Soins à apporter à un ongle décollé et quelques faits sur les taches de rousseur
Par le Dr Raed Alhusayen et la Dre Dimitra Bednar
QMon ongle s’est arraché. Comment puis-je le soigner ?

RAie, aie, aie! La perte d’un ongle, qu’il s’agisse de l’ongle d’un doigt ou d’un orteil, c’est douloureux, surtout après un incident traumatisant. Les ongles se détachent parfois en raison d’un travail fréquent effectué à l’humidité, d’infections locales ou d’une maladie systémique. N’essayez pas d’enlever vous-même un ongle décollé. Vous pourriez augmenter la douleur, mais aussi introduire des bactéries, des champignons et d’autres germes dans la zone. Dans le pire des cas, si vous enlevez l’ongle vous-même, vous pourriez endommager la matrice de l’ongle, qui assure la croissance de l’ongle suivant. Nous recommandons de laisser l’ongle détaché intact le plus longtemps possible, jusqu’à ce qu’il tombe de lui-même. Les ongles s’acquittent de plusieurs fonctions importantes. Ils protègent notamment la peau délicate des doigts et des orteils. Si vous avez perdu un ongle, vous voudrez peut-être appliquer du ruban adhésif ou un bandage sur le doigt ou l’orteil concerné. En cas de perte d’un ongle d’orteil, porter des chaussures adaptées est essentiel. Vous trouverez des capuchons ou des coussins de protection en silicone en pharmacie. Sauf quand vous lavez l’ongle touché, réduisez l’exposition à l’eau pour éviter les infections. Gardez l’ongle le plus sec possible. Si vous pensez que la zone de l’ongle est infectée, consultez votre fournisseur de soins primaires en personne pour un examen physique et un traitement, le cas échéant. Enfin, si vous perdez souvent vos ongles en l’absence de traumatisme ou d’infection locale, consultez également votre fournisseur de soins de santé primaires pour une évaluation appropriée et une orientation vers un spécialiste, le cas échéant à la suite d’une infection virale ou la perte fréquente d’ongles peut se manifester dans le cadre d’affections cutanées, comme le psoriasis ou le lichen plan, mais aussi s’avérer symptomatique de maladies systémiques, comme les maladies thyroïdiennes.
RQPourquoi a-t-on des taches de rousseur?
Les taches de rousseur, ou « éphélides », comme les appellent les dermatologues, prennent la forme de petites taches brunes qui apparaissent souvent après une exposition au soleil, en particulier chez les personnes sujettes aux coups de soleil. Les personnes au teint clair, aux cheveux blonds ou roux et aux yeux clairs sont plus susceptibles d’avoir des taches de rousseur.

Les taches de rousseur dépendent aussi d’une composante génétique. Autrement dit, certaines personnes sont plus prédisposées que d’autres à avoir des taches de rousseur. Celles-ci apparaissent d’ordinaire sur les zones exposées au soleil – le visage, les bras, les épaules – et ont tendance à s’estomper lorsqu’on réduit l’exposition au soleil.
Les taches de rousseur ne présentent aucun danger et ne se transforment pas en cancer de la peau. Toutefois, les personnes qui en ont beaucoup ont souvent subi plus de dommages cutanés induits par les Ultraviolets (UV), ce qui augmenter le risque de développer un cancer de la peau au fil du temps.
On considère aussi les taches de rousseur comme un signe de beauté naturelle. Une nouvelle tendance est apparue récemment dans les médias sociaux : on se dessine des taches de rousseur sur le visage pour améliorer son apparence! Que vous ayez ou non des taches de rousseur, protéger votre peau du soleil est essentiel. Vous devez porter des vêtements protecteurs, des chapeaux et appliquer un écran solaire à large spectre, soit un FPS minimum de 50.
Des questions? Écrivez à info@canadianskin.ca.
Le Dr Raed Alhusayen est dermatologue consultant au Sunnybrook Health Sciences Centre, à Toronto (Ontario). La Dre Dimitra Bednar est résidente en dermatologie à l’Université de Toronto, en Ontario.
Changements Cutanés
ASSOCIÉS À
LA GROSSESSE

