205 family ouat chap1 3

Page 1

Titre : Family Rating : K+ / M Pairing : Emma / Regina Spoiler : Saison 2 Résumé : Henry est déchiré de voir ses deux mères s'affronter. Il décide de demander à Gold de l'aider grâce à la magie et ce, même si la magie à un prix.


Note de l'auteur : Les épisodes sont un peu flou dans ma tête, pardonnez-moi si les évènements ne suivent pas exactement ceux de la série originale. * * * Prologue Depuis plusieurs semaines, Emma ressassait les derniers évènements. D'avoir appris que Gold était le grand-père d'Henry l'inquiétait par dessus-tout. Sa vie n'était-elle pas assez compliquée qu'Henry ait pour mère adoptive Regina, la méchante Reine ? Mais après tout, plus rien ne devait plus l'étonner puisqu'elle était la "sauveuse", la fille de BlancheNeige et du Prince Charmant. Combien de psychiatres l'enfermeraient à l'asile si elle leur confiait tous ses secrets ? Autant de faits qu'elle ne parvenait à assimiler depuis son arrivée à Storybrooke l'année passée... Emma n'avait pourtant pas eu le choix de croire son fils car la magie existait bel et bien, elle en était la preuve vivante. David entra dans le commissariat, accompagné d'Henry. Emma était derrière le bureau, plusieurs piles de dossiers entassées ci et là : — Salut maman ! fit Henry. Emma se leva et étreignit son fils. — Salut... Ta journée s'est bien passée ? 2


— Oui, mais j'ai des devoirs et Belle m'a dit que je pouvais passer à la bibliothèque pour lui emprunter des livres. Je peux y aller ? — Pas tout seul, répondit Emma. — Oh allé maman, c'est de l'autre côté de la rue ! Je suis plus un bébé ! Emma lança un œil à David dont le regard éloquent lui signifiait de le laisser y aller seul car ils avaient à parler. Elle capitula : — Bon, ok, mais je te laisse un quart d'heure et tu reviens ou c'est moi qui viens te chercher, compris ? — Compris ! s'enthousiasma Henry. Il s'éloigna en courant, son sac d'école encore sur le dos. Désormais seuls, Emma et David pouvaient discuter, loin des oreilles indiscrètes et curieuses d'Henry, car un problème majeur était apparu en plus des autres qu'Emma devait gérer : — Alors ? demanda Emma. On en est où ? — Aucune nouvelle de Cora, nous ne savons même pas où elle peut se cacher. Ce qui est sûr c'est qu'elle prépare un mauvais coup. Et toi de ton côté, du nouveau ? — Non, répondit Emma. J'ai fouillé les plans de la ville, je me suis déplacée dans plusieurs maisons abandonnées mais aucune trace. — Tu crois que Regina pourrait la cacher chez elle ? interrogea David.

3


— Ca serait légitime et si c'est le cas, comment le découvrir ? demanda-t-elle. Je ne peux pas rentrer chez elle et même si elle m'autorise à passer la porte par miracle quand je lui amènerai Henry demain, elle ne me laissera pas visiter la maison et ses soussols. Donc à moins d'avoir un mandat je ne peux légalement pas aller chez elle. Ils se retrouvaient dans une impasse depuis plusieurs jours et Emma savait que quelque chose se tramait. Son sixième sens la trompait rarement... Elle demeurait pourtant impuissante et le manque d'action l'agaçait par-dessus tout. — Au fait, reprit David. Qu'est-ce que tu comptes faire pour l'anniversaire d'Henry ? — Une petite fête chez Granny dimanche, répondit Emma. Tout le monde est déjà invité. * * * Chapitre 1 : Mission Gold Henry n'était pas allé à la bibliothèque. Il ne mentait jamais en temps normal mais la situation - pour ne pas dire sa mission en solitaire - exigeait quelques entorses à sa morale habituelle. Dès qu'il eut quitté le commissariat, il courut jusqu'à la boutique de Gold. Comme à son habitude, ce dernier était debout, derrière son comptoir. — Tiens, fit-il. Henry, quelle surprise. Que puis-je 4


