
JOURNAL DE CONCERTATION
mars - juin 2024
mars - juin 2024
La démarche de concertation est un élément que je considère comme fondamental dans la conception de mes projets.
Elle me permet de rentrer dans le paysage de manière subjective, par l’émotion, la pratique et l’ambiance d’un lieu. Rencontrer les acteurs et les usagers d’un territoire m’aide à mieux cerner les besoins et à proposer un projet en cohérence avec le paysage et ses valeurs associées. De plus, cela permet d’impliquer les usagers et habitants, ce qui certifie la pérennité du projet développé. En effet, les investir dès la réflexion développe chez eux un sentiment d’appartenance et une certaine forme de fierté qui assure la protection et la transmission du projet. Le paysage collaboratif créé prend une valeur territoriale. Mon rôle du paysagiste ici réside donc dans la manière d’objectiver les paroles et les émotions collectées afin de les associer au contexte spécifique du lieu (son histoire, sa structure, sa géographie, son écologie, son environnement) pour créer un projet complet et cohérent.
Au fil de ces pages, vous découvrirez la richesse de cette démarche. Vous lirez ma rencontre avec les collégiens, ce public sensible et particulier. Vous comprendrez la spécificité des atmosphères du collège avec ses évolutions en fonction des jours, de la météo et du contexte social. Vous suivrez l’évolution du projet. Vous réfléchirez avec nous à la meilleure manière de réménager la cour. Vous construirez le projet jusqu’à la fabrication de mobilier avec les jeunes...
premiere phase
La journée du 18 mars commence agitée au collège Victor Louis. C’est le début de la semaine, l’énergie est intense. Au foyer, c’est plus calme, pas de visite d’élèves en cette matinée. Je prends donc le temps d’installer la base de la maquette et je commence à construire les premiers volumes des bâtiments. Les dispositifs de concertation autonomes sont en places. Des images proposant divers types de mobilier (assises et jeux principalement) sont affichées et les collégien. nes ont la possibilité de choisir leur.s préféré.s en collant des gommettes à côté des images. Les premiers échanges avec les adolescent.es se font lors d’une heure de permanence entre 11:00 et 12:00. Cinq élèves de 4° sont d’une certaine manière les cobayes des dispositifs de concertation. Cette première expérience ne se déroule pas comme prévu, les échanges sont brefs, les activités se terminent vite. Il s’agit de rebondir, d’être inventive et de repenser mes activités afin de créer plus de dialogue entre les collégien.nes et moi. Lors de la pause méridienne, quatre élèves de 6° viennent faire une pause au foyer. Ils font des jeux de société, dessinent, discutent ou construisent une partie de maquette durant une heure après leur déjeuner. Une diversité de sujets de discussions émergent autour des types d’aménagement mais surtout sur le confort et la place des 6° dans la cour de récréation. En effet, ils se trouvent moins à l’aise en présence des plus grands et notamment des sportifs. En dehors de leur cour, ils ont parfois du mal à prendre l’espace dont ils nécessitent. Plusieurs idées d’aménagements font surface. Ils suggèrent les formes que pourraient prendre les bancs et leurs emplacements et dans lesquels ils se sentiraient en sécurité.