par Zahra Rehan, MD, MSc
La grossesse entraîne quantité de changements physiques en profondeur. Ces changements ne se limitent pas au ventre qui prend de plus en plus de place. Les modifications cutanées se déclinent de toutes sortes de façons : peau rayonnante ou qui s’assombrit, vergetures, apparition de veines dilatées et perméables. Les personnes enceintes doivent comprendre ces changements courants au cours de leur grossesse.
Le teint lumineux résultant de la grossesse
L’éclat de la peau constitue certainement l’un des changements cutanés les plus appréciés pendant la grossesse. Celui-ci résulte de l’accroissement du flux sanguin et des niveaux élevés d’hormones : le volume sanguin augmente jusqu’à 50 %, le flux sanguin et la circulation s’améliorent, ce qui donne à la peau un aspect plus lumineux, plus coloré. L’afflux d’hormones stimule la production de
sébum : le visage devient brillant ou rosé.
En revanche, une production excessive de sébum peut entraîner des poussées d’acné. Si vous avez déjà de l’acné, la grossesse pourrait aggraver la situation. Certains traitements courants délivrés sur ordonnance – isotrétinoïne et trétinoïne –peuvent provoquent des malformations congénitales. On ne doit donc pas les employer pendant la grossesse. Toutefois, la plupart des nettoyants et des traitements contre l’acné en vente libre ne présentent aucun danger. Il est tout de même est préférable de consulter un ou une professionel(le) de la santé avant de commencer à utiliser de nouveaux produits.
Hyperpigmentation et mélasma
Autre changement cutané, l’hyperpigmentation, ou assombrissement de la peau, survient couramment pendant une grossesse. La peau s’assombrit d’ordinaire sur les mamelons, les aréoles et la ligne brune abdominale – la ligne
de grossesse –, cette ligne sombre ou linea nigra qui se forme verticalement au centre de l’abdomen, du nombril à l’os pubien. Souvent, les taches de rousseur, les grains de beauté et les cicatrices récentes deviennent plus sombres et grossissent. Ces changements pigmentaires sont dus à des niveaux élevés d’œstrogènes, de progestérone et d’hormones qui stimulent la mélatonine. Le mélasma, ou « masque de grossesse » est une forme d’hyperpigmentation qui touche le visage. Il se manifeste sur le front, les joues, le nez, la lèvre supérieure et le menton. L’exposition au soleil exacerbe le mélasma; il est important de porter un écran solaire et un chapeau à large bord à l’extérieur, et de réduire le temps passé au soleil. Les taches sombres s’estompent progressivement et disparaissent après l’accouchement. L’hyperpigmentation et le mélasma s’observent plus souvent chez les personnes au teint foncé.
Vergetures
Les vergetures sont une modification bien connue de la peau pendant la grossesse. Elles sont causées par l’étirement rapide de la peau qui s’adapte à la croissance du bébé. Rose, rouge, violette : la couleur de ces rayures dépendra de la teint de peau de la future maman. Les vergetures touchent l’abdomen, les seins, les bras, les cuisses, les fesses. La plupart des vergetures s’estompent et s’éclaircissent avec le temps, mais il est rare qu’elles disparaissent tout à fait. Il est impossible de prévenir complètement les vergetures. Toutefois, une prise de poids saine et l’utilisation de crèmes hydratantes contribueront à en réduire l’apparition.
Veines d’araignée, ou varicosités, et varices
Les modifications de la circulation sanguine ou de la pression artérielle et les changements hormonaux peuvent entrainer l’apparition de varicosités et de varices pendant la grossesse. Les varicosités, petits vaisseaux ramifiés, rouges ou violets, se manifestent sur la peau, généralement sur le visage, le cou, la partie supérieure de la poitrine et les bras. La rougeur s’estompe d’ordinaire après l’accouchement.
De plus grosse taille, les varices se présentent sous forme de veines gonflées ou douloureuses et se développent dans les jambes et la région pelvienne. Elles résultent de la croissance de l’utérus, qui exerce une pression sur les veines de la partie inférieure du corps. Elles diminuent souvent après la grossesse. Plusieurs solutions permettent toutefois de prendre en charge l’apparence et la gêne pendant la grossesse : porter des bas de contention, surélever les jambes, éviter les positions assises ou debout prolongées, maintenir une activité physique légère.
Acrochordon
Ces petites excroissances cutanées, molles et de couleur chair apparaissent parfois pendant la grossesse. On les observe le plus souvent sur le visage, le cou, les aisselles, le haut de la poitrine et sous les seins. Elles sont inoffensives et résultent généralement de l’augmentation des niveaux d’hormones et de la friction de la peau. Elles disparaissent ou rétrécissent après la grossesse. Une ou un dermatologue pourra facilement les enlever.
Changements capillaires
Pendant la grossesse, les cheveux deviennent plus épais et en meilleure santé en raison d’une augmentation du niveau d’œstrogènes, hormones qui prolongent la phase de croissance
capillaire. Parfois, les œstrogènes provoquent une croissance excessive des poils à d’autres endroits, entre autres sur le visage, le cou, la poitrine ou l’abdomen. Épilation à la cire, à la pince à épiler, rasage : la plupart des méthodes en ce domaine ne présentent aucun danger pendant la grossesse. L’excès de pilosité disparaît généralement après l’accouchement.
Une fois que le bébé est né, les niveaux d’hormones reviennent à la normale, ce qui entraîne une chute de cheveux postpartum chez de nombreuses femmes. La chute des cheveux est généralisée ou se localise dans les régions frontales et temporales. Dans la plupart des cas, les cheveux repoussent complètement dans un délai de six mois à deux ans.
Changements unguéaux
Il arrive que les ongles poussent plus vite pendant la grossesse, qu’ils deviennent cassants, qu’ils se dédoublent ou qu’ils se brisent. On n’en connaît pas les causes. Une chose est sûre : il n’y a aucun danger et, d’ordinaire, aucun traitement ne se révèle nécessaire. Garder les ongles courts, éviter les produits cosmétiques pour les ongles constitue une solution envisageable.
Ce ne sont là que quelques-unes des modifications courantes qui touchent la peau, les cheveux et les ongles au cours de la grossesse. Il est important de comprendre ces changements tout à fait normaux pour mieux prendre en charge les aspects de la grossesse liés à la peau. En cas de changements alarmants ou inquiétants, consultez toujours une professionnelle ou un professionnel de la santé.
Références
1. Vora RV, Gupta R, Mehta MJ, Chaudhari AH, Pilani AP, Patel N. Pregnancy and skin. J Family Med Prim Care. 2014;3(4):318-324. doi:10.4103/2249-4863.148099
2. Tyler, KH. Physiological Skin Changes During Pregnancy. Clinical Obstetrics and Gynecology 58(1):p 119-124, mars 2015. | DOI: 10.1097/GRF.0000000000000077
3. Barankin B, Silver SG, Carruthers A. The skin in pregnancy. J Cutan Med Surg. 2002;6(3):236-240. doi:10.1177/120347540200600308
4. The American College of Obstetricians and Gynecologists. Skin Conditions During Pregnancy. Mis à jour le 31 juillet 2022. Consulté le 10 septembre 2024. www.acog.org/womens-health/ faqs/skin-conditions-during-pregnancy
5. John Hopkins Medicine. Pregnancy and Skin Changes. Consulté le 11 septembre 2024. www.hopkinsmedicine.org/health/ conditions-and-diseases/staying-healthy-during-pregnancy/ pregnancy-and-skin-changes#:~:text=Increased%20 blood%20 flow%20and%20oil,and%20oil%2Dfree%20can%20help
Zahra Rehan est épidémiologiste clinique, effectue sa résidence en médecine familiale, s’intéresse aux maladies inflammatoires de la peau et est en formation à l’Université de Calgary à Calgary, en Alberta.
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par Sabrina Ribau,




