Les paysages de la vallée du Bandiat - Mémoire Cent Ans

LES PAYSAGES DE LA VALLÉE DU BANDIAT Une diversité paysagère spécifique Juliette Rampnoux Mémoire - 100 ans de paysage

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AVANT-PROPOS «Tout au long de son lit, c’est un berceau de nature qui y est présent, ce qui en fait un coin de paradis. […] Le bandiat est encore aujourd’hui un écrin de nature. Assez pentue, cette rivière offre de superbes secteurs typiques […] avec de magnifiques chaos granitiques. […] Etant richement pourvu en moulins, le cours du Bandiat est altéré par de nombreuses retenues d’eau et barrages offrant refuge et possibilité de développement d’espèces. […]»

10 décembre 2020 - Luc BARRE

Le cours d’eau du Bandiat aurait eu plusieurs noms tels que ripperia de Bandeato en 1294 et fluvium de Bandeato en 1300. Ce terme de «Bandiat» pourrait dériver du radical préceltique «ban», qui se retrouve dans plusieurs noms de cours d’eau en France.

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TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION

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PREMIÈRE PARTIE : Une trilogie d’unités paysagères : vallées à fond plat, plateaux asymétriques et coteaux calcaires I. LA VALLÉE À FOND PLAT ANIMÉE PAR LE BANDIAT I.1 Le Bandiat et la ripisylve : les éléments structurants de la vallée I.2 Le patrimoine, trace d’une activité économique qui ponctue les paysages I.3 Une vallée de pâturages et de céréales

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II. LES PLATEAUX ASYMÉTRIQUES : UN CONTRASTE DANS LA COMPOSITION DES PLATEAUX II.1 Les plateaux agricoles II.2 Les plateaux forestiers

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III. LES COTEAUX CALCAIRES, UN PAYSAGE SPÉCIFIQUE III.1 Un paysage calcaire typique III.2 Des coteaux cultivés III.3 Un paysage attractif

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IV. UNE TRILOGIE D’UNITÉS PAYSAGÈRES QUI ÉVOLUE TOUT AU LONG DE LA RIVIÈRE IV.1 Premier transect : Une opposition entre plateaux forestiers et plateaux agricoles flagrante IV.2 Deuxième transect : Un secteur urbanisé au cours d’eau aménagé IV.3 Troisième transect : Une vallée de gouffres, nouvelle opposition entre les plateaux

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II. L’INDUSTRIALISATION BOULEVERSEMENT DES PAYSAGES II.1 L’industrie meunière s’accroît et crée une identité au territoire II.2 La sidérurgie, une activité industrielle qui fait vivre les paysages II.3 L’élevage intensif qui investit le fond de vallée

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III. VERS UNE UNIFORMISATION DES PAYSAGES III.1 Les années 1950, un remembrement destructeur III.2 Une nouvelle exploitation de la vallée avec l’essor de la culture oléagineuse III.3 L’explosion de la culture du maïs, vers des problématiques actuelles

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TROISIÈME PARTIE : Quels paysages pour demain ? L’équilibre d’une trilogie paysagère en recherche 63

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I. UN TERRITOIRE AUX ENJEUX CONNUS ET AUX PROBLÉMATIQUES RÉGLEMENTÉES I.1 Les massifs forestiers, des espaces protégés I.2 La gestion du cours d’eau et ses paysages humides, des problématiques au centre de l’actualité I.3 Un potentiel touristique exploitable

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II. UN SCÉNARIO SUIVANT LES TENDANCES ACTUELLES : UNE CAMPAGNE AGRICOLE À DOMINANCE AGRICOLE QUI SE DÉPEUPLE ET UNE RESSOURCE EN EAU QUI ATTEINT SES LIMITES

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III. UN SCÉNARIO VOLONTARISTE : VERS UNE EAU MIEUX GÉRÉE, UN PAYSAGE PROTÉGÉ, VISITÉ ET RECONNU

DEUXIÈME PARTIE : Des ressources plurielles et une économie résiliente qui modèle les paysages du Bandiat Frise chronologique des grandes évolutions du paysage de la vallée du Bandiat

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I. UNE FÉODALITÉ FRUCTUEUSE I.1Un contexte géologique qui influence l’implantation du bâti I.2 Des paysages façonnés par les communautés religieuses I.3 Arrivée des seigneurs dans les campagnes, une exploitation des plateaux progressive

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CONCLUSION

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REMERCIEMENTS

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BIBLIOGRAPHIE - SITOGRAPHIE

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INTRODUCTION Le mémoire de Cent Ans est un travail d’investigation et de recherches personnelles dont le but est de comprendre le sytème paysager d’un territoire en étudiant sa structure et ses dynamiques paysagères, mais aussi économiques et sociales. En s’appuyant sur des données historiques, géologiques et scientifiques, la compréhension du territoire se fait de façon plus fluide et permet de travailler sur les évolutions mais aussi d’apporter une dimension prospective à notre analyse.

La démarche empruntée a été de commencer par arpenter les paysages du Bandiat et ses alentours afin de vivre le territoire, de faire un inventaire photographique et d’interroger quelques acteurs pour être au plus proche du paysage vécu. Nous avons ensuite exécuté une analyse à partir des données collectées et grâce à quelques recherches documentaires. Nous en avons déduit, une évolution des dynamiques paysagères. Nous allons alors les étudier afin de les comprendre et de les projeter sur les paysages actuels et futurs.

Dans ce développement, nous étudierons le cours d’eau du Bandiat et ses paysages. Il a la particularité de traverser plusieurs départements que sont la Haute-Vienne, la Dordogne et la Charente, ce qui rend son étude riche et complexe.

Les paysages que parcourt le Bandiat contiennent une large diversité d’activités et de composition autour de celles-ci. On y trouve autant d’agriculture que de moulins, de l’activité de pâture, forestière et du tourisme.

Nous allons nous centrer plus particulièrement sur la partie Charentaise du Bandiat, qui fait 30 kilomètres et qui trouve sa place dans les unités paysagères de la marche boisée, des côtes de l’Angoumois ainsi que du pays du Karst selon l’Atlas de Paysages de Poitou-Charentes et du Limousin.

Ces entités, vont surtout nous permettre de faire un travail préalable afin de mieux comprendre le contexte de notre territoire.

Nous avons remarqué que, dans ces 30 kilomètres de Bandiat, nous avions une trilogie d’unités paysagères différentes qui fonctionnent ensemble et qui évoluent le long du cours d’eau.

Ces unités paysagères étant, selon notre étude, la vallée, les coteaux et les plateaux, nous allons tout d’abord étudier la composition de chacune d’elle et ainsi voir ce qui les caractérisent puis, nous analyserons le fonctionnement de cette trilogie et leurs interrelations tout au long de la rivière.

Ensuite, nous expliquerons grâce à des éléments historiques de quelles manières le paysage a évolué au cours de l’histoire et quels sont les facteurs qui ont transformé cette composition. Nous verrons également quelles relations il entretient avec ses habitants.

Pour finir, nous nous appuierons sur les politiques publiques mises en place et sur les dynamiques que nous aurons identifiées précédemment afin d’imaginer les futurs paysages selon leurs acteurs, les conditions climatiques, leur histoire et leurs influences.

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PRÉSENTATION DU TERRITOIRE La vallée du Bandiat se situe dans le Sud-Ouest de la France, en région Nouvelle-Aquitaine, dans le département de la Charente. Le cours d’eau du Bandiat, fait partie du bassin versant de la Charente dont il est le sous-affluent. Cette rivière, de 91 kilomètres, prend sa source à Châlus, dans le département de la Haute-Vienne, traverse ensuite le département de la Dordogne pour se jeter dans la Tardoire, en Charente. La partie de la vallée du Bandiat que nous allons étudier est la partie charentaise qui s’étend de Souffrignac, ville à la limite avec la Dordogne jusqu’à Agris, confluence avec la Tardoire. Sur les plateaux et coteaux de cette zone, on

retrouve un sol calcaire et argileux alors que la vallée est humide sur un sol argilo-limoneux. Le climat est océanique et tempéré avec une pluviométrie importante.

Les paysages rencontrés sont des plateaux ondulés et boisés avec une diversité spécifique importante au niveau des boisements. On trouve aussi sur ces plateaux ondulés de grandes parcelles de cultures de céréales et oléagineux regroupées ou bien dans des clairières entre les boisements.

Ensuite, le long des coteaux nous trouvons des paysages calcicoles typiques de la région, qui ont aujourd’hui une valeur écologique reconnue et protégée.

Pour finir, le fond de la vallée est plat et plutôt large. Le Bandiat en lui même est une rivière au lit étroit de Souffrignac jusqu’à Marthon, puis plus large jusqu’à Bunzac, et enfin, à nouveau étroit jusqu’à la confluence avec la Tardoire. On remarque la présence d’aménagements hydrauliques jusqu’à Bunzac puis une réduction voire disparition de ceux-ci. Ce fond de vallée est aussi utilisé pour le pâturage grâce à ces prairies humides mais aussi des cultures céréalières par exemple le maïs car la ressource en eau y est plus accessible.

Nous pouvons alors nous demander : cette trilogie d’unités de paysages que nous voyons aujourd’hui a-t-elle toujours existé ? Quelles relations entretiennent ces paysages entre eux ? Des tensions existent-elles ou au contraire est-ce que l’on trouve un équilibre ?

Nous pouvons aussi nous interroger sur l’identité de chacune de ces unités paysagères. Sont-elles si différentes les unes des autres et leurs espaces bien distincts ?

Agris La Rochefoucauld

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Chazelles

Charente

Marthon

Nouvelle Aquitaine

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Dordogne

LEGENDE Hydrographie Bâti Routes Courbes de niveaux

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PREMIÈRE PARTIE :

Une trilogie d’unités paysagères : «vallées à fond plat, plateaux asymétriques et coteaux calcaires »

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I. LA VALLÉE À FOND PLAT ANIMÉE PAR LE BANDIAT La vallée, première unité de paysage, est caractérisée par un fond large et plat. Son fil rouge est le cours d’eau du Bandiat, il est dessiné visuellement par la ripisylve. Cette vallée abrite un patrimoine bâti historique très important qui permet de créer des repères dans le paysage. C’est également une vallée exploitée par l’agriculture car ce sont des sols riches. On y trouve majoritairement des pâturages mais aussi des cultures céréalières diverses.

d’identifier la présence de ce cours d’eau. Cette ligne végétale constitue alors un véritable élément structurant du paysage.

Comme la rivière du Bandiat a un lit plutôt étroit, la ripisylve permet de tenir les berges qui l’entourent et de souligner sa présence. De plus, comme des parcelles agricoles sont situées aux alentours elle a également un rôle de protection et de purification de l’eau.

Nous observons que la ripisylve est de moins en moins présente en aval de la rivière. En effet, elle est largement moins développée voire absente à la hauteur de la Rochefoucauld, chez Peuchard. En voyant une carte ou la vallée de la vue d’un plateau, nous ne pouvons pas deviner la présence du Bandiat. Si nous doutons de cette présence aquatique, c’est que certains éléments appuient nos hypothèses. A partir de chez Peuchard, l’eau du Bandiat se fait de plus en plus rare et suit les saisons. Dès le printemps et jusqu’à la fin de l’été ou plus, le cours d’eau est asséché. Cela change donc complètement le paysage saisonnièrement. En fait, on trouve des gouffres tout le long du Bandiat. Ce sont de grands trous qui marquent très fortement le paysage et qui dirigent l’eau dans le souterrain. L’eau de surface disparaît alors. Le Bandiat existe bien mais de façon souterraine.

