
The Way - résidence pour un cycle d'actions de longues durées.

Mon corps est une industrie de fabrication de poésie et d'action.
The Way - résidence pour un cycle d'actions de longues durées.
Mon corps est une industrie de fabrication de poésie et d'action.
Né le 2 Février 1984 en Algérie. Il vit à Alger jusqu’à l’âge de 17 ans puis emménage en France, à Toulouse, pour poursuivre des études supérieures en mathématiques et informatique. En 2007, il obtient un master en ingénierie des systèmes informatiques à l’Université Paul Sabatier. Il travaille alors dans plusieurs entreprises en tant qu’ingénieur informatique. En parallèle, il développe une passion pour la littérature et l’art performance. En 2009, il intègre, à l’université du Mirail, l’atelier d’écriture contemporaine et de performance animé par Serge Pey. En 2011 il publie son premier recueil de nouvelles « Deux ans, deux visions » aux éditions R.R Ecritures.
Depuis 2010, il crée et présente en France de nombreuses actions notamment au Fond Régional d’Art Contemporain – Les Abattoirs - à Toulouse. De 2014 à 2016, il présente également des actions et travaux à l’étranger, notamment à la plateforme internationale « Month of Performance Art » à Berlin ainsi que dans différents festivals internationaux de performance en Espagne, Angleterre, Portugal, Suisse République Tchèque, Canada et Etats-unis. Il réalise en parallèle un cycle de performance dans différentes galeries en Pologne, notamment à la Galerie Nationale d’Art à Sopot où est conservée une trace sculpturale d’une action. En mai 2016, il présente une série de photos issues de performances lors de la biennale internationale de performance à Bogota en Colombie. En 2019, il est lauréat auprès de la DRAC Occitanie de l'Aide Individuelle à la Création au titre d'un projet de recherche pour des performances de longues durées.
Kamil Guenatri, développe aussi une activité d’enseignement de la performance : entre 2011 et 2013, au CIAM (Université de Toulouse le Mirail) au sein de l’atelier de poésie et performance et en 2013/2014, dans le Tarn, auprès de jeunes collégiens dans le cadre de programmes d’éducation artistique en milieu scolaire.
Moretti. La Muga Caula Festival international de performance et poésie. Les Escaules, Catalonia, 2015.
© Paco Justicia Cazorla
Ma pratique s ’oriente principalement vers l’exploration du corps en relation étroite avec mon handicap moteur. Je le développe ainsi dans le champ de l’écriture, la performance et des arts visuels avec des formes philosophiques ou purement poétiques.A travers la performance, je confronte mon corps quasi inactif et dépendant à un médium fondé sur l’action. Avec l’aide de mes assistant(e)s de vie, témoins privilégié(e)s de mon quotidien, ce paradoxe devient alors prétexte à évoquer la fragile frontière qui réside entre impossible et espoir, immobilité et mouvement, contrainte et liberté.
En toute évidence, j’utilise également le facteur visible de mon handicap pour transformer les représentations sociales liées à la maladie, souvent associées à la peine et à la souffrance. Ainsi le corps devient un lieu symbolique de transfert de ces mémoires en des situations de désir.
Je nourris aussi mes créations d’un esprit de détournement et de déconstruction des espaces physiques et contextes socioculturelles. Mais également comme une expression dialectique en perpétuelle critique envers son propre fondement. La performance est pour moi l’expérience qui permet ce détachement momentané. Un temps rituel où le corps devient entièrement langue, dépourvu de tous ses organes.
Kamsel -performer l'autre- Résidence en collaboration avec Marcel Sparmann.
Centre d'art Chapelle St Jacques , Saint Gaudens, 2015
© Lola Benardi
Résidences et explorations pour un cycle de performances
A travers la couleur dans des objets, actions et textes je crée, dans diverses situations, des séquences agencées en opposition/complémentarité ; faisant dialoguer le corps et la couleur comme des éléments matériels et symboliques. Le corps se fond et fait ainsi de l’expérience vécue avec le public, un ornement de motifs. Ces recherches font alors glisser la couleur de son cadre commun d’usage. « Coloris Corpus » s’élabore tel une mise en corps de la couleur ou une mise en couleur du corps.
