agathe Albertini 01 30 79 34 99 – agathe.albertini@jcdecaux.com Relations Investisseurs : Arnaud Courtial 01 30 79 79 93 – arnaud.courtial@jcdecaux.com

- Les sanitaires à entretien automatique JCDecaux enregistrent une fréquentation record (ready-written), 2016 -


Les méthodes de conservation du mythe de Marilyn n’ont abouti qu’au meurtre infini de son image.

- Les méthodes..., remarque, 2013 -


Un grand écran dépourvu d’image publicitaire constitue un événement remarquable dans notre urbanité quotidienne saturée par les images. Il s’agit simplement ici de donner à voir que ce jour là, il n’y avait rien à voir.

- L’écran vide de la gare Matabiau, charbon sur papier, 65x100, 2013 -


Je pleurais quand un jour m’a seulement encore fait pleurer Je pleurais quand un jour m’a seulement encore fait pleurer Pleurer était un rappel d’un amour Qu’un jour j’ai su soigner Pleurer était un rappel d’un amour Qu’un jour j’ai su soigner Le souvenir va rester avec lui où qu’il soit Le souvenir va être près de lui toujours où qu’il soit Danseront le soleil et la mer et je garderai dans le coeur O amour perdu rencontré La Lambada sera un rappel de cet amour Qui pour un jour, un instant a été roi Pleurer sera un rappel d’un amour Qu’un jour j’ai su soigner Le souvenir va rester avec lui où qu’il soit Le souvenir va être près de lui toujours où qu’il soit Un mélange de rire et de douleur : mélodie d’amour Un moment qui reste dans l’air

- La lambada, sic + ready-written, 2015 -


Ceci n’est pas une ville natale Personne n’y vit ou n’y meurt On peut y étendre le temps Mais on ne peut rien y poursuivre Garder ses distances Disparaître au croisement Ne pas espérer approcher quoi que ce soit de sensible. Mais poursuivre avec entêtement une ligne qui ne trace que notre fuite. A l’intérieur, tout y est exactement à sa place. C’est encore vers les bordures que l’on peut espérer se réfugier. On peut tout à fait en sortir, c’est même recommandé. Mais cela voudrait dire encore faire d’un ailleurs son ici. Il faudra recommencer. Former le lieu dans son esprit. Et déployer ses formes tout autour pour commencer à s’y reconnaître un peu. On pourra, à l’occasion, commencer à croiser ses semblables. Et finir par lui trouver un nom.

- Reflets de France, sous-titres de la video, 2012 -


- Toroni, capture d’écran, 2015 -


- STDecaux, photographie, 2016 -


- Dolce Gabbana monolith, ready-made, 2015 -


Daniel Auteuil introduit ses doigts dans le vagin du personnage d’Isild Le Besco.

- Littérature wikipédienne, ready-written, 2015 -


- Qipu Lu ( sic ), photographie, 2016 -


- Faked smartphones, ready made, 2016 -


- sans-titre, photographie, 2016 -


-Laitière ( sic ), photographie, 2016 -



Le premier mot que j’ai appris à écrire est « Voici »

- Voici, anecdote, 2014 -


-Elvis Wall Rug, poster, 2013 -


- Tu cherches l’événement qui fait image. - Et toi, l’image qui fait événement.

- Dialogue amoureux, anecdote, 2015 -


- Elvis Carpet Wedding, capture d’écran, 2015 -


It’ so hard to live up to an image.

- To live up to an image, citation d’Elvis Presley, 2015 -


- Elvis Chapel Record, affiche officielle de l’événement, 2014 -


legende « qlqch » ( qlqch ) qlqch /qlqch qlqch qlqch / qlqch /

autocitation partie à extraire de l’agrégat concomitant / qui va de pair variante formelle exposable mot-valise, titre, agrégat

elvis « Avant qu’Elvis ne devienne Elvis, sou double existait déjà» Corps disparue d’emblée / Incarné en son absence Défunt Elvis au départ / Des fans d’Elvis pour après De la doublure d’Elvis un revers de costume pour se lover. Chercher la faille, del’ultime tenue non commandée Pour y trouver ton reflet sur une paillette. Je recorde la rengaine de ton double / Elvis (Chapel Record ) / Permanent, le spectacle des amoureux que tu maries Formule du coeur pour vieux de pacotille It’s Never Now / But Ever Else A Vegas, Elvis, ton double ( refait surface ) Et tes lettres, toujours, comme en désordre Reproduction sans modèle / Report de l’âme // L’attrait de la légende / Ricordame / you are / a liar

- Elvis Chapel Record, poème, 2014 -


Record / Ricordare enregistrer / se souvenir le véritable Elvis est enregistré sur des bandes sons diffusées dans la chapelle / le sosie d’Elvis chante en live dans la chapelle la cérémonie se répète / le cérémonial est une répétition

- Elvis Chapel Record, mindmap, 2014 -


-Elvis dématérialisé, rephotographie, 2013 -


Elvis, 1977, Rapid City. Charlie Hodge, le donneur d’écharpes, suit Elvis pendant tout le concert. Elvis distribue des écharpes de satin, qu’il fait glisser, pendant quelques secondes, tout autour de son cou. Une relique d’un revers de son costume, pour le “lover”. Duplication frénétique de sa sueur. un bout de sa personne laissée à ses fans.

- Charlie Hodge, note, 2015 -


Le dispositif que j’ai choisi de mettre en place dernièrement pour montrer mon travail consiste à emprunter à la conférence en duplex ses codes spatiaux et temporels. Me trouvant dans l’amphi A, seule, face à une assemblée vide, le jury et les spectateurs se trouvent, eux, en amphi B. Ils ont, face à eux, un écran de projection, où je commande, à distance, l’apparition des images, des videos et mon visage en direct. Dans l’amphi B, aussi, un objet ready-made et une capture d’écran, celle-ci placée à la place du bureau où j’aurais pu effectivement prendre place. Dispositif autoritaire, il entend produire une situation de trouble spatio-temporel, tant pour moi, qui ne peut entendre les réactions du jury que si ceux ci s’emparent du micro, que pour le jury, se trouvant face à mon image plutôt qu’à ma présence physique. Le contenu de la conférence aborde la figure du double avec plusieurs exemples de doublons et de dédoublements, issus de la culture populaire : un clip sous-titré français de Rihanna, une playmate issue du magazine Playboy de 1954, ainsi que la pochette de l’album Elvis, Aloha from Hawaï by Satellite d’Elvis Presley. Mon absence physique se trouve redoublée par ma présence à l’écran. Les frontières entre conférence, salle de cinéma et spectacle sont rendues confuses dans le but de faire l’expérience du questionnement même qu’entend soulever la conférence. Si la configuration de cet événement définit des règles strictes et complètement dépendantes d’un appareillage technique, elle ne cesse de questionner en boucle, et ce, pour toutes les personnes présentes, la situation qui est en train de se jouer. Le lieu, en lui-même, ne dit rien de cet espace imaginaire que j’entends déployer dans mon travail, mais il permet de générer des situations, comme j’aime le lire chez Guy Debord : “ les arts futurs seront des bouleversements de situations, ou rien.”

- Présentation de la conférence Duplex, 2014 -



UniversanalitĂŠ

- UniversanalitĂŠ, leitmotiv-concept, 2014 -


Looper

- Looper, leitmotiv, 2016 -


Culture morte.

- Culture morte, leitmotiv, 2015 -


Packaging Parergon

- Packaging Parergon, leitmotiv, 2016 -


Evénement > événementiel

- Evénement > événementiel, leitmotiv, 2015 -


Copier la Chine.

- Copier la Chine, leitmotiv, 2016 -


DĂŠsinvolture du fake

- DĂŠsinvolture du fake, leitmotiv, 2016 -


Va r i a n t e Formelle Exposable

- Variante Formelle Exposable, leitmotiv, 2015 -


C’est promis, John Baldessari

- I will not make any more boring art, leitmotiv, 2016 -


Las Vegas partout ailleurs.

- Las Vegas Partout Ailleurs, leitmotiv, 2014 -


Le motif de la répétition.

- Le motif de la répétition, leitmotiv, 2014 -


- Key, photographie, 2015 -


- I love you too, installation, 2015 -


- Situation d’exposition, fusain sur papier, 2014 -


- Je n’invente rien, copie, 2013 -


- Ever Copy Plus ( recto ), scan, 2016 -


- Bord de piscine, rephotographie, 2016 -



Bonsoir David, Pour faire le point : - Le fichier d’impression du papier peint est en cours de réalisation. - Des textes et autres éclaircissements théoriques ont été mis à plat, notamment avec l’aide de Jérôme Dupeyrat. - Nous envisageons de poser le papier peint le jeudi au soir, après la fermeture de l’école. Nous serions quatre ( Julien, Elisa, Leïla et moi). - Pas de vernissage ce vendredi, comme il avait été convenu ensemble, mais un finissage, le vendredi 27 novembre à 13h. - Pour la communication sur le finissage, nous sommes en train d’écrire un texte qui viendrait remplacer la définition donnée actuellement. - Une édition est également en préparation afin de documenter notre démarche.

- Faire le point ( projet du Mur 19 ), mail à D.Mozziconacci, 2015 -


Chaque mois, le Mur supporte la singularité d’un objet, en silence. Chaque mois, le Mur se tait. Il supporte. Finissons-en. Finissons-en et Recommençons par lui. Le Mur est un espace d’exposition qui porte le nom de ce qui le constitue. Il s’appelle lui-même. Les murs ne parlent pas, c’est une évidence. Ils ont l’habitude de montrer les autres, de désigner, de supporter. Ils sont les parois qui fixent les formes et portent les habits des autres. Qu’est ce qui supporte le mur ? Les partenaires de son entretien. Habillons le avec ceux qui le tiennent, et l’entretiennent ; ses partenaires. Et regardons. Notre motif d’intervention n’a pas d’objet de représentation. Les signes qui l’habillent pour cette occasion amènent, comme tout logo, à une reconnaissance directe, plutôt qu’une lecture interprétative. Il n’y aurait donc rien à y voir de plus. Le caractère fondamentalement tautologique du décor découle du simple fait que ses buts sont en même temps ses moyens. Il est la carte qui adhère au territoire. Jamais la réflexion contemporaine ne la fait décoller. Le Mur 19 mis à nu par ses partenaires même. Habillé de ses dessous et nu de toute oeuvre-vedette. Quand bien même nous l’avons couvert de papier peint, il reste à nos yeux nu comme un ver, obstacle transparent. Car même lorsque l’on se déshabille, c’est encore pour montrer ses dessous. Il est toujours un peu question de chiffons que l’on exhibe. Le mur 19 est un genre de photo-call, ces parois devant lesquelles posent les célébrités. Le mur 19 pourrait ainsi être un appel à faire un 180 degrés, et adopter la posture de la star. Vous pourriez faire oeuvre, et nous aurions fait là une proposition ludique. Nous voulons l’inverse. Plutôt que de chercher à contenir des formes, nous suivons simplement la logique du lieu. Le papier peint est notre outil visuel de communication, qui possède ses propres caractéristiques formelles. La taille de ses logos est envisagée proportionnellement aux mensurations d’un humain star, Jennifer Lopez devient ainsi notre maître-étalon, elle nous permet de trouver notre invariant, qui est l’espacement entre ses partenaires. Rien ne se fait en cachette, pas même la présence panchounette des partenaires dans l’école. On dit d’eux qu’ils nous représentent, sans jamais qu’aucun d’entre eux ne se présente à nous, sous sa forme chounette en tout cas. Effectivement, ne soyez pas si surpris de les voir sur le mur de l’école qui vous appartient, étudiants / étudiantes qui attendent qu’on vous la caresse pour ne pas râler. On dit d’eux d’ailleurs, puisque nous ne savons pas grand chose de qui ils sont, tant ils ne passent pas tant de temps dans ces locaux qu’ils nous prêtent, pour plus que l’occasion. L’Isdat est une jeune fille qui doit se rendre désirable, pour mériter qu’on lui fasse des faveurs et que celles ci soient favorables pour nous. Nous sommes la mouille qui fait déborder la cour de subventions. Nous avons à faire mouiller cette école qui n’attendra pas toujours qu’on la lèche. Nous avons mieux à faire que de faire la moue. La course qu’entamera éternellement cette jeune fille est comparable à celle que la gazelle nous offre en spectacle, pour ne pas finir en jambon. Pour rappel, le jambon est une marchandise qui n’est ainsi plus considérée comme venant du vivant, sinon nous en aurions déchiré pas mal du film où la vache nous offre ce qu’elle a de bon. Pour rerappel, nous ne savons toujours pas quel spectacle nous offrons et quel public nous avons. Le mur reste un espace de monstration des travaux des étudiants réalisé par ces étudiants même destinés à ces étudiants même. Le stimulus rectum reste une pratique courante pour notre génération. Le fait de parler de génération, avec un si faible sentiment d’appartenance, reste une pratique courante pour les sociologues de notre génération. Ne vous contentez pas d’être excité par ce que la génération à laquelle vous vous sentez appartenir à de pire à vous offrir. De même qu’une vache n’a jamais rien eu à offrir sous-vide: ni son image, ni sa provenance, ni sa chair. Notre intervention n’est pas une manière de vous dire que nous sommes des vendus. Nous avons mieux à faire que de nous considérer comme potentiellement à vendre, et même si cela est parfois le cas, le placer sous la plus haute considération serait une erreur de notre part et ne nous menerait pas plus loin que dans les marchés de la même manière que ceux qui n’y pensait pas. François veut bien que Fleur veut bien que Jean Luc veut bien que Anne veut bien que David veut bien que des étudiants fassent leur preuves. Nous ne tentons pas de vous ou de nous prouver que l’école a encore du budget. Ce n’est pas ça être un lanceur d’alerte. Tenter cela serait la preuve que nous ne sommes que des sonneurs d’alarme. (ou des lanceurs de pétards) Jean Luc veut bien que des étudiants déplacent les logos représentants le partenariat d’une école sur un mur, ces logos étant déjà présent physiquement sur d’autres supports de communications de cette école. Jean Luc veut bien que des étudiants utilisent une partie du budget alloué à l’école pour que la ville, comme partenaire, sous la forme d’un logo, apparaisse comme partenaire du financement de l’école. Jean Luc veut bien que des étudiants utilisent de l’argent destiné à l’école pour rappeler que de l’argent est destiné à l’école parce que Jean Luc le veut bien. Jean Luc veut bien nous filer de la tune pour rappeler qu’il en a pour ça. Jean Luc veut bien que l’on dépense sa tune pour rappeler qu’il la dépense pour nous. Nous faisons faire se mordre la queue à Jean Luc. Jean Luc ne sera pas présent lors du vernissage parce que nous ne l’avons pas explicitement invité. Jean Luc représente la ville de Toulouse. Jean Luc représente l’un des partenaire officiel et régulier de l’école. Jean Luc nous représente. Jean Luc s’est présenté aux élections. Jean Luc a été élu. Jean Luc est volontaire. Jean Luc doit montrer combien il sait gérer le budget de la ville pour la ville. Nous n’avons pas voté pour Jean Luc. Nous n’avons pas voté pour Pierre non plus. Nous devons faire indépendament des choix que Jean Luc et Pierre ferons concernant le budget attribué à l’école. Nous n’avons pas tenté de vous tenir au courant de l’évaluation du montant du budget attribué à l’école depuis 2013. Nous ne sommes pas un parti politique. Nous ne faisons pas campagne artistique non plus. Nous ne ferons pas de dédicaces cet après midi. Nous ne vous demanderons pas si vous sucez le premier soir. Nous aimons bien nous retirer mais nous n’aimerions pas disparaître. Nous cherchons l’amour dans les interstices de l’école. Nous vous invitons à vous présenter devant le mur. Nous vous invitons à voir comment se porte le mur / comment il se porte. Nous vous invitons à penser ce qui se présente à vous. Nous mettons à votre disposition un photographe pour l’évènement. Nous n’interdisons ni les perches, ni les vestes simili cuir. Nous n’interdisons ni le refus de participer à tout cela, ni le fait d’en être déçu. N’oubliez pas qu’il s’agira ici toujours de faire le mur mais sans sortir de l’école. Nous ne serons ni fiers ni déçus des poses que certains pourront prendre devant lui. Nous sommes ici ensemble, parce qu’il nous semble difficile d’envisager seul de faire l’amour. Nous sommes ravis que vous vous soyez pointé à ce finissage de l’exposition de ce qui était déjà là.

-Discours de vernissage Mur#19, co-lecture avec Julien Salban Créma, 2015 -


- Trigo Jilo, document projet Mur#19, 2015 -


Des constantes et des variables / Imaginons que notre papier peint soit visible dans plusieurs endroits institutionnels. Cela veut dire une proposition, à la fois toujours la même et différente puisqu’elle s’attache à une problématique in situ. Le but visé est la reconnaissance dans l’invisibilité, c’est à dire une forme de signature sous-jacente. Tout le monde peut faire des monochromes, mais un Mosset reste toujours un Mosset (quand bien même il l’a fait faire par quelqu’un d’autre). La voilà notre base purement conceptuelle, qui tourne autour d’un statement à poser. choix 1 / Notre première constante étant l’utilisation de tous les logos partenaires propres au lieu occupé, elle donne lieu à une différence des motifs, donc à une variable. De plus, le nombre de logos sera toujours une variable. Cette variable est le propos contextuel. C’est le motif propre à chaque institution. Faire juste selon le lieu et déterminer des lois selon le nombre de logos et l’appréciation au pif de l’ensemble fait de nous des paresseux, et ne nous n’engagent à rien. C’est là où il nous faut aborder Buren et l’outil visuel, et plus largement toute pratique conceptuelle, le statement et la définition/méthode de Rutault… Il nous faut donc une autre constante, purement formelle qui puisse rappeler que ça ne peut qu’être nous les auteurs, sans forcément apparaître grossièrement comme deux bandes de 8cm de large. L’idée du calque, de la couleur, ou du vernis ne dit rien de plus : c’est de l’afféterie de décorateur. Si on choisit de ne garder toujours que la même taille de logo (dans un cercle, avec un diamètre maximal dans lequel chaque logo rentre de manière équilibrée), cela nous pose quelques difficultés dans le cas où la taille de l’espace qui nous est “loué” est restreinte. Et puis, quelle taille de logo choisir ? Celle qui correspond le plus au rapport entre un être humain et le panneau devant lequel il pose. Il nous faut donc la taille de Jennifer Lopez, mesurer à quelle distance elle se trouve du background. Là, on est dans des considérations qui prennent en compte l’espace total qui nous est loué, et une situation précise, celle de la prise en photo de l’événement/vernissage. C’est drôle mais peut-être réducteur.