faire pour toi ? — Vous devriez le savoir, s'enquit Henry, ses mains fermées sur les lanières de son sac d'école. — J'ai certes beaucoup de talents, mon garçon, mais je ne suis pas devin aux dernières nouvelles. Henry se promena dans l'allée où il reconnut de nombreux objets vus dans son livre, ayant appartenu à plusieurs personnages des contes dont sa mère et ses grands-parents étaient les héros. Il regarda son grand-père, lui aussi perturbé à l'idée que le Ténébreux fasse partie de sa famille. — J'aimerais que mes mamans arrêtent de se faire la guerre, dit-il. Vous pourriez faire ça ? Gold plissa les yeux et sourit : — Non. Cette réponse brève n'encourageait pas Henry. — Je sais que vous pouvez, vous pouvez tout faire, s'enquit-il. Vous êtes le ténébreux. — C'est vrai, je le suis et je peux à peu près tout faire. Mais d'une part, je ne traite pas avec les enfants. d'autre part, mes capacités sont fortement limitées pour le genre de miracle que tu demandes. Henry n'en croyait pas un mot. Malgré son jeune âge, le petit garçon était perspicace. — Je suis votre petit-fils, rappela Henry. Là était bien le point faible de Gold, la famille, le rappel que ce petit homme était l'enfant de son fils Baelfire. Son sang coulait dans ses veines. Pour 5


preuve, Henry était tenace. Gold appréciait cette qualité rare, sans aucun doute un gêne hérité de ses deux mères et peut-être un peu de lui. Il admettait en percevoir une certaine fierté. En effet Henry était aussi son petit fils. Quoi qu'en dise le Shérif et le Maire, si ce dernier venait le trouver, il était sans aucun doute de son devoir de grand-père de l'aider à sa manière s'il le pouvait. Il capitula : — Si on admet l'éventualité que je puisse t'aider, il se peut qu'il existe un sort, ou plutôt, un élixir qui pourrait répondre à tes attentes. — Donnez-le moi ! s'exclama Henry. — Avant cela, j'ai une question à te poser mon garçon. — Laquelle ? — Es-tu vraiment prêt à tout pour que tes mères cessent de se disputer ? — Oui, répondit Henry sans hésitation. — C'est ce que je pensais, se réjouit Gold d'un sourire vainqueur. Il se tourna vers une étagère remplie d'objets, de bibelots, d'artefacts en tout genre, y compris de petites fioles ressemblant à des tubes à essais. Il en saisit un, hésita, puis le reposa avant d'en saisir un autre. Le sortilège qu'il prévoyait pour cette chère Regina et la Sauveuse devait faire ses effets ! Le contenu de la fiole consistait en un liquide rouge pourpre, non pas comparable à du sang car le liquide brillait d'une lueur vive, chaude, lumineuse et transparente. Il tendit le tube à Henry mais le recula 6


soudainement : — Avant de t'en servir, expliqua Gold, tu dois t'assurer que tes intentions sont pures, qu'elles ne sont pas égoïstes. — Je veux qu'elles arrêtent de se disputer, répéta-til. J'aimerais juste qu'on devienne une vraie famille, est-ce égoïste ? Gold eut un regard d'hésitation. Bien sûr, le petit homme y trouverait son intérêt mais ses intentions demeuraient pures malgré tout. Il sourit en songeant à sa propre quête à l'égard de Baelfire. Lui aussi aurait souhaité former une vraie famille avec Belle et son fils. Il se reprit et tendit le tube à Henry qui s'en saisit, le regard fasciné tourné vers la couleur lumineuse de la potion. — Comment je dois l'utiliser ? demanda Henry. — Il te suffit d'en faire boire à tes mères. — Et c'est tout ? se surprit-il. — Ce sera bien suffisant, dit Gold en souriant. La potion est cependant un peu amère. La verser dans du café passera inaperçu. Henry n'oublia pas un détail : — Comment je dois vous payer ? interrogea-t-il. Parce que la magie exigeait toujours un prix, Gold faisait payer à tous ses "clients" le prix fort. Henry serait l'une des rares exceptions à ses règles machiavéliques. — Tu n'as rien à payer, fit Gold. Considère ceci comme un présent pour ton anniversaire. 7


