KOSTAR#35

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FREE


ime M i l l E 1s3 20 ETE

DANS L’OUEST DE LA FRANCE À : RENNES • NANTES • SAINT-MALO • VANNES • CHALLANS • PORNIC

dumas-associes.com

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fa c e à fa c e

E DAVvie w recto... l’inter

Kostar Photos / Tangui Jossic pour

Que se passe-t-il aujourd’hui Du côté de chez Swann ? n L’année

prochaine, je vais avoir 70 ans. J’ai donc déjà réservé L’Olympia pour le 4 mai 2014. D’ici là, il va falloir que je bosse, car je ne vais pas encore ressortir mes quelques succès à mes vieux fans.

Johan Cruyff ou Marco van Basten ? n Cruyff. Question

de génération sans doute !

La différence entre une vedette et un people ? n Un

people est une personne qui a son petit moment de gloire sans avoir quelque chose d’artistique à défendre. Une émission comme Splash, c’est grotesque. Demain, ça sera Plouf et l’on demandera aux people de faire caca.

Que cache votre amour pour é? l’autodérision et le second degr odén Rien. C’est un système d’aut

Que ça soit dans La Cité de la peur, Poltergay ou aujourd’hui Une chanson pour ma mère, vous jouez à chaque fois votre propre rôle. Finalement, vous n’êtes pas trop un acteur ?

.

fense que je pratique depuis le lycée J’ai toujours été très caustique. Ça permet de faire le tri dans ses amis. Ceux qui n’apprécient pas, ils n’ont qu’à aller se faire voir. Tant pis pour eux ! n

n Ah ça, c’est sûr !

Je n’ai que des casseroles. Sauf Une chanson pour ma mère.

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kosta r pa r l e m enu

recto... n Dave / P3 le k de kostar n Sexy Sushi / P8 Guide me five n P10 objets du désir n P12 Chef oui chef n Mickaël Ravier / P14 au tour de la table n / P16 business classe n Alfred Cointreau / P18 Mode n / P20 TêteS de série n Stéphanie d’Oustrac / P26 n Luke Von Westen / P28 n Johanna Rocard/ P29 n Boy & The Echo Choir / P30

Sur son 31 n P31 entretiens n Lou Doillon/ P32 Portefeuille n La compagnie du bon goût par Théo Mercier / P36 une ville ailleurs n Beyrouth par Rover / P42 Le moi dernier n par Pierrick Sorin / P50 Guide Kostar n P53 / Expos, spectacles, soirées, festivals… à Angers, Nantes, Rennes et plus loin. verso... n Dave / P66

illustration du sommaire

© Amandine Urruty

Expo lieu unique en avril (le 16), une expo collective à Paris, galerie Attrape Rêve, participation à une exposition collective organisée par Pictoplasma à la Casa Encendida à Madrid en mai á suivre Préparation d’un bouquin en noir&blanc pour United Dead Artists. blog http://amandineurruty.free.fr/

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un week-end singulier saison

FESTIVAL

2012/2013

le lieu unique scène nationale de Nantes

Du MAr.16 au Dim. 21 AVRIL

musique/cinema/expositions Chilly Gonzales Alan Weiss plays alkan R. Stevie Moore Wooden Wand Tiger Lillies Michel Nedjar Amandine Urruty Theo Mercier Laurent Schlittler & Patrick Claudet philippe lespinasse & andress Alvarez Erika Manoni & Pier Nello Manoni Sonic Protest presente : Jan Jelinek & Andrew Pekler jouent ursula bogner Kink gong & Li Dai Guo Torturing Nurse... Le LIeu uNIque / quAI feRDINAND-fAVRe NANTeS www.LeLIeuuNIque.CoM / TeL. 02 40 12 14 34

Photo : R. Stevie Moore - DR

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qui f ait quoi ?

KOSTAR est édité par Médias Côte Ouest, SARL de presse au capital de 30 794,70 euros Directeur de la publication n Patrick Thibault. coordination rédaction n Arnaud Bénureau. Graphisme et maquette n Damien Chauveau, Lucie Pommeraud. CHEF DE PRODUCTION MEDIA n Céline Jacq. Développement n Marc Grinsell, Julien Coudreuse, Patrick Thibault. Publicité pub@kostar.fr SECRÉTAIREs DE RÉDACTION n Céline Jacq, Cécile You. COMPTABILITÉ n Alexandra Benzouaoui, Bénédicte Da Costa. Rédaction redaction@kostar.fr Studio graphique damien@mcomedia.fr Merci à tous ceux qui ont participé à ce numéro. Rédacteurs n Arnaud Bénureau, Vincent Braud, Julien Coudreuse, Emmanuel Dosda, Antonin Druart, Marie Groneau, Céline Jacq, Rover, Pierrick Sorin. Photographes n Kristo Bornet, Joan Casanelles, Erwan Fichou, Tangui Jossic, Théo Mercier, Karine Pain, Yann Peucat, Amélie Pichon, Jérémy Piningre, Rémi Poisac, Gildas Raffenel, Rover, Pierrick Sorin, Mathieu Zazzo. GRAPHISTES / Illustrateurs / plasticiens n Françoiz Breut, Théo Mercier, Pierrick Sorin, Amandine Urruty. Styliste n Camille Wong. modèles n Julia, Margot, Momo le chat, Didier Sandal, Steven. Remerciements n Julien Schick et l’équipe de Poly, Gildas Raffenel, Patricia Téglia, tous nos annonceurs.

illustration du sommaire

© Françoiz

en couverture

Breut

www.kostar.fr www.facebook.com/magazineKostar

Books in boxes. n Du 21 mars au 13 avril à l’Antipode MJC à Rennes, dans le cadre du festival Les Embellies. www.festival-lesembellies.com SITE www.francoizbreut.be Expos

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DESIGN : SIGNÉLAZER.COM

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2012/13

02 51 88 25 25 / leGrandT.fr

Didier Sandal et Momo le chat par Gildas Raffenel n www.gildasraffenel.com/ n http://placecliche.com/ PA G E 0 6

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Tous droits de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs. Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. n Abonnement annuel 30 euros. Médias Côte Ouest, 2 ter rue des Olivettes, CS33221, 44032 NANTES CEDEX 1 n + 33 (0)2 40 47 74 75. ISSN : 1955-6764

RO 35 SAISON 07 / NUMÉ

DU GRAND T

N° 35

– © ISSELEE

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17 > 19 MAI – LES ATTRACTIONS

Imprimé en CEE n Dépôt légal à parution n © Kostar 2013

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Nos lecteurs et internautes sont informés que l’envoi à la rédaction, par leurs soins, de photographies représentant leur image et destinées à être publiées au sein de la rubrique « Sur son 31 », entraînent de facto leur acceptation : pour diffusion au sein du magazine « KOSTAR » édité par la société « Médias Côte Ouest », pour diffusion au sein des plateformes numériques « www.kostar.fr » et « www.facebook.com». Cette autorisation est valable sans limitation de durée. La rédaction s’engage en contrepartie à ce que les éventuels commentaires ou légendes accompagnant la reproduction ou la représentation de ces photographies ne portent en aucune façon atteinte à leur réputation ou à leur vie privée.


Toutes les couleurs sont à Beaulieu, en mode digital… Rendez-vous sur notre site internet où vous pourrez suivre toute notre actualité : événements avec programmes d’animations, spectacles, jeux gratuits, services, bons plans… et plein de surprises à la clé ! N’oubliez pas le beaublog et notre page facebook pour s’informer sur les tendances du moment et participer à nos événements.

centre-beaulieu.com


une pe r sonna l ité à l a m ode pa r l e de m ode

SEXY SUSHI “On veut épater la galerie” interview / Arnaud Bénureau

Photo / Théo Mercier, Jeremy Piningre & Erwan Fichou

Pour vous, qu’est-ce qu’avoir du style ? n Rester figé, se mettre à respirer très fort et avoir son nez qui bouge.

boucles d’oreilles berbères, multi piercing en or blanc. Porte-clés perles et cuirs.

Pensez-vous être à la mode ? n Oui.

Et le comble du bon goût ? n Robe débardeur en lin rebrodée de perles, strass et œillets. Boucles d’oreilles créoles.

Il paraît que la mode est un éternel recommencement. Qu’est-ce qu’ils vont bien pouvoir nous revendre comme look désormais ? n Le marteau-pilon.

Sous un gouvernement de gauche, la policière a-t-elle plus de sex-appeal ? n Oui, c’est la conclusion d’une étude ayant suivi, pendant 3 à 10 ans après leur naissance, 85 176 enfants nés entre 2002 et 2008, dont 270 étaient atteints d’autisme.

Qui a bien pu inventer le verbe s’endimancher ? n Hugo Chávez. Selon vous, une personne sexy, comment s’habille-t-elle ? n Je vais vous raconter une histoire. Il y a longtemps, pour une soirée, j’avais fait la bêtise de mettre trop de maquillage, dans les mauvaises teintes. En plus, j’avais du rouge à lèvres plein les dents. Ça m’a appris à ne jamais sortir avec un make-up sans l’avoir testé auparavant. Avez-vous déjà retourné votre veste ? n Oui, car en Allemagne, on trie le papier, le métal et le plastique.

Quel uniforme vous fait rêver ? n Celui avec une tête de mort. À qui voudriez-vous tailler un costard ? n À Madame Loïk. Sur un blog, on peut lire que pour venir à un concert des Sexy Sushi, il faut « mettre ses plus beaux sous-vêtements ». Info ou intox ? n Info.

D’où vous vient cet amour pour les perruques ? n On veut épater la galerie. Et des joggings de mauvais goût ? n Ils procurent une détente physique et psychique immédiate. Idéal pour les stressés. Justement, pour Sexy Sushi, quel est le comble du mauvais goût ? n Robe bandage près du corps en toile enduite et stretch. Clip de narines,

Le premier t-shirt de groupe que vous avez acheté ? n Un t-shirt du groupe scolaire. Beaucoup de rappeurs ont aussi des lignes de vêtements. Ne devraient-ils pas passer davantage de temps à bosser leurs textes ? n Non. n

FESTIVAL PANORAMAS Le dernier tour des Sexy Sushi commencera au festival Panoramas. L’occasion de découvrir en chair, en live et en avant-première le nouvel album du duo électro-clash : Vous ne partirez pas les mains vides ? Ensuite, pour ce Panoramas 2013, on vote pêle-mêle pour Phoebe Jean & The Air Force, les dandys de Poni Hoax et les darons électro Rebotini et Smagghe. n Festival Panoramas, du 29 au 31 mars, Morlaix.www.festivalpanoramas.com

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ou 5 é v éne m ents in c ontou r nab l es en p l us ou m oins 5 0 m ots

À VIF

© Joakim Eskildsen

C’est quoi ? Entre 2000 et 2006, le photographe danois Joakim Eskildsen et l’écrivain Cia Rinne ont vu du pays (France, Inde, Grèce, Russie, Finlande…) pour aller à la rencontre du peuple tsigane. Il en résulte un livre, préfacé par Günter Grass, un disque et une expo. Loin des clichés misérabilistes, The Roma Journeys donne à voir des visages, des figures pour mieux connaître les Roms. C’est quand ? Jusqu’au 27 avril à la Galerie Dityvon à Angers. n WWW.claude-dityvon.fr

À PO ILS

© Laurent Philippe

!

