FISMES AUJOURD'HUI N°86 SPECIAL MEMORIAL : AUJOURD'HUI DEMAIN

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JUILLET 2018 -

N°86

FISMES

aujourd’hui www.fismes.fr

demain

Numero special


SOMMAIRE P R É S E N TAT I O N D U C O M I T É S C I E N T I F I Q U E

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LE LOGO DU FISMES MEMORIAL

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LE DRAPEAU AMÉRICAIN

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P R É S E N TAT I O N D E N O S A M I S D E S É TAT S - U N I S

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P R É S E N TAT I O N D E L A P E N N S Y LV A N I E

P10

P R É S E N TAT I O N D E M E A D V I L L E , P E N N S Y LV A N I E

P12

COMTÉ DE CRAWFORD

P14

T R AVA I L A R T I S T I Q U E C . L A P I E

P15

FICHE TECHNIQUE, COMMENT DÉCORER LA VILLE P O U R L’ O C C A S I O N

P20

CARTE DES ÉVÉNEMENTS AU MILIEU DU MAGAZINE FICHE TECHNIQUE, BANDEROLE TRICOLORE

P24

C I R C U I T D E S É C R I VA I N S

P25

I N T E R V I E W D E L A P R É S I D E N T E D E L’ A L L E G H E N Y C O L L E G E

P26

I N T E R V I E W D E C H R I S S O F F, C O M M I S S A I R E D U C O M T É

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DE CRAWFORD (ANCIEN MAIRE DE MEADVILLE)

P28

INTERVIEW DU MAIRE DE MEADVILLE

P30

HISTORIQUE

P32

ÉDITO DE H. LEROY STEARNS, MAIRE DE MEADVILLE

P40

ÉDITO DE JEAN-PIERRE PINON, MAIRE DE FISMES

P41

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P R É S E N TAT I O N S

Afin d’être le plus exact possible un comité scientifique a vu le jour en février 2015. Il est placé sous la présidence de M. Jean-Pierre Pinon, Maire de Fismes, Conseiller Communautaire du Grand Reims et sous la présidence d’honneur de Mme Catherine Vautrin, Présidente de la Communauté urbaine du Grand Reims. Il est constitué d’élus, d’historiens, de scientifiques, de personnes qualifiées, de présidents d’association, de personnalités américaines et doit se réunir deux fois par an pour valider les travaux en cours.

« Afin d’être le plus exact possible un comité scientifique a vu le jour en février 2015. »

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Comité scientifique technique et culturel


P R É S E N TAT I O N S

Autorités, collectivités et organismes compétents en France Nom

Fonction / structure

ASSEMBLEE NATIONALE

Madame Aïna KURIC Madame Valérie BEAUVAIS

Député de la Marne (2ème circonscription) Député de la Marne (1ère circonscription)

SENAT

Mme Françoise FERAT

Sénatrice

M la Sous-Préfète de Reims Mme Valérie HATSCH

Sous-Préfecture de Reims

M. Julien FARGETTAS -Directeur

Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre (ONACVG)

Mme Anne MISTLER - Directrice Régionale des Affaires Culturelles

Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) Yves DESFOSSES Conservateur régional de l’archéologie, chef de service.

me

ETAT

STAP Marne Virginie THEVENIN Chef de Service

Mme l’Architecte des Bâtiments de France

GENDARMERIE

Major DE DECKER

M. le Major, commandant de la Brigade de Fismes

REGION GRAND EST

Jean ROTTNER

M. le Président

Christian BRUYEN - Philippe SALMON Conseiller Départemental

M. le Président ou son représentant

Françoise FERAT

Mme la Sénatrice - Maire

COMMUNAUTE URBAINE DU GRAND REIMS

Catherine VAUTRIN

Mme la Présidente

DEPARTEMENT DE L’AISNE

François RAMPELBERG Vice-Président du conseil départemental de l’Aisne Président de l’ARDT02

M. le Président ou son représentant

Associations patriotiques SOUVENIR FRANÇAIS

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Fonction / structure

AGENCE REGIONALE de DEVELOPPEMENT TOURISTIQUE de l’AISNE

M. BATARDIERE

M. le Directeur par intérim

COMMUNE DE DRAVEGNY

Françoise FERNANDEZ

Maire de DRAVEGNY

Charles GOSSARD

Maire-Adjoint délégué aux Bâtiments et Patrimoine

Virginie FAUCHEUX

Maire-Adjointe déléguée à la Culture et à la Communication

Béatrice VALICI

Maire-Adjointe déléguée au Manifestation, au Tourisme et au Jumelage

Denis QUEVA

Directeur général des services

Damien LANDINI

Directeur des Services Techniques et de l’Urbanisme

Franck TOURTEBATTE

Responsable de la Culture et des Animations

Valérie LICETTE

Responsable de la médiathèque

Philippe VERGER

Directeur de l’OT du Grand Reims

COMMUNE DE FISMES

Mme la Présidente ou son représentant

ARDT REGION GRAND EST

DEPARTEMENT DE LA MARNE

Nom

OFFICE DU TOURISME DU GRAND REIMS

Autorités et personnalités des USA

M. Gérard CINTRAT, Président

ASSOCIATION DES MÉDAILLÉS MILITAIRES

M. Roger DEBAR, Président

UNION NATIONALE DES COMBATTANTS UNC 51

M. Yvon MANCIER, Président

FNACA

M. Daniel SAUCET, Président

AMBASSADE DES ÉTATS-UNIS

AMERICAN BATTLE MONUMENT COMMISSION

Nom

Fonction / structure

Mme Jamie McCourt

Ambassadeur des États-Unis en France

Hubert O.CALOUD

Superintendent OISE AISNE AMERICAN CEMETERY Seringes et Nesle

Nathalie LEBARBIER

Assistante OISE AISNE AMERICAN CEMETERY Seringes et Nesle

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P R É S E N TAT I O N S

Nom

Fonction / structure

Tom WOLF

Gouverneur

Pat TOOMEY

Senator

Billy RIELLY

Special Assistant to Senator

CONGRES DE L’ETAT DE PENNSYLVANIE

Brad ROE

Représentant du 6° District de Pennsylvanie (Meadville-Titusville)