- Mur#19 et perspectives in situ, exposé pour Julien Salban Créma, 2015 -


Des constantes et des variables / choix 2 / Notre constante globale est un mur qui a des dimensions précises, choisies dès le départ (un écartement entre les logos fixe, une taille des logos fixe etc…) : c’est le “perfect mur”. C’est celui-ci que l’on réintègre dans les espaces que l’on nous propose (ou que nous choisissons d’occuper). Dans ce cas, il s’agit bien d’une oeuvre unique (imaginée) qui s’intègre dans l’espace d’exposition comme elle peut. Ainsi, cela peut donner des détails de papier lorsque l’espace alloué est 30 fois plus petit que le mur de départ, ou alors un “tableau” (avec ses limites) lorsque notre papier peint trouve ses propres limites visibles dans la grandeur de l’espace fourni. Ce procédé permet d’avoir de grandes différences de résultats mais induit l’idée qu’il existe un mur originel. Il y est alors question d’oeuvre, d’objet préexistant. L’idée me plaît parce que c’est comme pouvoir imaginer qu’il y a un mur, toujours le même (même si les logos diffèrent) qui, littéralement apparaît sur le mur in situ. L’aspect “coupé” qu’aurait le papier peint est intéressante aussi. Notre outil n’est plus vraiment un outil mais une apparition (c’est comme montrer ses seins pendant 3 secondes, juste le temps qu’il faut pour les voir / nous nous montrerons juste sur l’espace que vous nous aurez donné). Mais, alors, on fait (juste) “ oeuvre”, on pense comme des classiques (il existe un objet unique et nous en donnons des traces dans les espaces). ça dit pas quelque chose de maintenant, de ce qui se joue dans l’espace public/privé etc et il n’y a plus vraiment de dialogue avec l’institution.

- Mur#19 et perspectives in situ, exposé pour Julien Salban Créma, 2015 -


- Proportionnalité , matériau pour édition Mur#19, 2015 -


Des constantes et des variables / choix 3 /critère formel On suit notre ami Buren et notre constante est l’écartement entre les logos. Cet écartement tient l’équilibre de la composition et ce, quelque soit le nombre de logos présents. Cet écartement peut correspondre à la taille maximale du diamètre d’un logo. C’est à dire que chaque espace vide contient un logo potentiel. C’est équilibré. Autre constante supplémentaire, pour fabriquer le papier peint, on part du centre de la surface à recouvrir, et on déploit notre suite de logos (en diagonale comme on l’avait déjà testé) sans se soucier des bords de la surface remplie. On prédétermine un rapport d’échelle entre le logo et la surface selon un critère formel (que l’on applique dans chacune de nos interventions). C’est un peu comme utiliser le nombre d’or. On reste dans des questions d’harmonie. Seulement, là, je n’arrive pas à déterminer si le nombre de logos vient interférer dans le calcul. ( On reste dans le décoratif, du moins dans ce qui apparaît limité chez Buren pour Présence Panchounette… )

- Mur#19 et perspectives in situ, exposé pour Julien Salban Créma, 2015 -


Des constantes et des variables / choix 4 ( les mafieux ) / Les constantes auraient tout intérêt à être générées par des idées plutôt que par des contraintes plastiques liées à la justesse du papier peint. Revenons à la question d’espace occupé. Celui-ci peut être déterminée à l’avance, c’est-à-dire, que nous nous trouvons dans la situation où l’institution ne nous propose pas à l’avance un espace à occuper, mais que cet espace est lui-même prédéterminé par une ratio que l’on va chercher dans les statistiques : L’ espace moyen total alloué par toutes les institutions qui l’accueillent, à un artiste au cours de son existence (de son vivant + posthume). Je n’ai, bien évidemment, aucune idée de comment trouver ce chiffre. Mais prenons le temps de chercher ces informations. Ou donnons du travail aux statisticiens. Dans ce cas là, je dis qu’on est des mafieux parce que c’est une manière tyrannique de s’imposer dans un lieu (et pas de quémander un mètre de plus pour son stand à la foire ). C’est prédéterminer sa propre valeur aussi. Mégalo-rigolo. Si l’espace à occuper dépasse la taille même du lieu, on peut : - soit déborder alors autour du bâtiment. - soit proposer la représentation de notre #mur sous une certaine échelle, en mentionnant qu’il s’agit d’une reproduction. La possibilité de proposer ces différents modes d’intervention pourraient nous permettre de percevoir le fonctionnement même de chaque institution qui se dévoilerait aussi dans le choix qu’elle ferait. Nous devenons des prestataires in situ. Il est également envisageable de proposer ce type d’intervention à des particuliers et des entreprises privées. Mon rêve d’occuper une vitrine Hermès par exemple, devra nécessiter un autre mode d’intervention, avec d’autres critères…

- Mur#19 et perspectives in situ, exposé pour Julien Salban Créma, 2015 -


- Heureux événement, extrait de l’édition du projet #Mur19, 2015 -


( Voix Off du journaliste )L’Art est illusion de dépaysement. Pas la peinture de Buren. Mosset. Parmentier. Toroni. L’art est illusion de liberté. Pas la peinture de Buren. Mosset. Parmentier. Toroni. ( Buren ) - Nous faisons une peinture qui doit être regardée. Il suffit de la regarder. ( le journaliste) - Comme toute peinture. ( Buren ) - Non. Etre regardée, en soi. Sans commentaires. Pour elle. Pour elle-même. ( le journaliste ) - Comme un objet. ( Buren ) - Si vous arrivez à regarder une pomme comme une pomme, vous pouvez regarder notre peinture pour ce qu’elle est. ( le journaliste ) - Mais qui me dit que vous me racontez pas des histoires ? ( Buren ) - On ne peut pas répondre aux questions c’est pour ça qu’on raconte pas d’histoires. Et qu’on vous dit : regardez notre peinture ! ( le journaliste ) - Moi quand je regarde votre peinture qui est quand même un peu géométrique je me demande où est la différence entre ce que ces quatres mousquetaires de la peinture font et Mondrian. Mondrian a fait ça 25 ans avant. Il a fait une peinture avec des couleurs et des surfaces qui ne renvoyaient strictement à rien. ( Parmentier ) - Ya des idées de composition aussi. C’est très classique. C’est Vermeer Mondrian ! ( Mosset ) - Il y a des paysages quand même chez Mondrian, une idée de la représentation. ( Parmentier) - Là, ya pas de composition, vous disiez tout à l’heure qu’il y avait répétition. C’est simplement une peinture répétitive mais pas de mise en page alors que Mondrian ya la règle d’or à tous les coins. Là ya pas de règle d’or. ( le journaliste ) - Et vous, Mosset, votre cercle noir au milieu par exemple ? ( Mosset )- A priori, pour qu’il y ait...comme ça, pour rien. ( le journaliste ) - Et Toroni ? ( Toroni ) - Ah mais tout ce qu’il dit est très bien ! ( le journaliste ) - Mais où est ce que vous voulez en venir ? ( Buren ) - C’est encore une question qui pourrait marcher dans une autre structure. ( Toroni ) - On veut en venir au fait qu’on voit nos toiles comme elles sont là sans nous poser de questions. ( le journaliste ) - Oui mais en même temps vous vous opposez à quelque chose. Vous vous opposez à toute la peinture du passé. N’est ce pas ? ( Parmentier ) - Et du présent ! ( le journaliste ) - Et même la peinture du présent, sauf la votre, pour vous, c’est la peinture du passé. Vous la reniez en quelque sorte ? ( Buren ) - On est culturellement à la suite de la peinture qui existe. On nie pas la peinture en tant que chose ayant existé. On nie son fondement. L’essence de la peinture. ( le journaliste ) - Alors pourquoi ne faites-vous pas un mur blanc ? ( Buren ) - Parce qu’un mur blanc on peut rêver devant un mur blanc. La preuve c’est que si vous êtes sur votre lit et que vous n’avez rien à faire et juste allongé. Qui n’a pas fait l’expérience de voir sur ce mur vous pouvez vous projeter comme vous voulez... ( Parmentier ) - Oui on se projette tout ce qu’on veut sur un monochrome. ( le journaliste ) - Vous êtes contre l’art ? ( Parmentier ) - Dans sa fonction émolliente oui. ( Buren ) - Ce que l’on fait ne sert à rien ! Et c’est le contraire de toute la peinture qui sert à quelque chose.

- Pas la peinture..., transcription de l’interview de 1967, 2016 -



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- We have to work with, leitmotiv, 2016 -



Lorsque je tape « beaucoup de vide», j’obtiens « a lot of space».

- A lot of space, remarque, 2015 -


- Palazo décalé, photographie, 2014 -


Une recherche entamée sur le web, a consisté à recenser les photographies de peintures dits “monochromes”, avec l’outil Google Images©. Pour le carré blanc sur fond blanc de Malevitch, j’obtenais alors une frise d’images quasi-identiques. Plus que le tableau lui-même, mon intérêt de départ se portait sur la représentation de l’oeuvre d’art dans le contexte de reproductibilité extrêmement riche que nous fournit le web. Google Images© me montrait donc une page entière remplie par la répétition de l’image du carré blanc sur fond blanc, avec entre les différentes occurences, quelques petites variantes : recadrage dans le tableau lui-même, orientation faussée du tableau, présence du pourtour de l’oeuvre - son cadre et un morceau de mur par exemple - et bien évidemment, de grands écarts chromatiques. A regarder cette page démultipliant l’oeuvre recherchée, j’avais sous les yeux un exemple représentatif de la reproductibilité technique, telle qu’elle se donne à voir aujourd’hui. Que ce carré blanc sur fond blanc ait été photographié en situation d’exposition, ou bien d’après un document, ou bien encore ait été pris d’un autre site et soumis à un recadrage ou à une quelconque opération de conversion du fichier, nous n’avions désormais affaire qu’à des occurences, classées par degré de pertinence, selon Google Images©. C’est à dire que nous approchons l’oeuvre par la reproductibilité, et donc par sa multiplicité. Et plutôt que de n’y constater qu’une simple destruction de l’hic et nunc benjaminien, il nous fallait appréhender l’unicité de l’oeuvre par sa multiplicité. Le problème de la reproductibilité se pose d’autant mieux dans le cas des monochromes, qui semblent irreproductibles, et affleurent le domaine de l’irreprésentable. Cette radicalité dans l’art permet de faire comme un pied-de-nez au flux reproductible dans lequel naviguent les oeuvres. Quand bien même les monochromes sont reproduits, et ce, à tous les niveaux de qualité, ils demeurent insaisissables dans leur reproductibilité. La nécessité de se trouver face à eux pour en apprécier leur prétendue aura se pose d’autant plus qu’ils existent pour leur tendance à supprimer toute aura de l’oeuvre, ce à quoi s’applique en général le minimal art. Ainsi, ce que montre le monochrome, c’est sa propre insoumission à la représentabilité, et même sa propre disparition. Je consulte donc l’ouvrage Olivier Mosset travaux / works, 1966.2003, et m’arrête à la page 55 où figure une photographie de deux monochromes blancs, intitulés chacun untitled, acrylic on canvas 220x200 cm. Tout n’est que légère variation de blancs signifiant les différents cadres de monstration : la page, en tant que cadre de la photographie, la photographie, en tant que cadre de deux monochromes accrochés au mur, et les deux monochromes, à priori identiques. Les seules distinctions possibles de l’oeil ne peuvent se rapporter qu’à la question du cadre et du support ; le réel - le mur, la toile - et celui propre à la reproductibilité - la photographie et la page - . Il n’y a rien d’autre à voir, si ce n’est la disparition ultime de tout sujet autre que celle de la définition de la planéïté, telle que Greenberg en définit la peinture.

- La page 55 Olivier Mosset, Works, 2013 -


- Monochrome urbain, document, 2014 -


Christian Boltanski dit que montrer une photographie où l’on ne reconnaît pas la personne, c’est la tuer une seconde fois. Georges Didi-Huberman dit que le dernier visage de Marilyn est celui de Marilyn avant Marilyn. Le visage de la jeune fille qu’elle a bien dû être à un moment donné. J’ai entrepris de reproduire au fusain, sur une toile, la véritable dernière photographie de Marilyn. Celle prise à la morgue. Une fois la toile achevée, j’ai décidé de ne rien en faire, et je l’ai laissée traîner dans l’école jusqu’à la fin de l’année. Il paraît qu’un employé de l’école l’a ramenée chez lui, pour, m’a-t-on rapporté, “la mettre au dessus de son canapé”.

- Marilyn, dernière image, anecdote, 2013 -


- Visites commentĂŠes, mix media, 2012 -


Un rĂŠcit que je reconnais mais que je ne connais pas.

- ReconnaĂŽtre, leitmotiv, 2016 -


- Marilyn, dernière image, dessin au fusain, 2012-


Bartleby, héros nul, copiste et destructeur de paperasse, star des philosophes qui épuisèrent sa réplique “I would prefer not to” est convoqué d’emblée lors de mon temps de recopie, qui constitue l’un des deux temps de travail effectif lors de ma présence justifiable au regard extérieur. Le deuxième étant celui passé à accompagner les camarades à faire sortir leurs images sur du beau papier coûteux. Bartleby, celui d’Agamben, désigne la réserve de puissance : c’est à dire qu’il PEUT ne pas le faire : et dans ce verbe là se loge toute sa puissance d’action. C’est lorsque je regarde mes camarades retoucher indéfiniment une photographie préalablement scannée sur leur pellicule argentique, ou bien lorsque l’un d’entre eux dépose des couches de peinture, pendant plusieurs jours d’affilée, à horaire régulier, sur la même toile, que je pense que je PEUX ne pas le faire. Non pas qu’il ne serve plus à rien de produire une image ou une peinture dans un temps de travail défini par ses propres exigences, mais bien que cette place là n’est pas obligatoire. C’est parce que je ne leur ressemble pas que je trouve une autre place, avec eux. C’est parce que je ne peins pas que je suis aux Beaux Arts. Cette réserve de puissance là ne me prive de rien, elle me permet d’être plus proche de ce que je pressens du monde qui se démultiplie par ses productions, artistiques, publicitaires, matérielles ou romanesques. Je copie des images sur une table lumineuse. Ces images peuvent être des textes ou des photographies que je recadre et que je considère comme des documents. Je n’invente rien. Une série de dessins s’appelle sic (locution latine qui veut dire ainsi). Une autre correspond à la copie des documents qui représentent mon propre travail et amènent ainsi une série de cadres et de contexte au sein même du document : une capture d’écran d’une video qui filme une video sur un écran. C’est l’état des lieux des images en même temps que le terrassement de leur contenu. Les traces de leur source sont omniprésentes comme des filtres dont on ne saurait se passer aujourd’hui.

- A demain, texte lu lors des évaluations du semestre 7, 2016 -


- Selfie, copie ( nouslibertins.fr ), 2015 -


La mémoire qui fait défaut, ou le quasi-souvenir, rendent parfois bien des services. J’ai perdu un gant, pour en trouver un autre, celui, justement, qui me va mieux à la pensée. Il m’avait semblé voir, et même lire, dans Nadja, d’André Breton, l’histoire d’un gant que je qualifie de « retourné ». Il y a bien, dans cet ouvrage, à la page 58 de l’édition folio + datant de 2003, la photographie d’un gant, accompagnée du titre « gant de femme aussi... (p57) ». Je le regarde, à présent : il s’agit d’un gant en cuir noir, posé de telle manière qu’il garde encore un peu de la forme de la main qui l’a contenu. La qualité médiocre de la reproduction permet de douter de la consistance et du poids réel de ce gant. C’est d’ailleurs aussi pour cela, que, dans un autre de mes « faux-souvenirs », je suis parfaitement convaincue de regarder l’image d’un gant sculpté en bronze, c’est à dire plein, le poids de la matière imitant la main qui est censée « porter » ce gant. L’image me plaît d’autant plus comme cela : ce n’est pas un simple gant qui est sculpté, mais bien un morceau de corps humain, une main, habillée d’un gant. Mais revenons au premier gant, celui que je crois « retourné ». Ce retournement, c’est celui que l’on effectue lorsque l’on retire un gant de sa main, en commençant par les bords qui recouvrent le poignet. Les doigts du gant, montrant ainsi leur propre « envers » ou « négatif », et donc, leur creux, deviennent « cavités ». Cette image me semblait, au moment de notre conversation, être capable de réconcilier ce qui semblait diviser quelques uns parmi vous, et mettre fin au conflit des genres. Car un objet capable de signifier avec une telle délicatesse, qu’il porte en lui la possibilité de se faire plein et vide, tout comme celle de s’ériger et de se gonfler, en voilà un de phallus, que nous pouvons tous porter ! Il ne sera même pas nécessaire de s’arracher la main pour contempler le spectacle. Mais plus encore, je m’aperçois, après vous avoir décrit l’image que je crois avoir en tête, que je n’ai pas véritablement l’image précise de ce gant retourné. Ce n’est pas tant l’image du retournement accompli qui m’intéresse. C’est le moment où se produit le retournement qui préexiste à toute image de gants que je viens d’évoquer. Alors même que dans, Nadja, André Breton espère que la jeune femme au gant ne l’enlèvera jamais, je souhaite, pour ma part, qu’il soit sans cesse retourné. Peut être aussi pour ne jamais figer les formes que nous fabriquons, celles qui existent dans nos têtes, et celles qui forment notre pensée. Une pensée pour un gant qui fait sans cesse retour et un gant, que l’on voudrait sans cesse retourner, voilà, peut-être, ce que je voulais vous dire.

- Réécrire le gant, texte lu à l’occasion d’un forum, ISDAT, 2014 -


- sans-titre ( sic ), photographie, 2016 -


lundi 2 février, 16h Situations spatiales : Amphi A, au rez-de-chaussée, dans lequel je me trouve seule, à la place habituelle de tout conférencier. Derrière moi, le tableau est recouvert d’un papier imprimé d’une chemise hawaïenne redoublé comme un motif de papier peint. Sur ce papier, qui fait office de fond d’écran de la web cam dans laquelle j’apparaîtrai de façon intermittente, est collé le portrait de Docteur Jacoby, personnage de la série Twin Peaks. Amphi B, au premier étage, où se trouvent l’hôtesse d’accueil, les membres du jury, et le public. La salle est plongée dans le noir et évoque tout autant la salle de cinéma que la salle de conférence. Un mur de projection leur fait face, et sur leur gauche, à la place du bureau habituel du conférencier se trouve l’image I love you too, collée contre le tableau replié. Au sol, devant le tableau, se trouve le monolithe Dolce Gabbana, faiblement éclairé par le bas. Accueil : A l’heure prévue, l’hôtesse d’accueil sort de l’amphi, ferme la porte et attend devant, munie d’une lampe de poche. Lorsque le jury arrive, elle ouvre la porte, qu’elle maintient ouverte. Elle montre les places à occuper (celles le plus en face de l’écran de projection, au premier rang) avec une lampe torche, ou un stylo laser (possibilité de jouer avec un bouchon d’oreille en guise d’oreillette). Munie d’un talkie-walkie, elle me fait part de l’avancement de l’installation du jury et des membres du public en commençant toutes ses phrases par : Aloha, aloha, amphi A, est ce que vous me recevez ? Elle place autour du cou des membres du jury un collier de fleur hawaïen. Lorsque tout le monde est installé, elle éteint le talkie-walkie, rallume sa lampe torche et va s’installer dans le public. La conférence commence par une projection, en plein écran, d’un clip video. A la fin de la conférence, les membres du jury ont la possibilité d’interagir avec moi par le biais d’un micro. Le public peut donc m’entendre, me voir et me parler, alors que je peux les entendre et leur parler, sans les voir.