Une nouvelle façon d’utiliser la maquette prend alors forme : des bancs, des arbres, des tables de pique-nique ou de ping-pong ou encore un préau, sont tout autant d’éléments que les collégien.nes veulent rajouter dans leur cour. Alors, ils ont la possibilité de les disposer sur la maquette à l’endroit idéal selon eux. Durant les heures de permanence de l’aprèsmidi, j’ai accueilli une dizaine d’élèves de 5° entre 14:00 et 15:00 ainsi que des élèves de 4° et de 3° (section sportive CREPS) entre 15:00 et 16:00. Ils furent volontaires, dynamiques et intéressants. Le système de gommettes pour choisir leur mobilier a été très efficace notamment sur les élèves de 5°. En effet, ils ont su donner des arguments pour justifier leurs choix et cela a fait naître des débats intéressants quant à leurs intérêts individuels et collectifs parfois divergents. Plusieurs sujets concernant l’organisation du collège ont été remis en question la séparation des 5° et des 6° avec les 4° et les 3°, l’accès aux espaces désimperméabilisés, l’ordre des passages à la cantine, les toilettes genrées. Cela m’a permis de comprendre un peu plus le système et la construction sociale dans lesquels ils évoluent. Le fonctionnement de la surveillance et l’organisation des récréations est essentielle à la compréhension de leur répartition dans l’espace. Il existe en réalité deux cours au collège. Une devant le bâtiment de cours et une derrière, côté lycée. La cour de derrière, autrement appelée « la cour des petits » est dédiée au 5° et aux 6° durant la récréation du matin (vingt minutes de 10:00 à 10:20). Durant ce temps de récréation aucun autre élève ne peut accéder à cette cour. D’après les jeunes, les règles sont plutôt strictes. Cependant, pendant la pause méridienne et la récréation
de l’après-midi (de 15:50 à 16:10), cette cour n’est plus utilisée. La cantine réquisitionnant des surveillants et leur nombre étant limité, la cour de derrière ne peut pas être surveillée, alors, elle n’est pas occupée. Pourtant, elle est grande et accueille en son sein plusieurs terrains de sports (handball, basket, football) ainsi qu’un espace ombragé avec des bancs de différents types. Finalement c’est un endroit apprécié par les collégien.nes, surtout l’été.
En parlant d’espaces désimperméabilisés et ombragés, le collège Victor Louis détient en réalité une quantité nonnégligeable d’espaces désimperméabilisés et ombragés.
Cependant, leur accès est limité. Leur situation, aux abords du gymnase ou en retrait par rapport au bâtiment de cours, ne permet pas de les laisser en libre accès. En effet, nous détenons ici la même problématique que pour la cour de derrière les surveillants, en trop petit nombre, ne peuvent pas surveiller jusqu’à ces espaces de fraîcheur. Pourtant, les élèves expriment le souhait d’y aller. Ils aimeraient pouvoir s’y asseoir, s’y détendre, y jouer. D’autres activités ludiques ont été proposées pour dynamiser la cour et lutter contre l’ennui dont ils m’ont fait part. Des installations telles que des paniers de basket, des tables de ping-pong et de jeux, des terrains de pétanque ou encore des tyroliennes ont été évoquées. Ils sont plutôt intéressés par ces nouveaux moyens de s’occuper et de s’amuser pendant les récréations mais ont du mal à imaginer cela dans leur cour.
Les conversations se sont ensuite dirigées vers des questions plus sociétales et pratiques notamment avec la mixité des toilettes et la place de l’écologie
dans leur quotidien. Sur la question des toilettes, les avis convergent : le malaise et la gêne en imaginant le partage des toilettes est unanime, ils ne souhaitent absolument pas des toilettes mixtes dans leur collège. Cette première journée enrichissante fut pleine de remise en question systémique tant au niveau du collège que des dispositifs de concertations mis en place. Des questionnements de leur part m’ont permis de moduler les dispositifs et de les adapter en fonction du public.
Jour de grève au collège Victor Louis. Moins d’élèves sont présents, il y a donc moins d’agitation et plus de libertés. Tous les élèves venus au foyer lors de cette journée furent volontaires, intéressants, pleins d’idées et avec une liberté de parole surprenante. Nous avons pu évoquer des sujets divers et variés : l’aménagement du collège évidemment mais aussi les rapports entre garçons, filles et personnes non-binaires, l’écologie, le couple, l’utilisation du téléphone, la relation aux parents, et encore bien d’autres. D’abord seule j’ai ensuite pu mener les ateliers et les discussions accompagnée de Lola Dardillac. Actuellement en dernière année du DNMADE Graphisme, Lola fabrique son projet de fin d’étude avec le jeune public du collège Victor Louis. Elle travaille sur la question de l’entrée dans la vie sexuelle et affective des adolescents trop peu considérée selon elle. Elle a donc pour objectif de fabriquer un support matériel (affiche, flyer, livre, jeu,…) de médiation afin de les aider à se sentir bien dans leur sexualité et à construire des relations affectives plus saines. Nous avons, durant cette journée, échangé avec des élèves de 4° et de 3° principalement. Tout d’abord, un groupe de quatre amis, sont venus à 10:00 me parler de l’ambiance générale du collège, des principes de fonctionnement du collège, et des projets de sensibilisation qu’il y eu dans le passé et de leur importance. Ces 3° sont en réalité très alertes sur les problématiques du collège et sont souvent investis dans les projets tels que l’atelier potager qui existait avant ou les ateliers créations avec Paul Peinture notamment. D’ailleurs l’un deux fait partie des éco-délégués du collège, à l’origine du projet Débi-dégenre dans lequel s’inscrit ma présence au foyer.