Évènements
-1- "En-dehors", exposition collective, Crac Occitanie, Sète (FR). 2024
-2- VIVA! art action, Union française, Montréal (CA). 2023
-3- "En remontant le temps", Monographie Georges Ayats, La Fabrique - Université Jean Jaurès,Toulouse (FR). 2022
-4- PEPA, Museo C.A.V la Neomudejar, Madrid (ES). 2022
-5- Galeria Ana Lama, Mercado Alvalade, Lisbonne (PT). 2021
Processus présenté lors de la résidence-exposition AFTER en 2017 (CIAM, Université Jean Jaurès) pour lequel je me suis intéressé à la mise en situation du corps en corrélation aux potentialités architecturales d’un espace. Et donc explorer les liens possibles entre les successions d’actions et les traces qu ’elles constitueront dans l’espace, ceci par le biais d’une réflexion dédiée à l’environnement mis à disposition.
-1- Prendre Corps #2. festival de performance. Musée des Abattoirs.Abbaye de Combelongue (FR). 2020
-2- Exposition collective AFTER. centre d'art universitaire de Toulouse (FR). 2017
« C’est une autre poésie qui s’écrit à l’aube et au crépuscule. Entre chien et loup, le soleil convoque la conscience à son retour pendant que la lune invite les corps à s ’oublier dans les abimes de la transcendance. C’est dans ces moments que jaillissent ces lignes de mots, ces cris de mémoire, souvenirs non nostalgiques mais premiers pas vers un affranchissement des schémas établis. De petites révolutions en révolutions, ascensions et digressions, abondances et crises, les poèmes que nous actons façonnent notre expérience du monde en nous dégringolant dans un long escalier en arc qui se prolonge dans la mer. Nous sommes tous des refugié.e.s et nous voulons échapper à nos frontières intérieures, limites de notre propre conditionnement. »
A travers ce cycle de performances, je rends hommage à Victor Hugo, Guillaume Apollinaire, Paul Bergèse, Marino Moretti et tant d’autres créateurs qui se sont saisis de ces instants d’essor et de déclin. Ces actions ne réinterprètent pas des textes de ces écrivains mais s’élaborent à travers le prisme des souvenirs d’une enfance vécue à Alger avec de longs après-midi passés à la plage. Ainsi, j’utilise des matériaux évoquant ces paysages marins tels que des éléments de couleurs turquoise prédominantes, la brise transportant le sable, le bruit des vagues, des poissons et des fruits juteux en tout genre et des vielles barques amarrées. Ces évocations d’images lointaines, approximatives et aléatoires tendent par l’immersion à créer une logique harmonieuse à l’instar d’une incontrôlable et fatale organisation du monde et des astres. De cette manière, dévoiler la portée de certaines anecdotes comme par exemple la célébration annuelle de Iemanja, déesse yoruba de la mer, le jour de ma naissance.
-1- Accion!MAD17. festival international de performance. Madrid (ES), 2017
-2- A PART festival international de performance. Katowice (PL), 2017
-3- Association artistique Les ateliers du vent. Rennes (FR), 2017
-4- Galerie régionale d'art de Kalisz (PL), 2015
-5- La Muga Caula. festival international de performance. Les Escaules (ES), 2015
-6- Galeria Raczej. Poznan (PL), 2015
Dans ce cycle de performances je m’inspire des travaux anthropométriques d’Yves Klein en y regroupant les notions d’extension, débordement et multiplication du corps. Pour cela, je réalise des monochromes en y incluant mon corps par un procédé de camouflage pour établir des tentatives de disparitions visuelles. Par une temporalité longue et des postures d’immobilité, ce cycle tend également à construire des ponts entre la performance et l’installation. Dans cet échange je m’intéresse à établir une analogie entre le corps laissant une trace et le corps en tant que trace.