Renforcer
Jusqu’à récemment, bien peu d’options s’offraient aux personnes qui avaient besoin d’aide et de traitements pour le vitiligo au Canada. Cette absence de choix rime avec manque de compréhension, manque d’accès, manque de soutien. Résultat : des besoins médicaux, psychologiques, émotionnels et sociaux demeurent insatisfaits. Heureusement, 2024 a été une grande année pour le vitiligo au Canada, notamment grâce à Vitiligo Voices Canada, groupe dirigé par des personnes aux prises avec cette affection. Ce groupe a trouvé sa voix cette année et contribue à faire changer les choses pour la communauté du vitiligo. Vitiligo Voices Canada s’est développé de manière organique en s’appuyant sur un petit groupe Facebook de soutien créé par Omar Sharife. Le groupe a évolué grâce aux encouragements de la fondation Global Vitiligo Foundation, ce qui a permis d’amplifier le soutien à la communauté canadienne du vitiligo. Omar Sharife a été mis en contact avec Parsa Abdi, étudiant en médecine en Nouvelle-Écosse. Deux autres personnes – Shahnawaz Towheed et Oana Durcau – se sont jointes à eux pour créer Vitiligo Voices Canada. En juin 2024, le groupe a ouvert son compte Instagram (@vitiligovoicescanada), relayé par une superbe campagne, le Mois de la sensibilisation au vitiligo. Ainsi, 19 sites d’intérêt, édifices ou monuments se sont illuminés de violet partout au Canada. Le vitiligo et Vitiligo Voices Canada ont désormais droit de cité. La mission de Vitiligo Voices Canada se décline selon plusieurs axes : mettre en contact les personnes atteintes de vitiligo au Canada grâce à des groupes de soutien, informer le public et le sensibiliser à ce qui se passe au Canada dans ce domaine, organiser des réunions où les personnes aux prises avec le vitiligo peuvent rencontrer leurs pairs. Omar Sharife et son équipe organisent des réunions mensuelles, au cours desquelles les membres de la communauté discutent de l’incidence du vitiligo au quotidien, de la manière d’interagir avec des personnes touchées par cette affection et de les soutenir. « On rencontre souvent des alliés : les parents d’enfants atteints de vitiligo, par exemple.