C’est quoi ? Pendant une semaine, le Grand T va regarder l’animal droit dans les yeux. Dans Nature aime à se cacher, Jacques Bonnaffé et le danseur Jonas Chéreau s’interrogent sur l’animalité de l’homme. Le temps d’un ciné-concert outdoor, King Kong (le vrai, pas celui de Peter Jackson) prend des accents rock. Quant au chorégraphe Luc Petton, il met carrément des cygnes en scène dans Swan. C’est quand ? Du 13 au 19 mai au Grand T, Nantes. n www.legrandt.fr

© Gilbert Cohen

À L’O UE

ST

C’est quoi ? Il faut en vouloir pour aller programmer, hors saison, à Notre-Dame-de-Monts. L’asso Œil pour Œil relève le pari avec la première édition du Festival West Side, se déroulant essentiellement dans un théâtre de verdure. La programmation, exigeante et parfois dansante, suit le mouvement : Zombie Zombie, Kumisolo, les 5.6.7.8’s (Kill Bill tout ça tout ça), Frustration… C’est quand ? Du 14 au 16 juin à NotreDame-de-Monts. n www.oeilpouroeil-prod.com

À LA FO

LIE

© Jean-Louis Fernandez

C’est quoi ? Après avoir adapté Loin d’eux, Les Possédés (Bullet Park) sont allés voir Laurent Mauvignier, auteur de Dans la foule autour du drame du Heysel, pour qu’il écrive une pièce. Une première pour lui. Tout mon amour s’invite dans une famille et plus particulièrement dans un couple qui voit débouler Élisa, se présentant comme leur fille, disparue dix ans plus tôt. C’est quand ? Du 8 au 13 avril au Nouveau Théâtre d’Angers. n www.nta-angers.fr

© C.Tambrun

À LA PA G E

C’est quoi ? Atlantide, première édition d’un festival des littératures à Nantes, n’empile pas les dédicaces comme certains empilent les chaises. Il y aura quand même des auteurs (Boudjera, Deville, Gaudé…), mais aussi des expositions, des performances et des spectacles dont le drôle de dialogue entre une trapéziste et l’écrivain Olivia Rosenthal. C’est quand ? Du 31 mai au 2 juin à la Cité internationale des Congrès et au lieu unique à Nantes. n

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né c essai r es a c c essoi r es

BLEU DE CHAUFFE X CYCLES ANGOT

é Bleu de Chauffe, spécialiste du sac en cuir fabriqu pour cient s’asso Angot Cycles les et à la main, cadre donner naissance au Vélo Antoine. Avec son en acier, sa selle Books, ses freins Sturmey Archer allie et son porte-bagages avant, le Vélo Antoine logie le style du vélo français traditionnel à la techno moderne. n e.com Prix public : 850€ www.bleu-de-chauff

VELO 2ND GEAR

volume, Après un premier dition d’é n iso Velo, la ma lten sort allemande Gesta Sur Velo – 2nd Gear. s, ce plus de 250 page se au es tér s’in e livr au be lture cu tre en nt croiseme riders vélo et style. Des artisans de l’extrême aux es ayant fait ops arty aux artist sh s de s, passionné xpression, d’e rbone un moyen des cadres en ca fait une et e nd mo le urt parco Velo – 2nd Gear tage. n Vin lo Vé u ges à l’Anjo escale de deux pa om

LAROSE

L’histoire – récen te – des casquette s Larose est née de la rencontre en tre Marc Beaugé (rédacteur en chef de So Foot, So Film s et Doolittle et an cien monsieur mo de GQ) , Isaac Fa de rmer et la jeune ch apelière Pauline Brosset. La casq uette Larose, la vis ière abrégée, entiè ment doublée de reflanelle, définit un e élégance à la foi contemporaine et s authentique. n www.laros eparis.com

n.c

stalte : 38€ www.ge Prix public

H&M FOR BRICK LANE BIKES

ANJOU VÉLO VINTAGE

L’Anjou Vélo Vintage 2013, c’est La Rétro e 1903 pour célébrer la 100 édition du Tour de France, une soirée vintage à base de bulles, de jazz et de swing, un concours d’élégance et une boutique pour pédaler avec style (badge moustache, bidon en aluminium, besace, maillot cycliste collector…). n www.anjou-velo-vintage.com

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Pour cette collection capsule s’inscrivant dans leur projet Conscious (co ton bio, tissus issus de matériaux recyclés), H&M s’est associé à Brick Lan e Bikes, magasin de vélos bra nché de Londres. H&M for Brick Lane Bikes, c’e st onze pièces (de 9,95 à 79 ,95€) à la fois techni ques et confortables. n

La collection est disponible dans 180 boutiq dans le monde et en ligne. ues



un c uisinie r su r l e g r i l l

MICKAËL RAVIER Au plus près du marché

Les Bouteilles. Voilà une table qui annonce la couleur ! Le vin y tient une place de choix. Aux fourneaux, Mickaël Ravier met en musique une cuisine de bistrot, au plus près du marché. Texte / Vincent Braud

photo / Kristo bornet / le goût et les couleurs pour Kostar

Les Bouteilles, est-ce une cave ou un restaurant ? n Les deux. Je suis venu en cuisine grâce au vin. Quand j’étais à Metz, un caviste m’a fait découvrir la richesse de ce patrimoine. Il y a treize ans, j’ai d’abord ouvert un bar à vins où j’accompagnais les dégustations de charcuteries et de fromages. PA G E 0 1 4

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Puis, avec ma femme, on a décidé d’offrir une table à nos clients. Peut-on parler alors d’une histoire de famille pour une cuisine des familles ? n La cuisine ressemble à cet endroit : simple et convivial. On m’a dit que je faisais « une


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belle cuisine de ménagère ». On parle aussi de bistronomie. En France, on ne met pas des étiquettes que sur les bouteilles. La cuisine de bistrot, on ne l’a pas inventée. Si on la redécouvre, tant mieux. Qu’est-ce qu’une cuisine simple ? n C’est la qualité du produit qui compte. Ce n’est pas original, mais c’est fondamental. J’ai la chance d’avoir la pêche de la nuit à ma porte. Et la viande vient aussi du marché. Les légumes, je les ai trouvés à Saint-Hilaire-deRiez chez un producteur, Olivier Léauté, aussi passionné que moi. Reste qu’il faut présenter une assiette… n Je suis un autodidacte. Un plat, c’est une viande ou un poisson, un légume et un jus. Tout est préparé, cuisiné et mijoté ici. Les Bouteilles, ce n’est pas une table gastronomique, mais lorsque le croustillant de pied de cochon, par exemple, n’est pas à la carte, je me fais engueuler (sic). Lorsqu’on parle d’une cuisine de saison, redécouvre-t-on l’Amérique ? n Les gens, y compris les jeunes, redécouvrent les plaisirs de la table. Ils sont exigeants et ils ont raison. L’actualité vient nous rappeler qu’on ne peut pas faire, ou manger, n’importe quoi. Je ne vais pas préparer un carpaccio de tomates ananas en avril. Les légumes, comme un vin ou une viande, c’est une question de maturité. S’il fallait choisir une bouteille… n Tout est affaire de circonstance, mais pour nous (Judith, l’épouse, répond avec lui, NDLR), ce serait un Château Rayas, un petit domaine de Châteauneuf-du-Pape pour un très grand grenache. n Les Bouteilles, 11 rue de Bel Air, Nantes. Tél. 02 40 08 27 65

Un plat ?

Une côte de veau de l’Aveyron, accompagnée d’une poêlée de cèpes. Le truc, la juste cuisson de la viande qu’on doit laisser reposer avant de déguster. n

APC Homecore Commune de Paris Bérangère Claire Surface to Air Prim I Am Sandqvist Twins for peace


nous c ’ est l e go û t

Best Of - Christophe Michalak

© Laurent FAu

Après Thierry Marx, Jean-François Piège ou encore Pierre Hermé, Christophe Michalak s’invite au cœur de la collection « Best Of » des éditions Alain Ducasse. n Le Chef pâtissier du Plaza Athénée vous livre les secrets de dix de ses plus grandes recettes : la tarte aux fraises à la crème de pistache, le baba au mètre crème chantilly ou encore la religieuse au caramel au beurre salé. n www.alain-ducasse.com

Le Guide Michelin 2013

Alexandre Couillon © francis guillard

En librairie depuis le 1er mars, l’édition 2013 du Guide Michelin met à l’honneur les chefs de l’Ouest. n Ainsi au rayon des nouveaux étoilés, Sylvain Guillemot de l’Auberge du Pont d’Acigné à Noyal-sur-Vilaine (35) et Alexandre Couillon de La Marine à Noirmoutier (85) obtiennent deux étoiles. n Quant à Raphaël-Fumio Kudaka de La Table de Breizh Café à Cancale (35) et Ludovic Le Forestier du Domaine de la Bretesche à Missillac (44), ils voient leur cuisine récompensée d’une étoile. n www.auberge-du-pont-dacigne.com http://restaurantlamarine.blogspot.fr www.breizhcafe.com www.bretesche.fr

Heineken x Ed Banger

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Grand Prix Clémence Lefeuvre 2013

Charlotte cossard / AGR, l’école de l’image

Pour fêter ses 140 ans, Heineken a fait appel au D.A. de chez Ed Banger, So Me. La bouteille customisée et phosphorescente sera en vente en exclusivité dès le mois de mai chez Monoprix. n Quant au coffret Heineken x Ed Banger (1 bouteille + 1 enceinte Lowdi = 99€), il sera en vente chez Colette. n

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Ce concours rend hommage à celle qui a inventé le beurre blanc et célèbre le Muscadet. Décerné par un jury exclusivement féminin, le Grand Prix Clémence Lefeuvre 2013 a été décerné au vigneron indépendant Philippe Delaunay, installé à Vertou. n L’élégante étiquette dessinée par Charlotte Cossard, étudiante à l’AGR, l’école de l’image de Nantes, ornera les bouteilles de ce « vin gastronomique, rond et charmeur ». n Philippe Delaunay, rue de l’Herbray, Vertou (44). Tél. 02 40 80 07 07 a v r i l - m ai 2 0 1 3


©Fouli R.Elia

nouvelle collection solaire

9 rue scribe – nantes 02 40 69 32 57

14 rue Boileau – Nantes 02 40 48 64 01


une ent r ep r ise , une saga , une histoi r e

ALFRED COINTREAU Mister cocktail Texte / Arnaud Bénureau

Photo / DR

Alfred Cointreau, 26 ans et sixième génération à travailler pour l’entreprise familiale, est responsable de l’héritage pour la Maison Cointreau. Depuis deux ans, le jeune homme parcourt le monde pour promouvoir la liqueur à base d’écorces d’oranges créée en 1849 à Angers. Si, aujourd’hui, sa vie était un biopic, on aurait bien vu Chabrol derrière la caméra. Et Guillaume Gallienne, devant. Le tout, passé au shaker David Fincher, période The Social Network. En effet, même si Alfred Cointreau est bien né, le futur marié est aussi connecté. Sur sa page Facebook, l’ancien de l’ISEG PA G E 0 1 8