-1- MEM festival international d'arts experimentaux. Bilbao (ES), 2016
-2- Malamut biennale internationale de performance. Ostrava (CZ), 2015
-3- Centre d'art universitaire de Toulouse (FR), 2014
-4- AFIAC : Contemporary Art Association - Serviès (FR)2013
« Imagine le corps comme un puzzle, avec par exemple à la place du nez le genou, à la place de la cheville une bouche, à la place du dos un orteil, à la place des côtes les cheveux… »
Je réalise dans cette série d’actions, des empreintes photographiques ou peintes de mes membres que j’accroche par la suite dans l’espace d’exposition. L’accrochage est effectué de façon géométrique : soit par un assemblage symétrique, soit par imbrication des formes carrées des photos/toiles. Le dispositif visuel met en évidence un plan vertical sur le mur avec l’accrochage, et d’un plan horizontal, au sol, de mon corps déshabillé pour la prise des photos ou empreintes.
Dans ces deux dimensions, j’établis une transformation en partant de zones physiques vers une structuration graphique normalisée au mur. Constituer ces formes immatérielles de parties de mon corps marquées par l’usure et la maladie me permet de mettre en paradoxe cette représentation idéalisée et d’ouvrir un champ de possibilités dans une mémoire singulière et diversifiée.
-1- PERFEX programme à Galerie Raczej. Poznań (PL), 201
-2- Traverse Vidéo #18 rencontre de vidéos expérimentales. Toulouse (FR), 2015
-3- BIPOLAR festival international de performance. Sopot (PL), 2015
-4- Blauvershiebung programme à KUB Gallery. Leipzig (DE), 2015
-5- PERFLUX rencontre de performance à Serviès (FR), 2014
Cette action est une construction poétique inspirée d'actes réalisés et d'objets utilisés entre les années 2010 et 2014. Plus qu ' une rétrospective, en usant de situations qui ont indépendamment formé des concepts, je tente de mettre en évidence un processus plus global de l'ensemble de mes intentions artistiques. Sans aucune interprétation car c 'est l'espace et la succession des actes qui déterminent les ponts entre les éléments. Il y a l'idée de rassembler mais aussi d'effriter toutes les images déjà établies en les confrontant les unes aux autres.
-1- Tempting Failure festival international de performance et noise art. Londres (UK), 201
-2- Le Nuage en Pentalon festival de poésie d'action. Toulouse (FR), 2015
-3- "Corpulences" exposition personnelle à Centre d'Art Universitaire.Toulouse (FR), 2014
Tatouage - Performance
Artifist Galerie (Pau) –5 Décembre 2015
« Griffure » est un projet de performance collaborative entre Kamil Guenatri, artiste performeur, et Caroline Cottereau, artiste tatoueuse.
Cette action se produira en parallèle du Téléthon, évènement télévisuel d’envergure nationale visant à récolter des fonds pour la recherche scientifique dans le domaine des myopathies et maladies neurologiques.
L’idée de la performance est de rendre public (pendant le prime à la télévision) un acte de tatouage. Une inscription du numéro d’appel pour faire les donations, 3637, sur le bras du performeur lui-même myopathe. A une époque de l’année, juste avant les fêtes, se multiplient des actions de charité en toute somme louables mais qui « exhibent » néanmoins les malades dans une posture réductrice et larmoyante. Cette initiative relève dans ce sens d’une critique sociale, politique et plus globalement philosophique dans la notion de liberté de disposer du corps en toutes circonstances.
C’est aussi pour le tatoué et comme pour tous tatoués, un acte de mémoire et d’affect. Les vieux souvenirs d’enfance, ceux des parents scotchés à la parole de Claude Sérillon interviewant les familles des malades et les medecins, dans une quête humaine inlassable de guérison.
Mes installations interrogent l’acte de création in vivo confronté à l’empreinte matérielle. J’identifie dans cette pratique corporelle et visuelle deux procédés : la réalisation de performances donnant lieu à des traces, l’utilisation de mon corps et d’objets dans des dispositifs sculpturaux immobiles ou décrivant de lentes variations.
