FORÊT TROPICALE ET GRANDS SINGES – MÊME COMBAT POUR LA PLANÈTE On ne peut pas parler de grands singes sans aborder le sujet de la forêt tropicale abritant une immense partie de la biodiversité globale. On est très loin d’avoir découvert toutes les espèces vivantes au sein de cet écosystème, d’ailleurs certains spécialistes avancent la probabilité que seulement 50% l’ont été. La biodiversité est une source de nourriture pour de nombreux peuples qui vivent dans ou aux abords des forêts. C’est aussi une source potentielle de nouveaux médicaments, de matériaux utilisés industriellement ou traditionnellement (rotins, biofilms bactériens, parfums...) mais aussi une source d’inspiration infinie pour les hommes (biomimétisme). Par ailleurs, la forêt tropicale abrite aussi des insectes comme les scarabées ou de nombreuses espèces d’abeilles sauvages qui vont pouvoir participer à la pollinisation des cultures un peu plus loin. On en vient donc à la déforestation, en considérant qu’un siècle auparavant 15% des terres émergées étaient recouvertes par les forêts, moins de 5% subsistent à ce jour. Les forêts se meurent, rongées par un cancer aux innombrables métastases dont nous, les hommes, portons l’entière responsabilité. Chaque année ce sont des dizaines de millions d’hectares qui disparaissent avec en cause l’exploitation de bois, pétrole, soja, crevettes, viande bovine, caoutchouc et j’en passe… Faisons d’ailleurs un petit focus sur ce désastre écologique qu’est la culture de l’huile de palme. Il ne vous aura pas échappé sur la couverture du magazine que nous passions un petit message à l’encontre de cette exploitation et de notre consommation. Il n’est pas de notre ton de vouloir stigmatiser ou faire la morale aux gens, mais bien d’informer des conséquences de nos modes de vie. L’huile de palme, tout le monde en consomme chaque jour. Chocolat, margarine, plats surgelés, rouge à lèvres, shampoing... et surtout « bio » ou agrocarburants, autant de produits qui figurent régulièrement sur nos listes de courses et dans nos placards, mais derrière ces noms innocents, se cache un fléau : l’huile de palme, deuxième huile de consommation après l’huile de soja.
UN PETIT BÉMOL QUAND MÊME QU’IL FAUT SAVOIR Bien que désastreuse pour la déforestation de l’habitat notamment des orangs-outans, il faut quand même savoir que l’huile de palme est beaucoup plus productive que ses petites cousines (Colza, soja, coco etc). Pour illustrer ces propos, le palmier à huile occupe 6% de la superficie totale utilisée pour la culture d’huiles végétales. Mais selon une étude de la FAO (Organisation de l’ONU pour l’alimentation et l’agriculture), il produit plus d’un tiers de l’huile végétale mondiale. « Le soja occupe 40% des surfaces de cultures oléagineuses et ne produit que 22% des huiles végétales mondiales » explique le rapport. En concret et comme le rappelle le WWF dans son rapport, un hectare planté avec des palmiers à huile rapporte 3,3 tonnes. Sur la même surface, on cultive 0,7 tonne d’huile de coco, et 0,4 tonne d’huile de soja – des cultures qui poussent aussi sous les tropiques. Bref, tout cela pour dire que nous sommes dans un système global où chaque élément a une répercussion sur un autre. L’huile de palme est désastreuse pour l’environnement c’est sûr, mais la solution n’est pas seulement dans son boycott mais plutôt dans l’apprentissage à nous passer de ces produits industriels (type biscuits, pâte à tartiner, sauce toute faite, plats cuisinés, viennoiseries, frites, barres chocolatées etc.) et consommer mieux, consommer moins, consommer local et de saison pour déjà réduire notre impact sur la planète. Et ceci, nous en avons tous le pouvoir tous les jours, si nous ne voulons pas que nos enfants ne parlent de ces animaux au passé, comme nous parlons aujourd’hui du mammouth ou plus récemment du rhinocéros noir ou encore du tigre de Java.
Voici par exemple une association au Luxembourg qui vient en aide, via la collecte de dons, à la réintroduction des animaux sur le terrain et à la reforestation. Orang Utan Help Lëtzbuerg asbl Tel : +352 661 668 349 orangutanlux@gmail.com www.orangutan.lu
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L’escampette de Perlimpinpin