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Nantes et Paris poste des photos : avec Dita Von Teese (68 likes), égérie de la marque depuis 2007, avec des bombes sud-américaines sorties d’on ne sait où (10 likes)… n Son job de rêve à lui, c’est ça : parcourir le monde pour défendre, promouvoir et perpétuer une marque créée en 1849 et donc le


une ent r ep r ise , une saga , une histoi r e

1849 Création de la Maison Cointreau. 1875 Finalisation de la recette du Cointreau. 1986 Sa naissance. 2011 Il intègre la maison Cointreau. Mai 2013 Son mariage.

groupe auquel elle appartient, Rémy Cointreau (Mount Gay Rum, Passoa, le cognac Louis XIII…), pesait, à l’issue de l’exercice 2011-2012, 1 milliard d’euros. n Au téléphone, Alfred, bavard et étonnamment cool, nous coupe direct. « Non, je ne fais pas potiche. Toutes les marques de vins et spiritueux ont un grand ambassadeur. De par mon nom, il a fallu trouver une valeur ajoutée. Je suis donc Responsable de l’héritage de la Maison Cointreau. Mais je préfère Cointreau Heritage Manager. C’est plus court et plus sexy. » Ok, mais quel est le quotidien d’un Heritage Manager ? « J’ai la chance de ne pas connaître la routine. Là, je reviens d’Amérique du Sud. Je suis à Angers. Je vais partir pour la Belgique. Et en mars, je serai à Los Angeles. Partout, j’explique d’où vient Cointreau et quelle est son histoire. C’est vrai que je suis chanceux. Dans le milieu, on m’appelle lucky man. » n Malgré tout, Alfred Cointreau, qui, avant de rejoindre l’entreprise familiale, a travaillé deux ans pour la régie publicitaire du Nouvel Économiste, pose un regard lucide sur cette liqueur, base de nombreux cocktails comme le Cosmopolitan

ou la Margarita : « Cointreau est une belle endormie que je veux réveiller. En voyageant, je constate que c’est une marque mondiale. Des concurrents essaient de nous imiter et de nous prendre des parts de marché. Mais je n’ai encore trouvé personne qui nous arrive à la cheville. » n Des popup bars ultra-sélect au « fin fond du Cambodge », Cointreau est partout, « sauf dans les mauvaises crèmeries. Notre cœur de cible c’est les 25/45 ans ». Pile poil la tranche d’âge qui est en train de remettre au goût du jour la culture cocktail. « Ce renouveau n’est valable qu’en France. En Allemagne, aux États-Unis, en Angleterre, le cocktail, c’est culturel. Chez nous, c’est le digestif. Avec Cointreau, on essaie de contribuer à ce renouveau à travers une éducation aux cocktails ». Et aujourd’hui, quel est le meilleur endroit pour déguster un cocktail à base de Cointreau ? « Le Licoreria Limantour à Mexico ! » Le jour où l’on poussera la porte du bar, Alfred Cointreau sera déjà loin. Un autre spot aura fait surface, d’autres photos auront été postées sur Facebook… Arrêtemoi si tu peux, en fait ! n www.cointreau.fr

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Stylisme, conception_Camille Wong Photographies_Rémi Poisac www.grauminay.com

Modèles_Margot, Julia, Steven. magasins_À vue d’œil, bam, milk , okko line, playart select store, lili au soleil, lu net, rue de la paix, soon,


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GALERIE DE PORTRAITS

STÉPHANIE D’OUSTRAC Une voix sur un sillon Texte / Vincent braud

Photo / Yann Peucat pour Kostar

Ses années à la Maîtrise de Haute-Bretagne sont (un peu) loin, mais Stéphanie d’Oustrac ne cache pas un bonheur intact : chanter sur les plus grandes scènes, certes, mais retrouver aussi “sa” ville (et son Opéra) et ce sillon de Bretagne loin duquel elle a parfois du mal à respirer.

La Voix humaine L’œuvre illustre la complicité qui liait Jean Cocteau à Francis Poulenc. Dans une mise en scène de Vincent Vittoz, Stéphanie d’Oustrac, arrière petite-nièce de Poulenc, est cette jeune femme qui essaie, au téléphone, de retenir son amant. n La Voix humaine, les 4, 6 et 7 avril, Opéra de Rennes. www.opera-rennes.fr

Timide et asthmatique : le profil de la jeune Stéphanie frisait la double peine. Jean-Michel Noël, directeur de la Maîtrise de Bretagne, est pourtant le premier à déceler son talent. À 9 ans, elle se passe en boucle les voix qu’elle aime, celles de Barbara Streisand et de La Callas. Le choc viendra un peu plus tard, lors d’un récital de Teresa Berganza : « Là, je me suis dit: “ce sera ça”… » n Ses débuts, elle les fait avec le chœur de l’Opéra de Rennes. Au conservatoire de Lyon, elle croise le créateur du Festival d’Aix-en-Provence, Gabriel Dussurget : cette voix « longue et facile », il va l’aider à la garder. Puis, c’est William Christie qui est séduit lors d’une audition à l’Académie d’Ambronay. Le « chef chéri entre tous » lui fait travailler ce tempérament scénique et musical pour un rôle de Psyché qu’elle garde en mémoire. Voilà donc la jeune d’Oustrac estampillée baroque ! Sa voix de mezzo lui vaut de jouer tour à tour des rôles masculins et féminins. Et la comédienne qu’elle est se réjouit de jouer les jeunes premiers ou les femmes fatales. Reste que le monde de la musique

est réticent au changement d’univers. On la voit en Rosine dans Le Barbier de Séville, puis en Carmen, à l’Opéra de Lille où elle casse la baraque en 2010. « J’aime ces personnages où il faut jouer… » Elle travaille avec Laurent Pelly, Jérome Deschamps, Jean-Marie Villégier ou encore Jean-François Sivadier. On la retrouve au Festival de Glyndebourne, sur la scène du Lincoln Center à New York ou de l’Opéra de Shanghai. n Son parcours, Stéphanie d’Oustrac le place sous le signe de l’amitié et de la fidélité. Elle n’imagine guère un récital sans Pascal Jourdan : le pianiste et elle ne se quittent plus depuis le conservatoire. n Fidélité encore avec cette reprise de La Voix humaine. Sa filiation avec Poulenc est anecdotique à ses yeux, mais elle retrouve dans cette œuvre un fil qui l’a poussée à faire ce métier : un texte et une voix. Elle se sent à la fois heureuse et émue de se retrouver sur scène à Rennes. Et celle qui était « terrorisée à l’idée de devoir chanter à la fin d’un repas de famille » se retrouve à jouer à domicile. n

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GALERIE DE PORTRAITS

LUKE VON WESTEN Der Berliner Texte / Julien Coudreuse

photo / Yann Peucat pour Kostar

Et si, en matière de clubbing, Rennes devenait le nouveau Berlin ? L’idée, tweetée par JD Twitch d’Optimo après trois nuits de mix à l’Ubu, nous plaît assez. On en est loin. Mais si le rêve devient réalité, il ne faudra pas oublier de remercier Luke Von Westen, instigateur des soirées Crab Cake. Depuis qu’il est en âge de sortir, Luke Von Westen, la petite trentaine, écume les clubs à travers l’Europe. « Je suis un clubber dans l’âme. Je peux voyager juste pour aller écouter des DJ’s. Les clubs sont des lieux où je me sens bien. Quand une soirée démarre, je sais que je pars pour un fabuleux voyage. Dans ces moments, je touche une espèce de bonheur assez simple, du fait de la musique, des gens qui sont contents d’être là. C’est ce que j’essaie de transmettre dans nos soirées. » n Quand, en 2011, à Rennes, il lance les Crab Cake, difficile d’imaginer l’engouement qu’elles vont susciter. Le pari est alors de faire rimer danse avec élégance, et d’inviter des artistes (Rone, Dixon, Todd Terje…) électro, disco, house, tant pour la qualité de leurs productions ou mixes que pour leur faculté à faire danser. « Je souhaite que dans les Crab Cake, l’on trouve de la joie, PA G E 0 2 8

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de la sensualité, de la chaleur. Les gens ressentent ça et cela explique aussi notre succès. » n Son expertise musicale fait le bonheur d’autres événements (Trans Musicales, La Route du Rock) qu’il aiguille dans leurs choix de programmation. n L’art de Luke tient aussi à l’accueil soigné qu’il réserve à ses invités. Si ce n’est pas calculé, car dans sa nature, ce n’est pas vain. « En 2010, j’avais fait venir JG Wilkes d’Optimo à L’Escalier. Depuis, je l’ai recroisé plusieurs fois. Nous sommes devenus amis. Ça m’a donc permis de convaincre Optimo de venir jouer trois soirs d’affilée à Rennes. » n Organisateur de soirées, conseiller artistique, agent, DJ, Luke a toutes les qualités pour faire de Rennes, sinon le nouveau Berlin, du moins une ville qui garde le sourire à la nuit tombée. n


JOHANNA ROCARD Motifs émotifs Texte / Antonin Druart

photo / Joan Casanelles pour Kostar

Tissant des liens entre art contemporain et actualité au fil du rasoir, la Rennaise Johanna Rocard nous aiguille sur la valeur esthétique de ce face à face éthique incessant. A-t-on besoin d’un motif pour devenir artiste ? Johanna, dont les parents sont plasticiens, ne s’en sent tout d’abord pas l’étoffe. Elle débute donc un DUT carrière sociale, pour, finalement, s’inscrire en fac d’arts plastiques. Elle tisse alors des liens entre diverses pratiques pour se focaliser sur l’utilisation du textile. De la confection de robes et de leur mise en scène chorégraphiée, Johanna file vers la broderie, « avec une volonté de (se) démarquer de l’artisanat ». Dès son premier travail, autour de la figure de Peau d’âne, on sent le morbide affluer en un houleux consensus avec la préciosité de l’ouvrage. n Installée à Berlin, elle suit, via Google Images, le tsunami au Japon et s’interroge sur son ressenti face à ce patchwork de vignettes insoutenables et pourtant esthétiques. Ces images rebattues dans la presse, décors de corps dans les décombres, où les draps recouvrant les cadavres, souvent tapissés de motifs ornementaux, deviennent les filtres de

l’acceptable. Dans de beaux draps, la mort devient fréquentable. n Pour étirer l’éphémère de ce flux informatif, l’artiste stigmatise dans le tissu ces lambeaux mémoriels voués à l’oubli. Pour autant, elle ne se pose pas en moralisatrice : « Je ne suis pas géopoliticienne. Je n’ai pas les outils pour juger. Je questionne ». Guérilla, Ku Klux Klan, otages, les sujets ne sont ni légers ni choisis au hasard, toujours dans cette volonté de créer un paradoxe avec l’art délicat de la broderie. Non contente de percer dans la trame de l’art contemporain, Johanna Rocard se plie également à l’exercice du microfinancement d’artistes en organisant tous les mois une « Dînée », repas au cours duquel les participants votent et financent le projet de leur choix. n Entre nos mains vos corps, du 12 avril au 23 juin, Manufacture des Flandres, Roubaix. http://johanna.rocard.over-blog.com PA G E 0 2 9

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GALERIE DE PORTRAITS

BOY & THE ECHO CHOIR La fille de la côte Texte / Arnaud Bénureau

photo / Amélie Pichon

Depuis bientôt dix ans, la Nazairienne Caroline Gabard, attachée à ses racines do it yourself, façonne une pop sensible et mélancolique.

