Le Lac-Montjoie au fil du temps

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LE LAC MONTJOIE AU FIL DU TEMPS § § § Claude Boucher, Jovette Dufort Caron, Solange Larose, Patrick Larose, Rodrigue Larose, Carol Maheux, Jacques Préfontaine, Lyse Rouillard, Lucien St-Pierre et Fernand Serre § § § Association pour la protection du lac Montjoie

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Légende des photos pages suivantes : pp 6-7 Reflets sur les îles Laroque et Olivier; pp 8-9 Coucher de soleil sur la baie Fleury; pp 10-11 Mont Girard

Tous droits de traduction et d’adaptation réservés ; toute reproduction d’un extrait quelconque de ce livre par quelque procédé que ce soit, et notamment par photocopie ou microfilm, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur. Coordination : Fernand Serre Révision linguistique : Nicole Francœur, Jovette Létourneau et Claire Cantin-Blondeau Photographies : Archives du Séminaire de Sherbrooke pages 24, 25, 26, 27, 30,31,35,42 et 107 Fernand Serre page 55 RAPPEL pages 22, 32-33, 50-51, 57 et 58 Angèle Nault-Bessette pages 71 et 77 Municipalité de Saint-Denis-de-Brompton pages 36, 37, et 88 Pierre et Claire Blondeau page 94 Douglas Murphy pages 10 et 11 Richard Milot pages 109, 112, 113, 114, 115 et 124-125 Jacques Préfontaine page 116 Michel Dionne pages 6,7,8,9,46,47,48, 49, 64,65, 66, 126-127, 128 et 129 Félix Dionne page 96 Carol Maheux page 69 Christine Battuz pages 80-81 Marc Serre pages 78-79 Lucien St-Pierre page 120 Design graphique : Kuizin Studio © 2006 Association pour la protection du lac Montjoie ISBN-13 : 978-2-9809445-0-5 ISBN-10 : 2-9809445-0-5 Dépôt légal - Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2006 Dépôt légal - Bibliothèque et Archives Canada, 2006 Imprimé au Canada

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Préface

« Vive Montjoie ! C’est notre orgueil et notre joie ! »

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Dolor Biron ne faisait pas encore partie du clergé diocésain de Sherbrooke lorsqu’il écrivit ce chant en 1900. Il décrivait, cependant, la fierté des prêtres du Séminaire et du diocèse de Sherbrooke pour ce lieu privilégié qu’ils ont protégé et fait grandir. Ils s’étaient faits écologistes avant même que le terme ne sorte du vocabulaire scientifique pour gagner les secteurs populaires et gouvernementaux. Cela ne m’étonne pas de la part du clergé du diocèse de Sherbrooke quand on connaît son implication, depuis 1875, dans les domaines hospitalier, scolaire (depuis l’élémentaire jusqu’à l’universitaire), agricole, syndical, du loisir… Ce lac et le chalet des prêtres, d’abord à l’usage des prêtres et des séminaristes pour leur détente et leurs loisirs, devinrent très vite l’endroit privilégié pour les étudiants du Séminaire qui y tinrent des journées de vacances, de réflexion, d’études et après leurs départs du Séminaire, des journées de retrouvailles (conventums). Plus tard, les scouts trouvèrent là un lieu bien adapté à leurs activités de camping. Des organismes sociaux y firent aussi leur lieu de rencontre. Pour protéger cet endroit unique, le Philosophat Saint-Charles à qui on avait confié les propriétés de Montjoie, fit lotir une partie de cet immense terrain pour l’offrir à des acheteurs éventuels. Les acheteurs devaient s’engager à respecter des conditions précises et exigeantes afin d’assurer la pérennité de l’excellence du milieu. Ces nouveaux propriétaires reconnurent l’importance de ces règles et formèrent l’Association des propriétaires du lac Montjoie qui devient l’Association pour la protection du lac Montjoie (A.P.L.M.). Belle relève engagée dans la même aventure : sauvegarder écologiquement un lieu unique, afin d’assurer à tous les résidants un lieu où il fait bon vivre. Raconter toutes les étapes de ces 120 ans, c’est affirmer : « Ici on ne craint pas le lendemain ! Vive Montjoie ! »

Jean-Marie Poiré, ptre

Président du Philosophat Saint-Charles

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Préface

Impressionnant! Un beau cas de petite histoire qui fait la grande! Mieux encore, une illustration percutante du processus de construction d’une communauté par l’engagement de ses membres. L’histoire de l’Association pour la protection du lac Montjoie (APLM) et de son lac est l’histoire d’une démocratie directe, par le bas, impliquant une pluralité d’acteurs, mettant en synergie les compétences-terrain disponibles, faisant circuler l’information de façon variée, structurant des moments rigoureux de débats, construisant des consensus larges, stimulant les énergies citoyennes et le bénévolat généreux tout en renouvelant son leadership de manière continue. Cette histoire est exceptionnellement riche. Un beau cas d’étude à la disposition des profs! En s’y arrêtant plus attentivement, on y découvrira que, petit à petit, cette communauté géographique et d’intérêt est devenue une communauté d’appartenance et de projets. Ses membres ont fini par se considérer plus citoyens qu’électeurs, plus acteurs que consommateurs, plus maîtres que victimes des contraintes physiques, écologiques, sociales ou politiques. Il y a au lac Montjoie une communauté qui s’est construit un pouvoir collectif capable d’inscrire ses intérêts dans la poursuite de l’intérêt général, c’est-à-dire de toute la société. Ce pouvoir collectif repose d’abord sur la capacité que l’APLM a eue de maintenir et de renouveler à la fois ses effectifs, en portant une attention particulière à l’accueil systématique des nouveaux membres et en développant pour tous, tout au long de ces années, des activités sociales, ludiques ou culturelles. Il repose également sur le réseautage des regroupements de riverains de lac et des organismes écologiques dans lequel l’APLM a été très active et cela depuis le début. Il repose enfin sur la conduite efficace des dossiers que l’APLM s’est vu confier. S’il n’y avait que ces caractéristiques, l’APLM serait reconnue comme une très bonne organisation. Mais il y a plus.

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L’APLM est autre. Elle se distingue par sa vision stratégique. Dès ses origines, elle a imprimé à son action une portée sociale, environnementale et politique qui lui a fait additionner ses prises de positions et concentrer ses gestes dans un projet de développement cohérent, consistant et de longue portée. Cohérent, en faisant la synthèse et la démonstration que le souci de la qualité environnementale va de pair avec celui de la qualité de la vie communautaire et que les deux sont sources d’enrichissement individuel, y compris économique. Consistant, en n’hésitant pas à porter et à promouvoir ses projets dans les institutions politiques, juridiques et réglementaires et en se faisant elle-même gestionnaire de grands projets ou d’équipements collectifs. De longue durée, en projetant le mieux-être du milieu sur plusieurs années et générations. Il reste beaucoup à faire. Rien n’est acquis. Tout est fragile. A l’image du lac d’ailleurs. La démocratie est une construction permanente. En particulier la démocratie par le bas. Elle est exigeante ; constamment il faut reprendre, rappeler, réitérer. À s’en essouffler! Elle est auto-formatrice ; la démocratie par le bas est une école d’apprentissage et de vie. Plusieurs l’ont fréquentée! Et elle est efficace ; qui oserait prétendre que cette démocratie n’a pas produit de plantureux fruits ? On en connaît qui sont jaloux! En refermant ce livre, nous acquérons la conviction intime que le précieux capital que nous détenons tous et toutes individuellement est en partie et pour beaucoup le résultat de l’action collective. Il en va dans la micro-société du lac Montjoie comme dans la macro-société dans laquelle nous vivons: c’est souvent le capital social et le patrimoine collectif qui donnent, à la valeur de chacun et de chacune d’entre nous, sa hauteur et son sens. Il ne nous viendrait pas à l’esprit de dilapider ni l’un ni l’autre!

Gérald Larose résidant du lac

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Préface

Raconter l’histoire Conter une histoire, c’est créer un décor pour y situer une action. « Il était une fois, dans un village… » Écrire l’histoire du lac Montjoie, c’est reconstituer le milieu, l’environnement et situer les événements. Conter une histoire, c’est l’occasion de vivre un bon moment, de vibrer à des sentiments. « À ce moment-là, v’là-tu pas que… » Écrire l’histoire, c’est la chance de revivre des moments importants et de partager l’enthousiasme qui les a inspirés. Conter une histoire, c’est mettre en évidence des personnages qui meublent l’imagination. « I’ paraît que Jos Monpetit avait réussi à… » Écrire l’histoire, c’est l’occasion de faire l’éloge de ceux et de celles qui ont construit l’univers merveilleux du lac Montjoie. Conter une histoire, c’est expliquer ce que nous vivons aujourd’hui. « C’est ce qui fait qu’encore maintenant… » Écrire l’histoire, c’est la possibilité de mieux comprendre combien nous sommes privilégiés que le lac Montjoie ait été protégé. Conter une histoire, c’est provoquer le désir de vouloir continuer à l’écouter encore. « On entend encore aujourd’hui, dans les montagnes et sur le lac… » Écrire l’histoire du lac Montjoie, c’est désirer que notre héritage continue à être protégé. Conter une histoire, avec la participation de ses acteurs, devient une histoire vivante. Quand l’histoire est décrite par les personnes qui l’ont vécue, elle devient un merveilleux conte. Annette Lacasse, spécialiste du classement d’archives, a présidé à l’organisation des divers documents en vue de pouvoir les mieux conserver sur supports électroniques. Diane Bergeron a fait un travail de repérage de dossiers à travers les procès-verbaux des réunions des conseils d’administration et des assemblées générales de l’Association pour la protection du lac Montjoie (APLM). Lyse Rouillard a d’abord été guide au lac et y demeure depuis longtemps. Elle relate l’histoire du lac depuis ses débuts jusqu’au moment où est née l’APLM. Fernand Serre a enrichi le texte d’informations additionnelles et de photos.

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On sait quel rôle a joué et joue encore la famille Larose au lac! Solange Larose résume l’évolution de l’APLM de 1969 à 1981, et Patrick Larose, de 1982 à 2006. Rodrigue Larose, actif environnementaliste, présente la FAPEL et le RAPPEL, deux organismes qui ont contribué à ce que le lac Montjoie regagne et garde son cachet naturel. Une figure de proue au lac, Carol Maheux, présente le dossier qui a fait histoire au Québec, celui de l’interdiction des embarcations à essence sur l’eau. Un des dossiers majeurs au lac, celui du système d’égout collecteur a permis de protéger la qualité de l’eau du lac. De la famille Boucher, Claude a tenu une place importante dans ce dossier. Il est bien placé pour nous en parler. Une aventure a bouleversé tous les riverains et les riveraines, la menace de la vente du mont Girard. Elle nous est présentée par Jovette Dufort Caron qui a œuvré dans ce dossier. Pêcheur devant l’éternel, Jacques Préfontaine fait part des efforts continus consentis pour ensemencer notre lac. Plusieurs riverains se sont impliqués à divers titres dans la préservation du lac. La liste des membres des divers conseils d’administration au fil des ans, présentée ici, témoigne de l’engagement d’un grand nombre de personnes. La famille Bessette, et particulièrement André, habite au lac depuis 1970. Il a été impliqué dans plusieurs dossiers sinon presque tous. Il a accepté de réviser les textes pour s’assurer que tous les détails soient justes et complets. Rodrigue Larose a relu les textes pour s’assurer de la qualité du français. Rodrigue Blais a participé à la mise en forme de ce livre. Merci à toutes et à tous d’avoir consacré de belles heures de loisir à cette écriture.

Fernand Serre résidant du lac

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Table des matières 12

Préfaces

«Vive Montjoie»

14

Impressionnant

16

Raconter l’histoire

23

1

Premier chapitre L’ère du philosophat Localisation géographique

25

1.1

Les débuts du lac Montjoie

25

1.1.1

Le lac Webster qui devient le lac Montjoie

25

1.1.2

Origine de Montjoie

34

1.1.3

Premières constructions et nouvelles acquisitions

34

1.1.4

«Steamboat »

34

1.2

Coupe de bois et exploitation minière

36

1.2.1

La compagnie Orford Mining

37

1.2.2

La compagnie Cooperage International ou Greif Brothers

38

1.2.3

Fletcher Pulp & Lumber Co.

38

1.3

Les prêtres font de nouvelles acquisitions

38

1.3.1

Le domaine des prêtres se développe

39

1.3.2

L’achat des terrains des rives nord et sud du lac

39

1.3.3

Acte d’achat par le Philosophat

42

1.4

Philosophat Saint-Charles

44

1.5

Achats et développements

44

1.5.1

La ville de Bromptonville achète un terrain

44

1.5.2

Vente et achat des îles

45

1.5.3

Vente et achat des terrains en bordure du ruisseau

45

1.5.4

Construction du tennis

46

1.5.5

Terrains avoisinant le lac Montjoie

46

1.5.6

Nouvelles constructions près du tennis

47

1.5.7

Nouveaux riverains

47

1.6

Chant du lac Montjoie

Préambule

18

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52

2

Deuxième chapitre L’Association des propriétaires du lac Montjoie (APLM)

52

2.1

L’APLM dans l’environnement de la FAPEL et du RAPPEL

52

2.1.1

L’APLM se préoccupe

53

2.1.2

La FAPEL prend racine

54

2.1.2.1

Règlements à l’appui

56

2.1.3

Le RAPPEL s’implante

57

2.1.3.1

La renaturalisation en trois F, sans tondeuse

59

2.1.3.2

Deux équipes à l’action sur le littoral du lac et sur les bords des tributaires

60

2.1.4

Rétablir l’écosystème du lac Montjoie : perspective patrimoniale oblige

62

2.2

Quelques actions des conseils d’a dministration de l’APLM

62

2.2.1

Constitution de l’association

66

2.2.2

La rue du Mont-Girard

66

2.2.3

Le terrain de camping

67

2.2.4

Plage publique

69

2.2.5

Jardin communautaire

71

2.2.6

Club nautique

72

2.2.7

Câblodistribution

72

2.2.8

Préservation de la qualité de l’eau du lac

73

2.2.9

Questions environnementales

73

2.2.10

Logo de l’APLM

74

2.2.11

Panneaux de fierté

74

2.2.12

Interventions sur le plan politique

74

2.2.13

Changement de nom pour l’APLM

19

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75

2.2.14

Fusion municipale

75

2.2.15

Changement des numéros civiques

76

2.2.16

Société de protection foncière du lac Montjoie

77

2.2.17

Activités sportives, sociales et communautaires

77

2.2.18

Tennis et terrain communautaire

83

2.3

Réglementations des embarcations motorisées au lac Montjoie

83

2.3.1

Formation de l’APLM

84

2.3.2

Projet concernant les embarcations motorisées

85

2.3.3

Contestation d’un riverain

88

2.3.4

Conclusion et remerciements

88

2.4

Le traitement des eaux usées des résidences

88

2.4.1

La problématique

89

2.4.2

Le premier tronçon (Mont-Girard Nord)

92

2.4.3

L’entretien

92

2.4.4

Les deux autres tronçons (Mont-Girard Sud)

93

2.4.5

Conclusion

95

2.5

Terrain sur le mont Girard – Historique de la compagnie 132625 Canada inc.

95

2.5.1

Naissance de la corporation 132625 Canada inc.

97

2.5.2

Promesse d’achat-vente du terrain

97

2.5.3

Émission d’actions

98

2.5.4

Formation d’un conseil d’administration

98

2.5.5

Achat officiel du terrain

98

2.5.6

Difficultés financières

99

2.5.7

Nouveau conseil d’administration

99

2.5.8

Recherche de financement à long terme

100

2.5.9

Émission d’actions série 2

100

2.5.10

Nouvelles difficultés financières

100

2.5.11

Un projet d’antenne sur la montagne

101

2.5.12

Élection de nouveaux administrateurs

101

2.5.13

Émission d’actions série 3

Préambule historique

20

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101

2.5.14

Démarches en vue de vendre le terrain

102

2.5.15

Décision de vendre le terrain

103

2.5.16

Offre d’achat

104

2.5.17

Vente officielle du terrain

104

2.5.18

Dissolution de la compagnie

105

2. 6

La pêche et l’ensemencement

105

2.6.1

Les premières années

107

2.6.2

Pêche et ensemencement

107

2.6.3

Fonds d’ensemencement

116

2.6.4

Tournoi annuel

116

2.6.5

Perspectives d’avenir

117

2.7

Barrage, niveau de l’eau et prise d’eau

118

2.7.1

Le barrage du lac Montjoie

120

2.7.2

Le niveau d’eau

121

2.7.3

La prise d’eau

122 130

Conclusion 3

Troisième chapitre Les conseils d’a dministration

136

Annexe I

137

Annexe II

138

Annexe III

139

Annexe IV

141

Remerciements

143

Conclusion

21

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311 1

311 511n

On peut facilement avoir accès à la localisation en utilisant <http://maps. google.ca/>.

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22

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Premier chapitre

L’ère du philosophat Localisation géographique

Le lac Montjoie, anciennement nommé lac Webster, est situé au centre d’une chaîne de montagnes dans le Canton d’Orford. Le lac Montjoie fait partie de la municipalité de Saint-Denis-de-Brompton, dans la MRC du Val-Saint-François. Il se situe au sud-ouest du bassin hydrographique de la rivière Saint-François et se déverse dans cette dernière par le ruisseau Key. Il est reconnu à travers la province comme étant un site naturel exceptionnel. Réservoir d’eau potable pour les arrondissements de Bromptonville et de Saint-Élie-d’Orford de la ville de Sherbrooke, le lac Montjoie est un des lacs qui ne connaît pas encore la pollution. Il s’étend du nord au sud sur une longueur de 3,4 kilomètres (2,1 milles) et sa largeur moyenne est de 1,9 kilomètre (1,18 mille). Sa superficie est de 3,29 kilomètres carrés (10,79 milles carrés) alors que sa profondeur maximale enregistrée est de 22,25 mètres (73 pieds). Le périmètre du lac est de 11,3 kilomètres (37073,49 pieds). Le volume d’eau se situe à 26 100 000 mètres cubes. Le lac Montjoie est un lac de tête situé à 272 mètres (892,38 pieds) d’altitude, c’est-à-dire qu’il ne prend sa source d’aucun autre lac ou rivière. Les poissons de pêche sportive sont l’achigan à petite bouche, la truite grise et la perchaude. Le bassin versant occupe une superficie de 9,9 kilomètres carrés (6,16 milles carrés) et le bassin de drainage est de 10,643 mètres carrés (34,91 pieds carrés). Entouré de montagnes et d’arbres, le lac garde encore aujourd’hui son aspect naturel et sauvage grâce à tous les efforts qu’ont déployés les pionniers et qu’apportent aujourd’hui les riverains. Dans le bassin versant du lac, les milieux forestiers occupaient 72 % en 1993, et la villégiature, 14 % . Aujourd’hui, les proportions sont de 57,1 % en forêt, 33,8 % en eau, 7,1 % en résidentiel, 1,2 % en milieu agricole et 0,8 % en milieu humide. Les proportions des deux études ne varient pas tellement. La différence des pourcentages est due au fait que, dans les dernières données, la surface de l’eau du lac est incluse.

23

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Préambule Lyse Rouillard Qui ne s’est pas, un jour ou l’autre, engagé tête baissée dans une aventure dont il n’imaginait pas forcément les tenants et aboutissants? Nous ne parlons point d’un haut fait d’armes à risques élevés mais simplement d’accepter d’accomplir une tâche, somme toute simple en apparence, mais pour laquelle nous n’avions pas nécessairement toutes les habiletés requises. Eh bien! Nous avouons que la reconstitution de la petite histoire de Montjoie nous a fait réaliser qu’on ne s’improvise pas historien, chercheur, rédacteur lorsqu’on n’est pas discipliné, patient, minutieux, autant de qualités que nous possédons à petites doses… Après plusieurs mois de tergiversations, nous vous présentons notre humble contribution en espérant que d’autres personnes ayant joué un rôle important à Montjoie depuis la mise sur pied de l’Association pour la protection du lac Montjoie (APLM), entre autres, enrichiront de leurs anecdotes la suite de l’histoire…

Dès janvier 2003, nous nous sommes fait une niche confortable dans le sanctuaire des archives du Séminaire de Sherbrooke. Quel plaisir que de se pencher sur des archives écrites pour la plupart à la main, dans un français impeccable mais combien vivant et, en surplus, entouré de préposées qui connaissent bien leur royaume et qui sont d’une grande disponibilité! C’est une expérience assez particulière que de se retrouver dans cet environnement feutré et de revivre, à travers l’écriture, la vie quasi au quotidien de ce qui allait devenir, au fil des ans, le Montjoie tel que nous le connaissons aujourd’hui. À cet effet, peu importe nos allégeances actuelles, nous devons une fière chandelle au clergé séculier du diocèse de Sherbrooke et, plus particulièrement, aux prêtres qui œuvraient au Séminaire et qui, dès les années 1880, un peu à cause de leur besoin de se retirer dans un environnement propice au calme, ont fait de Montjoie leur oasis. Une oasis qu’ils ont protégée et qu’ils ont partagée plus tard avec leurs élèves, dont plusieurs sont devenus à leur tour, à la fin des années 1960, d’heureux propriétaires.

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Les débuts du lac Montjoie 1.1.1 Le lac Webster qui devient le lac Montjoie

Ce chapitre à été rédigé par Lyse Rouillard et Fernand Serre

1855 Aux environs de l’année 1855, Isidore Gendron quitte Saint-Césaire pour venir s’installer à Saint-Élie-d’Orford, sur les bords du lac Webster, avec son épouse et ses fils, Alfred et Didace. Ce sont les débuts de la ferme qui sera connue plus tard sous le nom de ferme Montjoie. Cette dernière existe toujours ; elle est sise au bout du chemin Montjoie dans l’arrondissement de Saint-Élie-d’Orford, ville de Sherbrooke, et est accessible par la route 220. Au milieu des années 1880, le clergé est à la recherche d’un terrain à l’extérieur du centre de la ville de Sherbrooke pour donner aux prêtres un pied-à-terre lors des vacances annuelles.

1.1.2 Origine de Montjoie Quand une œuvre est établie, tous ceux qui l’ont vu naître prétendent avoir mis la main à sa fondation. C’est bien là le cas pour Montjoie, mais cette question peut se régler à l’amiable, l’histoire d’hier est là. Les fondateurs de Montjoie sont messieurs les abbés J.-L.-H. Roy, supérieur du Séminaire de Sherbrooke, P.-J. A. Lefebvre, directeur, A.-O.Gagnon, professeur de rhétorique, E.-C. Fisette, curé de St-Patrice et professeur au Séminaire, enfin E.-C. Tanguay, procureur. Il y a une question plus difficile à régler. Qui a eu le premier l’idée d’une maison de campagne pour les prêtres du Séminaire de Sherbrooke? L’idée d’une maison de campagne pour les prêtres du Séminaire vient de monsieur l’abbé P. Girard, ex-supérieur. Ceux qui ont vécu de son temps se souviennent d’un voyage qu’il a fait ou du moins qu’il a voulu faire, au lac Mégantic, dans le dessein d’y acheter un lopin de terre pour y bâtir une résidence d’été. On l’a souvent entendu parler de faire aussi l’acquisition du grand hôtel Dufresne-Gibraltar, sur le lac Memphrémagog, visà-vis Georgeville. Les plans de l’abbé Girard n’ont pas pu se réaliser, ils étaient trop vastes d’abord, ensuite aurait-il pu trouver quelqu’un pour le seconder? Dans tous les cas, l’idée était mise au grand jour, le grain déposé en bonne terre, il n’avait plus qu’à germer et à se développer.