Au niveau de l’aménagement, placer des bancs, des tables et désimperméabiliser les sols leur semble évident et essentiel au confort des collégien.nes. Un problème que je n’avais pas encore pris en compte est apparu la gestion des sacs. En effet, des casiers fermés sont disponibles pour les 6° et les 5°.
Cependant, après ces années, ils n’ont plus accès aux casiers. Alors, pendant la pause méridienne, les sacs sont entassés sur les bancs du préau empêchant tout d’abord l’utilisation des bancs mais aussi leur posant un problème esthétique de « bazar ». La question de l’installation de casiers extérieurs pour les 4° et 3° est alors évoqué. Un florilège de projets et d’idées a suivi. Je pense par exemple à la réhabilitation du foyer avec l’ajout de canapés, de babyfoot ou encore à la construction d’une pergola végétalisée avec l’atelier potager. Ils évoquent aussi l’installation de toiles temporaires lors de fortes chaleurs pour créer de l’ombre ou encore l’ajout d’un préau dans la deuxième cour puisqu’une seule cour dispose d’un préau actuellement. L’accès au toit est également questionné. En effet, il est actuellement fermé et cela pose question auprès des jeunes. Ces quatre amis m’ont « peint » le tableau du collège idéal avec plusieurs projets potentiels ou passés qui les ont particulièrement intéressés. Ils ont réellement su valoriser les potentiels du collège et m’ont montré l’intérêt de la collaboration avec les CPEs et les enseignants pour des projets durables et intéressants.
Deux élèves de 4° sont venues passer une bonne trentaine de minutes autour de la maquette. La thématique principale abordée avec elles fut les toilettes. Après leur avoir suggéré l’installation de toilettes mixtes, énormément de problèmes
ont été soulevés quant à l’utilisation des toilettes à ce jour. Elles ont évoqué le manque de savon et de papier toilettes pas renouvelé assez régulièrement, l’absence d’essuie-main et donc l’utilisation en quantité du papier toilettes. Le positionnement « à la vue de tout le monde » du distributeur de protections hygiéniques d’ailleurs souvent vide mais aussi le fait qu’il n’y ai qu’un seul bâtiment dédié aux toilettes. Elles sont également contre les toilettes mixtes mentionnant de la gêne et une volonté d’intimité qu’elles perdraient avec le principe des toilettes mixtes. Elles abordent discrètement la peur d’aller aux toilettes seules et d’être confrontées à un garçon ayant des pensées malsaines. Entre 12h et 14h, plusieurs élèves de 3° sont venus au foyer pour discuter, se détendre, jouer ou faire les activités proposées. Plusieurs débats autour des choix de mobilier, des maquettes et de la question des toilettes mixtes ont été intéressants. Ce que je retiens le plus de ces échanges a été que, pour les collégien.nes, il est aussi important d’avoir un espace dédié aux sports (terrain multisport) peu importe l’emplacement que d’avoir des espaces de repos, ombragés et calmes pour discuter, se reposer. En termes de mobilier, ce qui les intéresse le plus est surtout que les bancs soient grands et qui ont des formes simples. Leur disposition dans l’espace est assez unanime : dans les allées autour du plateau, sous les arbres et sous le préau. Par la suite, des discussions sur des sujets plus sociétaux ont finalement émergés tels que les relations filles-garçons, la peine de mort, l’écologie, l’intimité, les relations amoureuses. Nous avons pour cela utiliser le système du « pour ou contre » qui est une très
bonne manière de les faire dialoguer et justifier leurs choix. Rencontrer des 3° m’a permis de remettre en perspective les premiers discours de la semaine que j’ai pu récolter auprès des 6° et des 5° me parlant de l’espace important que prennent les 3° surtout ceux de la section sportive. Des conversations avec les premiers concernés m’ont permis de mieux comprendre chaque point de vue et la logique de partage de l’espace.