Cependant, la ripisylve a aujourd’hui tendance à s’étendre sur les rives du Bandiat. Ces extensions sont caractérisées par un épaississement de la ripisylve de base et un développement de forêts alluviales sur les côtés. Ces forêts sont composées d’espèces similaires à celles de la ripisylve, en ajoutant quelques sujets de chênes par exemple.

La densification de cette ligne végétale renforce la présence de l’eau dans le paysage mais a tendance aussi à refermer la vallée sur elle même et à envelopper les prairies.

La ripisylve enveloppant autour du Bandiat

Fossé creusé, traces du Bandiat

I.1 Le Bandiat et la ripisylve : les éléments structurants de la vallée

Pourtant, en observant le paysage, nous trouvons tout de même des indices de sa présence épisodique grâce à un fossé creusé qui serpente entre les prairies et champs ouverts. Parfois, nous pouvons repérer des alignements d’arbres pouvant évoquer un début de ripisylve mais seulement énigmatique.

Selon le relief du territoire nous obtenons un paysage de large vallée à fond plat. Le cours d’eau, central, est enveloppé d’une ripisylve. Celle-ci nous permet de lire le cours d’eau et dessine les courbes de la vallée dans le paysage. Elle est constituée principalement de peupliers, d’aulnes, de saules et de chênes, qui sont des arbres adaptés à l’eau, ce qui nous permet donc

Dans les espaces où la présence du Bandiat est variable, nous voyons bien que le paysage est changeant et différent du reste de la vallée. Beaucoup d’indices nous sont laissés dans le paysage afin de comprendre sa construction.

En effet, au même titre que le cours d’eau, la ripisylve dessine et structure le paysage de la vallée du Bandiat.

Carte de l’unité paysagère de la vallée

La ripisylve, ligne végétale indiquant la présence du Bandiat

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Limites de la vallée Présence de la ripisylve Absence de la ripisylve

Carte de la présence ou absence de la ripisylve

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1.2 Le patrimoine bâti, traces d’une activité économique qui ponctue les paysages Le cours d’eau du Bandiat a un lit étroit en amont, puis s’élargit aux alentours de Chazelles et redevient étroit en aval jusqu’à la confluence avec la Tardoire. Lorsque le lit de la rivière est le plus large, il est très aménagé.

Nous observons d’ailleurs, entre Saint-Germain-De-Montbron et Pranzac, qu’un canal a été construit par la main humaine. C’est un canal non navigable utilisé seulement par les moulins qui le longent. On remarque la fréquence des moulins le long de ce canal, beaucoup plus intense que sur le reste du cours d’eau.

Des moulins sont tout de même très présents en amont de Saint-GermainDe-Montbron notamment aux abords des villages de Marthon, Feuillade et Souffrignac. Il existe en fait une quinzaine de moulins le long du bandiat charentais. Aujourd’hui, seulement deux sont encore actifs. Le moulin de la Chaume à Saint-Germain-De-Montbron et le moulin de la Reinette à Chazelles.

Le moulin de la Chaume produit de l’huile de noix et de noisette alors que le moulin de la Rainette produit de la bière.

La présence de ces moulins nous laisse entendre qu’une gestion particulière du cours d’eau est nécessaire dans l’objectif de réguler le débit de l’eau, d’en avoir en permanence et de pouvoir l’utiliser pour faire fonctionner ces moulins. Cela justifie les aménagements hydrauliques et l’artificialisation de certaines portions de la rivière. Nous remarquons l’existence de barrages, de bassins de stockage, de fins bras de rivière et de petites cascades.

Ci dessous, des exemples d’aménagements hydrauliques le long du Bandiat. Nous pouvons observer des outils de régulation du débit de l’eau ou des créations de bras de rivière supplémentaires pour diriger l’eau.

LEGENDE Hydrographie Bâti Routes Courbes de niveaux

Carte de la localisation du vieux Canal du Bandiat

Moulin de Trotte-Renard

L’entrée marquée du moulin de la Chaume

Aménagement hydraulique, Feuillade

Le moulin de la Rainette fabricant de bière

Modélisation du sol pour diriger l’eau, Souffrignac

Ces aménagements meuniers ponctuent le paysage et créent des repères sur lesquels les habitants et les visiteurs peuvent s’appuyer.

Moulin de Millaguet

Moulin du Got

Moulin de la Biée

Moulin de Picard

Moulin de Rochepine

Moulin de la Chaume

Moulin de Pont Sec

Moulin de Ploux

Dessin du vieux canal du Bandiat dans la vallée

Le moulin de Trotte-Renard, habité aujourd’hui

Le moulin de la Biée, un habitat aujourd’hui

Carte de la localisation des moulins le long du Bandiat

Moulin de Guillot

Moulin de Chapiteau

Moulin de la Mothe

LEGENDE

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Moulin de la Biée

Déviation du cours d’eau de base, création de cascade, Saint-Germain-de-Montbron

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A chaque moulin un village est associé. Ces villages, de tailles variables se composent d’une place principale entourée d’une église, une mairie, une brasserie ainsi que d’habitations qui se dressent autour de cette place principale et le long du cours d’eau dans la lignée du moulin. Tous les villages que l’on retrouve le long du Bandiat sont composés de cette manière. Ils sont implantés dans la vallée proche de la rivière et ne dépassent pas la mi-hauteur des coteaux.

De plus, chaque village se distingue d’un autre par un élément architectural avec un passé patrimonial important. On retrouve des ruines de donjon, notamment à Marthon, des châteaux seigneuriaux à Feuillade, Marthon, Pranzac ainsi qu’à Saint-Projet-Constant et les églises, évidemment portées par un passé historique unique, se dénotent et forment des points d’ancrage.

Certains monuments sont même classés «monuments historiques».

Le château Neuf, Marthon

Nous repérons, dans certains villages, des monuments remarquables d’époques qui marquent le paysage et donne une singularité aux villages qui les abritent. Ce patrimoine historique est différent des châteaux et églises que nous retrouvons dans chaque village ou presque et nous raconte une autre histoire, nous dévoile un autre passé, une autre vision de la ville que nous développerons plus tard. La lanterne des morts de Pranzac, les ruines du donjon de Marthon ou encore la forge de la Mothe à Feuillade font partie de ces monuments spécifiques découverts le long du Bandiat.

Eglise Saint-Caprais, Agris

La lanterne des morts, Pranzac https://monumentum.fr

Carte schématique de l’organisation d’un village aux abords du Bandiat

Eglise de Saint-Cybard, Pranzac https://monumentum.fr

Ruines du donjon, Marthon

Forge de la Mothe dite Haut-Fourneaux, Feuillade Par Père Igor — Travail personnel, CC BY-SA 3.0

Nous pouvons donc réellement dire que l’installation des habitants dans la vallée s’est faite en fonction de la disponibilité de la ressource en eau. La construction des paysages de village est donc lisible et compréhensible grâce à ce paramètre.

La vallée, en fonction de la largeur du Bandiat et de ses aménagements suit finalement la forme et la courbe du cours d’eau. Elle est plus étroite en amont, puis s’élargit aisément ensuite pour redevenir très étroite en aval jusqu’à la confluence avec la Tardoire.

Château de Belleville, Feuillade

http://soleilminuit.canalblog.com/archives/2017/07/28/35679020.html

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1.3 Une vallée de pâturages et de céréales

Des parcelles de culture coexistent avec les prairies humides décrites précédemment. Ces parcelles sont du même ordre de grandeur que les prairies ou parfois plus grandes et contrairement aux prairies, ne sont pas délimitées par des arbres ou des haies mais plutôt par les routes ou sentiers. Les céréales cultivées sont le maïs ou le blé, et on retrouve quelques parcelles d’oléagineux tel que des tournesols. Même si les cultures sont majoritairement céréalières, nous observons une légère diversité de taille et de types de cultures. Certaines parcelles sont également laissées en jachère ou servent de culture fourragère pour le bétail.

Les exploitants de ces parcelles n’ont pas de fermes ou de petits bâtis dans la vallée mais ont leurs structures sur les plateaux. Seule certaines petites fermes maraîchères, en minorité, sont associées à une grange ou une maison dans la vallée.

Le fond de vallée est plat et a l’avantage d’être assez large, surtout aux endroits où le cours d’eau a été aménagé. Il est donc facilement exploitable.

De plus, il est en bord de rivière donc la ressource en eau est accessible. Cette vallée est largement exploitée par l’agriculture sous différentes formes. Une cohabitation entre les prairies pâturées et des sols cultivés pour les céréales et oléagineux est observable.

Les prairies se situent généralement aux abords de la rivière elles sont donc humides et très vertes et sont destinées à l’élevage, pour le pâturage des bovins. En période de crues, elles sont également utilisées en tant que zones tampon afin de protéger les villages des inondations. Ces prairies sont délimitées par des haies bocagères de taille moyenne ou par de grands arbres.

La végétation dans ces zones est très variée et la biodiversité y est riche. Ce sont des lieux précieux qui se font de plus en plus rares. Comme nous l’avons vu précédemment, la ripisylve a tendance à s’étaler et à se densifier. Cela est l’une des causes de la réduction du développement des prairies.

Carte de la localisation des prairies dans la vallée du Bandiat

Photographie d’une prairie de Chazelles

Photographie d’un champ de maïs, Agris

Photographie d’une prairie de Feuillade

Photographie d’une prairie au premier plan et de champs en arrière plan, Souffrignac

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Carte de la localisation des parcelles cultivées dans la vallée du Bandiat

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Cela nous permet d’obtenir une vallée de paysages ouverts dessinés par les haies bocagères alternant entre les champs de céréales et de prairies pâturées. Le patrimoine bâti dont les moulins font partie donnent un rythme et une continuité à cette longue et plate vallée de cultures et de prairies.

Bloc diagramme de synthèse des paysages de la vallée du Bandiat

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II. DES PLATEAUX ASYMÉTRIQUES : UN CONTRASTE DANS LA COMPOSITION DES PLATEAUX

Néanmoins, toutes ces cultures sont accompagnées de grandes infrastructures agricoles (fermes, granges, hangars, silots). Elles balisent le paysage et créent de grands barrages visuels. Même si elles sont bien présentes, elles sont peu nombreuses car le nombre d’exploitants est faible. En effet, le parcellaire agricole a tendance à s’étendre d’année en année et les propriétaires sont de moins en moins nombreux. Les petites parcelles des petits exploitants sont rachetées par les agriculteurs plus grands ce qui efface progressivement le petit parcellaire.

II.1 Les plateaux agricoles Les plateaux sont situés entre 100 et 150 mètres d’altitude ce qui fait 50 à 100 mètres au dessus de la vallée. Leur relief est ondulé et ils nous offrent des paysages cultivés alternant entre ouvertures et fermetures. On remarque une opposition entre les plateaux agricoles de parcelles céréalières et oléagineuses d’un côté et les plateaux forestiers de l’autre côté de la vallée.

Premièrement, les plateaux agricoles nous permettent d’observer des paysages très ouverts. Même s’il reste quelques traces d’un maillage bocager, les terres sont en grande partie dédiées à l’élevage et à la polyculture. Les parcelles agricoles sont diverses bien que les céréales soient dominantes.