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L’écriture, bien caractéristique, est de Monsieur l’abbé de P.-J.-A. Lefebvre.

Or, pendant l’année scolaire 1888-1889, ce projet revint souvent sur le tapis, et ses plus chauds partisans commencèrent à jeter un regard de convoitise sur les bords du petit lac Magog. C’est alors que l’abbé J.-D.-O. Godin, en bon curé qui prêche pour sa paroisse, suggéra une magnifique pointe de terre qui s’avance dans le lac « Webster », alias « Gendron », dans la municipalité d’Orford. (...) Quinze jours plus tard, le père Gendron et son fils Alfred vinrent au Séminaire, et nous passâmes par devant le notaire Langlois, un contrat en forme, par lequel nous devenions propriétaires de la dite pointe de terre, formant deux âcres en superficie, et s’avançant dans le lac « Webster », « Key Pond », alias « Gendron ». Par le même contrat, les dits Gendron s’engageaient à nous construire, au printemps, sur le dit terrain, une élégante maisonnette de 20 x 18 pieds, le tout pour la somme de 70.00 $, De plus, les dits vendeurs s’engageaient envers les dits acquéreurs à leur ouvrir un chemin carrossable à partir du chemin public jusqu’à leur propriété, ce constituant une servitude sur le terrain desdits vendeurs. On a su, dans la suite, que le père Gendron avait involontairement omis une clause dans le contrat, celle de défendre aux acquéreurs de se départir de leur propriété en faveur des Anglais, pour aussi longtemps qu’il y aurait un Gendron sur les bords du lac « Webster ». Le premier mai, messieurs les abbés Roy et Tanguay firent une partie de pêche au lac et rapportèrent 25 livres de truites qu’ils partagèrent entre l’Évêché, la cure irlandaise et la maison St Charles. Ils trouvèrent notre maison terminée et en exprimèrent hautement leur satisfaction. Il ne restait plus qu’un point à obtenir, et ce n’était certes pas le plus facile ; il fallait obtenir de l’évêque la permission de dire la sainte messe pendant les quelques semaines que nous passerions en vacances à notre résidence d’été. On avait tout d’abord songé qu’on pourrait ériger un petit autel dans la maison qu’on avait divisée dans cette intention ; mais quand on en vint à examiner la question de plus près, on découvrit qu’il fallait avoir une permission spéciale du St-Père, sur demande dûment motivée. Passe pour la demande, on aurait pu la formuler, mais on ne trouvait qu’un motif à alléguer « l’envie de pêcher la truite ; et le pape qui ne connaît point ce poisson-là. » Nous décidâmes alors de bâtir, à quelque distance de la maison, sur une petite éminence, une modeste chapelle de 16 x 12 pieds. En quelques jours, la chapelle était terminée, et Monseigneur de Sherbrooke nous donnait la permission d’y célébrer les saints mystères. Tout étant bien préparé, nous attendîmes les vacances avec grande hâte. Extrait des « Annales de Montjoie ».

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Témoins du passé 1889 Dans les annales de Montjoie, il est fait mention du don d’une pointe de terrain au lac Webster en 1889. Il semblerait que, dès l’été 1882, les prêtres connaissaient le lac Webster et s’y rendaient lors des vacances estivales. Une inscription gravée dans le rocher, au sud du réfectoire, fait état d’une bande de terrain donnée à Montjoie par monsieur Gendron. Le 3 mars 1889, « les Messieurs du Séminaire » achètent d’Isidore Gendron deux acres de terre, incluant la construction d’une maison de 20 pieds sur 18 pieds à l’endroit connu sous le nom de « la pointe des Pères » (lot 658). Le contrat officiel est daté du 18 mars 1889. Cette maison sera démolie plus tard. On peut lire, sur une pierre noire à ras le sol, sise à gauche du plus gros arbre, sur la pointe du terrain du Philosophat qui avait été nivelé, terrassé et ensemencé, une inscription gravée qui commémore ce premier geste des Messieurs du Séminaire. Il est décidé que la pointe des Pères portera le toponyme Montjoie, en souvenir de monsieur l’abbé Girard qui l’avait suggéré alors qu’il était supérieur du Séminaire. À cet effet, ce n’est que le 5 décembre 1968 que le bureau de toponymie du Québec changera le nom de Webster pour celui de Montjoie. Selon l’abbé Jean-Paul Ste-Marie, le niveau de l’eau avant la construction du premier barrage en bois par la Southern Canada Power, construit en 1941, était de 40 centimètres plus bas qu’aujourd’hui. Les baies qui entourent l’esplanade Simard ont été nommées en l’honneur des abbés Gagnon, Lefebvre et Tanguay, tout comme l’esplanade.

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1.1.3 Premières constructions et nouvelles acquisitions 1891-1894 Dès juin 1891, les élèves de philosophie 1 tiendront le premier pique-nique qui deviendra une tradition annuelle à Montjoie, pour les étudiants en philosophie du Séminaire Saint-Charles Borromée. Le 9 mai 1893, on entreprend la construction d’une nouvelle chapelle et, le 4 juillet de la même année, Monseigneur Antoine Racine bénit solennellement la chapelle de Montjoie. Puis, le 18 janvier 1894, « les Messieurs du Séminaire », qui s’étaient portés acquéreurs de la pointe, cèdent celle-ci à la Corporation Épiscopale du Diocèse de Sherbrooke représentée par Monseigneur Paul Larocque. À l’été, soit aux environs du 12 juin, la Corporation achète les deux îles Larocque et Olivier du ministère des Terres et Forêts, et construit un kiosque sur l’île Olivier. Enfin, le 13 août, la Corporation achète une partie des terres d’Alfred Gendron (lot 660), le fils d’Isidore. Cette partie comprend le réfectoire, le petit bois situé au sud de la baie Gagnon et la pointe aux Bouleaux.

1.1.4 « Steamboat » Ce type d’embarcation à vapeur naviguait sur le lac Montjoie au cours des années 1890. Il mesurait 6,7 mètres (22 pieds) sur 1,37 mètre (4,5 pieds) et pouvait naviguer 9,7 kilomètres (six milles) à l’heure. Il a servi, dit-on, au transport des matériaux de construction sur le terrain du philosophat. Ces « steamboats » ont également servi au transport du minerai au lac, comme on l’indiquera plus loin dans ce texte.

1.2

Coupe de bois et exploitation minière 1885-1895 Si la famille Gendron et les prêtres du diocèse sont les seuls résidants estivants du lac à cette époque, nous savons que le gouvernement du Québec avait alloué des droits de coupe forestière ainsi que des droits d’exploitation minière sur la rive ouest du lac (aujourd’hui les terrains de la compagnie Greif Brothers).

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«Steamboat» opéré par un prêtre et transportant quatre confrères

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Photo de gauche: mine de chrome, 1940 Le minerai descendait par le tuyau jusqu’au camp où il était concassé et broyé. Photo de droite: Mine de chrome 1939 La corde du palan hisse le seau que les mineurs ont rempli de minerai

D’ailleurs, entre 1885 et 1895 environ, tel que relaté dans les archives, une mine de nickel sera exploitée sur des terres appartenant à un monsieur Fletcher. Le minerai est transbordé de la mine au littoral du lac dans des bacs suspendus à l’aide d’un système de treuils et de rails accrochés en hauteur à des poteaux, et ce, jusqu’à un mur de roches situé près de la décharge. L’expression « mur de roches » vient probablement de l’anglais « wall ». Ce mur est davantage un chemin de pierres dans le lit du lac et sert à recevoir les bacs qui sont transbordés dans des bateaux à vapeur (« steamboats ») qui, à leur tour, vont décharger leur cargaison du côté des prêtres dans des camions. On peut encore aujourd’hui apercevoir des résidus de ce « trottoir de roches » lorsqu’on prend le temps d’y regarder de près.

1.2.1 La compagnie Orford Mining 1937-1943 Entre 1937 et 1943, la compagnie Orford Mining exploitera au lac Montjoie une mine de chrome jusqu’à épuisement total du gisement ; c’est une industrie de guerre, car le chrome, associé à l’acier, rend ce dernier inoxydable et résistant à la corrosion. Aujourd’hui, une fosse à ciel ouvert d’environ 8 mètres de long sur 7 mètres de large marque encore cet ancien site d’exploitation (Samson et Nielly, 1993).

Mines

Une voie ferrée longeait le littoral du lac. Elle est située sur les terrains où ont été construites les maisons qui font face au lac. Monsieur Georges Langdeau dit avoir trouvé des pièces de métal, vestiges de cette voie ferrée, sur son terrain.

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1.2.2 La compagnie Cooperage

International ou Greif Brothers 1942 La Fletcher Pulp & Lumber Co. possède un terrain et des servitudes, mais c’est principalement la Cooperage International qui est le plus important propriétaire avec les lots 690, 691, 692 et 693 couvrant presque toute la partie ouest du lac. La compagnie Cooperage International changera de nom au début des années 1980, sans changer de main, pour s’appeler la Compagnie Greif Brothers, du nom des propriétaires. Selon un affidavit consulté, daté de juillet 1942, International Cooperage Company of Canada Limited a acheté de Georges Williamson Crombie, de Westmount, et de Thomas George Torrance, de Richmond, de nombreux terrains situés dans les municipalités de Melbourne (24 terrains), de Brompton (48 terrains), d’Orford (19 terrains) et de SaintÉlie-d’Orford (rang 12, 11 terrains et rang A, 1 terrain) dans le district de Saint-François. Quant au prix, on lit dans cet affidavit « the present sale is thus made for and in consideration of the price or sum of one dollar ($1) and other good and valid consideration by the purchaser unto the vendor paid at or before the execution of these presents… Thus done and passed at the city of Sherbrooke, in the district of St-Francis, in the province of Quebec, on this twenty-second (22nd) day of June, in the year of Our Lord one thousand nine hundred and forty-two (1942) […]. » Traduction : « La présente vente est donc faite pour et en considération du prix ou somme de un dollar (1 $) et autres considérations valides par l’acheteur envers le vendeur payé au moment ou avant l’exécution des présentes. Ainsi dit et passé à la ville de Sherbrooke, dans le district de Saint-François, dans la province de Québec, le vingt-deuxième (22e) jour de juin, en l’année de Notre-Seigneur mille neuf cent quarante-deux (1942) […]. » Cette façon de procéder évitait de révéler le prix d’achat.

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1.2.3 Fletcher Pulp & Lumber Co. La famille Fletcher Pulp & Lumber Co., comme le dit le nom de la compagnie, a fait de l’exploitation forestière dans les débuts du 20e siècle. D’ailleurs, en octobre 1915, Bruce Fletcher demande un droit d’accès et de transport par barge, à partir de la propriété du Séminaire. Il s’engage à construire un quai et à entretenir la portion de chemin qu’il utilisera.

1.3

Les prêtres font de nouvelles acquisitions 1.3 1 Le domaine des prêtres se développe

1915 Ce n’est qu’à compter de 1915 que, petit à petit, le domaine des prêtres s’enrichira de nouvelles acquisitions. Le 20 août 1915, une assemblée de prêtres, réunis sous la présidence de monsieur l’abbé A. O. Gagnon, supérieur du Séminaire, propose d’acheter la ferme de monsieur Gendron, ferme avoisinant le lac. Cette assemblée a aussi comme objectif de former un syndicat, lequel deviendra le syndicat de la ferme Montjoie. Le 23 septembre 1915, 27 prêtres, membres du syndicat, deviennent les propriétaires officiels des lots actuels 657.3, 659, 660 et 662, et déposent en fidéicommis la somme de 70,00 $ dollars chacun pour l’acquisition de la ferme. À compter de cette date, les occupants de la ferme deviennent locataires et gardiens de celle-ci. Voici la liste des personnes qui ont occupé ces fonctions : de 1894 à 1915 :

Monsieur Alfred Gendron

de septembre 1915 à mars 1917 :

Monsieur Lionel Lemaire

d’avril 1917 à mars 1918 :

Monsieur Ed. Houle

d’avril 1918 à mars 1922 :

Monsieur Joseph Raîche

d’avril 1922 à avril 1936 :

Monsieur Joseph Dupuis

de mai 1936 à octobre 1946 :

Monsieur Archélas Dubé

de novembre 1946 à avril 1951 :

Monsieur William Racine

de mai 1951 à nos jours :

Monsieur Georges Étienne Désautels

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1.3.2 L’achat des terrains des rives nord et sud du lac 1920 Le 20 janvier 1920, le Séminaire fait l’acquisition par contrat du gouvernement du Québec des lots 651, 654, 655, 656, 657 et 661 sis des côtés est et nord. 311 1

Le lot numéro 661, n’apparaissant pas sur la carte, est situé à l’est de la baie Gagnon (au bas de la présente carte).

311 511n

Mbd!Dbspo 762.2

762 765

Mbd! npmbttf

ìmf!Mbsprvf ìmf!Pmjwjfs 766

767

768

1.3.3 Acte d’achat par le Philosophat Les temps ont bien changé! On peut lire que le coût de la transaction se chiffrait à « deux cent soixante-sept piastres et cinquante centimes » (267,50 $).

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1.4

Philosophat Saint-Charles 1916-1930 Le vieux chalet de 1893 a été transporté vers l’arrière et est devenu le réfectoire actuel après qu’on y eut ajouté une cuisine et une glacière. Il a ainsi cédé sa place située à la pointe du terrain pour qu’on y construise un grand pavillon de 40 chambres et une grande salle commune avec un immense foyer, au coût de 19 870 $, au cours des années 1932-1933.

Un groupe de séminaristes du Séminaire Saint-Charles, étudiants en philosophie, s’y rassemblait déjà au début des années 1900. De nombreuses rencontres et retraites fermées ont été organisées au lac Montjoie. On peut ajouter que de nombreux baigneurs, autres que les prêtres, ont aussi profité du lac alors qu’il n’y avait pas encore de construction autre que celles des prêtres. Chaque année, selon la tradition, les étudiants de philosophie venaient faire leur pique-nique à Montjoie. L’expression « Philosophat SaintCharles » aurait été employée par Monseigneur Cabana, lors d’une réunion tenue au Séminaire, dans le but d’établir une formule pour encourager les étudiants de philosophie à s’orienter vers le Grand Séminaire (selon l’abbé Jean-Paul Ste-Marie). Plus tard, Monseigneur Marchand a fondé une corporation sous le nom de Philosophat Saint-Charles. Remarquez la chapelle située à gauche sur la photo qui date de 1919. Cette chapelle est demeurée presque telle quelle encore aujourd’hui. Centenaire d’ici peu!

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Le Séminaire Saint-Charles se porte acquéreur Le 25 août 1921, l’assemblée générale du syndicat de la ferme Montjoie adopte la proposition de donner à la Corporation épiscopale du diocèse de Sherbrooke les propriétés du syndicat de la ferme Montjoie, dans le but d’aider Monseigneur l’évêque de Sherbrooke à fonder une œuvre apostolique permanente. Cette offre est reprise à l’assemblée générale du 23 août 1922 avec l’ajout : « […] que si Monseigneur l’Évêque n’accepte pas cette proposition, que la même proposition soit faite au Séminaire Saint-Charles-Borromée de Sherbrooke […]. » Une note du procureur du Séminaire, en date de 1923, reconnaît que le syndicat de la ferme Montjoie a cédé au Séminaire Saint-Charles-Borromée les immeubles acquis en 1915 de monsieur Alfred Gendron. Le 29 mars 1930, la Corporation épiscopale catholique romaine du diocèse de Sherbrooke, représentée par le chanoine Joseph Philippe Pilets, cède la pointe de Montjoie au Séminaire Saint Charles Borromée de Sherbrooke, représenté par les abbés J. Stewart Caïn (supérieur) et Joseph Napoléon Codère (procureur). Le 26 octobre 1931, Monseigneur l’évêque signe la résolution du conseil pour la construction de la maison d’été à Montjoie. Cette résolution comporte l’assurance que les quêtes faites dans le diocèse serviront à payer les coûts de cette construction. Le contrat de la construction du chalet et de ses dépendances a été confié à monsieur Saint-Pierre de Sherbrooke. Le 2 novembre 1931, Monseigneur Gagnon remet le résidu des quêtes pour une maison de séminaristes, au montant de 6000 $, et les travaux commencent le même jour. On rapporte qu’un incendie a duré deux jours et ravagé les monts Roy et Girard les 16 et 17 mai 1932. Ces propos, puisés aux archives du Séminaire Saint-Charles-Borromée, ont été recueillis auprès de monsieur l’abbé Jean-Marie Poiré, président du Philosophat Saint-Charles.

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1.5

Achats et développements 1.5.1 La ville de Bromptonville achète un terrain

1937 Le 9 juin 1937, monsieur Bruce Fletcher, homme d’affaires de Sherbrooke et représentant de la Fletcher Pulp & Lumber, cède à la ville de Bromptonville pour 50 $ le droit d’installer sur son terrain (lot 654-2) un système d’aqueduc souterrain. Cet accès, toujours existant, est sis sur le terrain du 690, rue du Mont-Girard.

1.5.2 Vente et achat des îles 1938 Ce n’est qu’en 1938, le 3 août, qu’apparaît aux archives un nouveau contrat, soit celui de l’achat du lot 689 dans le douzième rang du Canton d’Orford. Puis, le 16 mars 1944, la Corporation épiscopale et le Séminaire achètent la propriété Fletcher (lot 654-2) et les deux îles (652 et 653) avec les servitudes suivantes : 1. Droit de submerger les lots (îles 652 et 653) en date du 24 octobre 1927. 2. Droit de passage sur le lot 651-3 en date du 25 septembre 1928. 3. Le vendeur, ses représentants et ayants cause auront en tout temps un droit de passage sur les lots 651-2 et 651 pour des fins seulement d’exploitation de mines et de droits miniers. À l’été de 1944, Monseigneur Albert Tétrade accepte l’offre d’achat du lot 654-2 par monsieur Cyriaque Beauchesne. Vous aurez certainement remarqué une incongruité concernant les îles Larocque et Olivier. Dans la première partie de ce texte, il est fait mention de l’achat de ces deux îles, en juin 1894, par les prêtres du Séminaire. Le 11 octobre 1928, monsieur l’abbé Caïn, vice-supérieur, apprend que Fletcher construit un chalet sur l’île Larocque Montjoie. Monsieur l’abbé trouve un reçu émis en 1894 témoignant que la corporation épiscopale de Sherbrooke a acheté les deux îles de Montjoie (15 $) du département des Mines de Québec. On demande à l’avocat Boiseau de faire clarifier cette situation. Et voilà qu’en 1938, ces mêmes îles sont rachetées par le clergé. Entre 1894 et 1938, aucune vente de ces îles n’apparaît aux archives. Mais nous avons appris lors d’une rencontre à l’été 2004 avec monsieur l’abbé Jean-Paul Ste-Marie, que l’achat des îles par le clergé en 1894 incluait l’obligation de construire un bâtiment et que « la cabane construite pour les lapins

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n’étant pas un “vrai” bâtiment », le ministère aurait annulé la vente et accepté l’offre de rachat de la Fletcher Pulp & Lumber Co. Limited dont monsieur Fletcher acquerra les droits ainsi que le lot 651-3 de la dite compagnie le 12 octobre 1927. Le droit de passage, inclus dans les servitudes sur le chemin du lot 651-3, relève d’une convention entre la Fletcher Pulp & Lumber Co. et la Southern Canada Power Co. Limited en date du 25 septembre 1928. Cette anecdote explique le rachat par le clergé des dites îles en 1944 et nous rappelle l’importance que conserve, dans une ère de surinformation, la mémoire vive de l’homme…

1.5.3 Vente et achat des terrains en bordure du ruisseau 1945 Le 25 janvier 1945, F.S. Rugg, représentant de la Southern Canada Power Company (SCPC), écrit au chanoine J. Napoléon Codère pour l’informer qu’une offre leur a été faite par une compagnie pour acheter la propriété de la SCPC sise au lac Webster (Montjoie). Ce sont 33 acres en bordure du ruisseau, de la chaussée au rang XI. La SCPC précise qu’elle préférerait que le Séminaire en devienne le propriétaire, si cela l’intéresse, en gardant toutefois pour la compagnie les droits sur l’eau incluant le barrage, le contrôle du niveau de l’eau, etc. Le 19 novembre 1945, J. B. Woodhyatt, directeur général de la Southern Canada Power Corporation Ltd, envoie une lettre à la firme d’avocats Rugg, Mignault et Grundy de Sherbrooke concernant les droits que la compagnie veut conserver si elle vend le lot 651 au diocèse. Le 20 décembre suivant, F. S. Rugg confirme par lettre à monsieur Woodhyatt l’acceptation de l’évêque Desranleau de l’achat conditionnel dudit lot. Le 22 juin 1945, la Corporation épiscopale catholique romaine du diocèse de Sherbrooke « vend, cède et transporte avec garantie contre les troubles et éviction, libre et quitte de toutes charges et hypothèques à Séminaire St-Charles-Borromée de Sherbrooke » le fonds Montjoie (terres et biens). C’est seulement en juin 1954 que le lot 651-3, propriété de la Southern Canada Power, sera acheté par le Séminaire.

1.5.4 Construction du tennis 1946 L’actuel tennis avec ses deux courts a été construit à l’été 1946. Il portait le nom de « tennis Morin » en l’honneur de son instigateur, l’un de ses principaux exécutants. L’Association des propriétaires du lac Montjoie l’a acheté en 1975 au coût de 2000 $, à raison de 100 $ par année durant 20 ans, sans intérêt.

