KOSTAR # 28

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SAISON 06

N° 28

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www.kostar.fr FR EE


nantes

mémorial de l’abolition de l’esclavage À partir du 1er décembre

www.memorial.nantes.fr

Double Mixte – Photo : Le Nautilus – J.-D. Billaud – Direction de la communication Ville de Nantes (2011)

l’esclavage se combat encore aujourd’hui


fa c e à fa c e

PHILIPPE V..RE NwŒrecUto. Avie M l’inter Kostar Photo / tangui jossic pour

Disque idéal ? n Electric

Ladyland de Jimi Hendrix.

Qui sont les enfants du rock de 2011 ? n

On va le savoir car on sort un DVD Sex Machine pour Noël. On a été fouiller dans les archives des Enfants du rock. On va donc voir s’il reste des enfants du rock en France.

Meilleur souvenir des Transmusicales ? n

Un concert avec Vincent Palmer et Link Wray en 1993. Tout le monde était là. Un moment d’anthologie. Définition du rock ? n Dès

fois, j’entends dire que Julian Assange est une rock star. D’accord, mais il enregistre chez qui ? Le rock, c’est avant tout une musique. n

Regrettez-vous de ne pas avoir joué de rock ? n Oui. J’étais

fils d’instituteur. Il y avait une machine à écrire à la maison. J’ai appris à taper. Il y aurait eu une batterie, je serais devenu batteur.

Rock’n’roll : la discothèque idéale, tome 2 (Albin Michel / Rock & Folk)

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kosta r pa r l e m e nu

RECTO... n Philippe Manœuvre / P3 le k de kostar n Mélanie Laurent / P8 Les objets du désir n P10 Shopping n Red dingue / P12 Buzz éclair n P14 chef oui chef n Nhung Phung, Frédéric Pineiro, Nicolas Bourget / P16 Au tour de la table n Ave pecten maximus / P22 Archi n La maternité / Angers / P24 Guide me five n P26 Street where ? n P28 TêteS de série n Persu/Moner/Nasher/ Meyer / P32 n The Lemon Queen / P34 n Arno Gonzalez / P34 n Laurent Brethome / P35 n Thomas Jolly / P36

Sur son 31 n P31 mode n En aparté / P38 n entretiens n Mathieu Kassovitz / P46 n Justice / P50 Portefeuille n Samuel Boche / P52 Le moi dernier n par Pierrick Sorin / P56 une ville ailleurs n Capri par Stéphane Hoffmann / P58 Guide Kostar n P61 Expos, spectacles, soirées, festivals… à Angers, Nantes, Rennes et plus loin. ...VERSO n Philippe Manœuvre / P74

Octobre

N° 27

SEPTEMBRE-OCTOBRE 2011

liers

rock’n’roll reggae roots

s . Ate

ctacle

Novembre + The Lords of Altamont Wolf mer 02 Guitar + Lorenzo...

SAISON 06

SAISON 06

. spe

reggae-rock-soul Mac Bean Give Jah The Glory : Ras Bazbaz Orchestra + True Live electro-pop-rock The Winston Mc Anuff & Festival Inrocks Femme Marling + Cults + La + Morning Parade James Blake + Laura fuzzpop Kane + Foster The People Friendly Fire + Miles Friend Dum Dum Girls + Boy conférence Manchester is EverywhereChristian Eudeline projection Manchester par m mar 08 Le mythe new sounds of Manchester de Michael Winterbotto 24 hour party people Ghost Outfit + Patterns + Stay+ jeu 10 ciné-concert + Signs + Money vend 11 Water soul-electro-pop-jazz (à partir de 4 ans) ère partie dim 13 Popopolskaf jeu à la Nantaise 1 + Elektriks mer 16 General ragga soul Patriotic Sunday Mansfield Tya ère+ The jeu 17 expo partie 1 + Sue ? Selah jeu 17 electro-pop vidéo ou pop art 17.12 : Arcade ! Jeux du lun 18.11 au sam house ère The Rapture + 1 partie ven 18 pop’n’trans + Juveniles sam 19 Paradise ping pong noise Pauline + Bumpkin Islands des Trans : Rhum for + Pneu + Electric Electric l’héritage Mitsouko Marvin + mer 23 Tournée Tigre Papier : La colonie de vacancesère partie jeu 24 pop étoilée Ringer + 1 Mountain mar 29 Catherine Atlas The & François + mer 30 Pat Jordache à 19h lundi au samedi de 10h du ouvert Bar-brasserie

tiques

jeu 03 ven 04

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Programmation complète et

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2011-JANV DÉCEMBRE

SEPTEMBRE-OCTOBRE 2011

SAISON 06 / NUMÉRO 28 K O S TA R

- 2-1013579-3-1013580

infos pratiques sur stereolux.org

http://www.delphineperrin.com

licences 1-1013578

Photographe pour la saison 2011/2012 : Delphine Perrin n

SAISON 06 / NUMÉRO 27

en couverture

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sam 05 dim 06 mar 08

IER 2012

...

saison 0 6 / N U MÉR O 2 8

conférence projection pop afro-beat electro-funk-dub soy system

ations

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Brault

-Bureau 4 bd LéonNantes 44200 60 80 80 02 51

s . cre

La BD Shä & Salomé, Jours de pluie, Editions Jean-Claude Gawzewitch, co-écrit avec Loïc Clément blog http://ahurie.blogspot.com/

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du Dj par Christophe

L’Histoire Mar 11 : Festival Scopitone du mer 12 au dim 16 par Florent Mazzoleni & Stephane Tchalgadjieff) mar 18 L’Afrobeat J.J Flori : Music is a weapon (de mer 19 Fela Kuti + Dutch Uncles mer 26 Wild Beasts Soul Seun Kuti + Organic jeu 27 Chinese Man + Deluxe ven 28 + Iceage... Festival Soy : Kit + Iconoclass lun 31

conférence culture électroniques

erique s num

en librairie

ue . art Musiq

illustration du sommaire # 28

© Anne Montel pour Kostar

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DÉCEMBRE

www.kostar.fr FREE

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IER 2012

www.kostar.fr

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qui f ait quoi ?

illustration de l’ours # 28

© Florent Cocherel http://florentcocherel.tumblr.com/ Fanzine sortie imminente du fanzine collectif Catalogue Delta, dispo à «l’Index» et à «Vent d’Ouest», Nantes.

blog

KOSTAR est édité par Médias Côte Ouest, SARL de presse au capital de 30 794,70 euros

Stylistes n Amélie Labourdette, Aurélie Provost, Christelle Rocher.

Directeur de la publication n Patrick Thibault. coordination rédaction n Arnaud Bénureau. Graphisme et maquette n Damien Chauveau. CHEF DE PRODUCTION MEDIA n Céline Jacq.

modèles n Anne Berthemet, Brian Lopez, Gabriel Sullivan.

Développement n Marc Grinsell, Julien Coudreuse, Patrick Thibault. Publicité pub@kostar.fr SECRÉTAIREs DE RÉDACTION n Céline Jacq, Cécile You. COMPTABILITÉ n Bénédicte Da Costa. Rédaction redaction@kostar.fr Studio graphique damien@mcomedia.fr Rédacteurs n Arnaud Bénureau, Vincent Braud, Christophe Cesbron, Julien Coudreuse, Antonin Druart, Marie Groneau, Stéphane Hoffmann, Céline Jacq, Jean-Claude Le Berre, Christophe Martin, Quentin Périnel, Pierrick Sorin, Éléonore de Vaumas. Photographes n Samuel Boche, Pascal Guireau, Tangui Jossic, Keno, Amélie Labourdette, Christophe Martin, Adeline Moreau, Philippe Millet, Delphine Perrin, Gildas Raffenel, Pierrick Sorin. GRAPHISTES / Illustrateurs / plasticiens n Florent Cocherel, Anne Montel, Pierrick Sorin. K O S TA R

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Remerciements n Laurent Allinger, Patricia Bittmann, Stéphane Civel, Nathalie Fidalgo, Kleber Guillemot, Laurent Levy, Wilfried Nail, Karine Pain, Thierry Rocourt, Benjamin Touboul, tous nos annonceurs. Imprimé en CEE n Dépôt légal à parution n © Kostar 2011 www.kostar.fr www.facebook.com/magazineKostar

Merci à tous ceux qui ont participé à ce numéro.

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Maquillage / coiffure n

Tous droits de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engage que leurs auteurs. Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. n Abonnement annuel 30 euros. Médias Côte Ouest, 2 ter rue des Olivettes, CS33221, 44032 NANTES CEDEX 1 n + 33 (0)2 40 47 74 75. ISSN : 1955-6764 Nos lecteurs et internautes sont informés que l’envoi à la rédaction, par leurs soins, de photographies représentant leur image et destinées à être publiées au sein de la rubrique « Sur son 31 », entraînent de facto leur acceptation : pour diffusion au sein du magazine « KOSTAR » édité par la société « Médias Côte Ouest », pour diffusion au sein des plateformes numériques « www.kostar.fr » et « www.myspace.com/kostar_graphik ». Cette autorisation est valable sans limitation de durée. La rédaction s’engage en contrepartie à ce que les éventuels commentaires ou légendes accompagnant la reproduction ou la représentation de ces photographies ne portent en aucune façon atteinte à leur réputation ou à leur vie privée.

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un e p e r sonnalit é à la m o d e pa r l e d e m o d e

MÉLANIE LAURENT

« Je peux jouer à la princesse » interview / Arnaud Bénureau

Photo / Philippe Millet pour Kostar

Quel rapport entretenez-vous avec la mode ? n De l’amusement surtout ! Faîtes-vous attention à votre look ? n Je ne vais pas vous mentir. Oui, j’y prête attention. Mais depuis quelque temps, j’ai confié tout ça à une styliste. On lit un peu partout que vous êtes adepte du look casual chic… n J’ai vu ça aussi. J’aime juste être à l’aise. Je ne me vois pas partir de chez moi le matin en jupe et talons pour monter sur mon scooter. Du coup, n’est-ce pas trop dur d’être en robe de soirée lorsque vous êtes la maîtresse de cérémonie du dernier Festival de Cannes ? n Au contraire ! Là encore, je prends ça comme un amusement. Je peux jouer à la princesse. Avez-vous déjà retourné votre veste ? n Par fierté, jamais ! En avez-vous déjà pris ? n Oui. De quelles natures étaient-elles ? Sentimentales ? Professionnelles ? n Les deux mon général ! Selon vous, quel est le comble du chic ? n Un smoking d’homme porté par une femme. Et à l’inverse, le comble du mauvais goût ? n Une robe ultracourte, à paillettes, portée avec des talons aiguilles. Si l’on ajoute à cette tenue, le maquillage et les bijoux qui vont avec, je trouve ça de très mauvais goût.

Quel vêtement ne porterez-vous jamais  ? n Le pantalon carotte ! Si vous ne faites pas 1,80 m et n’avez pas la taille mannequin, vous avez l’air ridicule. Plus jeune, avez-vous acheté des vêtements parce qu’une de vos stars les portait ? n Non ! Par contre, jusqu’à l’âge de dix ans, ma mère passait son temps à jouer à la poupée avec moi. Elle m’habillait avec des vêtements de marque. À qui voudriez-vous tailler un costard ? n À personne. J’ai appris à pardonner. Vous êtes égérie Dior. Qu’est-ce que cela vous apporte ? n De la liberté. Comment avez-vous réagi lorsqu’on vous l’a annoncé ? Quand j’ai vu que Jude Law, Charlize Theron ou encore Natalie Portman faisaient partie du casting ; j’ai halluciné. Que trouve-t-on dans votre sac ? n Une bouteille d’eau, un sac, de quoi noter, des médicaments au cas où et un briquet. Pas de BlackBerry ? n Ça va pas. Un iPhone ! Le dimanche, comment vous habillez-vous ? n J’ai un pantalon de jogging, des chaussons UGG avec de la moumoute, le sweat de mon mec et je fais le chat sur le canapé. Finalement, Tarantino ne serait-il pas un peu mal habillé ? n On ne peut pas dire que ça soit effectivement sa plus grande qualité. n

Les Adoptés Même si elle a déjà signé des courts et un porno pour Canal + dans le cadre de la collection X-Plicit Films, Mélanie Laurent considère son mélodrame, sous influence cinéma indépendant US, comme sa première expérience en tant que réalisatrice. Malgré un côté too much, cette histoire de femmes a déjà le mérite de ne pas être un simple exercice d’ego trip. n Les Adoptés, un film de et avec Mélanie Laurent, Marie Denarnaud, Denis Ménochet. En salle, le 23 novembre.