COUNTY of CRAWFORD

John Christopher SOFF

Commissioner

H. LEROY - STEARNS

Maire

Debbie CORLL

Maire-adjointe

Andy WALKER

City Manager - Directeur des services de la ville de Meadville

SERVICES AUX ANCIENS COMBATTANTS DU COMTÉ DE CRAWFORD /PENNSYLVANIE

Richard KRANKOTA

Représentant

MEADVILLE AREA SENIOR HIGH SCHOOL

Natalie STEARNS

Enseignante de Français

Laura REECK

Enseignante – Responsable du Département de Français/French Studies

Phillip WOLFE

Professeur d’Université – Culture et langue française Département de Français

Richard TURK

Professeur honoraire d’histoire à l’Allegheny Collège de Meadville

Kathryn WOLFE

Professeur d’Université – Culture et langue françaises

ETAT DE PENNSYLVANIE

CITY OF MEADVILLE

ALLEGHENY COLLEGE

UNIVERSITÉ D’ÉTAT DE PENNSYLVANIE

Personnalités - Personnes qualifiées

Frank LESJEAN

Responsable culturel CD51. Marne 14 -18

Benoît MILLIERY

Principal du Collège Thibaud de Champagne

Hélène MEHAULT et Cédric MAQUIN

Directrice – Centre d’Interprétation Historique de Suippes 14 -18 Centre d’Interprétation MARNE 14/18

Thérèse BATTEUX

Ancienne Présidente de LDS (Association Loisirs Détentes Services)

Marie-France ARISTON

Présidente de l’Association Sauvegarde de l’Environnement et du Patrimoine Fismois

Anne BELLOUIN

Directrice - Musée du Chemin des Dames La Caverne du Dragon

Yves PERREAU

Délégué pour la Marne – Anciens Combattants Franco-Américain. A.A.C.F.A.

Jean-François BOULANGER

Doyen UFR – REIMS

Marie-France RODGERS

Présidente nationale A.A.C.F.A

Georges MAGNIER - Mme Valérie CHOPIN

Directeur des musées de la Ville de Reims Régisseur du Musée de la Pompelle et Salle de la Reddition. St Rémi.

Arnaud STEFFEN

Attaché de Presse

Philippe BUTON

Directeur Dpt Histoire – UFR Reims

Laurent VERMOT DESROCHE

Responsable d’une association de rénovation de véhicules des deux guerres mondiales. France Véhicule 40

Cyrille DELOZANNE

Ecrivain, auteur d’ouvrages historiques sur la période de la Première Guerre Mondiale

Yannick MERAND

Graphiste

Bernard DERTY

Journaliste

Hervé SAVARY

Chef d’escadron Groupement de Gendarmerie Mobile – Fanfare de la Gendarmerie

Gérard COCHE

Greeters de France à Fismes

Agence « Paysage Le Roy » (Cormontreuil)

Un représentant

François COCHET

Professeur Emérite d’Histoire contemporaine UFR SHS –Metz.

Jean-François RIGAUD

Président du Comité de Jumelage. Fismes

Alain DEVOS

Professeur des Universités – Université de Reims

Noël GENTEUR

Association Mémoire du Chemin des Dames

Bruno DEHAYE

Ecrivain, auteur d’ouvrages sur l’histoire locale et régionale

Didier COCHET

Jacques GOSSARD

Conseiller Municipal, Ancien Maire-adjoint

Chemins de mémoire sociale Chemin des Dames

Philippe OLIVERA

CRID 14-18

Mathilde SCHNEIDER et Carole GRAGEZ

Conservatrices du Musée Franco- Américain de Blérancourt

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Personnalités correspondantes des USA


Le logo du Fismes Memorial 18

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Ce logo se veut symbole du passé fismois marqué par le pont mémorial et veut être résolument tourné vers l’avenir. Il est constitué de plusieurs éléments du pont : le visage du soldat, la lanterne et l’une des deux statues. Le visage du soldat est formé par le «F» et le «i» de Fismes. Le «F» de Fismes représente également une hirondelle regardant vers le passé.

Cet oiseau revient chaque printemps, symbole du renouveau. La lanterne et la statue, éléments caractéristiques du pont, sont représentés sur le «m» et «s» de Fismes qui représentent les arches du pont sur la Vesle. La couleur utilisée est un dégradé partant d’un bleu roi, celui du drapeau français, au gris en passant par un bleu horizon (gris des uniformes français de la

guerre 14-18.) Memorial 18 est écrit sans accent (lecture français/anglais) dans un gris rappelant la pierre avec une typographie plus carrée, pour ajouter un aspect solennel et évoquer le motif des Grecques décorant les extérieurs du pont. Deux lignes soulignent le logo avec les couleurs bleu, blanc, rouge communes aux drapeaux français et américain.

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états vont progressivement s’associer à l’Union et il est bien difficile de rajouter de nouvelles bandes à chaque fois. C’est pourquoi, en 1818, le troisième «Flag Act» revient sur sa décision de 1794 : pour chaque nouvel état qui rentrera dans l’Union, on rajoutera une étoile au drapeau et ce, le 4 Juillet, date d’indépendance des États-Unis.

