Tpfe paysage justine ponnelle 2017

TRAVAIL PERSONNEL DE FIN D’ETUDES (TPFE)

Titre : La gestion du risque comme outil au projet de paysage Auteur : Ponnelle, Justine

Directeur d’étude : Vincent Tricaud

Date de soutenance : 4 décembre 2017

Sauf indications contraires : - tous les documents présentés (photographies, cartes, schémas, plans, graphiques, croquis) sont réalisés par mes soins.

- toutes les cartes et les schémas sont orientés le Nord vers le haut.

Travail Personnel de Fin d’Études Soutenu le 4 décembre 2017 Formation paysagiste D.P.L.G École Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Bordeaux 740 cours de la Libération, 33400 Talence T +33 (0)5.57.35.11.00 / F +33 (0)5.56.37.03.23 / ensapBx@bordeaux.archi.fr www.bordeaux.archi.fr Membres du Jury : - Vincent Tricaud (paysagiste DPLG, urbaniste DESS) - Alise Meuris (Ingénieur Horticole spécialisée en protection des végétaux, Paysagiste DPLG, paysagiste Conseil de l’Etat) - Thierry Pajot (architecte paysagiste ESAJ) - Martine Villenave (Adjointe à l’urbanisme, mairie d’Aytré)

JUSTINE PONNELLE

La gestion du risque comme outil au projet de paysage

SOMMAIRE

I

QUELS DEVENIRS POUR LES PAYSAGES DE LA FAÇADE LITTORALE À L’HORIZON 2100 ?

A// Les changements climatiques face au territoire

- Montée des eaux : prévisions et risques - Vers de nouvelles stratégies d’adaptation face aux changements climatiques

12 12 16

B// Impacts du phénomène 18 des submersions marines sur le territoire - Qu’est-ce qu’une submersion marine ?

- Les enseignements de la tempête Xynthia, «avant signal» de ce que pourrait être le territoire à l’horizon 2100 - Quels devenirs pour la ville d’Aytré ?

18 22

28

II

II_ LA BAIE D’AYTRÉ : UN TERRITOIRE INÉLUCTABLEMENT LIÉ À L’EAU

A// Retour sur la formation du territoire

34

- Origine du site - L’eau vécue comme ressource - Un territoire fortement anthropisé - Un territoire vulnérable

34 36

B// Aytré aujourd’hui

50

- Contexte global - Zones de solidarité (ZDS) - Les éléments de protection aujourd’hui - Des paysages diversifiés

42 48

50 69 75 78

III

III_ COMPOSER AVEC LA GESTION DU RISQUE

A// Quelle stratégie adopter pour le projet ?

84

- Hypothèse d’inondation de la baie d’Aytré à l’horizon 2100 - Un postulat : retourner la ville vers un nouveau trait de côte

84

B// Un projet résilient : se protéger, s’échapper, s’adapter

92

- Échelles de réflexion et modes d’interventions - Démarche de Projet : penser durable - Phasage - Zoom n° 1 : le marais des

Sables - Zoom n° 2 : le nouveau

quartier Rondeau - Zoom n° 3 : la Gigas - Zoom n° 4 : le parc de

Godechaud - Zoom n° 5 : le parvis de la

Plage

90

92 98 100 102 106 114 118 120

Avant propos Introduction Conclusion Bibliographie Annexe

7 8 123 124 127

AVANT PROPOS Native de La Rochelle, je suis depuis toujours attachée au littoral atlantique. Mouvant, son visage évolue sans cesse, flamboyant par ses vastes plages, il attire bon nombre de touristes, affecté par les différents courant marins, il est une véritable ressource économique pour l’ostréiculture et la mytiliculture.

De nature curieuse, observatrice et sensible, j’ai appris à prendre le temps de regarder, d’analyser ces paysages qui, bien qu’ils suscitent énormément d’intérêt par leur beauté, n’en sont pas moins dangereux.

La tempête Xynthia en est le parfait exemple. Les dangers liés aux courants marins sont parfois ignorés aux risques et périls de la politique et du pouvoir financier bien trop «alléchant». Les villes ne cessent de croître pour répondre aux besoins démographiques, cependant dans des lieux qui peuvent être à forts risques naturels.

Moi-même sinistrée par la tempête Xynthia, ce sujet me touche d’autant plus. C’est pourquoi, ces lieux sinistrés deviennent une base de réflexion. Ils sont des éléments moteurs pour supposer des orientations futures d’aménagement des territoires littoraux vendéens et charentais soumis à de forts risques de submersion.

Il s’agit pour moi de réveiller ces lieux endormis, ces lieux devenus fantômes depuis 2010, de leur redonner un attrait tant sur le plan politique, économique, écologique que social. Mais aussi, pour que ces lieux, ces quartiers dévastés redeviennent des points de rencontre et qu’ils deviennent de véritables supports de pratiques responsables d’espaces sensibles.

7

INTRODUCTION

8

Les risques liés aux submersions marines sont aujourd’hui plus prégnants du fait de l’installation croissante des populations en zones côtières : l’augmentation de la part de la population permanente des communes littorales ainsi que la capacité d’accueil touristique de ces zones (résidences secondaires, campings et hôtels). L’anthropisation du littoral par une urbanisation anarchique a donc accentué sa vulnérabilité aux phénomènes de submersion survenant lors de tempêtes. Lorsque la conjonction de plusieurs phénomènes survient sur des constructions particulièrement variables reposant sur l’interaction de plusieurs facteurs instables (courants marins, vent, houles, marées, colonisation végétale, action de l’homme), malgré la construction d’ouvrages de protection, cela engendre inévitablement des dégâts majeurs tant aux biens qu’aux personnes. Les inondations consécutives à la tempête Xynthia ont mis en évidence les limites de la politique de prévention des risques.

De plus, le changement climatique est aujourd’hui un enjeu majeur pour l’avenir du paysage et en conséquence celui de la société. Il est donc essentiel d’anticiper ses impacts et de planifier à court et à long terme un processus d’adaptation.

Toutefois, ceci n’est possible qu’à la condition de mener une réflexion sur les formes d’organisations territoriales, de l’échelle communale à l’échelle intercommunale. Une politique d’aménagement adaptée permettra, en effet, de trouver des solutions pour réduire la vulnérabilité de la façade littorale et préparer ce territoire pour l’arrivée des générations futures.

Il me tient ainsi à cœur de travailler sur la thématique des risques naturels majeurs, plus précisément ceux dus aux submersions marines dans des espaces à forte densité urbaine. C’est pourquoi, la tempête Xynthia constituera le point de départ dans la réalisation de mon TPFE. Comment cette contrainte risque organise-t-elle un projet de territoire ?

Le rôle de chaque acteur dans la prise en compte du risque est une donnée primordiale pour amorcer le projet :

AT T É L’ - Premier responsable des conséquences sur le territoire lors d’un aléa climatique exceptionnel.

- Il doit garantir l’intégrité des biens et des personnes mais il dellègue bien trop souvent auprès des DDTM et des Préfets.

- Plan de protection et de prévention des risques (PPRI1, PPRN2, PPRL3)

9

C

- Loi littorale

O

EC T LL

IVITÉS LOCA LE S

- Second responsable lors d’un événement climatique exceptionnel.

- Délivre les permis de construire...

- PLU - PADD

1 Plan de protection et de prévention des risques d’inondations 2 Plan de protection et de prévention des risques naturels 3 Plan de protection et de prévention des risques littoraux 4 Plan local d’urbanisme 5 Plan d’aménagement et de développement durable

PRIVÉS

1

QUELS DEVENIRS POUR LES PAYSAGES DE LA FAÇADE LITTORALE À L’HORIZON 2100 ?

11

A// LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES FACE AU TERRITOIRE RACONTE-MOI LA MONTÉE DES EAUX

Montée des eaux : prévisions et risques

La mer va-t-elle continuer de monter ?

12

Année après année, rapport après rapport, les climatologues sonnent l’alarme sur les conséquences de l’élévation du niveau des océans.

Selon le cinquième rapport du GIEC, publié en 2014, si les océans se sont élevés de 19 cm en moyenne depuis la fin du XIXe siècle, le phénomène connaît une très forte accélération depuis 25 ans. Il se pourrait que la montée des eaux atteigne un mètre à l’horizon 2100, dans une des hypothèses les plus pessimistes, en raison de l’instabilité des calottes de glaces du Groenland et de l’Antarctique et si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas réduites d’ici là.

En effet, selon le GIEC «Tout converge pour montrer la part essentielle de l’homme dans le réchauffement du climat».

L’EAU ET LE CLIMAT SONT ÉTROITEMENT LIÉS

... ENTRAÎNANT L’AUGMENTATION DES CATASTROPHES CLIMATIQUES : - ÉLÉVATION DU NIVEAU DE LA MER, - AUGMENTATION DES INONDATIONS, DES SÉCHERESSES, DE L’ACIDIFICATION DES SOLS...

Les conséquences de ce phénomène redessineraient la carte du monde de manière spectaculaire. Si la détermination de la tendance du niveau global des océans se révèle un indicateur climatique important permettant de valider les modèles de réchauffement climatique et d’améliorer leurs prédictions, la question de son intérêt pratique se pose dans l’anticipation des conséquences, l’évaluation des risques et la définition de stratégies d’adaptation.

QUE SE PASSERA-T-IL SI NOUS NE FAISONS RIEN POUR RÉDUIRE LES ÉMISSIONS DE CARBONE ?

EH BIEN, ON CONTINUERA SUR LA TRAJECTOIRE ACTUELLE...

PRÉVISIONS

13

TENDANCE ACTUELLE

De quelles conséquences du changement climatique parle-ton ?

14

L’élévation du niveau de la mer va induire un déplacement progressif mais durable de la ligne de rencontre terre/mer. Les tempêtes (qui seront potentiellement plus fréquentes et plus intenses à l’avenir) vont, générer des incursions d’eau marine ponctuelles dans les terres. Trois grands types de conséquences sont ainsi à attendre : - les épisodes de submersion des côtes basses (plages, côtes rocheuses, zones humides, etc) lorsque la mer envahit la terre, seront à la fois plus fréquentes et de plus grande ampleur. Schématiquement, c’est le scénario de la tempête Xynhtia qui risque de se reproduire plus souvent.

- de même, l’érosion côtière sera par ailleurs aggravée exposant des zones de plus en plus urbanisées à des risques accrus.

- enfin, l’intrusion d’eau marine dans les sols posera des problèmes de salinisation des nappes phréatiques, lesquelles fournissent nombre de populations en eau potable, et affectera la qualité des sols disponibles pour l’agriculture. C’est l’ensemble de ces conséquences potentielles qui fait de plus en plus craindre les migrations de population en provenance des zones côtières.

AU LIEU DE M’INQUIÉTER POUR LES MAUVAISES HERBES... ... JE M’INQUIÈTE POUR LES ALGUES

Le schéma ci-contre propose un exemple de «chaînes d’impacts» appliquées aux espaces littoraux. Il illustre les liens unissant la montée des eaux aux activités humaines et démontre notamment combien toutes nos activités dépendent intrinsèquement de ressources naturelles en danger aujourd’hui.

Globalement, ce sont quatre ressources fondamentales pour les sociétés humaines qui sont en danger : la biodiversité, l’espace terrestre, l’eau douce et la vie.

La biodiversité est une ressource primordiale comme bouclier naturel contre les vagues. En résumé, plus celle-ci se fera rare, moins l’humanité disposera de marge de manœuvre sur le long terme pour survivre, maintenir ou développer une certaine qualité de vie.

ÉLÉVATION DU NIVEAU DE LA MER

IMPACTS PHYSIQUES (directs et indirects, graduels et événementiels) Glissements de terrain

Submersion/ Inondations

CONSÉQUENCES SUR LES RESSOURCES

Modification de la biodiversité

Apparition de nouvelles zones humides

U

Appauvrissement des aquifères Modification des débits des cours d’eau

O

L

C PA

ES

TÈME

S

S SY

Salinisation des sols et des nappes

EA

ÉC O

Variation des courants marins

Érosion des sols Appauvrissement pédologique

Perte de surface : littoral

CONSÉQUENCES SUR LES SOCIÉTÉS ET LEURS ACTIVITÉS Agriculture

Tourisme

Migration des populations

Tensions géopolitiques Energie

E

Industrie

15

Vers de nouvelles stratégies d’adaptation face aux changements climatiques Comment continuer à vivre sereinement dans un tel contexte d’incertitude ? Quelles solutions déployer face à ces risques ?