Les Embellies

Alors qu’on reproche souvent aux festivals de programmer toujours les mêmes groupes ; Les Embellies font figure d’exception. Au programme : Piano Chat, La Terre tremble !!!, Arch Woodman, Tropical Horses… n Les Embellies, du 20 au 23 mars, Rennes.www.festivallesembellies.com PA G E 0 3 0

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Avant d’avoir son projet, Boy flirtait avec Tazio. Ces deux-là fabriquaient des disques comme des artisans. De A jusqu’à Z et même plus encore. Ils s’occupaient de tout. De la musique, du service après-vente, de la pochette… On se souvient de leur calendrier pop, 52 Songs for 52 Weeks, décliné en quatre volumes. « En lançant Boy, j’avais des choses à me prouver : être capable de faire de la musique sans les garçons. Il y avait un peu de ça.» n Aujourd’hui, ces « choses », Caroline les fabrique, avec toujours autant de minutie, en compagnie de Rachel “Klaktonclown” Langlais. Alors, Boy & The Echo Choir ? Un duo ou un projet solo ? « Depuis deux ans, et ce même si j’ai le final cut, le projet est envisagé à deux. Mais ce n’est pas moi qui la zappe des photos de presse. Rachel, ce sont les disques et les concerts », qui prennent des formes multiples : chez l’habitant, dans des « plans pourris » (pas beaucoup), dans des clubs, dans des chapelles… Boy peut jouer partout tant sa musique imsaison 0 7 / N U M É R O 3 5

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pose le respect. À se demander si la forme d’une ville, en l’occurrence Saint-Nazaire, ne vient pas épouser les courbes de cette pop mélancolique ? « Mon projet est né dans différentes villes de la côte. Je suis attachée à l’océan et au bord de mer ; mais il n’y a pas grand-chose de Saint-Nazaire dans ma musique. Après, tant mieux si ça inspire les chroniques : la mer, les paquebots… C’est comme Cat Power. On me l’a tellement ressorti. En même temps, je comprends. Avant, dès qu’une fille faisait du rock ou de la pop, on la comparait à Shannon Wright, Cat power et PJ Harvey. » Ou la Sainte-Trinité d’une certaine idée du rock indé au féminin. Aujourd’hui, les filles s’en mêlent de plus en plus. Mais Boy appartient à cette famille qui ne fera jamais de concession. Quitte à, malheureusement, ne pas rencontrer le succès qu’elle mérite. n Le 22 mars, Festival Nouvelles Scènes, Niort. Le 23 mars, L’Antipode dans le cadre des Embellies, Rennes. Le 12 avril, La Gâterie, La Roche-sur-Yon.


toi aussi, envoie tes photos sur ton 31 Faites-vous photographier devant un 31, et envoyez vos clichés par mail à redaction@kostar.fr Tous les 31 sont sur www.kostar.fr

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en f a c e à f a c e

LOU DOILLON Humeur anthracite interview / Emmanuel Dosda

photo / Mathieu Zazzo

Égérie de Givenchy, actrice de cinéma, comédienne au théâtre… Lou Doillon est aujourd’hui une chanteuse dont la voix de cloppeuse a vite séduit public et critique. Ou agacé… Entretien avec une artiste cafardeuse, mais radieuse, s’exprimant dans la langue de Birkin. Vous êtes ni ange ni démon ? n On me fantasme comme une personne extrêmement rock’n’roll et démoniaque, ce que je ne suis pas, au risque de décevoir. Je ne suis pas non plus toujours d’une grande douceur et d’une extrême gentillesse. Ça se balade. Mon père et son cinéma m’ont fait aimer l’ambiguïté, la zone de gris. Le clip d’I.C.U., premier titre de votre album, vous montre flâner, puis écrire dans un café parisien ou sur le banc d’un parc. On vous imagine travailler de cette manière, observant le monde avec distance. n Avec la notoriété, je ne peux plus vraiment me le permettre. Il y a quelques années, lorsque je vivais à New York, je passais ma vie sur les escaliers d’incendie des immeubles, à faire la concierge, à épier. Pour I.C.U., le réalisateur Antoine Carlier est venu me chercher,

chez moi, dans le onzième, pour aller jusqu’à la place de la Concorde. Il m’a suivie dans un parcours que j’empruntais quotidiennement au cours de cette période un peu sombre durant laquelle j’écrivais les chansons qui allaient se retrouver sur l’album. La mélancolie serait-elle donc un moteur ? n Je dessine beaucoup, je tiens un journal intime où j’écris ce qui se passe dans mon quotidien et dans ma tête. Lorsque ça va très bien, que je suis dans le présent, il n’y a aucun désir de mettre ça sur papier. Le procédé d’écriture vient quand je suis dans des moments de doute ou de solitude, quand je me sens coincée dans le passé. Pour composer, vous prétendez avoir utilisé une méthode proche de celle de votre père, Jacques Doillon, lorsqu’il tourne PA G E 0 3 3

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des films… n Mes chansons et les mélodies arrivent généralement comme des évidences. Par contre, je n’avais jamais rien enregistré et j’ai eu cette chance qu’Étienne Daho, qui a produit le disque, ressemble étrangement à mon père dans son exigence et sa sobriété. Avec lui, ce fut presque scolaire : nous étions au studio de 8h à 19h durant dix jours, point, à la ligne. De vrais horaires de bureau… n Oui et tout était planifié d’avance ! On opère ainsi lorsqu’on n’a pas beaucoup d’argent, ce qui rejoint les méthodes de mon père. Étienne a eu cette élégance qui lui est propre de toujours vouloir être dans la retenue, de ne jamais rentrer dans une sorte de complaisance. Tout artifice fut strictement interdit. Durant l’enregistrement, nous avons imposé le “plan séquence” : chaque morceau a été joué live, en une seule prise.

« Je suis la fille de ma mère et je n’ai aucune idée de ce que j’aurais fait dans la vie si cela n’avait pas été le cas. » L’amour impossible, le manque, l’absence… Les thèmes présents sur votre disque le sont également dans le cinéma de Jacques Doillon. n C’est exact, mais mon père est quelqu’un qui va de l’avant. Son dernier film, Un Enfant de toi, est un questionnement sur la nostalgie qu’il ne comprend pas du tout. Il l’a fait comme un scientifique désirant étudier un phénomène. La mélancolie me vient de ma mère, Jane Birkin, qui est entourée de fantômes, de photos de gens morts, d’objets : nos colliers de nouilles, nos dents de lait… Si elle avait pu garder nos nombrils, elle les aurait mis dans des boîtes ! On est à deux doigts de la névrose et des gros tocs. J’ai hérité d’elle et ça se retrouve dans mon disque… que mon père ne doit sûrement pas écouter. Est-ce vexant que votre album ait été reçu comme une “bonne surprise” ? n Non, mais ce problème de légitimité est irrésolvable. Je suis la fille de ma mère et je n’ai aucune idée de ce que j’aurais fait dans la vie si cela n’avait pas été le cas. Je suis rongée de l’intérieur car je me pose souvent la question. Ça fait dix ans que des gens me proposent de faire un album, sans même savoir que je chantais, pour “faire un coup”, la pire PA G E 0 3 4

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raison du monde. Il faut avoir les épaules en béton armé pour refuser et beaucoup d’actrices qui se mettent à chanter n’en sont pas forcément dotées. Au sein de votre famille, vous vous êtes longtemps perçue comme un “vilain petit canard”… qui n’a cependant pas coupé le cordon, tournant avec son père, jouant avec sa mère ou posant pour sa sœur. Y avez-vous une place à part ? n Ma famille, typique des années 1970, a la bizarrerie d’être totalement recomposée : je n’ai pas rencontré tous les frères et sœurs de mes six sœurs ! C’est un joyeux bordel qui fonctionne très bien en interne, mais qui est complexe vu de l’extérieur. On pensait que j’étais la fille de Serge – mon “ papa deux ” –, que Lulu était le fils de Jane… Kate est vue comme l’avant-Charlotte et moi comme l’après-Charlotte. Le statut d’“enfant de” ne demande aucune compassion car c’est une grande chance, mais j’ai dû vivre avec une image faussée, déformée, de ma famille. Comment avez-vous vécu la féroce quatrième de couverture de Libération qui disait notamment qu’en tant qu’« enfant d’oligarques » vous pouviez « jouir des privilèges de [votre] caste sans faire [vos] preuves » ? n Il s’agissait aussi d’une attaque virulente à l’encontre de ma mère, de ma grand-mère et même de mon fils. Si Libé n’avait pas aimé mon album, il fallait le dire sur dix lignes et éviter cet appel à la haine. En tant que “ fille de ”, j’ai subi beaucoup d’insultes dans ma vie, mais là, c’était une parodie. J’aurais dû voir venir le truc car l’auteure de l’article (Marie-Dominique Lelièvre, NDLR), qui a écrit sur Serge, a un énorme problème avec la famille Gainsbourg… dont je ne fais pourtant pas partie. Quel est le fond du problème ? Serge lui a mis une main au cul, il y a trente ans, dans une boîte de nuit ? n Lou Doillon, le 18 avril, Festival Mythos, Rennes. Le 17 mai, Festival Art rock, Saint-Brieuc.


centre dramatique national

SAISON 2012/13

vIcTOR Ou LES ENfANTS Au pOuvOIR

Du jEuDI 4 Au SAmEDI 13 AvRIL

02 99 31 12 31 / WWW.T-N-B.FR THÉÂTRE NATIONAL DE BRETAGNE / RENNES

©Jean-Louis Fernandez

de roger vitrac mise eN scèNe emmanuel demarcy-mota


c a r te b l an c he à des a r tistes

La compagnie du bon goût Par

Théo Mercier

photos / erwan fichou

courtesy galerie Gabrielle Maubrie

© Erwan Fichou

Texte / Marie Groneau

Pour Kostar, Théo Mercier a sélectionné un ensemble de pièces tiré de son exposition, Le Grand Mess, actuellement présentée au lieu unique. Explorant la frontière ténue qui sépare les objets usuels des œuvres d’art, il a choisi de créer un véritable jeu de pistes parmi eux questionnant leur identité, leur fonction, révélant leur nature trompeuse et farceuse. « Tout est question de regard et non de savoir-faire. Je me suis longtemps senti obligé de fabriquer des choses pour les considérer comme une œuvre d’art ». C’est donc l’une des première fois que l’artiste se sent réellement autorisé à utiliser, aussi franchement, ces objets manufacturés, mugs aux anses turgescentes et autres briquets ithyphalliques made in China. Théo Mercier les détourne, les associe et les mets en dialogue avec des pièces uniques. Ces multiples typologies d’objets, il les aligne sur le même rang et les ordonne dans un rayonnage d’où émerge, finalement, une cohérence surprenante et un renversement de significations. n À l’instar de ces mugs plus si sexy, l’exposition se pare d’éléments hétéroclites qui, réunis et mis en scène, s’ouvrent à des lectures inattendues. Ainsi, Théo Mercier aborde subtilement la notion d’exotisme : « C’est la conjonction d’un fantasme d’un ailleurs et de l’industrialisation (…), la volonté de donner une dimension exotique à la banalité ». n Le cliché fait partie de ses terrains de jeux. « J’aime les objets qui sont les propres symboles de ce qu’ils représentent, qui sont très archétypaux. L’idée de lieu commun m’intéresse, elle est très présente dans mon travail ». Manipulant les cultures populaires, Mercier crée des objets composites, dans leur nature comme dans leur origine où le fake et le kitsch interrogent le pittoresque autant que le magique. n Le Grand Mess, jusqu’au 28 avril, le lieu unique, Nantes. www.lelieuunique.com PA G E 0 3 6

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© DR

BEYROUTH par

ROVER

Timothée Régnier a vécu à Beyrouth avant d’en être chassé par les autorités. À son retour en France, le songwriter au physique de rugbyman et à la voix aérienne s’enferme dans une maison du fin fond de la Bretagne et donne naissance à un projet pop fascinant : Rover. Pour Kostar, Rover revient sur son aventure libanaise.