« le drapeau américain que l’on connaît aujourd’hui (...) a été crée par un lycéen américain. »

Les treize bandes et les treize étoiles présentes sur le drapeau de 1777 représentaient alors les treize colonies unies pour l’indépendance : New Hampshire,

Massachusetts, Rhode Island, Connecticut, Delaware, Maryland, Virginie, Caroline-du-Nord, Caroline-du-Sud, Géorgie, New York, New Jersey et Pennsylvanie. Pas besoin de les retenir toutes, dites vous que ce sont celles de la côte Est des Etats-Unis. Mais, me direz-vous, il n’y a pas seulement treize étoiles sur le drapeau américain ! Et vous n’avez pas tord ! Le drapeau américain a subi de nombreux changements depuis 1777. C’est promis je ne vais pas inventorier tous ses changements. Juste un ou deux… Le premier a lieu en 1794 quand les états du Vermont et du Kentucky rentrent dans l’Union. Le «Flag Act» de 1794 décrète alors que le drapeau américain sera alors constitué de quinze étoiles et de quinze bandes (une bande et une étoile pour chaque états). Seulement voilà, de nombreux

Le nombre de bande revient à treize en référence aux treize premières colonies qui ont formé les États-Unis d’Amérique. Aujourd’hui, le drapeau compte cinquante étoiles et toujours treize bandes. Hawaï et l’Alaska sont les derniers en date (1960) à être devenus des états d’Amérique. Pour épater vos amis à une soirée ou vos parents, il est bon de savoir que le drapeau américain que l’on connaît aujourd’hui c’est à dire avec ces cinquante étoiles, a été crée par un lycéen américain, Robert.G Heft. En effet, c’est le président Dwight Eisenhower qui a lui-même lancé ce « concours » de création du nouveau drapeau américain. Et pour finir en

beauté, le président Eisenhower a luimême appelé Robert G.Heft en direct à la télévision pour lui annoncer la bonne nouvelle ! C’est un peu la classe non ? On dit même que le professeur de Robert.G Heft aurait augmenté sa note après. Quelles couleurs pour quelles significations ? Tout comme le drapeau français, le drapeau américain est constitué de trois couleurs : le bleu, le rouge et le blanc. Cependant, ces trois couleurs n’ont pas la même signification : le blanc (les étoiles et les bandes) représente la pureté, le rouge (les bandes) la bravoure et le courage et enfin le bleu représente la justice et la persévérance. George Washington donna une interprétation assez parlante du drapeau : “We take the stars from Heaven, the red from our mother country, separating it by white stripes, thus showing that we have separated from her, and the white stripes shall go down to posterity representing Liberty.” = «Nous prenons les étoiles du Ciel, le rouge de notre mère patrie, séparé de celui-ci par des bandes blanches montrant ainsi que nous nous sommes séparés d’elle et que ces bandes blanches représentent la liberté pour la postérité ».

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Stars and Stripes Vous l’avez vu partout ce drapeau américain (même sur la Lune !), mais connaissez-vous sa signification ? Le choix des treize bandes et des treize étoiles n’est pas dû au hasard. En effet, les politiques américains de l’époque ne se sont pas réunis un beau jour et ont décrété qu’un drapeau avec des bande et des étoiles c’était «mignon» !

LE DRAPEAU AMÉRICAIN

Signification du drapeau américain


P R É S E N TAT I O N S

Nos amis des États-Unis Phillip et Katheryn Wolfe aux chutes du Niagara, à 2h30 de Meadville.

Je me souviens encore avec plaisir de ce qu’il m’a dit en me serrant la main lors de son arrivée à Meadville: «Voilà un homme qui nous a été extrêmement utile». Qu’est ce qui vous a frappé la première fois que vous êtes venus à Fismes, en tant qu’habitant des Etats Unis ? [Kathryn] Lors de sa visite en 1994, Monsieur Caffe a eu la gentillesse de nous inviter, mon mari, mon fils et

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Pouvez vous nous indiquer comment vous avez entendu parler de Fismes la première fois ? [Phillip] Nous avons entendu parler de Fismes la première fois lorsque le professeur Blair Hanson (1915-1994), qui a enseigné le français à Allegheny College de 1938 à 1981, nous a invités chez elle en septembre ou octobre 1981 après que j’ai commencé à enseigner le français à Allegheny. Elle nous a mis au courant de l’histoire de l’amitié Meadville-Fismes et nous a parlé de ses visites à Fismes. Si je me souviens bien, elle n’avait pas rencontré le maire, mais avait vu la salle du conseil et racontait qu’elle s’était même assise dans le fauteuil du maire. Quelqu’un à Fismes avait retenu son nom, car c’est à elle que Monsieur Caffe s’est adressé lorsqu’il a voulu se rendre à Meadville pour les cérémonies de notre Memorial Day (toujours fin mai) en 1994. Quand je suis allé la voir dans sa maison de retraite où elle souffrait d’un cancer avec un courage qu’il faut avoir vu pour y croire, elle m’a tendu la lettre de Monsieur Caffe et m’a demandé d’y répondre. J’ai donc écrit à Monsieur Caffe et ai fait ce que j’ai pu pour l’aider à préparer la visite de la délégation de Fismes.

accueillants. L’attrait de la ville, aussi. Quand on pense que Fismes a été entièrement reconstruit au vingtième siècle (siècle qui n’est pas toujours remarquable par la beauté de son architecture, avec des exceptions bien sûr), le charme visuel de la ville nous a frappés. L’intensité des émotions exprimées lors des cérémonies du 14 juillet nous a aussi impressionnés et surtout le ton de voix de Monsieur Caffe lorsqu’il dénonçait «le barbarisme nazi».