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1.5.5 Terrains avoisinant le lac Montjoie 1949 En 1949, il est fait mention de l’achat d’une servitude (droit de coupe) et de terrain en bordure du chemin qui longe le lac (25 pieds). En 1951, J.E. Parrot, arpenteur-géomètre, réalise le bornage entre la propriété du Séminaire (lots 651-2-3-4) et celle de monsieur A. Rhéaume (lot 651-1). Le 23 mai 1952 les lots 685-1 et 686 sont achetés par monsieur Cyrille Marois. Pour les plus curieux, voici quelques noms de propriétaires des lots avoisinant la propriété de Montjoie, dans les années 1950 : Partie ouest : 690-691-692-693

Crombie, Cooperage, Greif

Partie nord : 651-1

Desmarais, A. Rhéaume

651-3, 651-4

Southern, Séminaire

654-2

Fletcher, Corporation épiscopale, C. Beauchesne

652-653 (îles)

Séminaire, Fletcher, Séminaire

655-2,656-2

Jacques, Rindlett, O. Lefebvre, Caron

657-2,661-2

Tremblay, Veilleux

664-1

Simard

664-2,665-1

Mailhot

665-2

Laliberté

1.5.6 Nouvelles constructions près du tennis 1961 En juin 1961, Monseigneur Cabana demande au conseil du Séminaire de construire, à l’extrémité nord du lac Montjoie, une résidence pour accueillir les séminaristes en vacances. Le 6 juillet, le creusage des fondations du pavillon-réfectoire commence. Ce pavillon abritera une salle à manger, une cuisine, cinq chambres de 8 pieds sur 10 pieds et une salle de communauté. Ce pavillon sera occupé par les religieuses qui servent de ménagères auprès des prêtres et sera utilisé comme réfectoire par les séminaristes. Ce pavillon, quoique transformé, existe toujours au 690 de la rue du Mont-Girard.

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Un deuxième pavillon est également construit à la droite du premier. C’est le pavillon chapelle qui servira de salle communautaire, agrémentée d’un foyer de pierres. Le 21 septembre, l’abbé Arthur Audet et Monseigneur Vincent dessinent, dans des formes de ciment fabriquées par monsieur Raoul Vincent, un calice surmonté d’une hostie avec de petites pierres de quartz jaunes et blanches ; il sera intégré dans la construction extérieure du foyer. Le pavillon et le foyer, tout comme le premier pavillon, existent encore au 680, rue du Mont-Girard. Finalement, un troisième pavillon dortoir sera construit dans le champ faisant face au premier pavillon, là où paissaient les vaches de monsieur Cyriaque Beauchesne à l’époque. Ce pavillon de deux étages comprenait 44 chambres de 8 pieds sur 10 pieds. Ce dernier pavillon a été démoli en 1967.

1.5.7 Nouveaux riverains 1967 La durée de vie de ce projet ne sera que d’environ cinq ans. Dès 1967, le Séminaire vend le premier pavillon à monsieur Roger Desbiens, alors que le deuxième devient la propriété de monsieur Marcel Hamel. Puis, le Séminaire entreprend de faire cadastrer tous les terrains dont il est propriétaire et, dès 1968, procède à la vente de ces terrains.

1.6

Chant du lac Montjoie Les prêtres ont chanté le lac Montjoie depuis longtemps. Il existe, parmi les archives un fonds, Dolor Biron. « Le fonds témoigne essentiellement du passage du chanoine Biron au Séminaire, en tant qu’élève et en tant que président des Anciens. Il comprend des feuilles de musique de la chanson Vive Montjoie, composée en 1900 par Dolor Biron alors élève de philosophie […]. » Peut-être que certains lecteurs en connaissaient l’existence mais pour ceux dont la curiosité musicale serait piquée et qui aimeraient partager cette découverte lors de la fête annuelle de l’APLM, ils trouveront à l’adresse qui suit un fichier téléchargeable qui leur chantera la chanson! Avis à nos troubadours qui se reconnaissent sûrement!

<http://www.seminaire-sherbrooke.qc.ca/partenaires/anciens/ default.htm> 47

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Sous les premiers feux de l’aurore Nous gravissons, la joie au cœur, Ces coteaux que le soleil dore Et qui nous mènent au bonheur. Quelles forêts, quelles campagnes S’étendent partout à nos yeux! Et voyez ces belles montagnes Qui semblent s’élever aux cieux. Des mortels ce n’est pas la voie, C’est le chemin des bienheureux! Qui de Montjoie a vu les fêtes Sans vouloir y vivre toujours, Ce lac ignoré des tempêtes, Peut-il n’avoir pas nos amours? Jamais à Montjoie un jour sombre, Toujours le ciel calme et serein ; Ici des pleurs on ne voit l’ombre, On ne craint pas le lendemain. Je pars, mais que je te revoie, Lac où j’exhalai mon refrain:

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Cette section a été préparée par monsieur Rodrigue Larose

Deuxième chapitre

L’Association pour la protection du lac Montjoie (aplm) 2.1 L’aplm dans l’environnement de la fapel et du rappel On ne peut faire l’historique de l’Association pour la protection du lac Montjoie (APLM) sans parler de la Fédération des associations pour la protection de l’environnement des lacs (FAPEL) et du Regroupement des associations pour la protection de l’environnement des lacs et cours d’eau de l’Estrie et du haut-bassin de la Saint-François (RAPPEL). Lors de la création de ces deux derniers organismes, à une vingtaine d’années d’intervalle, l’APLM s’y engage. Des pratiques douteuses d’aménagement, importées de la ville et non essentielles, préoccupent l’association depuis sa fondation. Dans son travail constant de sensibilisation environnementale, qui n’a pas encore donné tous ses fruits en 2006, elle trouve un appui majeur à l’intérieur de ces groupes rencontrés sur son parcours.

2.1.1 L’APLM se préoccupe Époque des balbutiements écologiques mondiaux, le début des années 1970 marque la première étape de développement résidentiel du lac Montjoie (secteur nord). Le concept de la protection de la nature n’est pas encore populaire. Les futurs riverains, ignorants des impacts sur l’environnement, à quelques exceptions près, déboisent généreusement, à la façon urbaine. Ils aménagent les rives comme on les aime alors, avec pleine vue sur le lac. La plupart nivellent en partie ou en totalité le bourrelet naturel antiérosion propre au lac Montjoie. La pelouse, bien fertilisée et traitée à l’herbicide, se rend jusqu’à l’eau. Quelques-uns ensablent ; d’autres construisent des murets de béton sur leur littoral. On redresse des tributaires. Très tôt, les algues vertes sont au rendez-vous dans les baies. L’eau ruisselle directement dans le lac, non filtrée par la végétation. Ici et là, l’érosion mine. Les bateaux à essence polluent et troublent la quiétude. Quoique certains se demandent si, collectivement, les riverains ne sont pas en train de détruire leur rêve : la nature.

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La coupe est pleine quand des fosses septiques commencent à déborder. Le lac étant une cuvette, l’eau potable de chacun (et des Bromptonvillois puisant dans le lac) est menacée. Entre en scène l’APLM. Quoique à l’origine le P signifiait propriétaires et non pas protection, la jeune association s’inquiète, dès sa naissance, de la qualité de l’eau et fait appel aux instances gouvernementales. Ce sont ses premiers pas victorieux en matière d’environnement. Bientôt, un égout collecteur règle le cas des eaux usées fuyant des fosses vers le lac (section 2.4). Suit une campagne qui conduit au retrait largement volontaire des bateaux à essence – non sans quelques objecteurs tenaces (section 2.3). Dans cette première foulée s’éveille le goût de redonner aux abords du lac son cachet naturel. Des riverains entreprennent donc de corriger les erreurs d’origine en favorisant la régénération végétale de leur rive. Après 30 ans, à peine visibles du lac et même du chemin pour certaines, ces propriétés « réensauvagées » se dissimulent discrètement dans le paysage sylvestre. Malgré des résistances observables à l’œil nu, la rive naturelle du lac, avec ses grands et petits arbres, conservés particulièrement sur le côté est ou retrouvés en partie sur la rive nord, rehausse grandement la valeur écologique et économique du lac. Suivre l’évolution des pratiques environnementales au lac Montjoie depuis les années 1970, c’est suivre, dans un petit écosystème, le progrès de la conscience écologique au Québec.

2.1.2 La FAPEL prend racine Ce souci environnemental n’est cependant pas le fruit d’une génération spontanée. Depuis 1966, Tony LeSauteur, à la direction du Programme des lacs puis à la tête de la Direction de l’Aménagement des lacs et cours d’eau, amène ses concitoyens québécois à s’occuper activement des problèmes de leur environnement. Motivée dès lors par l’action de ce pionnier, l’Association pour la protection du lac Montjoie (APLM) et plusieurs autres associations de lacs, autour des années 1970, s’inscrivent dans cette nouvelle mouvance : le respect de la nature originale lors de l’implantation résidentielle autour et le long des plans d’eau. Le terrain est prêt pour que naisse, en 1975, la Fédération des associations pour la protection de l’environnement des lacs (FAPEL). Très tôt, l’APLM se joint à ces « mordus qui croient à un développement intelligent, désintéressé et conforme aux exigences de la nature où toutes les activités sont soumises au bien commun et dans laquelle ils tiennent à s’intégrer sans en perturber l’équilibre » (Circulaire de FAPEL, 4 avril 1977). À l’origine, ce groupe représente 250 associations (25 000 membres) décidées à faire bouger les administrations municipales et québécoise en faveur de la protection efficace de la nature. Il représente une armée de bénévoles

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qui, à travers le Québec, mettent en commun leurs expériences, leurs efforts, leurs problèmes et, souvent, leurs déboires. En 1980, la FAPEL compte plus de 550 associations regroupant plus de 50 000 membres. Abondent les services-conseils, les brochures ou dépliants informatifs et les documents techniques. À l’aune de l’écologie des lacs et cours d’eau sont jugés ou fustigés nombre d’apports de la civilisation : pesticides, herbicides, engrais, fertilisants, fosses artisanales et boues septiques, coupes à blanc, dépotoirs, vidanges de bateaux de plaisance, traitement chimique de la végétation le long des routes et sous les lignes électriques, construction des chemins à proximité de l’eau, transport de sédiments par les tributaires et conséquences de leur redressement, etc. Sévissant toujours dans un bassin versant, toutes ces causes appréhendées de la dégradation générale des lacs et cours d’eau y sont débusquées. Ce qui permet de justifier des lois et règlements municipaux à venir. Au service de ses adhérents, dont l’APLM, la FAPEL vise à encadrer d’abord les pratiques dévastatrices des plans d’eau les plus évidentes. L’organisme de protection mène aussi des sondages auprès des villégiateurs sur leurs attentes concernant les restrictions forestières, les dimensions des terrains, la distance des constructions à partir de l’eau, le taux de déboisement tolérable autour des propriétés, les précautions agricoles nécessaires et le reste. Il conçoit un programme d’éducation sur l’écologie des lacs, « Moi, mon lac », à l’usage des élèves du secondaire et du collégial. Financée par Environnement Québec, la FAPEL promène pendant plusieurs étés à travers le Québec sa caravane, Avec la nature, en vue de former de nouvelles associations capables de lutter contre la dégradation de leur lac ou cours d’eau. Elle propose même un programme d’aide technique à l’intention des inspecteurs municipaux.

2.1.2.1 Règlements à l’appui Par sa documentation spécifique sur les nombreux problèmes qui affectent les écosystèmes des lacs et cours d’eau et par son action auprès des autorités, la FAPEL est à la source de nombreuses initiatives de l’APLM dans ses efforts pour protéger la qualité du lac Montjoie. Les prélèvements et analyses d’eau deviennent pratique courante. De fréquentes représentations auprès des autorités municipales de Saint-Denis-deBrompton et, occasionnellement, de Saint-Élie-d’Orford, aboutissent à l’adoption de règlements clairs quant à la protection du couvert forestier, quant à l’interdiction des pesticides ou d’engrais, quant à la protection intégrale des 10 premiers mètres de rive par le couvert végétal d’origine et quant au respect intégral du littoral du lac. Bien entendu, pour en assurer l’application, il reste du travail de conviction à faire auprès

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des autorités municipales et de certains riverains. Malheureusement, des prétendus droits acquis de dégrader l’environnement et l’écosystème du lac sont souvent invoqués par les uns, trop tolérantes au nom du respect des contribuables, et par les autres, trop indifférents au sort du lac à long terme. Au tournant des années 1980, le lac Montjoie connaît sa deuxième phase de développement résidentiel (secteurs est et sud). Ayant progressé dans les mentalités et dans les règlements par l’intermédiaire de la FAPEL relayée par l’APLM, un ensemble de normes environnementales minimales limitent les erreurs faites dans le secteur nord. Les bandes riveraines s’en trouvent généralement assez bien protégées par le tampon végétal original. Par le fait même, presque toutes les habitations sur cette rive affichent une bonne discrétion à partir du lac, ce qui en fait même un objet de fascination, l’été, pour les visiteurs en tournée sur l’eau. (« Quelqu’un est-il bâti là? ») Seuls des quais discrets ou des accès parfois un peu trop directs et larges trahissent la civilisation. Les quelques propriétaires qui ont forcé la note (maisons trop visibles en raison d’une ouverture exagérée, d’un sévère ébranchage de bas en haut ou du curetage inapproprié du sous-bois riverain) cherchent, pour la plupart, à laisser la nature reprendre ses droits, pour que prime agréablement le couvert forestier plutôt que l’arrière des résidences. Bel exemple d’une fenêtre ouverte sur le lac Montjoie.

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Au cours de ces années, avant même qu’elle ne soit popularisée, la formule « Penser globalement, agir localement » progresse sur les bords du lac Montjoie. En 1987, commandité par les Nations Unies, le Rapport Brundtland, « Notre avenir à tous », donne ses lettres de noblesse au concept de développement durable, sans quoi la survie de plusieurs écosystèmes est menacée et donc, la survie humaine à long terme. Le rapport confirme et accentue la nécessité de la préoccupation environnementale dans toute activité. La vision écologique acquiert définitivement sa reconnaissance. Les mentalités évoluent.

2.1.3 Le RAPPEL s’implante En 1997, devant l’essoufflement et le ralentissement des activités de la Fédération des associations pour la protection de l’environnement des lacs (FAPEL), l’Association pour la protection du lac Montjoie (APLM) trouve un allié sûr dans le Regroupement des associations pour la protection de l’environnement des lacs et des cours d’eau de l’Estrie (RAPPEL), nouvellement fondé. Cet organisme, calqué sur le modèle de la FAPEL, en adopte les grandes orientations. Non sans raison : l’application des principes écologiques se heurte encore à des riverains résistants. Le RAPPEL est le fruit d’un partenariat entre plus de 60 associations de protection de différents plans d’eau de la région regroupant 6000 membres. Il élargit son champ d’action aux milieux humides (marais et marécages) des six importants bassins hydrographiques de son territoire qui s’étend de Richmond à Lac-Mégantic, sans oublier tout le secteur du bassin de la rivière Magog et du Memphrémagog. En plus « de promouvoir la qualité de vie sur et autour des plans d’eau, il veut [à son tour] faciliter le partage d’information et d’expertise entre les associations et les appuyer dans l’accomplissement de leur mission environnementale ». Le RAPPEL intègre à son action un volet éducatif composé de devis pédagogiques pour les élèves du primaire et d’une caravane itinérante, Où est passée la mouchetée? (souvent disparue en raison de l’eau brune des tributaires et désoxygénée par les plantes aquatiques). Aussi est documentée par vidéo sa « Technique du tiers inférieur » lors du creusage des fossés, laissant la végétation vierge filtrante sur les deux tiers supérieurs pour une diminution des sédiments dans les tributaires. Sur le terrain, le suivi de la qualité des plans d’eau fait partie intégrante de ses interventions. À la suite de ce nouveau départ, poursuivant le respect ou le rétablissement du couvert végétal naturel (forestier) du lac Montjoie, l’APLM profite, à bon prix, du programme de « réensauvagement » des rives promu par le RAPPEL. Des plants, d’espèces pionnières surtout, sont proposés

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aux riverains presque annuellement. Souvent dédaignés par les propriétaires des terrains dont les bandes riveraines sont les plus dénudées, paradoxalement, ces plants font le bonheur de ceux dont les propriétés sont déjà bien garnies. Dès la naissance du RAPPEL, illustrant côte à côte le mauvais et le bon aménagement, paraît une affiche-choc, œuvre de Jean-Claude Thibault et René Pelletier, deux des fondateurs du RAPPEL. Au dos, elle justifie magistralement les raisons et les gestes environnementaux à poser pour combattre « l’artificialisation » des rives conduisant à la dégradation des lacs : • Halte à l’urbanisation ; • Protégez surtout votre rive et votre littoral ; • Comment rétablir l’aspect naturel de nos rives. L’APLM y voit un outil pédagogique de plus pour convaincre sa douzaine de riverains hostiles à une sérieuse renaturalisation de leur propriété.

2.1.3.1 La renaturalisation en trois F, sans tondeuse En 2002, c’est la distribution générale du merveilleux « Guide de renaturalisation, Rives et nature ». Le RAPPEL, en plus des conseils et techniques, y illustre, en trois F, la nécessité d’une bande riveraine végétalisée et arbustifiée : • qui Freine les eaux de ruissellement et prévient l’érosion ; • qui Filtre les polluants, sans quoi les apports d’azote, de nitrate, de phosphore et de bactéries concourent à la prolifération des algues et plantes aquatiques ; • qui raFraîchit le littoral en ombrageant le littoral au profit des poissons sportifs.

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le petit prêcheur, ariséma rouge-foncé Arisaema atrorubens

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Quand il y a destruction, « le moyen le plus simple et le plus économique, est-il conseillé, pour réussir cette bande de protection est de cesser de tondre le gazon sur ces 10 mètres ». Lorsque c’est physiquement impossible en raison de bâtiments trop près de l’eau, renaturaliser sur 5 ou 7 mètres serait mieux que rien. Mais il demeure toujours trop facile de passer outre à cette nécessité environnementale en raison du laxisme dans l’application de la réglementation municipale.

2.1.3.2 Deux équipes à l’action sur le littoral du lac

et sur les bords des tributaires

En 2003, le partenariat avec le RAPPEL et son équipe spécialisée permet l’analyse sédimentaire et l’inventaire des plantes aquatiques et des algues du lac Montjoie. On inspecte systématiquement le littoral entre 1 et 3 mètres de profondeur. Le rapport conclut à un « vieillissement anormal du lac » (à vue d’œil, confirme un sondage local) depuis son développement résidentiel généralisé à partir de 1970. À l’échelle géologique, l’étude est alarmante : un lac datant de plus de 10 000 ans qui dépérit à vue d’œil en 40 ans, en l’absence d’une catastrophe naturelle. C’est comme « voir vieillir un être humain en une seule journée ». Des pratiques antienvironnementales fragilisent le lac Montjoie. Selon un relevé terrestre informel, sur certains emplacements du lac, plus de 80 % du couvert végétal original est rasé, remplacé et artificialisé par du gazon. Celui-ci n’est pas plus naturel autour d’un lac que les cèdres taillés en haie ou les conifères dotés de formes géométriques. Chacun doit prendre note que c’est la somme de petits et parfois grands gestes offensifs non calculés qui mène à la détérioration de certains écosystèmes (et du paysage). Comme les méthodes lourdes de pêche dans les mers, qui anéantissent certaines espèces de poissons. Comme, dans le bassin versant des lacs québécois, les habitudes agricoles de raser la végétation naturelle jusqu’aux bords des fossés pour cultiver, drainant ainsi des tonnes de sédiments fertilisés dans les cours d’eau et les lacs. Dans la région estrienne, des petits lacs en sont quasi à un ultime stade de vieillissement. Si les bandes riveraines sont importantes ailleurs, elles le sont aussi sur son propre terrain. Éloignées ou proches, les bandes riveraines jouent le même rôle freinant, filtrant et rafraîchissant. D’où leur importance partout. Du souci de préserver les lacs par des bandes bien arborées est né un adage : « Mieux vaut une vue restreinte sur un lac en santé qu’une vue imprenable sur un lac insalubre. » Insalubrité due, entre autres causes, au ruissellement direct des matières organiques lors de pluies abondantes et lors de la fonte des neiges. Dans l’immédiat, quand la bande riveraine de chacune des propriétés agit comme tampon végétal efficace,

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c’est autant d’assuré contre l’apport anormal de nutriments. Reste à agir efficacement sur les intrants en provenance de certains tributaires. Dernière-née des initiatives du RAPPEL mises à la disposition de notre association : le programme SAGE (Schéma d’actions global pour l’eau). En amont de la masse d’eau à protéger, le projet explore tous ses tributaires pour identifier et localiser les causes et les sources de dégradation du lac : apport de sédiments par l’érosion, transparence réduite de l’eau, existence de certaines plantes ou algues suspectes, possibilité de coliformes quand il y a des fosses septiques, ponceaux et fossés routiers déficients, etc. Le rapport de cette inspection minutieuse menée à l’été 2005 est prévu dans la première moitié de 2006. L’APLM prévoit devoir réaliser un certain nombre de mesures en concertation avec les résidants du bassin versant, appuyée en cela par la municipalité. En effet, « la santé d’un lac dépend avant tout de la qualité de sa bande riveraine et de celle de ses tributaires » provenant de son bassin versant.

2.1.4 Rétablir l’écosystème du lac Montjoie :

perspective patrimoniale oblige

L’Association pour la protection du lac Montjoie, avec la FAPEL auparavant, puis aujourd’hui avec le RAPPEL, sait partager le dynamisme et le savoir-faire des autres associations. Les connaissances écologiques progressant, les outils d’information et de sensibilisation s’affinent au fil des études et des opérations sur le terrain. Ils visent l’autonomie des associations, leur permettant de voguer par elles-mêmes, de promouvoir des solutions locales, d’orienter vers les gestes aux impacts environnementaux minimaux en ce qui a trait au non-essentiel. De fait, autour d’un lac, peut-on en venir un jour à considérer comme essentielles uniquement les résidences avec leur accès véhiculaire? Quant à l’accès au lac, pourquoi ne pas se contenter de 5 mètres de largeur tout au plus et en biais, sur une bande riveraine bien végétalisée et boisée, comme l’explicite le règlement? Également, pour retrouver le patrimoine paysager original, pourquoi ne pas accepter de laisser deviner sa résidence par une fenêtre verte esquissée dans le feuillage, en arrière et même en avant si possible? Ces contraintes environnementales exigent que le modèle urbain d’aménagement cède le pas au cachet paysager original en vue du développement durable. Pour y parvenir, les hésitants n’ont qu’à confier la tâche à Dame Nature, à laisser pousser – pas besoin de planter – des arbres et arbustes épars, à l’abri des tondeuses et débroussailleuses.