16

Plusieurs études annoncent que dans le cas de submersions liées à une élévation d’un mètre seulement, 67% de la population serait affectée.

Dès lors, si le rehaussement des digues et le pompage de l’eau continuent à être employés pour protéger les terres, les gestionnaires de l’eau ont fini par penser que renforcer en permanence les défenses contre des masses d’eau croissantes était un combat perdu d’avance. Ainsi, face à cette réalité, il est aujourd’hui nécessaire de se préparer à «agir autrement».

Le but de ce travail est de mettre en évidence la vulnérabilité et la fragilité auxquelles ces territoires sont exposés et le risque que cela représente pour la population. Cela oblige à développer des études, des comportements et des savoirfaire nouveaux, qui dépassent la seule question de la résistance des territoires aux risques climatiques.

L’adaptation aux changements climatiques nécessite également une réflexion sur l’évolution des

ouvrages de protection contre les inondations, telles que les digues et les levées. La protection d’une zone peut augmenter les risques sur une autre portion de côte ; il ne faut pas simplement transférer le risque. Cela nécessite de travailler à une échelle spatiale suffisante pour prendre en compte tous les effets de la protection.

La construction de digues ne peut être l’unique moyen de lutter contre les risques de submersion littorale.

Historiquement, les digues ont été construites pour protéger les terres agricoles de la submersion marine. Leur vocation première était bien de servir la conquête agricole et non la protection des zones urbaines. Depuis les années 1980, de nouvelles formes de gestion du littoral visent à rendre à la mer des entendues de terre gagnées sur l’eau : c’est la dépoldérisation qualifiée de retournement de la stratégie traditionnelle de défense contre la mer. Cependant, aucun territoire ne peut se contenter d’une seule stratégie de défense.

Doit-on à tout prix résister en protégeant des zones qui risquent, à terme, d’être submergées par la montée du niveau des eaux ou doit-on se résoudre à vivre avec la réalité du changement climatique et ses conséquences à venir, en envisageant dès maintenant, là où il s’impose, le recul stratégique ?

POLDÉRISER...

...POUR PROTÉGER LES TERRES AGRICOLES

ET... DÉPOLDÉRISER POUR S’ADAPTER AU CHANGEMENT CLIMATIQUE ?

17

«En reculant la digue et en permettant à la mer de pénétrer dans un polder, à travers une ou plusieurs brèches, un processus de sédimentation entraîne une renaissance relativement rapide des vasières et des prés salés, qui peuvent alors aider à freiner la houle».

Explique la géographe Lydie Goeldner-Gianella, «changement climatique et dépoldérisation : le rôle des acteurs et des poids des représentations sociales sur les côtes d’Europe Atlantique.»

B// IMPACTS DU PHÉNOMÈNE DES SUBMERSIONS MARINES SUR LE TERRITOIRE

Qu’est-ce qu’une submersion marine ?

Définition

18

Les submersions marines sont des inondations temporaires de la zone côtière par les eaux marines. Leur origine est liée à une élévation temporaire du niveau de la mer qui peut être soit d’origine météorologique (cyclones, tempêtes), on parle alors de surcotes, soit d’origine géologique (tremblements de terre, éruptions volcaniques ou glissements de terrain), on parle alors de tsunamis.

Dans ce mémoire, nous nous intéressons uniquement aux submersions marines causées par les surcotes.

Les différents modes de submersion Il est possible de distinguer trois grands modes de submersion : la submersion par débordement, la submersion par rupture et la submersion par franchissements discontinus de «paquets de mer».

Ces types de submersions peuvent intervenir soit sur un ouvrage de protection côtière d’origine anthropique comme une digue, soit sur une barrière sédimentaire naturelle.

Différents mode de submersion marine provoquée par des tempêtes avec surcotes associées source : d’après Cariolet 2011

Sub m e Su

bm

bm

pa r d

ébordem en t

Il y a surverse. C’est par ce mode de submersion que les plus grands volumes d’eau peuvent rentrer sur terre. Souvent, il intervient dans des zones abritées comme les estuaires, les baies, les lagunes ou les ports, abrités des vagues en conditions normales. (ex : cyclone Katrina, golfe du Mexique, USA, 23 aout 2005)

Destruction partielle des barrières sédimentaires ou des défenses de côtes lors d’une tempête exceptionnelle. Formation d’une brèche laissant passer l’eau dans la zone basse en arrière.

Engouffrement d’un très large volume d’eau de façon extrêmement rapide. (ex : tempête Xynthia, France, 02/2010)

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par franch iss

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en

Su

on rsi

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Liée aux vagues qui se brisent sur les barrières sédimentaires ou les défenses de côtes projetant de façon répétée des « paquets de mer » en arrière de la protection côtière. Seule l’élévation de ces paquets de mer est supérieure au sommet de la barrière sédimentaire ou à la côte d’arase de l’ouvrage. Dans ce cas, la direction et la force du vent influent sur les projections d’eau (De Rouck et al., 2005; Gonzalez-Escriva et al., 2005).

(Ex : tempête Hercule, Angleterre, janvier 2014)

19

Quelques exemples de submersion marine dans le monde

20

Les submersions marines d’origine météorologique font partie des catastrophes naturelles les plus dévastatrices au monde en ce qui a trait à la perte de vies humaines puisqu’elles sont responsables de centaines de milliers de morts à l’échelle du XXème siècle. Ce sont les surcotes, générées par les cyclones tropicaux ou les tempêtes de latitudes intermédiaires, qui sont à l’origine de ces submersions.

Une brève analyse de ces quelques exemples montre qu’il existe des

points communs à toutes les régions particulièrement touchées par les submersions marines : de vastes surfaces côtières de très basse altitude comme les environnements estuariens, deltaïques ou issues de poldérisation intensive, une localisation sur la trajectoire de cyclones tropicaux ou de tempêtes de latitudes intermédiaires, de larges zones (>100 km) peu profondes comme les larges plateaux continentaux.

Régions où les submersions marines ont eu les bilans humains les plus lourds

RU/PAYS-BAS 1953, Mer du Nord

1 832

FRANCE 2010, Tempête Xynthia

47

PHILIPPINES/VIETNAM/CHINE 2013, Typhan Haiyan

6 340

21

BANGLADESH 1876, Cyclone de Backergani

GOLFE DU MEXIQUE 2005, Ouragan Katrina

200 000

1 833

1970, Cyclone Bhola MYANMAR 2008, Cyclone Nargis

138 366

224 000-300 00

(500 00 officieusement)

1991, Cyclone O2B

140 000

Les enseignements de la tempête Xynthia, «avant signal» de ce que pourrait être le territoire à l’horizon 2100

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Déroulement de la tempête

Conséquences et dégâts

La tempête Xynthia, qui a balayé plusieurs pays européens entre le 26 février et le 1er mars 2010, est née d’une dépression atmosphérique située sur l’Atlantique à des latitudes très basses. La tempête a traversé la France selon un axe sud-ouest / nord-est allant de La Rochelle à Metz. Les dommages provoqués par ses vents violents se sont répartis sur une plus large part du territoire, alors que ceux causés par les inondations se localisaient près des côtes. Sur le plan météorologique, Xynthia a certes été une tempête remarquable, moins « exceptionnelle » cependant que les tempêtes Lothar et Martin de décembre 1999 et Klaus de janvier 2005. Sa particularité vient des submersions marines qu’elle a causées, plus que des vitesses de vent.

Cette tempête est le résultat d’une dépression météorologique majeure. Elle y a généré un épisode de vents violents, une onde de tempête et, avec la conjonction de fortes marées (102) et de la pleine mer quasi simultanée, une brutale et très forte submersion marine avec une surcôte de plus d’1,5m ainsi que d’importantes inondations.

En France métropolitaine, la tempête Xynthia est considérée comme une catastrophe naturelle des plus violentes et des plus meurtrières depuis les deux tempêtes de décembre 1999. Elle fut un profond traumatisme psychologique social et a eu de nombreuses répercussions sociales, économiques, environnementales et sur la prise en compte des risques naturels.

Cette tempête a détruit digues et autres ouvrages, fait déborder des cours d’eau et submerger de vastes territoire habités et agricoles allant jusqu’à 7km à l’intérieur des terres. Elle a mis en évidence l’anthropisation et l’urbanisation littorale excessive occultant souvent les notions de risques de submersion et d’inondation (retard dans la mise en œuvre des plans de prévention des risques), ainsi que le défaut de surveillance et d’entretien des digues. Elle a permis aussi une prise de conscience collective sur les dangers à habiter un littoral de faible altimétrie, voire des secteurs poldérisés.

En submergeant plus de 400 km2, Xynthia a provoqué la mort de 47 personnes et plus de 6 milliards d’euros de dégâts matériels

23

Aytré après le passage de la tempête Xynthia où le niveau d’eau a atteint jusqu’à 1,95m dans les habitations source : CAUE 17

Reconstructions Depuis le passage de la tempête Xynthia, d’important travaux ont été engagés pour renforcer la protection de la population située en bordure du littoral. Des travaux lourds de protection du trait de côte dans les zones urbanisées qui sont aussi des zones de fortes attractivités touristiques.

L’histoire l’a démontré, aucun n’ouvrage n’est infaillible, et a fortiori, aucun ne le sera devant les effets du changement climatique.

De plus, la multiplication des digues, épis rocheux et autres briselames qui visent à figer le rivage et à protéger les constructions aggravent en revanche l’érosion.

La question suivante mérite d’être posée :

24

La submersion liée à la tempête Xynthia ne préfigure-t-elle pas tout ou partie des futures zones qui seront submergées de manière continue à cette échéance 2100 ?

Comment organise-t-on la résilience des impacts Xynthia et la gestion de ces impacts, que reconstruit-on et quel(s) paysage(s) cela va-t-il produire ? Cette vision va essentiellement avoir une portée esthétique, de voyeurisme répondant expressément

aux demandes pressantes des collectivités actuelles. De plus, un même scénario pourrait se répéter, c’est pourquoi il me semble davantage intéressant de travailler sur ces espaces en ayant une vision sur le long terme.

25

Après Xynthia ; les zones à risques

N SI

d RE IS T

e X yn

d’urbanisme notamment les PLU révisés et les nouveaux plans de prévention des risques (le PPRN consiste à établir des règles d’urbanisme dans des zones sensibles au risque d’inondation par submersion marine et le PPRL), la commune d’Aytré, est un véritable laboratoire d’étude afin de mener à bien mon TPFE.

thia à Aytré c’es t:

- 9 rues inondées - 230 familles sinistrées - 87 habitations touchées - 150 à 200 voitures emportées - 2 restaurants, 1 hôtel, 3 campings inondés - 6 ostréiculteurs impactés - des voies piétonnes, cyclables détruites - La voie ferrée endommagée - Les réseaux électriques détériorés - ...

L

26

L’étude et la localisation précise des victimes suite à la tempête Xynthia (Vinet et al., 2011) tendent à montrer que les décès ont eu lieu dans des secteurs récemment urbanisés qui ont connu depuis le début des années 1960 une forte croissance démographique. Les deux phénomènes en cause sont la périurbanisation et l’urbanisation littorale.

Après prospections et consultations de documents

e

La Faute-sur-Mer

29

Charron

3

Esnandes La Flotte-en-Ré

1

1

Aytré

3

Châtelaillon

1

Saint-Georges-d’Oléron

1

Communes «touristiques» Communes «périurbaines»

Nombre de victimes 30 3 1

cartographie des communes les plus sinistrées par la tempête Xynthia en Vendée et en Charente-Maritime source : d’après F. Vinet, S. Defossez

27

Quels devenirs pour la ville d’Aytré ?

Aytré : une petite commune en expansion démographique

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Aytré est une commune en voie de périurbanisation où les activités traditionnelles cohabitent avec les pendulaires. La part d’employés ne travaillant pas dans la commune (un quart de la population active) est révélatrice de son caractère périurbain, véritable extension urbaine de La Rochelle. D’autre part, Aytré poursuit ses activités primaires avec la conchyliculture. Elle accueille en outre une population retraitée (25 % en 2012 , source INSEE), cette part reste non négligeable et rend la population de cette commune plus vulnérable encore.