« ...le 14 juillet 1994, nous étions à Fismes. Nous n’oublierons jamais cette visite. » moi, à nous rendre à Fismes. Nous avons naturellement accepté avec joie et six semaines plus tard, le 14 juillet 1994, nous étions à Fismes. Nous n’oublierons jamais cette visite. Ce qui nous a frappé lors de cette première venue ? La gentillesse des habitants, bien sûr. Nous avons retrouvé avec plaisir Monsieur et Madame Caffe et les autres membres de la délégation fismoise venue auparavant à Meadville, mais partout, dans tous les marchés et boutiques que nous avons vus, les gens ont été La délégation en plein cours de français le 30 mai à 18h00 heure locale

Évidemment les Américains savent ce que c’est et la longue liste de citoyens de Meadville morts à la deuxième guerre, inscrite sur le Monument aux Morts, est là pour le leur rappeler. Mais à la différence de Fismes, Meadville n’a jamais vécu et souffert sous le barbarisme nazi, et on s’en rendait bien compte. Enfin nous avons été très touchés par le déploiement de drapeaux américains et français installés sur la façade de la mairie à l’honneur de l’amitié de nos deux villes.

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* Membres de la délégation Mayor Richard Friedberg*

Dan Corll

Kathryn Wolfe*

Andrew (Andy) Walker*

Lori Soff

Phillip Wolfe*

« Ce qui nous a frappé lors de cette première venue ? La gentillesse des habitants, bien sûr. » Que souhaiteriez vous ramener comme souvenir physique et émotionnel des manifestations du 15 septembre 2018 à Fismes ? Le plaisir de revoir nos amis fismois, d’abord. Nous espérons aussi ramener des manifestations du 15 septembre le souvenir de la même intensité d’émotion que nous avons connue lors de notre première visite, aussi bien que la joie de voir pour la première fois une

Depuis une dizaine d’années, les services municipaux de la Commune accueillent des étudiants de «l’Allegheny College», université installée à Meadville, en stage de découverte pour deux ou trois semaines en mai ou juin, à la fin de leur année universitaire. L’objectif pour eux est de perfectionner leur maniement de la langue française et de découvrir la société française. Pour Fismes et ses partenaires, outre

importante délégation de Meadville en visite à Fismes. Beaucoup de nos amis qui sont membres de cette délégation ont peu ou pas d’expérience en France et nous voudrions leur être aussi utiles que possible. Savoir que leur séjour en France et à Fismes a été une expérience exceptionnelle pour eux sera notre plus grand plaisir. Et bien sûr, nous comptons prendre énormément de photos !

le fait de consolider les relations maintenant centenaires avec Meadville, cet accueil - toujours apprécié - est aussi une découverte de la société américaine par leur contact. Ils sont accueillis dans des familles fismoises, et ils rendent aussi de grands services en matière de traduction de documents. Cette année, Jessica et Jacob seront présents à Fismes du 11 au 21 juin. Jessica Cooper habite Pittsburgh, à deux heures de Meadville, et a déjà étudié le français depuis 8 ans aux États-Unis. Elle suit parallèlement des études pour devenir médecin, et considère que le français est important pour ce futur métier. Jacob Gagliastri habite East Hampton, dans l’Etat du Connectitut,

Victoria Soff

J.Christopher Soff*

Mayor H. LeRoy Stearns*

Comment envisagez vous des passerelles régulières avec Fismes et si oui sous quelles formes ? Les passerelles entre Fismes et Meadville sont bien plus assurées qu’elle ne l’étaient auparavant grâce notamment à Monsieur Queva, qui a eu la bonté d’organiser des stages à Fismes pour des étudiants de français à Allegheny College. Nous serions heureux que cette tradition continue, et qu’il y ait une réciprocité prévue du côté américain. Celle-ci pourrait prendre la forme d’un stage pour un jeune Fismois à la mairie de Meadville. Peut-être que les autorités municipales respectives auront le temps d’en parler.

petite ville juste entre Boston et New York et à 8 heures de route de Meadville. A côté de ses études de français, il étudie principalement l’économie internationale.

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Debbie Corll

Heidi Corll

P R É S E N TAT I O N S

Laura Reeck*


P R É S E N TAT I O N S

Pennsylvanie La Pennsylvanie fut colonisée par la Nouvelle Suède au XVIIe siècle. Le roi Charles II d’Angleterre, qui avait contracté un prêt important, remboursa le fils de son créancier, William Penn, en lui offrant une forêt que ce dernier appela «Sylvania». Le Roi nomma alors la région «Pennsylvanie».

Des sectes allemandes et des baptistes irlandais et gallois vinrent gonfler la population. Philadelphie devint même capitale des USA jusqu’à l’achèvement de Washington DC en 1799.

« C’est ici qu’a eu lieu la Déclaration des États-Unis le 4 juillet 1776, puis la signature de la Constitution Américaine (1787). » Philadelphie cosmopolite Philadelphie est le « berceau de la création des Etats Unis ». C’est ici qu’a eu lieu la Déclaration des ÉtatsUnis le 4 juillet 1776, puis la signature de la Constitution Américaine (1787). Elle fut aussi la 1ère capitale des ÉtatsUnis de 1790 à 1800 ! Plus de 3.500 fresques murales ornent avec élégance les murs de la ville, ce qui est unique au monde ! En plus de ses nombreuses

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galeries d’art, Philadelphie regorge aussi de musées prestigieux avec notamment la fameuse Fondation Barnes, riche d’une collection impressionniste et post impressionniste, mais aussi le Musée des Arts, le Musée Rodin et bien d’autres encore…

Des boutiques des quartiers huppés en passant par les quartiers «trendy» jusqu’aux grands shopping malls, les serial-shoppers seront ravis d’avoir pensé à voyager léger à l’aller ! Dans Valley Forge se trouve le plus grand centre commercial de la Côte Est (plus de 400 magasins), le King Of Prussia et le Philadelphia Premium Outlet (+ de 150 boutiques à prix d’usine) ! Le tout sans taxes sur les vêtements et les chaussures !