Dans les deux cas, j’expérimente des échelles de temporalités différentes. A partir d’actes et de la présence du corps, je tente de concevoir des formes de disparitions et d’absences en prolongeant ou en confondant le temps éphémère de la performance avec le temps de l’exposition dans son acception commune.
L’espace est toujours pensé de façon dédiée, avec une préoccupation particulière pour la visualisation géométrique : symétrie des éléments, recherche d’un centre de gravité, déploiement des actions sur une trajectoire précise, mise en équivalence du plan vertical et horizontal. Dans ces dispositifs de corps et d’espace, j’établis un équilibre entre ma présence, les lieux de l’action et les matériaux afin de créer une immersion dans l’œuvre. Le public est ainsi intégré à l’espace physique et sensoriel comme dans celui des images mentales. Le choix d’objets rudimentaires, périssables ou dégradables inscrit la fragilité et la mouvance des performances dans les installations.
Influencées à la fois par l’art action et par mes expériences quotidiennes, mes œuvres, qu ’elles soient éphémères ou sous forme d’installations, évoquent une esthétique du minimalisme et du ready-made. C’est à travers mes réflexions sur le corps et sa présence au monde que je construis mes installations que l’on pourrait définir comme une « scénogravure », sorte de mélange entre une scénographie du corps et une immobilité de l'image. S’attachant autant au design visuel de l’espace et des objets qu ’ au design de l’expérience du corps, mes œuvres rendent des formes plastiques et définissent une esthétique autant qu ’ une attention liée à l'existence.
After exposition collective au Centre d'Art Universitaire de Toulouse, 2017. © Jérôme Carrié
Exposition Collective
CRAC Occitanie - Sète.
Artistes exposés : No Anger - Lou Chavepayre - Rémi Gendarme-
Cerquetti - Kamil Guenatri - Mélanie Joseph - Laurie Charles -
Marguerite Maréchal - Benoît Piéron
Curatrices : Lucie Camous et No Anger.
Octobre 2024 - Janvier 2025
L’exposition En-dehors invite huit artistes contemporain-e-s directement concerné-e-s par le handicap et/ou la maladie, à présenter des œuvres qui rendent compte de leurs expériences sous l’angle de l’émancipation.
Existences tragiques, chairs ou psychismes irrémédiablement souffrants, corps à soigner et à rectifier dans une visée productiviste, c ’est ainsi que l’imaginaire validiste dépeint les expériences handicapées et/ou malades.
Découlant d’une oppression systémique, il se fonde sur une grille de lecture médicale et ses normes implicites. Les représentations culturelles contribuent à alimenter oppressions et discriminations en fondant un imaginaire hégémonique qui façonne nos perceptions, nos pensées, nos langages et réciproquement. Comment s ’ en affranchir ?
© Aurélien Môl
Exposition Collective
Centre d'Art Universitaire de Toulouse - La Fabrique.
Curateur: Jérôme Carrié.
Novembre - Décembre 201
Exposition présentée dans le cadre de Graphéine #9 - festival des arts graphiques du réseau Pinkpong Divisée en quatre actes, AFTER propose de suivre le processus d'élaboration de l'exposition à travers des rendez-vous performatifs et participatifs. Au cours de ces soirées festives, les artistes présentent l'avancée de leurs créations au public.Au programme de ces After-works, des performances, des activations d’œuvres, des ciné-concerts expérimentaux... En guise de finissage de l'exposition et de clôture du festival Graphéine, les artistes présentent la dernière étape de l'exposition AFTER.
Exposition personnelle
Centre d'Art Universitaire de Toulouse - La Fabrique.
Curateur: Jérôme Carrié.