Ces cinquante dernières années ont été marquées par l’augmentation de la population ; Aytré est passée par une véritable explosion démographique et recense 8 948 hab en 2012 (source INSEE). Cette croissance est quasi continue depuis 1968.

L’évolution démographique s’explique par le solde migratoire de la commune. La croissance d’Aytré est fondée sur des taux de natalité élevés jusque dans les années 1990 puis sur l’arrivée de nouveaux urbains. Ces nouvelles implantations s’expliquent principalement par la saturation de la ville de La Rochelle qui déploie son aire d’attractivité vers les communes alentours, faisant évoluer leur statut de communes rurales à communes périurbaines.

L’urbanisation du littoral a considérablement développé les enjeux. L’occupation permanente ou temporaire du littoral par des populations nouvelles a accru la vulnérabilité des territoires littoraux face au risque de submersion.

Face au recul du trait de cote, comment organise-t-on l’urbanisme face à une expansion démographique telle que celle de la commune d’Aytré ?

9000

+66,1%

8000 Aytré

6000

+13,9%

Châtelaillon 5000

29

4000 +37,9% 3000

Saint-Georges-d’Oléron

2000

La Flotte-en-Ré

+85,2%

+179,7% +69,9%

Charron 1000

+86,8%

Esnandes La Faute-sur-Mer

Évolution de la population des 7 communes (concernées par des décès liés à la submersion) entre 1968 et 2007.

2003

1998

1993

1988

1983

1978

1973

0 1968

Popupaltion communale

7000

Aytré : inondations Xynthia

30

Deux quartiers ont principalement été exposés au risque de submersion marine de part une topographie basse au niveau de l’anse de Godechaud : le quartier pavillonnaire en arrière de la halte Ter et la zone ostréicole de Godechaud.

La propagation de la submersion sur le secteur d’Aytré s’est faite par diverses modes : - surverse par désordre et rupture de dispositifs (lame d’eau sur crête endommagée) pour la dune de la plage du Platin - franchissement par run-up au niveau de l’anse de Godechaud et de son quartier ostréicole.

La crête du cordon dunaire dépasse 5,00m NGF au droit de la rue de la Plage mais s’abaisse au nord jusqu’à moins de 4,00m NGF au niveau du «jardin public» à proximité de la halte TER. La topographie remonte très progressivement jusqu’à la falaise rocheuse de la Pointe du Roux et atteint 10m NGF. De même, au sud, la dune s’abaisse régulièrement au niveau des anciens campings pour atteindre 4,00m NGF environ au début de la digue de la Colonelle qui protège les marais d’Angoulins.

En arrière, la voie SNCF, dont le remblai se situe entre 5,00m NGF (au nord) et 4,00m NGF au sud constitue, de facto, une digue de second rang, percée de plusieurs passages inférieurs seulement au nord de la halte TER pour le passage du chenal de Godechaud et pour un passage piéton.

Les terrains situés entre le cordon dunaire et la voie ferrée ont été inondés. Dans le quartier de Godechaud l’eau semble avoir quelque peu dépassé la côte +4,50m NGF ; les maisons indivi­ duelles y ont été inondées par plus d’un mètre d’eau. Le quartier situé derrière la gare, à l’est de la voie ferrée, notamment rue des Vanneaux et cité Ron­deau, a été inondé à la cote +3,50m NGF environ, soit de +5cm à 105cm d’eau. L’eau a franchi le remblai de la voie ferrée par les passages inférieurs (ouvrages hydrauliques, passage piétons du chemin de la Galère) et par submersion, en partie au sud du site où la voie s’abaisse vers +4,00m NGF.

Quartier en arrière de la halte TER inondé jusqu’à 105cm d’eau.

131 cm Rue des Claires 105 cm Allée des Avocettes 15 cm Rue des Vanneaux 31 cm Bld de la Mer 42 cm Rue des Pluviers 5 cm Bld Georges Clémenceau 127 à 192 cm Route de la Plage

Carte d’inondation et des hauteurs d’eau enregistrées à Aytré lors du passage de la tempête Xynthia. source : CDA La Rochelle, pôle aménagement et patrimoine, service études et conceptions

31

2

LA BAIE D’AYTRÉ : UN TERRITOIRE INÉLUCTABLEMENT LIÉ À L’EAU

33

A// RETOUR SUR LA FORMATION DU TERRITOIRE

Origine du site Évolution géologique et géomorphologique du trait de côte

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La zone des pertuis charentais appartient à la couverture sédimentaire du bassin d’Aquitaine.

Elle est formée de terrains sédimentaires secondaires, d’âge Jurassique et Crétacé, de nature principalement calcaire, marnocalcaire, marneuse et gréseuse.

Ainsi, il y a 10 000 à 12 000 ans avant notre ère, à la fin de la période glacière (dite Würm), les limites côtières se situaient à une centaine de kilomètres des côtes actuelles. Pour Aytré, elles allaient jusqu’au plateau de Rochebonne, actuellement immergé. Puis à la fonte des glaces, le niveau de la mer est monté de 100m environ entraînant une invasion marine d’une partie du territoire. Le bourg d’Aytré s’est fondé sur une hauteur autour de laquelle la mer a séjourné, faisant

d’Aytré une presqu’île. Le trait de côte était alors rocheux, constitué de falaises calcaires basses. Des cordons de galets se constituèrent et de petits marais littoraux se formèrent par dépôt d’alluvions et atterrissement des baies et des estuaires. Évolution actuelle du trait de côte Une étude de l’évolution du trait de côte a été menée en 2011 par ARTELIA. Le secteur sud de La Rochelle présente une érosion de l’ordre de 15 m depuis 1937, tandis que la baie d’Aytré/Angoulins-sur-Mer s’est légèrement érodée, avec un recul de l’ordre de 30 m depuis 1937. Le secteur de la pointe du Chay présente une érosion homogène de l’ordre de 15 à 20m depuis 1937.

n’est plus mentionnée. La perturbation du système hydraulique nnée par cet aménagement est probablement à l’origine de on et de l’assèchement des marais

1

e la carte d’Henri Bachot – 1630

13

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2 1 Extrait de la carte de Jean de Beaurain, 1758 2 Carte du pays des Santones sous les romains, Pertuis d’Antioche source Auguste Lacurie (1878)

L’eau vécue comme ressource Évolution de l’occupation humaine de la baie d’Aytré

36

Dès l’apparition des groupes familiaux sur le territoire, la présence de la mer va constituer une source importante de vie et fixer la population à cet endroit. Le retrait de la mer a laissé de nombreux marais salants et a donné naissance à une industrie du sel très importante, laquelle permettra la conservation du poisson. C’est pourquoi, dès le XIIIe siècle, les zones humides vont être aménagées par une organisation de la gestion hydraulique des canaux et des poldérisations successives qui vont fixer progressivement le trait de côte. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, les marais salants qui longent la côte (actuellement connus sous le nom des marais de Godechaud, marais arrière-dunaire d’Aytré, marais du Chay), seront les principaux paysages qui caractérisent Aytré. En parallèle, la vigne et les céréales (le blé) étaient les ressources les plus cultivées sur les terres hautes depuis le XIe siècle. A noter également, une importante activité portuaire liée à la pêche mais également au transport de marchandise (sel, vin, céréales) à partir du port de la Vinette.

Dès la fin du XVIIIe siècle, plusieurs évènements vont causer une évolution rapide dans la vie et les métiers à Aytré. Un nouveau tronçon routier La Rochelle-Rochefort est ouvert au trafic : le secteur de marais salants situé en arrière de la dune est donc coupé par cet axe NordSud. La perturbation du système hydraulique occasionnée par cet aménagement mais également les taxes sur le sel (1833), la concurrence du sel, et la 1ère guerre mondiale font que les marais salants sont progressivement abandonnés. De plus, le développement du port de La Rochelle va entrainer une disparition progressive de l’activité portuaire.

En 1870, le phylloxera détruit la quasi-totalité des vignes de la commune et sera la cause d’une mutation significative dans les métiers de la terre. Les activités sont reconverties en faveur de l’ostréiculture, la culture et l’élevage.

Par ailleurs, tout au long de la première partie du XXe siècle, des opérations d’extraction de sable vont venir fragiliser la dune et atténuer par voie de conséquence le rôle de protection du marais arrièrelittoral qu’elle constitue de manière naturelle.

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Extrait de la carte de Jean de Beaurain - 1758

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Extrait de la carte de Cassini - 1771

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Extrait de la carte d’Etat Major – 1881

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Tourisme et loisirs

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Depuis la deuxième moitié du XIXe siècle, la dune et la plage deviennent un espace de loisirs et de détente : cabines de baigneurs, rames de tramway sont installées sur la dune et sur la plage d’Aytré pour accueillir les familles durant les week-ends et les vacances. En 1933, les riverains constituent une association syndicale libre afin de développer ce secteur de la côte de plus en plus fréquenté.

Les élus n’ont pas oublié que la mer est une attraction et un centre de vie

pour la localité. L’importance de la plage et l’attirance qu’elle constitue auprès des estivants nécessitaient que ses abords soient rendus plus attractifs. L’aménagement de l’anse de Godechaud dès 1991 a constitué une incitation à la fréquentation toujours plus importante de la plage.

L’attrait pour le site d’Aytré avait permis d’engager la construction de plusieurs choix d’hébergement et de restauration : notamment quatre campings, un hôtel et un restaurant tous situés à proximité de la plage.

Image d’archive sur l’attrait de la baie d’Aytré après les années 1939 source : Aytré, par Jacques Larfeuil, Christian Lorteau et Robert Brochot, éditions ville d’Aytré, 1996

41

Un territoire fortement anthropisé XXe siècle : grande mutation du type de vie

42

L’avènement du chemin de fer a eu des conséquences sur le mode de vie à Aytré. L’implantation sur la commune de l’usine de construction de chemin de fer aujourd’hui connu sous le nom d’Alstom va faire basculer la population au statut d’ouvrier. La forte demande en main d’œuvre va faire d’Aytré une commune migratoire, conduisant à une augmentation rapide de la population.

La politique du logement La conséquence immédiate à cette croissance rapide de la population a été le besoin en logements.

Pour garantir une satisfaction à la demande en logements, un plan est établi pour l’édification d’HLM (240 logements) sur 16,5 hectares (ancienne plaine dédiée à la culture de céréales et de vignes) ainsi qu’un plan de lotissement communal pour 106 pavillons jumelés. Déjà, la commune pratiquait son extension vers la mer.

Le nombre important d’habitats regroupés dans le nouveau quartier baptisé la Petite Couture, incite la municipalité à investir dans la création d’une cité commerciale.

Dans la seconde moitié du XXe siècle, la vocation de tourisme et de loisirs s’affirme. C’est en 1971 que l’essor de la construction se prolonge, un permis de construire est accordé pour l’aménagement de 33 lots sur le boulevard de la Mer qui va ainsi amener les premières constructions le long de la plage.

La politique culturelle et sportive Devant le développement rapide de la commune, d’autres besoins sont apparus. Toujours dans la dynamique de répondre à ces besoins grandissants de la population, les anciens marais salants se sont vus transformés en un grand stade, un gymnase et un lac.

ALSTOM JOBLESS

16,5 hectares

240 logements HLM 106 pavillons

Nouvelle place de marché & résidence Pierre Loti

Stade terminé / aménagement du futur stade en 1978

Quartier de la Petite Couture

43

Sens de propagation de l’urbanisation dès la seconde moitié du XXe

44

Centre bourg d’Aytré 15M

ANSE DE GODECHAUD

Entre les années 1960 et 1990, la qualité de vie et les nombreuses aménités offertes par la proximité de la mer ont contribué à un fort développement urbain.

ÉVOLUTION DE L’URBANISME À AYTRÉ SUR LE SECTEUR DE GODECHAUD ET DU BOULEVARD DE LA MER

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Lors de sa fondation, l’implantation humaine d’Aytré avait pris en considération le risque d’inondation.

Ainsi, le centre bourg se situait à environ 8km du rivage et à 15m d’altitude. Cependant, au fur et à mesure de son évolution additionnée à une nouvelle attraction pour le littoral dès les années 1960, l’oubli du risque a suscité l’expansion de l’urbanisation au plus près du trait de côte actuel.