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P R É S E N TAT I O N S

« Pittsburgh est devenue une métropole moderne, architecturale, écolo et éclatante. Elle est surnommée ̏La ville verte ̋»

Pittsburgh Arty Pittsburgh est devenue une métropole moderne, architecturale, écolo et éclatante. Elle est surnommée «La ville verte» car elle compte le plus

grand nombre d’arbres au mètre carré de toutes les villes américaines. La vie nocturne du South Side enchante. Visitez la remarquable demeure Clayton (Frick Art & Historical Center), le musée de 7 étages dédié au Pop Art et au grand homme de la ville, Andy Warhol, le Mattress Factory consacré à l’art contemporain ou encore le célèbre Musée Carnegie ! Ne manquez pas la superbe vue de la ville depuis le Duquesne Incline ! Allez encourager des équipes sportives professionnelles

renommées comme les Steelers de Pittsburgh (football américain), les Pittsburgh Pinguins (hockey), ou encore les Pittsburgh Pirates (baseball) ! Dans les alentours, les maisons intégrées dans la nature construites par le célèbre architecte Frank Lloyd Wright : Fallingwater qui est sa pièce maîtresse, mais aussi Kentuck Knob et Duncan House. L’Ohiopyle State Park de 77 km² offre quant à lui des paysages naturels escarpés avec de nombreuses activités à pratiquer dans un décor somptueux. Pennsylvanie sauvage Au Nord, l’état borde le Lac Erié sur lequel vous pouvez pratiquer excursions en bateau et sports nautiques. Vous pourrez aussi découvrir de nombreux sites et même un parc lié à l’histoire du pétrole, car tout a commencé ici, à Titusville, au milieu du XIXe siècle ! Admirer le grand canyon de Pennsylvanie, camper dans les sites sauvages des parcs nationaux, faire une descente en rafting ou observer les nombreux oiseaux.

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En Pays Amish Dans cette région, les habitants des grandes villes vivent et travaillent aux côtés des communautés Amish du comté de Lancaster, dont vous pourrez observer le mode de vie. Depuis leur émigration d’Europe au début du XVIIIe siècle, cette communauté de 70.000 membres refuse le modernisme en général, la vaccination, les engrais chimiques, l’automobile, la radio, l’électricité et le téléphone. Avec Harrisburg, capitale fédérale de l’État de Pennsylvanie, York où se trouve la plus grosse fabrique de Harley Davidson des Etats-Unis, Hershey, capitale du chocolat, Gettysburg et son champ de bataille de la Guerre de Sécession et autres musées historiques, la région de Dutch Country possède de nombreux atouts.


M E A D V I L L E , P E N N S Y LV A N I E

Meadville compte 13 400 habitants. Elle se trouve dans la zone des Grands Lacs, la ville d’Erié et le Lac ayant le même nom sont à une heure d’autoroute. La grande ville la plus proche est Pittsburgh (2 millions et demi d’habitants), qui est à 2 heures d’autoroute. C’est la ville de l’industrie du verre et d’Andy Warhol. Cleveland, l’autre grande ville, est aussi à 2 heures vers l’ouest, mais elle est en Ohio.

Une amitié de 100 ans L’inauguration du « Fismes Memorial 18 », prévue le 15 septembre 2018, marque le centenaire de la « Bataille de Fismes ». Ces combats furent menés pour l’essentiel par des régiments originaires de Meadville, en Pennsylvanie.

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Depuis 1918, les contacts FismesMeadville n’ont jamais cessé, sous une forme ou sous une autre. De même, ce sont les mêmes régiments qui ont été mobilisés lors de la fin de la deuxième guerre. La préparation de l’inauguration du «Fismes Memorial 18» marque une nouvelle étape dans cette longue histoire. C’est l’occasion ici de présenter notre commune partenaire aux Etats Unis, d’autant

qu’une délégation de Meadville et du comté de Crawford sera présente en septembre 2018 à Fismes. Meadville est le chef lieu du Comté de Crawford, lui même situé en Pennsylvanie, un des États fondateurs des États-Unis d’Amérique, où habitent 13 millions de personnes.

La plus grosse ville de Pennsylvanie, Philadelphie (plus de 6 millions d’habitants dans l’agglomération), est beaucoup plus lointaine, puisqu’il faut compter plus de 6 heures d’automobile pour y arriver, au mieux. Nous sommes de l’autre côté de l’Etat, sur la côte Est des USA. C’est un autre monde.

« Meadville est le chef lieu du Comté de Crawford, lui même situé en Pennsylvanie, un des états fondateurs des états-Unis »

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traverse la commune. En effet, le grand territoire autour des Grands Lacs était sur le cheminement des négociants français de fourrure, entre la nouvelle France (la Province de Québec maintenant) et la Louisiane, territoire français jusqu’en 1763.