Je me suis rendu à Beyrouth pour la première fois durant l’été 2004. Je suis allé rendre visite à mon frère aîné. Il y vivait depuis quelques mois et travaillait au sein du département culturel de l’Ambassade de France. Mon premier séjour fut court et saisissant. En deux semaines, j’ai découvert rapidement Beyrouth ; puis je suis parti une semaine en Syrie et en Jordanie. Ce premier séjour m’a permis de mettre le Liban, et surtout Beyrouth, en perspective avec cette incroyable région du monde. n J’y suis retourné en janvier 2006 pour un séjour qui ne devait durer que trois semaines. À peine arrivé, j’ai intégré, en tant que guitariste, le groupe de punk/rock The New Government dans lequel chantait mon frère. Du coup, à travers la scène musicale et artistique, je me suis fondu dans la vie libanaise. Je me suis installé dans cette ville grâce et via PA G E 0 4 2

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la musique sans réellement me rendre compte qu’elle devenait mon lieu de résidence principal. J’y suis resté trois années… n Beyrouth est une ville chaude et chaleureuse. J’ai eu la chance de la connaître juste avant sa grande métamorphose qui, selon moi, a vraiment eu lieu après l’assassinat du Premier ministre Rafic Hariri. La ville s’est rapidement modernisée. La vie nocturne a pris encore plus de place, faisant de Beyrouth une destination festive pas toujours du meilleur goût. n Mes premiers souvenirs de Beyrouth sont ceux d’une ville artisanale, débordante de stigmates d’un dur passé mélangés aux restes d’un passé glorieux et prospère. Même si le terme de paradoxe est trop souvent employé pour décrire une ville atypique, je pense que Beyrouth ne peut être autrement qualifiée. C’est un musée à ciel ouvert sur lequel les strates du temps s’empilent.


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n J’ai eu la chance d’y avoir de nombreux « petits boulots » qui m’ont permis de découvrir la ville de différentes façons : de barman dans un théâtre à examinateur pour des oraux d’épreuves en français en passant par manutentionnaire sur un chantier archéologique pris par l’urgence avant la construction d’un immeuble de verre. Tout va très vite à Beyrouth, mais toujours avec un flegme qui rend la vie douce et hors du temps. n La scène artistique y était riche, urgente et insaisissable. Des concerts sauvages étaient improvisés dans des endroits improbables : des anciennes fêtes foraines désaffectées le long de la mer, des toits d’immeubles ou encore des night-clubs sous terre les soirs de bombardements durant la guerre de 2006 avec Israël. Le groupe répétait dans un local installé au-dessus d’une vieille station d’essence. On jouait fort et long-

temps. Nous avons enregistré deux albums dans des studios en plein Beyrouth dans une ambiance électrique. n Les cafés et autres lieux de rencontres naissaient chaque semaine sous mes yeux. La créativité débordante des artistes avant-gardistes locaux se faisait une place au travers de l’immense instabilité politique. Cette angoisse permanente quant à l’avenir politique du pays et du Moyen-Orient alimentait l’envie de vivre pleinement chaque moment quel qu’il soit. n La ville compte encore quelques vieilles demeures blessées et parfois abandonnées. Je vivais dans l’aile d’un ancien palais en plein cœur du quartier chrétien. Les pièces étaient vastes et fraîches et donnaient sur un jardin tropical autrefois entretenu. J’y avais mis des instruments dénichés soit au souk parmi une montagne d’objets improbables, soit au coin d’une ruelle, soit dans PA G E 0 4 3

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C’est Beyrouth ici ! “Le petit Paris du Moyen-Orient” est aujourd’hui une ville qui garde les traces de trop longs conflits. Beyrouth est une capitale en perpétuelle reconstruction, mais elle n’en garde pas moins le charme et la chaleur des cités méditerranéennes. Le Quai d‘Orsay invite toutefois les touristes à une certaine prudence (*). d’anciens magasins d’instruments de musique dont le stock de perles rares d’une époque lointaine ferait rêver tout musicien. Des orgues Hammond, des amplis Vox des années 60, des guitares aux formes folles… n En réalité, Beyrouth ne se raconte pas. Il faut y aller et y vivre pour avoir en retour toute sa perplexité et ses mystères. C’est un lieu où tous les sens sont mis à l’épreuve. L’odorat est sans cesse stimulé par des saveurs nouvelles. Face à la mer et dos aux montagnes de cèdres, la ville baigne dans des effluves de vents chauds et humides. Des odeurs d’épices et de fleur d’oranger mélangées à une pollution parfois écrasante créent une atmosphère entêtante. n La gastronomie y est inégalable. C’est une nourriture heureuse et addictive. La lumière rend beau et optimiste. Les Libanais que j’ai connus étaient aimants, philosophes et bons vivants pour la plupart. n Pour autant, tout n’y est pas féerique. C’est malheureusement une ville qui s’est beaucoup occidentalisée ces dernières années. Les grandes chaînes commerciales y sont bien implantées désormais. L’argent, comme souvent, y prend beaucoup de décisions. C’est un lieu nostalgique mais tellement vivant. n Je garde un souvenir ému de ce chapitre libanais. J’ai quitté le Liban en 48 heures. Les autorités libanaises n’ont pas voulu m’accorder un nouveau visa touristique que j’avais pour habitude de renouveler tous les trois mois en sortant du territoire. n Cette expulsion brutale fut à l’image de ce que peut parfois être Beyrouth : sans préavis, fulgurante mais toujours artisanale. C’est au feutre rouge que la douane a écrit sur la dernière page de mon passeport « interdiction de revenir au Liban… à vie ». Deux ans après, j’y revenais pour une dernière tournée avec The New Government. Et en mai prochain, j’y reviendrai pour un concert. n

Rover le 5 avril, Fuzz’Yon, La Roche-sur-Yon. Le 6 avril, Espace Keraudy, Plougonvelin. Le 14 septembre, L’Estran, Binic. Le 18 octobre, Le Manège, Lorient. Le 19 octobre, Centre culturel L’Archipel, Fouesnant. n PA G E 0 4 4

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Y aller Assez nombreux au départ de Paris CDG, les vols les moins chers font escale à Francfort, Istanbul ou Londres. En vol direct, Middle East Airlines flirte avec les 500€/AR, Air France se situant de peu au-dessus.

S’y loger Beyrouth est dotée d’un parc hôtelier important. Dans le centre, près de la place des Martyrs, on trouve de bons plans (comme le Talal Hotel) pour moins de 50 €/nuit. L’Élysée Résidence, sans être un palais, est à peine plus cher et se trouve au cœur de la capitale. Autre alternative, un studio sur le front de mer, au Seaside Furnished Flats, ou en pleine ville, dans la Maison De Hamra pour environ 60 €/ nuit.

Circuit Kostar De la place des Martyrs, au cœur du vieux Beyrouth,

partons à pied à la découverte de la ville. Ici les églises côtoient les mosquées et l’on peut passer, presque sans s’en rendre compte, de la partie chrétienne à sa voisine musulmane. n Du côté de la place de l’Étoile, le Beyrouth souk a laissé la place aux boutiques chics où plastronnent les grandes griffes internationales. n Beyrouth a toujours été un creuset de création artistique. Les stylistes et designers ont pris leurs quartiers dans le Saifi village ou rue du Liban. Pour se restaurer, de falafels et autres mezzés, ou se gaver de pâtisseries, il suffit de descendre dans la rue. Et, la nuit tombée, c’est le quartier de Gemmayzé, à l’est de la ville, qui s’enflamme : galeries d’art, restaurants, discothèques, voilà “the place to be”. n

* www.diplomatie.gouv.fr/ fr/conseils-auxvoyageurs


chantal colliaux opticien 11 rue du MarÊchal Joffre - Rennes 02 99 78 24 66 Pwww.chantalcolliaux.fr AGE 045 saison 07 / NUMÉRO 35 a v r i l - ma i 2 0 1 3


Tournage de "Rhum-Purée" court-métrage pour le spectacle "3 rêves non valides" (création Art Zoyd)


par

pierrick sorin le travail du Nantais Pierrick Sorin est mondialement connu. Depuis novembre 2006, il nous raconte son quotidien de créateur. signé sorin, naturellement.

Photo / Pierrick Sorin / Karine Pain

Aujourd’hui, pas de rendez-vous, pas d’obligations particulières… Je vais pouvoir avancer à fond sur la réalisation d’une sorte de long « clip », en relief. C’est pour un spectacle musical un peu « expé ». Les musiciens joueront sous l’écran sur lequel sera projeté le film. n Il est 9 heures. Je me brosse les dents tout en urinant. C’est pour gagner du temps. Avec une brosse à dents manuelle « normale », disons, cette double activité peut poser problème : le mouvement énergique de l’avant-bras transmet à une bonne partie du corps, verge incluse, une sorte de dandinement rapide qui rend la visée incertaine.