- Instructions pour Duplex, annexe performance Duplex, 2014 -


- Make America, document, 2014 -


Jeu de mot facile, paraissant ressasser la disparition de la frontière entre culture classique et culture commerciale, le titre de ce texte, qui doit s’entendre comme la formulation d’un nouveau concept s’ajoutant à la réflexion sur le postmoderne, se voudrait continuer les propos de Schopenhauer dans son célèbre ouvrage : Le monde comme volonté de représentation. Cette dépendance nécessaire vis à vis du sujet que Schopenhauer décrit comme de tout temps, s’appliquant à tout le présent, à tout le passé et à tout l’avenir tentera d’être prolongée dans ce qui suit, et constitue mon point de départ d’une relation que le sujet entretient avec le monde, mais aussi avec le temps, dans la perspective de le faire résonner avec le célèbre conseil de Nietzsche, dans ses Considérations Inactuelles : agir contre le temps, donc sur le temps, et espérons le, au bénéfice d’un temps à venir. “L’illustration qui y figure ne reflète pas forcément le produit emballé.” A priori, cette phrase, présente, sur tous les emballages alimentaires, semble indiquer que ce que je vois ici n’est pas forcément ce qui est contenu là. Une façon de reprendre la formule magritienne - ceci n’est pas une pipe - mais, désormais, dans un rapport d’image à produit. L’appréhension d’un produit commence donc par son image, et par une image représentative, donc jamais fidèle. C’est l’ontologie même de toute image. Quand bien même les artistes ont tenté de redonner à l’image toute sa littéralité - je pense à la Neue Sachlichkeit, tout autant qu’aux livres de photographie d’Ed Ruscha - c’est encore avec de l’artifice que l’on appréhende toujours un objet, ou un produit. Mais, à prendre l’expression au mot, c’est-à-dire dans sa littéralité, il s’agirait aussi d’une suggestion, d’une invitation à se nourrir, faire usage de ce produit dans les conditions de représentation de l’image. Se nourrir de l’image, avant de se nourrir du produit. Le burger idéal est aussi l’idée du burger. Si cette expression est née de la nécessité juridique de se prémunir contre toute attaque pour publicité mensongère, elle fait également office de loi exprimant tout rapport entre le consommateur et le consommé, et même, plus globalement, du rapport du sujet au monde,. Autre possibilité ; le burger de l’image n’est pas le même burger contenu à l’intérieur. On est là encore dans des problématiques d’acception de la perte de l’original au profit de l’acceptation tacite d’une copie qui vaudrait comme symbole. La suggestion de présentation, c’est donc faire naître l’idée d’un produit par l’image, et c’est aussi, simplement, commencer par consommer l’image. Il y a là, acceptation du simulacre, au sens où Baudrillard invite à le penser pour toute production culturelle postmoderne. Suggérer la présentation n’est pas simplement créer le contexte favorable à l’appréciation du produit, bien que cela puisse aisément se constater dans le cours de l’histoire, dans la mesure où le contexte de monstration a pris une part importante dans l’art contemporain, l’idéologie du white cube prouvant combien l’intérêt porté au lieu de monstration a fini par bouleverser les caractéristiques de l’oeuvre d’art elle-même.

- Le monde comme suggestion de présentation, fabrication d’un texte à partir d’un titre, 2014 -


- Pour Ed Ruscha, copie, 2016


Je suis la groupie des groupies.

- Je suis la groupie des groupies, leitmotiv, 2015 -


-Do I look like him ?, rephotographie, sĂŠrie TV the Bund, 2015 -


Trimballe ton piano blanc. Assied toi tout près. Manque à l’appel. Enième raccord. Un écran, tel un filet. Bougie turgescente. Amas grumeleux. Manque à l’appel. Recoiffe. Re-singe. Sing a song et joue.

- Poème pour Marilyn, 2015 -


-This is the way love, événement numérique, 2014 -


Où est ma valeur ajoutée ?

- Où est ma valeur ajoutée?, leitmotiv, 2016 -


-We are (presque) from L.A, fichier prĂŠparatoire pour sĂŠrigraphie sur drapeau, 2014 -


A partir de documents de médiation des travaux d’artistes émergents de l’Isdat, je blanchis ce support en gardant la trace de l’emplacement des photographies et des blocs de texte. A partir de ces emplacements, je compose la représentation d’un tableau hypothétique que je ne peindrai jamais. Mon dessin s’apparente alors à la représentation d’une représentation, et se trouve accroché au mur comme une toile. C’est reposer la question benjaminienne de l’aura de l’oeuvre dans son contexte de reproductibilité.

- Refaire surface, divers formats sur papier, charbon, 2013 -


- Copier Mosset II, dessin au fusain, 2013 -


C’est en marchant le long de l’avenue de Paris, qui traverse la zone commerciale nord de Montauban, que j’ai commencé à photographier les bâtiments qui composent à présent la série intitulée Nos vacances à Bourg-les-Gonades. Comme toute zone commerciale, celle d’Aussonne concentre un assemblage hétéroclite d’architectures sans âge, à l’esthétique improbable, qui construit assez piètrement une devanture féérique de la consommation. Chaque magasin se voudrait singulier et donne l’air de siéger pauvrement en son fief, chaque parking le délimitant de son voisin. Quelque part entre un exotisme sans terre et un palais sans découverte, où, si l’on s’y approvisionne en produits de consommation destinés à servir notre quotidien, nous y sommes tout de même invités comme dans une découverte permanente, tels des touristes en quête de jamais vu. Ces photographies ont donc naturellement pris la forme de cartes postales touristiques. Parfois bordées d’un parterre vaguement fleuri, elles perdent assez vite leur valeur documentaire pour entrer dans la fiction. Celle d’un couple, passant ses vacances dans cette zone commerciale d’une ville inconnue, où tout l’artifice d’un rêve de pacotilles se trouve à sa portée. Une cafétéria prendra des airs de restaurant luxueux, une vitrine d’un magasin de décoration singera la chambre d’hôtel, et l’enseigne d’un Mac Donald’s fera office de monument aux morts.

- Bourg-les-Gonades, texte de présentation, 2013 -


- Sans-titre, photographie, 2016 -


14/11/12 Hier, mardi, une femme est entrée dans le TER de 19h54. Il était vide, ou presque. Elle s’est ruée sur moi, s’exclamant, et bavant. Béatrice prenait n’importe qui en otage. Elle voulait savoir si nous allions être seules dans le train. - Presque. Je ressemble à sa cousine, qui a 10 ans de moins qu’elle, qui en a 50. Elle m’en donne 32. Elle pourrait être ma mère, mais préfèrererait être ma belle-soeur. Elle a un couteau, qu’elle va sortir de sa poche. Je n’ai pas peur, et ça c’est étonnant. Deux garçons sont arrivés. Ce sont des pédés et ils pourraient venir faire la fête avec elle. Au Shangaï. Pédé, c’est une insulte. Elle a deux frères, qui n‘ont pas de copines ; elle se pose donc des questions. Elle est comédienne, elle a fait de la comédie quand elle était plus jeune. Elle rigole. Elle a son billet. Elle va voir le contrôleur. Elle s’est faite agressée par un gitan, avec une chaîne en or, qui est parti par là. Elle montre là où, il y a quelques minutes, est passé un autre jeune homme qu’elle a traité de tapette. Elle chouine, elle a peur de l’homme, du gitan, qui voulait lui vendre de la drogue. C’est dangereux, n’en prenez pas. Son père va leur donner de l’argent, elle vient me parler de l’argent, à moi, parce que il ne faut pas le dire à n’importe qui. Elle chuchote à mon oreille. Elle veut me faire goûter dans sa pasta box. - Je suis malade en train. Elle connaît les Leaders. Je connais les Leaders. Elle a un tatouage ACDC que je vois de très près. Elle a un couteau dans la poche et va m’agresser. Elle rigole. Elle fait la folle. Elle aime faire la folle et elle sait rester calme. Je suis zen, je pourrais la calmer. On s’entendrait bien. Elle sait très bien dessiner. - Les tournesols. Oui, de Vanogh (sic), c’est facile ! Elle a tiré un coup avec un des Leaders quand elle était jeune et belle. Je suis belle, mais la voisine, elle, est vulgaire. Elle, elle est normale sauf qu’elle va changer de sac pour sa petite maman. - Et voilà ! Elle sera la gentille petite fille. Ca dépend avec qui. Je suis étudiante. C’est important les études. Je dois au moins aller jusqu’au bac. Ou bac + 2. Avec un CAP, on ne fait pas grand chose. Demain, elle dira qu’elle a un rendez-vous, et ira chercher son pull qu’elle a laissé au bar. Bonne continuation.

- Béatrice, texte, 2012 -


- Jeune femme de dos ( sic ), ready-made, 2016 -


Si ma dernière conférence démontrait la nécessité de questionner le vide, et donnait à cet ensemble vide qu’est le zéro toute sa primordialité, et nourrissait le paradoxe que “plein de vide” voulait aussi dire “beaucoup d’espace”, elle m’avait surtout permis de creuser le sens d’un carton publicitaire Dolce Gabbana et d’en « tirer le meilleur de luimême » avant que celui-ci ne se retrouve à la benne. Rendre la liberté à quelque chose qui n’atteignait même pas le rang d’objet, à peine celui de fond de vitrine, c’est à dire de cloison décorative destinée à encadrer et isoler un produit. Lui donner la place auréolée d’une salle d’exposition, le faire entrer dans le white cube. Sans auteur identifiable, si ce n’est la marque de luxe qui le représente. Creuser le centre d’un ensemble vide était comme accomplir un acte anti-héroïque, celui de célébrer l’art de la publicité et sa capacité à résumer l’histoire de l’art tout en réussissant à vendre un parfum à un riche couple. Cet objet Dolce Gabbana, j’en faisais un monolithe, tant il posait la difficulté de son déplacement idéologique.

- Entre deux conférences, remarque, 2015 -


-Dame à l’amande ( sic ), photographie, 2016 -


Le choix de partir pour Shanghai dans le cadre de la mobilité prévue en quatrième année s’est concentré autour de deux préoccupations, qui, même si elles n’apparaissaient pas précisément dans mes travaux plastiques, notamment ceux présentés à mon DNAP, pouvaient peut-être être nourries dans le contexte de ce voyage. Premièrement, Shanghaï, c’est un peu la Chine, mais c’est surtout ce qu’on appelle une ville-monde, c’est à dire une ville qui présente, artistiquement, culturellement, architecturalement et socialement, toutes les composantes d’un paysage et d’une pensée globalisée. L’économie capitaliste, modèle économique dominant le monde actuel, acquiert une ultra-visibilité làbas. L’omniprésence et l’abondance de la marchandise, l’incitation à sa consommation, et la mise en scène de la réussite économique constituent le paysage d’une ville qui n’en finit pas de changer d’allure, détruisant et construisant sans cesse ce qui se voudrait être le monde de demain. Deuxièmement, ce séjour, se faisant par le biais de l’École Offshore, sous la supervision de l’artiste et enseignant Paul Devautour, est placé sous le signe d’une réflexion sur la production artistique à l’ère de la mondialisation. Habiter Shanghaï pour trois mois, c’est opérer un décentrement par rapport à son milieu de vie, et ce, à plusieurs échelles. On ne se retrouve pas dans une école, telle qu’on peut la connaître, ici, à Toulouse. Deux principaux lieux accueillent notre réflexion et notre pratique : L’école Offshore, elle-même, située au rez-de-chaussée d’une ancienne maison de concession anglaise, dans laquelle on peut se constituer un modeste atelier, avoir accès à internet, pratiquer le chinois pendant deux heures par semaine, mais aussi baigner dans le quotidien des habitants du quartier. Le SIVA, ( Shanghaï Institute of Visual Arts ), vaste campus, accessible en un peu plus d’une heure du centre de la ville, dans lequel chaque étudiant en mobilité est convié à participer à des workshops avec des étudiants chinois de la section photographie. La découverte du fonctionnement de cette université (qui comporte notamment une section mannequinat, et animateur tv ) est une composante essentielle dans la compréhension de la valeur et de la culture artistique telle que les chinois l’envisagent aujourd’hui. L’école Offshore organise, une fois par semaine, une après-midi de rencontre où il est possible de présenter son travail, aborder une étape d’un projet personnel, discuter d’un texte théorique, ou bien pointer sur un des aspects rencontrés pendant son séjour. Très régulièrement, des artistes et théoriciens français nous rendent visite, et ces échanges privilégiés, grâce au petit nombre d’étudiants que nous sommes ( nous étions 10 étudiants en quatrième année ) permettent de mettre en place de véritables discussions qui dépassent largement le cadre restreint de cours théoriques et de conférences. L’omniprésence des échanges, qu’ils concernent l’organisation de la vie pratique, par le biais de l’utilisation de l’application wechat sur son indispensable smartphone, ou les interrogations sur ce que l’on voit et comprend de Shanghaï et des chinois, font de ce séjour une remise en question permanente de son propre regard d’Europeen face à une culture chinoise qui, à Shanghai, peine à défendre ses propres spécificités mais idéalise et donc emprunte une culture européenne et un système américain. Paul Devautour nous propose lui-même régulièrement des vernissages, événements et lieux à découvrir dans Shanghaï, opérant une sélection à la fois proche des attentes qu’on peut lui soumettre et représentatives d’une vie artistique shanghaïenne, avec toutes ses spécificités. L’utilisation de l’art contemporain comme tremplin de l’industrie des marques de luxe, l’existence de centre d’arts au sein de complexes commerciaux, la visite des villes nouvelles telle Thames Town et Tianducheng ( copie d’un quartier haussmanien ) sont autant d’occasions d’arpenter le nouveau paysage urbain qui gravite autour de Shanghaï. Il est tout à fait possible, avec un peu d’organisation, de visiter quelques villes alentours, ou bien de faire un voyage dans le voyage ( Beijing, Mongolie intérieure … ) pour opérer un décentrement supplémentaire et se faire une idée à la fois plus vaste et plus juste de la Chine. Les échelles de temps et d’espace demeurent les composantes perturbantes essentielles dans ce séjour. L’emploi de son temps, relativement libre, ne peut se passer sans le rythme qu’impose la ville elle-même et le fait d’être coupé de la langue. Chaque activité prend du temps, impose de la patience et un premier mois entier est souvent nécessaire pour se sentir à l’aise dans les activités quotidiennes. Même s’il n’existe aucune obligation de production artistique en soi, ce temps “décentré” peut être l’occasion de repenser son travail à une autre échelle, de penser son mémoire, et de développer des stratégies de production dépendantes du contexte. Les matières premières coûtent très peu cher, et bon nombre d’artisans fabriquent du sur-mesure à des prix tout à fait raisonnables. Lorsqu’un projet nécessite l’utilisation de la langue chinoise, Yilan Xia, associée et compagne de Paul Devautour, assure la traduction dans les transactions avec la population chinoise. Pour conclure, partir à Shanghaï, au sein du programme création et mondialisation de l’école Offshore, offre une possibilité unique en son genre d’opérer une prise de distance face à son propre travail, au monde de l’art et à sa condition d’Européen. L’école Offshore, par le choix de son implantation ( au coeur d’une ville qui expose littéralement un modèle de réussite économique, tout autant qu’une persistance fragilisée du mode de vie traditionnel chinois ), par son organisation, non autoritaire, basée sur la contribution collective et résolument tournée vers des pratiques artistiques très diversifiées, capable d’une remise en question permanente de l’Art, de ses acteurs, et de ses pratiques, constitue un excellent choix de mobilité à qui voudrait prendre le temps de court-circuiter son mode de vie et sa pratique artistique, pour mieux les reconstruire à son retour, ou pourquoi pas, y envisager sa mise en place et son exercice pour plus tard. Seules, la durée du séjour, trop brève, et la période, chevauchant la nécessité d’obtention des crédits d’un semestre, mériteraient d’être mieux coordonnées entre les deux écoles pour permettre de profiter au mieux des qualités de ce séjour et du visa octroyé ( 120 jours ) .

- Compte-rendu pratique du séjour de mobilité à Shanghaï, 2016 -


- Sans-titre, photographie, 2016 -


Il n’existe pas de chronologie qui donnerait à chaque chose son point de naissance et son parcours d’apparition. Une chose est toujours identique à ellemême. Une même chose fait surface, portant une profondeur plus ou moins grande. Il n’existe donc pas d’événement unique, de point central, d’aimant autour duquel rayonneraient des éléments de valeur moindre. Une chose est grande, parce qu’elle est précise. Une chose peut être quelque chose qui a l’air de constituer un corps : plusieurs éléments rassemblés et tenant debout dans l’espace. En tant que corps, cette chose nous montre le vide, le plein, sans pour autant figer ce qui est vide ou plein. En tant que corps, cette chose semble nous dire que l’un vaut l’autre, qu’une chose n’existe que par son contraire. Cette chose atteint son point de visibilité absolue lorsqu’elle parvient à montrer les deux, sans les fondre. Cette chose, qui est un corps, montre donc son apparition en même temps que sa disparition. A ce moment là, la chose qui est un objet devient le temps.

- Espace, Temps, Corps, texte, 2013 -


I wanna come soon.