Janvier - Février 2014
J'ai proposé lors de cette exposition-performances de mettre en évidence dans mes travaux le lien étroit entre l'action éphémère et la trace plastique. Pour cela l'exposition s 'est articulée autour d'un cycle de cinq performances et d'une installation évolutive constituée à partir des traces laissées à chaque action. Une sélection de mes réalisations Vidéo-action ont été diffusées tout au long de l'exposition ainsi qu ' un affichage de slogans spécialement écrits pour l'occasion.
Exposition collective
Performance - Installation "Moretti"
Aux Ateliers du Vent, Rennes (Fr).
Artistes : Aaron Williamson, Danielle Peers, Ju Gosling, Kamil Guenatri, Katherine Araniello, Lindsay M Eales, Liz Crow, Noemi Lakmaier.
Curateurs: Sarah Heussaff et Zig Blanquer.
Mai - Juin 2017
Autonomous Spaces réunit des pièces d’artistes handi.es qui interrogent les identités liées aux handicaps et leurs représentations culturelles et sociétales. Entre activisme, art visuel et théorie, entre le lieu d’exposition et la scénographie des œuvres, les frontières entre sphères publiques et privées se brouillent, créant ainsi des espaces autonomes. Ces zones rendues visibles défient l’oppression tout comme les modes de monstration, d’archivage et de documentation.
Cette exposition inaugure un champ de pratiques créatives plurielles s’inscrivant dans les mouvements des Disability Arts.
Exposition collective
Résidence du Fort, Montauban (Fr).
Artistes : Neno Belcev, Zhou Bin, David Bonvin, Sandrine Deumier,
BBB Johannes Deimling, Viktor Dimitrievitch, Rachel Echenberg, Emilie Franceschin, Andrès Galeano, Marc Giloux, Kamil Guenatri, Rolf Hinterecker, June Lancry, Liuba, Manuela Macco, Roberto Rossini, Guido Salvini, TouVa, Lucia Uni, Martine Viale, Johannes Zits
Curateur: Marc Giloux.
Juillet - Septembre 2016
Le titre Keep the Process Warm me semble bien résumer les enjeux de cette exposition. Que veulent nous signifier les artistes dans leurs actes comme dans leurs postures parfois radicales qu’ils adoptent lorsque les performances ont lieu ? Comment ça se passe avant que ça se passe ? C’est la question que j’ai posée aux artistes qui participent à cette exposition. Les réponses sont diverses et multiples : scripts, croquis, bouts de vidéos, bouts de photos, partitions, etc. des embryons d’oeuvres en gestation détachées de leur contexte final mais qui peuvent s ’appréhender comme des oeuvres en soi. La question subsidiaire serait donc de savoir à quel moment se fait l’oeuvre ? quand commence-t-elle et quand se termine-t-elle ? et où se situe donc l’enjeu principal ? dans un travail définitif, publié, archivé, ou bien dans un travail qui n ’est pas discernable au premier regard, quelque chose qui n ’est pas spectaculaire, qui peut relever de l’intime et du caché ? quelque chose qui n ’est pas forcément négociable et ne demande pas l’aval des institutions en place ! L’incipit (1970) de l’artiste américaine Lee Lozano est toujours bien à propos :Win First Dont Last Win Last Dont Care (gagner et être le premier ne dure pas gagner et être le dernier je m ’ en fou).
"diálogo de granada"
Croquis pour une vidéo-performance. Toulouse (FR) - 2016
"Corpulences"
Croquis pour installation. Toulouse (FR) - 2014
"Corpulences"
Croquis pour performance. Leipzig (DE) - 2014
V Biennale internationale de performance
Retrospective de photo-performances realisées pendant l'exposition "Corpulences" (2014). El Validadero Artístico. Bogotá (CO)
Artistes :Tales Frey (PT), Veronica Cohen (AR), Maria Mansur (BR), Pedro Galiza (BR), Oscar Salamanca (CO), Colectivo Madeirista (BR), Alda Ardemani (MX), Kouvaras Spyros (GR), Kamil Guenatri (FR), Alenjandro Zertuche (MX), Jefferson Skorupski (BR), Odette Fajardo (ES), Milena Olivella (CO), Ruth Vigueras Bravo (MX)
Curateur: Fernando Pertuz. Mai 2016
La performance se pose comme acte de résistance sur le contrôle de la vie. Cependant comme le pense Deleuze, ça n ’est pas l’homme qui résiste. C’est la vie elle-même, c ’est le corps comme puissance de vie, qui résiste.