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n é c e ssai r e s a c c e ssoi r e s

sélection _Arnaud Bénureau

MICKEY PAR LEBLON-DELIENNE Le spécialiste des statuettes en résine s’adresse aux collectionneurs et amateurs d’art avec cette sculpture géante (1,45 m !) de Mickey en résine monochrome. Éditée en série limitée et numérotée, elle est réalisée à la main par une équipe de dessinateurs, sculpteurs et peintres. Disponible en or et rouge. n Prix public : 3 500€. www.leblon-delienne.com

AMVOX5 WORLD CHRONOGRAPH LMP1

La nouvelle AMV OX5 World Chronograph Lm p1 célèbre les sept ans de parte nariat entre la manufacture horlo gère JaegerLeCoultre et le co nstructeur automobile britan nique Aston Martin. Cette série d’exception est uniquement éd itée à 250 exemplaires. n

TITAN LEICA D-LUX pa5reil numérique compact gris

Titan, ap n Le Leica D-Lux 5 nt. En combinaiso r son design éléga pa it du sé Leica u ea argenté, uv no ce rti, au coloris asso ux avec l’étui en cuir de produits luxue pour les amateurs ve ha stmu un est n . tes an ons perform équipés de foncti € : environ 950 Prix public mera.com www.leica-ca

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ssocien Casio et Feiyue s’a sio e et moderne. Ca collaboration vintag tor, grallec co e nu ve de e présente sa montr . Feiyue des deux marques vée aux couleurs tique A.S.. Les ma blé em le dè propose son mo , silver pour ld pour la femme deux coffrets (go 200 exemà e ité en série lim l’homme), édités mbre. n ce dé s dè les nib plaires, sont dispo .casio.fr t : 99€. www Prix du coffre

DAFT PUNK & COCA-COLA

Après la série Club Coke®, Daft Punk a imaginé pour Coca-Cola® une création exclusive : deux bouteilles habillées de métaux précieux (or et argent) placées dans un écrin désigné par le duo. Cette œuvre d’art est limitée à 20 exemplaires numérotés et signés par les Daft. n

Le coffret est à gagner jusqu’au 31 décembre sur le site www.daftcoke.com

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CREATION LINER COMMUNICATION - 02 40 20 10 20


l è c h e - v it r in e

sélection _Aurélie Provost

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1 Horloge « B a s s i n e » F L E UX 2 C h a pk a P I P O L A K I 3 Masque de ski E M MANUE L L E K H ANN 4 T- s h i rt h o mma g e à St e v e J o b s KARL MARC JOHN 5 G H E T T O BLAS T ER L AS O NI C 6 R a d i o « G en eva » KL EIN & M O R E 7 Lampe en verre « K ora ly » A C R I L A 8 P o rt e r e v u e s « O v o » B R ANE X D ESI G N 9 P u l l L E X UO MO 10 Bague J A L AN J A L AN 11 Console « El i s ée » F L E UX

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red dingue

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NoĂŤl

centre-beaulieu.com

beaublog-beaulieu.fr


DR

c e e t c e ux qui c o m pt e nt au j ou r d ’ hui

YOUNGTIMERS Initié de l’autre côté de l’Atlantique, le phénomène des Youngtimers commence à faire son trou en Europe. Cette nouvelle facette lifestyle concerne les voitures populaires, véritables tubes des années 70, 80 et 90, qui entrent doucement dans le monde de l’automobile de collection. En France, on peut déjà compter sur un magazine, Youngtimers, consacré aux “jeunes anciennes”, des pages Facebook comme s’il en pleuvait ou encore des forums inondant la toile. Les Youngtimers français ont fait des 205 GTI (photo), Clio Williams, Golf GTI Série 1 ou autres Subaru Impreza, leur nouveau cheval de bataille. n

CALEPINO Inspiré par le carnet de notes d’autrefois, Calepino, nouvelle marque nantaise, est né avec l’envie de fabriquer de nouveau en France un calepin à la couverture de carton brut. Des petits carnets résistants – carnets de poche, calepins, bloc-notes et carnets de voyage – qui se glissent facilement dans un sac ou dans la poche. Calepino remet au goût du jour l’écriture à l’ancienne et bannit de son vocabulaire le langage SMS. n www.calepino.fr

DEPTH AFFECT À Lorient, ils n’ont pas de pétrole… Mais ils ont Christian Gourcuff et Depth Affect. Né il y a quelques années dans la banlieue nantaise, le groupe est aujourd’hui écartelé entre Lorient donc et Paris. Rare sur scène et un tout petit peu moins sur disque, Depth Affect est l’un des projets les plus excitants de la galaxie électro hip & hip pop. Découverte en 2007 avec Arche-Lymbe, la figure de proue de l’écurie Autres directions in music a depuis enchaîné des albums plus impressionnants les uns que les autres. Le dernier en date, Draft Battle, n’échappe pas à la règle. n DR

http://soundcloud.com/depth-affect

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14 rue Boileau – Nantes 02 40 48 64 01


un c uisini e r su r l e g r ill

Rencontres

autour d’un plat rencontres / vincent braud

photos / philippe millet pour kostar

Et si on (re)parlait des Tables de Nantes. L’édition d’un guide, à la rentrée, n’a pas seulement dressé un état des lieux de la cuisine nantaise, elle a aussi décerné trois “coups de cœur” à de jeunes adresses et à des chefs au parcours parfois singulier. Pour Kostar, Nhung Phung, Frédéric Pinheiro et Nicolas Bourget ont accepté de se mettre à table : rencontre autour d’un plat pour un (petit) tour forcément gourmand de la jeune cuisine nantaise. www.lestablesdenantes.fr PA G E 0 1 8

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décor : cuisine boffi, showroom civel, nantes


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Le tigre qui pleure

Nhung Phung Song Saveurs & Sens

Nhung Phung n’avait pas envie d’ouvrir “un restaurant asiatique de plus”. D’une enfance entre Laos et Vietnam (qu’elle a dû fuir avec ses parents), elle a gardé le goût des parfums de l’Asie mais ce sont des produits d’ici qu’on trouve à la carte. Un plat n Le tigre qui pleure. n La légende thaïlandaise raconte qu’un tigre, repu d’une viande extraordinaire, en avait les larmes aux yeux et en réclamait davantage. Pour le préparer, Nhung Phung préfère le filet de bœuf au pavé de romsteck. Le bœuf, snaké, est accompagné d’une sauce à base de tamarin à laquelle on ajoute une réduction de fond de bœuf qui en adoucit la puissance. La viande est accompagnée d’un wok de légumes de saison ou de riz sauvage thaïlandais, blanc et noir, façon risotto. Et voilà un plat typique de la riche gastronomie thaï aux couleurs de la région. Un parcours n Au Vietnam, la cuisine est, en général, une affaire de femmes. Et il en était ainsi dans la famille de Nhung Phung. Pourtant, après ses études, ce n’est pas avec une toque sur la tête qu’elle arrive à Nantes : elle est prothésiste dentaire, jusqu’au jour où le goût pour la cuisine l’emporte sur tout le reste. « Je me suis dit qu’il manquait quelque chose à la cuisine nantaise, qu’on devait sortir la cuisine d’inspiration asiatique de son cadre

traditionnel… » Le concept de cette cuisine de fusion vient de cette envie de « casser l’image de la restauration asiatique ». n Du Laos « où il y a un croisement incroyable de cultures », elle garde le goût pour une cuisine métissée. La suite est affaire de passion. Song Comptoir, Song Kitchen complètent une offre à vous mettre saveurs et sens à l’envers. Un péché mignon n Sans hésitation, la soupe pho. Un plat complet et traditionnel du Vietnam. Des pâtes de riz, une sauce mijotée pendant des heures avec un peu de viande et des épices (gingembre, clou de girofle, badiane, cannelle) et versée au dernier moment sur de la viande émincée crue et le riz. Une bouteille n Un La Jasse Castel rouge parce que c’est un vin de caractère, vinifié dans le Languedoc par… une femme ! n Song, Saveurs & Sens, 5 rue Santeuil, Nantes. www.restaurant-song.fr

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MUSCADET Les vins qui ont un fleuve pour terroir.

L’élégance du Muscadet s’affiche sur toutes les grandes tables.

vinsdeloire.fr

L’abus d’aLcooL est dangereux pour La santé, à consommer avec modération PA G E 0 2 0

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Suprême de pigeonneau en croûte de pomme de terre

et sa cuisse farcie au boudin noir

Frédéric Pinheiro Le Restaurant du Pont

Il a quitté les bords de la Garonne pour ceux de la Loire. De son enfance dans la ville rose, il a gardé une (bonne) pointe d’accent. Frédéric Pinheiro propose une cuisine de marché. Avec, lorsqu’il le faut, un filet d’huile d’olive portugaise, allez savoir pourquoi. Un plat n Suprême de pigeonneau en croûte de pomme de terre et sa cuisse farcie au boudin noir. n Une recette qui vient de loin. « Je l’ai en tête depuis mon passage Chez Max à Cahors. Je l’ai concoctée au fil du temps. Je travaille beaucoup avec des producteurs locaux. Les pigeons viennent de Saint-Laurent-des-Autels. Nous avons la chance d’avoir de bons produits et j’aime bien connaître ceux avec qui je travaille. La cuisine peut être sublime avec des produits finalement simples. C’est sans doute ce qu’il y a de plus dur…» Un parcours n Si l’accent continue de chanter le SudOuest, Frédéric Pinheiro a beaucoup voyagé. Après des études au lycée hôtelier de Souillac, et un passage Chez Max à Cahors, il est allé se frotter à la clientèle d’outreManche. « Les villes y sont très cosmopolites. Et leur cuisine s’en ressent. » Oxford, Bristol, Édimbourg et la découverte de l’accent écossais avant de revenir au pays.

Et de se poser à… Genest-Saint-Isle, en Mayenne. n Mais bien vite, l’envie de retrouver une grande ville se fait sentir. « Angers, Rennes, Nantes… on n’a pas hésité longtemps. Il y a un fleuve, comme à Toulouse, et la mer n’est pas loin. » Le couple s’installe à l’entrée de BasseGoulaine, non loin du Grignon. Un péché mignon n « Mes origines sont portugaises. Alors c’est, bien sûr, le plat de morue que prépare ma mère avec des pommes de terre et un fil d’huile d’olive… En fait, cette huile, c’est un peu le fil rouge de ma cuisine. » Une bouteille n « Un Fié gris du domaine de l’Aujardière à Saint-Philbert-de-Grand-Lieu. C’est un ancien cépage qu’on appelle aussi sauvignon rose et qui est épatant. » n Le Restaurant du Pont, 147 rue du Grignon, Basse-Goulaine (44). www.restaurant-du-pont.fr

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Poulpe rôti à la citronnelle et à la coriandre et ses Saint-Jacques marinées.