Les enfants n’ont pas encore la possibilité de s’exprimer, alors les parents viennent aux réunions pour savoir comment les aider, explique Omar Sharife. Nous ne voulons pas être traités différemment, mais nous avons besoin qu’on reconnaisse notre différence. Le chemin que nous avons parcouru nous distingue. »



Renforcer la communauté du vitiligo au Canada
l’autre personne s’aperçoit qu’elle a en face d’elle quelqu’un qui a l’air «différent». Que la réaction soit positive ou non, ce moment d’hésitation est porteur d’une gêne que la personne atteinte de vitiligo absorbe inévitablement. Je vais toujours devoir faire face à cette gêne avant même de pouvoir dire bonjour. Ce besoin constant de donner à l’autre l’espace nécessaire pour réagir à une apparence qui s’éloigne de la norme se transforme parfois en lourdeur émotionnelle. Au fil du temps, les situations sociales deviennent inconfortables, voire anxiogènes, ou poussent même les personnes concernées à mettre un terme à leurs interactions. » Omar Sharife réitère la nécessité de créer des espaces pour les personnes atteintes de vitiligo. On doit leur fournir les moyens de s’exprimer sans avoir à répondre quoi que ce soit si on leur pose des questions sur leur peau. C’est ce que Vitiligo Voices Canada offre régulièrement à sa communauté. Le groupe de soutien a franchi une nouvelle étape cet été en organisant sa première réunion en personne à Vancouver.