Carte topographique issue de la carte IGN et de topographic-map

25 m

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AytrĂŠ

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1758 : Extrait de la carte de Jean de Beaurain

Un territoire vulnérable Historique des tempêtes On remarque que la série récente de 6 tempêtes et ouragans depuis 1995 fait suite à une période de près de 40 ans sans événement majeur.

De même une précédente série de 5 tempêtes et ouragans (entre 1924 et 1957) était précédée d’une longue période sans événement majeur (29 ans entre 1895 et 1924).

L’approche historique démontre à l’environnement que les littoraux atlantiques ont connu une «rémission catastrophique» trompeuse au cours de la seconde moitié du XXe siècle.

20 Tempête Xynthia Tempête Martin

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Nombre de tempêtes recensées depuis 1784

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Si pour son développement, le territoire d’Aytré a bénéficié des avantages offerts par sa position géographique en bordure de côte, il est aussi soumis aux risques naturels engendrés par la proximité de la mer.

Survenue dans la nuit du 27 au 28 février 2010, la tempête Xynthia est venue rappeler la vulnérabilité du territoire. Depuis 1784, 19 tempêtes et tsunamis recensés ont eu des conséquences importantes sur les personnes et les biens du littoral.

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«C’était l’APOCALYPSE ! de mémoire d’aytrésien, on n’avait jamais connu une telle tornade depuis des générations (...) environ 6m de dune ont été enlevés par les vagues qui ont déferlé jusque dans les habitations côtières (...) Quelques habitation ont été inondées ainsi que les campings sous 60cm d’eau. (...) Le talus de la voie de chemin de fer a évité que la vague de fond envahisse tout le marais doux» source journal contacts, mairie d’Aytré

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8 18

RE MB E PT SÉ «Monsieur le maire, les soussignés ont l’honneur de vous exposer que par suite des débordements multiples de l’Océan, au point appelé Goydechaux, commune d’Aytré, la rive ou côte servant de digue est presque entièrement détruite à cet endroit, sur une longueur de 400 mètres environ. Il en résulte qu’aux grandes marées des equinoxes, les larmes, dans leur violence ne trouvant plus d’obstacle, s’épanchent dans les terrains riverains et causant ainsi des préjudices considérables aux propriétaires (...)» extrait d’un courrier adressé par des propriétaires du secteur de Goydechaux à monsieur le maire, source mairie d’Aytré

Comme en témoignent les chroniques historiques combinées par Emmanuel Garnier, Jacques Boucard et Frédéric Surville (2010)

B// AYTRÉ AUJOURD’HUI

Contexte global Aytré est une commune littorale, bordée par l’océan Atlantique à proximité du pertuis d’Antioche.

Elle fait partie de l’agglomération rochelaise avec laquelle elle compose une continuité urbaine vers le sud.

50

Le centre urbain est relativement éloigné du bord de mer, situé à environ 1,7km et est limité au sud par une large étendue d’anciens marais littoraux aujourd’hui présents sous la forme de parcelles destinées à la pâture.

Prés de pâture situés au sud de la commune

Le trait de côte aytrésien va de l’anse de Godechaud au Nord à l’écluse du canal du Vuhé en passant par une plage de sable longue de 3,5km avant de rejoindre au Sud la pointe du Chay.

Le trait de côte d’Aytré est caractérisé par deux formes littorales bien distinctes : - la pointe de Roux : côte à falaises calcaires et blanches Centre ancien

51

ANSE DE GODECHAUD

pointe du Chay

- l’anse de Godechaud : baie basse sous la forme d’une plage de sable avec une dune peu élevée orientée au Nord vers une activité ostréicole et plus au sud utilisée pour des activités sportives et touristiques.

CAMPING

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Géologie

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.Le site de la baie d’Aytré est encadré par des 5 affleurements calcaires qui sont les points hauts

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sur lesquels 12 se sont implantés les centres bourgs 8 17 d’Aytré et d’Angoulins. 14 13 Entre 18ces affleurements, les marais doux 12.

8 14 constitués d’alluvions marines argileuses sont .

9 16 10 séparés des alluvions marines sableuses du 13 12Platin par un cordon littoral de galets et de .

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Carte géologique d’Aytré issue des données de BRGM* * (Bureau de Recherches Géologiques et Minières)

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2.

Hydrographie et relief De manière générale, la commune d’Aytré est caractérisée par des reliefs peu élevés. La Pointe du Roux en passant par le centre bourg d’Aytré jusqu’au fief de la Grande Couture encadrent, entre 10 et 15m d’altitude, de grandes étendues de marais. L’ensemble des espaces humides situés entre 0 et 5m d’altitude est doté d’un réseau hydraulique dense, principalement des fossés. Les marais doux, les Sables et les Marais du pont de la Pierre s’évacuent par le canal de Vuhé tandis que les marais salants d’Aytré (zone de Godechaud) sont drainés par le chenal de Godechaud.

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Cependant, un constat a été dressé ces dernières années : l’entretien des digues par l’État n’a pas été fait tandis que la ville d’Aytré n’a pas correctement maintenu en service les pelles et les canaux des marais.

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pointe du Chay

Carte IGN de 1950 mettant en évidence un réseau hydraulique entretenu dépourvu de marais enfrichés

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3

Carte topographique et hydrograhique d’Aytré actuelle issue des données IGN, fossés plus étroits et présence de marais

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2.

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57

Illustration de fossés enfrichés par la présence de roseaux avec ou sans système de retenue d’eau (pelle). En cet état, comment le réseau hydraulique peut-il efficacement évacuer les trop-pleins d’eau en cas de submersion marine ?

Axes de circulation structurants Ainsi, beaucoup d’usagers empruntent soit l’avenue du Général de Gaulle et l’avenue du Commandant Lisiack pour se rendre à La Rochelle, soit la ligne TER La Rochelle-Châtelaillon-Plage.

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Deux axes de circulation majeurs viennent rompre les continuités hydrauliques de la commune : la route départementale 137 et la voie ferrée Nantes-Bordeaux. Aytré, appartenant à l’agglomération rochelaise, est traversée par les axes qui desservent la première ville du département.

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Halte d’Aytré

58 Anse de Godechaud La Rochelle

Châtelaillon-Plage

L’arrêt de la ligne SNCF Aytré-Plage est un pôle d’accessibilité important qui réunit transports en commun (TER, Bus) et transports individuels (stationnements de voitures et vélos). Malgré sa position en surplomb à 5 m NGF, sa situation géographique avec une proximité directe de la plage l’expose au risque de submersion marine.

avenue du Commandant Lisiack

Rocade D137

59 Halte d’Aytré avenue du Général de Gaulle

Voie ferrée Nantes-Bordeaux

Carte des axes de circulation structurants issue des données IGN

Tourisme et loisirs Le site de la Baie d’Aytré est un secteur de loisirs et d’activités de plein air, uniquement à l’échelle de l’agglomération rochelaise.

Il vit toute l’année et quelques touristes viennent de plus loin durant les périodes estivales.

L’offre touristique et de loisirs est principalement liée à la proximité du littoral (plage, activités nautiques).

Le DTA (Diagnostic Territorial Approfondi piloté par la DDCS 17) préconise un encadrement et un aménagement concertés des divers

lieux de pratique sportive mais aussi des ateliers ostréicoles (vente directe, dégustation) et des espaces aménagés pour la promenade (sentiers dans les marais doux, sentier littoral La Rochelle-pointe du Chay).

De plus, on dénombre plusieurs activités sportives implantées sur la baie : planche à voilc, kyte-surf, club de voile. Néanmoins, ces offres ne contribuent pas véritablement au développement économique de la commune.

60

Ateliers ostréicoles de Godechaud

«La dégustation fonctionne très très bien !! On propose des assiettes simples, accessibles à tous, à des prix bas !! La baie est très belle, on a une très belle plage, la plus belle du secteur de La Rochelle mais elle n’est pas mise en valeur. De plus, il y a de moins en moins de touristes, le drapeau est en permanence rouge.

La baie s’est fortement envasée depuis l’agrandissement du port des minimes en 2014 et son eau est très polluée.»

61 Après le passage de la tempête Xynthia, 3 des 4 campings ont été démolis ainsi qu’un hôtel et deux restaurants. Il reste donc le camping des Sables, son restaurant et les installations diurnes estivales proposées par la commune. * Comment l’offre touristique va-t-elle évoluer d’ici l’horizon 2100 ? *Comment redonner de l’attrait à la baie d’Aytré?

Ci-dessus, ruine du camping de la Plage, classé en zone noire par l’État à la suite de la tempête Xynthia.

Histoire de la baie d’Aytré par Armand Bernard, ostréiculteur

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1946

62

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A. Bernar dà ce n a

Ostréiculture = gestion de l’eau = marais bien drainés

Pêche à pied (PALOURDES ) dans la baie sur les bancs publics Habitations des pêcheurs juste derrière la voie ferrée

1951

Pêche à la senne dans la baie pour se nourrir

Son père : pêcheur espace Encan LA ROCHELLE

Part travailler à l’usine durant 1 an

Concurrence huîtres de laboratoire

OSTRÉICULTURE Arrêt de la production derrière la voie ferrée

Mort de la totalité des huîtres portugaises

1980

30 cm/an

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2011-2014

1970

Tempête Xynthia

2010

1958

1er parc à huîtres dans la baie d’Aytré

- désertification des touristes - baie envasée à marée basse - baignade interdite à cause d’une eau polluée - offre touristique - - -

CATASTROPHE

+++

Tempête Martin

TOURISME

Depuis 1990 +++ 1 Ha

- Concurrence laboratoire - Délinquance, vols

TOURISME

«son petit coin de paradis» Part travailler à LA ROCHELLE pendant 5 ans

X 4 Familles à Aytré

«Trop difficile de relancer l’ostréiculture, obligation de reprendre une exploitation familiale, trop complexe, trop de paperasserie, ce n’est plus un métier où l’on fait des miracles»

+++ URBANISATION couple d’ouvriers, facilité d’achat d’un terrain pour construire

Chaque hiver Mauvais temps* (* vent de 70-80 km/h) ->> montée des eaux ->> effritement pointe du Chay

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PRODUCTION

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Aujourd’hui en 2017

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diminution de la dune - 20 cm de sable dans la baie d’Aytré

HABITATIONS

- Terrain +++, obligé de vivre à 30-40km

«Avant je gagnais bien ma croûte, maintenant le pouvoir d’achat a énormément diminué pour la classe ouvrière»

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Importation d’huîtres japonaises

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CONSTAT : envasement de 30cm/an dans la Baie d’Aytré

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Agrandissement du port des Minimes** à LA ROCHELLE (** autrefois nommé «les vases»)

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- Résidence sur la baie pour le cadre de vie

«Avant la rue était pleine d’enfants, maintenant elle est pleine de vieillards»

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+++

ÉLÉMENTS DE PROTECTION

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INDISPENSABLE

«Là on est plus tranquille. Dès que l’on passait en vigilance orange, c’était stressant»

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PAYSAGE

- ne bouge pas, surtout le marais d’Angoulins car il y a encore une très grosse activité ostréicole - baie : disparition du sable/apparition envasement - eau de la baie polluée

ETS BERNARD Ostréiculteur Dernier exploitant sur Aytré

Érosion des falaises en hiver = Recul du trait de côte

Urbanisme Au début du XXe siècle, le bâti du centre historique d’Aytré est localisé sur le relief, loin du rivage.

Les espaces de marais ne sont pas urbanisés. Par sa forte croissance démographique depuis 1968 de nombreux lotissements se sont amalgamés aux axes de desserte pour placer la commune parmi l’un des lieux résidentiels majeurs de l’agglomération rochelaise.

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Dans la seconde moitié du XXe siècle, la vocation de loisirs et de tourisme s’affirme, voyant les marais situés à proximité de l’Anse de Godechaud se transformer en de véritables quartiers pavillonnaires tout comme l’ensemble de l’arrière du cordon dunaire. La venue sur le littoral aytrésien est naturelle, on cherche à voir la mer, à profiter du panorama de la baie.