On retrouve notamment du maïs, du blé mais aussi des oléagineux comme du tournesol ou du colza. La diversité est beaucoup moins importante sur les plateaux que ce que nous avons observé dans le fond de la vallée. De plus, les parcelles ne sont pas délimitées par de grandes haies bocagères même si on trouve de temps à autre quelques haies basses brise-vent.

Les points de vue sur le paysage sur ces plateaux sont très étendus, de par les parcelles de cultures particulièrement grandes et de la faible hauteur des haies. La vue peut donc se développer largement, ces grands paysages de plateaux ouvrent le regard et nous offrent des panoramas sur la vallée du Bandiat mais aussi sur les plateaux situés en face. Une connexion est alors établie entre ces paysages.

Point de vue ouvert sur la vallée du Bandiat et sur le plateau forestier situé en face, Chez Raby

Carte cadastrale, les parcelles sont de grande taille et les petites sont moins nombreuses

Carte de l’unité paysagère des plateaux

Connexion visuelle entre les plateaux, le regard est ouvert sur le plateau d’en face, La Grauge

Carte de la localisation des parcelles agricoles sur les plateaux

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Un jeu entre les plateaux agricoles et forestiers se crée car on retrouve quand même des parcelles de cultures céréalières sur les plateaux forestiers et des espaces boisés sur les plateaux agricoles.

Relief ondulé mis en valeur, culture de blé , délimité par un reste de maillage bocager

Vision sur les plateaux situés en face, variation entre les espaces ouverts Paysage ouvert, de grandes cultures, relief ondulé, une haie basse au et fermés premier plan

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Bloc diagramme représentant la composition synthétique des paysages de plateaux agricoles dans leur contexte paysager

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II.2 Des plateaux forestiers Les plateaux forestiers constituent la deuxième partie de l’unité paysagère des plateaux. Ils sont composés de grandes masses boisées denses.

Des chênes, conifères et châtaigners le façonnent. La diversité d’espèces n’est pas ce qui caractérise le plus les plateaux forestiers mais plutôt la diversité d’entretiens. Là où l’on va trouver le plus de chênes, les forêts sont en taillis, des coupes rases sont observées dans ces zones. Nous avons donc une alternance entre des paysages avec un couvert végétal, et des espaces rectangulaires sans «toit végétal» ainsi que des rondins de bois empilés. La strate arbustive est absente dans ces forêts, seulement quelques fougères se développent mais ne persistent pas.

Ensuite, nous voyons que sur certaines parcelles, au milieu des chênaies présentées précédemment, des conifères sont organisés en futaie régulière.

Les arbres sont, dans ces espaces de sylviculture, du même âge et environ de la même taille. Les fougères sont très présentes dans ces futaies et forment une strate basse fournie.

Des sentiers aménagés traversent toutes ces forêts. Les cheminements sont très dirigés selon de larges chemins (de la taille d’une voiture) car les forêts étant exploitées, elles doivent pouvoir être organisées de façon à pouvoir accueillir des engins mécaniques.

Strate arbustive développée sous les pins parasols (Pinus pinea)

Chemin tracé dans la forêt d’Horte

Carte de la localisation des espaces boisés sur les plateaux

Coupe rase dans la forêt d’Horte

Chênaies en taillis, Bois du Poteau

Pile de rondins de bois, forêt d’Horte

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Les parties dégagées entre toutes ces forêts s’apparentent à des clairières. Elles sont, le plus souvent, exploitées à des fins agricoles. Une variation d’ouverture et de fermeture est alors constatée.

Une opposition très forte est observée entre les plateaux agricoles décrits précédemment et les plateaux forestiers que nous venons de voir autant par la composition du paysage, des couleurs, des activités exercées mais aussi des tendances et dynamiques paysagères.

Paysage calcaire de la forêt de la Braconne, aux abords d’une fosse

Alternance entre paysages ouverts et fermés sur le plateau de Saint-Sauveur

Paysage boisé de la forêt de la Braconne à l’intérieur des sentiers

Ces plateaux forestiers créent un grand contraste avec la vallée de paysages ouverts, ce qui renforce l’importance de la masse boisée que forment les forêts, plus particulièrement celle de la Braconne. Cette forêt domaniale s’étend sur plus de 4 000 hectares. Une bande de 5 kilomètres de long s’étire au milieu de la forêt pour accueillir le camp militaire de la Braconne. C’est une vaste chênaie gérée par l’Office National des Forêts (ONF). Elle représente un intérêt paysager très important car elle comporte des fosses naturelles sèches.

Ce sont de grandes vallées calcaires sèches avec une végétation et un relief particulier. Alors, comme à tout paysage remarquable, la forêt de la Braconne abrite une mosaïque d’habitats naturels riches en biodiversité qui permettent au site d’être classé au titre du réseau européen Natura 2000.

Dans cette région où l’agriculture est omniprésente, cet important massif boisé est un lieu de détente apprécié. La diversité des activités pratiquées impliquent la création d’aménagements d’accueil qui structurent le paysage.

Beaucoup de randonnées balisées permettent de sillonner la forêt et découvrir ses nombreuses richesses. Comme c’est une forêt d’exploitation, les chemins doivent être larges et adaptés pour recevoir des engins d’entretiens. La chasse est aussi une activité bien connue dans cette forêt, il y a donc un zonage de la forêt qui a été mis en place. C’est donc une forêt très observée et entretenue par les collectivités locales et l’ONF.

Bloc diagramme représentant la composition synthétique des paysages de plateaux forestiers dans leur contexte paysager

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III. LES COTEAUX CALCAIRES, UN PAYSAGE SPÉCIFIQUE Les coteaux calcaires constituent la dernière unité de paysage de la vallée du Bandiat. C’est la plus petite entité du territoire mais pas la moins importante. Les plateaux étant à hauteur d’environ 100 à 150 mètres au dessus de la vallée, les coteaux sont donc en pente douce et sont composés de deux milieux opposés tant dans leur composition que dans leurs ambiances.

III.1 Un paysage calcaire typique Le Bandiat se situe dans une zone géographique et géologique qui offre un sol très calcaire donc sec et acide. Un biotope et une biocénose particuliers se développent alors. Ils forment des milieux spécifiques possédant leur propre fonctionnement écologique et participent à l’équilibre global des milieux de l’est Charentais. Ils représentent un enjeu environnemental important. En effet, en raison de la particularité du sol, une végétation adaptée s’installe. La strate herbacée est la plus développée dans ce type de milieu et forme une pelouse.

Elle est qualifiée de «pelouse calcicole» et contient des espèces de type genévriers (Juniperus communis), sablines des chaumes (Arenaria controversa), globulaires (Globularia alypium) ou encore des Orchis homme-pendu (Aceras antropophorum).

Une strate arborée est aussi présente et est composée en majorité de chênes pubescents (Quercus pubescens) ainsi que de charmes (Carpinus betulus).

Carte de l’unité paysagère des coteaux

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Finalement, ces éléments paysagers additionnés nous permettent d’identifier des paysages de coteaux calcaires remarquables, de par le relief inédit en pente douce, espace de transition entre les plateaux et la vallée du Bandiat, mais aussi de par la végétation qui s’y développe, absolument différente ce qui est visible dans les autres unités paysagères décrites précédemment. Effectivement, ces espèces, typiques des milieux calcaires colorent d’une couleur ocre les coteaux. Parfois, la pierre apparaît, ajoutant alors une nuance grisâtre aux paysages.

Palette de couleur des coteaux calcaires dans les tons ocres

III.1 Des coteaux cultivés Deux types de compositions participent aux paysages des coteaux de vallée du Bandiat. Nous avons vu les pelouses calcicoles aux couleurs et ambiances sèches et ocres. Nous allons maintenant voir que certains coteaux sont tout autre.

Si nous regardons l’agencement des éléments structurant des paysages des plateaux forestiers, nous reconnaissons qu’il est le même sur certains coteaux.

Effectivement, des massifs boisés de chênes, et des futaies de conifères sont présents. Les couleurs, foncées et verdâtres, et les massifs boisés assurent une transition fluide entre les plateaux forestiers et les boisements alluviaux de la vallée, ce qui diffère des pelouses calcaires qui séparent clairement les coteaux des autres unités paysagères.

Sur les coteaux, on retrouve aussi des parcelles cultivées destinées aux céréales fourragères ou des oélagineux. En réalité, la composition des plateaux agricoles s’étend aux coteaux.

Culture de blé sur un coteau en pente douce

Palette de couleur des autres unités de paysage, les plateaux et les coteaux

Au Petit Maine, des champs céréaliers ainsi que des boisements sont présents sur ses coteaux au doux relief

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En fait, les coteaux calcaires ont la particularité de rassembler des échantillons de la diversité des paysages de l’est Charentais, en passant par des paysages de cultures étendues ou de chênaies, comme des paysages calcaires identitaires au territoire.

Pelouse calcaire

Massif boisé

Prairie

II.1 Des paysages attractifs Qui dit milieu spécifique dit intérêt spécifique. De fait, ces milieux, typiques des sols calcaires, ont des valeurs écologiques et paysagères à prendre en considération. Elles jouent un rôle important dans le développement environnemental de la région au contraire des paysages de plateaux qui eux, ont une valeur économique.

Ces espaces sont peu mis en valeur et pourtant, en plus d’offrir une biodiversité riche et un paysage caractéristique, ils permettent d’avoir des points de vue remarquables sur la vallée ainsi que les plateaux. Ce sont donc des espaces de transition exploités par le domaine touristique.

Nous le voyons grâce aux sentiers de randonnées qui sont très aménagés et nombreux dans ces territoires. En effet, le tourisme vert se développe avec des promenades ludiques et sensibilisatrices, le principe étant de faire comprendre le territoire autant aux habitants autochtones qu’aux visiteurs curieux.

Champ de céréales

Le deuxième aspect de l’attraction de ces paysages est les connexions visuelles.

Les coteaux, en particulier ceux de pelouses calcicoles, ont une végétation basse, ils permettent alors aux promeneurs de profiter de belvédères sur la vallée et les plateaux opposés.

De plus, les coteaux investis de plus en plus par l’agriculture représentent un réel intérêt économique.

Carte des randonnées le long des coteaux du Bandiat

Ces coteaux constituent alors des paysages très diversifiés qui sont une partie de l’identité du territoire de l’est Charentais et qui justifient l’unicité de la vallée du Bandiat. Ils sont riches en termes de biodiversité, de paysages et de ressources. Finalement, ils peuvent donc être qualifiés de paysages attractifs.

Une pelouse calcaire en pente douce se différencie du reste des coteaux couverts de forêts et de champs, vue de Chez Ravaille

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Panorama d’un belvédère d’un coteau vers un plateau

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IV. UNE TRILOGIE D’UNITÉS PAYSAGÈRES QUI ÉVOLUE TOUT AU LONG DE LA RIVIÈRE Les paysages de la vallée du Bandiat sont divisés en trois entités paysagères distinctes. Nous les avons décrites et représentées précédemment. Nous allons maintenant voir, selon trois transects, que l’organisation de ces unités paysagères change le long du cours d’eau.