Un léger sourire de soulagement vint illuminer le visage d'Henry après cette réponse. Les recommandations de Gold faisaient déjà naître un plan dans son esprit fertile. Il rangea avec précaution la fiole dans son sac à dos et contourna vivement le comptoir pour venir étreindre son grand-père. — Merci ! C'est super de m'aider. Gold fut perturbé par cette approche qu'il n'avait pas attendue, peu habitué à recevoir des "câlins". Depuis le retour de Baelfire dans sa vie, ce dernier si distant avec lui, il n'avait pu retrouver ce genre de sensations consistant en des preuves affectives si spontanées. Il glissa doucement sa main dans les cheveux bruns d'Henry. — De rien... file maintenant, avant que tes mères ne te voient ici. Car Regina Mills ou Emma Swan n'apprécieraient guère de savoir leur fils venu le trouver pour faire un peu de magie. Les deux jeunes femmes avaient beau se détester cordialement, l'une autant que l'autre le détestait encore plus et étaient prêtes à tout pour protéger leur garçon. Gold ne sousestimerait jamais l'instinct protecteur des deux mères. Henry quitta la boutique, vérifia sa montre et s'empressa de rejoindre la bibliothèque. S'il revenait sans un livre, Emma comprendrait qu'il lui avait menti, elle qui d'habitude savait toujours quand quelqu'un lui mentait, Henry pensait faire exception 8


! * * * Chapitre 2 : Mission Emma Le lendemain matin, Henry se leva de bonne heure et prépara le petit déjeuner, du moins, il prépara ce que sa mère lui avait autorisé à sortir du réfrigérateur ou du placard. Céréales, jus de fruit, bouteille de lait étaient posés sur la table avec des bols, tasses, assiettes et couverts. Emma préparerait les pancakes pour David et Blanche une fois levée. Comme tous les samedis, jour de repos, ses grandsparents et Emma étaient encore couchés, ce qui laissait à Henry quelques libertés jusqu'à ce qu'Emma se réveille, se prépare et ne l'emmène chez Regina pour le week-end. Henry était loin de penser à son anniversaire, aux cadeaux que lui offrirait sa maman brune quand il la verrait tout à l'heure ou à ceux qu'on lui offrirait dimanche chez Granny. Sa mission solo de ce matin était donc très simple : Faire boire la potion à sa mère blonde avant qu'elle ne l'accompagne chez son autre mère. Henry la vit se lever et s'approcha, enthousiaste. — J'ai préparé le petit-déj ! — C'est ce que je vois, constata Emma d'un air mal réveillé une main recoiffant ses cheveux dorés. 9


Comme tous les matins, elle contourna le comptoir de la cuisine et prépara d'abord le café. Les parfums du liquide noir émanant de la cafetière ne tardèrent pas à embaumer l'appartement. Ses parents étaient encore au lit et prendraient certainement leur temps avant de quitter la chambre. Déjà en pleine réflexion sur son planning de la journée, elle partit vers la salle de bains, comme Henry l'avait prévu. Le jeune garçon connaissait les habitudes de sa mère consistant à enclencher la cafetière puis à rejoindre la salle de bains pour se préparer et s'habiller. Patient, réfléchi et prudent, il attendit que la cafetière soit pleine et servit la tasse de sa mère avant d'y verser la potion qu'il dissimula à nouveau dans sa poche. Il était plutôt fier de son plan, de sa capacité à agir seul, car habituellement, il partageait les missions avec sa maman blonde. Emma quitta la salle de bains, habillée d'un jeans, d'un pull rouge à col roulé. A l'approche de l'hiver, les températures extérieures ne dépassaient pas les dix degrés ces dernières semaines. Elle revint vers le comptoir sous l'œil attentif d'Henry qui la vit prendre sa tasse et le rejoindre devant le moniteur télé. Comme chaque samedi, Henry avait programmé une chaîne de dessin-animés. — Tu as déjeuné ? demanda Emma en s'asseyant près de lui. — Oui, répondit Henry. — Ok, va te doucher alors, j'ai pas envie qu'on arrive encore en retard chez Regina, elle serait capable de te séquestrer jusqu'à lundi ! 10