Boulevard de la mer

Allée des Avocettes

Rue des Vanneaux

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Allée des Roseaux

ANSE DE GODECHAUD

La submersion marine du 28 février 2010 a touché un territoire fragilisé et en mutation tant par des facteurs naturels (érosion, accumulation, déplacement de la flèche littorale) qu’anthropiques (croissance démographique, extension de l’urbanisation, etc.).

Finalement, le processus de production du risque résulte d’une implantation humaine vulnérable sur un espace littoral fragile et fortement exposé au risque de submersion marine. Face à une telle catastrophe, comment réorganise-t-on l’urbanisme ? Le paysagiste doit-il aborder ces enjeux avec une vision à court terme ou au contraire sur le long terme ?

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Mais aussi comment conserver une dynamique de développement sans que le littoral ne devienne un sanctuaire pour l’Homme ? Comment protéger un environnement de qualité mais limité, fragile, convoité par l’Homme ?

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Paysage de la rue de la Plage après sa déconstruction suite à la tempête Xynthia

Zones de solidarité (ZDS) Emprises

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Lors de la tempête Xynthia, le rivage de Godechaud a été submergé tout comme le quartier de la plage. Ce dernier, présent dans une cuvette entre la dune et la voie ferrée, est défavorisé par des inondations rapides et hautes. Ainsi, deux zones de solidarité ont été identifiées sur la commune et leurs emprises sont relativement importantes. Elles correspondent aux sites où, dans leur majorité, les habitations ont été inondées par plus d’un mètre d’eau.

Près de 20 hectares dont l’altimétrie varie entre 3.00 et 4.40m NGF (pour la quartier de Godechaud) et entre 2.05 et 3.30m NGF (pour la rue de la Plage). La zone de solidarité de la rue de la Plage s’étend sur plus de 13 hectares : c’est un site naturel et touristique dont la qualité paysagère est un véritable enjeu.

Les zones de solidarité d’Aytré présentent un contact rapproché avec le littoral avec des activités de loisirs et des usages tournés vers la mer. Le quartier de Godechaud est orienté vers une activité ostréicole.

Le rivage de l’anse de Godechaud, notamment par la présence de sa dune et de sa plage, présente une place majeure dans le paysage.

Ces espaces, bien que relativement éloignés du centre bourg, sont très fréquentés par les habitants de toute l’agglomération rochelaise.

ZDS de Godechaud

ZDS rue de la Plage

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Les déconstructions de la zone de solidarité de la rue de la Plage modifient profondément le paysage, effaçant près d’un demi-siècle de développement urbain. A l’heure actuelle, seuls les terrains rachetés par l’État ont été déconstruits. Les campings, Richelieu et La Lizotière, ressemblent pour l’instant, dans l’attente de leur rachat, a des terrains vagues où une végétation spontanée anarchique prend le dessus parmi les quelques ruines restantes.

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Projets immédiats Les parcelles acquises par l’Etat ne se limitant qu’aux habitations, ce sont 9,8 hectares soit 49% de l’ensemble des emprises en zones de solidarité qui ont été déconstruits, recréant une ouverture visuelle partielle vers les marais ostréicoles, paysages peu visibles jusqu’alors derrière le front de mer bâti.

La rue de la Plage était caractérisée par une construction linéaire du nord au sud. Aujourd’hui, seule la présence d’espèces endémiques dans la dune laisse les stigmates d’une ancienne urbanisation.

Synthèse des scénarii prospectifs retenus par la commune Pour Aytré, la priorité reste la reconstruction et la sanctuarisation partielle de la dune à l’image de ce qu’elle était en 1933, contribuant à la défense côtière naturelle et passive.

Derrière la dune, la recomposition spatiale comprendra le réaménagement du stationnement, d’aires de pique-nique et de jeux collectifs, ainsi que le prolongement d’un sentier équestre et l’intégration de la Vélodyssée.

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Parc ostréicole de Godechaud de nouveau visible depuis la démolition de l’hôtel les Mouettes

Florilège de Yuccas sur la dune de la plage du Platin, trace indélébile de l’ancienne urbanisation de la rue de la Plage

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Les éléments de protection aujourd’hui Depuis 2016 et jusqu’à juillet 2017, de nombreux travaux consistant à réduire les franchissements et la submersion marine en renforçant la protection littorale ont été réalisés suite au scénario retenu par l’étude de dispositifs de défense contre la mer menée par EGIS (APS-mai 2011).

Projet de défense mené sur le rivage de Godechaud

Cette démarche représente un coût global de 3,8 millions d’euros.

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Toutes ces dépenses dans ce type d’opération dites «urgentes» ne sont-elles pas une manière de repousser la question de la montée des eaux , du risque de submersion marine et ses conséquences ?

Projet de défense mené sur la plage du Platin

Renforcement des épis rocheux présents en haut de la plage du Platin

QUELQUES CHIFFRES....

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Réhaussement de 80cm à 1m de l’ensemble des protections existantes par la création d’un mur anti-submersion

Réhaussement de la dune jusqu’à 6m NGF

75 Enrochements

Ré-ensablement de la plage du Platin

Batardeaux

Portes anti-submersion

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Année 2016 : Création d’un mur anti-submersion sur le rivage de la zone de solidarité de Godechaud

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Des paysages diversifiés Des paysages d’eau hérités

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Comme vu précédemment, les paysages du marais d’Aytré ont bien évolué mais le socle et l’eau sont toujours présents. Aujourd’hui un véritable héritage de l’eau sur le territoire existe même si cette dernière est parfois difficile à déceler.

Juste à l’est de la voie ferrée, ce sont de vastes étendues de marais plus ou moins enfrichés que l’on peut constater depuis le chemin des sables. D’autres espaces, après assèchement ont été remembrés sous forme de prairies ou de parcelles agricoles de cultures.

A noter, que la ville d’Aytré compte deux sentiers de découverte dont le dernier a été inauguré en 2012 ainsi qu’un réseau cyclable dense.

Long de 10 kilomètres, le sentier de découverte d’Aytré «Des Salines … à aujourd’hui» permet de découvrir le paysage des carrières aux anciens marais salants, des anciennes briqueteries aux entreprises industrielles...

Cette mosaïque de paysage est un héritage de l’histoire de la baie d’Aytré, de la manière dont ce sol a pu être maîtrisé par l’homme durant des siècles et plus ou moins encore aujourd’hui car certains systèmes, bien que remaniés fonctionnent encore. Mais pour combien de temps ?

Itinéraire cyclable ou piéton Itinéraire cyclable ou piéton en projet Vélodyssée Point de vue

Parc ostréicole de Godechaud Le marais doux Les marais de l’Isle

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Les marais du Chay

Les marais des Terres

Les marais du pont de la Pierre

Protections environnementales L’espace maritime de la baie d’Aytré appartient au site Natura 2000 (directive habitat et oiseaux) du Pertuis charentais et est classé en parc marin naturel. Le PLU d’Aytré vise la protection des sites de la pointe de Roux et des marais de l’ancienne lagune. Il identifie également un certain nombre d’espaces boisés classés et d’espaces verts protégés.

D’autre part, la dune ainsi qu’une partie du marais situé en arrière de la voie ferrée est classé en ZNIEFF de type I.

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Les ZDS sont peu impactées par les dispositifs de protection mais peuvent en revanche représenter une opportunité complémentaire de création d’espaces naturels.

D’autre part, la pointe de Roux est une zone de préemption par la commune qui, en partenariat avec le Conservatoire du littoral, étudie la mise en place d’un parc littoral.

La diversité et la richesse des paysages sont un enjeu fort par rapport à la montée des eaux. Ils relatent l’histoire d’un territoire, qui sera inévitablement amené à évoluer dans le temps. La montée des eaux et le risque de submersion marine seront vus comme une évolution naturelle, permettant une continuité de la mutation de la baie d’Aytré.

Espace boisé classé

ZNIEFF de type I

Protection réglementaire (zone N...)

Natura 2000 et parc marin naturel

Espace vert protégé

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3

COMPOSER AVEC LA GESTION DU RISQUE

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A// QUELLE STRATÉGIE ADOPTER POUR LE PROJET ?

Hypothèse d’inondation de la baie d’Aytré à l’horizon 2100

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Selon les prévisions scientifiques du GIEC, le territoire de la baie d’Aytré devra nécessairement s’adapter aux évolutions climatiques annonçant des précipitations plus importantes, une hausse du niveau de la mer d’environ 0,60 à 1m pour le scénario le plus pessimiste, une augmentation de la température d’environ 4°C et en conséquence une augmentation des évènements climatiques exceptionnels d’ici 2100 sans oublier le manque en eau douce.

Ces évolutions vont amorcer une métamorphose des pratiques du territoire et des paysages qui le composent. La pression foncière sur les terres agricoles est un facteur à prendre en compte dans l’élaboration du projet. Une attention particulière doit être notamment apportée à la limitation de la propagation urbaine, la préservation des terres cultivées et la transformation des marais face aux futurs changements des milieux.

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84

Une partie du littoral charentais (460 km de linéaire, dont 160 km de côtes naturelles dynamiques) recule déjà du fait de l’érosion marine. L’élévation prévisible et progressive du niveau de la mer, associée à l’érosion, entraînera un recul du trait de côte sur une partie du périmètre d’étude, du fait d’un littoral altimétriquement bas et plat sur toute une partie de la baie d’Aytré. Néanmoins d’autres effets du changement climatique sont attendus.

La submersion liée à la tempête Xynthia ne préfigure-t-elle pas tout ou partie des futures zones qui seront submergées de manière continue à cette échéance ? En effaçant les systèmes de défense côtiers existants et prévus (faillibles et conçus pour un niveau de risque Xynthia + 0,60 m), on reviendrait à une configuration géographique du littoral se rapprochant des anciens golfes des Pictons.

Trait de côte actuel et zones submergées lors de la tempête Xynthia en 2010.

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Simulation statique d’élévation du niveau de la mer en 2100 sans nouvelles défenses lors d’un aléas exceptionnel

Aléas de référence

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De plus, il est primordial de prendre en considération les côtes potentielles en cas d’une nouvelle submersion à l’horizon 2100. Une circulaire définit deux aléas comme base des PPRL qui réglementent l’urbanisation dans les zones littorales submersibles. L’aléa de «référence», défini à partir de l’événement Xynthia auquel il faut rajouter une valeur de +0,20m constitue la première étape de prise en compte du réchauffement climatique.

L’aléa X+60 qui correspond à une augmentation de +0,60m du niveau marin à l’horizon 2100. Il est défini à partir de l’événement Xynthia auquel il faut rajouter une valeur de +0,60m.

Carte de l’aléa de «référence», Xynthia +20cm

CARTE DE L’ALÉA XYNTHIA +60CM Très fort Fort Modéré Faible

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Conséquences Xynthia +60 Le principal objectif de cette étude est de faire un diagnostic détaillé des conséquences que peut avoir un évènement exceptionnel sur le territoire d’Aytré à l’horizon 2100 pour ainsi proposer des aménagements raisonnés, résilients à la submersion, réversibles et évolutifs. Mais c’est aussi, d’un point de vue paysager (PAPI, PPRL, Sites Classés...), définir de nouveaux usages dans le respect des règles actuelles.

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Ces nouveaux usages, qu’ils soient naturels, agricoles ou de loisirs, devraient permettre au territoire de se fondre à nouveau dans son environnement sans le sanctuariser.

Cependant, la dimension «mémoire du risque» de l’événement doit aussi être prise en compte.

- Comment concilier des contraintes et des enjeux apparaissant contradictoires, dans le temps et dans l’espace ?

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- Comment conceptualiser le futur d’un territoire littoral urbanisé altimétriquement bas et composé de vastes étendues de marais (eaux douces/eaux salées), tout en respectant les milieux naturels et agricoles existants ?

Les enjeux face à un horizon lointain La baie d’Aytré est caractérisée par la diversité des usages et des enjeux : l’augmentation exponentielle de la population résidente, l’abandon progressif de l’ostréiculture, les usages touristiques en désuétude autour de la plage du Platin et un réseau de transports d’importance majeure (liaison ferroviaire NantesBordeaux, RD 137 reliant La Rochelle à Rochefort).

1 2 3 4 5 6 7

La topographie du terrain démontre que la construction de digues ne peut être l’unique moyen de lutte contre le risque de submersion marine.