L’après-midi fut dédiée au travail avec Lola sur les activités de la semaine prochaine. En effet, nous prévoyons de consacrer plusieurs journées à l’exploration de point d’intersection de nos deux sujets la question du genre au collège. De mon côté, je cherche à comprendre quelle place chaque genre prend-il dans l’espace ainsi que les raisons. Je cherche également comment cela se transpose dans l’espace public afin de trouver des solutions et des logiques d’aménagements pour rétablir le confort de chaque individu et ainsi favoriser un équilibre dans le partage de l’espace cour. De son côté, Lola enquêtera plus sur la place que prend la vie affective et sexuelle dans le quotidien d’un adolescent et sur ses besoins en termes d’informations et d’éducation.
La matinée au foyer du collège
m’a permis de donner rendez-vous aux éducateurs de l’association Frédéric Sévène. Leur rôle de médiateur permet de rendre plus facile mes contacts avec les jeunes. Eux cherchent à rencontrer des nouveaux jeunes, à atteindre un public plus large et à s’intégrer au projet Débi-dégenre initié par le collège. Nous nous sommes finalement mis d’accord en planifiant une déambulation mardi midi dans la cour du collège pour aller rechercher des informations auprès de jeunes qui n’auraient pas oser entrer dans le foyer ou participer aux ateliers. Leur rôle d’accompagnateur me permet de rentrer en contact plus facilement avec des jeunes moins bavards ou plus timides. Cela me permettra donc de viser un public encore plus large et de recueillir des opinions plus diverses.
Après une matinée et un début d’après-midi en compagnie de divers élèves allant de la 6° à la 3° je me suis concentrée sur le dialogue et la concertation auprès du personnel adulte du collège. J’ai donc pris le temps de discuter avec une surveillante sur l’organisation de la surveillance au collège et de leur point de vue sur la cour. J’ai pu effectuer quelques vérifications quant aux informations données la semaine passée par les élèves mais aussi éclaircir les incompréhensions qu’ils avaient mentionné. Ils confirment que leur nombre est en effet restreint ce qui ne leur permet pas de surveiller la totalité de l’espace-cour et les oblige à faire des choix et des séparations d’espace au cours de la journée. Cependant, déplacer les zones de surveillance sans les élargir mais en les délimitant autrement ne leur paraît pas illogique et donner l’accès aux collégien.nes à des espaces plus ombragés et apaisés leur semble d’ailleurs plutôt intéressant. Puis, une projection et un échange a eu lieu avec des enseignants du collège. Pour l’occasion, une dizaine d’enseignants sont venus assister au visionnage des vidéos produites pendant le séminaire. Evidemment, l’objectif était de susciter le débat afin d’avoir un premier aperçu de leurs motivations, leurs envies et leurs réticences. Plusieurs choses ont été relevées durant cet échange. Tout d’abord le fait qu’ils aient pleinement conscience de toutes les problématiques que nous avons mentionné dans les vidéos et dans le diagnostic. En effet, ils échangent souvent avec les élèves et les AED qui leur rapporte les événements de la cour. Ensuite, ils me partagent l’envie d’avoir un espace extérieur qui leur est
dédié. Actuellement, ils n’ont qu’une « petite table » devant la cour du bas. Parfois, lorsque les élèves ne sont pas là, ils s’installent dans cette cour. Ils aiment le fait d’être séparés des collégien.nes durant leur temps de pause. Et cette demande est réciproque. Il est donc important de conserver des espaces séparés entre les collégien.nes et les enseignants. Pour finir, certains enseignants ont montré leur intérêt pour la création d’ateliers et de participation des collégiens et des enseignants au réaménagement du collège. Ils évoquent même une potentielle ouverture du collège aux parents et l’été pour entretenir les espaces extérieurs du collège et les projets mis en place durant l’année tels que le potager par exemple.