« On dirait même que dame lapine se touche la chatte... » L’urine a tôt fait de souiller les rebords du « water closet », voire le sol des toilettes. Le gain de temps est alors anéanti par la nécessité de nettoyer. Mais là, j’utilise une brosse électrique ; tout va bien. n 9h17 : je remarque que la machine à laver contient du linge. J’ai lancé un petit lavage, hier soir. Je dois étendre les fringues pour éviter qu’elles prennent une odeur de chien mouillé ; ça ne devrait pas me prendre trop de temps. Je dispose un « jean », deux tee-shirts et dix-sept chaussettes sur un grand radiateur mural dit « sèche-serviettes ». Mais celui-ci est froid et la télécommande du thermostat ne réagit pas quand je presse le bouton d’élévation de la température. Problème de pile, sans doute. Il est 9h28, je cherche des piles… n Les tracasseries du quotidien, les petites activités pragmatiques se succèdent. S’ajoutent quelques coups de téléphone, envois de textos, de mails… De fil en aiguille le temps passe, vite, beaucoup trop vite. Ce n’est que vers 16h que je suis enfin prêt à attaquer mon film. J’ai installé un plan de travail devant un fond vert pour positionner divers objets devant une caméra relief à double optique et tourner ainsi une petite scène selon

la technique du « stop motion ». Je commence par renverser accidentellement une tasse de café sur le plan de travail. Le liquide forme une tache qui m’évoque la trace d’un pied, celui d’une horrible bestiole mutante. En regardant la tache de plus près, je remarque qu’elle dessine aussi le corps d’une femme nue à tête de lapin, assise, les jambes écartées. On dirait même que dame lapine se touche la chatte… Je passe alors un certain temps à photographier ce dessin fortuit tout en me demandant si cette activité imprévue n’est pas en quelque sorte définitoire de la quiddité de l’artiste. L’artiste est peut-être celui qui ne cesse de s’absenter de son propre cheminement, celui qui prend le temps de donner corps à ses errances mentales au risque de ne jamais toucher au but. L’artiste se perd dans l’inefficience digressive. Ouais… bof. Bon, je m’y remets. Je dois créer une séquence où un bateau est attaqué par une moulinette à légume géante et volante. Je bricole quelques trucs pour faire avancer le bateau et voler la moulinette. Je m’interroge de nouveau : le dispositif de fabrication du film n’est-il pas plus intéressant et poétique que le résultat qui en découlera ? Bon, mais surtout, je me rends compte que je ne peux manipuler les objets seul. Il me faut l’aide d’un complice. n 17h30 : je récupère mon fils à l’école. Il sera le haleur du bateau, je manipulerai la moulinette. Mais voilà qu’un texto me rappelle que je dois fournir une photo pour Kostar, dès demain. Alors plutôt que de vraiment travailler sur le film, on fait semblant, on prend la pause. n 18h30 : il est temps d’aller faire quelques courses pour le repas du soir. Pour le film, aujourd’hui, c’est un peu mort. Mais demain, je n’ai pas de rendez-vous, pas d’obligations particulières. Je m’y mettrai à fond. n Le spectacle auquel il est ici fait référence s’intitule « 3 rêves non valides » (création Art Zoyd). Première représentation à la Roche-sur-Yon (Le grand R), le 27 mars.

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N a ïv e New Beat er s

Festival Panoramas, du 29 au 31 mars, Morlaix. www.festivalpanoramas.com photo © Julot Bandit

à angers, nantes, rennes et plus loin


spectacle vivant Le Repas

À Table !

Collectif protéïforme et talentueux, le Cheptel Aleïkoum signe des spectacles de cirque festifs, musicaux, voire même participatifs, à l’image de ce Repas imaginé par Mathieu Despoisse, artiste et metteur en scène de la troupe, dans lequel les spectateurs épluchent, mangent et font la vaisselle. Propos recueillis par Céline Jacq

© Milan Szypura

l da es pi e ns le ds pla t

D’où vient l’idée de créer un spectacle-repas où le spectateur participe à la préparation ? n Je voulais créer un espace de rencontre, et la cuisine est un bon vecteur. Et il est souvent aussi amusant de faire la fête ensemble que de la préparer ensemble. Le cirque vient agrémenter tout ça pour montrer comment le quotidien peut devenir extra-ordinaire et l’extra-ordinaire devenir quotidien. Du spectacle ou du repas, lequel prend le pas sur l’autre ? n Le spectacle s’est construit selon les contraintes du repas. Et le menu selon les contraintes du spectacle. Vous êtes 9 artistes pour 150 convives. Vous arrivez à assurer autant le spectacle que la réalisation du repas ? n Nous sommes entre le spectacle et la soirée. Le nœud n’est pas sur la performance circassienne, mais nous ne pouvons pas nous permettre de rater une cuisson ! L’enjeu est : est-ce que les gens vont se parler, rencontrer des amis ?... Comment s’articule la soirée ? n L’espace est divisé en six grandes tables. Nous intervenons selon ce qui se passe. Nous n’avons pas de numéros en tant que tels, mais des spécialités (jonglage, corde volante...). L’idée est d’effacer la frontière entre le spectateur et l’artiste en laissant la place à une certaine spontanéité. n Le repas, du 8 au 13 avril, Parc de la Bégraisière, Nantes. www.onyx-culturel.org


© Gassian

Ostermeier © Paolo Pellegrin

spectacle vivant

Les Revenants

beNJAMIN BIOLAY

L’événement théâtral

Initiales BB Au début, on voulait lui coller des pains. Sa gueule sûrement ! Mais bon, avant de cogner, on est monté Dans la merco Benz pour rattraper le temps perdu. Et, il n’y a pas à dire, Biolay est aujourd’hui un des monstres de la chanson française des années 00. Aujourd’hui, le bad boy sonne l’heure de la Vengeance. Superbe ! n A.B. Benjamin Biolay, le 15 mai, Cité internationale des Congrès, Nantes. www.lacite-nantes.fr Le 16 mai, Centre des Congrès, Angers. www.angers-expo-congres.com Le 17 mai, Art Rock, Saint-Brieuc. WWW.artrock.org le 18 mai, La Carène, Brest.

Pour la première fois, Thomas Ostermeier – l’un des meilleurs metteurs en scène européens, directeur de la Schaubühne de Berlin – signe une mise en scène en français, avec des acteurs français (notamment Valérie Dréville). S’il conserve son équipe aux lumières et à la vidéo, il ne fait aucun doute que le metteur en scène saura, encore une fois, nous dévoiler un nouveau pan de son art et de son imaginaire tissé à celui d’Henrik Ibsen. Il se pourrait que l’histoire de cette famille poursuivie par des spectres jusqu’à leur propre destruction, réveille les fantômes que nous hébergeons inconsciemment. n C.J. Les Revenants, du 15 au 17 mai, lieu unique, Nantes. www.lelieuunique.com Du 29 au 30 mai, Théâtre de Cornouaille, Quimper. www.theatre-cornouaille.fr

Création 2012


© Agnès Dherbeys

spectacle vivant

PONI HOAX Coup de Ker Après deux albums dont le puissant Images of Sigrid, la bande à Nicolas Ker revient (enfin) avec un Down of serpent street toujours aussi électrisant et nettement plus groovy. Bête de scène comme on n’en croise plus, Ker, entouré, entre autres, par Laurent Bardainne et Vincent Taeger, a fait de Poni Hoax l’un des groupes les plus importants de la scène française. n

©Jan Versweyveld

Poni Hoax, le 29 mars, Le Manège, Lorient. Le 30 mars, Festival Panoramas, Morlaix. www.festivalpanoramas.com Le 11 avril, 6PAR4, Laval. www.6par4.com le 7 mai, stereolux, Nantes. www.stereolux.org

OPENING NIGHT La chanson de Rowlands Dans le cadre d’un cycle consacré à la création contemporaine internationale, le Grand T et le lieu unique s’associent pour inviter, pour la première fois à Nantes, Ivo Van Hove. Avec Opening Night, masterpiece du cinéma et immense rôle pour Gena Rowlands, le metteur en scène flamand adapte Cassavetes une nouvelle fois au théâtre. Pour un dialogue passionnant entre les deux disciplines artistiques. n A.B. Opening Night, les 29 et 30 mars, Le Grand T, Nantes. www.legrandt.fr


© Stéphane Bellocq

spectacle vivant

D’INDICIBLES VIOLENCES Quand la danse se fait chair Qu’importe que le plateau de Graslin ne soit pas le plus adapté à la danse de Claude Brumachon. Il est heureux que cette scène-là permette de découvrir un travail présenté (et applaudi !) à Biarritz en septembre dernier. Dans ce premier volet d’un triptyque consacré à la chair, D’indicibles violences est une pièce pour huit danseurs. Le chorégraphe nous ramène à l’essentiel d’une danse rebelle et passionnée : la beauté, la sensualité, l’émotion du geste. n Vincent Braud

© Jean-Louis Fernandez

D’Indicibles Violences, les 13 et 14 avril, Théâtre Graslin, Nantes. www.ccnn-brumachonlamarche.com

Victor ou les enfants au pouvoir Théâtre de la cruauté Victor est un grand enfant de 9 ans et de 1,80 m. Aujourd’hui il fête son anniversaire avec ses parents et quelques invités. Enfant-roi, tyrannique, il pointe et décape le vernis d’une certaine respectabilité de la bourgeoisie, fustige les menteurs et les mensonges. Le directeur du Théâtre de la ville, Emmanuel Demarcy-Mota, s’empare de cette pièce rarement montée de Roger Vitrac, co-fondateur du Théâtre Alfred-Jarry avec Antonin Artaud, comme une comédie noire où l’on ne rit pas. La scénographie complexe et le talent des acteurs – Élodie Bouchez, Anne Kaempf, Thomas Durand... –, glacent le spectateur au fond de son fauteuil. n C.J. Victor ou les enfants au pouvoir, du 4 au 13 avril, TNB, Rennes. www.t-n-b.fr


© Alice Nisbet

spectacle vivant

SHANNON WRIGHT That’s all Wright Pour son dixième album, l’Américaine tape direct dans le dur. Noise Parade, ouverture tendue et rock, donne le ton. Shannon Wright est de retour et est bien énervée. Et ce malgré deux ballades (façon de parler) de haut niveau. Évidemment, aujourd’hui, elle doit composer avec de nombreuses femmes qui s’en mêlent. Mais Shannon Wright ne lâchera pas sa place sur le trône du rock comme ça. n A.B. Shannon Wright, le 18 avril, La Carène, Brest.

© Gadi Dagon

Le 23 avril, Stereolux, Nantes. www.stereolux.org

DECA DANCE Best of

MYTHOS FESTIVAL DES ARTS DE LA PAROLE

16>21 AVRIL 2013 création graphique > mathieu desailly

R E N N E S M É T R O P O L E

Le Grand T est une des rares salles françaises à accueillir cette tournée. Avec Deca Dance, le chorégraphe Ohad Naharin, directeur artistique de la compagnie de danse israélienne Batsheva Ensemble, regarde dans le rétro et revisite son travail au sein de la compagnie. Ce puzzle chorégraphique convoque le néoclassique, le contemporain, des fragments de pièces collectives ou encore des duos. n A.B. Deca Dance, les 19 et 20 avril, Le Grand T, Nantes. www.legrandt.fr


clubbing

Crab Cake #9 n Après son passage aux Trans 2012, l’Allemand Barnt est de retour en ville. Quant au Londonien Daniel Avery, il remet au goût du jour l’acid house et la techno psyché. Le 22 mars, L’UBU, Rennes.

Omar S n La nouvelle Now, division luxe des Fragil, accueille une pointure. Depuis plus de 10 ans, l’Américain croise la techno de Detroit, sa ville, à la minimale et à la deep. Imparable. Le 23 mars, Altercafé, Nantes.