Nicolas Bourget La Raffinerie

Nicolas Bourget est au piano de la rue Fouré depuis septembre 2009. L’ancien restaurant de quartier a fait peau neuve. Et le jeune chef y fait chanter une cuisine de produits frais. Du pain aux sorbets, tout y est “maison”. Un plat n Poulpe rôti à la citronnelle et à la coriandre et ses Saint-Jacques marinées. n Le plat respire le large et les voyages. « De mon parcours, trois années en Grèce et une au Vietnam, j’ai gardé le goût des mélanges, des agrumes et des épices… mais le poulpe vient du Croisic et les Saint-Jacques d’Erquy. On retrouve dans ce plat un peu de mon parcours et ce que j’aime faire  ». Une définition, justement, de cette cuisine ? « J’aime la cuisine franche… Si on a besoin d’une dizaine de lignes d’explication dans un menu pour retrouver ce qu’on a en bouche, je trouve ça dommage.» Un parcours n Avant de revenir au pays et d’entrer en cuisine, Nicolas Bourget a cherché sa voie. Petits boulots d’étudiant avant une formation AFPA. Quelques beaux souvenirs  ? Un stage, puis deux ans, chez Petrossian puis quelques saisons au soleil des Cyclades. Souvenir encore de ce séjour au Vietnam où sa femme avait un poste d’enseignante. « J’ai donné quelques PA G E 0 2 2

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cours de cuisine à des enfants et aussi dans un lycée hôtelier… J’y ai découvert aussi les Highlands coffee, un autre monde. » n Le 1er septembre 2009 ouvrait La Raffinerie. « Nous avons le même mot en français pour la raffinerie du sucre et du pétrole… J’aime ce mot pour son ambivalence. C’est un clin d’œil au passé industriel de la ville et du quartier. Et en même temps à un certain raffinement. » Un péché mignon n « Mon péché mignon ? Ce que je ne sers pas à mes clients. Je garde pour moi les foies des pigeonneaux que je cuisine… Je me régale. » Une bouteille n « J’aime les vins de vignerons. Et ils sont à la carte. J’avoue un faible pour un morgon, le Côte du Py domaine Jean Foillard. Il fait du bio, mais ce n’est pas sur l’étiquette. C’est un vin authentique comme je les aime. » n La Raffinerie, 54 rue Fouré, (44 000) Nantes. www.restaurantlaraffinerie.fr

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nous c ’ e st l e go û t

produit par...

Ave pecten maximus ! DR

Texte et photo / Jean-Claude Le Berre

À Noël, Vincent Guerlais bûche !

Le maître chocolatier présente, à l’occasion des fêtes de fin d’année, trois bûches : Haute Couture (disponible le 31 décembre uniquement / 36€), Les Machines de l’île (disponible à partir du 17 décembre / 36€) et La Joyeux noël (24 et 36€). n www.vincentguerlais.com

Mais encore ? Certes, lorsqu’elle est présentée fraîche chez le poissonnier, il n’y a guère de doute quant à son identité. Cependant, présentée en noix, elle peut se confondre avec son cousin le pétoncle noir ou le vanneau (coquillette en Loire-Atlantique). C’est pourquoi la coquille Saint-Jacques de nos côtes se sous-titre « pecten maximus ». Pour quoi faire ? Du point de vue gustatif, la différence est sensible : seule «  pecten maximus  » offre un moelleux incomparable en bouche, à condition de ne pas trop la cuire, 5 à 6 minutes maxi, en aller-retour ou encore en carpaccio. Par ailleurs, étant une espèce sédentaire, et donc facile à surveiller, la coquille Saint-Jacques est l’un des produits de la mer les mieux gérés en terme de durabilité. Enfin, celle de Porten-Bessin, dans la Manche, peut même s’enorgueillir d’un Label Rouge. n

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© Yann Provost

Quoi ? C’est la saison des coquilles Saint-Jacques. Pour en déguster de « vraies », mieux vaut connaître son latin. Au regard du droit commercial international, toutes les variétés de coquillages de la famille des pectinidés (coquille en forme de peigne) se présentent sous l’appellation de Saint-Jacques, seul leur nom latin les distingue. Le Français en est le premier consommateur du monde avec 2,5 Kg par an.

C’est Joly !

Au 28 de la rue de Nemours, Pascal Joly, Meilleur Ouvrier de France charcutier-traiteur, succède à Maurice Trihan, bien connu des Rennais. À la carte de cette adresse au design épuré : bouchées apéritives, entrées, verrines, coffrets repas, charcuterie artisanale… n Joly Traiteur, 28 rue de Nemours, Rennes. www.traiteur-joly.fr

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La maternité Angers (49)

Rocheteau - Saillard Photos / Pascal Guiraud

L’implantation de la nouvelle maternité d’Angers, dans l’axe du bâtiment d’origine avec une longueur équivalente, permet de lire un nouveau socle, en premier plan. Ce bâtiment orthogonal en plan, révèle en élévation, des rondeurs liées à son statut d’espace de naissance. Le projet comprend la construction de 11 salles de naissances, d’un bloc obstétrical et de l’ensemble des services attenants. n À l’entrée, les plis courbes créent un vaste auvent d’accueil des Urgences et à l’autre extrémité, un auvent pour la livraison des locaux logistiques. Ceux de la toiture intègrent au dernier étage des bureaux médicaux, qui bénéficient d’une vue panoramique sur le fleuve. n La toiture, visible depuis les étages du bâtiment existant, a été traitée comme une véritable cinquième façade : faisant face à la Maine la façade se retourne en toiture au-dessus des Urgences et de l’espace de naissance, et se retourne une nouvelle fois au-dessus des bureaux médicaux. n rocheteau-saillard.com

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ou 5 é v é n e m e nts in c ontou r na b l e s e n plus ou m oins 5 0 m ots

UBU ENCHAÎNÉ

© Pascal Victor

En attendant la sortie (hypothétique ?) des Mouvements du bassin du hardeur HPG, Éric Cantona monte sur scène pour une tournée aussi longue qu’une saison de Premier League : 100 dates. Pour ce nouveau projet à sa (dé)mesure, le King joue le rôle-titre de la pièce d’Alfred Jarry. n Ubu enchaîné, du 4 au 10 décembre, Le Quartz, Brest. www.lequartz.com

MY SECRET GARDEN KILLOFER

© Chriqtophe Raynaud de Lage

Attention événement ! La formule a beau être usée comme une vieille paire de Vans, elle est ici justifiée. Le Musée de l’Abbaye de Sainte-Croix accueille l’œuvre d’un des membres fondateurs de l’Association, maison d’édition culte pour tous les accrocs à la bande dessinée pas comme les autres. n

En 2010, en Avignon, Stanislas Nordey et Falk Richter avaient mis tout le monde d’accord avec ce théâtre politique et subversif. En mettant en scène le texte du jeune auteur allemand, Nordey livre une vision désabusée du monde. Ici, l’Histoire (l’Allemagne d’après-guerre) se la colle avec l’histoire (les râteaux amoureux, entre autres). n My secret garden, les 6 et 7 décembre, TNB, Rennes.www.t-n-b.fr

BAXTER DURY

Killofer, du 26 novembre au 26 février, Musée de l’Abbaye de Sainte-Croix, Les Sables d’Olonnes. www.lemasc.fr

Avec sa trogne de parfait briton écumant les pubs jusqu’à plus d’heure, Baxter Dury est, incontestablement, le phénomène indé de cette fin d’année. En sortant récemment Happy Soup, le fils de Ian Dury signe un grand disque pop, entre gueule de bois carabinée et sex-appeal brûlant. n

DR

© Killofer

Baxter Dury, le 11 décembre, Stereolux, Nantes. www.stereolux.org

Lorsque Lou Reed se maque avec Metallica, on appelle ça un supergroupe. Avec ce concert dessiné, entre rock et BD, c’est la même chose : Dupuy & Berberian aux dessins, Burger à la guitare et chant, Perraudeau à la basse et au clavier, Alberto Malo à la batterie et Truffaz à la trompette. Ne changez rien, tout est parfait ! n Dupuy/Berberian/Burger, le 6 décembre, Le LiFE, Saint-Nazaire. www.lefanal.fr PA G E 0 2 8

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© Jonathan scott

DUPUY/BERBERIAN/BURGER


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G A L ER I E DE P O R T R A I T S

PERSU/ MONER/ NASHER/ MEYER Entre 4 murs Texte / Marie Groneau

Photo / Adeline Moreau pour Kostar

Entre figures mystères et noms mythiques, quatre graffeurs nantais, conviés par le lieu unique à Faire le mur, viennent témoigner de la richesse de leur discipline ultra contemporaine et, plus que jamais, libre. Rendez-vous dans le Grand Atelier du lieu unique. Odeur de peinture aérosol. Les arFAIRE LE MUR tistes s’activent déjà à la réalisation. Persu, Cette expo, organi- Moner, Nasher et Meyer participent à un assée conjointement pect essentiel de l’exposition. En effet, si une partie de l’expo est consacrée à la collection par le lieu unique graffiti du MuCEM – œuvres et objets – la paret le MuCEM, ticularité de Faire le mur tient dans la créas’intéresse au graffiti. 100 œuvres tion in situ : « On est venu peindre l’expo en et/ou objets emblé- direct. C’est plus intéressant et réel que sur une toile. Et, ce qu’on peint, c’est ce qu’on a matiques de ce mouvement urbain l’habitude de faire dans la rue ou sur les terrains » affirment-ils. Effrayés par l’institutionaccompagnés nalisation du genre ? Même pas peur ! Ce, d’interventions malgré la multiplication des galeries street réalisées spécifiart et les expositions – il faut l’avouer – pas quement pour le Grand Atelierdu lieu toujours réussies que l’on a pu voir ces dernières années. Le graff gagne tout juste ses unique sont prélettres de noblesse : « On n’est pas là pour sentés. n donner une image controversée du graffiti ni Faire le mur, jusqu’au 8 janvier, pour produire des œuvres dans un but comle lieu unique, Nantes. mercial. Le gros de ce qu’on va faire, ce sont www.lelieuunique.com des fresques élaborées, pensées, travailPA G E 0 3 5

lées », en témoignent les croquis dispersés ici et là. n L’autre innovation de cette exposition réside dans la scénographie même qui intègre des éléments urbains : bus et autres cabines téléphoniques. « On n’est pas en train de faire une déco de théâtre », mais une authentique expo graffiti avec, bien sûr, un mur sur lequel ils travailleront avec d’autres acteurs de la scène européenne. « On partage des valeurs et une histoire communes. Le graffiti c’est l’occasion de faire de belles rencontres ». Une grande communauté qui va au-delà des frontières et dont le leitmotiv reste le même : « montrer son nom et faire évoluer son style ». En perpétuelle évolution, cet art éphémère s’affirme comme l’un des derniers mouvements artistiques du XXe siècle, mais aussi l’un des plus passionnants. Naturellement la fresque est vouée à disparaître. Quant au bus, il retournera dans son milieu urbain, tout comme nos quatre Nantais qui (re)feront d’autres murs. n

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G A L ER I E DE P O R T R A I T S

THE LEMON QUEEN Retour vers le futur Texte & photo / Christophe Martin pour kostar

Avec un nom qui sonne comme celui d’un cocktail grisant, la nouvelle sensation angevine traverse le temps et impose un brillant projet ultra-pop et résolument tubesque. On croyait les années 80 définitivement consumées, c’était sans compter sur ce quatuor angevin qui, dans une ultime et ambitieuse tentative, ravive les dernières braises de cette intarissable décennie. Il faut dire que The Lemon Queen nous replonge aisément dans une pop FM nostalgique et une new wave définitivement inspiratrice. Toute ressemblance serait pourtant fortuite. n « Nous jouons une musique que l’on connaît finalement peu, assure le groupe. Notre inspiration nous vient plutôt de quelques groupes anglais actuels… On espère trouver cette même énergie ». Il faut dire qu’avec ses productions imparables, un mélange décomplexé et anachronique de bonnes guitares, de sons électros puissants et de rythmes terriblement dansants, le groupe renoue les liens du temps et livre une électro pop efficace. n Après plus de 130 heures de répétition, quelques dates judicieusement choisies, et en attendant une tournée anglaise en décembre prochain, le groupe

met aujourd’hui toute son énergie dans la création pour faire évoluer cet ambitieux projet comme il se doit. n www.myspace.com/thelemonqueenband