- I wanna come soon, leitmotiv, 2014 -


-Abstract porno, rephotographie, 2015 -



A faire Affaire Art Fair

- A faire, affaire, art fair, leitmotiv, 2015 -


- Just do it ( sic ), photographie, 2016 -


- Musulmane mode ( sic ), capture d’Êcran ( alibaba.com ), 2016 -


- PrĂŠpuce+ visuel, document, 2014 -


- PrĂŠpuce+ visuel, document, 2014 -


Bonjour tout le monde aujourd’hui on se retrouve dans une nouvelle video qui ne va pas être la plus marrante sur ma chaîne voire qui va être sûrement la plus pénible à regarder pour vous quoiqu’à mon avis ça risque peut-être de vous intéresser. C’est une vidéo que je n’avais absolument pas l’intention de faire sur ma chaîne je pensais que ça servait à rien que vous étiez suffisamment intelligents pour comprendre et pour respecter les gens. Je ne parle pas de toute le monde bien évidemment j’ai plus de 430 000 abonnés aujourd’hui ce qui est incroyable et je ne vous en remercierai jamais assez. Donc je suppose que ces personnes là sont des personnes gentilles et bienveillantes ceci étant dit dans ces 430 000 abonnés je sais qu’il y a des personnes qui sont là que pour critiquer et pour être méchant et voilà ! Ce n’est pas le sujet principal de cette video mais c’en est un, c’est un des points que je vais aborder aujourd’hui. Donc comme vous avez certainement pu le voir dans le titre je ne fais pas dans l’originalité je ne change pas avec mon titre je fais juste une video mise au point pour clarifier certaines choses qui me semblent inacceptables sur youtube en ce moment et puis ça fait un peu deux ans et demi que je supporte tout ça donc je sais que dans l’ensemble et j’en suis très contente il y a beaucoup plus de positif que de négatif et heureusement mais ya un moment où je trouve que le négatif est un ptit peu trop présent et c’est pas du négatif constructif c’est vraiment du négatif - je rabaisse et je fais mal - que je trouve complètement inutile donc aujourd’hui on va un ptit peu parler de tout ce qui va pas pour pouvoir continuer sur de bonnes bases puisque c’est quand même le but donc pourquoi je fais cette video mise au point je viens de vous l’expliquer parce que je trouve qu’en ce moment ça ne va pas trop sur youtube et je pense avoir mon mot à dire parce que voilà plusieurs points à aborder dans cette video si vous n’êtes absolument pas intéressés par tous les tracas de youtube (coupe) je vous en prie ne regardez pas cette video parce qu’elle risque de ne pas être très intéressante ni très joyeuse et voilà par contre pas du tout structurée cette video parce que j’ai pas vraiment envie de faire d’efforts pour cette video donc j’espère que vous me comprenez ça va vraiment être une video blabla une video où on va parler tout simplement où je vais parler et voilà euh donc pour faire un court résumé et rappeler le but principal de ma chaîne. Donc j’ai fait une chaîne de beauté il y a deux ans et demi pour pouvoir aider la majorité de gens le plus d’ados possible à se sentir mieux dans leur peau à essayer de trouver des coiffures qui leur correspondent des idées mode des idées maquillage vous faire partager mes halls mes passions tout ça à la base c’était pour ça et ça a toujours été pour ça et ça sera toujours pour ça sauf que ya un moment où ya la vie privée qui arrive sur youtube forcément pourquoi parce que vous êtes très curieuses un peu trop curieuses et curieux et la curiosité est un vilain défaut comme on dit et malheureusement je pense que ya un moment où ça suffit c’est pas de la gentille curiosité c’est souvent de la curiosité malsaine ce que je n’accepte absolument pas puisque je suis comme vous une être vivante et j’ai pas envie qu’on s’immisce dans ma vie privée. Donc moi ma vie privée, je sais très bien que je vous l’ai fait partager un peu, beaucoup, mais maintenant j’aimerais bien que ça s’arrête. Vous savez beaucoup de choses sur moi mais ya beaucoup de choses que j’ai envie de garder pour moi et que je n’ai pas envie de divulguer c’est tout donc par respect je vous demande de ne pas chercher mon nom de famille de ne pas chercher mon numéro de téléphone de ne pas chercher mon adresse ni le nom de famille de mes amis parce que ça m’arrive très souvent et puis quand bien même vous le trouvez ça ne vous apportera rien puisque je ne vous répondrai pas ou je vous accepterai pas sur facebook en ami ça ne changera pas grand chose c’est juste une question de vie privée donc voilà on passe ce détail là un des mini points que je voulais aborder d’ailleurs même pas mais vu que j’en parle voilà donc la vie privée. En ce qui concerne les questions indiscrètes du style avec qui tu sors est ce que tu sors avec machin est ce que tu sors avec machin il y a un moment où il faut arrêter de poser ces questions je suis une grande personne je fais ce que je veux et je sors avec qui je veux en théorie j’inclus aussi qui je veux dans mes vidéos puisque ce sont mes videos donc ya un moment les questions indiscrètes ça suffit euh voilà combien je pèse combien je gagne par mois grâce à youtube parce que oui nous gagnons de l’argent les youtubeuses grâce à youtube mais désolé de vous décevoir je ne fais pas des videos sur youtube pour gagner de l’argent j’espère que ça ne vous déçoit pas trop mais voilà donc voilà euh combien je gagne sur youtube combien mes parents me donnent combien gagnent mes parents où est ce que ma soeur va à l’école enfin des questions de fou quoi. Des questions qui ne se posent pas et ça m’énerve un ptit peu dans ce sens là donc c’est pour ça que tout simplement je ne réponds pas mais sachez que ça ne se fait pas. Deuxième fois qu’on va aborder enfin que je vais aborder et je suis désolée de ne pas sourire dans cette video mais je suis un peu triste c’est le point sur le fait que j’ai changé que je ne fais plus des videos pareil qu’avant que j’ai pris la grosse tête, que tout ça quoi donc des points qui font assez mal sachant que je fais du mieux que je peux pour ne pas changer mes videos et changer mes habitudes sachant que c’est pas vrai / j’ai pas l’impression que ça soit le cas donc dans ce point là ya pas mal de choses qui s’impliquent alors premièrement quand on me dit toi t’as changé tu t’es teint en blonde t’es devenue une pétasse une diva une poupée barbie voilà j’en ai vu des sympas euh j’ai pas changé, j’ai grandi . Quand j’ai commencé mes videos j’avais 16 ans , aujourd’hui j’en ai 18 . J’ai commencé mes videos j’étais en seconde , je suis rentrée à la fac cette année donc j’ai traversé du chemin avec vous et je souhaite de grandir aussi de changer et de ne pas rester au stade adolescent de 16 ans toute votre vie . Voilà, j’ai grandi, j’ai changé , j’avais envie de changer de couleur de cheveux je l’ai fait voilà j’ai grandi tout simplement oui j’ai changé dans le sens où j’ai grandi mais j’aime pas trop quand on vient me dire t’as changé t’as pris la grosse tête tout ça parce que c’est vexant dans le sens où moi je sais que c’est pas vrai . Vous pouvez très bien penser ce que vous voulez parce que vous êtes vraiment libres mais je sais que c’est faux et c’est vrai que ça m’embête un ptit peu mais comme je vous l’ai dit vous êtes libres de penser ce que vous voulez. Ensuite ce que j’ai changé au niveau , ah oui on me dit maintenant tes videos font trop “pro” on n’est plus très proche de toi euh alors moi j’essaye de faire des videos pro pour vous pour vous aider, enfin, pour que ça soit plus agréable pour vous à regarder donc pour ça j’ai acheté un appareil à 700 euros j’ai acheté un objectif ya pas longtemps c’est pour ça que ça a un peu changé là je l’ai pas mis mais j’avais acheté cet objectif que vous voyez là euh donc c’est un 50mm de canon ça vaut 100 euros pour que la qualité de mes videos soit mieux pour vous soit plus agréable j’ai changé la façon de monter mes videos pour vous faire un truc un peu plus ludique et tout donc voilà, c’est vraiment pour vous en fait j’ai tout changé en fonction de vous pour que ça soit plus agréable j’ai investi dans une caméra , dans un trépied, dans un ordi, enfin, tout ça pour que ça soit plus agréable pour vous à regarder donc voilà je suis désolée que ça vous plaise pas je vais essayer de revenir à des choses plus basiques si jamais ça peut vous faire plaisir mais en tout cas quand je l’ai fait c’était pas dans une intention de faire trop éloigné de vous parce que c’est pas du tout ce que je recherche moi j’ai toujours aimé la proximité avec vous donc voilà. Ensuite, sur le fait que j’ai changé je pense qu’on a à peu près tout abordé , oui, je pense qu’on a tout abordé. Ensuite, sur le fait que je sois snobe parce que je réponds pas aux messages alors là je vais être un peu plus, un peu moins marrante, déjà que je suis pas très, trop depuis que j’ai commencé cette vidéo. Alors je vais vous montrer en images parce que je pense que ça sera tout simplement plus simple pour vous à comprendre parce que apparemment ça n’a pas l’air de coller . Ce qui se passe, c’est que, actuellement, je vais vous montrer comme ça ça ira plus vite, on va regarder ma boite mail ensemble. Donc, sur ma boite mail, actuellement, actuellement hein , donc voilà j’ai 2668 mails / j’ai 2668 mails , sur ma boite, sur la boite mail pour répondre à vos questions. Sur ma boîte pro j’en ai 102 sachant que sur ma boite pro vous ne m’envoyez pas les messages pros c’est à dire que vous êtes nombreuses à ne pas savoir lire ou à simplement faire exprès . Sur ma boite c’est une boite pro, ça veut dire que c’est les messages qui concernent tout ce qui est les demandes de partenariat ou tout ça euh pour les messages que vous souhaitez m’envoyer c’est sur enjoyphoenix@hotmail.fr le lien sera encore une fois en barre d’infos l’autre adresse non, je suis désolée , je ne vous réponds pas sur cette adresse là , sur l’adresse pro puisque comme je vous l’ai dit c’est une adresse pro et c’est écrit dans la barre d’infos que je ne répondrai que si c’était pro à cette adresse là , donc, voilà. Oui comme je le disais j’ai 2668 messages à répondre : et je suis toute seule. ça c’est pour les mails. Ensuite, sur youtube, j’ai 713 messages parce que c’est le truc où je réponds le plus souvent donc ça va 713 messages ensuite sur facebook j’en ai pfff je sais pas, c’est marqué 99 et plus mais je crois que ça doit encore tourner autour des milles messages . Ensuite, j’ai les lettres et croyez moi j’y réponds donc là, c’est toutes celles , je sais pas combien y’en a là parce que j’en ai pas fait beaucoup aujourd’hui mais pour les lettres je réponds au moins à 30 lettres par jour donc voilà quand je peux donc voilà est ce que je suis snob parce que je vous réponds pas , non, je vous réponds, je mets du temps pour répondre mais je réponds à toutes les lettres / à propos des lettres sachez que je paye moi-même les timbres, les lettres, le papier , euh, voilà, donc qu’on vienne pas me dire après, euh, qu’on vienne pas me dire après ouais tu t’investis pas pour tes abonnés t’es pas proche d’eux machin ouais je me tape des aller-retour à la poste toutes les semaines pour aller chercher par 100 des plaquettes de timbres pour pouvoir vous répondre euh pareil pour les enveloppes, pareil les ptites, euh, parce que, à chaque fois que je réponds à une lettre , je mets euh une petite carte de visite avec mon nom dessus euh voilà . Donc voilà, ça coûte, ça prend du temps, ça coûte de l’argent, c’est long, c’est long à faire voilà c’est de l’investissement, du temps et puis je vous rappelle que je suis toute seule pour répondre à tout ça donc si on fait le calcul on va dire que j’ai à peu près en tout sans compter tous les messages twitter instagram et tout enfin les questions qu’on pose en commentaire twitter/instagram ça fait environ 5000 demandes en tout là fff à l’aise donc voilà je suis toute seule je fais du mieux que je peux je réponds quand je peux j’ai une vie à côté, des études, des amis, une famille , tout simplement donc j’aime pas trop quand on vient me dire que je suis pas proche de mes abonnés et que je suis snob parce que je réponds pas ça me plaît pas du tout parce que c’est pas vrai . Voilà pour les réponses. Ensuite, sujet suivant parce que pendant qu’on y est. (coupe) Ah oui, je sais. On va en parler maintenant parce que ça commence à me ...monter. Je sais pas si vous avez vu mais j’essaie de rester très calme depuis le début de cette video parce que j’estime que ça sert à rien de s’énerver plus que ça. Alors, j’étais au meet up à Paris le 27 août je crois et j’ai eu pas mal de remarques sur twitter sous la video qui a été faite du meet up et en fait c’est un peu à cause de cette video que j’ai décidé de faire une video mise au point parce que ya eu des choses inacceptables autant qu’on en parle. Alors j’ai fait ma diva apparemment au meet up, j’étais pas proche de mes abonnés, et je me faisais chier, et personne ne savait pourquoi j’étais là. C’est ce que j’ai lu, dans les commentaires, sur twitter, tout ça. Alors, le matin du meet up, je me suis levée, il était 6h du matin, je me suis tapée un aller-retour dans la journée, de train, j’en ai eu pour 250 euros de train dans la journée parce que j’ai pris mes billets à la dernière minute mais je vous expliquerai ça pourquoi après. Euh, voilà j’ai pris mes billets de train à la dernière minute, euh, donc je les ai payé chers, euh, j’ai pris le train à 6h le matin, je suis arrivée à paris, j’ai fait le meet up, au préalable j’étais allée acheter pleins de cartons violet et puis un gros feutre pour vous signer des cartes, voilà. Je suis arrivée, j’ai eu à peine dix minutes pour dire bonjour à toutes les youtubeuses et j’ai pris que des photos avec mes abonnés c’était vraiment super cool, euh, j’ai répondu à des questions , j’ai signé des cartes , j’ai pris pleins de photos j’ai eu l’occasion de parler avec chacune d’entre vous qui étaient présentes ça m’a fait vraiment super plaisir et en gros j’ai passé deux trois heures à faire ça jusqu’au moment où il a fallu que je parte pour prendre mon train sauf que à force de rester avec vous et de faire une dernière photo une dernière photo une dernière photo s’il te plaît une dernière photo alors moi ça me fait trop plaisir sauf qu’en fait j’ai tellement voulu dire oui à tout le monde que j’ai raté mon train. J’ai raté mon train, et je devais être le soir à Chamonix pour soutenir mon papa à une course qu’il préparait depuis deux ans et j’ai raté mon train. Pour les abonnés. Donc, un peu paniquée, j’appelle mon papa et je lui explique, et je me suis fait vraiment engueuler comme pas permis parce qu’il était stressé de sa course et parce qu’il avait envie de me voir parce que je l’avais déçu et parce qu’il acceptait pas le fait que je fasse passer mes abonnés avant ma famille et voilà. Après ça, j’étais très mal et je suis allée m’isoler, 10 minutes, 20 minutes avec des potes youtubeurs et malheur, oh jamais, oh grand jamais, j’ai allumé une cigarette. Alors, j’ai jamais dit, je ne fume pas dans une video ou alors j’ai dû le dire mais c’était ya au moins deux ans. Mais que les choses soient claires, j’ai allumé une cigarette parce que ça m’arrive quand je suis très stressée, très mal, très fatiguée, et que voilà j’ai besoin de lâcher la pression, et oui j’étais très stressée à ce meet up parce que vous étiez très nombreuses. j’étais fatiguée parce que je m’étais levée très tôt le matin et que voilà ça fatigue le voyage moi je connais pas Paris en plus on s’est perdus mais bon ça c’est une autre histoire et donc voilà ça m’est arrivé d’allumer une cigarette et voilà donc j’ai eu droit aux foudres je me suis fait éclater dans les commentaires enfin c’était comme pas permis j’ai juste envie de vous dire écoutez voilà j’ai dix-huit ans, j’ai jamais prétendu être parfaite et qu’on me traite de menteuse en me disant ouais t’as jamais dit que tu fumais et tout beh à quoi ça sert que je vous dise que ça m’arrive // Je vous rappelle que je fais des videos pour les ados la majorité des gens qui me regardent la tranche d’âge la plus jeune est entre 9 et 12 ans est ce que vous pensez sincèrement que c’est dans mon but de dire dans mes videos que je fume de temps en temps alors que je sais pertinemment que parfois tout ce que je dis les gens vont le prendre au pied de la lettre et vont le faire c’est pas dans mon but de donner un mauvais exemple à des enfants à des ptites ados c’est vraiment pas mon but pourquoi est-ce / qu’est ce qui me tiendrait à coeur dans le fait de dire ça il faut que vous le compreniez que si des fois je partage pas des parties de ma vie privée c’est pour vous protéger aussi et pour pas que les gens fassent de conneries tout simplement faut comprendre que voilà j’allais pas balancer que je fumais une fois de temps à des ptites de neuf ans voilà ça donne pas du tout le bon exemple et si un jour elles se retrouvent avec une cigarette bah moi je fais comme Marie de la chaîne enjoyphoenix bien sûr que non c’est pour ça que je l’ai pas fait faut arrêter au bout d’un moment à être là genre machin et puis honnêtement comme j’avais envie de le dire si bien vous avez vu une partie du meet up où j’ai été filmée dans les moments ah beh oui parce que les moments où j’ai été filmée très clairement c’était les moments pas du tout les moments où j’étais avec mes abonnés où tout se passait bien non non c’était où j’étais vraiment fatiguée pas bien et où je faisais un peu la tête ben ouais parce que je suis pas quelqu’un de normal et ça m’arrive d’être fatiguée surtout après ce qui venait de m’arriver voilà. ça m’arrive donc que oui je ne suis pas parfaite donc voilà maintenant il faut arrêter d’idolâtrer les youtubeuses et nous laisser vivre notre vie quand il faut parce qu’on est des humaines et parce qu’on a le droit à l’erreur comme tout le monde et parce que c’est pas parce que j’fume une fois de temps en temps que je suis une mauvaise personne tout simplement. Voilà, c’est un peu tout pour résumer ce meet up Ah oui ! alors après dire que j’étais loin de mes abonnés ça ça me fait doucement rigoler quand on sait que j’ai raté mon train pour rester avec les abonnés et que j’ai complètement mis ma famille à la ramasse donc moi ça ça me fait rire et j’ai rien à prouver parce que moi je sais que j’ai passé l’aprèsmidi avec les abonnés à prendre des photos et à faire des cartes et tout donc j’men fous vous dites ce que vous voulez les gens qui disent ça c’est les gens qui étaient pas présents au meetup tout simplement. Donc voilà moi je sais ce que je vaux je sais ce qui s’est passé je sais ce que j’ai fait et je suis très contente d’avoir pu vous rencontrer donc voilà c’est euh.. là dessus j’ai plus rien à dire moi j’ai plus rien à m’reprocher d’ailleurs j’ai jamais rien eu à m’reprocher là dessus parce que je fais encore c’que j’veux et voilà mais c’était juste pour mettre les choses au point parce que parce que j’estime que ya un moment sur youtube faut avoir un peu l’esprit critique critique dans le sens jugement hein mais jugement dans le sens “on réfléchit” pas genre critique-jugement je démonte hein non non non faut réfléchir parce que comme disait si bien Elsamakeup dans sa video mise au point et là dessus j’la rejoins à 400 % euh vous êtes très fortes pour euh pouvoir dire ce que vous voulez derrière un écran par contre je suis pas sûre que tout ce que vous êtes capables de dire derrière un écran vous puissiez en dire un dixième devant les personnes concernées donc voilà. Moi j’attends le jour où on viendra me dire en face tout ce que je viens de vous dire aujourd’hui je le prendrais ptet mille fois mieux que par des messages comme ça voilà. ça me chagrine un ptit peu de faire une video comme ça pour vous parler de ce qui se passe sur youtube et sachez bien que vous n’êtes au courant que d’une seule partie de ce qui se passe sur youtube si vous saviez tout l’envers du décor vous seriez bien déçus vraiment bien déçus voilà youtube ça m’a fait rencontrer des personnes formidables mais ça m’a aussi fait prendre conscience que/ finalement sur youtube ça reste assez compet et ça m’embête un peu ça m’embête pas qu’un peu ça m’embête carrément ça m’fait même carrément chier euh parce que moi j’essaie pas du tout d’être compet ça m’a jamais plu la compétition enfin j’étais dans mon ancien lycée c’état la compet de tous les côtés et c’est à cause de ça c’est parce que c’était la compet que j’ai eu des problèmes et que voilà alors moi la compet j’en ai tellement rien à foutre ça m’a jamais intéréssé d’arriver la première à une d’avoir la meilleure note de la classe ça pfff ça m’a jamais intéressé parce que je trouve que ça ça donne juste aux gens de la haine et de l’animosité envers tout le monde je trouve ça tellement nul que voilà et alors l’hypocrisie et la sournoiserie parce que genre “non chui pas en compet jte kiffe jte kiffe non on s’aime trop puis derrière c’est (taptaptap avec les mains) ça envoie ça aussi je supporte pas donc voilà c’est tout un mélange qui fait qu’aujourd’hui je me sens pas obligée mais ça…. j’espère que ça vous fera réagir et euh je sais que je vais me prendre la masse de commentaires méchants et dégradants sur cette video mais j’ai envie de dire un peu plus ou un peu moins pfff chui plus à ça près très clairement moi j’ai un mur devant moi donc vous pouvez me dire ce que vous voulez euh… ça passe, ça passe ça… j’men fous…. ça glisse et voilà. C’est euh je veux dire ya un moment où on est tellement habituées à s’en prendre plein la gueule nous les youtubeuses que que voilà quoi ‘fin c’est … allez-y défoulez-vous je pense pas que ça fera de vous une personne plus heureuse et je pense pas que vous êtes très heureux dans votre vie pour pouvoir dégrader les personnes comme ça les descendre et les démonter sur des faits qui ne sont même pas avérés dont vous n’avez même pas de preuves. Alors allez-y, faites vous plaisir . ( coupe ) Ah et puis abordons un dernier sujet qui a l’air de vous préoccuper au top de la vie ça a l’air d’être genre le sujet de dingue : euh t’as grossi Marie ? (silence) qu’est ce que vous voulez que je vous dise ? Vous voulez ma balance ? C’est c’est important pour vous de me dire t’es grosse t’as grossi, t’es devenue plus moche ça vous valorise ça vous fait du bien ça ? euh voilà. J’ai envie de dire on a tous nos problèmes de santé euh très clairement effectivement j’ai pris trois kilos en l’espace de trois mois parce que j’ai eu des problèmes de santé dont vous ne pouvez même pas imaginer la teneur parce que encore une fois ça ne vous regarde pas euh j’ai eu, ouais, des gros problèmes de santé alors oui j’ai pris trois kilos et ouais voilà j’ai pris trois kilos mais j’men fous enfin… en fait moi le truc le rapport au poids vous pouvez y aller c’est un truc que je préfère tellement avoir trois kilos en trop plutôt que d’être anorexique sérieusement puis j’ai envie de dire que c’est trois kilos que je vais certainement perdre d’ici peu qui sont prévus pour être perdus c’est trois kilos que j’ai pris à cause de mes problèmes de santé donc qui ne vont pas rester éternellement ça met juste du temps j’ai été aussi en vacances je me suis lâchée, j’ai fait des restos avec mes parents j’ai mangé un peu plus que d’habitude je me suis fait plaisir chui une bonne vivante j’aime manger j’aime tout ça donc je suis désolée oui j’ai pris un petit peu de poids et alors ? J’men fiche tellement fin ça m’atteint tellement pas quand on me dit ça et voilà ça m’fait ça m’fait...pfff...ça m’fait rien . Voilà, c’est tout, je sais même plus quoi dire tellement je suis désabusée de voir ce qui se passe que voilà j’aurais très bien pu ma nature aurait plutôt été de m’énerver et d’être très méchante que… est ce que c’est dans ma nature de finalement me défendre et attaquer les gens qui m’attaquent et d’ailleurs j’ai souvent eu des problèmes pour ça c’est à dire que moi euh quand on me fait mal je fais mal mais fois dix euh pas physiquement mais psychologiquement parlant donc là je vois pas l’intérêt de détruire les personnes qui ont fait ça parce que ça m’apporterait rien et puis ça s’fait pas en video très clairment ça se fait en face à face mais c’est vraiment pas mon but juste que voilà j’essaye de rester le plus calme possible dans cette video et que voilà euh tout simplement j’voulais vous dire que voilà moi ya des choses que j’accepte plus sur youtube. Après, je tiens à en énerver aussi plus d’une : sachez que peu importe ce que vous me direz dans mon poids mon physique ma façon de parler ma façon d’être mes videos , tout mais n’importe quoi , je n’arrêterai pas les videos pour autant. Si votre but c’est de me faire du mal pour que j’arrête de faire des videos vous pouvez toujours essayer ça ne marchera pas donc si c’était votre but je suis complètement désolée de vous dire que ça ne marchera pas parce que comme je l’ai dit en début de video il ya plus de personnes qui me soutiennent et qui sont là pour moi que de personnes qui le sont pas et qui me dégradent. Point. Et mes videos je les fais pour ces bonnes personnes là pour moi et qui me suivent depuis quasiment mes débuts et c’est pour ces personnes là que je fais mes videos et par pour …Si! j’ai failli oublier ...euh…. t’as changé de style t’es devenue j’en ai déjà parlé un peu t’as changé de style t’es devenue un peu plus pimbêche et tout chai pas quoi bon ben encore une fois j’ai grandi hein euh très clairement hein j’vais pas continuer à m’habiller comme quand j’avais seize ans euh aujour’dhui des fois quand je regarde des filles dans la rue qui doivent avoir quoi huit ans qui sont sapées comme des nanas de trente j’exagère mais c’est presque ça j’ai envie de dire que finalement j’m’estime plutôt heureuse à côté et puis encore une fois c’est ma vie je fais ce que je veux . / Ah oui je pense qu’il est bon aussi de préciser c’est que au meet-up je portais une robe vert menthe que je portais également dans ma video du look book de la rentrée qui me va absolument pas et qui effectivement me fait une taille euh parce que entre nous je pourrais très bien vous montrer ma taille là mon ventre vous montrer tout si ça vous intéresse vraiment bon je peux le faire d’ailleurs je pense que je vais le faire comme ça on va rester tranquilles. Alors pour les curieuses voilà euh à quoi ressemble mon ventre j’espère que ça vous plaît que vous êtes pas trop trop déçues donc voilà voyez j’ai un peu de ventre voilà tout simplement. On va r’garder mes cuisses aussi pendant qu ‘on y est hein parce que autant y aller donc voilà mes cuisses hein j’espère qu’elles vous plaisent aussi voyez j’fais du 38, 36-38 voilà est ce que ça vous intéresse aussi d’avoir la taille de mon bonnet de soutien-gorge non j’ne pense pas mais tant qu’on y est autant vous le donner je fais du 90C et c’est ptet pour ça aussi que j’ai l’air bouboule de temps en temps. Voilà ! Qu’est ce que vous voulez savoir encore ? Qu’est ce qui vous intéresse j’aimerais savoir ! Parce que autant répondre à vos questions tout de suite.( coupe )Voilà c’est juste que moi ya un moment où ça commence un peu à monter en fait ça commence un peu à m’saouler et je sais ce qu’on a pas abordé comme sujet c’est le sujet de mes videos sur aufemininbeauté ou mes videos sur marmiton alors bon ben on va en parler aussi de toute façon cette video va durer une éternité mais j’men fiche parce qu’au moins ça sort c’est mieux dehors que dedans euh alors. Pourquoi j’ai fait des videos aufeminin beauté pour marmitton tout ça . Aufeminin beauté a contacté beaucoup de youtubeuses beauté pour faire des videos etc… Pourquoi est ce que j’ai l’air pas du tout naturelle dans les videos aufeminin pourquoi est ce qu’on a l’impression que c’est pas moi pourquoi est ce que machi pourquoi machin tout simplement parce que quand on filme pour des videos aufeminin ya six personnes autour de vous avec trois caméras et des personnes qui vous disent ce que vous avez à faire. point. (silence) voilà j’ai répondu à la question c’est tout. J’ai pas l’habitude de faire mes videos devant six personnes j’ai pas l’habitude mes videos je les fais comme ça comme je suis en train de faire avec ma camera et c’est tout et moi voilà les videos pour marmiton euh “ l’humour c’est pas ton truc n’en fais plus jamais” j’ai jamais dit que c’était mon truc c’était juste parce que j’avais envie de m’amuser aussi les videos je les fais pour moi de temps en temps. Bref j’ai pas l’impression d’avoir oublié grand chose quand bien même j’ai oublié quelque chose n’hésitez pas à me les dire dans les commentaires histoire que je puisse me justifier sachant que soyons bien clairs hein je fais cette video une fois mais j’ai pas à me justifier. Tout ce que je fais je le fais en conséquence de mes actes normalement j’aurai pas/j’ai pas besoin de me justifier quand je fais quelque chose c’est parce que j’ai décidé de le faire. Là je le fais je suis obligé de me justifier parce que vous êtes trop pressants et trop demandants sur des choses qui vous regardent pas et voilà. J’espère sincèrement du fond du coeur que je n’aurai jamais besoin de refaire cette video comme je l’ai espéré quand j’ai commencé à filmer cette video j’espérais que je n’aurai jamais besoin d’en faire une. (coupe) Encore une fois j’espère que j’aurai pas besoin de refaire cette video euh c’était vraiment pour répondre aux curieuses aux méchants aux haineux et à tous ceux qui se posent des questions qui ne devraient pas se poser. Pour remettre les choses en place avant que je continue à faire des videos. Si cette video vous a fait prendre conscience que finalement j’étais vraiment la personne que vous pensiez donc une personne snob diva méchante obsessionnelle sur elle narcissique égocentrique tout ce que vous voulez à savoir que dites vous bien que les gens qui nous traitent d’égocentriques si vous n’êtes pas égocentriques vous ne faites pas des videos sur youtube je dis ça comme ça je dis rien euh voilà donc si vous pensiez vraiment que j’étais la personne que vous imaginez la mauvaise personne je vous en prie ne regardez pas mes videos désabonnez vous si vous étiez abonnés ou ne vous abonnez surtout pas je vous en prie c’est un service que je vous demande et voilà parce que moi je fais vraiment des videos pour les personnes qui me suivent pas des videos pour les personnes qui m’enfoncent et voilà tout simplement. Tout simplement. Donc euh ceci étant dit je remercie quand même les personnes parce que bon vous êtes quand même nombreuses et nombreux je remercie quand même les personnes qui sont là H24 quand ça va pas quand j’ai besoin de quelqu’un et ces personnes là je les embrasse du fond du coeur et je les aime du fond du coeur et c’est grâce à vous que j’ai la foi de continuer aujourd’hui parce que croyez moi c’est pas très simple donc euh voilà j’espère ne jamais avoir besoin de refaire cette video c’était juste parce qu’il fallait que j’en parle je suis complètement navrée d’avoir pris un ton désagréable et méchant et d’être très droite et directe dans cette video parce que juste j’ai plus envie d’être marrante j’ai pas envie d’être marrante pour cette video en tout cas pis ben quand on parle de choses sérieuses et pénibles on a la tête qui va avec euh voilà je n’espère pas que cette video vous aura plu hein très clairement. (coup) Bref ya encore beaucoup beaucoup de choses que vous ne savez pas sur youtube et qui à mon avis ne vous plairaient pas à savoir je pense que vous aimeriez pas savoir tout ce qui se passe sur youtube franchement voilà donc j’arrête cette video qui est très très longue malgré le montage qui à mon avis a dû être très fréquent j’en suis désolé je ne referai pas ce genre de videos je l’espère j’espère qu’elle vous aura fait réagir et comprendre mon point de vue ce que je ressens ce qui se passe sur youtube j’espère avoir pu répondre à toutes les curieuses et les curieux et les méchants et ceux qui m’insultaient sans même me connaître et qui me critiquaient sans même jamais avoir été là j’espère avoir pu répondre à vos interrogations à vos questions plus qu’indiscrètes ça m’intéresse de savoir donc dites moi dans les commentaires h’hésitez pas surtout voilà j’arrête cette video là c’est pas pour autant que j’arrête les videos c’est pas pour autant que je suis fâchée c’est pas pour autant que je vous aime moins les gens qui me suivent pas du tout c’est juste pour remettre en place les personnes qui n’ont rien à faire de leur journée très clairement et qui se permettent d’être méchants voilà j’espère pas que cette video vous aura plu pacre qu’elle était pas rigolote je vous embrasse quand même les personnes qui me suivent et on se retrouve dans une prochaine video bientôt. Bye