Festival Connexions n La première édition du festival dédié à l’art numérique et aux musiques électroniques se terminera sur le dancefloor. Avec les cliques Input Selector et Timid Record, entre autres. Le 23 mars, Le Colisée, Angers.

Get Horses n La salle adjacente du LC Club est en train de devenir le nouveau carrefour de la night à Nantes. Les Get Horses en ont fait leur QG. Le 29 mars, Vadim Svoboda jouera entre deep et micro house. Le 30 avril, Acid Square Dance rallumera le feu acid house. Le 29 mars et le 30 avril, Téo Club, Nantes.

Lend me your night n La quatrième session des LMYN

Schwefelgelb © Bon Bon Büro

chroniques du dancefloor invite l’Angevin Thylacine, coup de cœur électronica de ce début d’année.

le Cinetic Coq Porn et, en tête d’affiche, les Italiens cinglés de Cyberpunkers.

Le 5 avril, O’Jacaré, Angers.

Le 19 avril, Stereolux, Nantes.

Midi Deux - La Quatrième n L’asso rennaise Midi Deux va une nouvelle fois faire crisser les pneus de L’Antipode à grands coups de volants électro.

Visite/Visite n Le 20 avril, la Visite/Visite se la joue groove vicieux avec l’Anglais Mark E. Le 11 mai, pour son anniversaire ou presque, Jankola, à l’initiative des Visite/Visite, reçoit Mlle Caro (Rex Club) et le discret, techno et efficace Bruno Pronsato.

Le 5 avril, L’Antipode, Rennes.

Extrawelt n Après Astro 2012, le duo allemand revient en terres brestoises, avec ses basses qui tabassent. Le 12 avril, Le Vauban, Brest.

Space Breaks. n Avant d’être des soirées, Space Breaks est avant tout un label mettant en avant les young guns électro. Le 12 avril, il reçoit l’Australien Tornado Wallace. Et le 4 mai, l’électro rêveuse du Français Blackjoy. Les 12 avril, 4 mai et 1er juin, Altercafé, Nantes.

Superboum #8 n The Brain invite les Allemands de Schwefelgelb qui sont restés bloqués dans les années 80. Fat et date unique en France. Le 19 avril, Le Stakhanov, Nantes.

Wake Up Party ! n Après une première édition qui fait carton plein à Nantes et à Rennes, la Wake Up ! revient. Au programme : la science de la rave avec les Numeric Ravers,

Le 20 avril et le 11 mai, Altercafé, Nantes.

Spring n Le line up n’est pas encore dévoilé. Pas grave ! On va à la Spring pour se dire que c’est bientôt l’été et que c’est bientôt Astro. Le 8 mai, Château de Keriolet, Concarneau.

Étienne de Crécy n Ce coupci, il revient à la cool. C’est-à-dire sans l’armada Beats’n’Cubes. Le 24 mai, Stereolux, Nantes.

Belle de Nuit n Label de l’année pour la référence Resident Advisor, LIES est installé à Brooklyn et s’incruste à cette Belle de Nuit. Ron Morelli, Steve Summers, Delroy Edwards et Svengalisghost, tous férus d’électro multiforme, viendront prouver que le quartier new-yorkais n’est pas uniquement la Mecque de l’indie rock à carreaux. Le 24 mai, L’UBU, Rennes.


clubbing

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© Karim Sadli

festivals

ART ROCK Les Trente Glorieuses Pour sa trentième édition, Art Rock se permet une petite fantaisie : programmer Skip The Use et Sexion d’Assaut. Mais bon, faute avouée, faute complètement pardonnée. Encore plus lorsqu’on regarde le reste de l’affiche : le petit prince barbu de la pop, Woodkid, l’artiste 2.0 Ryoichi Kurokawa, Yan Wagner ou encore la troupe catalane et surexcitée de La Fura del Baus. n A.B. Art Rock, du 17 au 19 mai, Saint-Brieuc.

© Mars Distribution

www.artrock.org

FESTIVAL Du CINÉMA ESPAGNOL DE NANTES Séries Z Cette année, le Festival du Cinéma espagnol de Nantes pourra compter sur un invité de marque. En effet, les 30 et 31 mars, en la personne de CostaGavras, l’actuel président de La Cinémathèque française et réalisateur engagé que l’on ne présente plus (Z, L’Aveu, État de siège), assurera, entre autres, une master-class autour de son avant-dernier film : Eden à l’Ouest. n A.B Festival du Cinéma Espagnol de Nantes, du 27 mars au 9 avril. www.cinespagnol-nantes.com


Two Door Cinema Club © Bella Howard

festivals

PAPILLONS DE NUIT À block ! Papillons de Nuit balaie large. En effet, le 17 mai sera reggae/dancehall ou ne sera pas. Raggasonic et Gentleman obligent. Entre Mika, Stephan Eicher et Olivia Ruiz, la soirée du 19 mai se la jouera grand public. Quant à la soirée du 18, la plus énervée du ciboulot, elle accueillera la tribu Mermonte et surtout les petits frères de Phoenix : Two Door Cinema Club. n A.B. Papillons de nuit, du 17 au 19 mai, Saint-Laurent-de-Cuves. www.papillonsdenuit.com

DOOINIT FESTIVAL À block ! En marge d’une programmation très US (Skyzoo, The Doppelgangaz, Rich Medina, 9th Wonder…), le Dooinit festival a l’excellente idée d’inaugurer cette année une Block Party. Le 7 avril, à partir de midi, c’est au parc des Hautes-Ourmes - là où les frères Songue, à l’origine de ce festival qui monte, ont grandi – que le Dooinit se terminera. Au menu : soul food, hip hop jazz… n A.B. © DR

Dooinit Festival, du 2 au 7 avril, Rennes.

© Ivan Mosjoukine

www.dooinit-festival.com

Festival Petits et Grands FESTIVAL 360 DEGRÉS Faites le tour ! Cette cinquième édition va tenter de répondre à une question : que mon(s)tre-t-on ? Entre l’expérience gustative et sérigraphique du Studiopatrick et de Julien Tiné, de la danse, du cirque (Ivan Mosjoukine qui fait parler le cirque), du théâtre, de la vidéo et le concert de Fantazio, 360 degrés va vraiment faire le tour de la question. n A.B. Festival 360 degrés, du 26 au 29 mars, La Passerelle, Saint-Brieuc. http://festival360degres.blogspot.fr

La singularité de ce festival de spectacle pour enfants est d’offrir des spectacles dès le premier âge. Pour toucher un maximum de public, une tournée est même organisée dans les crèches. Dans cette seconde édition de la biennale, on retrouve tous les genres : marionnettes (Le Meunier Hurlant), cirque (L’Après-midi d’un Foehn), théâtre (Sœur, je ne sais pas quoi frère), art numérique (Bubble Story), conte (C’est quand qu’on arrive ?) jusqu’au concert de rock’n’roll (Franz) ! La pointe de l’iceberg des 53 spectacles à découvrir. n Céline Jacq Festival Petits et Grands, du 10 au 14 avril, Nantes. www.petitsetgrands.net


© DR

festivals

L’ÈRE DE RIEN Nouvel ère En dépit d’un temps pourri, la première édition du festival L’Ère de rien avait rencontré un franc succès. La programmation, Hyphen Hyphen et Half Moon Run, et l’ambiance à la cool y étaient pour quelque chose. Cette année, c’est reparti de plus belle avec, entre autres, les Écossais rock de Holy Esque et les popeux très nombreux (10 sur scène) de Mermonte. Ah oui, c’est entièrement gratuit ! n A.B. L’Ère de rien, 20 avril, CSC jaunais-Blordière, Rezé.

Dany Laferrière rencontre dans une école@G. Le Ny

http://melosnova.com

Étonnants voyageurs Le voyage immobile Le festival dédié aux écritures voyageuses se décline désormais de Port-au-Prince à Saint-Malo, via Brazzaville. Parmi les thèmes de cette édition, on trouve « L’Afrique est un roman », avec l’Afrique du Sud en invité d’honneur, mais aussi « Sport et littérature », « Les Frontières de l’Europe » ou encore un retour aux sources avec « L’Amérique est une légende » décliné en plusieurs axes : le western, Hollywood, les grands espaces et une réflexion sur le rêve américain. Les auteurs présents viennent du globe entier, vous y croiserez, entre autres, John Connolly, Mathias Enard, Dany Laferrière, Ian McDonald, Scholastique Mukasonga ou Jorn Riel. n C.J. Festival Étonnants voyageurs, du 18 au 20 mai 2013, Saint-Malo. www.etonnants-voyageurs.com


© Vincent Lévy

festivals

BOUILLANTS # 5 Show bouillant 12 artistes internationaux, 5 jeunes talents, 8 lieux différents. C’est ainsi que se présente le festival d’art numérique consacré cette année au temps. La question de la relation entre l’humain et la technologie à l’échelle du temps est posée. Le spectateur, hyper connecté avec le monde, est placé au centre de la révolution des modes de communication. Quelles conséquences, positives ou négatives, peut-on attendre de ces évolutions ? n Annaëlle Lomet

© Neil Mota & Deux Huit Huit

Bouillants #5, du 7 avril au 9 juin, Rennes, Saint-Brieuc, Brest, Vern-sur-Seiche. www.bouillants.fr

dooinit festival

2 au 7 avril 2013

FESTIVAL MYTHOS C’est de la dynamite !

9th Wonder / Edo.G

Entre théâtre (les créations Je suis / tu es / Calamity Jane, western déglingué de Nadia Xerri-L, Ali 74, Le Combat du siècle de Nicolas Bonneau ou encore Gars de la comédienne de Mouawad, Marie-Ève Perron), performances, installation et musique (Dominique A, Médine, Lescop…), l’édition 2013 du festival des arts de la parole s’annonce explosive. n A.B.