ARNO GONZALEZ Groovy Gonzalez Texte / Arnaud Bénureau Photo / Christophe Martin pour kostar

Habitué des remixes et des Ep’s, l’homme machine angevin sort aujourd’hui son premier album : Encounters. Avec des parents gérants d’une discothèque, la nuit appartient à Arno Gonzalez depuis un bail. Pourtant, c’est presque par hasard qu’il passe derrière les platines. « Plus jeune, à la différence de mes frères qui, eux, mixaient, je ne m’intéressais pas à ça ». Il faudra attendre 1998 et une soirée à l’Esperanza à Angers pour qu’Arno passe à l’action. « J’étais avec mes CD’s et il n’y avait personne aux platines. C’est comme ça que j’ai commencé à mettre du son ». Il devient rapidement résident du bar et trouve ainsi un « job alimentaire » finançant son BTS Action Co. Après une parenthèse de deux ans de l’autre côté de l’Atlantique, l’actuel pensionnaire de l’écuPA G E 0 3 6

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rie Timid Records revient au pays et réussit à « vivre de sa passion ». n Celui qui trouve « drôle de faire péter les plombs à tout le monde sans jamais tomber dans la facilité » a réussi à embarquer TEPR, OR’L ou encore Georges Guelters dans sa nouvelle aventure rythmée par une science du groove indiscutable. n Le 25 novembre, Le Colisée Club, Nantes. Le 16 décembre, Le Chabada, Angers. www.myspace.com/arnogonzalez

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G A L ER I E DE P O R T R A I T S

LAURENT BRETHOME Chef de tribu Texte / Vincent Braud

Pphoto / Christophe Martin pour Kostar

Au metteur en scène du Menteur volontaire, on serait tenté de demander « levez la main droite et dites “je le jure” ». Mais Laurent Brethome n’est pas du genre à parler à demi-mots. Au risque de déranger ou de déplaire. À 32 ans – et vingt-deux mises en scène en neuf ans – il propose Bérénice et On purge bébé. Racine et Feydeau, au risque du grand écart. Mais il s’en moque et il avance. n Même si, c’est un fait, il n’est pas toujours simple d’être Vendéen. C’est à La Roche-sur-Yon que tout a commencé. Si Laurent Brethome en est là, c’est grâce à… un pédiatre. « J’étais hospitalisé car je présentais des troubles du comportement, je ne contrôlais pas mes gestes, ma diction… Un médecin a fini par comprendre que tout cela n’était que l’expression d’un trop-plein d’énergie. » Un passage à l’atelier théâtre du Galion, puis au conservatoire et ce sera la Comédie de Saint-Étienne. Professeur d’art dramatique au conservatoire de Lyon à 28 ans, c’est à La Roche-sur-Yon qu’il revient s’installer en 2009 avec Philippe Sire. « Le Menteur volontaire, c’est une famille, une tribu. On se connaît depuis toujours ou presque et on partage les mêmes envies… » Des envies de théâtre naturellement, nées de rencontres avec Olivier Py, Thomas Ostermeier, Odile Duboc… ou de spectacles, d’expos, de

films. « J’aime beaucoup Twin Peaks de David Lynch… J’essaie de représenter l’innommable de manière poétique… » Lorsque Laurent Brethome met en scène Les Souffrances de Job d’Hanokh Levin, Pierre Assouline salue la performance. n Lorsqu’il lui arrive de rêver tout haut, Laurent Brethome se voit bien prendre la direction d’un lieu de théâtre. Non pour s’installer, juste pour travailler et s’inscrire dans un territoire. En attendant, il court à Nantes, Angers, Marseille, Paris avec un crochet par Montjean-sur-Loire ou Le Pin-en-Mauges. Le Menteur volontaire affiche, cette saison, cent-vingt représentations. Elle n’en est pas moins la seule compagnie conventionnée en France à ne pas recevoir un euro de “son” conseil général. Pas toujours simple d’être… Vendéen. n Bérénice de Jean Racine par le Menteur volontaire, le 13 décembre au Carré de Château-Gontier et le 16 décembre au Théâtre de Laval. On purge bébé de Feydeau, les 11 et 12 décembre à Beaupréau. Les Souffrances de Job, du 19 janvier au 4 février aux Ateliers Berthier de l’Odéon à Paris.

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Piscine (pas d’eau) Thomas Jolly a choisi d’adapter Piscine (pas d’eau) de Mark Ravenhill pour sa forme singulière – une suite de répliques qui ne permet pas de distinguer les personnages –, et son propos, qui fait écho aux préoccupations de La Piccola Familia en tant que collectif humain de travail. Un théâtre du souvenir dont la scénographie renvoie à la qualité de plasticiens des personnages, inspirés par la bande de Nan Goldin (Five of Boston). n Du 9 au 12 novembre, TNB, Rennes. Le 19 novembre, Théâtre de Cornouaille, Quimper. Le 24 novembre, La Passerelle, Saint-Brieuc.

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THOMAS JOLLY Plongeon collectif Texte / Julien Coudreuse

photo / Guillaume Brié

Sorti de l’école du TNB en 2006, Thomas Jolly y revient par la grande porte pour y présenter sa dernière création Piscine (pas d’eau) dans le cadre du festival Mettre en Scène. Thomas Jolly se définit comme « un enfant du théâtre public ». Son parcours très classique en atteste, qui l’a vu évoluer d’ateliers en classes spécialisées, jusqu’à la prestigieuse école d’acteurs du TNB. n S’il choisit cette formation, c’est pour se frotter à l’enseignement de Stanislas Nordey, metteur en scène dont trois de ses spectacles l’ont ébloui, et dont la pédagogie l’a séduit… à posteriori. « En entrant dans l’école, j’attendais de lui qu’il me dirige et, au contraire, il m’a laissé libre. C’est à chacun d’essayer de trouver, à l’intérieur du programme qu’il propose, un chemin qui serait le sien. À chaud, je suis sorti de l’école avec de la colère. Je mesure aujourd’hui à quel point l’école m’a lancé sur mon propre chemin. » n Conscient de la rudesse du secteur, Jolly crée avec d’autres camarades de promo sa propre compagnie, La Piccola Familia, pour affronter en groupe « la solitude et l’inactivité » inhérentes aux premiers pas dans saison 0 6 / N U MÉR O 2 8

le métier. Et ça lui réussit. Sa première mise en scène, Arlequin Poli par l’Amour, rencontre un franc succès. S’ébauchent alors une histoire et un langage communs. Chaque spectacle est l’occasion de creuser les questions qui traversent le groupe. « Piscine (pas d’eau) nous a permis de travailler sur notre fonctionnement en tant que collectif. Ce texte ne parle que de ça ! » Alors que s’ouvre une nouvelle ère pour la Piccola Familia, avec la création prochaine d’un Henri VI aux allures de super production (dix-huit acteurs sur le plateau, 6h30 de spectacle !), Thomas Jolly affiche son ambition : « Dans le théâtre, j’identifie quatre points cardinaux : Claude Régy, Stanislas Nordey, Jean-François Sivadier et Romeo Castellucci. Je crois qu’ils ont trouvé, chacun, une vérité du théâtre, et, qu’à eux quatre ils l’a détiennent. L’idéal serait de créer un théâtre qui soit au centre de ces quatre génies. » n www.lapiccolafamilia.fr

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en aparté P hotographe, S tylis m e_Amélie Labourdett e A ssistant photographe_Wilfried Nail A ssistant e stylis m e_Chr istell e Ro cher Mod èles hom m es_les musiciens Brian L op ez (www.brianlopez .com) et Gabriel S ullivan (www.theta r afdetu cson.com) actu ellem ent en tournée avec Tucson la no che* Mod èle f em m e_Anne Ber themet

* TUCSON LA NOCHE Le 16 novembre, Stereolux, Nantes. Les 17 et 18 novembre, Le Dynamo Café, Nantes. Le 28 novembre, clôture du Festival des 3 Continents, Nantes. Le 1 er décembre, Le Ferrailleur, Nantes. Le 2 décembre, Le Dejazey, Rennes. Le 3 décembre, Pub Saint Sauveur, Dinan. Le 4 décembre, Le Violon Dingue, Nantes.


Gabriel_ Pantalon SANDRO HOMME chez SANDRO, Nantes sur fauteuil: Gilet, ch emise, cravate SANDRO HOMME Chaussures nom de code (N.D.C.) ch ez MOI MES SOULIERS, Nantes


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MATHIEU KASSOVITZ « J’ai beau dire que je suis le mec de La Haine... » Interview par Arnaud Bénureau

photo /Guy Ferrandis © 2011 NORD-OUEST FILMS

Réalisée en deux temps, entre Paris et Nantes, l’interview de Mathieu Kassovitz tombe au moment où le réalisateur de La Haine revient plus énervé que jamais avec son nouveau film : L’Ordre et la morale. Est-ce vous qui gérez votre Facebook ? n Oui, pourquoi ?

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Vous dites ne pas avoir votre bac et en être fier… n Parce que j’ai trouvé du boulot. C’est-à-dire… n Très vite, j’ai été assistant à la mise en scène. À 17 ans, j’ai commencé à faire des stages. Je n’ai donc pas pu finir l’école. Mon seul truc était de gagner assez d’argent pour passer mon permis et ainsi devenir assistant officiel. Car pour travailler, c’est le seul papier nécessaire. Au regard du parcours de vos parents, vous sentiez-vous obligé de faire du cinéma ? n Pas du tout. Mais ils étaient passionnés et m’ont transmis leur amour du cinéma. Quand même, ne vous êtes-vous pas dit à un moment que vous auriez pu aller PA G E 0 4 9

à l’encontre de la trajectoire de vos parents ? n Quand je m’en vais faire mes trois jours ; je me dis, pendant trente secondes, qu’il serait peut-être bien que je fasse mon armée. Quand j’ai vu l’ambiance, j’ai vraiment voulu faire du cinéma. Est-ce qu’il y a eu un film déclic ? n Il y en a plusieurs. Mais je pense que j’ai compris la mise en scène lorsque mon père m’a montré Les Dents de la mer. J’étais trop jeune pour le voir en salle. Mes parents l’avaient enregistré ; je l’ai donc vu à la télé. Je l’ai regardé une fois, puis une deuxième fois. Mon père voulait que je comprenne comment un cinéaste arrive à vous faire peur. Dans Les Dents de la mer, il y a toute la matière dont un metteur en scène a besoin pour réaliser un film. Le but n’était pas d’apprendre le cinéma, mais d’apprendre à en faire. Je ne voulais pas faire une carrière d’assistant et attendre le jour où

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j’allais pouvoir réaliser mon long métrage. Il fallait que je fasse un truc. Mon père m’a demandé quel était mon budget. Il était de 3 000 francs. L’histoire que j’allais raconter devait tenir dans ce budget. Du coup, il fallait connaître un peu les ficelles du cinéma.

« Vous savez, j’étais aussi énervé dans Babylon A.D.. Surtout au moment de sa sortie ! » Après votre premier court Fierrot le pou, il y a Métisse et La Haine. Avec ce dernier, vous dépassez le cadre du cinéma et proposez un film qui devient un phénomène de société. Étiez-vous préparé à un tel raz de marée ? n Absolument pas ! Quand ça devient un phénomène de société, il est déjà trop tard. Avant ça, La Haine est simplement un succès commercial. C’est devenu un phénomène de société parce que, aujourd’hui, les gens m’en parlent encore.