-Mise au Point, trancription du discours d’EnjoyPhoenix, 2015 -


S ’o c c u p e r tout autant de la valeur d’usage que de la valeur d’échange.

- Valeur d’usage / Valeur d’échange, leitmotiv, 2016 -


Quelle scène ? La même, hybridée de ses ancêtres. Qu’elle soit primitive, de théâtre, portion de film, ou espace matériel où se produit le spectacle, la scène est ce qui rassemble la fiction , en tant que scénario ne s’activant que sous les yeux d’un spectateur et dans un espace dont on ne peut constater que son effectivité, c’est-à dire, sa spatialisation. Ainsi, le scénario ne prend place que dans un lieu et un regard pour le « con-situer », le situer avec, et donner alors la scène, en tant qu’elle se trouve délimitée matériellement ou non : les rideaux et le fond de scène, l’écran de cinéma et la rangée de sièges, tout comme la fenêtre youtube et le mode plein écran sont autant d’espaces fictionnels qui ne s’activent qu’en présence du spectateur. La scène est donc un espace qui se spatialise et se re-spatialise selon les moyens techniques avec lesquels elle est constituée. Regard biaisé, au départ, pourrait-t-on dire, puisque lorsque l’on décide de voir et de regarder, c’est aussi, bien évidemment, que l’on décide de ne pas voir l’autre chose, tout en connaissant son existence. Regard sélectif, inscrit dans le cadre, un cadre de plus en plus choisi individuellement et selon les circonstances propre au regardeur. Hors champ qui présiderait toute scène, surtout de théâtre, lieu se composant forcément de coulisses et de zones d’ombres, par excellence. De ce qu’il y a hors la scène, on le nomme « obscène ». De ce hors champ et de cet obscène, toujours, on en convoque la présence, en tant que regardeur, et c’est donc aussi tout simplement que ceux-ci se constituent en moteurs pour produire de « nouvelles » images. Un premier terme, la « scène », qui n’existe que par l’affirmation du second, « l’obscène », et nous voilà dans un système symbolique qui, lui seul, peut convoquer des présences /absences, et unir deux éléments séparés. Unis par leur dichotomie. Spatialisation de l’intime : quel espace pour quel spectacle ? Si la télévision, trônant au milieu du salon, semble plutôt proposer un rassemblement de type familial autour de scènes elles aussi familiales, (les dimanches après-midi où l’on regarde, en famille, une saga, ou bien l’émission video gag composée de bandes VHS filmées par les téléspectateurs eux-mêmes), et fait donc office de miroir pour les téléspectateurs, l’ordinateur semble, lui, concerner plus directement le spectateur solitaire, et multiplier ses contenus selon le rapport qu’entretient ce même spectateur avec son outil technologique. Un rapport au corps qui s’illustre dans la miniaturisation des supports de visionnage, le téléphone portable créant une proximité sans égale avec son utilisateur, qui le porte tout contre lui et tient littéralement l’écran, et donc la scène, au creux de sa main. Prééminence du médium sur le message, c’est ainsi que la pornographie trouve ici à réinventer les formes de son contenu. Videos de type POV (Point Of View) resserrent le cadre de l’acte sexuel au point de donner grossièrement l’illusion de laisser la place du partenaire au spectateur lui-même. Suspension of disbelief complètement rejouée par le spectateur, et, par exemple, poétiquement intitulé « Clara te suce ». La réduction de la taille de l’écran autant que de la durée de la scène est proportionnelle au rapprochement toujours plus important entre le spectateur et l’image-stimulus. Alors que l’on désirait voir l’amour se faire à l’écran, il s’agit plutôt aujourd’hui de bel et bien faire l’amour à l’écran, l’écran se faisant objet et non plus lieu de la scène. Chaque nouvelle spatialisation technologique offre ainsi un nouveau corps symbolique au spectateur. Sensualité permanente avec l’objet technologique lors de l’utilisation des fonctionnalités d’un écran tactile ou d’un pad, le geste du spectateur, plutôt que de zapper, glisse, recadre et zoome à l’envi l’objet de sa vision. Spectacle personnalisable avec lequel l’industrie du porno sur le web joue parfois de façon métaphorique, il peut être proposé d’éteindre la lumière avant de regarder une video, ce qui permet de masquer tous les onglets et autres publicités entourant la video dans un fondu au noir très théâtral. Mise en scène du cadre video à l’écran, cadrage, et point de vue subjectif concourent à façonner un espace personnalisable, au même titre que la profusion de tags (catégories) paraissent enclaver le désir du spectateur dans une précision quasi-maniaque. Paradoxe de la pornographie que de présenter, à première vue, une catégorisation fétichiste du corps-image, elle a aussi permis de faire naître le dépassement d’une pratique sexuelle hors genre en convoquant la pratique anale au centre de la scène. Universanalité pourrait-on dire à propos de cet endroit du corps commun à tous, qui va dans le sens d’une globalisation et d’une standardisation des rapports au monde et des rapports humains. Investigation anatomique ou conquête de l’espace pour cet autre trou noir dans lequel s’engouffre l’oeil du spectateur. - Universanalité, texte introductif à l’étude de la pornographie, 2014 -


Regarder des videos de vlogging sur youtube tient au fait que les youtubeurs pratiquent, en temps réel, devant le spectateur, l’objet même de leur video. Ils font des videos pour faire des videos. Ici, et de manière aïgue, la video est à la fois outil et propos, contenu et contenant, medium et message.

- Imiter le chinois, remarque, 2016 -


Les objets dans le miroir sont plus éloignés qu’ils n’y paraissent.

- Objects in the mirror..., remarque, 2016 -



- I love you too, capture d’écran, 2015 -


- Quelque chose que j’aimerais voir, copie, 2013 -


-Hand Movie’s Yvonne Rainer ( faux-consenti ), 2016 -


- Sans-titre, photographie, 2016 -


- Shining ( faux-consenti ), carte postale, 2016 -


- Choisir, photographie, 2016 -


- un Becher (faux-consenti), carte postale, 2016 -


- Copier Mosset, dessin au fusain, 2013 -


- IdentitĂŠs, photographie, 2016 -



RAMette Random Access Memory

- RAMette, leitmotiv, 2016 -


Epuiser les objets.

- Epuiser les objets, leitmotiv, 2016 -


-Le motif de la répétition -Planche II (peindre les lyrics), capture d’écran -Key (préparatifs), document. -Photographie d’exposition -A faire, affaire, art fair -Elvis Chapel Record, affiche de l’exposition -Femme à la fenêtre -Monochrome et cinéma (refaire) -Reflets de France -Drapeau -Crime scene, rephotographie. -Making America, affiche de l’événement. -note n°9, extrait du carnet noir II -Am I the thing that I think ? -make america, affiche -Elvis young wall rug, poster -porno amateur -Olivier Mosset I -Olivier Mosset III -Olivier Mosset IV -Olivier Mosset V -Rihanna - Stay - traduction française - Lyla Rigoulot - reclip, capture d’écran. -I love you too, installation, photographie. -look-no-look, Kim Kardashian, capture d’écran, compte instagram. -Sans titre (refaire surface) (le petit monochrome rêvé) -Made in Heaven Jeff Koon’s detail II -je n’invente rien / Revue Documents -Documents , couverture de mon document -Jeff Koon’s Made in Heaven detail I -I will be in November …, éditions -Gaumont Wilson vide, planche contact. -Pierrot et Marianne, peinture pour installation -Ma zone commerciale en cartes postales,quatre photographies. -Sans titre, photographie (Mosset à Vassivières panneau) -Dolce Gabbana monolith, photographie. -note n°9, extrait du carnet noir II, scan. -joyeux noème ( Julien Salban) -I’m gonna come soon, charbon. -Mosset ( refaire), 45 X 65, charbon sur papier -Pourquoi je vais au cinéma seul, scan. -Autoscan Canon Lide 100, scan. -Back to Hollywood, capture d’écran leslieritz.tumblr.com -Mosset monographie slideshow, capture d’écran. -intempestives.tumblr.com, capture d’écran. -playboy en pdf, captures d’écran. -Mosset livret decouverte, dépliant. -Photos de Falls Motel : Picture/Painting ( Room 8 ), capture d’écran trip advisor. -Faux-jumeau, vue d’exposition de Thomas Huber à EDF Bazacle, Toulouse. -Sans-titre, capture d’écran autocopies.tumblr.com. -De la nécessité de refaire + monochromes 21x29,7, éditions. -Documentation porno, capture d’écran. -Occurences double Elvis Warhol, captures d’écran. - Motifs préparatoires, liste des autocopies, 2015 -


Faire oeuvre de la reproductibilitĂŠ.

- Faire oeuvre de la reproductibilitĂŠ, leitmotiv, 2016 -


Le mandarin possède de nombreux termes pour désigner la copie ( lin, fugu, fang, zao, xue...).Est utilisé, notamment, celui de kaobei, qui est une approximation phonétique de copy.

- Kaobei, remarque, 2016 -


- Zone commerciale, document, 2016


- IdentitĂŠs, photographie, 2016 -


- Atlas porno, planche contact, 2015 -



Petite sculpture accidentelle reprĂŠsentant une voiture accidentĂŠe.

