L'Hebdo du Vendredi Châlons 269

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N°269 du 20 au 26 juin 2014 >> w w w. l h e b d o d u ve n d re d i. c o m

« On ne peut plus restreindre les effectifs dans les unités de soin »

Hôpital - Danielle Herbelet

Il y a bientôt quatre mois, Danielle Herbelet prenait les rênes du centre hospitalier de Châlons. Dans un contexte social et financier particulièrement délicat. Premier bilan.

in 2013, l’hôpital de Châlons accusait un déficit de 2,5 millions d’euros. Comment l’explique-t-on ? Est-il possible d’enrayer cette tendance pour 2014 ? Deux effets peuvent l’expliquer : la baisse d’activité observée en 2013 dans certains secteurs et l’augmentation de nos charges de personnel. D’expérience, lorsqu’on a un déficit de 2,5 millions en fin d’année, il peut vite passer à cinq millions l’année suivante. J’ai donc voulu éviter cela en construisant le budget 2014, avec un prévisionnel ramenant ce déficit à deux millions. L’Agence régionale de santé (ARS) doit le valider fin juin. J’ai déjà rencontré tous les chefs de service. Avec chacun d’entre eux, nous avons contractualisé nos objectifs d’activité en raisonnant « qualité de travail ». Horaires, communication avec l’extérieur, codage des

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Danielle Herbelet a repris la direction du centre hospitalier de Châlons début mars. © l'Hebdo du Vendredi

actes médicaux, etc. Je souhaite augmenter de 2 % les hospitalisations complètes, et de 3 % la chirurgie ambulatoire. Les quatre premiers mois ont été payants : tous domaines confondus, l’activité a progressé de 3,5 %. J’ai également repris la présidence du comité des usagers ainsi que les réclamations.

Ces économies passeront-elles également par des suppressions de postes ? Qu’en disent les syndicats ? J’ai des contacts réguliers avec eux,

ma porte est toujours ouverte. Ils m’ont fait part de leurs inquiétudes concernant le plan de retour à l’équilibre signé en février avec l’ARS. Nous sommes obligés de repenser l’organisation du travail. La suppression de postes était déjà engagée avant mon arrivée. Mais ça passe par des non-remplacements de départs en retraite ou de fins de contrats. J’ai toutefois donné l’ordre de ne plus intervenir sur les unités de soin. On ne peut plus continuer à restreindre leurs effectifs, vis-à-vis des patients

Une belle saison qui s’achève

et de la qualité des soins apportés. Il faut réfléchir sur l’optimisation d’autres secteurs. Tout ce qui est administratif, technique et médicotechnique. Rien n’est encore acté pour l’instant. A partir du 1er septembre, on souhaite supprimer les temps partiels pour convenance personnelle. Ça représenterait 75 000 euros d’économies, soit l’équivalent de deux postes. Les syndicats ne sont pas d’accord, ce que je comprends. On a donc joué cartes sur table. Si on ne touche pas à ces temps partiels, il faut trouver une autre solution. La CGT et la FO m’ont fait leurs propositions, je leur donnerai réponse en fin de mois.

Parmi les projets en cours de réflexion ? Nous prévoyons de remplacer dès septembre le portail d’entrée de l’hôpital, puis de rénover son accueil pour y installer une cafétéria. Nous allons aussi changer la signalétique des urgences et nous travaillons sur un plan d’action pour améliorer la circulation des patients et du personnel. La vidéosurveillance a également été évoquée, mais il faut voir comment mettre en place et

gérer un tel système. Pour 2016, le projet « Femmes mères enfants » permettrait de rassembler sur un même étage les services de gynécologie, maternité et pédiatrie. Et de réduire nos charges de fonctionnement. Mais ça s’accompagne aussi d’une rénovation des locaux et d’un redéploiement de postes.

Quid du rapprochement avec la polyclinique Priollet Courlancy ? On remet tout à plat. Avec un préalable : la faisabilité financière. Ce projet doit être donnant-donnant entre public et privé. Il n’est pas question de se mettre davantage en déficit pour accueillir un autre établissement dans nos murs. Nous avons fait appel à un cabinet d’expertise pour accompagner notre réflexion, et nous travaillons en toute transparence avec la polyclinique. Une étude sera présentée au comité de pilotage en septembre. Ça représente quatre millions d'euros de travaux. Rien n’est encore joué. Il faudra ensuite travailler sur l’aspect social.

Propos recueillis par Sonia Legendre

La Comète

Fin mai, les rideaux se refermaient sur une saison 2013-2014 particulièrement colorée à la Comète. Toutes propositions artistiques confondues, pas loin de 60 000 spectateurs ont poussé les portes de la scène nationale. Avec une entrée remarquée du festival international War on Screen dans le paysage culturel régional.

près un léger essoufflement la saison passée, la Comète voit sa fréquentation à nouveau progresser sur 20132014. Evidemment, cette bonne nouvelle s’explique par l’engouement du public pour la première édition du festival War on Screen, avec 5 400 entrées. Mais pas que. « Nous arrivons à 57 000 spectateurs sur la saison, tout confondu, chiffre Philippe Bachman, le directeur général et artistique. Contre quelque chose comme 12 000 il y a neuf ans. Cette programmation a permis de voir s’éclore des projets que nous avions lancés depuis un moment. Notamment le deuxième volet de Robert Lepage, Jeux de Cartes 2 : Cœur, créé dans le cadre du réseau 360°. Mais aussi de très belles

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Le public de la Comète s’est avéré beaucoup plus nombreux et enthousiaste pour cette saison 2013-2014. © l'Hebdo du Vendredi

découvertes, et de jolies rencontres. Le contré leur public. Nous accueillions égalespectacle Border Line avec la compagnie de ment pour la première fois l’Orchestre Sébastien Ramirez par exemple, les producdes Champs-Elysées. Cette soirée a très tions « maison » qu’on a bien fonctionné, avec des concoctées avec Olivier Le cinéma Art et Essai spectateurs extrêmement Saladin, etc. Beaucoup en pleine ascension enthousiastes. » de petits bonheurs, des Les spectacles vivants, grands classiques du théâtre et des choses hors programmation jeune public, ont rastrès contemporaines qui ont vraiment rensemblé à eux seuls 25 000 personnes. Soit

une progression de 7,5 % par rapport à la dernière saison. La tendance est encore plus marquée du côté du cinéma Art et Essai, avec plus de 20 500 entrées sur 2013, et une augmentation de 38 % comparé à 2012. Une ascension que l’on doit aux nouveautés proposées, comme les ciné-débats, les avantpremières et les rencontres avec les artistes. « Pour nous, c’est une bonne nouvelle. Ça signifie que le public est toujours là, qu’il a envie de poursuivre l’aventure. Cette saison a drainé des spectateurs de Châlons, de son agglomération, et d’ailleurs. Le public rémois a été plus important que les années précédentes. On a aussi la sensation que les gens viennent de plus en plus au dernier moment. Et ce qui m’a étonné, c’est le nombre de retours positifs exprimés par le public. Nous n’en avons jamais eu autant. » La prochaine saison de la Comète est d’ores et déjà bouclée. On a bien essayé d’en savoir un peu plus, mais en vain. « Il y aura un important renouvellement dans l’offre culturelle, notamment avec les artistes associés, et toujours cette volonté de diversifier nos propositions. On va également s’ouvrir à de nouvelles disciplines. » Rendez-vous mi-septembre pour découvrir tout ça.

S.L


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