L’ORDRE ET LA MORALE Avril 1988, île d’Ouvéa, NouvelleCalédonie. 30 gendarmes retenus en otage par un groupe d’indépendantistes kanaks. 300 militaires envoyés depuis la France pour rétablir l’ordre. 2 hommes face à face : le capitaine du GIGN et le chef des preneurs d’otages. Avec L’Ordre et la morale, Kassovitz revient avec un film politique n’épargnant personne. n L’Ordre et la morale, sortie le 16 novembre. www.lordreetlamorale-lefilm.com PA G E 0 5 0

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Avec L’Ordre et la morale, on a l’impression que vous sortez votre quatrième film… n Mais c’est mon septième ! Oui ; mais là on vous retrouve vraiment… n Pourquoi le quatrième ? Il y en a que vous ne comptez pas. Les Rivière pourpres, Gothika et Babylon A.D… n Ce sont aussi des films. Je n’aurais jamais pu faire L’Ordre et la morale si je n’avais pas fait ces films-là. Y compris Gothika et Babylon A.D.. C’est tout un processus de travail de mise en scène qui passe par des hauts et des bas. Et puis, on ne peut pas être à bloc tout le temps. Vous avez quand même conscience qu’avec L’Ordre et la morale, on va souvent vous dire qu’on retrouve le Kassovitz énervé de La Haine… n Vous savez, j’étais aussi énervé dans Babylon A.D.. Surtout au moment de sa sortie ! Si j’avais pu aller au bout des choses, il aurait été aussi fort que le bouquin de Dantec. Pourquoi n’êtes-vous pas allé au bout ? n J’avais un acteur qui était une sous-merde (Vin Diesel, NDLR) et un producteur, Alain Goldman pour le citer, qui était un lâche. Une des raisons pour lesquelles je voulais faire un bon film, c’était pour enfin balancer sur Babylon A.D. saison 0 6 / N U MÉR O 2 8

L’Ordre et la morale a mis dix ans à voir le jour. Vous avez été menacé de mort. Avez-vous pensé, à certains moments, jeter l’éponge ? n Oui, mais ça aurait été dommage. Et puis, lorsque j’ai rencontré les Kanaks pour la première fois en 1999, ils m’ont prévenu que ça prendrait du temps. De toute façon, à un moment ou à un autre, quelqu’un aurait fait le film. Vous en parlez très sereinement… n Que voulez-vous que je vous dise ? Ça fait partie du jeu. On va chez des gens qui, depuis 150 ans, vivent dans des conditions où la méfiance à l’encontre des blancs est légitime. Lorsque je leur dis que je vais faire un film sur l’événement qui est la plus grosse plaie ouverte de leur Histoire ; les mecs me demandent évidemment qui je suis. J’ai beau dire que je suis le mec de La Haine et que je n’aime pas la police ; ils disent non… Bon, finalement, ça a quand même un peu aidé. Je n’avais pas fait Camping. Avec les jeunes de Nouméa avec qui on a eu des problèmes – qui peuvent ressembler aux problèmes que nous pourrions avoir avec les jeunes de banlieues d’ici –, il y a un travail de rencontre qui prend du temps. Le fait de produire Johnny Mad Dog vous donne-t-il la direction dans laquelle vous souhaitez aller, en termes de formes, pour L’Ordre et la morale ? n Bien sûr ! Quand je vois Johnny Mad Dog, je me dis : « Putain ! L’enculé ! ». C’est vraiment le genre de films que je veux faire. Mais encore une fois, on ne peut pas être à bloc tout le temps. C’est rare de tomber sur des sujets qui vous passionnent autant. Aujourd’hui, quel projet vous motiverait ? n Le 11 septembre ! Sérieusement ? n On ne va pas repartir là-dedans, mais le sujet est passionnant. Le 11 septembre est la journée la plus passionnante de notre millénaire. Celle qui va gérer les cinquante années à venir. Dans un monde idéal, ce film n’aurait aucune raison d’être. Il serait un fantasme de réalisateur. Mais nous ne vivons pas dans un monde idéal. n

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le lieu unique scène nationale de Nantes

«Les enfants du rock» du 5 au 20 janvier 2012 «Please Kill Me» de Mathieu Bauer «Micro» de Pierre Rigal

théâtre/musique

danse/musique

«Gonzo Conférence» de Fanny de Chaillé «Led Zeppelin» par François Bon

performance

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«L’inconscient freudien et la fonction psychanalytique du rock» par Francis Métivier philosophie «Musique et bd, quels liens ?» Soirée Quizz

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«Micro» © pierregrosbois.com

Prolongez l’expérience avec l’exposition «Rock et littérature» accueillie à la Bibliothèque Municipale de Nantes jusqu’au 26 février 2012.


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e n fa c e à fa c e

JUSTICE « Ni un groupe de club, ni un groupe de rock » interview / Arnaud Bénureau

photo / DR

Quatre ans après son premier album, le duo Justice est de retour avec Audio, Video, Disco. Rencontre avec un groupe qui est passé du statut de graphistes à stars mondiales ou presque. Avec le temps, comment avez-vous vécu le passage de l’ombre à la lumière ? n Ça s’est passé du jour au lendemain. Au début, on faisait de la musique le dimanche pour s’amuser. On n’a rien vu venir. Et nous sommes loin d’être des stars mondiales. Pour nous, c’est juste un luxe de pouvoir faire de la musique toute la journée. Civilization, premier extrait d’Audio, Video, Disco, a d’abord été entendu dans une pub pour Adidas. Les circuits traditionnels de diffusion de la musique seraient-ils morts ? n Il y a un peu de ça. Et surtout pour notre musique qui n’est ni radiogénique, ni télégénique ! Cette pub était le seul moyen pour nous de faire écouter, par hasard, notre musique aux gens. Sans s’inscrire dans une volonté de conversion des foules, on trouvait intéressant d’entrer par effraction dans les salons. Justice, ce n’est pas que de la musique ; c’est aussi des images… n On est loin d’avoir inventé ça. Cela remonte à l’origine de la pop. Ça nous amuse de passer du temps sur le projet global qu’est Justice. Êtes-vous fiers d’avoir réuni sur un même terrain les clubbeurs et les rockeurs ? n On n’est ni un groupe de club, ni un groupe de rock. Après, on est toujours content d’avoir des publics variés. On fait juste PA G E 0 5 3

une musique s’appuyant sur des émotions immédiates qui peuvent plaire à beaucoup. Ne craignez-vous qu’on vous tombe dessus en vous faisant remarquer que c’était mieux avant ? n Il y aura toujours des personnes pour penser ainsi. Pour être honnête, on ne sait toujours pas ce qui a plu dans le premier album. Avec Audio, Video, Disco, nous nous sommes libérés de toute contrainte. Notre seul objectif était de nous satisfaire déjà nous-mêmes. Peut-on voir ce disque comme la bande originale d’un film qui n’existerait pas encore ? n Pas vraiment. Le point commun avec une bande originale se trouve dans le côté immédiat des émotions qu’on souhaite faire passer. Il faut aller droit au but. Comment définiriez-vous votre musique ? n On essaie de faire de la pop d’aujourd’hui ; dans le sens où notre musique a pour seul but de procurer des sensations agréables aux gens. Êtes-vous finalement soulagés que ce nouveau disque sorte ? n Oui. On est également content du produit fini. Maintenant, on verra bien ce que ça donnera. n justice - Audio, Video, Disco (Ed Banger / Because Music) Le 1er février, Stereolux, Nantes. www.stereolux.org

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c a r t e b lan c h e à un a r tist e

moniker par

Samuel Boche

Texte / Christophe Cesbron photogrammes extraits du film et des rushes de samuel boche

Samuel Boche a du nomade dans la tête et dans le sang : il capte et conçoit la vie comme l’art, dans le mouvement, le déplacement…

moniker Film de Samuel Boche, 52’. Production : Frédéric Joyeux, l’Atelier des images, co-production TéléNantes, la Fabrique Pola, avec le CNC et le Conseil général de Loire-Atlantique n Projection gratuite le 8 décembre au Lieu Unique, nantes www.samuelboche.com PA G E 0 5 4

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Pour chaque nouveau projet, Samuel Boche détermine un temps de travail, des situations, un espace, une errance. « Pour Moniker (mon dernier film), je suis parti du 15 janvier au 15 mars, sillonner l’Europe sur le réseau ferroviaire avec l’idée de ne vivre que dans des trains où dans des gares. J’ai filmé mon voyage et les rencontres que je pouvais faire. J’ai choisi de partir l’hiver parce que les gares sont un refuge pour certaines personnes quand il fait froid. J’ai évité la France, où c’est toujours difficile de filmer dans les gares. J’ai laissé mon ordinateur dans une consigne à Prague qui a été mon carrefour. J’ai privilégié les trains de nuit où je pouvais dormir… » n Avec son appareil photo, son micro, dans les trains, sur les quais, dans les salles d’attente, il a regardé, saisi, négocié, volé des images, capté ce monde en marge du réseau qui se développe à grande vitesse. Il a filmé ces « anges vagabonds » que la lumière artificielle, les bruits sourds, la fatigue, la misère transcendent, détruisent, révèlent… Chaque jour, sur les murs des toilettes, il écrivait à la craie la date et sa destination, comme s’il l’inscrivait sur le clap de tournage qui allait l’aider pour le montage du film, pour se repérer dans l’espace temps et dans l’espace géographique. Car au bout du compte, toutes ces gares finissent par se ressembler, et créer une seule et même toile où deux mondes se croisent, cohabitent vaille que vaille : celui d’une Europe mondialisée avec ses espaces propres, ses règles, sa signalétique, ses gens pressés, et celui de la marge, des recoins, avec les gens qui se débrouillent, dorment, se réfugient… Un monde court, l’autre s’arrête. Un monde reste sur les rails, l’autre se retrouve dans les marges. L’un croit produire, l’autre survit. n Loin d’être un documentaire, Moniker se regarde comme un récit poétique, bouleversant, lumineux, décalant le point de vue vers ceux qu’on ne voit pas. Il porte cette idée provocante et sublime exprimée par Jack Kerouac : « Et je me disais que, peut-être, ces clochards célestes m’apporteraient la lumière ». n saison 0 6 / N U MÉR O 2 8

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Inconnu. Gare de Budapest. Hongrie. 2011 © Samuel Boche

Inconnu. Gare de Sid. Serbie. 2011 © Samuel Boche

Gare de Florence. Italie. 2011 © Samuel Boch eSamuel


nconnu. Tram de Vienne. Autriche. 2011 © Samuel Boch e

Inconnu. Gare de Prague. Republique Tcheque. 2011 © Samuel Boche

. Inconnue. Gare Sant de Barcelone. Espagne 2011 © Samuel Boche


inconnu. Gare de Bratislava. Slova quie. 2011 © Samuel Boche

Inconnues. Metro de Berlin. Allemagne. 2011 © Samuel Boch e

Samuel. Metro de Varsovie. Pologne. 2011 © Samuel Boch e


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par

pierrick sorin le travail du Nantais Pierrick Sorin est mondialement connu. Depuis novembre 2006, il nous raconte son quotidien de créateur. signé sorin, naturellement.