- Voiture accidentelle, papier journal, eau, parrafine, 2013 -


- Le Pêcheur, événement photographique, 2016 -


Aloha est le mot de la langue hawaïenne le plus utilisé. Il peut signifier bonjour ou au revoir. Il exprime aussi l’amour et l’affection. Le 14 juin 1973, Elvis donne un concert à Hawaï. Ce concert est retransmis par satellite dans le monde entier. Lorsque je connaissais l’existence d’Elvis, mais que cette connaissance ne remplissait pas Elvis de ce qui fait Elvis (sa voix, son allure, ses chansons, son public etc…) il y avait une image, entrevue sur la pochette d’un vinyle, que mon esprit laissait régulièrement se reconstruire avec une infinie possibilité de permutations des éléments la constituant, et ce, sans autre logique que celle que j’attribue aujourd’hui au mécanisme du rêve. Des tronçons d’images, des collages mentaux se repositionnaient sans cesse au fil de ma rêverie, pour former une image plurielle, défiant tout logique spatio-temporelle. Cette image, labile, contenait au moins deux éléments proprement visibles : le king, en suspension, qu’on aurait découpé d’un fond de scène, dans une position classique de chanteur, en léger déséquilibre, penché contre son pied de micro. Puis un satellite, gris, cylindrique, légèrement penché lui aussi, grossièrement dessiné et occupant la même taille qu’Elvis lui-même dans l’espace. A ces deux éléments, auxquels je donnais une représentation mentale assez précise, se rajoutait un endroit, invisible à mes yeux, appelé Hawaï. Il se formait alors tout naturellement dans mon esprit le ou plutôt les faits suivants : Elvis était Celui qui avait donné un concert depuis un satellite, en orbite autour de la Terre, pour le monde entier, mais surtout, pour ses amis les hawaïens. Il m’apparaissait alors probable qu’il avait connu les hawaïens pendant la guerre (je savais qu’Elvis était parti pour une guerre, mais je ne me demandais pas laquelle). Elvis me semblait vieux, pour ce concert, sa corpulence contenue dans un costume blanc me le prouvait, et j’avais le sentiment qu’il avait, en quelque sorte, mort ou pas, pris sa retraite à Hawaï, une terre qui l’avait comme “adopté”. Elvis se trouvait donc dans mon esprit, à deux endroits : à la fois à Hawaï (la nécessité de retransmettre dans le monde entier me semblait justifiée par le fait qu’il manquait aux américains, puisqu’il passait tout son temps à Hawaï) et sur ce satellite, qui était bel et bien le seul lieu possible où se trouver pour pouvoir être vu et entendu par le monde entier. Pour être partout, il lui fallait donc être extra- terrestre. Son ubiquité s’accompagnait également d’une forme de permanence dans la durée. Plusieurs possibilités prenaient forme alors : Elvis était à Hawaï et ne voulait plus en sortir. C’était donc grâce au satellite qu’on pouvait encore l’entendre. Hawaï était un endroit assez particulier qui nécessitait un satellite pour retransmettre un concert dans le monde entier. Elvis dansait bel et bien sur un satellite, objet auquel je ne donnais aucun contenant, mais que je rapprochais plutôt d’une planète, crée de toutes pièces par les êtres humains, satellite sur lequel s’exercait une gravité tout aussi naturelle que celle que nous connaissons sur Terre. On pouvait donc se poser sur un satellite, tandis que celui-ci continuait à tourner autour de la Terre. Cet événement m’apparaissait telle une consécration, et quand bien même je doutais de la qualité musicale de ce concert, ayant entendu dire que plus le temps passait, moins Elvis était bon, je gardais à l’esprit le fait qu’Elvis était bel et bien une star, puisque lui seul avait chanté pour la Terre entière, et ce, en s’exilant dans l’espace pour donner le spectacle. Elvis était donc bel et bien parti, mais de plusieurs façons dans mon esprit. A la guerre, tout d’abord mais je ne pouvais construire aucune image précise de son retour. Son retour, me semblait inachevé il l’avait fait non pas aux sein des Etats-Unis, mais à Hawaï, qui semblait un lieu rempli de sourires et d’admiration, un lieu sans souffrances, une terre bénie, en quelque sorte. Tout retour pour lui ne pouvait être accompli. Je l’imaginais volontiers avec des couronnes de fleurs autour du cou, portant encore une chemise avec un quelconque galon militaire apposé dessus, et chantant en permanence auprès de ses amis les hawaïens. Aloha est le mot de la langue hawaïenne le plus utilisé. Il peut signifier bonjour ou au revoir. Il exprime aussi l’amour et l’affection. Ce concert, qui, par définition, constitue un événement unique en un lieu unique, ne me semblait pas répondre aux lois d’unités de temps et de lieu, mais bien se produire dans une retransmission perpétuelle : Elvis devait donner alors de ses nouvelles régulièrement, le fait même de chanter ne m’apparaissait plus nécessaire. A mesure que je reconstituais l’image, l’idée de concert s’éloignait de mon esprit, il ne restait que le live/ l’alive. Un Elvis en vie, et une image plurielle formée à partir d’une pochette d’un album que je n’avais jamais entendu. Le mot “aloha”, que je savais faire partie de l’image, me semblait être plus qu’un mot appartenant à une langue donnée, mais être comme “LE” mot que prononce tout être doué de langage. Le mot originel qui établit une connexion entre deux êtres et deux mondes. Sa définition, que j’ai cherché dernièrement, renforce encore un peu plus la magie que j’avais placée en lui : Aloha est le mot de la langue hawaïenne le plus utilisé. Il peut signifier bonjour ou au revoir. Il exprime aussi l’amour et l’affection. Aloha, Elvis is alive.

- Aloha, extrait de la conférence Duplex, 2015 -


- Odette & Jeanette ( sic ), rephotographie, 55x40, 2016 -


Je trouve que c’est le meilleur hôtel que j’ai testé en général dans le monde . J’ai été au César palace 2 nuits où j’ai été surclassé donc ma chambre était une suite et c’était plutôt génial mais le Mandarin c’est tout le charme et la douceur asiatique. La chambre que j’ai est placée au 20ème étage une vue imprenable sur la petite Tour Eiffel et ses boutiques de luxe, une décoration contemporaine, un lit parfait, la salle de bain est très spacieuse avec une baignoire une douche en marbre un toilette fermé et une double vasque. Sèche cheveux et lisseur à disposition. Très grand dressing. Les chambres sont de petites suites. Un écran tv de grandes taille avec lecteur dvd inclus pleins de prises sont à dispositions iPod,hdmi etc... Les femmes de chambre se font discrètes et le ménage est plus que parfait je les remercie car on ne pense pas assez à leurs petites mains. Connaissez-vous un hôtel ou l’on vous nettoie vos lunettes de soleil ? La piscine est très belle et assez grande la clientèle est mixée environ 40 ans d’âge moyen Au 23ème étage la réception avec un salon de thé magnifique avec des moquettes et une vue imprenable sur Vegas à vous couper le souffle. Il y a un spa que je n’ai pas testé car mes finances ne me le permettaient pas mais ça avait l’air fantastique Pas de casino c’est un plus bizarrement pour Vegas... Les gens de l’hôtel sont très souriant serviable et d’une gentillesse. Le prix des plats et boissons sont à la hauteur du décor et du lieu Un merveilleux endroit pour se retrouver en amoureux et apprécier la vie avec quelques moments de luxe.

- Le Mandarin de Las Vegas (ready-written), commentaire Trip Advisor, 2016 -


- Harilay et Victor Ă Tienducheng, photographie, 2016 -


- Memorial, photographie, 2016 -



Interroger le sens d’une forme, non pas dans l’idée que cette forme enfermerait en elle une signification unique et immuable, à la manière d’un dictionnaire des rêves faisant porter au symbole une correspondance figée, mais plutôt chercher dans cette forme ce qu’elle a pu transmettre, au fil du temps, de la culture des hommes. Une sorte de mémoire de la forme, telle qu’Aby Warburg a su l’envisager dans son Atlas Mnemosyne, qui nous transmet le monde à travers la forme, empreinte d’affects. C’est à ce titre que cette question prend tout son sens. A la fois dessin / design / dessein, la rondeur du burger est la forme nourrissante complète, venue d’Amérique, et qui est aujourd’hui distribuée sur presque toute la planète. Comme si la question alimentaire américaine avait soudainement pris forme d’un burger - Jameson parle à ce propos de marchandisation instantanée* dans cette nécessité d’être distribuée à tout prix, en tout lieu. Si, à priori, le burger n’a pas d’histoire, au sens, où, en Occident, l’on pourrait lui accoler des ancêtres de plats, à forte ressemblance, au même titre que l’on se raconte les recettes de grand-mère, le burger est, paradoxalement, rond, comme l’est toute boule de pain ancestrale. Le burger est rond comme le monde, et l’on croque avidement dedans entre deux rendez-vous comme l’on voudrait manger le monde.

- Pourquoi les burgers sont-ils tous ronds?, texte, 2015 -


Plus je vieillis et plus je croîs en ignorance, (...) Tout ce que j’ai, c’est un espace tour à tour enneigé ou brillant, mais jamais habité. Philippe Jaccottet. Si l’on entend communément par “ignorance”, un terme qui désigne ce qu’il manque à notre connaissance, le verbe “ignorer”, quant à lui, semble proposer un mode d’existence, voire même, un mode d’action. Ignorer s’apparenterait à un acte délibéré pour commencer toute expérience, voire envisager tout apprentissage. C’est la thèse défendue par Jacques Rancière dans son ouvrage le Maître Ignorant, qui, à travers l’expérience éducative de Philippe Jacotot, montre en quoi l’ignorance, peut être une condition première pour permettre de transmettre à l’autre, non pas son propre savoir, mais la possibilité pour l’apprenant de s’en constituer un, c’est-à-dire la possibilité même d’émancipation, condition essentielle de toute forme d’apprentissage. Il faut, pour cela, nous dit Jacques Rancière, éloigner de nous toute connaissance qui serait le résultat d’un apprentissage prodigué par l’autre sous forme d’explications et donc d’une connaissance déjà régurgitée par d’autres, mais qui, de la bouche du maître, semblerait devoir être réinvestie comme la sienne propre. Lorsque Christian Boltanski affirme que l’artiste ne peut parler que de ce que l’autre sait déjà, il n’entend pas forcément converser avec l’autre sur un socle de connaissances communes, mais envisage la possibilité d’ignorer chez l’autre sa part de connaissance, et d’admettre, avant même l’avancement de son idée, la certitude que tout ce qui sera dit sera entendu. Paradoxale est sa démarche, puisque Christian Boltanski semble écarter l’ignorance, celle que l’on définit comme un manque de connaissances, se déclarant lui-même ignorant, tout en se proposant de faire surgir une connaissance, qui, elle, serait présente chez tous les Hommes.. Cette confiance dans la capacité de chaque homme à entendre ce qui se dit, c’est ce que Jacques Rancière accorde à l’homme émancipé et énonce comme “conscience du véritable pouvoir de l’esprit humain.” De ce premier renversement, qui place l’ignorance comme une volonté de se positionner au départ, dans le champ artistique, non comme un refus, ni même une négation, mais plutôt comme une présence active de l’être face à quelque chose, un monde, une zone, un lieu, un espace, qu’il accepte de ne pas connaître, découle aussi un premier recentrement sur l’être. Etre artiste, c’est donc aussi, assez égoïstement, ramener les premières choses à soi. Mais c’est aussi, reprendre à partir de chez soi, ou en soi, un chemin que l’on décide de tracer dans un espace où, pour que l’acte artistique puisse se produire, il ne doit subsister aucun ancrage pré-établi. Ce recentrement est présent dans la célèbre devise de Jacques Rancière Qu’est ce que je vois? Qu’est-ce-que j’en pense? Qu’est ce que j’en fais?. Il ne s’agit pas pour autant d’une démarche subjective, telle qu’on peut l’entendre lorsque celle-ci “n’en fait qu’à sa tête”, et se rapproche alors du discours délirant, sans autre point d’accroche qu’elle-même. Il ne s’agit pas non plus d’une démarche objective, telle qu’elle se conçoit dans les sciences dures, avec sa batterie de protocoles pré-établis, où l’on “connaît” presque, déjà, en quelque sorte, ce que l’on observe*. La nécessité de “se placer en ignorance” peut se poser dès lors pour éviter tout ancrage dans une forme de procédé, qui déterminerait déjà, la forme et les contours de l’espace que l’on choisit d’explorer. Il s’agit plutôt d’une recherche, qui met en rapport un sujet, l’artiste, qui ne détiendrait aucune étiquette servant à le définir et l’identifier “en tant que”, avec un objet, impalpable et invisible. Car comme le précise si justement Martin Heidegger, lorsqu’il aborde la sculpture*: l’artiste donne figure à ce qui est proprement invisible. Il y a bien un objet, mais celui-ci ne se voit pas. Ainsi, l’artiste n’aurait rien d’autre à accomplir que cette mission de faire surgir de l’art, là où celui-ci se donne à voir. Aussi, les voies qu’il emprunte s’écartent des exigences de rentabilité, de production, d’efficacité, et même de nécessité. Non soumis à la demande, et donc à l’identification, même factice, de l’objet de sa demande, l’artiste, en quelque sorte, choisit de ne pas choisir, tout en pointant du doigt quelque chose qu’il se refuse de nommer, autrement que par la preuve de son apparition. Plus l’artiste semble s’ancrer dans une position dont il ne connaît guère la figure, plus, comme le dit le poète Philippe Jaccottet, il croît en ignorance, et plus il assiste à la labilité du lieu, et à l’élargissement sans fin de l’espace. L’artiste, donc, dans sa quête de l’invisible, peut emprunter le costume du spécialiste pour sembler devenir historien, biologiste, ou bien savant, et, au contraire de ses compagnons spécialistes, poser une question au lieu de fournir une explication, et cela, avec les outils qu’il se sera fabriqué en route. Eric Duyckaerts, à sa manière, convoque le discours du savant, manipule ses logiques internes, pour nous donner à entendre le creux d’un discours qui n’est ni délirant, ni “disciplinairement” juste. Il donne à voir la structure qui permet classiquement de transmettre une connaissance, et s’autorise à investir n’importe quel champ de recherche. Tout se passe comme s’il enfilait la blouse du savant et montrait combien il était nu en dessous. En outre, ce qui est sensé remplir l’ignorance, et constituer l’objet du manque, s’apparente généralement à un prêt-à-penser, une connaissance rigidifée, que n’importe qui peut s’octroyer pour combler son ignorance. Or, s’il y a bien quelque chose de déterminant dans la pratique artistique, c’est sa possibilité de faire surgir ce qui n’est pas pensable, et ne peut s’amalgamer en connaissance pure. Il peut donc exister une histoire, qui n’est pas celle des historiens, ni la sienne propre, à mi chemin entre “la grande” et “la petite”, et qui unit universellement tous les hommes. C’est cette histoire que Christian Boltanski met en oeuvre, celle de 6 septembre, où tout semble s’être passé ce jour-là, et où chacun reconnaît ce qu’il voit. - En quoi l’ignorance peut-elle être un positionnement artistique?, texte autour du Maître Ignorant de J.Rancière, 2013 -


- Mosset, copie, 2013 -


- Composition, photographie, 2015 -


- Apple iPhone5 ( sic ), rephotographie, 2016 -


- L’image de la petite fille, photographie, 2016 -


- Odette et le palmier, photographie, 2016 -



Body Building

- Body Building, leitmotiv, 2016 -


- Evelyne Thomas, capture d’écran, 2016 -


Une série de feuilles A3 sur lesquelles sont reproduites, recomposées et assemblées sur un même plan, les vues recto et verso examinées au travers d’une table lumineuse de l’ouvrage Inside the White Cube de Brian O’Doherty. Le recto et le verso se mélangent alors par transparence, certains mots du verso traversant l’épaisseur et l’opacité originelle de la page pour s’inscrire au recto. Cette “traversée du miroir” perturbe la configuration de l’objet livre en supprimant le geste spécifique de sa lecture - la feuille devant être tournée - et en y opérant l’équivalent d’une “restratification”. Ce sont par exemple des commentaires qui viennent se superposer sur les photographies des oeuvres. L’épaisseur matérielle de l’objetlivre tend alors vers l’espace plan d’un tableau. Somme toute, un travail d’examen ou de fouille archéologique de cet objet culte.

- White Cube, revisitation, crayon sur papier, 2013 -


Refaire, parfaire, dĂŠfaire.

- Refaire, parfaire, dĂŠfaire, leitmotiv, 2016 -


- Made in Heaven’s detail, scan, 2016 -


- Sans-titre, rephotographie, 2016 -


- Inside the white cube, exemplaire volĂŠ, 2010 -



Marilyn est la fille d’une monteuse de la Fox, qui découpait dans les bobines et raccordait les scènes à la main. Richard Prince devait séparer les textes des images pour les magazines Time et Life. Bartleby, avant d’être copiste, travaillait au service de destruction des papiers.

- Marilyn, Richard Prince et Bartleby , remarques, 2016 -


“Une des conclusions les plus anciennes de l’histoire des idées dit que reproduire est plus adapté à la subjectivité humaine que produire. La nature produit, l’homme simple vivant encore dans la nature produit également - le sage reproduit.”

Des ready-made simulés, Boris Groys, in Fischli Weiss, Fleurs et Questions, une rétrospective, éd du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris.

La copie à la main d’un document extrait d’un catalogue d’exposition offre la possibilité de retracer à la fois l’oeuvre et sa reproductibilité. Il s’agit d’une attitude face à l’oeuvre où la main tente de recomposer, sans composition surajoutée, mais simplement dans le suivi des lignes et des masses, le document sous les yeux. Ce travail permet de palper l’oeuvre via le document, et, espérer retrouver son aura. Le document d’oeuvre, qu’il s’agisse d’une photographie d’une oeuvre en situation d’exposition, page contenant la photographie de l’oeuvre seule, ou bien encore d’un texte accompagnant celle-ci, constituent la seule matérialité à ma disposition pour construire une relation avec l’oeuvre observée. Le document est un support contraint dont sa reproduction n’a pas de fin mimétique. Il ne s’agit donc pas de reproduire pour tromper, mais bien de reproduire pour refaire surgir l’oeuvre, qui est passé sous mon regard et mes mains. Une réappropriation qui n’a rien à voir avec une reprise ou une parodie, mais qui s’apparente plutôt à un hommage. Rendre hommage, c’est simplement montrer, une nouvelle fois. Le résultat donne à voir l’oeuvre en situation de documentation, dans sa facture de reproductibilité, c’est-à-dire jamais nue, dans son hic et nunc, mais bien parée de ses atours reproductibles : la trace d’une impression basse qualité, le bruit d’un scan, sont autant de traces que je m’attache à reproduire, et qui, sans s’incorporer complètement à l’oeuvre, donnent à voir une image de l’oeuvre qui questionne tout à la fois l’oeuvre elle-même et l’image de l’oeuvre. - Qu’est ce que je vois? - La reproductibilité à l’oeuvre, mais aussi, l’oeuvre dans sa reproductibilité.

- Refaire, texte, 2013 -


- lettre de demande d’occupation du Palais des Arts -

- Réalisé sans trucages, photographie, 50x33, 2012 -


- Copier la pin-up, document, 2015 -


- Elvis Chapel Record, affiche officielle, 2014 -


- Made in Heaven’s detail, scan, 2016 -



- Miss June, cyan, fichier, 2014 -


- Miss June, magenta, fichier, 2014 -


- Miss June, yellow, fichier, 2014 -


- Miss June, key, fichier, 2014 -


Peindre l’image.