3

2

1

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Carte de la localisation des transects

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IV.1 Une opposition entre plateaux forestiers et plateaux agricoles flagrante

IV.2 Un secteur urbanisé au cours d’eau aménagé

Tout d’abord, deux types de compositions étaient majoritaires sur les plateaux. En effet, des plateaux à dominance agricole se différencient des plateaux à dominance forestière. Ceux-ci ne se superposent pas et ne sont pas limitrophes. En réalité, une opposition est remarquée dans les paysages.

En amont du Bandiat Charentais, c’est sur la rive droite que nous observons les plateaux forestiers et sur la rive gauche que les parcelles de cultures céréalières sont présentes. D’ailleurs, ces parcelles agricoles s’étendent et descendent sur les coteaux pour arriver dans la vallée, large, où elles rencontrent les prairies.

Cette organisation est observable de la ville de Souffrignac jusqu’à SaintGermain de Montbron.

La deuxième séquence, qui commence à Saint-Germain de Montbron, est caractérisée par l’aménagement. Le canal du Vieux Bandiat est notamment sur cette portion de la rivière, les aménagements meuniers sont donc très fréquents. On se trouve dans un secteur très urbanisé où Chazelles, le plus grand village du territoire d’étude, est présent. Les autres villages, plus petits, sont visibles plus haut sur les coteaux et parfois même sur les plateaux. C’est cet endroit qui nous permet de deviner la proximité de la ville d’Angoulême et ses influences. Cette séquence se termine aux alentours du village de Marsac.

2

1

Localisation du premier transect

Plateau agricole

Route

Pelouse calcicole Le Bandiat Le Bandiat Ripisylve Ripisylve

Prairie

Route

Localisation du deuxième transect

Plateau forestier Plateau agricole

Premier transect : opposition visible entre les plateaux agricole rive gauche et les plateaux forestiers rive droite, vallée large à fond plat

Village Route

Le Bandiat Ripisylve

Prairie

Village Vieux canal du Bandiat Ripisylve

Village

Route

Plateau forestier

Deuxième transect : village et moulin de Pranzac dans le fond de vallée large et plat, montant jusqu’au plateau, apparition du canal du Bandiat

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39

IV.3 Une vallée de gouffres, nouvelle opposition entre les plateaux La troisième et dernière partie du Bandiat, en partant de Marsac jusqu’à la confluence avec Agris, est caractérisée par une nouvelle opposition de plateaux ainsi qu’une vallée très particulière.

En fait, le «face à face» des plateaux est à l’inverse du premier transect. Les plateaux agricoles se situent sur la rive droite alors que le plateau forestier, dominé par les 4 000 hectares de la forêt de la Braconne, est sur la rive gauche. Le deuxième élément caractéristique de cette séquence est que la vallée est beaucoup plus étroite. C’est également l’endroit où l’eau n’est pas visible et en surface en permanence. Le lit est donc plus étroit. Cette partie du cours d’eau n’est pas très exploité, cependant, l’élevage et les champs cultivés sont présents. Quand nous observons la topographie, nous notons la formation de gouffres, ce qui nous laisse supposer que l’eau, même si elle n’est pas visible tout le temps, est souterraine donc utilisable.

3

Localisation du troisième transect

Forêt de la Braconne

Le Bandiat Prairie

Coteau forestier

Champs

Village

Champs

Troisième transect : Opposition inverse des plateaux, forestier rive gauche et agricole rive droite, vallée beaucoup plus étroite et sans eau

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41

DEUXIÈME PARTIE :

Des ressources plurielles et une économie résiliente qui modèlent les paysages du Bandiat

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43

XX°siècle 1990 Explosion de la culture de maïs, modification de la gestion de l’eau

I. UNE FÉODALITÉ FRUCTUEUSE

XX°siècle 1980

I.1 Un contexte géologique qui influence l’implantation du bâti

Loi sur la protection de l’environnement, arrivée d’infrastructures agricoles, essor de la culture oléagineuse

XX°siècle 1950

Remembrement qui transforme radicalement les paysages, crise de l’élevage, fin de l’industrie métallurgique et meunière

Défrichements, créations de clairières sur les plateaux, création des domaines «Chez ...», développement de l’artisanat

Sur notre territoire, c’est le Karst de la Rochefoucauld (en jaune sur la carte), qui conditionne les paysages. Cet ensemble géomorphique couvre un territoire de 825km² sur les bassins du Bandiat, de la Tardoire et de la Bonnieure.

A partir de Pranzac jusqu’à Agris l’eau a tendance à disparaître plus fréquemment, particulièrement pendant les périodes de sécheresse. En fait, c’est parce que les gouffres sont de plus en plus présents. L’eau s’engouffre dans ces galeries et c’est pour cette raison qu’en aval de la rivière, le Bandiat n’est pas toujours visible et qu’il est seulement supposé avec son fossé sec et sa petite ripisyvle sur ses rives.

XIV°siècle Après la guerre de Cent Ans, les seigneurs prennent possession des terres et de l’activité industrielle du fond de vallée

XII°siècle Développement du christiannisme, installation des communautés religieuses, construction du patrimoine meunier et écclésiastique

FRISE CHRONOLOGIQUE DES GRANDES ÉVOLUTIONS DU PAYSAGE DE LA VALLÉE DU BANDIAT

Bloc diagramme du fonctionnement de réseau karstique de la Rochefoucauld

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Karst de la

Mansle Rochefoucauld Saintes

te

XVI°siècle

Ruffec

Bassin versant

en ar

Croissance de la production laitière, révolution industrielle, utilisation intense de la ressource en eau, installations de forges

Rochefort

Ch

XIX°siècle

Haute-Vienne

La

Des curiosités naturelles ont attiré notre oeil en étudiant la composition des paysages dans les parties précédentes. En fait, ces gouffres et trous faisant disparaître l’eau temporairement sont dûs au plateau géologique sur lequel on se trouve.

Cet ensemble de relief de surface et souterrain façonné par l’eau est en fait un réseau karstique. La roche, calcaire, est dissoute par l’eau et forme ainsi ces galeries qui, reliées les unes aux autres, forment un réseau souterrain.

Le karst est une forme d’érosion des calcaires qui donne un aspect tourmenté aux paysages. Ce nom vient de la région de Kras, en Slovénie ou ce type de relief est particulièrement présent.

La Rochefoucauld

Cognac Angoulême Charente

Le

La Tardoire

Ban

Chalus

dia

t

Nontron

Dordogne

Carte de la localisation du karst de la Rochefoucauld

Cette spécificité territoriale nous permet de mieux comprendre la structure générale des paysages ainsi que leur composition végétale. Elle marque tout particulièrement l’aval du Bandiat dans sa vallée mais aussi sur ses plateaux ce qui justifie leurs attraits économiques et naturels.

Assurément, le paysage de la forêt de la Braconne est marqué par ces fosses calcaires. Elle en contient trois grandes qui constituent un fort intérêt faunistique, floristique, paysager et touristique. Il y a la Fosse Mobile, la Fosse Limousine et la Grande Fosse, la plus spectaculaire, faisant cinquante-cinq mètres de profondeur.

Le karst permet aussi d’expliquer l’implantation des villages et de leurs infrastructures, dûe à l’accès à l’eau que nous approfondirons ultérieurement.

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I.2 Des paysages façonnés par les communautés religieuses Dans l’histoire, nous savons bien que les populations se sont installées aux alentours des fleuves et rivières pour pouvoir accéder à l’eau, ressource essentielle à la vie. Les pionniers ont donc naturellement investi la vallée. Leur installation a d’ailleurs été largement influencée par le réseau karstique sur lequel nous nous trouvons. En effet, quand nous regardons la position des villages et des moulins, notamment en aval de la rivière, nous voyons bien que lorsque l’eau est moins présente, les villages sont plus petits et les moulins absents.

Au XII° siècle, ce sont les religieux qui s’installent les premiers dans la vallée du Bandiat. Le christiannisme est alors très répandu dans les cités et continue de se répandre jusque dans les campagnes. Des lieux destinés à rassembler des communautés religieuses vont alors se construire. Souvent, ce sont de grands bâtiments de pierre situés à une distance raisonnable de la rivière. Ce sont des fermes, des cloîtres ou des couvents. Evidemment, il est nécessaire pour les religieux d’avoir des lieux sacrés et c’est donc également durant ce siècle que les fameuses bibles de pierre romanes que nous voyons aujourd’hui ont été édifiées. De plus, la fièvre du culte des saints se propage entre les religieux, ce qui accélère et densifie la construction d’églises dédiées à de nombreux saints.

Pour subvenir aux besoins de ces populations arrivantes, en plus de l’accès à l’eau, certaines parcelles seront défrichées et cultivées aux alentours du bâti à des fins d’agriculture vivrière. Les prairies humides, situées le long du cours d’eau du Bandiat, sont destinées au pâturage d’ovins et de bovins. Ces communautés écclésiastiques de petite taille se développent et fonctionnent de façon autonome.

Un peu plus tard, se rendant compte que l’eau peut également être une source d’énergie, des moulins vont être érigés avec pour vocation de transformer les aliments. De l’huile et de la farine seront produites grâce à des moulins à eau. C’est la naissance du petit patrimoine que nous pouvons encore observer aujourd’hui.

Finalement, l’organisation des paysages du fond de vallée a d’abord été composé selon les besoins des religieux. Ces usages, qui ne sont finalement pas si loin des actuels, expliquent la composition des paysages d’aujourd’hui.

Agris

Marsac

Pranzac Le Gadaud St-Paul

Chazelles

St-Germain-de-Montbron

Marthon Feuillade Souffrignac

La Grande Fosse dans la forêt de la Braconne, falaise calcaire à la pierre apparente, végétation typique du sol calcaire acide et sec majorité de Quecus pubescens.

Le gouffre de la Cuve au lieu-dit Les Vieilles Vaures, sol érodé formant Le tracé du Bandiat à sec entre les Vieilles Vaures et la confluence du une cascade, l’eau s’engouffre dans le souterrain.

Bandiat et de la Tardoire, trous apparents, ripisyvle visible, cours d’eau imaginable.

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Eglise Saint-Caprais, Agris, par Yves Ducourtioux Carte de la localisation des édifices religieux le long du Bandiat

Photographie ancienne du Moulin de Chazelles, aujourd’hui moulin de la Rainette

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I.3 Arrivée des seigneurs dans les campagnes, une exploitation des plateaux progressive Peu après l’appropriation du territoire par les ordres religieux, ce sont les seigneurs qui s’installent autour du Bandiat. En effet, ils font bâtir leurs châteaux durant les XIII° et XIV° siècles sur des petits promontoires, non loin des édifices écclésiastiques et des sources alimentaires et économiques.

Evidemment, des bourgs se construisent petit à petit pour former les villages que nous connaissons de nos jours. D’ailleurs, leurs noms sont d’intéressantes indications pour savoir si le hameau existe depuis la période féodale. Les noms commençant par «Le Grand» comme «Le Grand Maine» ou «Le Grand Breuil» sont des noms typiques donnés au Moyen-Age. D’autres traces de cette période sont les restes des monuments édifiés par les seigneurs, aujourd’hui classés monuments historiques comme le donjon de Marthon ou la lanterne des morts de Pranzac par exemple.

Tous ces éléments nous démontrent bien que la seigneurie prend largement possession des terres et dirige alors le fonctionnement de la vallée et de ses productions.

Petit à petit, les bourgs grossissent et les cultures s’étendent car un certain nombre de paysans suivent le mouvement des seigneurs vers ces contrées. C’est donc le peuple, au cours du XV° siècle qui investit progressivement les plateaux.