La performance apparaît alors comme une lutte, quand les mots et les formes représentatives ne suffisent plus et qu’il est nécessaire d’expérimenter avec toutes les possibilités d’expression pour nommer l’indicible.
Plus qu ’ un choix esthétique, la collaboration s ’est avérée être une évidence dans ma pratique artistique car je suis contraint par mon handicap moteur à déléguer la quasi-totalité de mes actes quotidiens. Mon travail s’inspire de cette posture de présence contemplative qui régie mes journées et crée une perception distanciée de l’acte. Ainsi elle devient fascination pour un simple geste, un élément anatomique sans aucune utilité : ce n ’est plus une personne qui change une ampoule mais l’image d’une main qui tourne. Le « je » étant rendu impossible par l’immobilité physique, je compose avec mes collaborateurs une nouvelle définition de l’individuation.
De la même façon qu ’ avec mes assistants de vie, dans les créations collectives j’étends cette posture d’absence à mon corps qui devient une surface offerte à l’autre. Une feuille vierge sur laquelle d’autres performeurs, danseurs, poètes sont invités à interagir. Cette position questionne la communication - sur et avecl’autre, déployant une dynamique visuelle en constante tension entre passivité et activité.
Aussi dans mes travaux avec des photographes ou vidéastes, je tends à interroger la forme même de la performance et les modes possibles de sa représentation. Ces mediums associés à l’action mettent en exergue le paradoxe entre l’éphémère induit par une performance et le caractère permanant d’une photographie, d’une vidéo, etc... Pendant que je tente d’inscrire l’acte dans un cadre physique, le collaborateur investit le geste de prise de vue vers une dimension plus temporaire et performative.
Performances collaboratives avec Emilie Francheschin, Martine Viale, Antoine Beres, Bonella Holloway, Gilivanka Kedzior, Edwige Mandrou. Toulouse (FR).
Depuis 2017
Le groupe à géométrie variable comprend des artistes pratiquant l’art action* qui tend à rendre visible les diverses formes de ce médium et ses multiples formats de diffusion. Nous voulons créer un laboratoire de recherches avec des temps de rencontres et d’expérimentation formelle et théorique entre les membres du groupe et avec le public.
* art-action :Action - corporelle ou verbale - qui se déroule dans un temps et un espace défini avec ou sans public.
L'affirmation du caractère artistique de cette action par son auteur.e est ce qui l'établit comme tel.
Performances collaboratives avec Marcel Sparmann et Lola Benardi
Chapelle Saint Jacques, Centre d'Art et l'association AFIAC .
Saint-Gaudens/Fiac (FR).
Currateurs: Valérie Mazouin et Patrick Tarres.
Mai 2015
Le projet ‘Kamcel’ est né en 2014 de la rencontre de deux artistes performeurs aux corps visiblement différents, l’un handicapé et l’autre valide. En utilisant cet écart de possibilités physiques dans des situations performatives, les deux hommes tentent de questionner les notions de limite et de communication entre des corps : comment partir d’un acte ou d’un objet que l’autre s ’approprie ?
Qu’est-ce qui se crée entre les deux ? L’idée de base du projet, est de créer un dialogue performatif entre l’imaginaire de Kamil Guenatri et les possibilités d’appropriation par Marcel Sparmann. Ces situations proviennent principalement des brouillons cités auparavant. Ces dernières étant vastes et diverses, les performances se font dans des contextes différents : public/privé, intérieur/extérieur, à tour de rôle/ensemble, …etc. Chaque situation donnant lieu à une photo-performance dont la collection constituera un livre visuel, format final du projet. Ce livre comportera à son tour les questionnements de ce projet, dans sa mise en page qui explicitera visuellement ce va et vient entre les deux corps. © tous droits réservés à Lola Benardi
Performances et collaborations photographiques.