Henry ne commenta pas l'exagération d'Emma. Obéissant, il se leva et s'éloigna vers la salle de bains. Un petit sourire dessina ses lèvres en voyant Emma boire son café fumant. La première phase de son plan aboutissait avec succès ! Il s'enferma dans la petite pièce et fit couler les robinets d'eau en songeant à la suite qui consisterait à faire boire la potion à Regina. Il espérait tant que la potion de Gold fonctionne, que ses mères cessent de se faire la guerre. Comment cet élixir allait-il agir, se demandait-il. Ses mères deviendraient-elles plus gentilles l'une avec l'autre ? Parviendraient-elles à parler sans se lancer des regards noirs et méprisants ? La semaine précédente, elles s'étaient violemment disputées car Emma était arrivée une demi-heure en retard chez Regina après une panne de réveil. Henry souffrait de les voir se déchirer dès qu'elles se retrouvaient en présence de l'une ou de l'autre. Il connaissait les défauts de chacune mais admettait que sa maman brune faisait des efforts puisqu'elle lui avait promis de ne plus utiliser la magie. * * * Chapitre 3 : Mission Regina Dans le grand salon de sa demeure, habillée d'une jupe tailleur et d'un chemisier blanc, Regina regardait les aiguilles de l'horloge résonner à chaque 11


seconde qui passait. Il était neuf heures cinq, Emma Swan était encore en retard et Regina bouillonnait de colère. Elle n'était guère patiente et le fait de ne plus utiliser de magie pour faire plaisir à Henry la rendait plus anxieuse et nerveuse. Ce sevrage qu'elle s'imposait pour renouer avec Henry jouait sur ses nerfs. Elle entendit enfin frapper à la porte d'entrée et ses talons hauts claquèrent sur le parquet quand elle s'y dirigea pour ouvrir. — Salut maman, fit Henry en souriant. — Bonjour mon chéri. Regina lança un regard froid à Emma : — Vous êtes encore en retard. — Je suis à l'heure, se défendit Emma en vérifiant sa montre qui affichait peut-être cinq minutes de retard. Regina s'adressa à son fils d'un sourire tendre : — Monte tes affaires dans ta chambre, je te rejoins dans une minute. Henry acquiesça et s'éloigna. Il n'était pas dupe. Il devinait que sa maman brune allait encore faire des remontrances à sa maman blonde dès qu'il aurait disparu. Et en effet, quand Regina se fut assurée qu'il était à l'étage, elle reposa son regard méprisant sur Emma : — Que les choses soient claires, miss Swan. Être le shérif de Storybrooke ne vous donne pas le droit de ne pas respecter notre accord. Vous deviez 12