D’ailleurs, à cette époque, ils sont majoritairement forestiers.

Concrètement, les massifs boisés sont défrichés pour créer des clairières dans le but de les cultiver. Ces clairières sont généralement associées à une demeure appartenant à une famille. Elles portent le nom de «Chez puis nom du propriétaire» afin de montrer l’appartenance des terres. On retrouve très souvent cette configuration sur les plateaux du Bandiat Charentais et sont très facilement visibles. Ils se sont toujours agrandis au fil des années. Celles qui étaient de petites demeures au départ se sont agrandies et sont devenues de grands domaines aujourd’hui composés d’un bâtiment architectural particulière et de grandes terres cultivées autour.

Photographie ancienne du Château de Marthon, construit au XIII° siècle

Nous pouvons dire que déjà à la période féodale la totalité du territoire de la vallée jusqu’aux plateaux était exploitée. L’artisanat et l’agriculture dominent alors les paysages.

Carte de cassini, XVIII° siècle montrant la présence ancienne des domaines «Chez puis nom de famille du propriétaire» et le Grand Maine au Sud

Photographie ancienne du château de la petite Mothe, Feuillade

Château des Ombrais Château du Puy Vidal

Château des comtes des Cars

Château des comtes des Cars

Château de la Couronne Château de Marthon Château de la petite Mothe

Carte localisant les châteaux seigneuriaux dans la vallée du Bandiat

Carte actuelle générale situant le plateau forestier éclaircit au Moyen-Age

Ruines du donjon de Marthon, autrement dit «Tour de Breuil», construite au XIII° siècle

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Photographie aérienne montrant les domaines d’aujourd’hui, clairières défrichées autrefois

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II. L’INDUSTRIALISATION : BOULEVERSEMENT DES PAYSAGES

La meunerie se diversifie alors de façon plus aisée allant de l’huile à la farine en passant par la papeterie et, au XVII° siècle, à la métallurgie, que nous développerons ci-après.

Durant ces siècles, les moulins du Bandiat ont été poussées sur le devant du marché de la papeterie car l’eau était reconnue pour sa qualité, évidemment, le papier n’en est que meilleur. L’agriculture reste vivrière et les paysages se modifient en fonction de cette économie qui se centre principalement sur les moulins de la vallée.

La campagne agraire et artisanale va peu à peu se transformer en une campagne industrielle en raison de la qualité des ressources que les paysages fournissent. Ces riches ressources font fonctionner l’économie du territoire.

II.1 L’industrie meunière s’accroît et crée une identité au territoire Le début du XVI° siècle est synonyme d’accroissement de l’industrie meunière. En effet, les connaissances concernant l’énergie hydraulique se développent, donc les techniques de construction des moulins aussi. Par exemple, les roues deviennent à godets ou à aubes ce qui permet une meilleure efficacité à l’utilisation de l’eau.

Salle pour faire sécher le papier dans un moulin spécialisé dans cette industrie Aménagement hydraulique du moulin de la Biée, Souffrignac, marque d’un moulin actif dans le passé

A gauche, propriétaire du moulin de la Chaume depuis des années qui le maintient en activité, Saint-Germain-de-Montbron Roue à aubes du moulin de la Chaume, Saint-Germain-de-Montbron

C’est également à cette période que le cours d’eau a subi le plus de changements dûs aux aménagements hydrauliques en augmentation (constructions de barrages, cascades, etc). Le canal du Vieux Bandiat partant de SaintGermain-de-Montbron jusqu’à Pranzac fait son apparition. Ce canal favorise l’installation des populations autour du Bandiat et renforce l’importance de l’activité des moulins.

Cependant, pour construire, entretenir et faire fonctionner les moulins dans le temps, du bois est nécessaire. Les populations vont alors chercher cette matière première sur les hauteurs, riches en chênes et châtaigniers à cette époque.

C’est de cette façon que les plateaux participent à l’activité du territoire. Nous restons donc sur un équilibre entre les trois unités paysagères qui ont toutes un rôle dans la vie de la contrée. Les paysages de chaque unité sont d’ailleurs plus ou moins impactés par l’importance dans l’économie.

Une habitation le long du canal du Vieux du Bandiat Un moulin chazellois le long du canal du Vieux Bandiat

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Zoom dans la salle du moulin spécialisé dans l’industrie du papier

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II.2 La métallurgie, une activité industrielle qui fait vivre les paysages

Jusqu’à la révolution française, c’est la métallurgie qui anime les paysages de la vallée du Bandiat.

Comme évoqué précédemment au XVII° siècle, la métallurgie est une économie grandissante pour la simple raison que les trois principaux éléments indispensables à cette industrie sont réunis au même endroit : matières premières, force motrice et main d’œuvre bon marché.

Les matières premières se composent du minerai de fer, de la castine et du bois. En effet, que ce soit en surface ou en amas en profondeur, le minerai de fer est abondant sur nos territoires. Les mines furent particulièrement nombreuses au sud de Montbron et sur les communes de Marthon. Ensuite, la castine, une pierre calcaire que l’on mélangeait au charbon de bois et au minerai de fer, est également présente en grande quantité au vu du terrain calcaire sur lequel nous nous trouvons. Elle était utilisée comme fondant et avait pour qualité de retenir le souffre qui nuisait à la qualité de la fonte. Pour finir, le bois, servant de combustible, est évidemment très présent dans la région, sur les plateaux notamment. Les espèces les plus utilisées sont le chêne et le châtaignier.

Afin de travailler toute cette matière première, des établissements de sidérurgie sont édifiés. Deux types de forges se trouvent le long du Bandiat, des hautsfourneaux ainsi que des affineries. Pour les faire fonctionner, une force motrice est demandée. L’eau est alors un facteur indispensable à l’efficacité de ces forges. Sa présence fut donc déterminante dans l’implantation de ces bâtisses et dans la continuité,

des aménagements hydrauliques sont créés. En fait, les hauts fourneaux permettent de fabriquer la fonte, qui est un alliage à base de fer trouvé dans les mines alentour. Elle sera ensuite envoyée dans une affinerie et sera coulée dans la forme voulue (canon, boulet, marites, taquet de cheminée, etc). Même si on trouve plus de hauts-fourneaux que d’affineries dans la région, ce fonctionnement industriel est complet. En plus, les paysans trouvaient un équilibre dans cette économie et pouvaient continuer de cultiver leurs terres en même temps que travailler à la forge car ce travail était saisonnier puisqu’il dépendait de la ressource en eau.

La sidérurgie est une activité qui a su se développer selon les ressources disponibles et qui a façonné les paysages pour les adapter à ses besoins.

Effectivement, les forges se sont installées en fonction de la disponibilité en eau et se sont concentrées sur l’amont du Bandiat Charentais avec la forge de la Mothe à Feuillade par exemple. Elles ont donc ajouté un patrimoine bâti riche en histoire mais ont surtout modifié le cours d’eau en apportant des barrages, des modifications de la direction ou de la largeur du cours d’eau. Cela a évidemment impacté tout le reste du Bandiat et les paysages de cet espace, les rendant plus humides et les marquant de l’activité humaine.

De plus, l’activité sidérurgique a impacté les plateaux forestiers en accroissant les pratiques de sylviculture et de coupes dans le but d’utiliser le bois. Certaines forêts prennent alors un statut de «forêt d’exploitation».

Pour finir, les parcelles cultivées sont encore en activité mais ne sont pas en augmentation, l’agriculture reste vivrière.

1- Limites du département de la Dordogne 2- Limites du massif ancien 3Chef Lieu de commune 4- Haut-fourneau 5- Lieux d’extractions du minerai de fer 6- Forges et affineries 7- Affleurement des calcaires jurassiques

La face des paysages a donc évolué à cette époque grâce à l’industrie du fer, et a eu un impact autant dans la vallée que sur les plateaux.

Photographie ancienne de la porte d’entrée de la forge de la Mothe

Force Motrice : l’eau MARTHON

Matière première : minerais de fer

Matière première : le bois

FORGE DE LA MOTHE

CHARENTE

DORDOGNE

Photographie de la porte d’entrée de la forge de la Mothe aujourd’hui

Localisation des ressources nécessaires au fonctionnement de l’industrie sidérurgique, carte de l’état major

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Photographie ancienne du début de l’exploitation des forêts des plateaux

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III. VERS UNE UNIFORMISATION DES PAYSAGES Au milieu du XIX° siècle, l’activité sidérurgique est en déclin et une nouvelle approche du territoire est évoquée. Une réorganisation des parcelles et de l’économie est faite dans la continuité de la reconstruction d’après guerre. C’est le remembrement. Nous allons voir dans cette partie, comment cet évènement a transformé les paysages.

III.1 Les années 1950, un remembrement destructeur Même si, à Feuillade et dans les communes alentours, l’élevage laitier persiste, le remembrement des années cinquante a pris le pas sur le paysage.

La vallée bocagère à fond plat et les plateaux forestiers au relief ondulé vont rapidement se transformer sous l’impulsion du remembrement.

Agris

Agris

La

Les Vieilles Vaures

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Les Vieilles Vaures

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Rivières

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Forêt de la Braconne

Le B

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Ta r

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Forêt de la Braconne

Carte postale, vaches laitières, Charolaises, pâturant dans une prairie de la vallée du Bandiat

En raison de la crise économique et sociale causée par la guerre, la reconstruction est la priorité de toute la nation. C’est donc le bénéfice qui prime. Pour ce faire, les petites parcelles de culture sont remplacées par de grands champs céréaliers. La diversité de production chute. Précédemment bocagers, les paysages sont remplacés par de grandes étendues agricoles aux points de vue ouverts.

A la recherche de l’efficacité et au vu de l’augmentation des surfaces des parcelles, la motorisation s’accentue. En effet, les agriculteurs travaillent de plus en plus avec des engins agricoles afin de faciliter les déplacements mais aussi de pouvoir cultiver seuls et sans main d’oeuvre. Pour la circulation, des chemins rectilignes sont tracés entre les parcelles, ce qui cisaille le paysage de façon géométrique.

Rivières

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A l’aube du XIX° siècle, une crise sociale et économique se fait ressentir. En effet, à cause d’hivers vigoureux et de l’essor de l’activité meunière, l’agriculture (vignobles et céréales) a été délaissée. Celle-ci a obligé les populations à se renouveler. La vallée du Bandiat offre une diversité de paysages qui a permis aux habitants de pouvoir s’appuyer sur d’autres ressources. L’économie va donc se fonder sur l’utilisation des prairies humides. Ces prairies ont, dans les siècles derniers, déjà été exploitées pour le pâturage d’ovins et de bovins. C’est le pâturage de bovins qui est choisi et qui est intensifié pour répondre à la crise.

Il est destiné à la production laitière et permettra à Feuillade notamment, d’être, dans les années à venir, la première commune de production laitière du département.

Les paysages de la vallée du Bandiat au XIX° siècle, sont façonnés par cette intensification de l’élevage laitier. Il est composé de grandes prairies vertes et humides, bordées de haies basses ou d’arbres, ce qui forme une vallée bocagère assez régulière.

Evidemment, certaines parcelles de cultures céréalières subsistent mais elles se développent plus largement sur les plateaux. En effet, les domaines créés au XV° siècle s’agrandissent, de plus en plus de forêts sont défrichées pour cultiver. Cette évolution de défrichement est linéaire.