Cette journée pluvieuse du mardi m’a permis d’observer des usages différents dans la cour. En effet, le préau était souvent rempli et l’agitation intense. Jusqu’à maintenant, je collectais les données et concertait les collégien.nes en attendant leur venue au foyer. Ils me montraient sur un plan les endroits pour lesquels ils avaient de l’intérêt ou voulait modifier. Maintenant, pour parler plus de spatialité et mieux comprendre les avantages de chacun à se placer à un endroit ou un autre je suis allée à la rencontre des élèves dans la cour. Cela me permettait de m’immerger avec eux dans leur espace et de mieux comprendre leur point de vue. Dans ce cadre-là, les éducateurs de l’association Frédéric Sévène sont venus apporter leur aide. Educateurs de rue, ils ont l’habitude de rentrer en contact avec des jeunes. Nous avons alors, sur la pause méridienne, déambuler dans la cour à la rencontre des élèves de la cour leur posant diverses questions sur le choix de l’emplacement où ils sont, sur les améliorations qu’ils y verraient et sur leur investissement dans le collège. La particularité de ce temps méridien est que premièrement il pleuvait donc l’appropriation était différente mais surtout, le collège Victor Louis a énormément d’externes. En réalité, entre les élèves qui se trouvent au réfectoire, ceux qui ont cours à 13:00 et ceux qui font des ateliers, il reste peu d’élèves dans la cour. Durant cette heure de déambulation, nous avons rencontré une dizaine de groupe de jeunes étant majoritairement des 6° et des 5°. Ce temps d’échange m’a permis de plus facilement leur faire parler d’espaces et le fait d’être directement dans la cour leur permet à eux aussi d’avoir plus d’imagination quant aux potentiels aménagements. De plus, le fait de se déplacer dans le collège permet d’aller dans des endroits moins fréquentés et d’atteindre des élèves plus timides qui n’occupent pas l’espace central. Cela m’a rappelé qu’il est essentiel dans une cour d’avoir des espaces ouverts mais également des espaces plus intimes et reculés dans lesquels les élèves les moins extravertis puissent y trouver du confort. Il est donc important de ne pas négliger l’aménagement des abords du plateau sportif mais qu’il est surtout de créer de diversifier les espaces sur le plateau avec des coins plus intimes pour ramener les élèves se trouvant en marge de la cour de revenir au centre et d’ainsi favoriser leur inclusion. Le reste de l’après-midi nous a permis d’échanger avec des élèves plus vieux, de 3° notamment sur des questions plus larges que l’aménagement en tant que telles et qui étaient plus centrées sur le sujet de Lola. Cependant, nous avons tout de même évoqué des casiers extérieurs, la division 6°-5°/4°-3°, le préau, le potager ou encore l’entretien des espaces extérieurs du collège. Globalement, je remarque un intérêt quant au réaménagement de la cour ainsi qu’une certaine volonté d’y participer. En proposant diverses idées d’ateliers, les élèves se sont montrés intéressés et motivés pour la création d’un potager par exemple, ou l’entretien des espaces extérieurs, à part certains, les plus grands souvent. La coconstruction se présente alors comme une manière frugale de concrétiser le projet de réaménagement de la cour.
Le mercredi est une journée difficile pour réaliser de la concertation. En effet, les élèves du collège n’ont cours que le matin et n’ont qu’une seule pause d’une vingtaine de minutes aux alentours de 10:00. J’en ai donc profité pour mener un entretien avec une des CPE du collège Victor Louis Madame Révol. Arrivée au collège depuis septembre 2024, elle est à mi-temps et n’est présente qu’en début de semaine et un mercredi sur deux. Elle travaille en collaboration avec Madame Souny, deuxième CPE à plein temps depuis sept ans. Je suis allée à la rencontre de Madame Révol car elle était présente lors de la projection aux élèves de cinquième à la fin du séminaire et lors de la projection aux enseignants. Elle est investie et intéressée par le projet Débidégenre et sollicite régulièrement les éco-délégués. Elle m’exprime
la volonté de pratiquer la cour plus souvent qu’elle ne le fait.