m'emmener Henry à neuf heures, pas neuf heures et demi ou neuf heures cinq, surtout que vous prenez la liberté de venir le récupérer plus tôt dimanche pour le conduire à sa fête d'anniversaire. Emma eut un sourire ironique et glissa ses mains dans ses poches : — Que voulez vous ? La vie est cruelle. Ah mais attendez, maintenant que j'y pense, peut-être qu'elle vous rend simplement la monnaie de votre pièce ! Le regard de Regina vira au noir : — Ne vous méprenez pas. Ne plus faire de magie ne fait pas de moi quelqu'un de faible et sans défense. Je suis pleine de ressources, surtout quand il s'agit de récupérer mon fils. — Serait-ce des menaces ? attaqua Emma. Pour seule réponse, Regina eut un sourire mesquin et lui claqua la porte au nez. Loin d'être vexée mais surtout énervée, Emma tourna les talons et rejoignit sa voiture jaune. Regina l'exaspérait mais elle devait l'oublier. Elle devait parler à ses parents car sa priorité en ce moment était de localiser Cora. * * * Henry avait tout entendu depuis l'embrasure de la porte. Un détail l'interloquait cependant : pourquoi sa maman blonde restait-elle désagréable alors qu'elle avait bu la potion ? Henry s'était attendu à un premier résultat de sa part, mais la magie de 13


Gold ne semblait pas fonctionner. En entendant monter sa mère brune, ses talons hauts résonnant dans les escaliers de marbre, il se précipita vers son lit où était posé son sac d'école. Il en sortit ses manuels de cours, l'air de rien et entendit la porte grincer derrière lui. — Henry, tout va bien ? — Ca va, dit-il en souriant. — Que dirais-tu de commencer ta journée par une balade en ville au magasin de jouets de madame Finch ? Tu pourras choisir ce qui te fait plaisir en attendant que je t'offre un cadeau très spécial. — Quel genre de cadeau ? demanda-t-il excité. — Ca ne sera plus une surprise si je te le dis ! Malgré la célébration de son anniversaire qui durerait tout le week-end, Henry ne perdait pas de vue son plan. — Je n'ai pas eu le temps de déjeuner ce matin. J'aimerais bien manger un de tes chaussons aux pommes avant qu'on sorte. Regina se réjouit de cette demande : — Je descends à la cuisine te préparer ça, tu me rejoins ? — Oui, j'arrive. Regina quitta la chambre et Henry vérifia sa fiole contenant le reste de l'élixir. Il la glissa dans sa poche et se demanda comment il ferait pour que sa maman brune l'ingère à son tour.

14


* * * Au rez-de-chaussée, Regina récupéra les pommes fraîches prévues pour sa recette. Une voix familière résonna près d'elle : — Je n'ai jamais compris d'où te venait ce goût pour la cuisine. Regina fronça les sourcils en entendant la voix de sa mère. Cora allait et venait chez elle comme bon lui semblait, ce qui l'agaçait profondément. — Tu sais ce qu'on dit, les bonnes sorcières font les bonnes cuisinières. Il suffit d'appliquer les recettes comme pour la magie. — C'est une activité bien trop salissante, répondit Cora. Tu es une Reine, pas une paysanne, rien ne vaut de bons serviteurs si tu veux mon avis. — Je n'en veux pas, dit sèchement Regina. Si tu as fini, vas-t-en. Henry va arriver et je ne veux pas qu'il te voit ici ! C'est son anniversaire j'aimerais qu'il passe une bonne journée. — C'est aussi mon petit-fils, rappela Cora. J'ai le droit de le voir et d'exiger de passer du temps avec lui. Regina se tourna vers sa mère, le ton ferme. — Tu n'as que faire de mon fils ou de moi. Et je te rappelle que tout le monde te cherche. Emma Swan ne baissera pas les bras tant qu'elle ne t'aura pas retrouvée et j'aimerais mieux que ce ne soit pas en 15