Le B

II.3 L’élevage intensif qui modifie le fond de vallée

Comparaison du parcellaire en lanières de 1950 (à gauche) avec celui d’aujourd’hui (à droite), en bleu, la comparaison du même espace

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Ligne d’horizon

III.2 Une nouvelle exploitation de la vallée avec l’essor de la culture oléagineuse La surface des parcelles agricoles ne cesse de s’agrandir et un nouveau type de culture se multiplie dans les années 1980 : les oléagineux. Ce sont des plantes adaptées aux milieux plutôt humides et argileux, ce qui correspond parfaitement au sol de la vallée. Elles sont cultivées pour leurs graines dans le but de les transformer en huile. Durant cette période les oléagineux sont subventionnés afin de réduire l’importation d’huile de tourteaux. C’est une culture favorisée tant par la qualité du territoire que par l’économie qui s’installe donc petit à petit dans la vallée. On trouve majoritairement des champs de tournesol et de colza. Ces deux types de plantes sont de bonnes têtes d’assolement et permettent de raccourcir le circuit de production et de vente d’huile, ce qui rend son exploitation encore plus intéressante.

Dessin du paysage très rectiligne, vue du plateau de Chez Raby, au dessus de feuillade

Le sol étant fertile, l’économie se tourne rapidement et facilement vers la commercialisation des céréales. Les agriculteurs, ainsi que les parcelles, nombreux et diversifiés au XVIII° siècle, vont alors diminuer durant ce remembrement. L’activité meunière perd de la valeur et c’est l’abandon progressif de la sidérurgie en raison de l’apparition de la concurrence européenne. Par conséquent, il en est de même pour les populations. Le travail se fait plus rare et c’est le début du dépeuplement des villes de campagnes.

Les paysages de la vallée alors composés de moulins, villages, églises et prairies pâturées bocagères, vont accueillir de nouvelles parcelles de tournesol et de colza. Cet investissement de la vallée est beaucoup moins rude que lors du remembrement car la valeur écologique de celle-ci est reconnue. Une politique environnementale est mise en place afin d’éviter la radicalité des actions en ce qui concerne l’installation de nouvelles cultures dans cette vallée. Dans les faits, les haies sont conservées, les nappes phréatiques sont prises en compte dans la manière de cultiver, donc cette modification est moins destructrice. De plus, l’élevage laitier étant en chute, cela permet de ne pas créer de nouveaux espaces mais de les remplacer par des cultures oléagineuses qui certes transforment le paysage mais conservent tout de même les marques du passé.

Cette période a amplement marqué les paysages. De grands changements s’opèrent et modifient considérablement la composition des paysages. Ce phénomène modifie surtout les plateaux, mais aussi les coteaux et la vallée.

Ces trois unités paysagères sont impactées et voient agrandir la taille de leurs parcelles, cultiver des céréales et ouvrir de larges points de vue. Les villes, accueillent peu ou plus de nouveaux habitants. La démographie et la création de petit patrimoine ralentissent.

Culture de maïs sur les plateaux agricoles, motorisation de l’agriculture

Culture de tournesol le long du Bandiat

Chazelles

Chazelles

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Le B

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L’Age Martin

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L’Age Martin

Comparaison du parcellaire de la vallée, en 1950 (à gauche) plusieurs parcelles de prairies, aujourd’hui (à droite) des parcelles d’oléagineux

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57

Cependant, les paysages des plateaux continuent d’être transformés selon les mêmes directives que dans les années cinquante. A cette époque, la superficie moyenne d’un champ s’étend à 80 hectares. Les agriculteurs, grossissants, ont alors besoin de construire des infrastructures pour produire et/ou stocker leur matériel et leurs productions de plus en plus importantes également. Se dressent alors des rampes d’arrosage, des hangars de stockage, des silots à grains, ou encore des réserves d’eau aux dimensions massives et surprenantes. Ce paysage jusqu’alors bien ouvert et avec de larges horizons se trouve désormais balisé de grandes infrastructures agricoles.

III.3 L’explosion de la culture du maïs, vers des problématiques actuelles Dix ans plus tard, la culture oléagineuse a complètement remplacé l’élevage de vaches laitières. Il existe encore quelques élevages pâturant dans la vallée mais ce ne sont que de petits élevages bovins destinés à la production de viande.

La maïsiculture, déjà présente, s’intensifie alors.

Ces nouvelles céréales que nous évoquons depuis les années 1950 nous donnent l’impression que les cultures se diversifient mais en fait elles ne font que remplacer l’avoine, l’orge et les autres espèces de blé. La diversité est donc considérablement réduite.

Nous voyons que les paysages s’uniformisent avec le temps.

Le maïs, cependant, a un impact tout particulier sur les paysages des rives du Bandiat Charentais. Cette culture est très gourmande en eau et demande

donc une gestion précautionneuse de celleci. Or, rappelons nous que nous nous trouvons sur des territoires calcaires à tendance sèche. Cette eau n’est donc pas toujours facile d’accès. Des aménagements spéciaux sont exigés pour répondre aux besoins de cette plante et garantir la régularité des récoltes aux agriculteurs. Des subventions leur sont données afin de les aider à construire des retenues d’eau.

L’économie s’oriente alors vers ces cultures au détriment d’autres. Des réserves d’eau s’érigent de plus en plus dans les paysages et des retenues collinaires sont créées. Une politique de constructions de retenues de 30 000 à 80 000 mètres cubes est engagée dans le Sud-Charente, plus d’une centaine est recensée de nos jours. Des pompages et des forages sont également exercés en hiver dans les

vallées alluviales afin de remplir les retenues d’eau.

Ces aménagements hydrauliques différents de ceux vus dans les siècles passés ponctuent les paysages des plateaux et ont un réel impact sur le fonctionnement de la vallée, la présence de l’eau et les habitants des villages.

Comme nous l’avons vu précédemment le Bandiat conserve une incertitude autour de sa disponibilité en eau de surface. Cela complique sa gestion et est à la source de plusieurs conflits d’intérêts entre les derniers meuniers, les habitants ainsi que les agriculteurs. Cette problématique déjà apparente à la fin du XIX° siècle est encore d’actualité. De nos jours, la ressource en eau est de plus en plus irrégulière, ce qui accentue le phénomène de conflit autour de celle-ci.

Carte de la localisation des infrastructures Ocealia le long du Bandiat

Rampe

Infrastructure agricole à Chazelles

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d’arros age

Photographie aérienne rendant flagrant la transformation du paysage avec les grandes parcelles cultivées traversées par des infrastructures agricoles pour l’irriguation (ici, rampe d’arrosage)

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TROISIÈME PARTIE :

Quels paysages pour demain ?

L’équilibre d’une trilogie paysagère en recherche

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LES PAYSAGES DE DEMAIN

I. UN TERRITOIRE AUX ENJEUX CONNUS ET AUX PROBLÉMATIQUES RÉGLEMENTÉES 27/05/2022 23:35

Source des données : INPN

I.1 Les massifs forestiers, des espaces protégés Les paysages de la vallée du Bandiat ont toujours évolué selon les unités paysagères «vallée, coteaux, plateaux». Elles se sont chacune développées indépendamment les unes des autres sans pour autant être déconnectées. L’agriculture a été l’activité majeure qui les a reliées. Dans le futur, nous imaginons qu’elles continueront d’évoluer chacune de leur côté.

L’agriculture continuera d’exister puisqu’elle domine l’économie du territoire de nos jours. Celle qui se trouvait autrefois sur les plateaux s’étend petit à petit aux coteaux puis à la vallée : c’est la culture céréalière. Elle a tendance à s’accroître de plus en plus au détriment d’autres pratiques agricoles et nous verrons quels impacts cela peut avoir sur les paysages futurs.

La vallée, autrefois remplie de prairies humides se retrouve aujourd’hui avec une apparition croissante de parcelles cultivées destinées à l’alimentation humaine ou bovine. Elle abrite d’ailleurs la ressource vitale qu’est l’eau et sur laquelle tout au long de l’histoire la formation des paysages et des pratiques s’est appuyée. En fait, sa présence nous permet d’expliquer les paysages d’aujourd’hui et nous fait prendre conscience que les paysages de demain dépendront également de cette ressource.

Nous avons vu apparaître au cours de l’histoire différentes utilisations de l’eau et avec les moyens d’aujourd’hui, une utilisation plus diverse et éloignée de la source. Nous allons voir avec les problématiques écologiques actuelles comment cette eau sera gérée selon les décisions prises par les communes et

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comment elle va impacter la composition des paysages.

Les coteaux assurant une transition fluide entre les deux unités précédentes par le relief, nous permet de voir qu’ils n’ont jamais été une barrière et que leurs paysages ont toujours été des extensions à ceux des plateaux ou de la vallée. Cependant, depuis quelques années, des associations engagées pour la protection de l’environnement et des paysages se sont rendu compte que ces milieux calcaires étaient remarquables de par leur implantation, leur sol, leur végétation mais aussi de par leur composition. En fait, ils ont une identité qui avait été jusqu’alors ignorée. Nous allons donc voir comment ce changement pourrait faire évoluer la prise en compte de cette unité paysagère et comment elle sera étudiée dans le futur grâce à des lois, des sites et des habitats protégés notamment.

Les paysages de la vallée du Bandiat sont diversifiés et constituent des intérêts paysagers et de biodiversité riches. Il existe différents types de massifs boisés que ce soit dans la vallée, sur les coteaux ou sur les plateaux. La forêt de la Braconne est notamment une composition forestière remarquable de par sa grandeur et sa position. En effet, elle s’étend sur plusieurs milliers d’hectares, elle se situe sur les hauteurs des plateaux sur calcaires karstiques.

Cela crée une topographie unique de gouffre à la pierre apparente et ayant une végétation spécifique adaptée à ces milieux. On retrouve par exemple une hêtraie mésophile à Aspérule et Orge d’Europe, des peuplements d’Orme de montagne et Tilleul à grandes feuilles dans la Grande Fosse. Par ailleurs, les taillis de chêne pubescent abritent des pelouses calcicoles xéro-thermophiles de surface. D’un point de vue faunistique, ce terrain est tout aussi intéressant car végétation endémique est synonyme d’habitants spécifiques.

La forêt de la Braconne a été répertoriée dans l’inventaire des ZNIEFF (Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique) de type 2 en raison de la présence de 7 habitats d’intérêt communautaire, dont 4 prioritaires et 8 espèces animales d’intérêt communautaire. Elle a été qualifiée par la suite de Site Natura 2000.

Nous allons d’abord voir quelles sont les tendances politiques actuelles et les engagements pris par les territoires, puis nous verrons, selon deux scénarios, ce que nos paysages pourraient devenir demain.

Forêt de la Braconne ZNIEFF de Type 2

Bois du Poteau ZNIEFF de Type 1

Forêt d’Horte ZNIEFF de Type 2 Tiles © Esri — Esri, DeLorme, NAVTEQ, TomTom, Intermap, iPC, USGS, FAO, NPS, NRCAN, GeoBase, Kadaster NL, Ordnance Survey, Esri Japan, METI, Esri China (Hong Kong), i-cubed, USDA, AEX, GeoEye, Getmapping, Aerogrid, IGN, IGP, UPR-EGPn and the GIS User Community, data.gouv.fr

Localisation des ZNIEFF de type 1 et 2 sur le territoire d’étude : la forêt de la Braconne une ZNIEFF de type 2 https://inpn.mnhn.fr/viewer-carto/espaces/I098FR5400413

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La gestion de la forêt de la Braconne est aujourd’hui assurée par des propriétaires privés sous l’oeil aiguisé de l’Office Nationale des Forêts (ONF).