Plusieurs entreprises importantes se distinguent dans ce dernier domaine : l’entreprise Talon, dont on dit qu’elle a inventé la « fermeture éclair», l’entreprise Channellock tools, qui fabriquait des outils, et dont certains doivent encore se trouver dans certains garages des maisons fismoises. En effet, après la fin de la 2ème guerre mondiale, les autorités de Meadville de l’époque ont fait passer des containers d’outils à travers l’Atlantique, et qui sont bien arrivés. Une aide comme une autre, que de donner des outils américains de bonne qualité : la France manquant de tout alors. Puis d’autres entreprises sont venues diversifier le tissu économique courant du XXème siècle : production de nourriture pour les animaux (Dad’s Pet Food) et de pièces industrielles en tungstène et céramique (Greenleaf).

les services municipaux de Fismes ces dernières années venaient de l’Allegheny College (section des

langues et cultures étrangères). Pour terminer cette brève présentation, on pourra quand même citer que l’actrice Sharon Stone est née à Meadville… il y a un certain temps.

« Les traces historiques françaises autour de Meadville sont nombreuses, à commencer par « French Creek » (le ruisseau français) qui est le cours d’eau qui traverse la commune. »

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françaises autour de Meadville sont nombreuses, à commencer par «French Creek» (le ruisseau français) qui est le cours d’eau qui

Bien plus tard, à la fin du XIXème siècle, l’économie de Meadville s’est structurée autour de l’exploitation forestière, l’agriculture et la production d’acier.

M E A D V I L L E , P E N N S Y LV A N I E

Comme beaucoup de communes de l’est des USA, Meadville a été fondée à la fin du XVIIIème siècle (1788), et elle fut évacuée en 1791 lors d’une attaque féroce des amérindiens du secteur. Elle ne comptait que 457 âmes en 1810. Les traces historiques

Malheureusement, et comme dans toute la zone des Grands Lacs, les industries traditionnelles ont perdu énormément d’emplois à la fin du XXème siècle, ce qui vaut à Meadville d’avoir presque un quart (22.7%) de la population qui vit sous le seuil de pauvreté. La Commune est également marquée par la présence de «l’Allegheny College», université privée qui accueille 2 000 étudiants dans toutes les matières importantes, sciences humaines, droit et sciences exactes. A ce titre, les stagiaires accueillis par


COMTÉ DE CRAWFORD

Le comté de Crawford est un comté américain du Commonwealth de Pennsylvanie. Au recensement de 2000, le comté comptait 90 366 habitants. Il a été créé le 12 mars 1800, à partir du comté d’Allegheny et tire son nom du Colonel William Crawford. Le siège du comté se situe à Meadville. Situé au nordouest de la Pennsylvanie, le comté de Crawford est le foyer de nombreuses rivières et ruisseaux peuplés de truites.

« ...créé le 12 mars 1800, à partir du comté d’Allegheny et tire son nom du Colonel William Crawford. » La ville de Titusville est située dans le comté de Crawford, situé en Pennsylvanie, aux États-Unis. Elle comptait 5 602 habitants lors du recensement de 2010. Elle est considérée comme le berceau de l’extraction pétrolière. Ce site autrefois forestier fut défriché en 1796 par Jonathan Titus qui y établit sa propriété d’Edinburg. En l’espace de 14 ans, de nouveaux

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colons s’établirent sur les arpents environnants, le long des rives d’Oil Creek, un petit affluent de l’Allegheny, ils baptisèrent leur hameau Titusville. Le village reçut le statut de borough en 1849. Ce bourg connut une croissance lente mais régulière jusque dans les années 1850. Les scieries (il y en avait 17 dans le secteur) étaient jusque-là la principale industrie de la région.

À une époque, le pénitencier d’Eastern State fut la prison la plus célèbre et la plus coûteuse jamais construite au monde mais, désormais, il n’est plus que l’ombre de lui-même ; il est hanté par les ruines, les cellules délabrées et les tours de garde désertes. Connue pour son impressionnante conception architecturale et la discipline très stricte qui y régnait, cette prison avait été conçue pour inspirer le remord ou le regret sincère dans le cœur des prisonniers et elle fut le premier vrai «pénitencier» du monde.

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Christian Lapie est de ceux qui se montrent actuels par leur inactualité même, bien que certaines de ses créations aient pu susciter des polémiques par leur capacité à réveiller des mémoires endormies, à révéler des amnésies collectives ( War Game, Reims, 1993).

« La sculpture tient, elle dresse dans les trois dimensions du lieu, la vérité de sa dimension propre, de sa présence réelle » Ces polémiques répondent mal à la manière personnelle, précise et exempte de toute provocation qu’a Christian Lapie de tisser les rapports de sa création au lieu ou au commanditaire. Car Christian Lapie, s’il invente et fabrique dans

l’isolement ses œuvres, s’il vit en Champagne dans une terre ancestrale où il puise sans nul doute une partie de son inventivité, s’il suit un cheminement personnel éloigné de la mode et de l’écume du quotidien, et s’isole du «monde actuel de l’art

Texte de Paul- Louis Rinuy tiré du livre « Les Méthamorphes », éditions ART ABSOLUMENT

contemporain», n’est en rien un artiste solitaire. L’art qu’il invente depuis plus de deux décennies, depuis cette conversion à la sculpture sur bois au brésil en 1992, rayonne et essaime dans différentes parties du monde, de l’Ardèche au Rajasthan, du Japon au Canada, du Cameroun à l’Allemagne, à partir de ce centre mystérieux qu’est son atelier. Et, à travers son engagement individuel et personnel, c’est cette terre de Champagne où il taille et sculpte le bois, c’est ce lieu de combats centenaires qui fut le creuset d’une Europe forgée dans le commerce et la violence, qui donne naissance à des constellations de formes, à des forêts de figures dressées aujourd’hui sur les cinq continents. Dans le temps comme dans l’espace, Christian Lapie est l’homme d’un souverain détachement par-delà un réel enracinement, ce qui ne signifie pas que son ɶuvre soit créée ex nihilo, se fabrique au delà du temps, de l’espace, des circonstances humaines de son élaboration : sa sculpture appartient à une époque comme à un lieu mais ne saurait s’y résumer. Son travail, toujours in situ, in tempore, naît d’une rencontre, d’un projet qui transfigure autant le lieu que le moment. La sculpture tient, elle dresse dans les trois dimensions du lieu, la vérité de sa dimension propre, de sa présence réelle, elle ouvre l’espace vers un imaginaire infini, qui nous accueille avec une hospitalité toute humaine.