Ainsi, les principaux enjeux d’adaptation des effets du changement climatique face au risque de submersion marine pour l’aire d’étude sont :

89 Le déport du trait de côte en cas de submersion marine et ses conséquences sur l’urbanisme, les espaces naturels et l’agriculture L’urbanisme qui répond aux objectifs de croissance démographique et d’adaptation climatique L’adaptation des surfaces de productions agricoles et marines La préservation et l’augmentation du potentiel adaptatif de la biodiversité L’adéquation entre ressource, demande et préservation de la qualité de l’eau L’évolution des pratiques touristiques et de loisirs locales Le maintien de la mémoire du lieu

Un postulat : retourner la ville vers un nouveau trait de côte Stratégie Actuellement, d’après le PLU, la localisation des orientations d’aménagements des nouveaux quartiers se fait au détriment des surfaces agricoles. De plus, du fait de leur localisation, bien que les projets soient tous connectés aux axes de circulations structurants, ils n’offrent pas de cadre de vie plaisant : vue sur la rocade, vis-à-vis avec le tissu urbain existant parfois vieillissant...

Carte des orientations d’aménagements par quartier et par secteur. (PLU du 9/07/2015) 1

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1 Petite courbe 4,5ha : 40-50 log/ha

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2 Le calvaire 5,2 ha : équipements d’intérêts collectifs, développement urbain et parc

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3 Cottes mailles 4,3ha : commerces et habitat 40-50 log/ha 4 Gros cailloux 10ha : habitat 40-50 log/ha 5 Bongraine 9,4ha : tertiaire, équipements & habitat 25 log/ha 6 La vieille chèvre 3ha : 15 à 20 log/ha 7 Ronflac 5,8ha : 30 log/ha) 8 Edmond Grasset 2,8 ha : 30 à 60 log/ha 9 Moulin rompu 4ha : équipements publics en lien avec l’université de La Rochelle

C’est pourquoi, je souhaite développer un projet avec une gestion solidaire et autonome. C’est-à-dire limiter la consommation des surfaces agricoles pour les nouvelles urbanisations tout en les amenant à regarder le paysage de «catastrophe». Je souhaite «retourner la ville», l’amener à regarder ce territoire par la reconquête des zones submersibles au profit d’un habitat résilient. L’organisation d’un système hydraulique contrôlé et la construction d’un habitat sur pilotis seront les principales stratégies face au risque de submersion marine à l’horizon 2100 (Xynthia +60).

La maison sur pilotis remonte à l’époque préhistorique. Originaire d’Asie, elle était utilisée par les pêcheurs. Robuste contre les inondations, elle est encore courante dans le monde entier dans les lieux soumis à des évènements climatiques excpetionnels. Elle est créée à partir de bambou ou d’autres bois résistants à l’eau.

Maison traditionnelle Thaïlandaise : maison sur pilotis sur terre ou sur mer pour offrir une protection contre les inondations de la mousson qui touchent toute la Thaïlande.

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Le «Kelong» : habitat sur pilotis en Indonésie principalement construit pour la pêche, mais peut servir de logement.

Quartier des «palafitos» de Gamboa, en Amérique du Sud : architecture sur pilotis en bois dont sa culture est intimement liée à la terre et à la mer.

B// UN PROJET RÉSILIENT : SE PROTÉGER, S’ÉCHAPPER, S’ADAPTER Échelles de réflexion et modes d’interventions

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La spécialité du paysagiste est d’avoir une vision transversale qui lui permet d’aborder un territoire de façon globale, tout en s’attachant à valoriser les résultats à une échelle locale. Il s’agit d’un aller-retour permanent entre les différentes échelles et composantes du territoire, ainsi que la mise en évidence de leur relation et de leur interdépendance.

La baie d’Aytré est un terrain de réflexion privilégié pour aborder ces questions. Elle présente des enjeux paysagers, urbains, sociaux et économiques en terme de continuité.

Cela m’amène à m’interroger sur : - Comment reconquérir ce territoire de catastrophe ?

- Comment le rendre non nuisible et au contraire attractif ?

- Comment impulser de nouveaux usages en lien avec la baie et son histoire ?

- Comment faire émerger un nouveau rapport entre l’océan et la ville ?

Un projet de territoire inscrit dans le temps Ce projet, avec des nouveaux outils, permettra de réajuster le territoire face aux risques majeurs. Il est question de : - Créer un vaste ensemble retrolittoral et ré-ouvrir les marais d’Aytré pour redévelopper un réseau hydraulique fonctionnel - Organiser le repli stratégique d’une partie de l’urbanisation des zones à risques élevés tout en développant les liaisons douces - Anticiper la réhabillitation du quartier ostréicole de Godechaud et du quartier résidentiel tout en répondant à la densité démographique projetée - Prévisualiser une évolution notoire des pratiques «touristiques»

La Rochelle

Marais de Tadon

A l’échelle de l’agglomération Rendre la baie connectée avec l’agglomération de La Rochelle, les projets en cours et projetés d’Aytré.

Périmètre de projet

Parc des Minimes

Ville

Aytré centre

Parc du littoral

Promenade du marais doux

Urbanisation projetée Parcs Projet de Parc

Pointe du Chay Angoulins

Centres d’intérêts (écoles, terrains de sport) Trait de côte

A l’échelle de la baie Déconstructions Ré-ouvrir les marais Construction d’une urbanisation résiliente Renforcement et aménagement des systèmes de protection

Schéma programmatique

Découverte de la mémoire des lieux

Périmètre d’étude «Parcs» Principaux axes de connexions piétons et vélos Principaux axes de connexions voitures Places programmatiques Schéma de principes

Quartiers d’habitations

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Un projet de territoire connecté et avant-gardiste Le projet obéit à une mécanique destinée à produire un ordre sensible capable d’interagir avec la topographie, les écosystèmes et le paysage. De ce fait, la composition repose sur deux axes forts, NordSud et Est-Ouest, organisant une trame orthogonale.

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Compte tenu des enjeux face au risque de submersion, il est primordial que le projet vienne s’installer en concordance avec la topographie du terrain naturel. Dès que l’altimétrie est inférieure à +3.00 NGF, l’emprise au sol est dépourvue de toute structure bâtie. Ainsi la nouvelle trame urbaine est à la fois implantée en suivant le mouvement tournant de la topographie mais également en partie sur la trame urbaine existante dans le but de rester accordée aux différents réseaux (tout à l’égout,... ) et en surplus diminuer les coûts.

D’autre part, ce plan d’aménagement permet d’élaborer un processus de développement urbain rationnel et évolutif. L’utilisation de différentes typologies bâties, notamment par la dominance d’un habitat collectif permet de répartir de manière équilibrée espaces bâtis et espaces «vides». Ces espaces «vides» réceptionnent les principaux capteurs des eaux de ruissellement.

De part leurs formes et leurs gabarits, ils sont adaptés aux situations les plus critiques en cas évènements climatiques exceptionnels. A chaque point bas, des bassins de rétentions sont dessinés afin d’absorber le surplus d’eau. De plus, cette trame «bleue» s’associe intelligiblement à la trame «verte» à l’échelle des interquartiers pour obtenir une vraie continuité urbaine et paysagère.

Aytré est une ville qui a l’avantage de posséder de nombreuses «poches vertes», que cela soit sous forme de parc urbain, de sentier dans les marais... C’est pourquoi, il m’était nécessaire de conserver cette trame et surtout cette cohérence à une échelle plus vaste que le périmètre de projet que j’ai défini.

A l’échelle urbaine, le projet de paysage s’inscrit dans les structures paysagères du long de la baie et des marais d’Aytré. Il possède des continuités potentielles sur lesquelles il est possible de s’appuyer pour constituer une ossature identifiable du territoire. Il s’agit de l’ensemble formé par les différentes liaisons naturelles partiellement existantes ou déjà identifiées comme des «corridors écologiques» qui organise la préservation des fonctions naturelles.

Trame topographique

Trame et typologie bâtie

Trame du ruissellement des eaux

Trame de l’écosystème

Parking silo Habitat collectif Habitat individuel mitoyen Habitat individuel

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Un projet de territoire connecté et avant-gardiste (suite) L’aire est au partage et à la connexion à l’échelle de l’agglomération de La Rochelle. J’anticipe dans l’optique que cette démarche ne va qu’accroître dans le temps. C’est pourquoi, je souhaite conserver la halte TER et en faire un pôle connectique majeur. Un réseau de places crée un parcours à l’intérieur des quartiers. Ces places pourront accueillir des équipements publics et auront pour vocation de devenir les vrais lieux de vie du quartier.

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Bien que c’est évoluer dans l’inconnue, (la voiture existera-t-elle toujours d’ici 2100 ?) la présence de la voiture individuelle au sein du projet est minimisée au maximum au profit des liaisons douces (piétons et vélos).

Ainsi, le projet est conçu selon un axe principal Est-Ouest passant par l’actuelle rue des Pluviers pour rejoindre la rue des Claires au niveau de la Halte TER et un axe Nord-Sud s’appuyant sur le Boulevard Georges Clémenceau qui se prolonge sur la rue du Pontreau. Au sol, un réseau orthogonal plus fin de cheminements piétons vient se connecter sur ces deux axes pour desservir les cœurs d’îlots et organise les sols indépendamment des emprises des bâtiments sur pilotis.

Il s’agit pour la plupart de pelouses naturelles et de prairies arborées. Ils pourront accueillir des programmes et

des usages très divers tels des jardins potagers, des aires de jeux ou de pique-nique... Cette programmation doit faciliter les échanges et créer des liens entre ses habitants.

Les rues des quartiers sont hiérarchisées selon trois types : - les grands axes d’agglomération, périphériques au quartier, ils se raccordent au tissu existant et aux flux de la ville par la mise en place d’un réseau de transport en commun en site propre, - les rues structurantes du quartier qui le traversent perpendiculairement et relient le tissu urbain existant au paysage littoral et retro-littoral, - les voies de dessertes qui sont des rues transversales reliant les rues longitudinales entre elles et complètant le maillage des quartiers.

Ces percées visuelles très minérales créent des espaces au caractère fort qui font une sorte de contre poids avec les cœurs d’îlots fortement paysagers.

Des bosquets d’arbres naturalistes organisent et préservent en même temps les vues entre les différents bâtiments des logements collectifs et les jardins individuels.

Voie de bus

Voie ferrée

Circulation des transports en commun rue des Claires

bld Georges Clémenceau rue des Pluviers

Parking silo pour limiter l’intrusion de la voiture dans les îlots

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Stationnements

Circulation des véhicules légers

Circulation des piétons et vélos

Voie fermée à la circulation hormis aux secours Voie partagée (piétons/vélos/voitures)

rue du Pontreau

Circulations principales (connexions entre les quartiers) Circulations secondaires (dans les îlots) Circulations tertiaires (entre les îlots)

Démarche de projet - penser durable Ma pensée et en conséquence mon projet portent sur une vision +100ans. C’est pourquoi, dans mes propositions, je m’affranchis de certaines réglementations actuelles. Avec des solutions cohérentes, je pense que certaines de ces lois peuvent être modifiées, notamment en ce qui concerne la construction en zones de solidarité. Si les structures qui accueillent les biens et les personnes les mettent hors de danger, pourquoi ne pourrait-on pas investir les lieux ? jardins partagés

Le parc de Godechaud La Gigas

Le nouveau quartier Rondeau

98 place programmatique

Le marais des Sables

0m

100m

Coupes de principe de la gestion des surplus d’eau entre le marais des Sables et le nouveau quartier Rondeau

PTER

Réhabiliter ou reconvertir les lieux

Cependant, ma démarche de projet est globale et unitaire. Elle est valable sur chacun des secteurs projetés : le quartier de la Gigas, le parc de Godechaud, le nouveau quartier Rondeau et le marais des Sables. Le plan guide prend impérativement en compte le risque d’inondation et de submersion marine au travers de fondamentaux : - respect de la topographie actuelle, - transparences hydrauliques de certains bâtis (parkings inondables ou en silos, bâtiments sur pilotis, vides sanitaires inondables...)