- Peindre l’image, action, 2013 -


Caresser la faรงade

- Caresser la faรงade, action, 2016 -


Tie and dye.

- Hommage Ă Bruce Nauman, proposition pour un nĂŠon, 2016 -


Los Angeles Appartments Crime Scenes

- Ruscha’s extended edition, action, 2014 -


Réécrire Learning from Las Vegas

- Réécrire Learning from Las Vegas, action, 2016 -


Un peu plus près des soustitres.

- Un peu plus près des sous-titres, action, 2016 -


Des monochromes à base de colle à papier peint.

- Des monochromes à base de colle à papier peint, action, 2014 -


Faire du Sherrie Levine avec Jeff Koons.

- Faire du Sherrie Levine avec Jeff Koons, action, 2014 -


Créer une chaîne youtube et parler de rien.

- Chaîne Youtube, action, 2016 -


Lire à haute voix l’intégralité du logiciel Keynote ©.

- Keynote, action, 2012 -


Proposer une sĂŠance de fitness dans le Palais des Arts.

- Fitness, action, 2016 -


Lire à haute voix la liste des modèles de page du logiciel Pages©

- Pages, action, 2015 -


Réécrire une chanson à partir des commentaires youtube qui l’accompagnent.

- Commentaires youtube, action, 2016 -


Attribuer des images, objets ou événements à des oeuvres, et des artistes célèbres. Nommer cette série : «les tenant-lieu».

- Les tenant-lieu, action, 2016 -


Attribuer des images, objets ou événements à des oeuvres, et des artistes célèbres. Nommer cette série : «les faux-consentis».

- Les faux-consentis, action, 2016 -


Prière d’insérer des scènes manquantes dans les livres.

- Scènes manquantes , action, 2014 -


Faire du Ed Ruscha avec les captures d’Êcran des videos de lyrics sur youtube

- Peindre les lyrics, action, 2015 -


Rester dans une salle de cinéma pendant qu’il n’y a ni films ni spectateurs.

- Gaumont Wilson, action, 2013 -


Dans l’émission Faites entrer l’accusé, capturer l’image qui est montrée lorsque le crime est énoncé.

- Faites entrer l’accusé, action, 2016 -


Ecrire un texte sur la manière dont les stars tiennent leur micro sur scène. Le dire au micro.

- Tenir le micro, action, 2015 -


Les dimensions étant adéquates, transformer le Palais des Arts en salle de squatch et l’ouvrir au public.

- Salle de squatch, action, 2016 -


Apprendre un livre par coeur pour pouvoir l’ouvrir n’importe quand à n’importe quelle page.

- Apprendre par coeur, action, 2015 -


Plutôt que de rechercher un texte dans son disque dur, réécrire le texte directement.

- Réécrire , action, 2015 -


Kidnapper les artistes qui nous dĂŠrangent et leur infliger des chatiments adĂŠquats.

- Kidnapping, action, 2016 -


Tenter de s’infiltrer dans un concours de bodybuilders et montrer ses muscles du mieux que l’on peut.

- Bodybuilding, action, 2016 -


Imprimer sur un A4 chaque nouveau communiqué de presse de JCDecaux et l’afficher sur un panneau JCDecaux.

- JCDecaux, action, 2016 -


A partir des photographies de bâches délimitant les travaux réalisés dans l’espace public de Shanghai, réaliser une bâche avec ces photographies.

- Bâche, action, 2016 -


Calculer la surface totale où il est possible d’exposer dans l’école. Diviser ce résultat par le nombre d’étudiants de l’école. Occuper cette surface.

- Pourcentage de la surface, action, 2016 -


D’après ma connaissance de quelques caractères de base en mandarin, tenter d’écrire des signes et demander ce que ça pourrait vouloir dire à un sinophone.

- L’enfance de mon chinois, action, 2016 -


Produire une oeuvre moyenne, intemporelle et crédible. Demander à mes camarades de l’intégrer dans leur propre mise en espace et d’en parler comme si elle était la leur.

- Oeuvre crédible, action, 2015 -


Faire une photographie de face. Partager son visage en deux profils ĂŠgaux. Associer la partie gauche avec la duplication de cette mĂŞme partie en miroir. Faire de mĂŞme avec la partie droite. Garder son meilleur profil et figurer sur un drapeau.

- Faire bonne figure , action, 2014 -


combler le vide produit par le vol / enregistrer le temps de la conférence pendant lequel est abordé la question de ce vol / produire une édition image par image de cet espace laissé vacant

-Cher Yann Sérandour, action, 2015 -


Choisir une image provenant de mon propre stock de photos sur mon ordinateur. Trouver une surface de projection parmi les matériaux dans les ateliers des étudiants de l’école. Projeter cette image sur la surface choisie. Photographier l’installation. Ranger l’installation. Imprimer la photographie et la laisser sur les lieux de la projection.

- We have to work with, action, 2016 -


Un fond vert, sur lequel se succèdent des paysages de nature, de toutes les saisons. Un banc vert, incrusté lui aussi, sur lequel peuvent venir s’asseoir les personnes, et s’adonner à des activités que l’on pratique dans les jardins publics. Superposée sur le dossier du banc, la ligne des paroles des chansons d’amour que l’on entend, en continu, dans le studio. Le jardin public, Parce que c’est là que les amoureux se rencontrent. Parce que c’est là où les gens seuls attendent. Parce que c’est là où les enfants jouent. Parce que c’est là où l’on se donne rendez-vous. Parce que c’est là où il n’y a rien à faire. Nous aimons les chansons d’amour, bien plus que l’amour lui-même. De la même manière, nous préférons les images aux objets réels : non pas qu’ils soient mieux faits, mais ils concentrent en eux-mêmes plein de réalités + le rêve en même temps. Une chanson d’amour que l’on voudrait embrasser / des sous-titres et des paroles sur lesquelles s’adosser (faire corps avec elles). Faire corps avec l’amour des images / Faire l’amour avec le corps des images.

- Un peu plus près des sous-titres, action, 2016 -


Qipu Lu / Aubervilliers / Ventimiglia - collection / Achat de vêtements sur leurs premiers lieux de vente (grossistes) et d’apparition (Qipu Lu, Aubervilliers, Ventimiglia) Agencement de ces vêtements pour constituer des tenues. Aucune confection. Ajout d’accessoires (livres, objets divers) Revente en ligne avec une mise aux enchères d’une durée d‘une semaine (ou au moins égale au renouvellement du stock où la marchandise est achetée) Les tenues constituées font catalogue et document, au sens où elles illustrent la production textile d’un lieu précis, à un moment précis ( fast fashion ). Un store sans marque, qui achète du Qipu Lu Style et revend l’agencement des fringues entre elles. Un seul exemplaire du modèle peut être vendu. Seule une tenue complète est mise en vente. Nécessité d’acheter de la malfaçon et de la contrefaçon. Pas de taille car il s’agit de produire à la façon du modèle unique de l’oeuvre d’art. Le seul nom donné est : “ lieu de vente - collection” Un kit peut être fourni pour fabriquer un accessoire (DIY) mais n’est jamais conçu par nos soins. Le packaging et les conditions d’envoi de l’achat sont également ready-made ( emballages récupérés qui font partie intégrante du costume ) L’indécision quant au fait de porter ou d’accrocher sa tenue au dessus de son canapé reste entière. Implantation / exposition dans les centres d’art dans la forme la plus désesthétisée qui soit : un ordi, et la page internet du site de vente en ligne. Faire la publicité du site en n’utilisant là encore que des images existantes, ou, à la rigueur des photographies du site en ligne. L’image de marque doit se fabriquer d’elle-même. La valeur “originale” du vêtement tient au fait qu’il est proposé de façon unique. Possibilité de coudre les éléments entre eux pour figer la tenue.

- QipuLu collection, action, 2015 -



- Gaumont Wilson, planche contact, 2013 -


-Monolithe, installation, 2015 -


- Sans-titre (Sic -ĂŠvĂŠnement photographique), document projet Make America, 2013 -


- Las Vegas partout ailleurs IV, document projet Make America, 2013 -


- Je peux te regarder encore? (sic), capture d’écran, 2015 -



- Ruscha’s Unforgettable ( tenant-lieu ), capture d’écran, 2015 -


- La découverte du corps du Dahlia Noir, rephotographie d’un scan, 2015 -


- Ever Copy Plus ( recto ), scan, 2016 -


- Sous-verre, ready-made, 2016 -


- Sans-titre, photographie, 2016 -



Cher Yann Sérandour, J’ai en ma possession un des exemplaires du White Cube volés lors de l’exposition du Palais de Tokyo en 2008. Dans mon souvenir, peut-être deux exemplaires manquaient déjà, et le vide laissé par leur absence m’invitait, en quelque sorte, à me saisir de l’ouvrage suivant. Comme lorsqu’un particulier prend soin de déchirer, sur son annonce, une première languette indiquant le numéro de téléphone, le manque a produit l’incitation. J’ai par la suite égaré ce livre entre deux déménagements, et suis entrée à l’école des Beaux Arts de Toulouse en 2012, pour ensuite, découvrir l’histoire de ce livre. L’ouvrage a refait surface, et son examen sur une table lumineuse m’a fait produire quelques dessins au fusain, superposant le recto sur le verso de certaines pages. Comme pour tenter de chercher encore, dans la matérialité même de ce livre, un espace qui continue de se penser. Cet été, j’ai regardé une de vos conférences où vous mentionnez le cas de l’inversion des photographies du constat d’assurance. C’est cette conférence qui a révélé mon acte. Un vol par erreur dont il me fallait vous informer. Bien à vous, Leslie Ritz.

-Cher Yann Sérandour, lettre, 2015 -


- Le Dahlia Noir ( tenant-lieu ), rephotographie, 2016 -


Bonjour David, Je viens, une fois encore, vous demander d’occuper le Palais des Arts pour mes évaluations du semestre 7. Ma demande est motivée par la nécessité d’occuper ce lieu qui sera l’un des sujets dont je compte discuter avec les membres du jury. Là encore, et comme nous avons pu, avec Julien, le proposer avec le Mur#19, il s’agira d’invoquer la nature du lieu, et non de l’utiliser comme un support ou un contenant de productions étudiantes. Une déambulation ainsi qu’une table ronde seront proposés dans cet espace. J’aborderai mon travail au travers de textes et d’images lus et distribués. C’est avec les Nudités de Giorgio Agamben que j’amorcerai une réflexion sur l’insitu. Vous comprenez donc que la performativité de mon projet appelle nécessairement ma présence dans le Palais. Dans l’attente d’une réponse positive de votre part, Cordialement, Leslie Ritz.

- Demande du Palais des Arts, semestre 7, lettre adressée à D. Mozziconacci, 2016 -


- Moi au Cap d’Agde II, rephotographie, 60x40, 2016 -


Bonjour David, Bienvenue dans l’espace de toutes les propositions concrètes. C’est une nouvelle fois, ensemble, que nous voulons vous faire une proposition concernant le 1er Mur de l’année, et le 18ème du nom. Notre motif d’intervention concerne le mur lui-même, que nous ne considérons pas simplement comme un lieu d’accueil de travaux d’étudiants mais plutôt comme l’objet même de notre proposition. Pour ce faire, nous avons choisi de concevoir un papier peint qui ressemble trait pour trait à ce que l’on peut voir dans les photographies d’événements internationaux (le festival de Cannes, les MTV Music Awards etc…) où les stars sont photographiées devant un mur de partenaires d’événements (cf images jointes). Authentique papier peint, il viendra recouvrir l’ensemble de la surface du mur, et ce, dans l’esprit d’un décor signalétique qui trouve son esthétique dans une scénographie événementielle. Tel un camouflage qui reproduit son environnement, et dont la discrétion ne réside pas dans le motif lui-même, mais bien dans l’accomodation qu’il opère avec son environnement, ce mur sera à la fois habillé de ses dessous et nu de toute oeuvre - vedette. A la manière de Gianni Motti recouvrant le plafond de l’espace d’exposition de dollars dont le montant correspond au budget alloué pour cette même exposition, nous travaillons, en quelque sorte, avec le support qui nous supporte. Cette proposition s’entend comme un véritable «motif» d’intervention. Nous pensons qu’il serait bon de commencer la nouvelle année sur le mur en y apposant ses dessous, les dessous de l’Isdat, avant que de prochaines propositions viennent se poser par dessus. Ce Mur#18, nous l’habillons donc, pour sa propre occasion. C’est lors du vernissage, avec votre présence, celle de la directrice, la notre et celle des étudiants et enseignants qui marquera la dernière étape du processus de révélation de cet intervention in situ.

-Proposition de projet Mur#18, lettre adressée à D. Mozziconacci, 2015 -


- lettre de demande d’occupation du Palais des Arts -

- Moi au Cap d’Agde, rephotographie, 60x40, 2016 -


Hello David, Last time, you told me maybe you could have the postal address of Yann Serandour. So I could send my letter about the case of the stolen white cube... Did you find it ? Make my wish come true! Thanks... Leslie annĂŠe 4 Art

- Dear David, mail Ă David Michael Clarke, 2015 -


- Odette et Georges (sic), rephotographie, 2016 -


Cher David Mozziconacci, Ayant reçu la note d’organisation des évaluations du semestre 4, nous, Julien Salban et Leslie Ritz, souhaiterions, dès à présent, vous faire la demande d’occuper le Palais des Arts, le mardi 24 juin dès 9h, et ce, jusqu’à 10h. En effet, le Palais des Arts nous semble le lieu tout à fait approprié pour avoir la possibilité de montrer ce que chacun d’entre nous, individuellement, a pu développer dans sa pratique au cours de l’année. De plus, comme vous avez pu le constater, nous avons également entrepris un travail en commun, sous l’appellation du collectif We are (presque) from L.A, qui a pris la forme d’une journée de conception/production/installation, intitulée Make America, au sein même du Palais des Arts, au mois d’avril dernier. Ainsi, Julien Salban débuterait sur la gauche, Leslie Ritz entamerait la partie droite, et au centre, des travaux en commun viendraient compléter l’installation. Dans le souci de respecter les 30 minutes consacrées à chaque étudiant, nous prévoyons, dans cette heure là, un temps pour parler de notre projet en commun. Vous trouverez, en pièce jointe, un plan de prévision des attributions des espaces, sous réserve de modifications possibles au cours de l’installation, le lundi soir. Dans l’attente d’une réponse de votre part, nous vous prions d’agréer, Monsieur, l’assurance de nos sentiments respectueux. We are (presque) from L.A Leslie Ritz & Julien Salban.

- Demande du Palais des Arts pour les évaluations du semestre 4, lettre, 2014 -


- Moi au Cap d’Agde III, rephotographie, 60x40, 2016 -



Médium, à poil !

- Médium à poil ! , leitmotiv, 2016 -


Google, c’est nous.

- Google c’est nous, leitmotiv, 2016 -


Faire image de rien.

- Faire image de rien, leitmotiv, 2015 -


- Portrait, rephotographie, 60x40, 2016 -


Faire histoire dans l’art.

- Faire histoire dans l’art, leitmotiv, 2016 -


I would refer not to.

- I would refer not to, leitmotiv, 2016 -


Image du support > Support de l’image

- Image du support > support de l’image, leitmotiv, 2015 -



- Beautiful, document, 2016 -


- Good Drama (sic), capture d’écran, 2015 -


- Sic, rephotographie, 2016 -


- Gael Sillère’s Work, document, 2015 -


- Monochromes, capture d’écran, 2014 -



Remake America

- Remake America, leitmotiv, 2014 -


- Las Vegas partout ailleurs ( tenant-lieu ), photographie, 2014 -


The image is the perfect replica of the body.

- The image... ( ready-written ), writtenchinese.com, 2016 -


- Las Vegas partout ailleurs II, photographie, 2013 -


You needn’t make two copies. One will do.

- One will do, ready-written writtenchinese.org , 2016 -


- Las Vegas partout ailleurs III, photographie, 2013 -


Nothng Special

- Nothng Special, ready-written, 2016 -


- Palmiers, rephotographie, 2016 -


La vie est ce qui rend l’art plus intÊressant que la vie.

- La vie est..., leitmotiv, 2015 -


- Ventimiglia, leitmotiv à l’épreuve, 2016 -


- Las Vegas partout ailleurs, photographie, 2013 -


Evacuer les commentaires

- Evacuer les commentaires, leitmotiv, 2016 -



lundi 19 janvier, Arrivée simultanée de Paul Ferrer, régisseur événementiel du Pavillon Blanc et Olivier Schaffart, photographe, par la porte arrière du Pavillon Blanc. Présentation des lieux et de l’équipe autour d’un café au deuxième étage. Ouverture de deux caisses contenant trente deux aquarelles encadrées de Radenko Milak. Déballage des cadres sous film plastique. Vérification minutieuse de l’état des cadres. Première répartition au sol des oeuvres, selon une vue de l’installation faite à la Kunsthalle de Mulhouse. Réflexion sur l’adaptation de cette composition au mur du Pavillon Blanc. Examen de la composition de chacune des aquarelles et découverte ou redécouverte des événements historiques représentés. Questionnement et discussion autour du blanc du papier, de la technique de l’artiste et de la photo-peinture. Mesure de la surface exposable du mur et calcul du centre de la composition. Alignement par le bas, calcul des espaces entre chaque aquarelle, puis, retrait de deux oeuvres, non originales, pour équilibrer la composition. Installation de la première ligne du haut dela composition. Photographie de chaque aquarelle pour témoigner de leur état de réception. Recouvrement de l’intérieur d’un caisson en bois de 2m3 avec une peinture acrylique grise pour accueillir un écran plat sony disposé à la verticale diffusant une video d’Enrique Ramirez. Fixation au mur de l’entrée de deux étagères en bois destinées à présenter une sélection d’ouvrages en lien avec le sujet de l’exposition. Repeindre en blanc les éléments destinés à accueillir les objets de l’installation San Zu Ding et son motif de Qingmei Yao. Rencontre avec l’artiste Qingmei Yao. mardi 20 janvier, Deuxième couche apposée dans le caisson d’Enrique Ramirez. Puis repositionnement de son emplacement dans la pièce. Masquage du logo Sony de la télévision et réglage du son de la video. Visionnage intégral de la video. Vérification, avec un niveau, de l’horizontalité des aquarelles de Radenko Milak. Sortie et mise à plat des photographies de Mazzaccio et Drowilal, en vue de leur pose, le lendemain. Listage des achats à faire à Leroy Merlin. Conférence de Qingmei Yao en présence des participants à son workshop. Discussion autour des thèmes de prédilection de l’artiste, à savoir le communisme et sa réactivation dans sa pratique performative. Visionnage de sa video Bruce Ling. Prise de connaissance des exigences de l’artiste Quingmei Yao concernant la répartition de ses deux videos, du socle exposant le billet de 100 euros, et de son installation murale San Zu Ding et son motif. Conception et assemblage du système de fixation des quatre écrans pour l’installation San Zu Ding et son motif. Fabrication d’un meuble destiné à contenir le deuxième videoprojecteur diffusant la vente aux enchères du billet de 100 euros de Qingmei Yao. Recouvrement en noir de la totalité du meuble et mise en place des fixations. mercredi 21 janvier, Discussion, avec la médiatrice Nadèje de la possibilité de faire de la médiation volante, les samedis après-midi. Mise en place du contrat de travail et signature. Arrivée de Mazzacio et Drowilal. Discussion engagée autour de leur voyage à San Francisco, du mode de vie des habitants de la silicon valley. Ecriture et reformulation des légendes de San Zu Ding et son motif. Positionnement et collage des images sur le mur. Lecture du dossier pédagogique de l’exposition. Présentation par les artistes de leur travail à l’équipe des bibliothécaires. Visite dans l’atelier de recouvrement et de restauration des livres de la médiathèque. jeudi 22 janvier, Visite de l’exposition par toute l’équipe du Pavillon Blanc . Tentatives essais / erreurs pour la réalisation des pochoirs de caractères chinois existants ou inventés pour l’installation San Zu Ding et son motif. Ecriture des légendes sur le mur. Correction des sous-titres des videos de Qingmei Yao et discussion avec l’artiste sur son parcours artistique, notamment à la Villa Arson, à Nice. Recherches documentaires sur le parcours et la production de chaque artiste et prise de notes sur les éléments à connaître en vue du travail de médiation. vendredi 23 janvier, Apposition des derniers pochoirs de caractères chinois originels, actuels ou inventés de San Zu Ding et son motif. Mise en place de l’éclairage du mur. Collage au pistolet des fils électriques des quatre écrans. Ecriture des légendes sur le mur. Discussion avec Arnaud Fourrier, directeur du Pavillon Blanc, Paul Ferrer et Olivier Schaffart de ma pratique personnelle et de mon cursus à l’Isdat. Rangement des tables de travail et du matériel. samedi 24 janvier, Arrivée à 10h30 pour assister à la conférence animée par Arnaud Fourrier en présence de Mazzaccio et Drowilal, Qingmei Yao et Christopher Yggdre, codirecteur de duplex 100m2, galerie située à Sarajevo, représentant Radenko Milak. Vernissage. Discussion avec la médiatrice et les différents accompagnateurs de publics spécifiques d’outils à concevoir pour animer les médiations. Première expérience de médiation volante avec adultes et enfants. Discussions engagées sur le contexte de création des oeuvres, la démarche des artistes, la facture des oeuvres, le statut légitime d’une oeuvre d’art. Prise de notes et observations du public sur leur déambulation dans l’espace.