Depuis 2016
Dans ces travaux je propose des réinterprétations historiques de natures mortes ou vanités sous forme de performances sculpturales de longue durée dans lesquelles le corps s’insère comme élément composant du dispositif. Cette présence inanimée en relation avec des objets et des produits périssables tels que viandes ou végétaux permet de marquer de façon directe le caractère existentiel et éphémère souvent symbolisé dans ce style, à l’instar de certaines représentations de Paul Cézanne, Francisco De Goya ou dans les peintures hollandaises du XVIIème siècle.
Les mises en place statiques de ces performances m ’ont conduit à les envisager pour de possibles représentations photographiques mettant ainsi en exergue le lien temporel entre le déroulement en direct de ces actions et leurs empreintes picturales. C’est ainsi que j’ai initié dans ces travaux des collaborations avec des artistes photographes présent lors des évènements. La rencontre de Manuel Vason en 2016 à Londres, nous a amené à la réalisation d'images créees dans le cadre d’un échange privilégié qui tend à exprimer de nouvelles formes d’instantanéité dans l’acte photographique en y explorant des passerelles symbliques et poétiques.
Processus débuté à DARC Studio à Londres (2016) et poursuivi lors du festival Body and Freedom à Zürich (2018).
Présentation lors d'expositions collectives: "Subjetividad, diversidad: Cuerpos" à Buenos Aires (2016), FRIDAY ISLAND -Freedom of the Body- au Luxembourg (2018).
"Noces de vers "
Collaboration avecYann Marussich, chorégraphe, performeur.
2020-2022
« Il est question d’un rituel. Il pourrait bien s ’agir d’un mariage. Un mariage étrange et improbable. Un mariage hors société. Un mariage cruel. Un mariage hors du temps. Un mariage de corps immobiles. Un mariage d’êtres humains. Un mariage hors religion. Un mariage antisocial. Entre quelqu’un de valide et quelqu’un d’invalide. Entre Yann Marussich et Kamil Guenatri. Il n ’ y a aucune pitié à avoir. La pitié est une forme de pouvoir sur l’autre, en se croyant supérieur à ce qu’il y a en face de nous et qui nous dérange. Personne n ’est supérieur ».Yann Marussich
Pour Yann Marussich, l’immobilité est un choix esthétique : elle caractérise ses performances depuis plus de vingt ans. Kamil Guenatri, lui, ne l’a pas choisie : à cause d’une maladie, il perd l’usage de ses muscles. L’immobilité est ainsi devenue le point de départ de ses performances. L'oeuvre issue de leur collaboration évoque la célébration d’un mariage étrange et improbable ; les noces de deux corps immobiles dans une sorte de rituel poétique que les artistes partagent avec le public. "Noces de Vers" est une création en forme de triptyque, chaque volet est une performance en soi.
Collaboration avec Eva Baboulène, cinéaste, artiste vidéo. 2012-2017
Ce projet audiovisuel au départ, portait sur la réalisation d’un film documentaire sur l’art performance à travers mon quotidien et ma pratique personnelle. Au fil de la mise en œuvre, il nous a semblé évident de questionner les modes de présentation et de représentation liées au cinéma, l’action, la poèsie et les arts visuels. De cette envie nous avons décidé avec Eva de créer des images cinématographiques pouvant se décliner dans l’espace imparti en des dispositifs plastiques et performatifs. Ces immersions tendent à créer des sphères d’intimité pour la caméra, l’image et le public.
Ce travail a été presenté à Toulouse, à "Mix'art Myrys" espace de résidence et de production (2012), à la "Cave Poésie" (2014) et au "Ring- théâtre de l'acte" (2017).
Contact
160, rue Edmond Rostand, appt 2
31200 Toulouse (FR)
guenatri kamil@yahoo.fr
http://kamil-guenatri.fr/
0033 6 87 88 40 98
© Kamil Guenatri 2024