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Le vieillissement prématuré d’un lac, « contrairement à celui des humains, est dans une certaine mesure, réversible ». Bref, « les solutions à la détérioration des lacs sont éminemment simples : étant des écosystèmes naturels, il suffit de ne pas leur nuire pour qu’ils se portent bien » et même se régénèrent. Tout un programme pour la suite patrimoniale du lac Montjoie! Pour qu’il retrouve sa pureté d’antan et que sa rive et son littoral recouvrent leur beauté bucolique, minimalement altérée par la présence humaine. À l’histoire future de témoigner du succès de ces efforts de l’APLM au service d’un petit écosystème fragile en soi : le lac Montjoie. Sus aux droits acquis de dégrader l’environnement. Vaste débat que celui des droits acquis! Le commun des mortels ne reconnaît des droits (et devoirs) qu’aux personnes. Ma maison n’a pas de droits. Mon terrain non plus. Les droits sont rattachés aux personnes ou aux entités morales. Les gens ont des droits sur quelqu’un, sur quelque chose. On peut espérer que, dans quelques années, l’histoire du lac Montjoie rapporte que les droits acquis (de dégrader même imperceptiblement l’environnement) par des bandes riveraines non conformes à la réglementation soient abolis. Nuire aux intérêts légitimes (écologiques et économiques) de ses semblables n’est pas recevable. Au pire, en pratique, devenant caduques à la vente, les prétendus droits acquis ne seront pas transmissibles. Pendant ce temps, ils auront été remplacés par une tolérance passive en faveur uniquement des propriétaires actuels. De même, en cas de bande riveraine ne permettant que 5 ou 7 mètres de revégétalisation en raison de l’empiètement d’un bâtiment, une tolérance écrite temporaire pour la durée du bâtiment attestera de la situation exceptionnelle. Par ailleurs, un futurologue audacieux peut rêver dans l’immédiat à cette autre modalité : la municipalité donne 3 ou 5 ans pour respecter intégralement les normes environnementales régissant la bande riveraine, pour qu’y cessent des pratiques illégales en vertu des règlements comme l’usage de la tondeuse et de la débroussailleuse. Le développement durable du lac doit primer. Surtout quand rendre sa propriété conforme aux règlements ne dépend que de la volonté du propriétaire. Merci aux nombreux riverains qui ont réussi à atténuer les erreurs d’une autre époque… en attendant que s’y mettent la douzaine d’exceptions que la grâce environnementale n’a pas encore véritablement touchées.

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Cette section a été préparée par madame Solange Larose et monsieur Patrick Larose

2.2

Quelques actions des conseils d’administration de l’aplm Ce chapitre présente les principaux dossiers qui ont été traités par les divers conseils d’administration de l’APLM depuis le début du regroupement jusqu’à aujourd’hui. Il est impossible de rendre compte de tout. C’est à l’aide des dossiers, comptes rendus de réunions, lettres et autres documents importants que nous avons tenté de faire état des principaux travaux qui ont été réalisés. Notons que certains dossiers, plus significatifs à cause de leur importance tels que le réseau de traitement des eaux usées, les embarcations à moteur à essence, l’ensemencement, l’histoire du lac en soi, seront traités de façon spéciale.

2.2.1 Constitution de l’association La fin des années 1960 voit une activité fébrile du côté nord du lac. Cette fébrilité n’échappe cependant pas à la vigilance de plusieurs nouveaux riverains qui ont fait œuvre de pionniers en matière de protection de l’environnement du lac. Pour assurer cette protection avant que les projets de construction ne prennent forme, messieurs Robert Saucier, René Frenette et Léopold Favreau convoquent les propriétaires riverains à une rencontre dans le but de jeter les bases d’une association. Cette première réunion a lieu le 8 mai 1969 à la faculté des Sciences de l’Université de Sherbrooke. Les propriétaires présents décident de former l’Association des propriétaires du lac Montjoie (APLM). Le premier conseil d’administration se composait des personnes suivantes : Bernard Thérien, président ; Robert Saucier, vice-président ; Luc Lamoureux, trésorier et, comme administrateurs, Louis Bilodeau, Léopold Favreau, René Frenette et Gerry Plamondon. Depuis, une longue série de réunions ont été tenues, et plusieurs conseils d’administration se sont succédé. C’est dans un esprit de bénévolat exemplaire que des personnes se sont impliquées pour défendre les intérêts des riverains et tenter, au meilleur de leurs connaissances, de conserver la qualité de ce patrimoine naturel. Les noms des officiers de l’APLM au fil du temps sont présentés à la fin de cet ouvrage.

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Si l’on revient un peu en arrière, c’est en 1968 que le Philosophat SaintCharles décide de vendre ses terrains sur la rive nord du lac. Déjà, en 1667, il avait vendu respectivement à messieurs Roger Desbiens et Marcel Hamel les deux chalets (dits des grands séminaristes) qu’il possédait sur la rive nord. Dès lors, des chalets commencent à être construits, et les préoccupations concernant la vie au bord d’un lac émergent. Voilà, on a un lac à protéger et la qualité de son eau à conserver. Ce sont quelques nouveaux riverains plus sensibilisés à la protection de l’environnement qui jettent les bases de l’association, l’APLM, qui œuvre encore aujourd’hui. Leur objectif était de réunir tous les riverains autour d’une volonté commune d’assurer la protection du lac. Afin de donner un caractère officiel à l’APLM, au printemps 1970, le conseil d’ administration décide de demander l’incorporation de l’association. Le projet est confié à messieurs Bernard Therrien, Trefflé Michaud et Laurent Dubé. Voici les principaux objectifs inscrits dans la charte : • grouper et réunir les résidants et propriétaires du lac Montjoie pour conserver dans la mesure du possible la beauté naturelle du lac et de ses environs ainsi que la pureté de ses eaux ; • faire échec par tous les moyens jugés appropriés et en conformité avec les lois du pays et de la province à la pollution des eaux ; • conserver pour l’ensemble de ses membres les caractères de tranquillité, de paix, de détente que procure la vie dans un site enchanteur ; • maintenir et contribuer à maintenir les normes d’hygiène exigées par la loi ; • faciliter l’établissement de services communautaires. Monsieur Laurent Dubé, avocat, supervise les travaux et effectue bénévolement les démarches requises pour obtenir l’incorporation. Le 20 octobre 1970, l’APLM reçoit ses lettres patentes sous le nom d’Association des propriétaires du lac Montjoie inc. L’association a eu des débuts modestes, la cotisation annuelle étant de 5 $. Elle est passée à 10 $, 25 $, 30 $ et est aujourd’hui de 50 $. L’APLM est l’une des associations de riverains où les membres contribuent le plus à leur association. Jusqu’en 1977, seuls les propriétaires riverains avaient droit de vote aux assemblées. En amendant les règlements, on permit aux époux des propriétaires riverains de participer à part entière à l’association. L’implication et la générosité de ses membres sont le fer de lance de l’APLM.

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2.2.2 La rue du Mont-Girard Dès 1969, le chemin principal qui contourne le lac est municipalisé. Le conseil de ville s’occupe de l’entretien usuel, soit le « gravelage », le nivelage, le grattage et le déneigement pendant l’hiver. Le 14 août 1970, le conseil municipal nomme officiellement cette route principale : rue du Mont-Girard. La numérotation civique débute au pied du mont Girard. Le premier lot, celui de monsieur Réal Roy, porte le numéro 100, et on ajoute 10 à chaque lot riverain suivant, soit 110, 120, 130, etc. Tous les numéros des lots de l’autre côté de la rue se terminent par 5, soit 105, 115, 125, etc. Il est intéressant de noter que, dès 1972, le lac Montjoie est en pleine effervescence. Déjà, 27 chalets sont construits, cinq sont en construction et plus de huit le seront dès l’année suivante. De plus, l’aménagement d’un camping et le développement d’un domaine domiciliaire autour du lac Caron ajoute à l’effervescence. L’utilisation excessive de machineries lourdes a pour effet, malheureusement, d’endommager la rue du Mont-Girard. L’entretien de la rue n’est pas toujours adéquat. Le printemps venu, il y a des « ventres-de-bœuf » que le gravier, même en quantié importante, ne réussit pas à corriger. La circulation se fait difficilement. Par ailleurs, l’été, c’est la poussière qui incommode les résidants. Des solutions sont examinées comme l’épandage d’huile ou de sel. Ces mesures sont vite écartées à cause de leur effet polluant. En 1976, une pétition est présentée au conseil municipal pour que soit « priorisé » le pavage de la rue du Mont-Girard Nord. Certains riverains ne sont pas d’accord avec cette option soutenant que les rayons du soleil sur l’asphalte auraient pour effet de réchauffer par ruissellement l’eau du lac. Tous ne partagent pas cet avis. Il y a discussion au sein du conseil d’administration de l’APLM et, faute de consensus, l’association choisit de ne pas prendre position face à ce projet. Après de multiples démarches de la part des tenants du projet auprès de la municipalité, en 1982-1983, le projet aboutira et sera financé par les usagers, à savoir les résidants du secteur concerné.

2.2.3 Le terrain de camping Nous avons souligné précédemment l’aménagement d’un terrain de camping au lac Caron. C’est en 1969 que monsieur Réal Caron achète la ferme

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de monsieur Rhéaume située à l’entrée nord du lac Montjoie. L’APLM, qui en est à ses débuts, apprend que monsieur Caron projette d’y aménager un terrain de camping ainsi qu’un développement domiciliaire. La réalisation d’un tel projet suscite bien des inquiétudes. L’APLM demande à rencontrer les représentants du Philosophat Saint-Charles le plus tôt possible et fait la même démarche auprès de monsieur Caron. Ce dernier voudrait acheter une pointe de terrain, soit le lot 651-3NS, pour réaliser l’aménagement d’un terrain de jeux, la construction d’un restaurant, une salle de regroupement pour les enfants et peut-être même une salle de danse. Il voudrait également acquérir un lot sur le lac pour en faire une plage publique à l’usage de ses clients. Le Philosophat Saint-Charles refuse de vendre un terrain riverain pour une telle utilisation, car il avait assuré l’APLM qu’aucun droit de passage donnant accès au lac ne serait cédé pour un usage public. L’accès au lac est réservé uniquement aux propriétaires riverains. En plus du terrain de camping, le projet de développement domiciliaire devait comprendre jusqu’à 360 lots. Il est évident que tout ceci préoccupe les riverains, car la quiétude des lieux en serait grandement bouleversée, et la protection des eaux du lac, menacée. Après plus d’une rencontre avec monsieur l’abbé Tancrède Labrecque et à la suite d’une consultation auprès des membres, il est convenu qu’on laisserait à la discrétion du Philosophat Saint-Charles la vente de la pointe de terrain 651-3NS longeant la rue du Mont-Girard. Monsieur Caron obtient le terrain en question. L’aménagement du terrain de camping débute dès 1970. Quelques campeurs s’y installent pour la saison malgré le peu de services. À cause du peu d’achalandage, après quelques années, le projet de camping est abandonné. Quant au développement domiciliaire, il ne connut pas le succès escompté. Notons que le domaine résidentiel actuel du lac Caron faisait partie de ce projet.

2.2.4 Plage publique Après la vente des premiers terrains, la municipalité de Saint-Denis-deBrompton manifeste le désir d’avoir une plage publique au lac Montjoie. Devant cette éventualité, l’APLM rencontre le Philosophat Saint-Charles afin d’avoir l’heure juste relativement à ce projet. Malgré plusieurs réserves, l’APLM décidait de ne pas s’objecter à la vente de certains terrains pour l’aménagement d’une plage publique par la municipalité. Par ailleurs, l’APLM voulait s’assurer que tous les règlements gouvernementaux concernant les installations sanitaires, la sécurité des baigneurs, le maintien de l’ordre, etc. seraient respectés.

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Mont Girard Nord

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Mont Girard Sud

2

Rue des Trembles

7

Rue Boischatel

3

Chemin du Lac-Caron

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Rue Bois-Francs

4

Rue des Pins

9

Rue Delafrontalière

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Rue des Bouleaux

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Rue des Perce-Neige

11

Chemin du Lac-Montjoie

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L’APLM voulait aussi que soit appliqué le règlement municipal concernant l’hygiène et ses corollaires. Ce règlement avait été rédigé par monsieur Robert Saucier, biologiste, un ardent protecteur du lac Montjoie. Voici quelques-uns de ces règlements : • • • •

ne pas utiliser de fertilisants en bordure du lac ; ne pas vaporiser d’insecticides, d’herbicides ; ne pas se laver dans le lac avec du savon ; etc.

Cette plage serait située à environ 2000 pieds du barrage, vers l’est, en face des lots 655 et 656, à l’extrémité des fermes Beauchesne et Lefebvre. On peut situer cet emplacement en se référant à la carte présentée en page 39. Il fallait que la municipalité achète quatre lots à 3000 $ chacun et, en y ajoutant les installations requises, le montant final s’élevait à environ 25 000 $. Pour la municipalité, en 1969, ce montant s’avérait très élevé. De plus, le Philosophat Saint-Charles exigeait que la plage publique ne soit pas une entreprise à but lucratif. Le conseil municipal hésite et tarde à donner sa réponse. Finalement, à l’automne 1972, après de nombreuses tergiversations, nous apprenons que le gouvernement ne permet pas qu’il y ait une plage publique sur la rive du lac Montjoie puisque le lac constitue un réservoir d’eau potable pour la ville de Bromptonville et une partie de la municipalité de Saint-Élie-d’Orford. À la grande satisfaction des riverains, cette décision gouvernementale allait dans le sens de la protection de la qualité de l’eau du lac Montjoie.

2.2.5 Jardin communautaire

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Dans le cadre de la protection du lac Montjoie, une importante proposition est adoptée lors de la réunion générale du 25 août 1978 à l’effet qu’un jardin communautaire soit aménagé à l’extérieur de l’encadrement forestier du lac. Ainsi, ceux qui désirent faire un potager et utiliser des fertilisants chimiques ou autres peuvent exercer leur talent de jardinier au jardin communautaire tout en respectant les nouveaux règlements municipaux interdisant l’épandage de fertilisants à moins de 500 pieds du lac. Un comité est aussitôt formé de messieurs Fred Laberge, Robert Saucier et Léopold Favreau. Monsieur Carol Maheux met à la disposition de l’APLM une partie de son terrain situé en face de la propriété de monsieur PaulÉmile Dubé, au 960 de la Route 249. On prend le projet très au sérieux et, dès l’automne, une rencontre est organisée avec deux agronomes pour mieux renseigner les futurs jardiniers. Des analyses du sol sont effectuées, et monsieur Normand Beauchesne laboure l’espace de terrain déterminé pour le jardin communautaire et y fait l’épandage des fertilisants requis. Au printemps 1979, après de nombreux efforts pour ameublir le sol, l’espace est partagé en 24 emplacements numérotés. C’est tout un défi que de transformer un pâturage en un potager! Une contribution de 20 $ est demandée à chaque jardinier afin de couvrir les frais d’aménagement du terrain. Les semailles commencent à la fin de mai. Les débuts sont plutôt difficiles, mais l’enthousiasme est là et les résultats sont assez satisfaisants pour une première expérience. L’année suivante, 22 emplacements sont réservés. Monsieur Carol Maheux fait lui-même le labourage, le hersage et l’épandage des fertilisants. De plus, il érige une clôture, aménage un stationnement, construit une remise et met un rotoculteur à la disposition des jardiniers. Monsieur Maheux n’épargne rien pour encourager les membres de l’APLM à participer à ce projet communautaire. L’APLM s’engage à assurer une contribution pour au moins 20 espaces pendant cinq ans si le nombre de jardiniers venait à diminuer. En 1982, monsieur Maheux installe un puits afin d’alimenter en eau les jardiniers et assurer une solution au problème de sécheresse. Les récoltes sont meilleures et on souhaite attirer d’autres participants. Malheureusement, malgré tous les efforts déployés par monsieur Maheux, la participation s’effrite et le projet semble s’essouffler. Est-ce la paresse ou la vieillesse? Finalement, en 1986, il ne reste plus que six participants, et l’APLM recommande que l’on mette fin au projet dès l’année suivante. Toutefois, on rappelle à tous les propriétaires riverains à quel point

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Photo : Angèle et André Bessette

il est néfaste d’utiliser des fertilisants et des engrais près du lac et qu’il serait bien dommage de transplanter son jardin dans sa cour. On se doit de souligner le grand dévouement de monsieur Maheux.

2.2.6 Club nautique On ne saurait passer sous silence l’implication de plusieurs de nos membres au sein du comité des loisirs. Chaque année, deux représentants sont nommés au sein du Club nautique du lac Brompton qui offre de nombreuses activités aquatiques à ses membres. C’est grâce à son dévouement que nos jeunes et moins jeunes pourront bénéficier, ici même au lac Montjoie, de différents cours comme la natation, la voile, la planche à voile, le canotage. De plus, le club nautique organisait des compétitions pour les participants, dont le célèbre nage-O-thon, et des fêtes champêtres. On pourrait même ajouter que nombre de ces cours étaient aussi offerts aux adultes. Plusieurs ont vaincu leur peur et triomphé des vagues « déchaînées » du lac Montjoie. Il faudrait souligner ici le dévouement et la compétence de tous les moniteurs qui ont œuvré au lac Montjoie durant toutes ces années. Ils ont permis à nos jeunes de se développer autant physiquement que socialement.

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Un merci spécial s’adresse également aux nombreux riverains qui ont mis gracieusement leur plage à la disposition des moniteurs afin de leur permettre de donner les différents cours tout au long de la belle saison. Il y avait plusieurs jeunes au lac Montjoie en ce temps-là. Notons qu’aujourd’hui, ils se font plus rares.

2.2.7 Câblodistribution Au début des années 1980, monsieur René Lefebvre fait des démarches auprès de Câble Vision afin d’introduire la câblodistribution au lac Montjoie. Les résultats de ses démarches s’avèrent décevants : il en coûterait 1000 $ par résidence pour l’installation de la câblodistribution. Le projet est donc remis à plus tard. Les années subséquentes, on continue les démarches. En 1986, une pétition est envoyée à Vidéotron avec copie au CRTC. On confirme que le câble est rendu à Saint-Élie-d’Orford mais Vidéotron ne semble pas empressé de nous desservir, prétextant qu’il en coûterait 150 000 $ pour couvrir 20 kilomètres de câble. Finalement, en 1988, Vidéotron offre l’installation du câble pour la modique somme de 40 $ par abonné. Enfin, le lac Montjoie est câblé! Les résidants pourront enlever leurs antennes, se brancher et s’offrir des chaînes additionnelles convoitées depuis des années. Les sportifs de salon sont comblés!

2.2.8 Préservation de la qualité de l’eau du lac Depuis sa fondation en 1969, l’APLM se veut une association qui se voue à la protection du lac Montjoie, tant sur le plan de son environnement que de la qualité de ses eaux. Les dossiers les plus marquants de sa brève histoire sont ceux relatifs à la qualité de l’eau. Dès le début des années 1970, des tests d’analyse de l’eau sont effectués par des membres riverains afin de s’assurer de la bonne santé du lac Montjoie. Cette volonté va d’ailleurs mener au retrait des embarcations à essence à la fin des années 1970. L’embauche de deux biologistes, à l’été 1993, grâce à une subvention de 16 250 $ du ministère de la Main-d’œuvre, vient renforcer la volonté de l’Association de préserver le mieux possible la qualité des eaux du lac. Une étude très fouillée, intitulée Diagnose écologique du lac Montjoie et réalisée par messieurs Pascal Samson, biologiste, et Serge Nielly, technicien, conduit à la publication d’une étude exhaustive du degré de vieillissement du lac et des principaux problèmes d’ordre environnemental qui affectent

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le lac. Ce rapport est encore aujourd’hui consulté et cité. Toutefois, il n’y a pas que la qualité de l’eau qui préoccupe l’APLM. La quantité est aussi un enjeu. En effet, comme le lac Montjoie est un réservoir d’eau potable qui, en plus d’approvisionner ses riverains, alimente Bromptonville et une partie de Saint-Élie-d’Orford, on s’inquiète de la quantité d’eau qui y est puisée. En période estivale, le niveau du lac s’abaisse parfois de façon inquiétante, ce qui amène l’APLM à demander des comptes aux gestionnaires des prises d’eau municipales. Ici encore, l’APLM joue son rôle de protection du lac et des intérêts de ses riverains. En 2006, la Ville de Sherbrooke décide que les secteurs Bromptonville et Saint-Élie-d’Orford seront désormais alimentés en eau potable par le grand réseau de Sherbrooke. Donc, on ne puisera plus l’eau du lac Montjoie. Les tuyaux dans le lac ne seront pas enlevés, ce qui éliminera des travaux majeurs dans le lac et aux abords du lac. Cependant, il est probable que la prise d’eau soit fermée.

2.2.9 Questions environnementales L’APLM joue aussi un rôle important de conscientisation de ses membres sur les questions environnementales. On invite les riverains à ne pas utiliser de fertilisants ni de pesticides et à réduire l’utilisation des produits nettoyants contenant des phosphates, des polluants qui contribuent à l’eutrophisation du plan d’eau. Dans la foulée de la conscientisation, l’APLM incite les riverains à reboiser leurs rives. Par l’entremise du ministère de l’Environnement ainsi que du RAPPEL, des arbustes sont mis à la disposition des membres de l’APLM à des prix modiques. C’est ainsi que le myrique baumier, l’aulne crispé, l’épinette blanche et la spirée à larges feuilles vont reprendre leurs droits sur nos rives et ainsi protéger les berges de l’érosion, tout en servant de filtres naturels aux eaux de ruissellement. Bref, on vise encore une fois à protéger la qualité de l’eau de notre magnifique lac.

2.2.10 Le logo de l’APLM Quiconque a entendu la mélodie du huard en écho le soir à la brunante tombe sous le charme de ce chant sauvage mais amical. Il en reste marqué. Aussi, en l’honneur de nos hôtes qui reviennent fidèlement chaque année nous enchanter, l’APLM a choisi le logo suivant en 2003.

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2.2.11 Panneaux de fierté Il fut un temps où l’APLM a dû se battre pour faire interdire les moteurs à essence. Il fut un temps aussi où d’autres interdictions étaient énoncées concernant l’épandage de fertilisants et de pesticides. Aujourd’hui, ces interdictions demeurent, bien sûr. Mais l’APLM a voulu donner une image de fierté, une image plus proactive de protection de l’environnement. Elle a voulu faire partager avec tous les riverains cette préoccupation positive de préserver le lac en sachant qu’ainsi, nous assurions mieux la pérennité de la beauté de notre environnement et donc notre qualité de vie pour l’avenir. C’est dans cet esprit que l’APLM a fait dessiner et a installé trois grands panneaux, un à chaque entrée du lac, pour développer cet esprit de fierté et d’engagement envers la protection du lac et de son environnement.

2.2.12 Interventions sur le plan politique Le travail de l’APLM ne se résume toutefois pas seulement à la conscientisation de ses membres. L’association joue un rôle important sur le plan politique en interpellant les différents paliers de gouvernement sur des questions qui vont de l’urbanisme à la gestion de l’eau, en passant par les questions de navigation motorisée. En effet, les membres du conseil d’administration de l’APLM se font un devoir d’assister aux réunions du conseil des municipalités de Saint-Denis-de-Brompton et de Saint-Élied’Orford afin de défendre les enjeux relatifs à la préservation du caractère naturel du lac Montjoie. En 1992, l’APLM fait des représentations devant chacun des conseils municipaux concernés afin d’harmoniser leurs règlements d’urbanisme pour empêcher un éventuel développement domiciliaire ne respectant pas le caractère écologique du lac.