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Une sculpture est comme une poignée de main

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CHRISTIAN LAPIE : ARTISTE LOCAL DE NOTORIÉTÉ INTERNATIONALE


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GARDIENS D’UN LIEU SACRÉ

Des silhouettes tutélaires

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En tout arbre se dresse un de nos frères silencieux, comme nous tendu vers le ciel et noueux, nourri par ses racines et anxieux pourtant de se détacher de la terre boueuse pour conquérir l’azur. Mais le bois que travaille Christian Lapie n’est pas uniquement notre complice en ce sens spirituel, essentiel cependant, il entretient avec l’homme une étrange connivence, qu’on peut nommer globalement figure et, plus précisément, stature. « Je me suis mis à travailler le bois,

« Je me suis mis à travailler le bois, confie le sculpteur, parce que j’aime la symbolique qu’il représente, car la verticalité de l’arbre dont il est issu m’évoque l’homme debout. » Christian Lapie confie le sculpteur, parce que j’aime la symbolique qu’il représente, car la verticalité de l’arbre dont il est issu m’évoque l’homme debout.» Stare, se tenir debout, la sculpture est d’abord, originellement, cette pierre ou ce bois dressé qui tient, qui se

tient debout face à l’adversité et à l’espace, et évoque ainsi l’homme, l’homme debout parce qu’il se relève, parce qu’il avance, parce qu’il offre à l’autre le secours de ses mains, l’hospitalité de son regard, la grâce de son sourire.

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la vie de l’arbre, la vie de l’homme et tous les mythes». La silhouette n’est pas l’humanité réduite à son essence générique, l’homme unidimensionnel face au ciel, clamant à la manière des personnages de Beckett sa révolte à un dieu absent, ou absenté. Elle est une humanité de chair et de

Germain. Ils habitent nos souvenirs comme ils veillent sur notre avenir. Ce sont des hommes, des femmes peutêtre, des personnes anonymes mais réellement présentes. Leurs silhouettes noircies, leurs conversations de gestes et de bois, accompagnent le visiteur et le promeneur et se modifient au

« Leurs silhouettes noircies, leurs conversations de gestes et de bois, accompagnent le visiteur et le promeneur et se modifient au fil des variations de la lumière. » songe, de désir et de matière, réellement présente. À Noirlac, en 2013, certaines silhouettes, assises, conversaient en d’étranges conciliabules, d’autres se regroupaient en trios tout aussi mystérieux, d’autres encore cheminaient solitaires, et c’était tout un peuple de statues qui habitait les lieux l’espace d’un été. Une forêt de veilleurs, comme l’écrit Sylvie

fil des variations de la lumière. Ils cohabitent, pendant quelques mois ou quelques siècles, on ne sait, avec les arbres de tel parc, les jardiniers, les promeneurs familiers, les immeubles alentours, les travailleurs pressés, les enfants qui passent quotidiennement sans les regarder, mais qui rient de savoir que ce peuple de statues les garde et les regarde, émerveillé.

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Christian Lapie ne sculpte pas des visages, même si en regardant de loin ses sculptures les têtes émergent, bien reconnaissables, portées par des corps longilignes. Ses figures sont toujours des silhouettes, et l’on pense à La Silhouette, cet album lithographique : Beaux-Arts, dessins, moeurs, théâtres, caricatures, ce journal hebdomadaire illustré dans le Paris romantique de la fin des années 1820 dans lequel écrivit notamment Balzac : la silhouette résume l’homme et l’auteur de la Comédie humaine savait comment se condensait en elle l’art du portrait et de la figuration. Christian Lapie est évidemment fort loin de cette entreprise romanesque, où chaque individu singulier est portraituré, c’est la silhouette générique qui l’intéresse, celle qui « arrive un jour à force de brasser inlassablement l’idée, et en ramassant un morceau de bois fendu différemment des autres. Redressée, plantée, de plus d’un mètre, la figure surgissait de la forme du bois naturellement. Dans le bois se tenait


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UNE INVITATION À LA CONTEMPLATION De l’hospitalité en sculpture C’est d’hospitalité qu’il s’agit en premier lieu. Car le mot latin hospes a un sens double, qui dit La vérité humaine d’un échange réciproque : hospes est d’abord l’hôte qui reçoit, qui donne de son temps et de son espace, de ses ressources propres à l’étranger qui arrive. Ce faisant, l’hospes transforme cet étranger

anonyme, qui peut même être un hostis, en un hospes au second sens du mot, en un hôte reçu et accueilli. Le même mot hospes, comme hôte en français, désigne d’un seul mouvement celui qui donne et celui à qui on donne, l’invité et l’invitant, car le geste est un, qui transforme ces deux étrangers, possiblement hostiles, en une humanité nouvelle, riche d’une hospitalité instaurée. Si, ainsi que l’écrit justement Christian Lapie, « Sculpter, c’est créer

« Sculpter, c’est créer des liens »

des liens », c’est que l’histoire de la création sur commande naît toujours d’une invitation, qui suscite une réponse, un dialogue qui se noue, une relation qui se construit et des liens qui se tissent, avec les commanditaires, avec les regardeurs de l’œuvre. Liens humains évidemment, et dès l’origine en 1992 au Brésil, avec la découverte de cette extraordinaire forêt amazonienne et surtout dès les Caboclos, ces « Indiens qui vivent le long de l’Amazone », auxquels, comme à d’autre inconnus, s’adressent les compositions de silhouettes dressées dans l’espace.