Skyzoo / Rich Medina Shad / The Procussions The Doppelgangaz / fLako

Everydayz /Myth Syzer / J-Zen 4 Bis / Blind Spot / Café des Champs Libres / Le Diapason / Institut Franco - Americain / Parc des Hautes-Ourmes / Ubu / RENNES

Infos et réservations sur www.dooinit-festival.com

Photo par Gwendal Le Flem - Design Heromaker

Dj Jim & Dj Stresh /Beatpete /Monk’

Festival Mythos, du 16 au 21 avril, Rennes Métropole. www.festival-mythos.com


Allard Willense © Esther Ferrer

cécile beau et nicolas montgermont, radiographie, 2012

expositions

Esther Ferrer Pas à pas Place à la performance au FRAC, qui accueille Esther Ferrer, un des grands noms de la pratique. Précieuses traces, vidéos et photographies témoignent de l’action, dont la performance réalisée pour l’ouverture de l’exposition, auxquelles vient s’associer une série d’installations. Parmi celles-ci, Pyramides, une création pensée pour l’espace d’exposition. Cette rétrospective met en lumière les questionnements de l’artiste, où le corps, son parcours, sa spatialité sont les acteurs principaux de séquences éphémères que des dispositifs plastiques viennent restituer voire pérenniser. n M.G. Esther Ferrer, Le chemin se fait en marchant, jusqu’au 14 avril, FRAC de Bretagne, Rennes. www.fracbretagne.fr

30 ans du Frac des Pays de la loire 2 exPositions 160 œuvres du Frac des Pays de la loire Pour Fêter les 30 ans des Fonds régionaux d’art contemPorain

de belles sculPtures contemPoraines

>>-> exPosition du 1 er mars au 5 mai 2013 à la Hab galerie, nantes sur invitation de la sPl le voyage à nantes

en susPension…

une ProPosition de marc camille cHaimowicz >>-> exPosition du 7 avril au 1er sePtembre 2013 au Frac, carqueFou

www.FracdesPaysdelaloire.com

visuel : Marc Camille Chaimowicz, 2013

Cécile Beau Science naturelle Sacrée Prix découverte 2011 des Amis du Palais de Tokyo, Cécile Beau s’installe à L’Aparté pour une résidence à laquelle succèdera une exposition. Hautement poétique, elle fait régulièrement appel à la nature dans ses dispositifs, qu’elle vient troubler subtilement. Visuel et sonore, plastique et impalpable, son travail explore une variété de phénomènes faisant appel à la sensation. Elle utilise volontiers la technologie pour traduire l’imperceptible, révéler l’extraordinaire au carrefour de la science et de l’ésotérisme. n M.G. Cécile Beau, du 3 mai au 14 juin, L’Aparté, Iffendic. www.laparte-lac.com


expositions La Boca

Graphisme radical Texte / Marie Groneau

La Boca, Sans titre, 2013

lon cal don ling

Longtemps méprisé, le graphisme gagne ses lettres de noblesse au travers des créations originales développées par des studios phares qui ont su marquer leur temps. La Boca, collectif londonien, a imposé au fil de ses dix années d’existence un style à part, tranché et assumé. Loin de se fondre dans la masse, La Boca réintroduit des couleurs hyper saturées, quasi psychédéliques, dans des compositions flirtant avec la science-fiction et les grands mouvements architecturaux contestataires des années 1960. C’est d’ailleurs cet angle qui a été choisi pour cette exposition, fruit d’une collaboration entre l’Espace LVL et la Maison régionale de l’architecture des Pays de la Loire. Une forme rétrospective sera présentée à l’Espace LVL, tandis qu’à la MRA sera abordée la création du

collectif à travers le mouvement de l’architecture radicale. Très ancré dans le monde de la musique, La Boca est à l’origine de nombre de pochettes mythiques, dont le célèbre The Resistance de Muse répondant totalement à ces influences et qui a remporté plusieurs prix de design. Dans un autre genre, on pourra également découvrir les affiches conçues pour Black Swan qui ont, elles aussi, raflé les médailles les plus prestigieuses. n La Boca, 10 ans - Graphisme utopique vs Architecture radicale, du 23 mars au 17 mai, Espace LVL et Maison régionale de l’architecture des Pays de la Loire, Nantes. www.lvl-studio.com

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Marine Bouilloud Yuhsin U Chang RESIDENCES 2013

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© mickaël soutif

Visuel : nicolas guiet

expositions

Mickaël Soutif Histoires naturelles Revêtant des attitudes étrangement humaines, les animaux que Mickaël Soutif convoque dans ses montages photographiques rappellent la confrontation des sentiments que l’on découvrait, enfant, à la lecture des contes. Si cet anthropomorphisme est d’abord amusant, le parti pris plastique choisi témoigne de cette ambiguïté : les images, très léchées, relèvent pratiquement de la peinture où le clair-obscur entretient le mystère. Pénétrant leur intimité, c’est à chacun de voir où est la morale de l’histoire. n M.G. Mickaël Soutif, De vous à moi, du 10 mars au 2 juin, Galerie Rapinel, Bazouges-la-Pérouse

Expositions Du 17 mars au 2 juin 2013

Château © stephane lavoué

De la peinture, dans tous les sens… et à tous les étages ! Erwan Ballan, Frédéric Bouffandeau, Élodie Boutry, Claude Briand-picard, Bernard Cousinier, nicolas Guiet, Laurence papouin, Édouard prulhière, sylvie turpin

Festival Photo de Mer Sombres héros La nouvelle édition du festival Photo de Mer, qui fête cette année ses dix ans, propose une vaste programmation mêlant professionnels et amateurs autour d’une même passion. Parmi la variété de propositions, Stephane Lavoué, portraitiste, et Catherine Le Gall, journaliste, sont partis dans le pays bigouden posant leur bagage au bar du port du Kerity. Ils y ont immortalisé ses gueules, leurs souvenirs et leur rapport à la mer. Rappelant la peinture naturaliste, ces visages révèlent une beauté et une dignité profondes témoignant de la singularité et de la violence de cette extrémité de terre offerte aux vents et marées. n M.G. Festival Photo de Mer, du 1er avril au 1 mai, Vannes. programmation complète : www.photodemer.fr

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Continuum, murmure arnaud Vasseux

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Les dessins de Tal Coat 1926-1940

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Yuhsin U Chang, Endovegetalishumanoïde, 2012

Marine Bouilloud, Garden Party

Claude Briand Picard, sans titre, 2005 et monoprix i, 2004 © cg56

expositions

De la peinture, dans tous les sens... et à tous les étages !

Marine Bouilloud et Yuhsin U Chang Jeunes talents

Peinture libre

Marine Bouilloud et Yuhsin U Chang, dernière recrues du programme de résidence mis en place par le centre d’art lèvent le voile sur le résultat de leurs recherches. Pour l’une, il s’agit de peinture et de couleur. Marine Bouilloud investit une multitude de supports où la couleur prend des airs d’installation. Elle réalisera d’ailleurs une fresque murale pour l’exposition. Yuhsin U Chang se penche, elle, sur un matériau singulier en travaillant des matières organiques a priori insignifiantes. Ainsi, au cœur de ces installations et photographies, l’infiniment petit se mue en surprenantes sculptures grandioses et aériennes. n M.G.

La peinture est bien vivante et le domaine de Kerguéhennec le démontre, laissant l’ensemble du château à neuf artistes contemporains. Loin de la caricaturer en l’enfermant entre quatre bords, l’espace lui-même s’offre comme un champ d’investigation où la peinture témoigne de sa liberté. Elle met au défi les dimensions qu’elle investit. Surprenante et ludique, elle propose alors une nouvelle lecture du lieu qui l’accueille avec générosité. n M.G. De la peinture, dans tous les sens... et à tous les étages ! Avec : Erwan Ballan, Frédéric Bouffandeau, Élodie Boutry, Claude Briand-Picard, Bernard Cousinier, Nicolas Guiet, Laurence Papouin, Édouard Prulhière, Sylvie Turpin, Du 17 mars au 2 juin, domaine de Kerguéhennec, Bignan. www.kerguehennec.fr

Marine Bouilloud et Yuhsin U Chang, du 28 avril au 9 juin, Centre d’art, Pontmain. www.centredartpontmain.fr

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Stéphane Delaunay Traces Membre du groupe d’arts de la rue angevin ZUR (Zone Utopiquement Reconstituée) pour lequel il crée des images projetées, dessinées, Stéphane Delaunay présente ici ses peintures de paysages dans lesquels surgit la trace de l’homme. Stéphane Delaunay, du 29 mars au 12 mai, Village d’artistes, Rablay-sur-Layon. villagedartistes.canalblog.com


expositions

Olivia Lavergne,Jungles 03, 2012 © Galerie Confluence, Nantes.

CAIRNS

Olivia Lavergne Lost

Olivia Lavergne, Jungles, du 8 mars au 20 avril, Galerie Confluences, Nantes. www.galerie-confluence.fr

amalia rama culptures généalogiques Empreinte de ses études en biologie et de ses recherches sur son arrière-grand-père, peintre malgache, dont les toiles ont été brûlées lors de l’incendie du palais de la reine à Antananariva, Amalia Rama présente trois pans de son travail : les Fantômes, sculptures de résine qui évoquent des mailles organiques, les Portraits de famille, qui mixe le travail précédent avec de vieilles photos de famille réelles ou imaginaires et des installations, fruits de son voyage sur les traces de son histoire paternelle. n C.J. Amalia Rama, Corps incertains, du 13 avril au 26 mai, Château d’Ardelay, Les Herbiers.

Angélique Lecaille / Marion Verboom

Vernissage le 11 avril à partir de 19h exposition du 12 avril au 18 mai 2013 galerie

À la lisière de la peinture et de la photographie, la série Jungles de la jeune photographe Olivia Lavergne livre une nature édifiante. Capturées dans des forêts tropicales, les images revêtent des allures fantastiques autant par la palette de couleurs qu’elles offrent que par la majesté de la végétation qui y figure. Très esthétique, celle-ci se révèle également inquiétante au travers de l’atmosphère très particulière apportée par la lumière. On ne sait plus si cette nature luxuriante qui règne sans équivoque est bienveillante ou si elle s’apprête à nous dévorer. n M.G.

galerie melanieRio, 34 bd Guist’hau, 44000 Nantes www.rgalerie.com / info@rgalerie.com / 02 40 89 20 40 horaires d’ouverture : du mercredi au vendredi de 15h à 19h le samedi de 14h à 18h, et sur rendez vous


dos à dos

eVAD ... l’interview verso

Si vous deviez vous exiler fiscalement, où iriez-vous ? n

Kostar Photo /Tangui jossic pour

J’aimerais bien. Cela voudrait dire que je suis encore plus riche que je ne le suis déjà. Quelques amis sont concernés, mais moi, j’en suis encore loin. Malgré tout, j’irais en Italie. J’ai un immense amour pour ce pays.

Cette année, vous êtes le parrain de la tournée Âge tendre et têtes de bois. Peut-on commencer à écrire votre nécro ? n Il y a deux ans, j’ai

eu un pontage. Je pense donc qu’elle est déjà écrite. C’est une tournée que j’ai toujours refusée. Mais là, mon manager m’a dit qu’il serait blasphématoire de refuser 60 dates au prix qu’ils veulent me payer.

À part du fromage, de quoi la Hollande est-elle l’autre pays ? n De la démocratie.

Après le mariage pour tous, quel est le prochain combat à mener pour les homosexuels ? n

Vous êtes à l’affiche d’Une chanson pour ma mère. Si ce film ? était un légume, lequel serait-il n Si vous pensez que je vais vous

Je n’ai jamais mené de combat. J’ai toujours lâchement profité de celui des autres. Je suis contre le mariage, car je ne veux pas singer la vie des hétéros. Mais pour quelques personnes de mon entourage, ça serait désormais bien que l’on autorise les couples homos à avoir des enfants. n

répondre un navet, vous pouvez toujours rêver.

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K O S TA R

saison 0 7 / N U M É R O 3 5

a v r i l - m ai 2 0 1 3


03/2013

(1) Basket - (2) Cuir


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2012/13

17 > 19 MAI – LES ATTRACTIONS DU GRAND T

02 51 88 25 25 / leGrandT.fr


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