Le Dr Harvey Lui, dermatologue qui fait progresser la cause du vitiligo depuis trois décennies, explique pourquoi il était temps de braquer les projecteurs sur la communauté du vitiligo. « Lorsque j’ai commencé, il y a 20 ans, c’était le désert : aucun nouveau traitement, aucun intérêt, aucun soutien pour les patientes, les patients, nulle part où aller pour obtenir de l’aide. Les choses ont changé au fil du temps : tout d’abord, on s’est rendu compte que les personnes atteintes de vitiligo méritaient, elles aussi, le respect dû à chacun. Certes, il nous reste un vaste travail d’éducation à accomplir. Même si nous disposons désormais d’un traitement et de mesures d’aide, nous n’avions pas alors la possibilité de quantifier et de mesurer les résultats dans le but de mieux aider les patientes et les patients. Nous ne pouvions donc pas non plus préconiser de traitements efficaces. Ce genre de situation se répercute sur le bien-être psychosocial et le stress émotionnel des personnes concernées. » Omar Sharife souligne l’aspect psychologique de la maladie. Il comprend « le poids, le fardeau, quelle que soit la taille de la tache. Lorsqu’une personne atteinte de vitiligo fait une nouvelle rencontre, une fraction de seconde de flottement se produit, pendant laquelle
Le docteur Lui et Omar Sharife insistent sur l’importance de rencontrer les personnes atteintes de vitiligo là où elles en sont et de les laisser prendre l’initiative de ce qu’elles souhaitent : veulent-elles un traitement pour leur vitiligo ou plutôt s’accepter telles qu’elles sont, avec le vitiligo et tout le reste? Préfèrent-elles des conseils pour dissimuler les manifestations de leur affection sous du maquillage, ou plutôt du soutien et acquérir un sentiment d’appartenance en acceptant leur peau?
Du côté médical et du côté de l’aide aux patients, la situation a évolué : on n’essaie plus de convaincre ni dans un sens ni dans l’autre, comme s’il y avait une seule « bonne » façon d’avoir le vitiligo. Comme l’explique le Dr Lui, « il y a autant d’approches que de patientes et de patients ». Travailler ensemble et donner aux personnes touchées par le vitiligo la possibilité de recevoir le soutien dont elles ont besoin est essentiel pour apporter une aide constructive.




Le Dr Lui et ses collègues cherchent à améliorer le diagnostic et le traitement du vitiligo, et à sensibiliser les fournisseurs de soins de santé au service des personnes touchées. Lorsqu’on lui demande ce qu’il souhaite pour les membres de sa communauté au Canada, Omar Sharife répond : « En ce qui concerne les médicaments, j’aimerais qu’ils soient beaucoup plus fiables. Je souhaiterais aussi avoir des informations plus solides sur le vitiligo, pas seulement au Canada, mais dans le monde entier. » Il évoque la nécessité d’un soutien accru, en particulier en matière de santé mentale, ainsi qu’une sensibilisation et une visibilité redoublées pour les personnes atteintes de vitiligo. Le Dr Lui s’en fait l’écho. Il souhaite que « cette maladie soit comprise par un plus grand nombre de Canadiennes, de Canadiens, par la société en général, pour venir à bout des mythes et des idées fausses, et pour soutenir les personnes qui, jusqu’à présent, ont fait face seules à leur maladie ». Vitiligo Voices Canada, ainsi que des dermatologues et des chercheurs comme le Dr Lui unissent leurs efforts pour parvenir à un objectif commun : aider les personnes touchées par le vitiligo partout au Canada. Plusieurs pistes devraient permettre d’y parvenir : accroître la sensibilisation, augmenter la représentation, multiplier le soutien des pairs, améliorer l’accès aux nouveaux traitements et à la recherche de pointe. Tous les intervenants s’efforcent de créer un Canada où le vitiligo sera compris et soutenu sur un spectre aussi vaste que celui des personnes concernées par cette maladie

Sabrina Ribau est kinésiologue agréée et responsable des programmes à l’ACPD.
Omar Sharife est le cocréateur de Vitiligo Voices Canada.
Le Dr Harvey Lui est dermatologue et chercheur à l’Université de la Colombie-Britannique.