2.2.13 Changement de nom pour l’APLM L’année 1999 marque un changement dans l’histoire de l’APLM, trente ans après sa fondation. L’association des propriétaires du lac Montjoie devient l’Association pour la protection du lac Montjoie. Les objectifs sont tou-

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jours les mêmes, soit la préservation du caractère naturel du lac et la qualité de ses eaux, mais l’APLM est toujours une corporation qui agit comme un organisme communautaire au service de ses membres en protégeant l’environnement.

2.2.14 Fusion municipale Une des premières questions sur laquelle se prononce la nouvelle APLM concerne un projet de fusion municipale en l’an 2000. L’idée est lancée de réunir plusieurs municipalités sur la notion de bassin versant. Ainsi, les municipalités de Saint-Élie-d’Orford, Saint-Denis-de-Brompton, Canton d’Orford, Bonsecours et Racine, où les lacs et la nature sont au cœur des préoccupations des citoyens, ne formeraient plus qu’une seule entité municipale. L’APLM ne peut qu’être favorable à un tel projet où les intérêts de ses membres et les objectifs qui sous-tendent son action sont au cœur même de l’idée de fusion. Malheureusement, cette fusion à caractère écologique n’a jamais vu le jour. Cependant, ce grand mouvement des fusions municipales s’est avéré malgré tout un avantage pour le lac Montjoie. Avant la fusion de la municipalité de Saint-Élie-d’Orford avec celle de Sherbrooke, une partie de la rive du lac Montjoie, au sud du lac, faisait partie du territoire de Saint-Élied’Orford. Cette situation créait plusieurs problèmes dans l’harmonisation de règlements environnementaux. Les règlements des deux municipalités de Saint-Denis-de-Brompton et de Saint-Élie-d’Orford différaient et entraînaient des situations de conflits. Lors de la fusion de la municipalité de Saint-Élie-d’Orford avec la ville de Sherbrooke, l’occasion était belle de regrouper, sous la responsabilité unique de Saint-Denis-de-Brompton, tout le pourtour du lac Montjoie. Aujourd’hui, tous les propriétaires riverains du lac sont citoyens de SaintDenis-de-Brompton et sont soumis aux mêmes règlements environnementaux.

2.2.15 Changement des numéros civiques Étant donné que toutes les propriétés se retrouvaient maintenant sous la gouverne d’une même municipalité, l’APLM a saisi l’occasion de proposer l’unification du système de numérotation civique. Elle s’établissait selon trois systèmes : celle de Mont-Girard Nord, celle de Mont-Girard Sud et celle de Saint-Élie-d’Orford. Cette situation entraînait des confusions : courrier mal distribué, camions de livraison qui cherchaient la bonne adresse, etc. Certains ont aussi pensé que, en cas d’urgence, cette confusion pourrait avoir des effets dramatiques.

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L’APLM demanda donc à la municipalité de déterminer une numérotation continue le long de la rue du Mont-Girard et d’abolir la distinction entre Mont-Girard Nord et Mont-Girard Sud. La municipalité de SaintDenis-de-Brompton adhéra à cette proposition et l’implanta.

2.2.16 Société de protection foncière du lac Montjoie Voici le logo de la Société de protection foncière du lac Montjoie. Étant donné que des chouettes rayées nichaient et nichent encore sur le terrain que la société a acquis, on comprend le choix de l’emblème. En 2003, l’APLM consulte ses membres dans le but d’acquérir le terrain de la succession De La Fontaine et d’assurer la conservation du caractère naturel du boisé en question. La corporation Société de protection foncière du lac Montjoie fut créée et fut reconnue par les gouvernements du Québec et du Canada. Une soixantaine des cent riverains du lac Montjoie ont contribué financièrement pour faire l’acquisition de ce terrain de 38 acres, adjacent au lac. La somme 60 000 $ ainsi ramassée a été doublée par le ministère de l’Environnement du Québec. Cet argent a permis de protéger cette partie importante du bassin versant sud du lac. Cette corporation a pour mission de : • protéger à perpétuité les milieux naturels pour le bénéfice de la collectivité du lac Montjoie ; • protéger les terrains avoisinants dans leur état naturel par différents mécanismes d’acquisition ou de conservation ; • poursuivre des activités scientifiques en sauvegardant la flore et la faune terrestre et aquatique en assurant le maintien des processus naturels par des travaux de recherche et d’analyse ; • poursuivre des activités éducatives en proposant les principes de la conservation à perpétuité des sites. Des activités d’éducation ont déjà été organisées sur le terrain au cours des deux dernières années. Le premier conseil d’administration était composé de messieurs Fernand Serre, Michel Gariépy et Douglas Murphy. Le second était constitué de messieurs Michel Gariépy, Douglas Murphy, René Rodrigue et Fernand Serre. Le conseil actuel est formé de messieurs Douglas Murphy, Michel Parenteau, Jean-Louis Lareau, Michel Gariépy, Fernand Serre et de madame Suzanne Comtois.

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Deux générations de champions Photo de gauche: (de g à d) Luc Michaud. Patrice Besette Pierre Maheux vers 1985

2.2.17 Activités sportives, sociales et communautaires

Photo de droite: (de g à d) Alan Wallis Aaron Wallis 2003

Sur le plan des activités sociales, les riverains du lac Montjoie sont reconnus pour leur bonne entente et leur côté festif. C’est pourquoi les fêtes communautaires font partie du calendrier estival, et ce, depuis une trentaine d’années. En effet, les fameuses « épluchettes de blé d’Inde » et les régals de hot dogs se sont succédés au fil des ans, permettant aux riverains de fraterniser et aux nouveaux arrivants de rencontrer leurs voisins. Ces fêtes à caractère communautaire ont été rendues possibles grâce à la contribution bénévole des membres de l’APLM et, en particulier, de la famille Larose. De plus, l’animation musicale de ces fêtes revenait généralement à des jeunes et moins jeunes musiciens du lac, secondés par une chorale improvisée qui se rassemble autour du feu de camp traditionnel. Sur le plan des sports, même si le lac Montjoie est synonyme de beauté et de tranquillité, on y pratique des sports nautiques. En effet, la voile y occupe depuis longtemps une place de choix. Dès la fin des années 1970, des cours de voile sont donnés et des régates sont organisées au lac. Les noms de Carol Maheux et de Patrice Bessette ont longtemps été associés à la pratique de la voile. En 1990, la famille Wallis a pris la relève, et des régates sont organisées chaque été. Le Club nautique du lac Brompton contribua lui aussi à promouvoir les plaisirs nautiques au lac Montjoie en offrant aux jeunes des cours de natation et de voile depuis plus de 30 ans.

2.2.18 Tennis et terrain communautaire Enfin, le tennis est au cœur de la vie sociale et sportive du lac Montjoie. Il faut reconnaître que ce terrain est un héritage du passage des grands séminaristes au lac. Il n’est pas simplement un espace où l’on vient pratiquer un sport très exigeant. C’est aussi le lieu de rencontre des riverains du lac, là où

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se tiennent les rassemblements et les fêtes, là où les enfants se retrouvent pour jouer dans le carré de sable (aujourd’hui disparu) ou dans les balançoires. À l’époque où le tennis était le sport en vogue (et où la majorité des riverains étaient encore capables de courir dans tous les sens après une petite balle jaune !), on faisait la queue devant les courts pour avoir la chance de frapper quelques balles. De mémorables tournois ont animé les chaudes soirées d’été au lac, sans oublier les leçons pour les jeunes et les moins jeunes qui ont permis à plusieurs de se familiariser avec ce sport. En 1976, on installe un système d’éclairage au tennis. En 1995, on entreprend d’importants travaux. On ajoute, dans un premier temps, des balançoires pour les enfants. Par la suite, on refait les surfaces des deux courts et on refait la clôture autour. On installe un nouveau système d’éclairage et on construit un cabanon doté d’un abri. Ces travaux ont été coûteux. Jacques Blouin écrit, le 25 mars 1989, aux amateurs de tennis : « Nous rappelons le désir des utilisateurs du tennis d’avoir des liquidités de l’ordre de 9000 $ avant de débuter les travaux. C’est pourquoi je vous reviens pour vous solliciter pour la modique somme de 100 $. Si nous réussissons à recruter le même nombre de membres que l’an passé, nous pourrons débuter les travaux en avril. » Le 14 septembre 1989, on emprunte de Paul Circé la somme de 7500 $, payable en trois ans, à 13 % d’intérêt. Des demandes d’aide financière ont été faites à Bell Canada et à la municipalité de Saint-Denis-de-Brompton. Cette dernière a refusé d’accéder à la demande de l’APLM le 19 décembre 1993, motivant que la municipalité ne pouvait pas subventionner des associations privées. Il faut se souvenir également que le terrain adjacent aux courts de tennis servait aux joueurs de ballon volant, de football, de balle, etc. Bref, le terrain de l’APLM, notre terrain, est sans contredit le cœur de la vie sociale du lac Montjoie. L’APLM continue son œuvre. Elle demeure vigilante et incitatrice à promouvoir la protection de l’environnement. Souhaitons que des bénévoles continuent de s’y engager de façon à assurer la continuité de cette oeuvre magnifique qui a maintenant plus de trente-cinq ans d’existence.

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2.3

Les embarcations motorisées au lac Montjoie

Cette section a été préparée par monsieur Carol Maheux

À quelques kilomètres de Sherbrooke et des deux municipalités avoisinantes, Saint-Denis-de-Brompton et Saint-Élie-d’Orford, le havre de paix que constituait le lac Montjoie, au temps du Philosophat Saint-Charles, était menacé. La rive nord était de plus en plus fréquentée par des visiteurs qui venaient s’y baigner. Des arbres étaient coupés ou endommagés, et certains visiteurs y allumaient même des feux. Enfin, quelques embarcations motorisées y circulaient déjà. En 1968, le Philosophat Saint-Charles décide de vendre ses terrains de la partie nord du lac avec des exigences restrictives concernant l’environnement du lac et les futures constructions. En permettant ainsi un certain développement de sa propriété, le Philosophat réussissait du même coup à faire partager un plus grand contrôle de cette partie nord du lac où l’accès était plus facile.

2.3.1 Formation de l’APLM Les nouveaux riverains se sont sentis interpellés dès le début. Comme on l’a décrit à la section 2.2 en page 62, en 1970, l’APLM fut mise sur pied avec une charte orientée vers l’éducation de ses membres et la protection du lac. Ces riverains fondateurs, très conscients du rôle qui leur était confié, s’impliquent rapidement et réussissent à obtenir l’adhésion de la grande majorité des riverains à la poursuite des buts visés. En s’inscrivant au programme des lacs, l’APLM favorise une panoplie de recommandations telles que le non-usage des savons, des engrais et des pesticides, le respect de la berge, l’ensemencement de poissons et, enfin, la valorisation des activités récréatives en harmonie avec la nature (pêche, voile, tennis, natation, canotage, jardin communautaire, etc.). Convaincue de la valeur de ses objectifs, l’APLM obtient de la municipalité de Saint-Denis-de-Brompton un règlement de zonage préférentiel protégeant le réservoir d’eau potable que constituait le lac Montjoie. Bromptonville y puisait déjà son eau d’aqueduc.

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En 1972, continuant ses efforts et les buts qu’elle s’était fixés, l’APLM réussit, à la grande surprise de plusieurs, à obtenir une subvention pour la construction d’un réseau d’égout pour ses riverains de la rive nord. On développera davantage à la section 2.4.

2.3.2 Projet concernant les embarcations motorisées En juillet 1975, un vote majoritaire de ses membres donne un mandat à l’APLM d’étudier un projet visant l’abolition des moteur à essence sur le lac Montjoie. L’APLM tente alors de faire adopter par la municipalité de Saint-Denis-de-Brompton une réglementation concernant ce projet mais il est abandonné à la suite de la consultation auprès du conseiller juridique de cette municipalité. La légalité de l’abolition des embarcations à moteurs à essence pouvait être mise en doute et, en plus, le désir de l’association de garder une embarcation dans le but de parer à une situation d’extrême urgence était considéré comme discriminatoire. Pour ces raisons, le projet fut abandonné. On ne pouvait absolument pas envisager, à ce moment-là, l’abolition de ce type d’embarcations, selon le conseiller juridique ; nous pouvions seulement demander une réglementation touchant la vitesse, les heures d’utilisation, les aires de promenade, etc. Malgré la déception, la réaction ne s’est pas fait attendre. Par écrit, en 1977, la résiliation volontaire du droit d’utiliser les embarcations à moteurs à essence fut obtenue de la plupart des riverains. Tous les riverains furent rencontrés individuellement par le comité exécutif en place et, avec la collaboration d’autres volontaires, c’est avec une forte majorité que cette résiliation fut acceptée. Quelques riverains, sur une soixantaine, s’y opposaient cependant. Cet abandon surprise de l’utilisation des embarcations à moteur à essence, du jamais vu à cette époque, fut le début d’une sensibilisation plus substantielle auprès de l’ensemble des riverains du lac Montjoie, de la FAPEL et d’autres organismes s’occupant de questions environnementales. Autant les opposants que les gens favorables suivaient l’évolution de ce dossier. Cela faisait grandement jaser et c’était dans l’actualité. Plusieurs articles de journaux, lettres ouvertes et autres furent publiés et firent les manchettes des médias. Concernant cette problématique, le Philosophat Saint-Charles devint un allié des plus importants. Alors qu’il s’apprêtait à vendre de nouveaux terrains du côté est du lac et conscient du désir manifesté par la plupart

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des riverains et surtout de leur orientation franchement écologique, il incluait dans les futurs contrats de vente une clause d’interdiction des embarcations à moteur à essence. Il soutenait ainsi le projet de l’APLM d’obtenir l’abolition définitive des embarcations à moteur à essence sur le lac Montjoie. En 1979, à la suite de l’adoption, par l’Assemblée nationale du Québec, de l’amendement au Code municipal du Québec (413, paragraphe 12 devenu 627,11), le gouvernement du Québec permettait aux municipalités, notamment, de restreindre et de prohiber dans certains cas l’usage des bateaux à moteur à essence pour des raisons d’écologie et d’environnement. On permettait ainsi aux municipalités du Québec de légiférer ou de prohiber les embarcations à moteur à essence sur tout lac dont le diamètre dans sa plus grande étendue n’excédait pas cinq milles. C’était le cas du lac Montjoie. La porte était maintenant ouverte à l’adoption d’une réglementation municipale sur le sujet. Un règlement municipal relativement aux embarcations à moteur à essence fut donc adopté par les deux municipalités concernées : Saint-Denis-de-Brompton et Saint-Élie-d’Orford. Inutile d’argumenter pour dire que ce fut à la grande satisfaction de l’APLM, du Philosophat Saint-Charles, de la municipalité de Bromptonville et de celle de Saint-Élie-d’Orford qui, depuis peu de temps, y puisait également son eau potable. En résumé, le règlement se lisait comme suit : Article 1. Toute embarcation équipée d’un moteur à essence ou à l’huile diesel est prohibée sur le lac Montjoie. Article 2. Nul ne peut mettre à l’eau, à l’ancre, amarrer ou accoster sur le lac Montjoie une embarcation à moteur à essence ou huile diesel.

2.3.3 Contestation d’un riverain En 1983, un riverain décide de contester la validité du règlement adopté par la municipalité de Saint-Denis-de-Brompton. Le juge Carrier Fortin, le 1er septembre 1983, est catégorique dans son jugement : il s’agit d’un lac navigable, donc sous la juridiction fédérale. Mais le juge Fortin ajoutait, et sous réserve, que les municipalités visées par cette réglementation sont par ailleurs dans la légalité en ce qui concerne les objectifs qu’elles poursuivent, à savoir la protection de l’environnement contre la pollution et le bruit qui sont des matières de juridiction provinciale. Cependant, toute nouvelle législation québécoise ne peut entrer en conflit avec une législation fédérale.

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Ce jugement provoqua la consternation générale et fit la manchette des journaux locaux et provinciaux. De nombreux articles furent publiés par des riverains et autres organismes voués à l’environnement comme la FAPEL. La municipalité de Saint-Denis-de-Brompton avait, selon le juge Fortin, outrepassé sa juridiction et se trouvait dans une impasse. C’est pourquoi elle était réticente d’en appeler du jugement. La seule condition qu’elle demandait était que le gouvernement provincial puisse assumer l’ensemble des frais de l’appel. Personne ne pouvait l’en blâmer. En juillet 1984, après de multiples tergiversations et pressions de toutes parts, le gouvernement du Québec, par son ministre de l’Environnement, Adrien Ouellet, confirmait l’intention du gouvernement du Québec d’aller en appel mentionnant que le Procureur général déposerait bientôt son mémoire à la Cour d’appel et que le règlement déjà adopté par les municipalités concernées demeurerait en vigueur jusqu’à ce que la Cour d’appel rende son jugement. Le 24 septembre 1986, la Cour d’appel, constituée des juges Bernier, McCarthy et Nichols, rejette l’appel interjeté par la municipalité de SaintDenis-de-Brompton. Des pressions sont à nouveau exercées par l’APLM auprès d’une pléiade de personnalités politiques et auprès de tous nos alliés pour porter le dossier en Cour suprême. Des échanges de part et d’autre sont effectués et des pressions multiples sont exercées à tous les niveaux de gouvernement. Au printemps 1988, le gouvernement du Québec décide de se prévaloir du Règlement sur les restrictions à la conduite des bateaux édicté en 1972 en vertu de la Loi sur la marine marchande relevant du ministère des Transports du Canada. Ce dernier permet à une autorité identifiée par le gouvernement provincial d’acheminer des demandes de restriction à la conduite des bateaux. La province de Québec, à l’instar d’autres provinces dont la NouvelleÉcosse, l’Ontario, le Manitoba, l’Alberta et la Colombie-Britannique qui s’étaient prévalues du même privilège, nomme son ministre des Affaires municipales pour exercer cette responsabilité. C’est enfin le dénouement si longtemps attendu qui nous arrivait concernant le dossier des embarcations à moteur à essence sur le lac Montjoie. Il facilitait l’établissement définitif des règlements municipaux de Saint-Denis-de-Brompton et de Saint-Élie-d’Orford.

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Le 3 août 1987, après de longues considérations en préambule, la municipalité de Saint-Denis-de-Brompton, adoptait de façon unanime la résolution demandant à l’instance nommée par le gouvernement du Québec de soumettre auprès du gouvernement fédéral une demande officielle visant à interdire l’utilisation d’embarcations propulsées par des moteurs à essence ou à l’huile diesel sur le lac Montjoie, tout en permettant l’usage d’embarcations munies de moteurs électriques. Le 19 août suivant, une lettre en provenance du cabinet du premier ministre confirme André Bourbeau, ministre des Affaires municipales, comme le porte-parole du Québec auprès des autorités fédérales. Les interventions se déployèrent de toutes parts, entre autres de la CSN, de la FAPEL, des membres de l’APLM, des députés et ministres provinciaux et fédéraux. Ce ne fut qu’en 1989 que les municipalités de SaintDenis-de-Brompton et de Saint-Élie-d’Orford adoptèrent définitivement leur règlement. Après tant de démarches et d’efforts ardus, ce dénouement si attendu survient enfin à la grande satisfaction de l’APLM. Le havre de paix qu’est le lac Montjoie se voit enfin protégé des embarcations à moteur à essence.

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2.3.4 Conclusion et remerciements À la révision de tous les documents disponibles de 1975 à 1989, on constate que plusieurs personnes se sont illustrées dans ce dossier ; en tant que riverains, nous les en remercions grandement. Le lecteur pourra trouver en annexe I la liste des membres de l’Association qui se sont illustrés dans ce dossier ainsi que les ministères et autres organismes qui ont aidé à la réalisation de ce projet. Soulignons que le dossier des embarcations à moteur à essence au lac Montjoie fut un des dossiers les plus importants et sûrement le plus chaud que l’APLM eut à mener à bonne fin autant par sa complexité et par sa durée (14 années) que par le nombre impressionnant d’intervenants impliqués. Ce chapitre permet au lecteur d’évaluer la qualité des efforts fournis par la plupart des riverains, du temps et la persévérance de chacun à la poursuite d’une réalisation qui fait l’envie de plusieurs riverains de lacs du Québec. Cette section a été élaborée par monsieur Claude Boucher

2.4

Le traitement des eaux usées des résidences 2.4.1 La problématique

Photo : Usine et étang d’épuration municipalité de Saint-Denis-deBrompton

Les propriétaires riverains du lac Montjoie ont toujours attaché une grande importance à la qualité de vie dans leur petit paradis. La lutte épique qui conduisit à l’abolition des embarcations à moteur à essence en est le symbole le plus retentissant.

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Dès le début des constructions sur la rive nord du lac, tous reconnaissaient que le plus grand pollueur potentiel du lac, c’était le déversement des eaux usées des résidences dans le lac, si elles n’étaient pas traitées adéquatement. On ne pourrait plus boire l’eau, se baigner deviendrait risqué, le goût des activités nautiques allait s’estomper, bref toutes les raisons qui avaient amené les citoyens à choisir de vivre près de ce merveilleux plan d’eau allaient s’envoler en pollution. On allait passer du rêve au cauchemar, comme cela s’était produit ailleurs. Toutefois, des personnes avisées, comme Léopold Favreau et son compagnon de lutte, Robert Saucier, sensibilisèrent leurs concitoyens, dès le début de la construction des premières résidences, au grave danger que représentait l’absence de performance des champs traditionnels d’épuration pour le traitement des eaux usées des résidences. Le sol ne percolait pas, les champs d’épuration se trouvaient au même niveau ou au-dessous du niveau du lac. Le lac Montjoie servait de réservoir d’eau potable pour la municipalité de Bromptonville qui, elle, desservait aussi une partie de Saint-Élie-d’Orford. Les autorités de Bromptonville, dont le maire Dorilas Gagnon, étaient inquiètes. Les riverains du lac aussi. Alors, dès 1969, des démarches furent entreprises pour sonner l’alarme dans la population et au gouvernement du Québec.