- Assistante régie pour l’exposition «les Témoins», Pavillon Blanc, compte rendu de stage, 2015 -


On ne parle pas d’occupation de l’espace, dans le sens de recouvrir une surface avec nous-mêmes, mais bien de révélation (non au sens scandaleux du terme) des dessous du lieu. ( La métaphore vestimentaire et érotique doit venir au devant de tout discours, car elle me semble fondamentale dans ce projet. ). Dans ce processus de révélation, c’est déjà, plus ou moins, affirmer que les partenaires sont là, tiennent le lieu, comme une culotte enrobe un sexe. Il faut à la fois déshabiller pour montrer l’habit (c’est le paradoxe du dessous), sans pour autant exhiber (comme dans une exhibition/ exposition justement, où l’on dévoilerait une oeuvre cachée sous un drap, ou plus largement, la supercherie et la vulgarité que l’on peut ressentir lors d’un vernissage qui se complaît dans un dévoilement ne mettant rien d’autre à nu que son habit spectaculaire). Si nous parlons de nudité, celle-ci a un caractère plus simple, et sincère. Elle n’attaque pas l’oeil ; elle ressemble peut-être à un constat, un déshabillage dont on fait une nécessité, un but, voire une fin (?).

- Mur#19 , remarque adressée à Julien Salban Créma, 2015 -


La première playmate du magazine Playboy © tient sur une seule page, contrairement à ses consoeurs suivantes dont le corps de déploie lorsque l’on déplie la page. On voit encore les traces des ciseaux qui la découpent pour l’isoler sur un fond vert bouteille.

- Playmate, remarque 2015 -


Considérer l’intérieur d’un scanner comme un espace d’exposition, c’est y placer des objets et décider comment les regarder et les donner à voir. Il ne s’agit pas exactement de faire devenir image, comme lorsque l’on photographie, mais bien de capturer la matérialité d’un objet en le parcourant de part et d’autre de ses extrémités. Ce geste numérique identifie l’objet en parcourant sa surface. C’est à dire que sa forme est enregistrée en tant que surface. Il est un geste d’authentification et d’identité. Il n’est en aucun cas un clone de l’objet, quand bien même l’on croit copier des documents en les scannant. Le scanner produit des formes et la configuration de son espace produit une exposition, justement, qui transforme l’objet pour en donner une matérialité spécifique. Le scanner possède ses propres codes de monstration et d’apparition, au même titre que le white cube.

- Le scanner est une espace d’exposition, remarque, 2016 -


Les adolescents dessinent la chevelure de leur idole comme s’ils passaient au peigne fin leurs cheveux.

- Dessins de fans, remarque 2015 -


Dans 7 ans de réflexion, Marilyn montre une photo d’elle-même dans un magazine. Photographie qu’on ne verra jamais à l’écran. Point de fuite du désir.

- Image absente, anecdote, 2015 -


Playboy, juin 1954. Depuis 7 mois, une fille s’étend de tout son corps sur la page centrale d’un mensuel, une agrafe comme un bijou vient orner sa taille. Ces filles sont ainsi faites pour la page. L’absence de gravité, de profondeur, générée par les décors souvent monochromes et sans indication des trois dimensions montrent des filles au corps flottant. Leur irréalité matérielle en fait une réalité qui est celle de la page et du livre. Un fantasme, littéralement mis en espace, mais, justement, dans un espace - autre. Je tente donc de déconstruire cette unité de Miss Juin, qui, remarquons le au passage, n’a pour prénom que celui qui sert à déterminer une durée.

- Playmates, texte, 2015 -


- Devanture ( sic ), rephotographie, 2016 -


- Designed by Apple in California, objet ĂŠvĂŠnement Make America, 2014 -


- Ecran pour vjing, document, 2014 -


- Le Prisonnier ( tenant-lieu ), photographie, 2014 -


- OsĂŠ, photographie, 2016 -


- Cultura, photographie, 2016 -


- Walter Benjamin mĂŠmorial, photographie, 2015 -



Vider l’image / Ne reproduire que la matérialité des supports de l’image.

- Vider l’image, leitmotiv, 2015 -


“ - I will be in N.Y, november the 1st.” *1 Octobre 51. Les White paintings font leur apparition dans un contexte spirituel qu’explore le jeune Robert Rauschenberg, au Black Moutain College, en Caroline du Nord, et concrétise avec ses premières peintures/collages, telles que Mother of god et Reflection and crucifixion. Cette série de surfaces blanches, dont on ne perçoit plus l’origine humaine, frayent une issue à cette problématique de l’irreprésentable, au même titre que l’avant-garde moderniste, notamment le suprématisme, a su produire des monochromes en résonnance avec le divin. Mais ces WP apparaissent bien trop différentes par leur facture pour ne produire qu’une fermeture de parenthèse mystique dans le cheminement de l’artiste. Même si Rauschenberg continue de filer la métaphore en tentant d’éclairer le public d’un obscur “today is their creator”, les WP ont acquis une unicité qui les intègre complètement dans le processus d’une autre tentative de dépassement de l’art en jeu à cette époque. Cet attrait pour la transcendance se mute en une volonté de dépassement des carcans plastiques d’une modernité qui s’étouffe dans les limites de sa toile. La culture intensive du plan pictural a produit une entité dotée de longueur et de largeur mais dénuée d’épaisseur, une membrane apte à générer ses propres lois.*2 Les WP portent en elles cette double posture, qui, à la fois, les accueille dans le dogme greenbergien, par le fait qu’elles ne sont faites que par leur facture”, et n’évoquent à priori rien d’autre qu’elles-mêmes, mais aussi parce qu’elles ne peuvent s’empêcher d’évoquer l’émergence d’une esthétique, qui ne concerne pas seulement le médium pictural, mais englobe l’architecture et le monde culturel américain en train de se déployer à même et hors de son territoire. Le latex blanc qui fait les WP, matériau habituellement utilisé pour le recouvrement des façades extérieures, nous donne une ouverture sur le dehors. Force est de constater la rapide progression des surfaces réfléchissantes qui feront de New York, la sublime ville-reflet, prise dans son propre miroitement. Tout se joue alors en surface, c’est à dire superficiellement, pour nous conduire ensuite vers une esthétique de l’écran. Que l’écran télévisuel garnisse les foyers, ou que le grand écran hollywoodien perpétue l’exercice de son hégémonie, ces exemples là ne font qu’illustrer un contexte social et culturel où, vu d’Europe, l’image se consomme en grande quantité sur cet autre continent. Ce constat ne suffit pas à rendre compte de la profonde mutation qui s’opère au travers du paysage urbain qui se reflète et se pense dans son auto séduction. La ville est, dans ce sens, devenue comme superficielle. Mais superficielle selon une surface qui n’est pas opposée à sa profondeur. Pas de dedans pour cette ville qui se fait membrane et dont les murs montrent, en même temps que le soleil, d’immenses écrans publicitaires. Que les relations soient extérieures aux termes comme le soutient James, voilà qui est encore plus éblouissant lorsque le regard se trouve entraîné par des écrans qui étalent ce qui se trame à l’intérieur, qui reversent l’intériorité en extériorité : là les couloirs du métro videosurveillés et videoprojetés sur le dehors, ici, pourquoi pas, l’image d’un autre monde, celui d’un videophone numérique, d’un oeil scanique, d’un regard d’ordinateur déversé en affiches publicitaires. *3 Les WP semblent alors nous offrir l’ultime spectacle de l’image, sans image aucune. Elles sont un point nodal dans l’oeuvre de Rauschenberg et annoncent, en quelque sorte, sa pratique future du transfert, où l’image, au lieu d’être redéfinie par les traits de l’artiste, est transposée, dans son intégralité, comme une seule et même fine surface plane. “Blank surfaces, plutôt que white paintings, elles ne sont pas des monochromes, mais de parfaites surfaces réfléchissantes. Elles sont écrans. Elles font écran, au sens où elles bouchent la vue habituelle du spectateur, qui ne peut voir en elles que son propre reflet et l’espace qui l’entoure. Ainsi, elles préfigurent l’idéologie du white cube, qui donne au contexte d’exposition toute sa place dans la théorie et la pratique contemporaine. 1 Robert Rauschenberg, le 18 octobre 1951, dans une lettre adressée à Betty Parson, évoquant l’urgence d’exposer sa série achevée des White paintings. Joseph, Branden W. Random Order, Robert Rauschenberg and the neo-avant garde. October books, MIT press, 2007. Chap.1, White on white, p 25. ISBN: 9780262600712 2 002-9

O’Doherty, William. White cube, l’espace de la galerie et son idéologie. JRP|Ringier, Presses du Réel, 2008. ISBN : 978-3-03764-

3 Martin, Jean-Clet. Plurivers -Essai sur la fin du monde, Paris, Presses Universitaires de France, «Travaux pratiques», 2010. Chap. 2, Hegel à Manhattan, p19. ISBN : 9782130583868.

- White Paintings, commentaire, 2014 -


«La ciselure barre certains moments du film qui sont les yeux fermés sur l’excès du désastre» *1 30 juin 1952. Guy Debord et ses compagnons lettristes, tentent de projeter, dans le ciné-club parisien Avant-Garde 52, leur Hurlements en faveur de Sade. Action jugée terroriste par le ciné-club qui en stoppe la projection, ce “non-film”, signant la mort du cinéma, se compose de longues plages silencieuses d’écran noir, entrecoupées par la blancheur d’une bobine qui semble tourner à vide, sur laquelle plusieurs voix monocordes récitent notamment des extraits de textes juridiques, et des articles de presse sortis de leur contexte. Le scénario originel, jamais tourné, comportait pourtant des images, que Debord souhaitait, soit récupérer d’autres films existants, soit filmer lui-même, dans le but de confectionner un objet purement lettriste, au montage discrépant, tel qu’Isidore Isou l’avait théorisé. Si la décontextualisation et le détournement du langage, cher aux situationnistes, subsiste dans la version finale, le recours à l’image, lui, a bel et bien disparu. Bien plus que de constater l’absence d’images, il conviendrait de parler de disparition, au moins pour une raison qui est donné dans une des pratiques affectionnée par les lettristes qui précède la réalisation des Hurlements... Il s’agit du brossage de la pellicule qui prouve une pratique plastique concrête d’effacement et de destruction progressive de l’image et d’un cinéma jugé désastreux. Si, au final, les spectateurs n’y voient rien, que ce soit dans la projection supplémentaire d’un noir venant s’ajouter à celui du dispositif cinématographique, ou bien dans la blancheur d’un écran qui, nous pourrions l’imaginer ainsi, ayant “tout” filmé, n’est plus que blancheur vibrante, les Hurlements... constitue avant-tout un acte de violence faite aux images plutôt qu’un film, ou même un commentaire sur le cinéma. Le noir et le blanc qui en découle n’est que la conséquence matériellement logique d’une pratique radicale de démantèlement de cet art. Hurlements… n’est pas un objet esthétique en soi, et son scandale tient sûrement à la difficulté pour le public à le légitimer en tant qu’oeuvre d’art. Ce sont les images qui hurlent tout autant que les spectateurs dans la salle, demandant l’arrêt de la projection. Piégé soit dans un redoublement d’obscurité, soit dans la blancheur stupéfiante, il ne peut que subir la destruction de son statut de spectateur classique. Il n’y a donc plus destruction plastique et concrête de l’image dans les premières tentatives lettristes mais ici destruction du principe même du cinéma, qui n’est rien moins que l’acceptation tacite par le spectateur qu’il a, sous les yeux, non pas l’image d’un homme et son histoire, par exemple, mais bel et bien l’histoire de cet homme : comme si l’image se faisait image pour qu’on oublie qu’elle en est une. Les Hurlements font donc apparaître, sans en montrer la présence, le signifiant cinéma. Une scène de théâtre se situe dans le même lieu que le public, tandis que l’»autre scène» du cinéma se trouve en un autre lieu, un lieu absent. Ce n’est pas une scène. Tout est enregistré, le déroulement luimême est fictif. Tout est absent. Le signifiant entier est absence (petite bande tournant dans une boîte). Le cinéma ne consiste qu’en des images et dans le cadrage de ces images. *2 Mieux que de montrer un film, Debord nous montre donc le cinéma, dans sa mort tout autant que dans sa renaissance possible, dans la mesure où il redonne au spectateur la possibilité de faire renaître ce qui fait chez lui sa condition de spectateur. Mais Hurlements… se regarde aussi lui-même, et lorsque tout médium/média s’adonne à cette pratique, il ne subsiste bien souvent au regard qu’une surface monochromique pour témoigner encore de sa présence.

1 Debord, Guy-Ernest. Prolégomènes à un cinéma futur. Ion, 1952. 2 Metz, Christian. Le signifiant imaginaire - Psychanalyse et cinéma, Ed : Union Générale d’Editions, Coll 10/18, 1977, p63

- Hurlements en faveur de Sade, commentaire, 2014 -


- Résumer les commentaires ( événement numérique ), capture d’écran, 2013 -


- bug ( sic ), photographie, 2016 -


- STDecaux, photographie, 2016 -


-Hurlements sur Ubuweb, capture d’écran du bureau, 2014 -


- Holly_Glory, document, 2015 -



Sur des cartons au quasi format de carte postale, j’imagine un monochrome au charbon. Ce n’est pas exactement un croquis qui déterminerait l’emplacement des éléments dans l’espace mais plutôt l’image d’un monochrome qui pourrait être déjà sur le mur, et mesurer 1m50 de long. Le scanner à haute résolution vient faire apparaître et matérialiser les détails à peine visible à l’oeil nu de la surface de mon support. J’imprime ensuite ces monochromes en très grand format, et les expose dans un espace. Le carton devient une toile. Le charbon devient peinture. C’est comme refabriquer une esthétique moderniste avec une technique numérique.

- Les monochromes au scanner, note, 2015 -


- Monochromes en situation d’exposition, scan, 2016


Lire, au lieu d’ Êcrire. Penser, pour ne pas lire. Ecrire, pour ne plus y penser.

- Ecrire, leitmotiv, 2016 -


Une chose est son contraire.

- Une chose est son contraire, leitmotiv, 2016 -


Il ne peut pas exister quelque chose sans autre chose.

- Quelque chose, leitmotiv, 2014 -


Considérer l’intérieur d’un scanner comme un espace d’exposition

- Considérer le scanner..., leitmotiv, 2014 -



Bonsoir Valérie, Nous aimerions pouvoir palper la souplesse du tissu qui sert à faire des écrans lorsque celui-ci n’est pas tendu. Pensez-vous que c’est possible? Nous passerons vous voir lundi, pour faire connaissance et vous parler de notre projet plus précisément. A lundi, Leslie et Julien 4ème Art

- Bonsoir, mail à Valérie Vernet, 2016 -


- Sans-titre ( sic ), photographie, 2016 -


Au même titre que l’on peut aujourd’hui regarder Sortie d’usine des frères Lumières comme l’exploitation par le cinéma de ceux-là mêmes qui l’ont exploité, les participants de l’émission Tellement Vrai témoignent eux-mêmes des espoirs et des rêves inaccessibles dont la télévision a rempli leurs esprits et leurs intérieurs. Impressions cheap sur toile d’une vue sur New York au dessus du canapé, passions dévouées à leurs idoles, de la collection des produits dérivés comme objets de culte à la transformation physique pour leur ressembler, les participants illustrent chaque thème de l’émission en répondant à l’attente que seule la télévision a mise en eux. Retour sur investissement et assimilation du spectateur dans la machine télévisuelle comme exploitation suprême de l’humain. C’est ça, l’horreur banalisée de la télévision.

- Tellement Vrai, note, 2016 -


La conférence Duplex a été initialement conçue pour épouser la configuration du lieu dans lequel elle se devait d’être performée. L’Isdat, Institut Supérieur des Arts de Toulouse, possède deux amphithéâtres identiques. Ce double espace particulier s’est imposé comme le moule idéal pour une situation d’évaluation dans laquelle il me semblait riche de questionner le caractère événementiel que celui-ci peut laisser supposer. La lecture du «réel et son double» de Clément Rosset, juste avant l’écriture de cette conférence, est également un élément important dans la conception de cette situation de parole. Il y avait quelque chose à performer, puisque l’événement, attendu, et préparé, se risquerait à un inévitable décalage entre le temps pensé et le temps vécu. Ce trouble pressenti pendant la préparation de mes évaluations s’est également trouvé lié avec la figure du double qui occupe l’ensemble de ma pratique.

- Mise en Garde conférence Duplex, 2014 -


Image du support > Support de l’image

- Image du support > support de l’image, leitmotiv, 2015 -


Olivier Mosset pense que l’on peint comme le fait de ne pas pouvoir peindre. Il en est de même en ce qui concerne mes écrits qui existent toujours comme dans l’incapacité à être écrits. Ce qui a pu, un temps, mettre en doute leur existence, était leur absence, que j’avais décidée pour eux, par avance, et par paresse. Peut-être que je n’avais pas compris qu’ils étaient déjà là. Il me semble, à présent, qu’on ne peut plus qu’écrire seulement ce qui ne peut pas être écrit.

- Ecrire l’incapacité, note, 2016 -


- Autoscan, Canon Lide 110, scan, 2014 -


- La Visionneuse..., sic, 2016 -


- Ouvrage en préparation, 4ème de couverture de l’édition Documents, 2012 -


Parfois, la paraoeuvre peut faire office d’aura.

- Faire office, remarque, 2015 -


- Notes, copie, 2016


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