- transparences entre les bâtis (gestion des limites, des clôtures, à l’échelle de l’îlot, du quartier et du projet dans son ensemble) Le plan guide devra être modélisé et étudié par un bureau d’études d’ingénierie spécialisé dans la gestion des terrains inondables. De plus, cette étude hydraulique devra permettre de vérifier la compatibilité générale entre l’état de référence établi et les fondamentaux développés dans le plan guide.

SE

S’ÉC

Quitter et démolir les lieux

DA

OTÉGE R P

R

PPE R A H

S’A

Mon projet propose trois niveaux de réponse :

Créer ou renforcer les éléments de protection contre le risque de submersion marine

D’autre part, une réponse doit être apportée pour limiter la surconsommation des surfaces agricoles. Car d’après la tendance actuelle : le mode vie plus sein, les progrès de la médecine... la population pourrait bien accroître de manière exponentielle. Le projet doit donc limiter les emprises bâties au sol et densifier l’habitat en hauteur.

D’ici l’horizon 2100, la température devrait augmenter en moyenne de 4°C. Les bâtiments devront être construits dans une logique d’habitat bio-climatique (panneaux solaires, toitures végétalisées, matériaux simples et issus des matières premières, orientation pour optimiser les apports solaires passifs et limiter les déperditions de chauffage mais aussi les déperditions thermiques liées à une exposition inutile aux intempéries).

De cette même façon, les transports en commun en site propre seront préconisés au dépend de la voiture individuelle. Une place tout aussi importante sera donnée aux vélos par la mise en place d’un réseau cyclable dense, sécurisé et connecté à l’échelle de l’agglomération rochelaise.

La palette végétale sera issue de la flore endogène. Elle sera composée d’essences de ripisylve et d’essences forestières que l’on trouve de façon naturelle dans le territoire Aytrésien.

Ce choix permettra d’assurer la qualité du couvercle végétal, de sa résistance et de sa persistance dans le temps. L’utilisation de végétaux indigènes adaptés au sol et au climat minimisera les besoins d’entretien (pour à terme être réduite à une gestion forestière) et l’usage de produits phytosanitaires.

- parking silos -

Bâtiments modulables sur les hauteurs

- logements collectifs -

- Gestion des connexions vélos et des continuités arborées sur la rue des Pluviers, axe routier principal -

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Phasage 2018

2024

2050

2100

Remettre en état l’ensemble du réseau hydraulique d’Aytré (chenal de Godechaud, fossés, pelles....)

A

- Ré-ouvrir le marais des Sables, créer des bassins sur le principe du Cobier1 et créer trois passages hydrauliques (de type buse), sous la voie ferrée au sud de la halte Ter, - Fermer le chemin des Sables à la circulation routière - Aménager le parvis de la Plage, puis dans le prolongement l’esplanade de la Gigas et son parc - Détruire les bâtiments ostréicoles démunis de toute activité

B

100

C

Poursuivre la réouverture du marais des Sables sous forme de prés salés (schorre2)

D

- Réinvestir le parc ostréicole nord de Godechaud, - Créer un cheminement, réhabiliter les entrepôts, puis construire un écomusée et un restaurant

E

Construction de la première tranche du quartier de la Gigas

F

Construction de la deuxième tranche du quartier de la Gigas

- Démolir l’îlot bâti situé au sud du boulevard de la Mer et l’aménager dans le prolongement des marais des Sables - Le rendre accessible au public par la mise en place de cheminements et de panneaux explicatifs

G

Démolition puis reconstruction du quartier situé au nord du boulevard de la Mer par tranche

H

D

G

H E B F

101 C A

Carte de localisation des différentes phases de travaux et d’aménagements

1 Premier réservoir de la série des chauffoirs dans les salines de l’Ouest de la France (source CNRTL.fr) 2 Constitue la frange haute du rivage, recouverte par la mer lors de grandes marées. On y trouve une végétation rase halophile (qui aime le sel) (source Conservatoire du Littoral)

Zoom n°1 Le Marais des sables

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102

1

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0m

100m

Le marais des sables est la première réponse qui vient à l’esprit pour la protection contre le risque de submersion marine dont son périmètre d’action s’étend sur environ 15,5 hectares. Le projet de plan d’aménagement et de développement du site s’inscrit dans une démarche globale de gestion du marais : gestion hydraulique et conservation environnementale, tout en conciliant l’accueil d’un public, la pédagogie et la communication autour du site.

É S’

CHAPPER

Les aménagements proposés ont un caractère réversible et un impact minimal. Ils explorent des réponses permettant d’optimiser la fréquentation d’un milieu de tranquillité requis pour les oiseaux nicheurs et autre faune sauvage.

La gestion hydraulique s’appuie sur le principe de fonctionnement des salines. Une succession de bassins connectés entre eux viennent filtrer et réceptionner les eaux.

La première action à mener sur ce territoire est la réouverture et le défrichement des marais mais aussi la création de buses dans la partie sud de la voie ferrée. Puis à terme la démolition du petit quartier d’habitation situé au sud du boulevard de la Mer.

1 2

Pelle ouverte

Pelle fermée

- Principe de déverseMent et d’évacuation des eaux lors d’une submersion marine -

Les ouvrages hydrauliques feront partie intégrante de la digue, l’objectif est de favoriser l’évacuation de l’eau et donc sa stagnation en arrière de la dune puis de la voie ferrée.

L’ensemble des cheminements sont hors d’eau en reposant sur une ossature sur pilotis.

Cheminer, observer se camoufler se déclinent à partir de structures adaptées aux différents milieux qui limitent les points d’appui sur le sol.

La digue des Sables fonctionne en lien avec le marais, elle est conçue pour limiter l’entrée de l’eau de mer en arrière de la voie ferrée et permet d’utiliser les marais comme zone tampon. L’aménagement de l’ancien chemin des sables permet de faire de cette digue un vaste lieu de déambulation.

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CHEMINER 3

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OBSERVER 5

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6

Zoom n°2 Le nouveau quartier Rondeau

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100m

A PT E R Densité résidentielle : 80 log/ha

L’architecture de l’îlot est extraite de la matière : un bloc de pierre.

Référence aux falaises calcaires de la pointe du Roux et de la pointe du Chay. La pierre des bâtiments renvoie au motif naturel : un matériau élémentaire et pérenne capable de répondre sans artifices aux exigences du développement durable.

Emprises bâties L’implantation sur le site de logements organisés soit en maisons individuelles, soit en petits collectifs ou en plus grands collectifs permet de préserver plus de 50% du terrain naturel : une matrice pour une «ville nature et durable».

1

La maison individuelle, inspirée des maisons des villages de pêcheurs, est un habitat compact répartit sur une parcelle de 650m2 en moyenne. Habitable sur un seul niveau qui se trouve entre 2,5m et 3m du sol ; le rez-de-chaussé est uniquement réservé au garage.

Densité résidentielle : 12,5 log/ha

Logement

- îlot -

Les découpes successives dégagent les épannelages, le prospect, un socle, une toiture, des percements et révèlent une architecture précise : un objet urbain sur lequel le désir peut opérer.

107 - épannelage -

L’îlot est composé de deux éléments distincts reliés par un socle qui ancre le projet dans la pente du site.

L’échelle de chacun des deux bâtiments évoque le gabarit d’une maison familiale. Cet archétype simple, respectueux de l’habitant et de l’environnement relie de manière évidente l’imaginaire et l’habitat. Ce qui fait sens dans un espace urbain c’est aussi ce qui provoque le désir d’habiter.

- prospect -

Logements

AD ’ S

Logements

Entièrement démoli puis reconstruit selon un schéma en adéquation avec le risque d’inondation, l’ensemble des bâtiments du nouveau quartier Rondeau s’articulent par rapport au plan guide et à la cohérence urbaine de la ville d’Aytré.

Plusieurs typologies et formes de bâtiments sont utilisées. Le plan masse vise à répartir de manière équilibrée espaces bâtis et espaces naturels.

- percement -

Zoom n°2 Le nouveau quartier Rondeau (suite)

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c 108

b

a

0m

100m

a

- logements sur pilotis avec parking silo intégré

- logements sur pilotis avec parking en rez-de-chaussée - logements sur pilotis avec parking silo isolé

b

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Logements

Logements

Densité résidentielle : 95 log/ha

1/1000e

L’îlot a est le point d’intersection des deux liaisons douces majeures.

Il est traversé par les axes Nord-Sud et Est-Ouest qui lient directement le quartier au lac d’Aytré aux différents marais d’Aytré. Deux fois plus large que les autres îlots du nouveau quartier Rondeau, il constitue une véritable trame structurante. Ainsi, les bâtiments doivent être les plus transparents possibles. Érigés comme sur des échasses, les pilotis se fondent avec les troncs des arbres. Leurs emprises au sol sont limitées au maximun.

Parking

Différents gabarits en fonction des épaisseurs et de la topographie du terrain naturel pour maximiser les vues sur les marais et la baie. Logements traversants ou non.

Pour créer des vues sur les marais et la baie d’Aytré, l’îlot c propose une typologie bâtie toute en hauteur, compacte et constituée de deux blocs reliés par une coursive.

Dans le respect du plan guide, la structure repose sur des pilotis. Cependant, le rez-de-chaussée est habitable, contrairement au reste du quartier. Il est simplement mis hors d’eau. En fonction de la topographie, les seuils d’entrée pourront atteindre jusqu’à 1m de hauteur.

Cette démarche permet d’offrir de petits jardins privatifs.

Densité résidentielle : 120 log/ha

c

1/1000e

Logements

2

Le nouveau quartier Rondeau propose une réponse singulière aux futurs besoins résidentiels. Pour parvenir à cette ambition, le projet propose trois formes urbaines collectives qui affirme la singularité de cette partie de quartier :

D’autre part, je souhaite que ce quartier exclue tout véhicule léger. C’est pourquoi, un parking silo est placé à l’entrée de l’îlot.

a

b

Rez-de-chaussée sur-élevé, accès au jardin privatif par un système d’escalier.

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Zoom n°2 Le nouveau quartier Rondeau (suite)

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Les bâtiments de cet îlot qui s’organisent autour d’un jardin commun viennent se greffer en fonction de l’orientation des cheminements. Ils servent alors d’entonnoirs pour l’accès piéton. Les logements se trouvent sur une plate-forme semi-publique qui sert de circulation horizontale. Elle permet également aux habitants de partager un certain nombre de loisirs (manger, discuter, organiser des soirées, lire...).

Le bâti suggère une association végétale avec le jardin commun. Enfin, dans le respect du parti urbain, tout ce bâti est sur pilotis (+3 m).

AD S’

A PTE R

Afin de créer un contact perméable entre le quartier et les marais, le boulevard de la Mer est entièrement dédié à une circulation douce, excluant l’intrusion de tout véhicule.

D’autre part, j’avais à travers ce quartier, la forte volonté de retourner la ville et ainsi l’amener à regarder ce territoire de «danger» pour y créer un cadre de vie plaisant. Tous les bâtiments sont construits sur pilotis dans le but de créer un habitat résilient dont le siège de l’habitation sera toujours mis hors d’eau. En fonction de la topographie du terrain, et de son rapport plus ou moins direct avec le littoral ou le retro-littoral, le premier niveau peut varier de + 1m à 3m. De plus, part cette prise de hauteur, chaque bâtiment offre des vues sur le marais des Sables ré-ouverts, ou, dès que les logements prennent de la hauteur sur la baie d’Aytré.

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Zoom n°2 Le nouveau quartier Rondeau (suite) Emprises non bâties La construction de la structure paysagère est d’une grande simplicité spatiale. Le dispositif majeur de ce paysage est constitué de grands bosquets d’arbres qui, d’une façon naturaliste, sculptent l’espace. Ils prolongent les boisements des infrastructures sportives, du lac d’Aytré et du marais doux dans les nouveaux quartiers.

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Cinq grands mails de plantation prolongent les marais des Sables à l’intérieur du quartier. Ces espaces publics ordonnent le nouveau quartier Rondeau. Un paysage à très forte composante végétale s’y installe. Cet espace naturaliste renforce la singularité du lieu. Essentiellement constitué d’arbres de hautes tiges, il amène une grande transparence et ouvre des grandes percées visuelles sur le futur marais des sables ré-ouvert. Elles facilitent aussi d’une façon naturelle et directe l’accès à ce même parc.

Ces ambiances très végétales sont des lieux de promenades. Les lanières accueillent les déplacements doux du quartier : les cheminements piétons et les pistes cyclables. Elles sont des lieux où l’on peut s’installer.