Photo / P.Sorin

Vol Nantes-Roissy – 12h35. Je n’aime pas l’avion. Je me sens comme coincé dans un placard. Pour toute escapade possible : un passage par la case toilettes. J’en profite pour avancer sur le story-board de Poppée – Pop’pea, plus exactement – : un opéra pop-rock ; une interprétation contemporaine du Couronnement de Poppée de Monteverdi. La direction musicale sera assurée par Peter Howard, dernier batteur de The Clash. En première ligne chanteront Carl Barât (The Libertines avec Pete Doherty) et une chanteuse lyrique. Pour ma part, je signerai la mise en scène et la scénographie en collaboration avec Giorgio Barberio Corsetti avec qui j’ai déjà collaboré à l’opéra de Parme et à la Scala.n Même si je ne suis pas un grand amateur de musique, qu’elle soit «classique» ou «actuelle», même si je suis conscient du caractère un peu «commercial» du projet, celui-ci me fait rêver. Le vol n’a duré qu’une heure. J’ai dessiné cinq scènes : bon

Je suis comme un enfant qui monterait pour la première fois de sa vie dans un manège. résultat.n Correspondance Paris - Moscou – 16h00. J’embarque sur un A320 basique. Comme j’entre dans l’appareil une voix m’interpelle avec une sorte de familiarité teintée d’ironie : « Bonjour, Monsieur Sorin… ». C’est le commandant de bord. Pendant quelques secondes, je pense qu’il m’a vu, la veille, dans Des mots de minuits à 0h45 sur France 2. Il enchaîne : « On est voisin, j’habite votre quartier. On s’est croisé plusieurs fois dans PA G E 0 5 9

montage Karine Pain

des fêtes… » Sa tête me dit vaguement quelque chose, mais l’uniforme perturbe le souvenir. Bref, de fil en aiguille, je me retrouve dans le cockpit. Atterrissage à Moscou, aux premières loges. Les lumières incrustées dans le tarmac dessinent la piste. C’est assez génial. Je suis comme un enfant qui monterait pour la première fois de sa vie dans un manège. En attendant, je n’ai pas dessiné une scène de plus concernant Pop’pea. Les petits privilèges, c’est bien agréable, mais ça ne favorise pas la création. Sur Moscou, rien de spécial. Sorties diverses, en marge des représentations d’un spectacle théâtral que j’ai créé en 2010 et qui est programmé dans un festival. Vodka, un peu trop : c’est le passage obligé. Un public attentionné, passionné et cultivé. Moscou, ce n’est pas que les 4X4 et les longues poupées blondes en talons aiguilles. Trop nase pour dessiner sur le vol retour.n J’essaye de m’y remettre à Paris, au Bistro d’Eustache, où j’ingurgite une entrecôte en solitaire. Un type seul, dans un restau, c’est toujours un peu gênant. Surtout un samedi soir. Témoin du silence des couples, des bavardages forcément débiles de quelques filles en goguette qui s’interrogent sur la pertinence d’organiser une soirée strip-tease avec un beau mâle musclé, pour les trente ans de Chloé. Soit dit en passant, un groupe de mecs ne ferait pas mieux. Un peu de mal à me concentrer au milieu des paroles confuses. Je griffonne quand même, ça me donne un air absent. Rien n’émerge vraiment. Je regrette un instant mon placard aérien et mes voisins taiseux du vol NantesParis. n

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un e v ill e v u e pa r un a r tist e

© DAVID IGNASZEWSKI

capri Stéphane Hoffmann par

photos pages 58 à 60 © www.capritourism.com

Volontiers iconoclaste — on lui doit Le bon tabac, traité sur les bienfaits du tabac (1996) – Stéphane Hoffmann est aussi discret que sa plume peut être féroce. Alors qu’il alimente la chronique littéraire avec son dernier roman Les autos tamponneuses, il nous raconte son Capri.

À Capri, tout le monde passe sans se voir. Il y a les touristes. Ils débarquent du bateau de 9h00, suivent en procession le fanion du guide, fondent comme des vagues dans les ruelles, se font mener aux jardins d’Auguste (« Oh ! c’est haut ! »), à la grotte bleue (« Oh ! l’eau est bleue ! »), à la villa du docteur Munthe (« Il avait une belle vue ! »). Sauf qu’il devint aveugle. Ils achètent des savons au citron, du parfum au citron et de cette liqueur de citron appelée “limoncello” et repartent, l’estomac plein de pâtes, l’appareil-photo plein de clichés. Dernier bateau vers 17h. Voilà, ils ont fait Capri. n Et puis, il y a les Capriotes. Pas gênés pour un sou par les touristes. D’abord parce que, des sous, les touristes leur en laissent beaucoup. Ensuite parce qu’ils ne semblent même pas les voir. Lorsque Brigitte Bardot tournait PA G E 0 6 0

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Le Mépris et que, partout ailleurs, elle provoquait des émeutes, ici, personne ne se retournait. Ils n’ont guère été épatés que par Jackie Kennedy lorsqu’elle a épousé Onassis. Un armateur, ça leur en imposait. n Sous les citronniers géants de la terrasse du restaurant Paolino, on rencontra souvent Félicien Marceau, intarissable. Lui, l’homme du Nord, s’est littérairement et personnellement épanoui au sud de cette Italie qu’il aime pardessus tout, et qui lui a donné Bianca, sa femme, née à Naples. Une belle rencontre. « J’avais vu son visage dans une rue de Rome. Très furtivement. Elle sortait d’une boutique et a disparu dans la foule. » Hasard ? Il la retrouve au wagon-restaurant du rapide RomeNaples. Puis, dans le bateau. Il lui demande : « Vous allez à Capri ? – Oui, je vais à Capri. » n Ils y retour-

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neront ensemble souvent. Descendant à l’hôtel, louant des maisons, invitant des amis. Christine de Rivoyre, Michel Déon, Claude Dulong, André Roussin, Jean et Camille Dutourd seront du séjour de Capri. Et Christian Millau qui, dans le Bulletin de Paris, raconte la chronique de l’été 1955 : « Félicien Marceau et sa femme ont une passion fougueuse pour les chapeaux de paille qu’ils mettent pour se baigner. Félicien Marceau corrige les épreuves de son roman assis sur un rocher. En caleçon, Michel Déon écrit un livre sur l’Espagne. Le soir, il met un pantalon et offre des glaces à la vanille à des mères de famille qui tiennent en laisse des petites sœurs d’Audrey Hepburn. » n Capri est une succession de criques (soyons juste, il y a aussi deux plages) encadrées de deux montagnes : le monte Solaro, culminant à 589

mètres, et le monte Tiberio, où l’on peut voir encore les traces de l’ancien palais de l’empereur. Pour atteindre le monte Solaro, on peut suivre le chemin des muletiers ou emprunter un télésiège depuis la piazza Vittoria à Anacapri. Anacapri, où l’on ne manquera pas de visiter la villa d’Axel Munthe. n Malgré les touristes, l’île n’ a pas tellement changé. La société cosmopolite qui passait l’hiver autour de la Piazza s’est envolée, bien sûr. Mais, épargnée par la jet-set, Capri n’a pas tout à fait résisté à l’envahissement des grandes marques internationales occupant toutes les boutiques. Il n’y a plus de tisserands, eux qui longtemps filèrent lin et coton. n Mais l’île, grosso modo, parvient à rester elle-même dans un monde bouleversé. Dans une île, et particulièrement à Capri, on est protégé. Ce n’est pas que les informations

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Capri,

ce n’est jamais fini En juin 1965 (il y a… un siècle !), Hervé Vilard chantait les charmes de Capri. Charmes rompus de la ville de (son) premier amour. Sniff et gros succès. Dans la baie de Naples, et à une coulée de lave du Vésuve, Capri fut un lieu de villégiature dès l’époque romaine. Toujours secrète et courtisée. n’arrivent pas. Mais elles arrivent comme trempées. On dirait qu’elles arrivent à la nage. Pendant la guerre, il y avait de forts bombardements sur Naples. Eh bien les gens de Capri les regardaient presque comme s’il s’était agi d’un feu d’artifice. Comme si tout ça ne les concernait pas vraiment. n Capri, en fait, se sent peu d’attaches italiennes, bien que l’empereur Tibère ait dirigé l’Empire depuis le palais qu’il s’y est fait construire et dont on peut voir les ruines. Son souvenir, près de 2000 ans après sa mort, est tellement vivace à Capri que les mères de famille, pour faire tenir sages leurs enfants, les menacent de les emmener voir Tibère. C’est que les Capriotes en ont tant vu depuis Tibère. Longtemps, ils furent occupés par les Arabes sans pour autant se sentir Arabes. En fait, les habitants de Capri donnent une extraordinaire sensation de liberté. Convoitise des hordes barbares, refuge des âmes en peine, étape pour touristes, Capri se prête à tous, ne se donne à personne. Le mystère reste entier. La fascination, aussi. n

Y aller Naples est le passage obligé pour Capri. De Nantes, Rennes ou Angers, le passage par Paris s’impose. Alitalia ou Easyjet vous y emmènent au départ d’Orly. En programmant son séjour suffisamment tôt, on peut trouver un aller-retour pour environ 150 euros.

S’y loger

Stéphane Hoffmann Pïerre vient de laisser tomber les affaires, pourtant brillantes, et la vie parisienne qui allait avec. Il rêve d’une retraite paisible, près de sa femme Hélène, dans le golfe du Morbihan. Tout pourrait bien se passer… C’est ce conditionnel que Stéphane Hoffmann prend un malin plaisir à nous décrire et à analyser. Et la plume de cet observateur amusé de nos comportements fait le reste (Albin Michel) n PA G E 0 6 2

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Routards s’abstenir : séjourner à Capri se mérite. À l’image de La Minerva, cet hôtel de charme récemment rénové, et décoré dans le pur style de Capri, l’île compte quelques hôtels superbes. Par exemple, au dessus de la plage Marina Piccola, le Weber Ambassador. Les chambres, en haute saison, peuvent donner un coup de chaud à votre carte bleue. Comptez

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150 euros, la chambre double, en mai. Et si vous rêvez charme et volupté, le Capri palace (www.capri-palace.com) vous attend.

Circuit Kostar Capri, ce sont bien sûr, ces pics rocheux émergeant de la mer, au sud de l’île. Mais les Faraglioni ne sont pas les seules curiosités naturelles de l’île. Au pied du monte Solaro, la Marina Piccola, avec sa plage de galets, son rocher de la Sirène et ses barques de pêcheurs, reste un décor de carte postale. De la grotte bleue à la Villa Malaparte, difficile d’échapper au flot estival de touristes. Mais une pizza con prosciutto cotto, par exemple, au Ristorante da Gemma, une institution, vous réconciliera avec la vie de Capri. n


expos, spectacles, soirées, festivals…

ph oto DR

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Maylee todd le 2 décembre, la cité, Rennes. www.lestrans.com

à angers, nantes, rennes et plus loin


spectacle vivant The Patriotic Sunday

Éric’s trip

Toujours pas 30 ans, et un parcours musical à faire baver d’envie tout apprenti songwriter, ainsi s’écrit le fabuleux destin (histoire en cours) du petit génie nantais Éric Pasquereau, pierre angulaire du projet pop enchanteur The Patriotic Sunday.