Christian Lapie

18 Texte de Paul-Louis Rinuy tiré du livre « Les Méthamorphes », éditions ART ABSOLUMENT

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« Mes sculptures ne sont pas des oeuvresobjets. Chaque oeuvre est une réponse à une invitation. Je travaille toujours en relation avec les personnes qui m’invitent. » Christian Lapie

singulière, aux éléments particuliers d’un site donné, dans sa géographie, son usage social. La différence entre les installations monumentales de Christian Lapie et celles de Daniel Buren ou de Richard Serra ne tient pas à la manière qu’elles auraient de s’intégrer au lieu : la sculpture, nécessairement, si elle n’est pas un simple objet posé, modifie en profondeur, métamorphose l’espace environnant et en bouleverse complètement la perception. La différence essentielle tient à mon sens en l’esprit même de cette métamorphose qui demeure chez Christian Lapie de l’ordre du dialogue. De la conversation d’égal à égal tenue entre un lieu et une oeuvre.

Pour dire les choses par métaphore, lorsque je contemple une création de Christian Lapie installée en un site, que l’installation soit provisoire ou définitive (je songe à Un silence sans ombre dans l’abbaye de Noirlac en 2015, aux figures dans l’intervalle, dans l’espace public à Reims depuis 2011) la définition que Paul Celan donnait du poème me revient immanquablement en mémoire : « Je ne vois pas de différence entre une poignée de main et un poème » (Lettre du poète à son ami Hans Bender, en 1960).

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Une œuvre, si elle consent à n’être que réponse à des invitations premières, et si donc elle refuse de se fonder sur un primat plastique ou une trop orgueilleuse auto-justification, accepte de dépendre du regard de ceux devant lesquels elle se dresse, voire tire son énergie et sa forme même de ceux auxquels elle s’adresse. « Mes sculptures ne sont pas des oeuvres-objets. Chaque oeuvre est une réponse à une invitation. Je travaille toujours en relation avec les personnes qui m’invitent. » Ce rapport au lieu, au commanditaire, évoque, plus encore que le célèbre Monument de Târgu Jiu de Brancusi en 1938, les réponses singulières au lieu qu’invente Daniel Buren en recourant dès 1971 à la notion d’in situ qu’il n’explicite réellement qu’en 1985 en la glosant par la notion de «transformation du lieu d’accueil. [...] Cette transformation pouvant être faite pour ce lieu, contre ce lieu ou en osmose avec ce lieu. [...] «L’ in situ» veut dire enfin dans mon esprit qu’il y a un lien volontairement accepté entre le lieu d’accueil et le travail qui s’y fait, s’y présente, s’y expose » : on songe aussi, évidemment, à la notion de site-specificity telle que la forge Richard Serra pour désigner l’acuité d’un rapport spécifique au lieu qui fait de sa sculpture publique une réponse, certes critique mais très


FICHE TECHNIQUE

Comment décorer la ville pour l’occasion ? Comment réaliser une guirlande tricolore ? 1

Etape 1 : Fournitures : - Du papier crépon bleu, blanc et rouge - Un stylo colle - Une paire de ciseaux

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Etape 2 : Couper : Couper des bandes de papier crépon de chaque couleur.

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Etape 3 : Coller : Faire des cercles de papier crépon en collant les extémitées l’une avec l’autre avec le stylo - colle.

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Etape 4 : Coller et assembler : Répéter l’opération précédente en croisant les cercles de papier crépon, de façon à créer un maillon. Alternez les couleurs (bleu, blanc, rouge).

Comment réaliser une fleur en papier ? Etape 1 : Préparer le matériel Prenez une serviette en papier. Disposez la pliée en 4. Aux ciseaux, coupez chaque rebord de manière à avoir 4 feuilles superposées de même dimension.

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Etape 2 : Plier Pliez la serviette en accordéon. Repliez ainsi une bande 1,5cm de largeur sur la serviette. Retournez la serviette et repliez à nouveau une bande de 1,5cm sur l’autre bande. Continuez ainsi sur toute la serviette.

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Etape 3 : Découper Entourez le milieu de la bande avec un fil métallique. Avec des ciseaux, découpez chaque extrémité de la bande de manière à lui donner une forme arrondie ou en pique.

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Etape 4 : Déplier Prenez chaque épaisseur de la serviette en papier et dépliez le délicatement. Dépliez ainsi tout les feuilles pour créer le pompon.

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Etape 1 : Fournitures : - des perles à repasser - une plaque ronde, une plaque étoile - du fil bleu, des ciseaux. Sur la plaque ronde, réaliser une cocarde en perles.

Etape 2 : Repasser : Repasser en protégeant avec du papier adapté.

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Etape 4 : Percer : Percer, si nécessaire à l’aide d’une pointe deux perles extérieures.

Etape 5 : Enfiler : Enfiler un joli cordon bleu.

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Etape 3 : Poser : Vous pouvez aussi réaliser une petite Tour Eiffel à l’aide de la plaque triangulaire

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Etape 6 : Nouer : Faire deux nœuds coulissants pour fermer et pour pouvoir régler la taille du bracelet.

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FICHE TECHNIQUE

Comment réaliser le bracelet cocarde en perles à repasser ?


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