Des bancs peuvent accompagner ponctuellement les cheminements.

Les vastes surfaces en pelouse sont aussi des terrains de jeux improvisés par les habitants du quartier.

Des noues plus ou moins sèches traversent longitudinalement les lanières ; elles forment un système qui contribue à la gestion des eaux pluviales. Elles sont interrompues quand elles sont traversées par le cheminement principal doux (la colonne vertébrale) qui lie l’ensemble des îlots entres eux.

Avec une géométrie et un profil fixe, elles participent au traitement des limites entre les parcelles privées et les lanières vertes.

SE

P RO

T É GE R

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Zoom n°3 La Gigas

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Vers le parc Littoral

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Vers la plage du Platin

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Promenade de la Gigas Le projet de la promenade de la Gigas vise à intégrer la digue actuelle dans une esplanade au gabarit sur dimensionné.

Elle assure la connexion entre le futur parc Littoral à la plage du Platin. Le positionnement des allées invite les utilisateurs à s’engager sur deux niveaux.

La conception durable est un objectif primordial du projet.

SE

P RO

T É GE R

La digue n’est plus perçue comme un front rigide, froid et sans âme enlevant tout contact avec l’océan, mais bel et bien comme une réelle connexion avec la baie. Son rôle de protection est maintenu voir conforté par un jeu de palissades insérées entre les deux cheminements.

Plus le danger d’intrusion de l’eau de mer est élevé plus la palissade sera haute.

Une position dominante pour une vision à 360° Les batardeaux sont des dispositifs mobiles qui permettent de fermer le système d’endiguement.

Ils seront déployés uniquement lors des alertes Météo France «risque de submersion marine».

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Le mobilier intégré à l’esplanade offre aussi bien des vues sur toute la baie que sur la prairie humide suitée en contre-bas. Utilisée comme une zone tampon, elle joue le rôle de stockage et de filtration des excédents d’eau lors d’événements climatiques exceptionnels (orages, submersion marine...)

1

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4 - Coupes de principe de l’esplanade -

Quartier de la Gigas

AD ’ S

Cet ancien quartier ostréicole reconverti en quartier d’habitation nécessite un paysage unitaire qui vient lui conférer une organisation lisible capable de lui donner une identité forte et d’ancrer le projet dans son territoire et sa géographie.

Seul son enracinement dans la géographie du site peut donner à ce projet toute sa pertinence.

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a

A P T ER

- Rapport entre les hauteurs des bâtiments et les percées visuelles -

Comme le nouveau quartier Rondeau, afin d’obtenir une cohérence territoriale, le projet repose sur une trame orthogonale.

Celle-ci vient directement se connecter à la rue des Claires pour se poursuivre jusqu’au front de mer.

Si le besoin en logement est nécessaire, le quartier pourra s’étendre vers le Nord-Ouest, dans le prolongement du plan projeté et selon l’orientation des courbes de niveau du terrain naturel.

rue

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Les logements sont inclinés vers la noue et vers la digue, ce qui donne beaucoup plus d’importance aux parcs et une certaine dynamique.

La circulation verticale et horizontale est rejetée à l’arrière des bâtiments.

Enfin, dans le respect du parti urbain, tout le bâti est sur pilotis (+60cm) et le premier niveau est uniquement constitué de locaux de stockage (parking vélos, local poubelles, etc...).

Logements

Densité résidentielle : 50 log/ha

+60cm 1/1000e

117 Au centre du quartier, une dépression ondulante pourra récupérer les eaux pluviales.

Au creux de cette nous filtrante, sont déposés des graviers, des petits rochers, du sable mais aussi des essences de milieux humides et épuratrices. Des passerelles permettent de traverser la noue.

Zoom n°4 Le parc de Godechaud

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100m

Le parc de Godechaud est un mémorial sur l’histoire des parcs ostréicoles d’Aytré. La mise en place de cet itinéraire de découverte met l’accent sur la transformation des paysages au fil des siècles et l’évolution de l’activité ostréicole. Le projet s’appuie sur le patrimoine humain et paysager : les anciens savoir-faire des ostréiculteurs, de l’élevage des huîtres dans les claires à l’affinage dans les bassins... Le projet se décompose en trois pôles illustrant trois thèmes :

D AP A S’

T ER

2 1

Le site de l’écomusée, bâtiment reposant sur un socle naturel surélevé lui conférant une position dominatrice.

Par cette implantation, il est ainsi mis hors d’eau et bénéficie d’une vue à plus de 180° sur l’ensemble du parc.

Au sein d’une architecture moderne, il expose «l’histoire du territoire».

La promenade de Godechaud, jalonnée des différents réseaux hydrauliques qui organisent la production d’huîtres (chenal, fossés, bassins, claires), elle offre un parcours scénographique ludique autour de l’outillage des ostréiculteurs et des techniques d’affinage des claires .

3

«Saveurs et terroirs», est un restaurant inspiré des cabanes ostréicoles de la région. A la vue imprenable il propose une carte réalisée à partir des produits locaux.

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Zoom n°5 Le parvis de la Plage Au cœur du programme de reconversion de la baie d’Aytré, le parvis de la Plage devient le pôle d’échanges et de partages à l’échelle du projet territorial.

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D AP A S’

T ER

a’

a

121 a

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Il s’inscrit dans le prolongement de l’esplanade de la Gigas tout en s’appuyant sur la ligne de crête de la digue. Le parvis est réparti sur plusieurs hauteurs pour combler la topographie. Une large surface plane, située en position haute, reçoit divers manifestations éphémères (cinéma de plein-air, cabanes de restauration rapide, expositions diverses...). D’autre part, ce parvis est agrémenté de mobiliers urbains qui invitent les usagers à s’arrêter et profiter sans limite de temps, du paysage de la baie.

CONCLUSION Au travers du projet que j’ai dessiné, j’espère faire évoluer les «mœurs».

D’une part, je souhaite que tous les acteurs, attachés de près ou de loin à la problématique de la gestion du risque de submersions marines en zones habitées, parviennent à une ouverture d’esprit sur les solutions qui peuvent être apportées. Avec le temps, je souhaite développer une nouvelle vision du risque et oser s’y confronter tel un face à face par l’utilisation de procédés adaptés et adaptables. Comme m’a dit un technicien des services techniques de la mairie d’Aytré «en ingénierie tout est possible». Anticiper une planification urbaine sur une telle échelle de temps (horizon 2100), c’est avancer dans l’inconnu mais c’est aussi l’opportunité pour s’octroyer certaines libertés, surtout d’un point de vue réglementaire.

D’autre part, ma seconde volonté est d’augmenter la notion de partage et d’échanges à différentes échelles.

Je trouve qu’en France, la population est trop égoïste et individuelle contrairement à d’autres pays du monde entier. La petite clôture rigide qui délimite au centimètre près sa parcelle est-elle vraiment nécessaire ? Si nous étions plus dans le partage peut-être que nous aurions davantage confiance les uns envers les autres ? On pourrait alors aisément s’affranchir de ces barrières physiques et en conséquence sociales. C’est pourquoi, mon projet accorde une très grande importance aux espaces publics avec plus de 50% de l’emprise au sol dans les quartiers d’habitations par la création de jardins collectifs (appropriables par la population) et de places programmatiques.

Pour finir, pour que mon projet soit intéressant, il doit donner envie d’y habiter, de s’y promener encore et encore. C’est dans cette optique que j’ai mené mon travail. Prendre du plaisir dans mes recherches et dans mes aboutissements.

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BIBLIOGRAPHIE QUELS DEVENIRS POUR LES PAYSAGES DE LA FAÇADE LITTORALE À L’HORIZON 2100 ?

- Edouard Bard, L’océan, le climat et nous. Un équilibre fragile ?, Éditions le pommier, 2011, pp n°96-n°140-n°144 - Alice Le Roy et Marc Lipinski, La France en danger, Éditions Plon, 2015, chapitre 2 : des zones de danger mortel, p n°43

124

- Jean Jouzel et Anne Debroise, Le climat : jeu dangereux, Éditions DUNOD, 2007, pp n°130-n°137 - Eric Chaumillon, Emmanuel Garnier et Thierry Sauzeau, les littoraux à l’heure du changement climatique, Éditions les Indes savantes, 2014, pp n°9-n°67-n°76-77-n°109-n°157 - Freddy Vinet Stéphanie Defossez, Tony Rey et Laurent Boissier, « Le processus de production du risque « submersion marine » en zone littorale : l’exemple des territoires « Xynthia », Noroi revues, 2011 - Fernand Verger, L’anse de l’Aiguillon, Actes Sud/Dexia Editions.

- Denis Mercier et Martine Acerra, Xynthia, une tragédie prévisible, éditions place publique, 2011

- Denis Mercier et Martine Acerra, La tempête Xynthia et la cartographie des « zones noires » sur le littoral français : analyse critique à partir de l’exemple de La Faute-sur-Mer (Vendée), Noroi revues, 2012 - Ministère de l’environnement, de l’énergie et de la mer, les risques littoraux, 2010 révision le 13/10/2015 - Rapport présenté par M. Antoine Charlot au nom de la Commission, «Aménagement des territoires - Cadre de vie», CESER pays de la Loire, Impacts des changements climatiques et mesures d’adaptation en Pays de la Loire, 23/03/2016 - Jean-Louis Borloo, rapport de présentation du plan de reconstruction et de renforcement des digues, 3/03/10 - Rapport d’information n° 554 (20092010) de M. Alain ANZIANI, fait au nom MCI sur les conséquences de la tempête Xynthia, déposé le 10 juin 2010, «Xynthia : les leçons d’une catastrophe», [ en ligne ] URL : https:// www.senat.fr/rap/r09-554/r09-554_ mono.html / - «Les risques littoraux», [ en ligne ] URL : http://www.developpementdurable.gouv.fr/Les-risques-littoraux. html

II_ LA BAIE D’AYTRÉ : UN TERRITOIRE INÉLUCTABLEMENT LIÉ À L’EAU

- Jacques Larfeuil, Christian Lorteau et Robert Brochot, Aytré, Éditions ville d’Aytré, 1996 - Direction Départementale des territoires de la Mer de la CharenteMaritime, Élaboration du plan de prévention des risques littoraux du Nord-Département, réalisé par Artelia Eau&Environnement, Janvier 2016 - données démographiques, [ en ligne ] URL : http://www.insee.fr données géologiques, hydraugrahiques, topographiques, [ en ligne ] URL : https://www.geoportail. gouv.fr/carte - données sur Aytré, [ en ligne ] URL : http://www.aytre.fr III_ COMPOSER AVEC LA GESTION DU RISQUE

- Paul Royet et Stéphane Bonelli, digues maritimes et fluviales de protection contre les submersions, 2eme colloque nationa, Éditions Lavoisier, 2013 - Communauté d’agglomération de La Rochelle, Service Études urbaines, Plan local d’urbanisme, pièce N°1, rapport de présentation, modification simplifiée, approuvée le 9/07/2015

- Communauté d’agglomération de La Rochelle, Service Études urbaines, Plan local d’urbanisme, pièce N°2, Projet d’aménagement et de développement durable, approuvée le 9/07/2015 - Communauté d’agglomération de La Rochelle, Programme d’Action de Prévention des Inondations « Agglomération Rochelaise », mars 2013 - Direction départementale des territoires et de la mer de la CharanteMaritime, PPRN de la commune D’aytré, règlement, Plan de prévention des risques naturels prévisibles, érosion marine et submersion marine (PPRL), 7/05/2014 - Marchand D, Le bâti au cœur des enjeux du développement durable ? entre logiques d’anticipation et d’adaptation. In K. Weiss & F. Girandola (Eds.) Psychologie et Développement Durable, 2010 - DREAL Poitou-Charentes, Zones de Solidarité en Charente Maritime, Etude des sites de 3 communes après déconstruction pour leur aménagement environnemental, COMMUNE D’Aytré, novembre 2011-décembre 2012 - cartographies de simulation des aléas climatiques, CDA La Rochelle, Pôle patrimoine et urbanisme , service études et conceptions` - habitats sur pilotis, [ en ligne ] URL : https://maison-monde.com/maisonsur-pilotis/

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ANNEXE

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