(((ECHO))) La nuit nous appartient Rendez-vous à part dans la saison du Pannonica car vraiment pas comme les autres, (((echo))) vous invite à découvrir cette année la Nuit éthiopienne. Avec une telle approche décomplexée de la musique, Damon Albarn répondrait forcément présent. Ici, musique traditionnelle se frotte au jazz et au rock. (((echo))) ou la découverte d’un monde qui ne connaît pas le mot frontière. n (((echo))), les 24 et 30 novembre, Pannonica, Nantes. www.pannonica.com

La pop hybride distillée sur son précédent album Characters nous avait impressionné. L’aisance mélodique dont y faisait preuve le garçon, la subtilité des arrangements, associés à la précision d’exécution du groupe réuni autour de lui ont rendu ce disque indispensable. Mais comme chacun sait, avec le temps… Sauf qu’un génie reste un génie si l’intelligence s’en mêle, et Éric Pasquereau n’en manque pas. Pour preuve, plutôt que creuser le sillon porteur de ses précédents morceaux en compagnie des mêmes – rien moins que ses comparses noise de Papier Tigre, son autre groupe émérite – Éric Pasquereau a fait appel au trio rock expérimental rennais La Terre Tremble !!! pour l’épauler dans la conception de son troisième album Actual Fiction. De fait, la tonalité change, de nouvelles contrées musicales sont explorées, plus apaisées, mais non moins tordues. n L’homme a la tête peuplée d’hymnes alambiqués, et les capacités techniques pour leur donner vie en trois ou quatre accords. Son chant passionné, en anglais dans le texte, ne souffre aucune comparaison avec ses homologues anglo-saxons. Actual Fiction était programmé pour

le je à la nantaise

© Xavier Mora

Akalé Wubé

Texte / Julien Coudreuse

nous décevoir vu l’effet produit par son prédécesseur. Force est de constater que la source pop ne s’est pas tarie. Merci. n Le 17 novembre, à Stereolux, Nantes. www.stereolux.org www.myspace.com/thepatrioticsunday

Le Petit Chaperon Rouge

© Elisabeth Carecchio

Une peur bleue Quand l’univers sombre de Joël Pommerat s’attaque aux contes pour enfants, les parents frémissent. Les enfants, eux, se régalent. Plus proche de Bettelheim que de Disney, Pommerat reste au plus près de l’action et raconte le trajet du Petit Chaperon rouge jusqu’à la maison de sa grand-mère, sa confrontation avec les forces hostiles de la nature et du monde animal. Car il s’agit bien, ici, du récit d’une épreuve initiatique. Alors oui, on tremble, mais c’est pour de rire ! n Du 14 au 18 décembre, au Grand T, Nantes. www.legrandt.fr


DU 6 AU 15 Décembre 2011

My secret garden TEXTE DE FaLK rIcHter MISE EN SCÈNE stanIsLas nOrdey ET FaLK rIcHter

www.t-n-b.fr

THéÂTre NATIONAL De breTAGNe

©DR

02 99 31 12 31


spectacle vivant Un bon coup dans la gueule

© DR

Uppercut

© Nathalie Eno

Un bon coup dans la gueule (BCDG) est toujours salutaire. Surtout quand on confie à la bande d’Udre-Olik le soin de l’envoyer. Inspiré du roman noir, ce spectacle nous entraîne « dans une succession de scènes poétiques et théâtrales, où la cruauté et le burlesque nous sortent énergiquement du chaos. » Hommage au boxeur et écrivain Arthur Cravan, « marmule » de 2 mètres et 110 kg, BCDG est à son image, incisif, poétique, en un mot foudroyant. n Les 8 et 9 décembre, La Paillette, Rennes.

Missing Season

Une histoire d’âme

ma saison préférée

Sophie Marceau, l’immuable Vic, l’icône populaire, le symbole de LA femme française monte sur les planches avec un texte d’Ingmar Bergman. C’est une conversation intérieure d’une femme. « Elle raconte sa vie, seule sur scène, revisite l’échec de son mariage, évoque la mémoire de son mari mort, saute dans le temps ». Un monologue tendu, complexe, que Sophie Marceau rend aussi limpide que lumineux. Aurait-on oublié que les premiers pas sur scène de l’actrice furent récompensés par un Molière de la révélation en 1993... La présence de Sophie Marceau accroche, sa voix captive, son jeu hypnotise. n Du 22 au 27 novembre, CDDB et Grand Théâtre de Lorient www.letheatredelorient.fr

© DR

L’âme de Sophie

On aurait pu vous faire le panégyrique de Pinback, combo indé américain hardcore, mais pas trop, mélancolique juste ce qu’il faut, qui a mis tout le monde d’accord dès la sortie de son premier album en 1998. Mais c’est sur le groupe qui assurera sa première partie à l’Antipode mjc que nous souhaitons nous attarder. Car Missing Season, puisque c’est d’eux dont il s’agit, a mué. Duo folk sensible aux harmonies vocales si fines à ses débuts, le groupe rennais a adopté trois musiciens au background déjà loué ici (Fordamage, My Name is Nobody). Trois guitares, une basse et un batteur sauvage pour un nouveau départ, yeah ! n Le 22 novembre, Antipode mjc, Rennes.


14 - 18 DÉC - LE GRAND T

LE PETIT CHAPERON ROUGE TEXTE ET MISE EN SCÈNE JOËL POMMERAT

02 51 88 25 25 / leGrandT.fr

w w w . b a r s e n t r a n s . c o m


spectacle vivant Nature morte dans un fossé

« Le maillon faible prend toujours » Nature morte dans un fossé de l’Italien Fausto Paravidino fait les beaux jours d’Addition Théâtre tant ce texte est dans l’air du temps et son adaptation donne à voir un polar boosté au Red Bull. Rencontre avec le metteur en scène François Chevallier. Interview / Arnaud Bénureau

© Laurence Navarro

© Oleg Micheyev

polar et la manière

Stomp Le rythme dans la peau Poubelles métalliques, bâtons, journaux, balais, tapage du pied... les huit percussionnistes font feu de tout bois pour créer une musique qui célèbre le rythme. Le tout avec une chorégraphie endiablée. Un spectacle qui a déjà 20 ans, et pas une ride ! Son succès, jamais démenti dans le monde entier, continue d’emballer le public. Une démonstration de virtuosité. n Du 22 au 27 novembre, La Fleuriaye, Carquefou

Pouvez-vous pitcher votre pièce ? n L’histoire est simple. À trois heures du matin, les flics sont appelés par un jeune homme. Il dit avoir découvert le corps d’une jeune fille nue. On va donc suivre tout le parcours de la jeune fille jusqu’à sa mort et celui du flic chargé de l’enquête. Au regard de ce point de départ de la pièce, on peut la voir comme un polar… n C’en est un ! La pièce a été écrite et se lit comme un polar. Comment avez-vous découvert ce texte ? n Le comédien Christophe Gravouil, qui lit beaucoup plus que moi, m’a donné onze textes dont celui-ci. Pourquoi celui-ci plus qu’un autre ? n Il correspond à la thématique que nous

abordons au sein d’Addition Théâtre. Nous travaillons autour du fait divers comme cristalliseur du discours politique et philosophique. Depuis que Sarkozy est au pouvoir, le fait divers est devenu l’élément faisant loi. Où se situe le discours politique dans votre pièce ? n Il est intégré à la pièce. Je voulais savoir comment quelque chose issu de la sphère privée va se régler dans la sphère publique. L’intelligence de l’auteur est de mettre en œuvre une logique selon laquelle l’organisation sociétale fait que, d’une manière ou d’une autre, le maillon faible prend toujours. n Le 6 décembre au Théâtre Quartier Libre, à Ancenis, le 13 décembre à Onyx, Nantes.

Unison Dancer side the dark Quand l’Antipode mjc offre à Mansfield.TYA une carte blanche pour composer une soirée à son goût, elle se transforme irrémédiablement en carte… noire. Dark, massive, possédée, la musique du duo mixte Unison est l’une des lugubres réjouissances de ce plateau. La voix évanescente de Mélanie Moran plane sur les vagues noise déversées par les machines et la guitare de Julien Camarena. Une expérience à vivre live, comme la rencontre de Salem et My Bloody Valentine. La naissance d’un nouveau genre autoproclamé deathgaze, qui peut même mener à la danse ceux qui distingueront les rythmiques électro sous ces nappes foudroyantes. n Le 19 novembre, Antipode mjc, Rennes.


DPF prod' Présente

Eve Ruggieri

raconte

Avec

160 artistes Orchestre Chœur et Ballet de l’Opéra National d’Ukraine - Lviv Directeur artistique et musical

Grigori Penteleïtchouk Version contée et chorégraphiée

à Nantes

Mercredi 7 décembre 2011 • Zénith 20h30 • Nos partenaires Techniques, Médias et Entreprises

Nouvelle production Dpf prod’ Bizet

PHOTO © AGLAÉ BORY

SANS OBJET

CONCEPTION, SCÉNOGRAPHIE, MISE EN SCÈNE AURÉLIEN BORY

02 51 88 25 25 / leGrandT.fr

2011/12

10 - 14 JAN - LE GRAND T

DPf Conseil - Edit. 09.2011 - Crédit Photo : © Greg Gerla / Age Fotostock - France 2 - Production DPF prod' Licences n° 2-102-82-54 / 3-102-82-55

En partenariat avec

Si Carmen m’était contée… par Eve

Ruggieri

150 artistes

Orchestre Chœur et Ballet

Carmen

Marie Kalinine

Locations

Points de vente habituels

En partenariat avec

à Nantes

Jeudi 22 mars 2012 • Zénith 20h00 • www.spectaclesetfestivals.com


nguzunguzu

Bruce Lee, Enter The Dragon

festivals

Les Trans

FESTIVAL DES 3 CONTINENTS

Rennes, centre du monde

Dîtes 33 !

Alors alors, ça va être bien ou ça va pas être bien les Trans cette année ? Vous faites ce que vous voulez ; nous, on y retourne les yeux fermés. Tant pour les groupes que l’on connaît déjà (Agoria, Don Rimini, SBTRKT, Spank Rock, Luz) que pour la flopée de découvertes hallucinantes que cette édition promet, encore une fois. Grâce aux dieux du Net, on n’est plus totalement ingénu. Hospital Ships, Group Rhoda, Totally Enormous Extinct Dinosaurs, Zomby ou Nguzunguzu tiendront-ils leurs promesses internétiques ? Qu’importe, chaque année on s’excite pour certains artistes, et on découvre de nouveaux chouchous. Ainsi va la vie à Rennes à l’approche de l’hiver, on se prend des claques de partout, sans jamais vraiment parvenir à les anticiper. n

Pour sa 33e édition, direction le Mexique, l’Inde ou encore le Sénégal afin de découvrir neuf figures héroïques à travers une rétrospective. L’occasion de se demander si ces héros ressemblent aux nôtres ou s’ils ont lieu d’être aujourd’hui. Héros toujours ? Héroïne d’un jour pour la Nikkatsu. La doyenne des majors japonaises fête ses 100 ans. Après New York, le festival lui consacre une rétrospective de 26 perles rares. Un délicieux cocktail de mélodrames, films de sabre, yakuzas-eiga, romans pornos… n Festival des 3 Continents, du 22 au 29 novembre, Nantes. www.3continents.com

Du 1er au 3 décembre, Parc Expo, L’Ubu, La Cité, Le Liberté, L’Aire Libre…, Rennes. www.association-transmusicales.com

piano chat

© collectif Allogène

Bars en Trans

Flash Danse 2 Danser à vue Dans le cadre de la deuxième édition de Flash Danse, envisagée en 2011 comme une playlist, le collectif Allogène présente sa nouvelle création, Vues d’ici, pour deux danseuses (Élise Lerat et Audrey Delestre) et un vidéaste (Arnaud Van Audenhove). Vues d’ici s’articule autour du questionnement sur la perception que chacun a de soi et des pensées qui nous animent face à ce que nous voyons. n

De l’or en bars Qui dit Trans dit… Bars en Trans, bien vu ! Comme si la prog gargantuesque de sa figure tutélaire ne suffisait pas, v’la t’y pas que l’asso 3 Ptit Tour s’est mise en tête de peupler les bars de Rennes d’artistes en devenir, et de jeunes mélomanes insatiables. Un jour, on y laissera notre santé, mais, qu’importe, on ne reniera jamais le plaisir qu’on prend à ce festif moment de l’année. Cette offre complémentaire est, bien plus qu’un à-côté, une autre boîte de Pandore musicale. Concernant la prog, on vous fait confiance pour vous créer votre propre feuille de route. À ce jeu, telle l’école de fans, il n’y a que des gagnants. n

Flash Danse 2, du 16 au 26 janvier, TU-Nantes.