Soins des pieds : conseils pour les diabétiques
par Victoria Young
Vous êtes diabétique? Apporter un soin particulier à vos pieds est une absolue nécessité. Le soin des pieds permet de prévenir les infections et autres affections cutanées. En effet, le diabète a pour effet de réduire la circulation sanguine et de diminuer la sensibilité des extrémités, augmentant le risque de blessures et leurs complications. Voici quelques conseils indispensables pour vous aider à prendre soin de la santé de vos pieds :
1. Examinez vos pieds quotidiennement : Examinez vos pieds tous les jours pour y détecter d’éventuelles blessures, ampoules, gonflements ou rougeurs. Si vous avez besoin d’aide pour voir vos pieds, utilisez un miroir ou demandez de l’aide.
2. Veillez à ce que vos pieds restent propres et hydratés : Lavez-les tous les jours à l’eau tiède et au savon
doux. Séchez-les soigneusement et accordez une attention particulière à l’espace entre les orteils. Pour éviter que la peau ne se dessèche, utilisez une crème hydratante, mais évitez les espaces entre les orteils. Vous réduirez ainsi les risques d’infections fongiques.
3. Portez des chaussures adaptées : Veillez à ce que vos chaussures soient bien ajustées, protègent vos pieds et laissent assez d’espace pour les orteils. Vous ne verrez peut-être pas d’éventuelles ampoules causées par des chaussures trop petites en raison de l’engourdissement ou de la perte de sensibilité. Pour éviter les blessures, portez des bas dans vos chaussures; évitez d’être pieds nus.
4. Coupez-vous les ongles avec précaution : Coupez-vous les ongles

En effet, le diabète a pour effet de réduire la circulation sanguine et de provoquer des lésions nerveuses.
en ligne droite et limez les bords pour réduire le risque d’ongles incarnés. Consultez une ou un podologue si vous éprouvez des difficultés.
5. Consultez un médecin : Des visites régulières chez une professionnelle ou un professionnel de la santé s’avèrent essentielles pour faire évaluer votre état et recevoir les soins appropriés. Les personnes qui présentent un risque élevé d’ulcères du pied devraient consulter une ou un podologue tous les mois ou tous les deux mois.
Observer ces étapes vous permettra de maintenir la bonne santé de vos pieds et d’éviter des complications graves.
Victoria Young est étudiante en deuxième année de médecine à l’Université de Toronto, en Ontario.



Points de suture
par Bianca Te et la Dre Valerie C. Doyon
Personne n’y échappe : on se coupe, on s’égratigne. Les accidents, ça arrive! Heureusement, notre peau sait guérir de petites blessures. Pourtant, lorsque la plaie est trop grande ou trop profonde, elle a besoin d’une aide supplémentaire pour se refermer. Tout comme les fils qui maintiennent en place la trame de tes vêtements, les médecins utilisent des fils spéciaux – des sutures ou points de suture – pour réparer notre peau et l’aider à cicatriser.
Les points de suture, qu’est-ce que c’est?
Il y a de nombreux types de points de suture, tous fabriqués avec des matériaux différents. On utilise ces fils spéciaux pour « recoudre » la peau. Certains se résorbent, c’est-à-dire que le corps les dissout pendant la cicatrisation. D’autres, en revanche, ne se résorbent pas : il faudra les retirer une fois la plaie cicatrisée, d’ordinaire au bout d’une semaine ou deux.
Comment faire des points de suture?
1. Avant de poser les points de suture, on nettoie la peau pour s’assurer qu’il n’y a pas de saletés ou de germes.
2. Ensuite, on fait une piqûre pour engourdir la zone. Tu sentiras peut-être un léger pincement, mais ne t’inquiète pas. Après cette étape, tout se déroule comme sur des roulettes!
3. Une fois la zone « endormie », on referme la peau avec soin à l’aide d’un fil spécial. À ce stade, tu ne devrais ressentir qu’une légère pression, comme si on dessinait sur ta peau.
4. Enfin, on recouvre la plaie d’un bandage pour qu’elle reste au sec, sûre et propre.