ma présence. Cora ne fut point troublée par ces mots et récupéra une pomme dans laquelle elle croqua. — Ils ne me trouveront pas et il ne tient qu'à toi de me suivre avec Henry pour en finir avec les habitants de cette ville et retourner dans notre monde. Un sort d'amnésie serait suffisant pour faire oublier sa mère biologique à Henry. Regina était prise entre deux feux. Sa mère tentait de la corrompre, de la ramener à ses anciennes habitudes consistant à assouvir sa vengeance et à utiliser la magie, mais Regina ne devait pas faiblir même si toutes ces idées la séduisaient. — Non ! s'efforça-t-elle d'intervenir et de se raisonner. Henry est attaché à Miss Swan. Je ne peux pas lui faire ça, je ne veux pas le faire souffrir ou utiliser la magie à son insu ! — Tant de sentiments t'ont rendue si faible ma pauvre fille, ironisa Cora. Mais tu sauras reconsidérer mon offre quand tu seras assez désespérée. — Hors de chez moi, lança Regina. Cora disparut dans un nuage violet, peu encline à poursuivre cette dispute avec sa fille. Quoi que celle-ci en dise, elle finirait par la rejoindre et s'allier à elle pour combattre Blanche, le Prince et leur fille. Derrière la porte, Henry avait tout entendu, un petit sourire fier sur ses lèvres. Sa maman brune ne faiblissait pas, sincère dans sa décision de ne plus faire de magie. Les doutes qu'il avait encore eus à 16


son sujet venaient de s'envoler. Il entra dans la cuisine et vint s'accouder à la table de travail. — Ils sont prêts ? demanda-t-il. J'ai faim ! — Pas encore, mon chéri, répondit Regina. Mais tu peux aller regarder la télévision en attendant. Henry lança un coup d'œil à la cafetière qui était allumée plus loin. Si seulement sa maman brune avait pu sortir quelques secondes de la cuisine pour qu'il y verse l'élixir. Il eut une idée et se redressa : — Tu attends de la visite ? Regina fronça les sourcils : — Non, pourquoi ? — J'ai entendu frapper à l'entrée. Regina eut un air interrogateur, récupéra son torchon pour s'essuyer les mains et quitta la cuisine pour aller vérifier à l'entrée. Henry se dépêcha de verser le contenu de la fiole dans la cafetière et rangea précipitamment la fiole vide dans sa poche. Regina revint : — Il n'y a personne... — J'ai dû rêver, répondit Henry l'air de rien. Regina préféra ne pas réfléchir davantage et se remit derrière le plan de travail où elle préparait la pâte des chaussons aux pommes. Henry sortit un verre du placard : — Je vais me servir un jus d'orange, tu veux quelque chose ? — Non, merci, répondit sa mère. 17


Bien sûr, la seconde partie de sa mission ne pouvait être aussi simple que la première, songeait Henry. Dans son emportement, il avait vidé la fiole, ce qui signifiait qu'il lui faudrait impérativement faire boire du café à sa maman brune. Restait à savoir comment. Son verre de jus à la main, il vint près d'elle et la regarda faire. — Tu viendras à ma soirée d'anniversaire chez Granny demain ? — Je n'ai pas été invitée. Et Regina en était vexée mais que pouvait-elle espérer de la part d'Emma Swan ? — Mais tu dois venir quand même, dit Henry. C'est ma fête et tu es aussi ma mère. Henry avait raison, pensait Regina, elle avait le droit, même le devoir d'être présente. — Alors je viendrai. Henry lança un énième regard à la cafetière. Il devait agir avant que sa mère et lui n'aillent au magasin de jouets. Après il serait trop tard, Regina jetterait le café. Il tenta le tout pour le tout, récupéra une tasse dans le placard et y versa le liquide noir. Il vint la poser devant sa mère. — Tiens, je t'ai servi un café. Regina fut touchée par l'attention de son fils. Henry l'avait si souvent rejetée ces dernières semaines, avant qu'elle ne lui fasse la promesse de changer, qu'elle prenait chacune de ses attentions très à coeur. Elle n'avait aucunement besoin de boire un 18


autre café, déjà assez énervée par sa courte entrevue avec Emma Swan, mais elle ne voulait vexer Henry. — Merci, dit-elle en prenant la tasse, c'est très gentil de ta part. Henry lui sourit et la regarda jusqu'à ce qu'elle avale quelques gorgées. Il espérait maintenant que tout ça serait suffisant et que le sortilège agisse au plus vite. Par chance, Henry avait appris la patience... * * *

19


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.