2.4.2 Le premier tronçon (Mont-Girard Nord) La construction du réseau actuel se fit en trois étapes. La première, pièce maîtresse du projet, se réalisa sur la rue du Mont-Girard Nord. Le cheminement de la décision : Le projet débuta en 1969. On se reporte, alors, à une assemblée spéciale du conseil municipal de « la municipalité de la Paroisse de Saint-Denis-deBrompton », tenue le 18 août 1969 : « Projet d’épuration d’eau au lac Montjoie en regard de l’estimation faite pour poser un système d’égouts à joints étanches pour avoir un système d’épuration (sûr) pour sauvegarder la pollution des eaux » (extrait du procès-verbal manuscrit). No 296 : « Sur proposition de P. André Marois et appuyé à l’unanimité, il est résolu que le conseil de la municipalité de Saint-Denis-de-Brompton accepte de payer sa part 50 % du coût des honoraires de l’ingénieur pour le plan préliminaire du projet d’égout du lac Montjoie, et ce, seulement si les travaux ne sont pas exécutés. »

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Il est intéressant de noter que les autres 50 % furent défrayés par la municipalité de Bromptonville. En effet, le 11 août 1969, la proposition suivante fut adoptée par le conseil municipal de Bromptonville, considérant que « la Corporation de la Ville de Bromptonville a sa source d’eau potable dans le dit lac » ; EN CONSÉQUENCE : Sur proposition du conseiller Louis Saint-Pierre, appuyé par le conseiller Hercule Campeau, il est résolu que ce conseil accepte de payer 50 % du coût des honoraires de l’ingénieur pour le plan préliminaire du projet d’égout du lac Montjoie à la Corporation de SaintDenis-de-Brompton, et ce seulement si les travaux ne sont pas exécutés. Adopté unanimement. Dès le départ, donc, la municipalité de Bromptonville s’intéressa au projet. On peut déduire du contexte politique de l’époque que Saint-Denis-deBrompton se rendit aux arguments de Bromptonville qui, d’une certaine manière, initia le projet, à la suite des démarches effectuées par l’APLM. Dorilas Gagnon, maire de Bromptonville à l’époque, entretenait d’excellents liens avec le ministre. Ce fait est confirmé par la résolution 351 de la municipalité de Saint-Denisde-Brompton, le 11 novembre 1969 : Il fut proposé par M. Robert Camiré, adopté unanimement, que M. le maire Julien Pellerin ainsi que M. Alfred Gagnon se rendraient à Québec le 5 novembre accompagnés de M. le maire Dorilas Gagnon de Bromptonville accompagné du secrétaire M. Benoît, de deux autres conseillers et de M. Luc Fouquet ingénieur afin de rencontrer le Ministre pour discuter du projet d’égouts à joints étanches qui doit être installé au lac Montjoie ; le but de ce voyage était de savoir combien la municipalité pourrait obtenir, c’est-à-dire le montant en octroi pour installer ce système d’égouts à joints étanches. Cette résolution confirme aussi que l’ingénieur retenu pour le projet était Luc Fouquet de la firme de Consultants Lemieux, Royer, Fouquet, Donaldson et associés, prédécesseurs de la firme Tecknika. Le 15 juillet 1970, une nouvelle rencontre a lieu : Après ces résolutions passées et acceptées, les membres du conseil municipal de Saint-Denis-de-Brompton ont rencontré les membres du conseil municipal de Bromptonville ainsi que quelques membres de l’Association du lac Montjoie, pour discuter du projet d’égouts à joints étanches. M. l’ingénieur, Luc Fouquet, était présent. 083

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J’ai envoyé à M. Luc Fouquet (téléphone) le lendemain, l’évaluation de lac Montjoie 120 751,14 $ ainsi que la superficie en acres, environ 300 acres. 084 On apprend par la suite que le ministre Maurice Tessier, le ministre Raymond Mailloux et le député de Sherbrooke, Jean-Paul Pépin, ont été remerciés pour la subvention liée au réseau d’égout (résolution du 8 janvier 1972). Le projet préliminaire, étant donné le coût important à assumer par les propriétaires riverains, fut refusé par l’APLM. Ayant lu les lettres envoyées par la ville de Bromptonville et se rapportant au projet d’égout collecteur au lac Montjoie, il fut demandé que le secrétaire leur fasse réponse que le Conseil municipal était toujours intéressé, mais que devant le refus de l’Association des propriétaires du lac Montjoie en 1970, nous leur demandons une aide financière plus substantielle. Rés. : 72-04-03, 032 Les démarches continuent par la suite et la municipalité attend toujours des réponses. Il fut résolu unanimement de demander à M. Luc Fouquet […] un rapport écrit des démarches et des réponses de Québec dans ce projet. 72-1121, 131 Saint-Denis. En 1973, il n’y a toujours pas d’aboutissement, des sommes supplémentaires sont requises pour continuer le projet. Il fut résolu à l’unanimité de demander au Service de protection de l’Environnement d’octroyer un nouveau montant pour permettre la réalisation d’une usine d’épuration dans la municipalité de Saint-Denis-deBrompton, secteur lac Montjoie, au coût de 43 910 $, sous forme d’octroi pour la dite usine. 73-05-28, 118 On ne trouve pas d’information concernant la prise de décision finale. Mais on sait que le 20 juin 1973, le ministre Victor Goldbloom confirmait la décision d’une subvention devant servir aux remises du capital et des intérêts pendant 10 ans. Les coûts et le financement : La subvention du gouvernement fut de 279 750 $, selon cette information reçue du ministre. Un rapport de vérification sommaire (no 117) fournit les informations suivantes :

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Subvention directe pour la construction d’un réseau et d’une usine d’épuration : 36 750 $ . Renonciation de capital de la S.C.H.L. : 36 678.05 $ réf. Remise d’intérêt de la S.C.H.L. : 2 653.87 $ réf. Sommes engagées en paiement du réseau et de l’usine : Prêt de la S.C.H.L. règlement Renonciation de capital de la SCHL Règlement emprunt numéro 52 Règlement emprunt numéro 45 Remise d’intérêt de la SCHL, le 1er juin 1975 Subvention directe du gouvernement du Québec Total :

110 034,15 $ 36 678,05 $ 45 000,00 $ 66 500,00 $ 2 653,07 $ 36 750,00 $ 297 615,27 $

Le coût du projet, en date du 30 septembre 1974, s’élevait à 286 789,89 $, comprenant un surplus de 10 825,38 $, une provision visant à couvrir des frais additionnels. Enfin, les travaux furent inaugurés en 1994 par le ministre Victor Goldbloom.

2.4.3 L’entretien Le 8 août 1974, le conseil municipal de Saint-Denis-de-Brompton nommait monsieur Albert René responsable de l’entretien du système d’égout du lac Montjoie. Les frais, pour l’année, s’élevèrent à 3 417 $. Pour ceux et celles qui voudraient plus de détails sur ce sujet, des informations sont disponibles à la municipalité de Saint-Denis-de-Brompton. Après monsieur René, c’est monsieur Marc Guillemette qui assuma cette responsabilité et, par la suite, monsieur Denis Boucher en assura l’entretien pendant 20 ans.

2.4.4 Les deux autres tronçons (Mont-Girard Sud) Les pressions devenaient fortes du côté sud du lac pour raccorder les résidences au réseau d’égout, les problèmes de percolation y étant aussi présents. Mais la résistance de monsieur Tony LeSauteur, alors grand pourfendeur des pollueurs rendit la chose difficile. Mais les pressions de la part de certains riverains permirent de vaincre cet obstacle.

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L’argument de monsieur LeSauteur était à l’effet qu’un réseau d’égout favorise l’urbanisation, ce qui représente un danger pour la qualité de l’eau. On expliqua au ministre de l’Environnement, monsieur Marcel Léger, que le danger d’envahissement de ce secteur par des visiteurs constituait un problème plus grave et incontrôlable que celui d’une supposée urbanisation. Étant donné l’absence de droit de passage et l’existence d’une bande de protection à l’est de la rue du Mont-Girard Sud, l’urbanisation ne pouvait s’actualiser. C’est en 1979 qu’une première section de la rue du Mont-Girard Sud fut dotée du réseau d’égout. Les travaux furent réalisés sans subvention gouvernementale. C’est le Philosophat Saint-Charles qui commanda les travaux et transféra les coûts aux propriétaires de terrains. Le plus bas soumissionnaire, parce qu’il avait soumissionné en bas du prix coûtant, fit faillite! Les travaux furent quand même complétés en 1979. Enfin, la section de la rue du Mont-Girard Sud, faisant partie de la municipalité de Saint-Élie-d’Orford, fut réalisée entre 1979 et 1981, toujours sans subvention et à la charge des propriétaires riverains. Cette fois, le Philosophat Saint-Charles ne retint pas le plus bas soumissionnaire et décida de confier le mandat d’acheter les matériaux et de réaliser les travaux à Excavation Anctil. Beaucoup de problèmes se présentèrent, dont le besoin de louer une pompe à un prix important. Ce dernier bout du deuxième tronçon coûta beaucoup plus cher au Philosophat Saint-Charles, aux dires de l’ingénieur Fouquet.

2.4.5 Conclusion Nous voici au terme d’une aventure remarquable qui a permis de préserver la qualité de l’eau de notre petit paradis, avec toutes les autres mesures que ses riverains se sont imposées. C’est donc à eux tous qu’il faut rendre hommage par l’intermédiaire de l’APLM qui, depuis les premiers pas de l’aventure Montjoie, veille et se bat farouchement pour assurer à nos enfants un coin de pays parfaitement vert et bleu.

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2.5

Terrain sur le mont Girard,

histoire de la compagnie 132625 Canada inc. Nous sommes en 1984. L’été est magnifique, la vie au lac Montjoie est des plus paisibles. Mais voilà! Des rumeurs circulent à l’effet qu’un groupe d’individus s’apprête à acheter un terrain sur le mont Girard pour y faire des installations qui peuvent s’avérer néfastes pour la beauté des lieux, pour la quiétude des riverains et pour l’environnement. La vue de ce terrain surplombe le lac Montjoie et les résidences.

Cette section a été préparée par madame Jovette Dufort Caron Photo : Panorama du haut du Mont Girard Pierre et Claire Blondeau

2.5.1 Naissance de la Corporation 132625 Canada inc. Plusieurs propriétaires s’inquiètent et organisent une rencontre où ils discutent de la possibilité d’acheter en groupe ledit terrain afin de préserver leur tranquillité et d’assurer la protection de l’environnement. Il s’ensuit, en date du 14 mai 1984, qu’une corporation est mise sur pied sous le nom de 132625 Canada inc. Le fondateur, Gilles Coulombe, dépose à Consommation et corporations Canada des statuts de constitution en vertu de la Loi sur les sociétés commerciales canadiennes. Monsieur Coulombe est nommé administrateur unique de la corporation. La première réunion de la corporation est tenue le 27 juillet 1984 au bureau des conseillers juridiques de la corporation, Monty Coulombe Pépin & Asssociés. La corporation, par son administrateur unique, adopte un règlement no 1 qui est le code des règlements généraux, un règlement no 2 qui est le règlement général d’emprunt de la corporation et un règlement no 3 prescrivant des restrictions aux transferts des actions. De plus, la corporation établit une formule de certificats d’actions catégorie A au montant de cent dollars (100 $) l’action. Messieurs Claude Boucher, Camille Vachon, Guy R. Landry et Denis P. Croteau, approuvent les affaires transigées par la corporation et se portent acquéreurs d’actions. Ils deviennent ainsi les premiers administrateurs de la corporation 132625 Canada inc. Le 27 juillet 1984, Gilles Coulombe démissionne de son poste de fondateur et d’administrateur unique de la corporation. Les personnes suivantes sont nommées à leurs postes respectifs : messieurs Claude Boucher, président ; Guy R. Landry, secrétaire ; Denis P. Croteau, conseiller et Camille Vachon, conseiller.

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2.5.2 Promesse d’achat-vente du terrain

Le Mont-Girard photo de Michel Dionne

Ce même jour, soit le 27 juillet 1984, une promesse d’achat-vente intervient entre Normand Marois, promettant-vendeur, la compagnie 132625 Canada inc., promettant-acheteur, et Normand Duhamel, intervenant, relativement à l’immeuble connu et désigné comme étant le lot 684-1 rang douze, contenant en superficie environ 69,6 acres, de même que la partie du lot 684-2 d’une largeur de 80 pieds sur environ 400 pieds de longueur, longeant la ligne du lot 683-2 (l’ensemble ci-dessous désigné comme « le terrain »). Le tout est tel qu’indiqué à un plan d’arpenteur préparé par Denis Ouellet, arpenteur, en date du 27 novembre 1972 et portant le numéro de plan C-3859. Claude Boucher et Denis P. Croteau agissent au nom de la corporation et signent cette promesse d’achat-vente pour une somme de dix-sept mille dollars (17 000 $), payable au vendeur Normand Marois, et une somme de onze mille dollars (11 000 $), payable à l’intervenant Normand Duhamel. Ce dernier détient certains droits sur lesdits terrains en vertu d’un contrat intervenu entre lui-même et Normand Marois en date du 4 juillet 1983, pour location des terrains, et ce, pour une période de cinq ans. Normand Duhamel déclare céder tous les droits, titres et intérêts qu’il peut avoir en regard desdits immeubles à l’acheteur pour la somme ci-dessus mentionnée.

2.5.3 Émission d’actions Dans le but d’acquérir la somme nécessaire à l’achat du terrain sur la montagne, les administrateurs de la compagnie 132625 Canada inc. entreprennent une vente d’actions catégorie A à cent dollars (100 $) l’unité auprès des riverains du lac Montjoie, ainsi qu’auprès des personnes concernées par ledit terrain, au lac Brompton et au Petit lac Brompton. Plusieurs personnes se portent alors acquéreurs de dix, cinq ou trois actions. Selon le règlement de la compagnie, le total des actionnaires ne peut dépasser le nombre de quarante-neuf (49). Quelques personnes se regroupent sous un même nom et apportent ainsi leur contribution à la sauvegarde de la tranquillité du lac Montjoie. Trois cent quarante-cinq (345) actions sont vendues, totalisant la somme de trente-quatre mille cinq cent dollars (34 500 $). Les actionnaires, quatre au début, passent officiellement au nombre de 48, dont la liste est reproduite en annexe IV.

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2.5.4 Formation d’un conseil d’administration Lors d’une assemblée générale des actionnaires, il est résolu que la compagnie soit administrée par un conseil d’administration composé d’un minimum d’un administrateur et d’un maximum de quinze administrateurs. Le lecteur trouvera en annexe IV les personnes membres du conseil d’administration et du comité exécutif de la compagnie. Monsieur René Rodrigue est nommé expert-comptable de la compagnie et le restera jusqu’à la fermeture de la compagnie.

2.5.5 Achat officiel du terrain Le 1er septembre 1984, la compagnie 132625 Canada inc. achète officiellement de Normand Marois le terrain au sommet du mont Girard pour un montant de dix-sept mille dollars (17 000 $). Notons que ce terrain est lié à une servitude de passage, laquelle est transmise au nouveau propriétaire des lieux. L’acte notarié numéro 7734 est signé au lac Montjoie en présence de Me François Deslandes, notaire. Une cession de droit et quittance est également signée entre la compagnie 132625 Canada inc. et l’intervenant Normand Duhamel. La somme de onze mille dollars (11 000 $) est versée à Normand Duhamel. Les représentants de la compagnie pour ces transactions sont Claude Boucher et Denis P. Croteau. Le surplus de la somme amassée lors de la vente d’actions est investi afin de faire face aux taxes et assurances sur le terrain pour les années à venir. Mentionnons ici que la compagnie 132625 Canada inc. a existé de 1984 à 2005. Au cours de ces années, il y a eu plusieurs transferts d’actions, dus en grande partie à des départs de résidants ou à des décès. Les transferts d’actions se sont opérés en bonne et due forme selon le règlement de la compagnie.

2.5.6 Difficultés financières La compagnie a été en mesure de rencontrer ses obligations pendant huit ans sans faire appel aux actionnaires. Les taux d’intérêts sur les placements ayant beaucoup diminué au cours de ces dernières années, le fonds de roulement de la compagnie, en 1992, n’est pas très reluisant, et la compagnie doit prendre des mesures pour continuer à rencontrer ses obligations.

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Lors d’une assemblée générale des actionnaires, tenue le 21 janvier 1993, trois hypothèses sont discutées : • Vendre le terrain à un particulier ou à un groupe d’actionnaires actuels. • Vendre le terrain à la municipalité pour un dollar (1 $). • Garder le terrain et accepter de verser une cotisation d’équilibre budgétaire. Les actionnaires sont informés des démarches du conseil d’administration pour inclure certaines restrictions pour la protection de l’environnement dans un éventuel contrat de vente. L’expérience, toutefois, a révélé qu’il est difficile de faire respecter la pérennité de telles restrictions. Les actionnaires, guidés par le désir de préserver l’environnement et de conserver la tranquillité au lac Montjoie, optent pour garder le terrain et acceptent de verser une cotisation d’équilibre budgétaire.

2.5.7 Nouveau conseil d’administration L’assemblée élit de nouveaux administrateurs prêts à rechercher une solution à long terme à l’équilibre budgétaire de la compagnie. Le lecteur trouvera en annexe IV la composition de ce nouveau conseil d’administration ainsi que les fonctions attribuées à ses membres.

2.5.8 Recherche de financement à long terme Le nouveau conseil d’administration se penche sur le problème de financement de la compagnie et, en date du 5 février 1993, le président du conseil d’administration envoie une lettre à tous les actionnaires, leur présentant les deux propositions suivantes : • Émission d’actions catégorie A à cent dollars (100 $) l’action • Cession d’actions à la compagnie ou vente d’actions aux autres actionnaires. La lettre mentionne que l’émission d’actions a pour but de grossir le capital, augmentant ainsi les revenus d’intérêts. Il est important que la compagnie arrive à défrayer ses dépenses avec les revenus d’intérêts. L’autofinancement et, par conséquent, la survie de la compagnie, sont possibles en autant que les actionnaires acceptent d’investir. On demande à chaque actionnaire d’investir à nouveau sous forme d’actions. La majorité des actionnaires se montrent en faveur d’une nouvelle émission d’actions.

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2.5.9 Émission d’actions série 2 La compagnie lance l’émission d’actions série 2, à cent dollars (100 $) l’unité. Trente-six (36) actionnaires se portent acquéreurs d’une (1) action. La somme obtenue lors de la vente d’actions est placée et permet à la compagnie de faire face à ses obligations pendant quelques années. Mentionnons que, au cours de l’année qui suit, toujours dans le but d’envisager un autofinancement à long terme de la compagnie, les administrateurs examinent un projet d’aménagement du territoire avec demande de subvention au ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. Ce projet reste toutefois à l’état d’ébauche.

2.5.10 Nouvelles difficultés financières En 2000, les finances de la compagnie sont encore en péril. Lors de l’assemblée générale annuelle tenue le 10 juin 2000, le président, Claude Boucher, fait un bref rappel historique, puis soumet à l’assemblée la position du conseil d’administration, c’est-à-dire la vente éventuelle du terrain ou la vente de nouvelles actions aux actionnaires. C’est alors qu’un projet émerge de l’assemblée.

2.5.11 Un projet d’antenne sur la montagne Michel Dionne a été contacté par la compagnie Rogers Communications inc. (Cantel), laquelle serait intéressée à implanter une antenne sur la partie la plus haute du terrain de la montagne. La surface de terrain requise est de 400 sur 400 pieds avec un droit de passage pour aller au sommet, car l’accès devrait pouvoir se faire en tout temps. Cette compagnie signerait un bail de dix ans. Le prix de location offert varierait entre trois et quatre mille dollars par année. Elle pourrait aussi être acheteuse. Plusieurs actionnaires se montrent intéressés par cette nouvelle option. L’assemblée adopte alors les deux propositions suivantes : • Mandater le conseil d’administration de s’informer des impacts de l’implantation d’une antenne sur la montagne et d’enclencher des pourparlers avec une entreprise de télécommunication en vue d’une location à long terme du terrain ou d’une partie du terrain et de conclure une transaction, s’il y a lieu. • Si une telle entente ne peut être conclue, mandater le conseil

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d’administration d’offrir d’autres actions aux actionnaires actuels à compter de février 2001.

2.5.12 Élection de nouveaux administrateurs Les personnes intéressées à développer le projet d’une antenne sur la montagne sont proposées pour devenir les nouveaux administrateurs de la compagnie. On procède à l’élection des administrateurs. La composition du conseil d’administration intéressé à travailler le projet d’une antenne sur la montagne est présentée en annexe IV. Le conseil d’administration fait plusieurs démarches en vue de l’implantation d’une antenne sur le mont Girard. Finalement, la compagnie Rogers/Cantel se désintéresse du projet pour diverses raisons, entre autres parce que le zonage « villégiature » complique l’autorisation. Les membres du conseil d’administration décident donc de ne pas aller de l’avant avec une autre compagnie pour l’installation d’une tour de communication, compte tenu des ravages qu’une telle installation causerait au terrain.

2.5.13 Émission d’actions série 3 Comme la compagnie de la montagne ne peut couvrir les dépenses de la prochaine année, il est décidé de passer à la deuxième proposition et, par conséquent, de faire une nouvelle émission d’actions à (100 $) l’unité. Chaque actionnaire peut se procurer de une à cinq actions. Les actionnaires sont informés par lettre et doivent faire parvenir leur chèque avant le 15 juillet 2001. Il est mentionné dans la lettre que « Si, par cette émission d’actions, nous n’obtenons pas les fonds nécessaires pour assumer les obligations de la compagnie pour les prochaines années, nous serons dans l’obligation de vendre rapidement le terrain et possiblement à des conditions désavantageuses. » La vente de trente-six (36) actions, série 3, rapporte suffisamment pour permettre à la compagnie de rencontrer ses obligations des années 2002 et 2003.

2.5.14 Démarches en vue de vendre le terrain Comme il faut repenser constamment le financement des dépenses de la compagnie et que les sommes amassées lors de vente d’actions ne permettent pas l’autofinancement de la compagnie à long terme, le conseil d’administration se questionne toujours sur la pertinence de vendre le terrain.

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Monsieur Claude Boucher fait des démarches pour vendre le terrain à la compagnie BODCO inc., mais avant même que le conseil ait pu débattre de la vente, la compagnie s’est retirée. Le conseil d’administration contacte plusieurs agents immobiliers afin d’avoir un aperçu de la valeur du terrain. L’agent de RE/MAX mentionne que le terrain de la compagnie pourrait valoir trois mille dollars (3000 $) l’acre, compte tenu du prix des terrains environnants. Il favorise toutefois l’évaluation du terrain par un professionnel. L’agent de Royal Lepage pense que le terrain pourrait valoir cent cinquante mille dollars (150 000 $). Il évalue que les dépenses pour construire un chemin selon les normes municipales ainsi que pour installer l’électricité pourraient s’élever à cent mille dollars (100 000 $). Il mentionne que sa commission est de 10 %. L’agent de Sutton mentionne que, selon son expérience, la valeur du terrain serait à peu près équivalente à l’évaluation municipale, laquelle est de soixante mille cent quatre-vingts dollars (60 180 $). Qui croire ?

2.5.15 Décision de vendre le terrain En date du 29 novembre 2001, le président fait parvenir une lettre aux actionnaires les informant que le conseil d’administration s’est penché sur l’avenir de la compagnie et a décidé d’examiner les avenues permettant de disposer du terrain. Dans un premier temps, il invite les actionnaires à considérer l’achat du terrain de la compagnie, soit individuellement ou regroupés. Dans un deuxième temps, il entend approcher l’APLM afin de connaître son intérêt pour le terrain. Enfin, il fera évaluer le terrain par un évaluateur professionnel. Aucun actionnaire ne manifeste son désaccord ni ne montre de l’intérêt pour acheter, seul ou en petit groupe, le terrain de la compagnie. L’évaluation du terrain est effectuée par le Groupe Morin Roy, évaluateurs professionnels. Le montant de l’évaluation professionnelle s’élève à cent six mille dollars (106 000 $). L’APLM est approchée. Il s’avère que l’organisme n’est pas en mesure de poser un geste concret pour l’acquisition du terrain mais s’inquiète pour son avenir et souhaite que les actionnaires respectent les objectifs premiers de l’acquisition du terrain, soit la protection de l’environnement et la quiétude des résidants. L’APLM se dit en mesure de recruter de nouveaux actionnaires pour la compagnie parmi les nouveaux arrivants au lac Montjoie et d’intéresser ces derniers à l’administration de la compagnie. Ceci impliquerait que certains actionnaires vendent leurs actions aux intéressés. Certaines personnes ont déjà informé la compagnie de leur ouverture à vendre leurs actions.