Du 1er au 3 décembre, Le Bar’Hic, La Bascule, Le Chantier, Le Café des Bricoles, Le Sambre, Le Dejazey… Rennes.

www.tunantes.fr

www.barsentrans.com


I

wik à Rennes, à Nantes… faites le plein d’ém ti ns ciné, cultures, l isirs !


clubbing par _Quentin perinel

L’INTERVIEW 135 DB

LUZ Auteur de la couv’ du Charia Hebdo qui a mis le feu aux poudres, dessinateur de BD mais aussi mélomane moustachu, Luz vient pousser des disques pendant les Trans.

paul kalkbrenner

chroniques du dancefloor Jeff Mills n Jeff Mills, ce n’est pas seulement la wave de Detroit. C’est aussi un pionnier incontournable de la techno. Le 18 novembre, Le Chabada, Angers. Paul Kalkbrenner n Boosté par le succès du film Berlin Calling, l’Allemand est attendu pour un set dantesque. Le 18 novembre, La Trocardière, Nantes. dessin pointu

Mondkopf/Arnaud Rebotini/stereoHeroes n Mondkopf enchaîne les lives, festoches, et autres performances outdoor. Rebotini est un fana de techno qui porte la moustache. Et les StereoHeroes pondent de gros tracks qui tâchent. Reste plus qu’à imaginer les trois ensembles. Le 25 novembre, Le 6par4, Laval. Miss Kittin n L’habituée d’Astropolis, Miss Kittin joue deep et techno minimale. Le 16 décembre, L’Espace, Rennes.

Platiniste ou Dj ? n Passeur-de-disquiste. Un disque pour Noël ? n Le nouveau David Bowie, produit par James Murphy dans lequel il fait une reprise de Blood Red Bird de Smog et de O Caroline de Matching Mole, écrit par Robert Wyatt. Quoi, ça n’existe pas ?!?? Tant pis, je patienterai jusqu’à Noël prochain. David Guetta et Bob Sinclar sont sur un bateau. David Guetta tombe à l’eau. Qu’est-ce qui reste ? n Moi. Car je me suis caché dans la soute et je viens de balancer Bob Sinclar à la baille. Le morceau qui fait danser les filles et tous les autres ? n Actuellement, celui qui enfonce tous les autres c’est How deep is your love de The Rapture. Il n’y a que les morceaux d’amours qui savent rassembler la terre entière sur une piste de danse. n Luz, le 2 décembre, Parc Expo, Rennes. www.lestrans.com

Modern Factory #8 n Toujours le même crédo : éclectisme, découvertes et valeurs sûres. C.H.I.C.H.I, Arno Gonzalez, Ark, et enfin Rone – le fils spirituel d’Agoria – nous promettent un joyeux tapage. le 16 décembre, Le Chabada, Angers.

Varoslav n Visite/Visite reçoit le créateur du label Rue de Plaisance qui a collaboré avec DOP, Guy Gerber, Chaim… Le 17 décembre, Les Caves du Castel, Nantes. Mitch Silver n La moitié de Sexy Sushi et la tête chercheuse de College qui cartonne tout avec son A real hero entendu dans Drive joue hard house, techno de dingue et makina. Le 17 décembre, Le Manège, Lorient. Tou Meutch n Comme à chaque fois, du son clubbing varié qui réunira à la fois du bon et du mauvais goût ! Le 23 décembre, le lieu unique, Nantes. Eve Party n Avec la clique électro house de Fragil, un live de Aera Negrot et le consortium des platinistes de Los Curators. Le 31 décembre, le lieu unique, Nantes. n


expositions Raphaël Zarka, Le Tombeau d’Archimède

Eureka

Mural /dr

Les Prismatiques, 2011 Production Le Grand Café, courtesy galerie Michel Rein, Paris - Photo : Marc Domage

On connaissait Raphaël Zarka par son travail autour du skate, mais il s’en éloigne quelque peu pour cette nouvelle proposition faite au Grand Café.

Elsa Tomkowiak L’espace de la peinture Les installations d’Elsa Tomkowiak mettent en œuvre d’étranges et réjouissantes pulsations chromatiques qui semblent se multiplier, se déployer dans l’espace jusqu’à l’emplir. Avec elle, la peinture engendre une mutation du lieu. C’est comme si une contamination envahissait l’espace, y proliférait, déployant ses excroissances multicolores. Travaillant directement sur les murs ou sur des matériaux de construction légers (carton, placo, bâche plastique) tendus dans l’espace, Elsa Tomkowiak peint à grands coups de brosse, dans une gamme colorée singulière et gourmande (pastel, fluo, vive…), une œuvre qui propose au spectateur un autre déplacement : il entre littéralement dans la peinture. n C.C. du 19 novembre au 22 janvier, Frac des Pays de la Loire, La fleuriaye, Carquefou

Inquiétantes étrangetés Ses recherches passées dévoilaient comment les skateurs mettaient à l’épreuve, malgré eux, les expériences galiléennes en usant des formes géométriques qui composent la ville moderne. Car Zarka convoque, dans son panthéon perso, des grandes figures des sciences si bien que l’expo s’intitule Le Tombeau d’Archimède. Obsédé par la géométrie et la circulation des formes, de la peinture à l’architecture en passant par l’industrie ou la sculpture, le garçon traque ces manifestations qu’il prélève et réplique. Il dévoile la face cachée des formes : ainsi, à partir d’une clé de châssis, élément anodin permettant de tendre la toile sur sa structure, il crée un volume, un polyèdre. Puis le décline en sculptures monumentales. De l’année de résidence qu’il vient d’achever à la Villa Medicis, il revient avec un corpus de tableaux de la renaissance desquels il extrait le mobilier. Celuici gagne alors son autonomie en devenant sculpture aux allures d’architectures étrangement modernistes. n Marie Groneau Raphaël Zarka, Le Tombeau d’Archimède, jusqu’au 31 décembre, Le Grand Café, Saint-Nazaire. www.grandcafe-saintnazaire.fr

Tandis que le Musée des beaux-arts fait peau neuve, les collections en profitent pour aller se promener et ce, jusqu’en 2013. Ainsi, Inquiétantes étrangetés ouvre le bal d’un cycle d’expos dans lequel les œuvres du musée connaîtront une nouvelle vie. Sans logique chronologique aucune, ni même stylistique, c’est une véritable rencontre autour d’images – angoissantes, oniriques ou encore spirituelles – qui s’opère. L’occasion de redécouvrir certaines super stars du musée en les révélant sous un angle inconnu grâce à une lecture insoupçonnée. n M.G. Inquiétantes étrangetés. Du 4 novembre 2011 au 15 janvier 2012. Chapelle de l’Oratoire, Nantes.

Yves Tanguy, Sans titre,1927, © Ville de Nantes- Musée des Beaux-Arts Photo : C. CLOS © ADAGP, PARIS 2011

Étrange bizarrerie


Delphine Lecamp, Even cow-girls get the blues, 2005.

Les bouffes du nord

expositions

Patrick Tournebœuf Monumental, état des lieux Née de l’impulsion de deux collectionneurs de photographies, la galerie mélanieRio retourne à ses premières amours en accueillant Patrick Tournebœuf, photographe de la mémoire. Membre du collectif Tendance Floue, il capture des espaces témoins de l’activité humaine, tellement éprouvés qu’on ne les perçoit plus. De grandes institutions comme le château de Versailles ou le théâtre de l’Odéon ont d’ailleurs fait appel à son regard d’archéologue urbain. Un travail autour du patrimoine qu’il a intitulé Monumental, riche de plus de 10 ans de recherche. n M.G. Écoutez-voir !

Monumental, Patrick Tournebœuf 25 novembre- 31 décembre, Galerie mélanieRio, Nantes - www.rgalerie.com

Le Centre d’art de Pontmain réunit une sélection d’artistes qui ont en commun des références directes à la musique. Certains en ont fait l’ancrage de leur travail, à l’image de Christian Marclay, figure type du plasticien-musicien, d’autres disséminent ces allusions dans leurs créations. Au-delà de la musique, il s’agit de questionner la culture musicale qui, un jour, relève de l’art et le lendemain se résume à une stratégie commerciale. La narration d’une décadence chez Delphine Lecamp côtoie la quasi satire de Pierrick Sorin, tandis que la video de Marclay renvoie violemment à un épisode tragique sur fond de haine raciale. n Marie Groneau Écoutez-voir !, avec Wilfrid Almendra, Vasco Araùjo, Delphine Lecamp, Christian Marclay, David Michael Clarke, Pierrick Sorin, du 23 octobre au 4 décembre 2011, Centre d’art contemporain, Pontmain (53).

Methods & Processes, [1962], Rennes, Éditions Incertain Sens, 2011 (extrait)

Symphonie plastique

Ben Patterson Petits papiers Le Cabinet du livre d’artiste revient sur un épisode phare de l’histoire du livre d’artiste au travers de la réédition de Methods and processes de Benjamin Patterson et Daniel Spoerri. Méconnu et pourtant annonceur des recherches artistiques des années 60, il faut découvrir cet ouvrage composé de poèmespartitions et autres collages d’images de presse où le lecteur se mue en acteur. L’exposition revient sur le travail imprimé de Patterson avec catalogues, sérigraphies, partitions, cartes postales… et une série de 5 performances. n M.G. Ben Patterson, Du 3 novembre 2011 au 18 février 2012, au Cabinet du livre d’artiste, Rennes. www.univ-rennes2.fr/cabinet-livre-artiste


expositions Jacques Villon, né Gaston Duchamp (1875-1963) Un peu tombée dans les oubliettes, l’œuvre de Jacques Villon (le frère ainé de Marcel Duchamp) se voit remise en lumière au Musée des beaux-arts d’Angers. Elle permet au visiteur de retraverser l’histoire de l’art de la première moitié du XXe siècle (du cubisme à l’abstraction) à travers un ensemble de pièces solides, sérieuses, honnêtes, un brin ennuyeuses. À l’inverse de son sulfureux frère, Marcel, qui bouscula, désacralisa, retroussa l’art de son temps, Jacques Villon s’acharna dans un travail plus construit, à la recherche de lois de composition, de théorie des couleurs, suivant une ligne finalement assez conventionnelle dans la tradition de ce qui aurait été une grande peinture française. Derrière ce destin un peu terne, se révèle un peintre obsédé par les relations complexes des formes et des couleurs, avançant modestement et avec un certain humour sur le chemin de la création : « Soyons heureux si ce travail acharné ne fait que faire pousser des pommes de terre ». n Christophe Cesbron Du 4 novembre au 1er avril 2012, au Musée des beaux-arts d’Angers. www.musees.angers.fr

MonuMental, ÉtatS DeS lIeuX #2 Patrick tourneboeuf

Vernissage le 24 novembre à 19h du 25 novembre au 7 janvier 2012

galerie

L’espace, 1932

Le frère caché

galerie melanieRio, 34 bd Guist’hau, 44000 nantes / www.rgalerie.com info@rgalerie.com / 02 40 89 20 40 / horaires d’ouverture : du mercredi au vendredi de 15h à 19h le samedi de 14h à 18h et sur rendez vous


d os à d os

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Kostar Photo / tangui jossic pour

Le rock, ce n’était pas mieux avant ? n Ça n’a jamais été

Prêt à tuer pour découvrir les nouveaux Rolling Stones ? n

mieux maintenant.

Je ne tuerai personne. Je suis un non-violent. Je viens d’une époque où tous les concerts rimaient avec baston.

Le disque le plus honteux dans une discothèque ? n

Il y a des gens qui achètent des disques cucul la praline pour se marrer. Moi, pas trop ! Philippe Manœuvre au réveil, ça donne quoi ? n

Un jus de pamplemousse, un thé, une cigarette et ça démarre tranquilou ! n

Le disque à ne surtout pas offrir à sa belle-mère ? n

Never Mind The Bollocks des Sex Pistols. Ça fait toujours son petit effet sur les belles-mères.

Sex Machine (Sony Music)

PA G E 0 7 6

K O S TA R

saison 0 6 / N U MÉR O 2 8

d é c e m b r e 2 0 1 1 - j an v i e r 2 0 1 2



PERNOD S.A. Capital 40 000 000 euros - 120 avenue du Maréchal Foch 94015 Créteil cedex - 302 208 301 RCS CRETEIL


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