Pour protéger les forêts des plateaux du karstiques, des associations pour la valorisation du patrimoine forestier ont été mises en place dans les années 1980.

Cette association travaille en collaboration avec le CRPF (Centre Régional de la Propriété Forestière) et la DDT (Direction Départementale des Territoires).

Elle participe à la mise en œuvre des subventions des collectivités territoriales.

Cependant, aujourd’hui, la volonté des propriétaires à entretenir et reboiser leurs forêts est souvent ralentie par le morcellement des propriétés. Rien qu’en Nouvelle-Aquitaine, plus de 250 000 propriétés de forêts privées existent. Le regroupement est alors indispensable pour lever ce frein.

Végétation typique de la forêt de la Braconne, pierre calcaire apparente

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I.2 La gestion du cours d’eau et ses paysages humides, des problématiques au centre de l’actualité Les plus gros enjeux des paysages aujourd’hui se trouvent dans la vallée car c’est dans celle-ci que s’écoule le Bandiat. La ressource en eau est une problématique très importante car elle met en relation toutes les activités du territoire et conditionne les paysages. Effectivement, nous avons vu que dû au relief karstique, l’eau n’est en surface qu’une partie de l’année. Le reste du temps, elle est en souterrain. Les eaux de surface n’étant pas utilisables toute l’année, cela limite l’activité meunière restante aux saisons d’automne et d’hiver et ne peuvent pas s’étendre tout le long du Bandiat mais seulement sur certaines portions. De plus, l’agriculture, elle, devient céréalière et nous observons que les cultures, historiquement majoritaires sur les plateaux, descendent progressivement dans la vallée. La culture dominante étant le maïs, la demande en eau augmente d’année en année. Les agriculteurs puisent l’eau dans la rivière, ce qui limite encore plus les activités alluviales dans leurs actions. L’eau n’est pas répartie également entre les acteurs du territoire, ce qui est source de conflits.

En outre, en raison du réchauffement climatique, le phénomène d’assèchement du Bandiat et donc de disparition d’eau de surface devient de plus en plus régulier, ce qui intensifie ces problématiques collectives autour de l’eau.

Afin de pallier tous ces déséquilibres croissants, des politiques ont été mises en place, elles concernent tous les acteurs des territoires sur la gestion de l’eau mais aussi de sa protection à travers les habitants, les agriculteurs, les meuniers et les biologistes.

La loi n° 64-1245 du 16 décembre 1964 relative au régime et à la répartition des eaux et à la lutte contre leur pollution par exemple a été instaurée dans le but de montrer une certaine préoccupation environnementale dans le droit. Elle met en place le principe du “pollueur-payeur”, visant à préserver la qualité de l’eau au sein de chaque bassin.

La loi n° 92-3 du 3 janvier 1992 sur l’eau, dite ”Loi sur l’eau” a été intégrée aux politiques publiques afin de véritablement intégrer la gestion de l’eau dans les aménagements et les pratiques.

Schéma de l’organisation de la politique de l’eau en Charente, le long du Bandiat

Elle invite à une gestion équilibrée entre les différents usages et formes de l’eau (souterraines et superficielles). Elle exige une préservation des écosystèmes aquatiques et des zones humides, une valorisation de l’eau comme ressource économique et priorise l’alimentation en eau potable.

Le SAGE (Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux) est le document de gestion imposé par la loi sur l’eau de 1992 qui permet de coordonner l’application de ces lois. Il est dirigé par le SyBTB (Syndicat d’aménagements de rivières du Bandiat, de la Tardoire et de la Bonnieure).

D’autres lois, plus centrées sur l’agriculture, ont été créées afin de limiter la pollution de l’eau, son utilisation et son stockage. Par exemple, des bandes enherbées de six mètres de chaque côté de la rivière sont exigées. Les agriculteurs ont pour obligation de créer des réserves et retenues collinaires qu’ils n’ont le droit de remplir qu’en saison de pleine eau. L’été il leur est interdit de puiser de l’eau dans le Bandiat.

Au cours d’une conversation avec Patrick Agard, propriétaire du moulin de la Chaume de SaintGermain-de-Montbron, j’ai pu découvrir qu’effectivement l’eau est une problématique au centre de l’actualité depuis des années et qu’il s’est toujours investi dans sa protection. Il fait partie des habitants tenant à leur patrimoine et à la qualité de l’eau et qui est donc en conflit avec les agriculteurs, s’installant de plus en plus dans la vallée et s’orientant facilement vers une agriculture intensive et qui ne prennent pas en considération les limites de la ressource en eau et les paysages.

Le fait que les paysages soient secs une partie de l’année invite une nouvelle biodiversité à chaque saison. Elle doit être capable de s’adapter rapidement. Les prairies humides et les boisements alluviaux des rives du Bandiat sont parfois des prairies sans eau et des forêts telles qu’on pourrait les voir sur les plateaux. Si nous retrouvons les mêmes paysages sur les plateaux que dans la vallée, les intérêts visuels et de biodiversité sont perdus. Cette perturbation, qui s’accentuera dans le futur, dûe au changement climatique, renforce l’aspect unique et précieux des paysages humides de la vallée. Ce sont des espaces sur lesquels une attention est portée petit à petit au fil des années et qui commence à trouver sa place dans les politiques publiques. Les habitants par exemple, s’investissent de plus en plus dans la conservation et la protection de leurs paysages comme nous l’avons vu avec Patrick Agard par exemple ou les associations citées précédemment.

Dans le cadre du réchauffement climatique et de ses conséquences, la loi sur l’eau et les milieux aquatiques du 30 décembre 2006 a été essentielle.

En effet, elle a réformé le système de financement des Agences de l’Eau et créé le nouvel Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques (ONEMA) depuis devenu l’Agence Française pour la Biodiversité.

Logo du syndicat de rivière responsable de la gestion du Bandiat

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I.3 Un potentiel touristique exploitable Certains paysages, caractéristiques du territoire, ont été repérés par les touristes et les habitants. Pas encore assez reconnus pour leurs qualités, ils ne sont pas encore soumis à des politiques publiques. Cependant, une sensibilisation est faite auprès des populations, visiteurs et autochtones afin de montrer à quel point cette composition paysagère est importante et identitaire à cette région.

Premièrement, la vallée de gouffres constitue une particularité à relever. Des promenades ludiques sont organisées dans le but d’expliquer l’unicité de leur terrain aux habitants. De plus, cela permet d’attirer les touristes à la recherche de curiosité naturelle. Ces gouffres, qui se trouvent le long du Bandiat, existent aussi dans la forêt de la Braconne comme expliqué dans une partie précédente. Ces fosses calcaires d’envergure plus grande dans la forêt, ont la capacité à interpeler les populations.

Cette forêt devient alors une randonnée dans les sous bois, ponctuée de gouffres spectaculaires.

Ces paysages typiques ont le don d’attirer l’attention des populations pour leur topographie mais aussi leur biotope et leur biocénose. De fait, les curieux de nature peuvent aussi trouver leur compte dans ces randonnées.

Les coteaux de nos territoires sont également très marqués par cet écosystème calcaire si particulier.

Cependant, ils ne sont pas considérés à leur juste valeur aujourd’hui. Les pelouses calcicoles, milieux ouverts, ont alors tendance à se refermer pour former des forêts comme l’ont pourrait trouver sur les plateaux. Ces milieux calcaires se raréfient en raison de l’extension de l’agriculture et sont soit

remplacés par des cultures céréalières ou tout simplement oubliés et deviennent réellement des forêts. Ces démarches d’entretiens et de mises en valeur des pelouses typiques sont en cours sur d’autres coteaux calcaires plus à l’ouest dans les vallées calcaires péri-angoumoisines. Elle arrive progressivement vers l’est et commence à se mettre en place. Pour le moment, ce sont des inventaires qui sont exercés par Charente Nature notamment et des sentiers de randonnées dessinés afin de les valoriser.

Le long du Bandiat, nous trouvons des milieux humides qui ont des intérêts communautaires importants de par les habitats qu’ils abritent mais aussi les espèces animales qui y vivent. Ce sont des paysages typiques intéressants pour les touristes mais aussi pour les habitants. Différentes promenades pédagogiques sont organisées par des associations engagées dans la protection du patrimoine naturel afin de faire comprendre aux populations les enjeux de ces paysages humides. D’autres promenades, plus libres, sont destinées à faire traverser les richesses paysagères aux visiteurs. Il existe dans cet esprit, la coulée d’Oc, un tracé de 19 km, qui relie Mornac à Souffrignac, le long de la vallée du Bandiat, depuis plus de 10 ans maintenant. C’était en fait une ancienne voie ferrée qui a été bétonnée et qui est aujourd’hui destinée aux mobilités douces.

Nous remarquons, le long du Bandiat, qu’un patrimoine bâti diversifié, restes de l’activité industrielle du passé, tombe dans l’oublie. En effet, les moulins notamment, ne sont plus en fonctionnement et ne sont ni repris, ni réhabilités.

Ce patrimoine historique est en train d’être ignoré. Pour cela, des associations pour la sauvegarde du patrimoine essaient de référencer ces monuments, ce qui est très peu effiace pour le moment. Pourtant, différentes options sont envisageables afin de rendre compte de cet intérêt historique qui permettrait en plus de valoriser les bâtisses et de mettre en valeur le Bandiat, une ressource plurielle de diversité.

Bunzac

Tracé de la Coulée d’Oc

Pour finir, la pêche est un loisir très répandu dans la vallée puisqu’elle abrite un cours d’eau de deuxième catégorie. Ce qui signifie que c’est une rivière de plaine, où le poisson dominant est le cyprinidé. On dispose d’un grand nombre d’espèces de poissons, la reproduction y est facile et abondante. Il n’y a pas de période de fermeture pour l’ensemble des poissons blancs, des cyprinidés, à l’exception de quelques espèces particulières, comme le brochet, le sandre ou le black-bass. Cette rivière constitue alors un fort intérêt pour la pêche de loisir.

Pour conclure, ces paysages, en plus d’être riches et diversifiés d’un point de vue économique, de biodiversité et de paysages, ont un énorme potentiel touristique exploitable. Ceci va conditionner son évolution future. Nous allons maintenant voir, selon deux scénarios, comment ces paysages pourraient évoluer dans le futur.

Sentiers de randonnées dans la forêt de la Braconne Marthon Photographie de deux étapes du circuit VTT des coteaux

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Site internet et valeurs du l’ASP Bandiat (Association pour la sauvegarde du patrimoine)

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II. UN SCÉNARIO SUIVANT LES TENDANCES ACTUELLES : VERS UNE CAMPAGNE À DOMINANCE AGRICOLE QUI SE DÉPEUPLE ET UNE RESSOURCE EN EAU QUI ATTEINT SES LIMITES Les paysages d’aujourd’hui sont largement centrés sur l’agriculture. En effet, nous avons vu que tout au long de l’histoire sur les trois unités paysagères, l’espace a toujours été cultivé. Les plateaux, forestiers à la base, sont de plus en plus agricoles et à l’avenir, les paysages auraient tendance à évoluer dans cette direction. En effet, le terrain fertile est favorable aux cultures et le réseau karstique souterrain permet aux cultures d’être irriguées grâce à des forages. Les subventions versées sont destinées à la construction des retenues d’eau notamment, ce qui pousse les agriculteurs à puiser l’eau du Bandiat et à la stocker. Cette technique, efficace et rentable pour les exploitants favorise la maïsiculture, qui continuera alors son essor, descendant sur les coteaux et remplaçant au fur et à mesure les autres cultures et les prairies de la vallée. Les jachères, encore présentes dans la vallée, vont également avoir tendance à disparaître sous la pression de l’agriculture productive et intensive initiée depuis le remembrement.