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Lors d’une réunion du conseil d’administration en date du 26 mars 2002, les administrateurs prennent en considération les possibilités d’entraide de l’APLM. Ils décident de ne pas aller de l’avant avec la vente d’actions mais de donner plutôt la priorité à la vente du terrain. Le conseil d’administration vote la proposition de mandater un agent immobilier pour mettre en vente le terrain de la compagnie, vente conditionnelle à l’acceptation par l’assemblée générale. Un mandat pour la vente du terrain pour un montant de cent trenteneuf mille dollars (139 000 $) est donné à Albert Brandt de la compagnie RE/MAX pour une période de douze mois et renouvelé pour deux mois. Quelques personnes manifestent un certain intérêt pour le terrain, mais chaque fois, la compagnie doit faire face à l’objection majeure de ne pas pouvoir montrer les bornes du terrain, difficilement retrouvables. Avant la fin de son mandat, Albert Brandt apporte une offre d’achat en fonction de l’évaluation municipale. Une contre-offre est acheminée mais elle est refusée. L’acheteur réitère sa position première. Des délais font en sorte que l’offre devient nulle. Il est à noter que l’offre et le mandat du courtier sont assujettis à l’approbation de l’assemblée générale. Le mandat de l’agent terminé, le conseil d’administration décide de ne pas le renouveler et d’envisager d’autres solutions.

2.5.16 Offre d’achat Le 6 octobre 2003, le président reçoit une offre d’achat de la famille Larose. Il convoque une assemblée spéciale des actionnaires pour le 15 novembre 2003, incluant des détails précis sur les propositions à être discutées, c’est-à-dire : • Statu quo impliquant une nouvelle émission d’actions. • Vente du terrain : acceptation de l’offre reçue de la famille Larose. • Refus de l’offre reçue et remise en vente pour obtenir une offre supérieure. • Refus de l’offre et don du terrain à la Société de protection foncière du lac Montjoie. La lettre de convocation est très détaillée, et les actionnaires sont en mesure de se faire une opinion avant la rencontre. On leur demande de signer une procuration s’ils ne peuvent être présents. L’assemblée a lieu comme prévu. Les actionnaires sont en grand nombre. Beaucoup de procurations sont parvenues au conseil d’administration. L’heure est à la décision. Le président explique les différentes propositions et répond aux questions.

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Denis Croteau demande s’il est possible d’inclure, dans l’éventuel contrat de vente à la famille Larose, le droit de premier refus de la Société de protection foncière du lac Montjoie. Les membres présents de la famille Larose acceptent la proposition. Les actionnaires sont invités à voter. La règle est un vote pour chaque action. Le résultat du vote est le suivant : deux cent soixante-seize (276) votes en faveur de la vente à la famille Larose ; vingt-sept (27) votes en faveur d’un don à La Société de protection foncière du lac Montjoie ; et six (6) votes en faveur de conserver le terrain. Le vote de la majorité l’emporte. La compagnie décide donc de vendre le terrain de la montagne à la famille Larose pour le montant de l’offre proposée, ce montant étant sensiblement le même que celui de l’évaluation municipale en cours. La famille Larose a fait son offre en poursuivant l’objectif d’une protection adéquate de la nature et de l’environnement, tout en permettant aux riverains et gens avoisinants de profiter paisiblement des lieux. Leur geste est très apprécié des actionnaires. Après les frais inhérents à la vente et à la dissolution de la compagnie, l’offre de la famille Larose permet aux actionnaires de récupérer environ 1,4 % des sommes totales investies.

2.5.17 Vente officielle du terrain La vente du terrain, connu comme étant le lot numéro 2,574,164 Cadastre du Québec, se concrétise à Sherbrooke, le 26 janvier 2004, devant Me Julie Comtois. Le droit de premier refus de la Société de protection foncière du lac Montjoie est inclus dans le contrat.

2.5.18 Dissolution de la compagnie En date du 27 septembre 2005, une résolution spéciale est adoptée pour la dissolution de la compagnie 132625 Canada inc. Monsieur René Rodrigue, comptable de la compagnie, se charge des travaux en vue de la dissolution de la compagnie. Par la suite, le dossier de dissolution de la compagnie est confié à Me Guylaine Drouin, notaire. La compagnie est effectivement dissoute le 28 septembre 2005. L’objectif de protection de l’environnement a été atteint.

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2.6

La pêche et l’ensemencement Selon nos sources, l’histoire de la pêche au lac Montjoie remonte à fort longtemps. Malheureusement, la description des activités de pêche de subsistance pratiquées au lac et ailleurs en Estrie par les tribus indiennes comme les Abénakis dépasse les objectifs visés par ce récit. Nous tenterons plutôt de documenter et de raconter la belle histoire de l’ensemencement et de la pêche pratiquée au lac Montjoie au cours des quarante dernières années, soit de 1965 à aujourd’hui. Selon monsieur Carol Maheux, les espèces indigènes de poissons présentes dans les eaux du lac Montjoie au cours de ces années étaient la truite grise (touladi), l’achigan à petite bouche, la perchaude, la carpe, la barbotte, le corégone et quelques « ouitouches ». Les dernières informations fournies par le ministère de l’Environnement et de la Faune (MEF) concernant les espèces retrouvées au lac Montjoie lors d’inventaire ichtyologique remontent à 1993. On y a identifié plusieurs espèces : l’achigan à petite bouche, le corégone, le crapet-soleil, le dard arc-en-ciel, le doré, l’éperlan arc-en-ciel, le méné, le meunier noir, la perchaude, le touladi, la truite arc-en-ciel et la truite mouchetée.

Cette section a été préparée par monsieur Jacques Préfontaine avec la collaboration de monsieur Carol Maheux

2.6.1 Les premières années À leur arrivée au lac Montjoie, vers la fin des années soixante, monsieur Carol Maheux et sa famille ont élu domicile au bord de l’eau dans une maison où ils habitent encore aujourd’hui. Il était un fervent de la pêche. Lorsqu’il en avait le loisir, il aimait bien mettre son canot à l’eau et pêcher à la mouche tout en pagayant doucement. On raconte même qu’il pratiquait déjà avec grand soin la remise à l’eau des achigans et des truites qu’il capturait avec le doigté d’un véritable Nemrod. L’abbé Michel Nault et d’autres pêcheurs demeurant à l’autre bout du lac, au domaine diocésain des prêtres, aimaient eux aussi pratiquer la pêche sportive. Rien de tel, nous dit-on, pour se reposer et communier en quelque sorte avec la nature. Parmi ces prêtres, il y avait donc plusieurs bons pêcheurs comme les abbés Walter Alexander, Benoît Houde, Roger Pelletier, Fernand Rouillard et Jean-Paul Sainte-Marie. Selon nos sources, ces membres du clergé diocésain auraient procédé à l’ensemencement de dorés au lac Montjoie. Le premier ensemencement fut effectué dans les années 1950 par les prêtres du Philosophat Saint-Charles. Il s’agissait de dorés en provenance du lac Champlain. Sans aucun doute, la pêche a été excellente, car il ne reste plus aucune trace de la présence de ces fameux dorés. Selon l’abbé Jean-Paul Sainte-Marie, à deux reprises, l’abbé Gauthier aurait pris des achigans du Chain Pound (aux Trois lacs) pour les ensemencer dans le lac Montjoie.

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Photo : Archives du Séminaire de Sherbrooke

2.6.2 Pêche et ensemencement L’historique de la pêche sportive et celui de l’ensemencement ont toujours été étroitement reliés au lac Montjoie. Selon monsieur Carol Maheux, l’initiative menant à la création du Fonds d’ensemencement du lac Montjoie remonte au début de l’automne 1974. À cette époque, cinq pêcheurs sportifs, amoureux de ce plan d’eau, décidaient d’investir chacun 100 $ pour favoriser la pêche sportive et y faire un premier ensemencement. Ce sont respectivement messieurs Guy Foisy, Claude Felteau, Jean-Paul Daigle, Cyriac Beauchesne (un fermier dont la ferme est adjacente au lac Montjoie) et Carol Maheux. Le Fonds d’ensemencement du lac Montjoie découle donc d’un geste solidaire et spontané de quatre riverains et d’un résidant du Rang 11 qui ont permis, en 1974, un ensemencement initial de quatre mille (4000) truites.

2.6.3 Fonds d’ensemencement La nouvelle s’est vite propagée autour du lac et, en 1976, avec l’appui de l’APLM, le Fonds d’ensemencement du lac Montjoie était institué et administré par un comité présidé par monsieur Carol Maheux. Avec la participation des riverains et l’appui de l’APLM, ce Fonds a poursuivi de façon presque ininterrompue ses activités annuelles d’ensemencement depuis 1974. L’APLM a toujours su appuyer les activités du Fonds d’ensemencement. La première subvention accordée en 1976 se chiffrait à 130 $. Cette annéelà, l’ensemencement avait coûté la somme totale de 530 $. Dix ans plus tard, soit en novembre 1986, monsieur Normand Thérien, alors président de l’APLM, a rédigé le poème qui suit pour encourager les membres de l’association à participer financièrement à l’ensemencement annuel du lac.

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Petit poisson deviendra grand Dans le lac Montjoie avec les ans Si de volonté et geste généreux Les riverains décident pour le mieux.

Quelques espèces de poissons présentes dans le lac Montjoie Achigan à petite bouche Micropterus dolomieu Truite brune Salmo Trutta Barbotte brune Ameiurus nebulosus Source: Ressources naturelles et Faune du Québec

Ensemencer c’est déjà recueillir Les fruits vivants d’une moisson à venir Y contribuer, c’est un peu s’enorgueillir De participer à l’effort commun d’un devenir. Les membres de l’APLM ont sans doute été touchés par le poème du président Thérien, car, lors de l’assemblée générale, l’association accorda une subvention à l’ensemencement de l’ordre de 675 $ par année. Par la suite, cette subvention fut portée à 600 $ par année jusqu’à ce jour. Selon la politique adoptée par l’APLM et grâce à sa subvention annuelle, bonifiée des dons volontaires de ses membres, les activités d’ensemencement ont pu être poursuivies de 1986 à aujourd’hui à raison de 1500 à 2000 truites par année. Le budget annuel du fonds d’ensemencement varie d’environ 1500 $ à 2000 $ par année depuis cette époque. Le lecteur trouvera en annexe II le détail de ces activités d’ensemencement. Un des grands jours de l’ensemencement Monsieur Carol Maheux signale que plusieurs riverains et amateurs de pêche ont suggéré, au cours des années, d’explorer la possibilité d’ensemencer d’autres espèces que la truite grise. Selon les renseignements obtenus, ces autres possibilités sont à notre avis reliées au taux de survie d’autres espèces au lac. Les ensemencements de truites grises (touladis) furent donc favorisés jusqu’en 1989. Par la suite, nous avons connu des problèmes d’approvisionnement. Les piscicultures étaient éloignées, et le transport comportait des risques pour la survie des truites. De plus, nos pêcheurs sportifs ont connu peu de succès avec la truite grise. En 1989, après délibération, le comité du Fonds d’ensemencement a opté pour l’ensemencement de truites mouchetées. Cette espèce plus commune s’avérait plus facile à capturer par nos pêcheurs sportifs, qui, en retour, pratiquaient plus aisément la remise à l’eau de leur prise. Cette espèce fut très appréciée à l’époque, et la pêche familiale a connu un regain de vie par la suite.

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Photo : Richard Milot

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Courbes Bathymétriques du lac Montjoie

Plan tracé à partir d’un agrandissement de cartes topographiques à l’échelle du 6000e et portant les numéros 31 MB. Levée bathymétriques : mai 1974. Les courbes bathymétriques sont rattachées au niveau de l’eau à l’élévation arbitraire de 30.5m

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2.6.4 Tournoi annuel Cette brève histoire de l’ensemencement et de la pêche au lac Montjoie serait incomplète sans parler du tournoi annuel de pêche familiale de l’APLM qui a lieu de façon ininterrompue depuis 33 ans, soit depuis 1973. Plusieurs comités organisateurs se sont succédé. Certains membres ont été très impliqués dont messieurs Carol Maheux, Yves Beaulieu, JeanPaul Daigle, Alfred Laberge, André Robichaud, Grégoire Lapointe et, plus récemment, Jacques Préfontaine, Douglas Murphy, Maurice Caron et Marc Pouliot. Rappelons aussi que, pendant plusieurs années, monsieur Jean-Paul Daigle, représentant pour Breck Mepps, a fourni plusieurs accessoires de pêche pour récompenser les gagnants aux différents tournois. Il y a presque vingt ans aujourd’hui, monsieur Normand Thérien, alors président de l’APLM, écrivait « […] fruits vivants d’une moisson à venir […] » en parlant des activités du Fonds d’ensemencement. Aujourd’hui, il est possible de constater avec lui l’abondance de cette récolte en examinant le tableau d’honneur du tournoi annuel de pêche familiale de l’APLM au lac Montjoie. C’est sans aucun doute en pensant aux riverains du lac et à leurs jeunes enfants que monsieur Carol Maheux décerna pour la première fois en 1973 le trophée portant son nom et attribué chaque année à « la plus grosse prise d’un riverain du lac âgé de moins de 14 ans ». En consultant le tableau d’honneur du trophée Maheux en annexe III, certains lecteurs pourront revivre trente-trois ans d’activités d’ensemencement et de pêche qui se sont déroulées au lac Montjoie.

2.6.5 Perspectives d’avenir Le 17 mai 1997, monsieur Carol Maheux a écrit un texte portant sur les perspectives d’avenir du Fonds d’ensemencement. Il y notait que le

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Fonds allait fêter son 25e anniversaire de fondation en 1999. C’est alors qu’il entreprit, au printemps 1997, la formation de son successeur, monsieur Jacques Préfontaine, qui lui succéda en 1998. En quittant son poste, le président fondateur du Fonds d’ensemencement, monsieur Maheux légua un rapport d’étape dont voici un bref extrait : « Pendant toutes ces années, ce fut un plaisir de travailler pour cette cause et j’ai apprécié tous les membres qui se sont succédé et qui ont travaillé avec moi. Je remercie l’APLM, ses conseils d’administration et tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de tous ces ensemencements. Je souhaite à l’APLM et à mon successeur tout le succès possible afin que ces ensemencements qui rehaussent notre patrimoine local se continuent. »

2.7

Barrage, niveau de l’eau et prise d’eau

Cette section a été préparée par monsieur Lucien St-Pierre

Le lac Montjoie, depuis sa naissance, lors de la fonte de la dernière période glacière, a des caractéristiques particulières. On va même jusqu’à dire que sa géologie fait partie d’un microsystème différent des autres lacs de la région. Le pH de son eau est un peu alcalin (7,3), ce qui lui procure une très bonne immunité contre les pluies acides. Il n’appartient pas au même sousbassin versant que celui des autres lacs de la région, les lacs Brompton, Fraser, Stukely, Bowker, etc., qui se jettent dans la rivière aux Saumons. Le lac Montjoie, quant à lui, se déverse dans le ruisseau de la Clef (Key Brook) en direction de la rivière Saint-François, en amont des autres lacs. Le lac Montjoie comporte une autre caractéristique, celle d’être un lac de tête : il n’a aucune rivière comme affluent. Aussi, la régulation de son niveau d’eau est assurée par le lac Chevreuil et le lac Molasse selon les crues ou les périodes de sécheresse. On dit aussi du lac Montjoie que c’est un lac de sources. De plus, il possède un tout petit bassin versant comparé à la moyenne des lacs de sa catégorie. La conséquence de ces particularités entraîne une faible variation du niveau de l’eau, en comparaison de la moyenne de variation des autres lacs de la région. Une dernière caractéristique à mentionner qui le différencie des autres lacs est que le temps de renouvellement de sa masse d’eau est très long : 618 jours (1,69 année) comparativement à une plage de 30 à 120 jours pour d’autres lacs.

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2.7.1 Le barrage du lac Montjoie Le barrage du lac Montjoie est répertorié dans le registre des barrages tenu à jour par le Centre d’expertise hydrique du Québec sous le numéro 2593. Il est localisé à la décharge naturelle située à l’extrémité nord du lac. Il est enclavé entre les propriétés portant les numéros civiques 600 et 610 de la rue du Mont-Girard avec servitude d’entretien et d’accès par le 600, rue du Mont-Girard. À la base du barrage, prend naissance le ruisseau de la Clef. Comme les plans d’eau et les cours d’eau ne sont pas « cadastrables », le barrage du lac Montjoie n’a pas de numéro de lot. Il est aussi exempt des taxes locales. Il n’y a qu’une redevance annuelle suivant sa catégorie auprès du ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs. L’APLM a acquis le barrage en mai 2002. La vocation du barrage a changé au cours de son histoire pour répondre à différents besoins selon les époques. Si aujourd’hui son but est de régulariser la stabilité du niveau du lac, il a servi dans le passé à faciliter le transport du bois et du minerai ou encore à entreposer une réserve d’eau. Nous présentons ici les différentes étapes du barrage au cours de son histoire : 1889 On rapporte alors l’existence d’un barrage (chaussée) à la décharge du lac Webster, portant aujourd’hui le nom de Montjoie. Le barrage appartient alors à Alphonse Campagnat qui acquitte des droits d’inondation sur des terrains appartenant à Isidore et Alfred Gendron. Le texte notarié fait état d’une « […] augmentation d’une hauteur de 3 pieds et demi au-delà de la surface du niveau ordinaire de l’eau dans ledit lac Webster […] au moyen de la chaussée faite à la décharge du lac Webster. » 1917 La Southern Canada Power obtient, le 17 octobre 1917, des droits à perpétuité sur le barrage et ses améliorations et le droit d’inonder certaines îles connues sous les numéros 652 et 653 (les îles Larocque et Olivier). 1920 Le Séminaire Saint-Charles-Borromée de Sherbrooke conclut une entente sur le niveau maximum de l’eau avec le gouvernement le 28 janvier 1920. Ce niveau maximum est indiqué par un poteau métallique (pipe) sur l’îlot Marcotte.

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1927 La Southern Canada Power, qui avait déjà obtenu les droits d’eau depuis 1917, achète le barrage de la Fletcher Lumber Company le 24 octobre 1927. 1932 Un recensement effectué en 1932 par Hydro-Québec rapporte l’existence d’un barrage en bois à la décharge du lac Montjoie. On confirme qu’il appartient à la Southern Canada Power Co. Ltd. 1948 Le Séminaire Saint-Charles-Borromée de Sherbrooke a fait l’acquisition des deux terrains adjacents à la décharge du lac Webster en 1948. On mentionne clairement que la Southern garde la digue, ses approches (wing dams) et son contrôle, le tout acquis de Fletcher en 1927. 1954 La Southern, le 9 juin 1954, vend la digue et ses approches (dam site and wings) à l’Université de Sherbrooke, nouveau nom légal du Séminaire Saint-Charles qui, par une loi de l’Assemblée législative (23 février 1954), avait fait transférer tous les biens du Séminaire à l’Université de Sherbrooke. On indique que l’acheteur ne pourra utiliser la digue que pour contrôler le niveau de l’eau. 1960 Dans le contrat du 3 janvier 1960, l’Université de Sherbrooke remet au Séminaire de Sherbrooke tous les biens qui lui avaient été transférés précédemment par ce dernier. Tous les lots sont remis, sauf que la digue (non « cadastrable ») est oubliée. De plus, les terrains du lac Montjoie sont maintenant la propriété du Philosophat Saint-Charles (27 juin 1960). Au cours de cette année-là, le barrage est reconstruit en béton, dans sa structure actuelle. Les plans ont été réalisés par l’abbé Arthur Veilleux, ingénieur. 1980 Un groupe de résidants du lac Montjoie ajoute au barrage deux vannes circulaires de 15 cm (6 po) pour remplacer les planches en bois ou grillages coulissant dans les évacuateurs de crues. De plus, des tiges de métal furent ajoutées sur la crête du barrage pour servir de support de retenue. 1998 La digue est remise légalement (par contrat notarié) et devient propriété du Philosophat Saint-Charles (3 avril 1998). On y rappelle les contrats précédents et on mentionne les restrictions concernant la génération de l’électricité, le contrôle du niveau de l’eau et la hauteur maximale de ce niveau.

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2001 L’APLM présente au Philosophat Saint-Charles un plan de gestion (septembre 2001) du contrôle du niveau d’eau du lac Montjoie, lequel plan est accepté. 2002 Le Philosophat Saint-Charles vend le barrage à l’APLM pour la somme de 1 $. Le Philosophat veut garder le caractère privé original de la fondation de Montjoie en cédant le droit de propriété du barrage à l’APLM. Les autres prétendants étaient la municipalité de Bromptonville, la ville de Sherbrooke qui était en processus de fusion, l’Université de Sherbrooke et Saint-Denis-de-Brompton. Suite à l’assemblée générale de 2001 et à l’assemblée générale spéciale tenue au début de l’année 2002, l’APLM devient propriétaire du barrage le 17 mai 2002. 2005 Presque tous les résidants du lac, au nombre de 105 (quatre refus seulement), ont contribué à défrayer les futurs coûts de réfection du barrage vers 2008.

2.7.2 Le niveau d’eau On ne peut parler d’un barrage sans parler du niveau d’eau. Comme il a déjà été mentionné, le lac Montjoie est un lac de tête et n’a donc pas d’affluents importants autres que les ruisseaux du lac Chevreuil et du lac Molasse. Ces derniers, étant peu profonds et marécageux, assurent une bonne régulation contre l’augmentation subite du niveau d’eau en entreposant un important volume d’eau (comme une éponge) et en libérant cette eau graduellement en période de sécheresse. Comme son bassin versant est estimé à quelque 8 kilomètres carrés, ce n’est pas surprenant que le temps de renouvellement de sa masse d’eau soit très long, environ 618 jours. photo: Lucien St-Pierre

Pendant la période estivale, lors d’une journée chaude et ensoleillée, le niveau du lac peut baisser par évaporation jusqu’à 25 millimètres par jour. La variation annuelle du niveau du lac est de l’ordre de 500 milli-

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mètres entre ses niveaux minimum et maximum, ce qui le classe dans la catégorie des lacs de niveau très stable, comparativement à beaucoup d’autres lacs du Québec où les variations de niveau sont beaucoup plus fortes. D’où le qualificatif de lac de sources attribué au lac Montjoie, qui explique la variation minimale du niveau de l’eau. Le plan de gestion du contrôle du niveau du lac Montjoie,déposé en 2001 au Philosophat SaintCharles, a été intégré à l’acte de vente notarié du Philosophat.