Comment prendre soin de points de suture?
• Le premier jour, garde le pansement sur la plaie pour t’assurer qu’elle reste propre et sèche.
• À partir du lendemain, nettoie la plaie avec de l’eau une à deux fois par jour. Chaque fois, recouvre la plaie de vaseline ou d’un onguent antibiotique selon les directives de ton médecin, et d'un nouveau pansement.
• Jusqu’à ce que ta peau soit guérie, évite les activités susceptibles d’endommager la plaie ou d’y faire pénétrer des germes, comme jouer dans la terre ou le sable, aller nager ou pratiquer des sports brutaux.
• Retourne voir le médecin si la plaie devient plus douloureuse, chaude, si elle vire au rouge, si elle enfle ou si une substance jaune en sort. C’est tout à fait normal de ressentir de la nervosité à l’idée d’avoir des points de suture. Se faire piquer, c’est effrayant, parfois! Mais n’oublie pas que les points de suture, ça ne prend que quelques minutes. Ces points sont importants pour aider ton corps à guérir. Tu pourras à nouveau jouer avec tes amis en un rien de temps!
Bianca Te est étudiante en médecine à l’Université de la Colombie-Britannique.
La Dre Valerie C. Doyon est résidente en dermatologie à l’Université de Montréal.



La dermatologue de l’année 2023




2023





L’Alliance canadienne des patients en dermatologie (ACPD) est ravie de vous l’annoncer :
la Dre Rachel Asiniwasis est notre dermatologue de l’année 2023!

La Dre Asiniwasis est reconnue pour son incroyable dévouement, son soutien exemplaire aux patientes, patients et familles de sa région de Regina, en Saskatchewan, et son appui indéfectible aux communautés autochtones éloignées et nordiques qu’elle s’est donné pour mission de servir avec sa petite équipe.
Dermatologue accomplie et chercheuse prometteuse, la Dre Asiniwasis s’efforce d’améliorer la vie des communautés où elle exerce. L’origine de son père, Cri des plaines et Saulteaux, a certainement nourri l’une de ses passions : en apprendre davantage sur les problèmes de santé des Premières Nations et des populations éloignées. La Dre Asiniwasis tient aussi à élaborer des approches proactives pour relever ces défis dans le cadre des démarches de vérité et réconciliation. Pour mieux comprendre et représenter ces communautés, elle est retournée à l’école et a décroché une maîtrise en sciences de la santé dans le domaine de la recherche clinique et translationnelle. Elle espère que son travail servira de base pour mieux éclairer les priorités régionales et nationales en matière de santé dermatologique des Autochtones.

L’équipe de l’ACPD a grandement apprécié sa collaboration avec la Dre Asiniwasis jusqu’en 2023, dans le cadre de divers projets, entre autres un important article sur la santé de la peau des Autochtones pour le magazine Àpropeau. La Dre Asiniwasis a également été notre conférencière principale lors de l’événement inaugural Défoncer les barrières. Nous nous réjouissons de poursuivre cette collaboration afin d’améliorer l’avenir de toutes les personnes qui résident au Canada et qui consultent en dermatologie. Merci pour votre compassion et votre engagement, votre influence positive sur les autres et les soins exceptionnels que vous prodiguez.
Nous tenons à remercier la Dre Asiniwasis et tous les professionnels et professionnelles de la santé qui soutiennent les efforts de l’ACPD en matière d’information, d’éducation et de défense des intérêts de la communauté des personnes qui consultent en dermatologie. Merci!