La campagne du Sud-Charente va donc aller vers une uniformisation des paysages, continuant d’étendre la surface de ses cultures et de supprimer les petites exploitations de fond de vallée ne faisant pas le poids face aux gros exploitants des plateaux. Aujourd’hui, la superficie minimum d’une exploitation se trouve autour de 100ha.

Seulement deux moulins sont encore actifs le long du Bandiat charentais. Les propriétaires, à la retraite,

BLOC DIAGRAMME DE L’ÉVOLUTION DES PAYSAGES DANS LE FUTUR SELON LES TENDANCES ACTUELLES

continuent leur activité pour le divertissement et le maintien du patrimoine culturel de leur vallée.

Toutefois, quand ils décideront d’arrêter à cause de la fatigue ou de la vieillesse, il n’y aura pas de repreneur. En ce qui concerne les autres moulins, certains ont été transformés en gîtes mais les repreneurs sont toujours absents. Le patrimoine meunier qui porte aujourd’hui un passé industriel riche risque de s’oublier en raison de l’abandon du bâti.

La problématique de la vieillesse et du renouvellement est en fait une problématique générale puisque dans les villages, les populations sont vieillissantes et ne se renouvellent pas. En effet, le travail est absent outre l’agriculture, les services et l’accessibilité sont très limités. Cela n’invite donc pas forcément les jeunes populations à se fixer dans cette campagne. Ils préfèrent s’installer dans la ville d’Angoulême ou La Rochefoucauld, villes les plus proches du Bandiat qui présentent plus d’avantages.

Pour finir, le tourisme a commencé a être développé mais n’est pas quelque chose de réellement entretenu par exemple les sentiers ne sont pas toujours indiqués, les chemins pas toujours bien conservés et le patrimoine, qui pourrait être vecteur de tourisme n’est pas très exploité. Si l’on continue dans cette direction, malgré la richesse et la diversité des paysages exprimées précédemment, le tourisme restera quelque chose de rare et ne permettra pas au territoire et à l’économie de se renouveler.

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III. UN SCÉNARIO VOLONTARISTE : VERS UNE EAU MIEUX GÉRÉE, UN PAYSAGE PROTÉGÉ, VISITÉ ET RECONNU Nous l’avons vu, les paysages et ses pratiques sont de plus en plus associés à l’environnement. En effet, nous voyons apparaître plusieurs textes, réunions et associations créés dans le but de défendre et de mettre en valeur le patrimoine naturel et culturel de ces paysages. Les démarches actuelles sont très minimes et n’impactent pas encore vraiment les paysages, cependant, on pourrait imaginer que dans un futur proche et avec de la volonté, ces convictions prendraient beaucoup plus de place et auraient un véritable rôle dans l’évolution des paysages. Par exemple, si les associations engagées dans la sauvegarde du patrimoine du Bandiat réhabilitaient plusieurs anciens moulins en maison d’hôte, ou proposaient des visites et activités culturelles, cela activerait les espaces alentour qui s’enfrichent ou sont laissés à l’agriculture.

D’ailleurs, cette agriculture pour le moment intensive et plutôt uniformément céréalière pourrait s’orienter vers quelque chose de plus diversifié. Les exploitants sont actuellement en train d’étendre la superficie de leurs cultures ainsi que de prendre celles de la vallée vouées à d’autres activités que les céréales comme des prairies humides d’élevage, des jachères ou des zones humides. Si les lois qui défendent l’environnement et la protection des paysages de la vallée du Bandiat sont approfondies, respectées et plus contraintes, elles pourront alors peser dans la balance et permettre de maintenir la biodiversité intéressante que nous trouvons sur les coteaux et dans la vallée. Lors du remembrement, la plupart

BLOC DIAGRAMME DE L’ÉVOLUTION DES PAYSAGES DANS LE FUTUR D’APRÈS UN SCÉNARIO VOLONTARISTE

des haies ont été arrachées dans le but d’agrandir les parcelles cultivées. Aujourd’hui, un programme de replantation de haies est en réflexion notamment à Feuillade où l’objectif est de replanter un kilomètre de haie entre les parcelles.

La valorisation des paysages typiques se ferait alors par le tourisme et les politiques publiques et permettrait aux paysages de conserver leur identité et non de devenir de grandes étendues agricoles céréalières.

Au niveau de l’eau, un combat est mené par les habitants et les propriétaires restants des moulins dans l’objectif d’inverser la tendance à l’assèchement du Bandiat et au partage équitable de la ressource. Par exemple, certains moulins, autrefois, laissaient passer une certaine quantité d’eau afin de maintenir un maximum l’aval en eau. Aujourd’hui cette réglementation n’existe plus.

De plus, les forages et les pompages d’eau pour l’activité agricole augmentant, les déséquilibres entre l’amont et l’aval du Bandiat s’aggravent. Les habitants contestent les pourcentages de subventions données à ces aménagements qui fragilisent les paysages. Si les protestations s’accentuent et sont entendues, nous pourrions observer dans les années à venir un paysage où l’eau serait mieux gérée et un équilibre de son utilisation serait observable, ce qui rendrait aux paysages leur essence.

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CONCLUSION

REMERCIEMENTS En résumé, les paysages du Bandiat Charentais sont composés de trois unités paysagères majoritaires, vallée, coteaux, plateaux qui ont toujours fonctionné en interrelation au cours de l’histoire. Ces paysages sont pleins de ressources diverses et intéressantes tant au niveau paysager et écologique que économique. C’est en partie l’utilisation de ces ressources par l’homme qui a façonné les paysages.

En effet, les premières installations, religieuses, se sont faites dans la vallée, proche de l’eau. Ceci nous explique le nombre d’églises dans la vallée du Bandiat et l’implantation des villages par la suite.

Le Sud-Charente est dominé par deux types de paysages : agricole et forestier. Tout au long des époques, ces deux dominantes ont été remarquées en raison de la spécifité du sol. Nous nous trouvons sur le karst de la Rochefoucauld, c’est donc un sol calcaire et sec sur les plateaux argileux et humides dans la vallée. Cela permet une diversité de paysages remarquable aux ambiances différentes.

La vallée, dessinée par le Bandiat, est constituée de paysages humides avec des prairies, une ripisyvle développée et des boisements alluviaux. Les coteaux laissent apparaître la pierre calcaire, identitaire à la région, et nous offrent des paysages aux couleurs ocres, avec une végétation basse et sèche, qui contraste avec l’humidité de la vallée. Les plateaux, eux, très secs, sont majoritairement composés de forêts et forment de grandes masses boisées aux couleurs foncées qui nous proposent encore un autre paysages plus fermé. Ces plateaux, se sont ouverts avec le temps et les activités diverses. Aujourd’hui on observe une alternance entre ces paysages de

boisements fermés et des paysages ouverts et vastement cultivés.

Cette composition selon les trois unités paysagères a toujours été très marquée et complémentaire.

Nous avons vu que ces paysages ont permis aux populations de se renouveler selon les mouvements : agricoles, meuniers, industriels ou de reconstruction.

Cela leur a permis de conserver une économie stable et adaptée en fonction des offres et des demandes.

Nous pouvons aisément qualifier cette économie de résiliente.

Je tiens tout d’abord à remercier mon professeur référent Cyrille Marlin pour le suivi et les réponses à mes questionnements mais aussi Emmanuelle Heaulmé pour son aide à mi-parcours concernant l’organisation de mes idées et des éléments de construction de mon mémoire.

Je remercie ensuite mes interlocuteurs, qui ont pris le temps de répondre à toutes mes interrogations en face à face ou bien par mail ou par téléphone concernant leur territoire. J’ai pu grâce à ces échanges, vivre les paysages avec eux.

Pour finir, je voudrais tout particulièrement remercier mes relectrices pour leur attention et leur patience ainsi que mes amis et ma famille pour leur soutien.

Aujourd’hui, des paysages de cultures céréalières, de prairies humides, de forêts alluviales et calcaires s’offrent à nous avec des curiosités naturelles attrayantes. De nouvelles pratiques du territoire sont en cours, et de nouveaux usages s’instaurent, ce qui modifie amplement les paysages et de plus en plus vite. Des lois et des protestations des habitants protègent cette richesse des paysages se faisant écraser par l’uniformisation et la simplification des paysages provoquées par la maïsiculture notamment.

Nous pouvons alors nous demander, selon les problématiques actuelles de changement climatique, d’orientation des politiques publiques vers l’environnement et du développement du tourisme comment ces paysages vont évoluer dans le futur. Vont-ils se vider de la population restante ? La vallée va-t-elle devenir céréalière ? Les forêts vont-elles continuer d’être exploitées ou seulement être destinées au tourisme ? Le patrimoine naturel et culturel va-t-il être reconnu ? Tant de questions auxquelles que seul l’avenir pourra répondre.

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SOURCES ET RESSOURCES

BIBLIOGRAPHIE

ENTRETIENS

SITOGRAPHIE

Pour nous aider dans l’analyse et la compréhension des paysages, nous nous sommes appuyés sur des sites internets destinés au tourisme, nous avons également feuilleté des livres pour le grand public voués à les guider dans leurs recherches de voyages avec des interludes historiques pour la compréhension des monuments.

Grâce aux différents contacts nous avons pu étudier des documents d’analyse et de gestion du Bandiat ainsi que des paysages alentour. Nous avons aussi rencontré de véritables acteurs du territoire autant dans l’administration que dans la production.

- Le guide Charente, Edition Fanlac, 1999, sous la direction de Didier PIGANEAU

- Patrick Agard, propriétaire du moulin de la Chaume, habitant de la commune de Saint-Germain-de-Montbron et président de l’association patrimoine et tradition

- https://www.francebleu.fr/emissions/au-fil-de-l-eau/perigord/les-moulinsla-richesse-architectural-du-bandiat

- Charente, Edition Christine Bonneton, 2009, collaboration entre Claude MORILLON, Geneviève RENAUD-ROMIEUX, Michel VALIERE, Liliane JAGUENEAU, Jean-François MIGAUD et Gilles BERNARD

- Daniel Déchandon, premier adjoint au maire de Feuillade et président du SyBTB - Patrick Barnet, chef de service de l’Economie Agricole et Rurale à la DDT de la Charente

- https://nouvelle-aquitaine.cnpf.fr/data/fiche16_ charente_2017v25juilletmv.pdf - https://nouvelle-aquitaine.cnpf.fr/data/fiches_regions_naturelles_poitou_ charentes.pdf - https://www.charentelibre.fr/

- Productrice aux jardins du Bandiat, Souffrignac - https://www.francebleu.fr/

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Juliette Rampnoux Mémoire - 100 ans de paysage

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