2.7.3 La prise d’eau La qualité de l’eau du lac Montjoie ayant été remarquée au début du siècle par sa limpidité, la municipalité de Bromptonville, sise sur la rivière Saint-François en aval de la ville de Sherbrooke, décidait, dans les années 1920, de puiser son eau au lac Webster. Après avoir obtenu une servitude de 99 ans auprès du ministère de Richesses naturelles du temps, Bromptonville commença à puiser son eau domestique au lac Montjoie dès 1927, année de l’inauguration de ses installations comprenant le tuyau d’amenée et le réservoir où est située l’usine de filtration. L’eau du lac descend par gravité au réservoir localisé 11,5 kilomètres plus loin et 58,5 mètres plus bas en élévation. Ce réservoir est localisé près de la sortie 58 de l’Autoroute 55. Lors de son installation, en 1927, la crépine se trouvait assise directement au fond du lac et près de la rive, à faible profondeur. En 1970, elle a été refaite et éloignée à 366 mètres de la rive mais toujours assise au fond du lac à environ 6,1 mètres de profondeur. En 1992, elle a été relevée de 1,5 mètres du fond du lac afin d’éviter de capter trop de sédiments. Construite en acier inoxydable, elle a quatre côtés d’environ 1 mètre (914 millimètres) et une hauteur d’environ 1,1 mètre, offrant un total de 3288 trous de 6 millimètres. La conduite reliant le lac Montjoie et le réservoir comprennent plusieurs sections de tuyaux dont les diamètres varient entre 200 et 350 millimètres. Les droits de captage sont de 1 million de gallons américains par jour (3785 mètres cubes par jour). Les débits mentionnés incluent la consommation de Saint-Élie-d’Orford qui partage la même prise d’eau et la même conduite d’amenée que Bromptonville. Ce raccordement est situé à proximité du poste de surpression Laliberté. L’alimentation est donc gravitaire entre le lac Montjoie et le poste de surpression Laliberté. Ce poste alimente le réservoir Laliberté qui, à son tour, alimente le village de Saint-Élie et les résidences de la route 220 jusqu’au chemin Gendron. La mise en service de ces ouvrages

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date de 1972. La consommation de ce secteur est relativement stable et se situe à environ 650 mètres cubes par jour. La moyenne de débit quotidien de la prise d’eau (Bromptonville et Saint-Élie-d’Orford) de 1985 à 2002 s’élève à 3206 mètres cubes par jour avec une pointe en 1995. Depuis la fusion des municipalités, en 2002, la ville de Sherbrooke étudie la possibilité de raccorder le réseau du secteur Bromptonville à son propre réseau. Elle entend abandonner la prise d’eau du lac Montjoie. Si le puisage de l’eau dans le lac Montjoie en a effrayé plusieurs au cours des années, il a servi plusieurs causes en justifiant plusieurs projets pour la protection et la préservation du lac Montjoie, dont le réseau d’égout.

Conclusion Ces trois dossiers, le barrage, le niveau de l’eau et la prise d’eau, ont été, on le comprendra, des dossiers majeurs au lac Montjoie. Ils sont encore d’actualité, car des travaux de réfection du barrage auront lieu dans un proche avenir. Une étude sur le niveau de l’eau du lac sera commandée à une firme d’ingénieurs à l’été 2006, et la prise d’eau de Bromptonville sera très vraisemblablement fermée. Ces projets, malgré leur importance et leur difficulté, auront eu l’heur de favoriser la cohésion des résidants du lac Montjoie. En effet, la décision d’achat du barrage par l’APLM s’est faite dans un climat de discussion franche et d’ouverture suite à des exposés clairs de Lucien Saint-Pierre. Ce dernier, maître d’œuvre et responsable de la gestion du barrage depuis de nombreuses années, pouvait présenter des données statistiques éclairantes. Les membres de l’APLM ont voté à très grande majorité en faveur de l’achat du barrage par l’APLM. Les coûts de réfection de ce barrage risquaient de diviser les riverains. Comment convaincre tous les membres de payer leur quote-part, de façon à éviter qu’une partie seulement des résidants assument les frais alors que d’autres s’en seraient lavé les mains? Grâce à une volonté ferme et continue des membres du conseil d’administration de l’APLM, cet exercice, loin de diviser les résidants, les a, au contraire, rapprochés. En effet, comme il a été mentionné plus haut, 105 des 109 résidants du lac ont accepté de verser leur part pour défrayer les coûts de réfection. Il reste un problème à régler, celui du niveau de l’eau du lac. Là encore, l’APLM a obtenu de l’aide pour faire exécuter une étude technique par une firme d’ingénieurs afin de connaître les tenants et aboutissants de ce problème. Espérons que les recommandations de ce rapport aideront tous les riverains à trouver des solutions convenables.

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Troisième chapitre

Membres des bureaux de direction de l’association pour la protection du lac montjoie au fil des ans De l’an mille neuf cent soixante-neuf à l’an deux mille six 1969-1970

Président Vice-président Secrétaire Directeur Directeur Directeur

Bernard Thérien Robert Saucier Luc Lamoureux Léopold Favreau René Frenette Gérard Plamondon

1970-71

Président Vice-président Secrétaire Directeur Directeur Directeur Directeur

Léopold Favreau René Frenette J. Marcel Hamel Gerry Plamondon Rodolphe Lacasse Trefflé Michaud Bernard Thérien

1971-72

Président Secrétaire-Trésorier Directeur Directeur Directeur

Rodolphe Lacasse Laurent Dubé Léopold Favreau Bernard Thérien Marcel Gagnon

1972-73

Président Secrétaire-Trésorier Directeur Directeur Directeur

Rodolphe Lacasse Laurent Dubé Roger Chartier Marcel Gagnon Léopold Favreau

1973-74

Président Vice-président Secrétaire Trésorier Directeur Président Secrétaire

Luc Lamoureux Robert Saucier Laurent Dubé Camille Vachon Carol Maheux Luc Lamoureux Laurent Dubé

1974-75

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1974-75

Trésorier Directeur Directeur

Camille Vachon Carol Maheux Robert Saucier

1975-76

Président Secrétaire Directeur Directeur Directeur Directeur

Robert Saucier Laurent Dubé Jean-Marc Houle Aurèle Denault Jean-Yves Dupuis Jean-Paul Daigle

1976-77

Président Secrétaire Directeur Directeur Directeur

Robert Saucier Laurent Dubé Aurèle Denault Jean-Marc Houle Jean-Paul Daigle

1977-78

Président Vice-président Secrétaire Trésorière

Carol Maheux Claude Boucher Roland Gauvin Madeleine C. Lambert

1978-79

Président Vice-président Secrétaire Trésorier Directrice Directeur

Carol Maheux Jean-Marc Houle Denis P. Croteau André Bessette Denise Guillemette Fred Laberge

1979-80

Président Vice-président Secrétaire Trésorier Directrice Directeur

René Lefebvre Carol Maheux Denis P. Croteau André Bessette Denise Guillemette Fred Laberge

1980-81

Président Vice-président Secrétaire Trésorier Directeur Directeur

André Bessette Fred Laberge Diane Larose Fernand Serre René Lefebvre Robert Saucier

1981-82

Président Vice-président Secrétaire Trésorier Directeur Directrice

André Bessette Rodrigue Blais Diane Larose Fernand Serre Jean-Paul Daigle Jovette Létourneau

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1982-83

Président Vice-présidente Secrétaire Trésorier Directrice Directeur

Rodrigue Blais Marie Pelé Micheline Larouche Jean-Paul Daigle Marie Théoret Michel Lavoie

1983-84

Présidente Vice-présidente Secrétaire Trésorière Directeur Directeur Directrice Directeur

Jovette Létourneau Marie Théoret Richard Milot Micheline Larouche Guy A. Landry Douglas Murphy Marie L. Pelé Rodrigue Blais

1984-85

Présidente Vice-présidente Secrétaire Trésorier Directrice Directeur Directeur

Jovette Létourneau Marie Théoret Marie Pelé Richard Milot Micheline Larouche Douglas Murphy Guy Landry

1985-86

Président Secrétaire Trésorier Directeur Directeur Directeur Directrice

Pierre Allard Annette L. Michaud Claude Lessard Philippe Vanier Douglas Murphy Georges Langdeau Jovette Létourneau

1986-87

Président Secrétaire Trésorier Directeur Directeur Directeur

Normand Thérien Laurent G. Caron Georges Langdeau Grégoire Lapointe Georges Roger Pierre Allard

1987-88

Président Secrétaire Trésorière Directeur Directeur

Normand Thérien Laurent G. Caron Jeannine Desruisseaux Marc Châteauneuf Jean-Pierre Pelé

1988-89

Président Vice-président Secrétaire Trésorière Directeur

Laurent G. Caron Jacques Blouin Laurent G. Caron Jeannine Desruisseaux Normand Thérien

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1988-89

Directeur

Marc Châteuneuf

1989-90

Président Vice-président Secrétaire Trésorière Directeur Directeur Directeur

Laurent G. Caron Jacques Blouin Yves Beaulieu Jeannine Desruisseaux Paul Circé Marc Châteauneuf Jean-Pierre Pelé

1990-91

Président Vice-président Secrétaire Trésorière Directeur Directeur

Bernard Trottier Jacques Blouin Mariette DuBois Christine Milot Paul Circé Laurent G. Caron

1991-92

Président Vice-président Secrétaire Trésorière Directeur Directeur

Bernard Trottier Jacques Blouin Mariette DuBois Christine Milot Paul Circé Laurent G. Caron

1992-93

Président Vice-président Secrétaire Trésorière Directrice Directeur

Jacques Blouin André Cousineau Mariette DuBois Christine Milot Jean-Paul Daigle André David

1993-94

Président Vice-présidente Secrétaire Trésorière Directeur Directrice Directeur

Jacques Blouin Marie Théoret André Cousineau Micheline Larouche Douglas Murphy Marie Pelé Lucien St-Pierre

1994-95

Président Secrétaire Trésorière Directeur Directrice Directeur

Jean-Pierre Pelé Suzanne Comtois Christine Milot Lucien St-Pierre Denyse St-Pierre Louis Chartier

1994-95

Directeur Président Vice-président Secrétaire

Raynald Blanchard Jean-Pierre Pelé Lucien St-Pierre Suzanne Comtois

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1994-95

Trésorière Directeur Directeur Directeur Responsable du tennis

Christine Milot Alain Kéroack Louis Chartier Raynald Blanchard Jacques Blouin

1996-97

Président Vice-président Secrétaire Trésorière Directeur Directeur

Lucien St-Pierre Alain Kéroack Richard Thibeault Christine Milot Carol Maheux Michel Parenteau

1997-98

Président Vice-président Secrétaire Trésorier Directeur Directeur Directeur Directeur

Lucien St-Pierre Alain Kéroack Maurice Caron Michel Parenteau Jacques Blouin Carol Maheux Jacques Blouin André Robichaud

1998-99

Président Vice-président Secrétaire Trésorier Directeur Directeur Directeur

Rodrigue Blais Alain Kéroack Solange Larose Jacques Blouin Michel Parenteau Lucien St-Pierre André Robichaud

1999-2000

Président Vice-président Secrétaire Trésorier Directeur Directeur

Rodrigue Blais Alain Kéroack Solange Larose Jacques Blouin Michel Parenteau André Robichaud

2000-01

Président Vice-président Secrétaire Trésorier Directeur Directeur Directeur Directeur

Michel Parenteau Lucien St-Pierre Fernand Serre Michel Parenteau Michel Gariépy Jacques Préfontaine André Robichaud Rodrigue Blais

2001-02

Président Vice-président Secrétaire

Michel Parenteau Lucien St-Pierre Fernand Serre

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2001-02

Trésorier Directeur Directeur Directeur Directeur

Michel Parenteau Jacques Préfontaine Rodrigue Blais Michel Gariépy André Robichaud

2002-03

Président Vice-président Secrétaire Trésorier Directeur Directeur Directeur

Fernand Serre Lucien St-Pierre Michel Gariépy Michel Parenteau Douglas Murphy Jacques Préfontaine Rodrigue Larose

2003-04

Président Vice-président Secrétaire Trésorier Directeur Directeur Directeur Directeur

Fernand Serre Lucien St-Pierre Jovette Létourneau Michel Parenteau Alain Lévesque Jacques Préfontaine Rodrigue Larose Douglas Murphy

2004-05

Présidente Vice-président Secrétaire Trésorier Directeur Directeur Directeur Directeur Directeur Directeur

Jovette Létourneau Lucien St-Pierre Rodrigue Larose Roger Tardif Bruno Morin François Salvail Fernand Serre Jacques Préfontaine Douglas Murphy Michel Gariépy

2005-06

Présidente Vice-président Secrétaire Trésorier Directeur Directeur Directeur Directeur Directrice Directeur

Jovette Létourneau Bruno Morin Michel Grégoire Roger Tardif Rodrigue Larose François Salvail Jacques Préfontaine Marc Pouliot Monique Desroches Lucien St-Pierre

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Annexe 1

Personnalités qui ont participé au dossier des embarcations à moteur à essence Pour l’APLM Claude Boucher (1975 à 80) Edgar Boucher (1979) Laurent Boucher (1987) André Bessette (1980) Laurent Caron (1988-89) René Lefebvre (1979) Jovette Létourneau (1984) Carol Maheux (1975 à 1980) Marie Théoret (1984) Normand Thérien (1986-87) Jean Claude Thibault de la FAPEL Jean-Guy Thibault de FAPEL Gérald Larose, résidant et président de la CSN. Les maires des municipalités impliquées : Clément Nault, maire de Bromptonville Richard Gingras, maire de St-Élie d’Orford Wellie Larochelle, maire de St-Denis-de-Brompton Les personnalités politiques du temps : Guy Tardif, ministre des Affaires municipales du Québec (1980) Jacques Léonard, ministre des Affaires municipales du Québec (1984) Adrien Ouellet, ministre de l’Environnement du Québec (1984) Carmen Juneau, députée du comté de Johnson (1986) Robert Bourassa, Premier Ministre du Québec (1987) Thomas Macmillan, ministre de l’Environnement du Canada (1987) Clifford Lincoln, ministre de l’Environnement du Québec (1987) Benoit Bouchard, ministre des Transports du Canada (1989) Alain Tardif, député fédéral du comté Richmond-Wolfe (1986) Jean Charest, ministre d’État à la Jeunesse à Ottawa (1988) Pierre Paradis, ministre des Affaires municipales du Québec (1988) Monique Vézina, ministre d’État aux Transports (1988) André Bourbeau, (1987), ministre des Affaires municipales du Québec (1987) John Crosbie, ministre des Transports du Canada (1987).

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Annexe II L’ensemencement Années

Espèces ensemencées

Piscicultures

1974

4000 truites arc-en-ciel et mouchetées

St Denis de Brompton

1976

4000 truites arc-en-ciel

Truite Co., Athelstan Qc

1979

2000 truites grises de 8 à 10 cm.

Mont Tremblant

1982

2000 truites grises de 8 à 10 cm.

Mont Tremblant

1983

2000 truites grises de 8 à 10 cm.

Mont Tremblant

1984

2000 truites grises de 8 à 10 cm.

Ministère du Tourisme et de la Pêche

1985

2000 truites grises de 8 à 10 cm.

Ministère du Tourisme et de la Pêche

1987

2000 truites grises de 8 à 10 cm.

Val des Bois

1988

2500 truites grises de 8 à 10 cm.

Val des Bois

1989

2000 truites grises de 8 à 10 cm.

Val des Bois

1991

1000 truites mouchetées de 8 à 10 pouces

Bury juin

1992

1000 truites mouchetées de 8 à 10 cm.

Bury juin

1993

1000 truites mouchetées de 8 à 10 cm.

Bury mai

1994

1500 truites mouchetées de 8 à 10 cm.

Bury mai

1995

1500 truites mouchetées de 8 à 10 cm.

Bury juin

1996

1200 truites mouchetées de 8 à 10 cm.

Bury juin

1997

1500 truites mouchetées de 8 à 10 cm.

Bury mai

1998

1500 truites mouchetées de 8 à 10 pouces

Bury mai

1999

1500 truites mouchetées de 8 à 10 cm.

Bury mai

2000

1500 truites mouchetées de 8 à 10 cm.

Bury mai

2001

1275 truites mouchetées de 8 à 10 cm.

Bury juin

2002

375 livres de truites mouchetées de 8 à 10 cm.

Bury juin

2003

375 livres de truites mouchetées de 8 à 10 cm.

Bury juin

2004

375 livres de truites mouchetées de 8 à 10 cm.

Bury sept

2005

353 livres de truites mouchetées de 8 à 10 cm.

Bury sept

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Annexe III

Les gagnants du trophée Carol Maheux 1973 1993 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

François Desbiens Lucas Chartier Éric Maheux Michel Felteau Michel Felteau Hélène Bélanger Éliane Hamel Luc Michaud Olivier Fortin Louis-Francis Fortin Maxime Valence Mariane Croteau Denis Blais Martin Robichaud Véronique Maheux Ève-Marie Boucher Ève-Marie Boucher Ève-Marie Boucher Ève-Marie Boucher Sara-Maude Boucher Jean-Sébastien Beaulieu Lucas Chartier Geneviève Beaulieu Loïc Chartier Émile David Émile David Shane Murphy Émile David Émile David Émile David Émile David Émile David Émile David Émile David

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Annexe IV Les actionnaires

Camille Vachon, Claude Boucher, Denis P. Croteau, Guy R. Landry, Annette Michaud, Denise Guillemette, Maurice Castonguay, Douglas Murphy, Marie-Ange Matéus, Henry H. Osborn, Gérard Dionne, Andrée Felteau, Claude Paré, Georges Langdeau, Edgard Boucher, Gérald Larose, Gérald DeLafontaine, Guy Larose, Jacques Blouin, Rodrigue Larose, Claude Hamel, Normand Thérien, Gilles Joncas, Laurent Caron, Arthur Ménard. Mariette Dubois, Normand Guillemette, Jean-Pierre Pelé, Pierre Allard, Denis Berger, René Bergeron, Expertises en Consommation (C.E.) c. (Jacques Coulombe), Les Investissements Michel Dionne Ltée, Bruno St-Pierre, René Rodrigue, Rita Dubé, Jean-Guy Voyer,

Gilles Valence, Suzanne Daigle, Léopold Favreau, Annette St-Sauveur, Françoise Letendre, Richard Argall, Georges Roger, Ronald Martin, Roger Deveault, Jeanne-d’Arc Trottier, Guy Famery.

Le premier du conseil d’administration : Michel Dionne, Roger Deveault, Françoise Letendre, Claude Boucher, Guy R. Landry, Camille Vachon, Denis P. Croteau, Jacques Blouin, Rita Dubé, Claude Hamel et Douglas Murphy.

Les membres du comité exécutif : Claude Boucher, président; Françoise Letendre, vice-présidente; Guy R. Landry, secrétaire; Denis P. Croteau, trésorier; et Camille Vachon, conseiller.

Le conseil d’administration chargé de trouver une solution à long terme au déséquilibre budgétaire : Claude Boucher, président; Mariette Dubois, vice-présidente; Jovette Dufort Caron, secrétaire; Michel Dionne, trésorier; et aux postes d’administrateurs : Françoise Letendre, José Manuel Matéus, Solange Larose et Georges Langdeau.

Le conseil d’administration ayant travaillé sur le projet d’antenne : Michel Dionne, président; Jovette Dufort Caron, secrétaire; Georges Langdeau trésorier; et aux postes d’administrateurs : Roger Deveault, Denise Guillemette, Rodrigue Larose, Françoise Letendre, Ronald Martin, José Manuel Matéus et Annette Lacasse.

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Ce livre a été rendu possible grâce à la contribution de plusieurs commanditaires. Sans eux ce projet n’aurait pu se réaliser. Nous les en remercions tous grandement. Nous tenons à mentionner tout particulièrement le ministère du Développement durable, de l’environnement et des parcs pour son soutien à la cause de la protection environnementale en nous aidant financièrement dans cette aventure. La municipalité de Saint-Denis-de-Brompton, le Philosophat Saint Charles et le Groupe Crépeau – RBC Dominion valeurs mobilières inc, de même que la Caisse Desjardins des Versants-Nord de Sherbrooke (St-Élie d’Orford) ont contribué généreusement au financement de ce projet. Plusieurs autres commanditaires ont accepté de contribuer financièrement au succès de ce projet . Nous les en remercions : M. Jocelyn Anctil, président – Rona J. Anctil inc. M. Denis Berger, CA, CMA – Raymond Chabot Grant Thornton S.E.N.C.R.L. M. Éric Bouchard, propriétaire – IGA Bouchard Mme France de la Fontaine, contrôleur – de la Fontaine inc. M. Michel Dionne, président, Val Estrie M. David Fortier, vice-président – DO-MAR électrique inc. Me Sylvie Fredette, notaire – Fredette Gauvreau Danielle Gagnon, Line Poudrier et associés, pharmaciens - Famili-Prix M. Jean Grégoire, président, Serres et pépinières St-Élie inc. M. Jean Roy, É.A. – président – Le Groupe Morin Roy S.E.N.C. Mme Denise St-Pierre, propriétaire – Restaurant Le Cartier Pub St-Malo Me Marc Savoie, avocat – Delorme, LeBel, Bureau S.E.N.C. M. Aaron Wallis, architecte paysager – Paysage Lambert Mousieur Gérard-Raymond Roy nous a assisté de ses conseils professionnels tout au long de la réalisation de ce projet. Nous l’en remercions. Kuizin Studio a collaboré de ses efforts généreux et bénévoles dans la conception graphique de ce livre. Merci enfin aux auteurs qui ont contribué à la rédaction de ce livre et aux nombreux bénévoles qui ont apporté leur précieuse contribution.

Fernand Serre

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Conclusion

Fernand Serre

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Lire une belle histoire suscite le désir de la voir se prolonger. On souhaite pouvoir continuer à la lire. On ne veut pas fermer le livre. On reste pensif et en admiration. On flotte dans ses pensées. On se prend à rêver. On se laisse porter par la vague. Le vent nous soulève vers d’autres horizons. Le réel et la vie se mêlent. La beauté et la réalité ne font qu’une. L’imaginaire vient rejoindre le réel. La vie apparaît plus belle encore. L’histoire veut se poursuivre. La vie vient s’ajuster au rêve. La poésie rattrape le quotidien. Le fantastique s’enracine dans le concret. On participe au rêve de la vie. Le soleil et les étoiles scintillent. Le vent nous emporte. L’air sain remplit nos poumons. Que le rêve se prolonge. Chacun y contribuant. Dépassant l’actuel. Happé vers le meilleur. Un rêve se cultive. Une vision se développe. Un souhait se protège. Un désir se borde. Que le huard nous surprenne chaque soir De son puissant chant en écho.

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