Aller à la rencontre des élèves et avoir des échanges informels avec eux lui paraît essentiel à de bonnes relations avec eux ainsi qu’à l’installation d’un climat de confiance entre elle et les élèves. Elle voudrait d’ailleurs créer un espace à l’extérieur et à l’abri des regards dédié à l’échange avec les élèves, ce qu’elle propose déjà mais dans des espaces qu’elle ne trouve pas adaptés. Elle évoque également l’importance de créer des espaces différents adaptés aux besoins variables des collégien. nes. Le sujet principal que je voulais aborder avec elle était surtout la notion de surveillance. Elle me parle du manque de moyens humains qu’il existe au collège. En effet, dans l’idéal et au vu de la grandeur de l’espace cour, le nombre d’AED (Assistant d’Education, autrement
dit surveillant) devrait être de sept. Cependant, ils sont aujourd’hui entre cinq et six tous les jours, sauf le jeudi où ils sont sept. Malgré ce manque de moyens humains et après une discussion avec une AED, j’évoque l’idée de déplacer la centralité sportive du plateau pour l’amener derrière, à l’emplacement de la cour des 6°5° actuelle. Elles confirment toutes deux que cela pourrait grandement participer à l’apaisement de la cour du haut mais également au partage plus équitable des sportifs et nonsportifs. Avec une organisation spécifique en amont, cela paraît envisageable et se présente comme une réelle solution à l’inclusion et à l’apaisement de la cour.
Aujourd’hui c’est l’ « opération collège désert » à Victor Louis. C’est donc une journée assez calme avec peu d’élèves et une ambiance plutôt détendue. Les échanges, moins formels sont riches. Nous avons pu aborder des thématiques plus larges que le projet de réaménagement de la cour du collège en évoquant notamment des problématiques adolescentes d’acceptation, de menstruations, de questionnements sur le genre, le couple, les tatouages, des professeurs etc. Ces journée sont importantes car elles me permettent de gagner la confiance des collégiens et de les connaitre un peu plus individuellement. Construire un projet avec eux devient alors plus facile. J’ai également profiter de cette journée pour faire des photos du collège sans élèves, pour relever les espèces végétales et construire la continuité du projet avec Lola.
En ce vendredi, j’ai pour la première fois réuni les éco-délégués, Vincent et moimême afin de projeter un projet sur le long terme. Les éco-délégués sont un groupe d’élèves élus chaque année par les autres collégiens dont leur objectif est de mener des projets en lien avec l’écologie, la citoyenneté et la diversité au sein du collège. Il existent différentes équipes d’éco-délégués en fonction des projets. Dans le cadre de « Débi-dégenre
» ce sont Camille, Lili, Ketline, Naya, Lou Ann, Hippolyte et Zoé qui sont moteurs du projet. Alors, une première réunion nous a permis de passer de la phase de discussion et de compréhension du contexte initier durant les semaines précédentes à de l’expérimentation et de la concrétisation d’idées. Ces élèves exprimaient une réelle volonté de changer des élements de leur collège autant dans l’aménagement que dans le fonctionnement. C’est alors que nous avons tous ensemble brainstormer sur les actions possibles à mettre en place d’ici la fin de l’année en s’appuyant sur leurs propres intérêts, sur les projets qu’il ont eu lieu dans le passé. Les ateliers de conception, de construction et de réhabilitation ont alors émerger.
« Pourquoi ne pas construire nous-mêmes nos bancs ? »
« Concertons nous d’abord pour savoir ce qu’en pense les autres....»
« On a déjà fait des évènements ça serait génial de pouvoir en faire d’autres ça anime le collège, ça fait du bien ! »
« Un coup de pinceau des dons des parents d’élèves et nous rendront le foyer beaucoup plus agréable. »
deuxieme phase
A 13h nous nous réunissons avec les éco-délégués. Cette réunion deviendra presque hebdomadaire avec le groupe ce travail que nous avons formé autour du projet de réaménagemet de la cour du collège. Nous affirmons que nous voulons réaliser 3 ateliers d’ici juin 2024
> un atelier construction de mobilier qui permettra de préfigurer le projet et l’emplacement des mobiliers pour 2025
> un atelier réhabilitation du foyer qui en fera un lieu sécurisé, confortable et qui pourra être utilisé autant pour les ateliers des élèves que pour les intervenants extérieurs, les temps de pause, de réunion ou de permanence.
> un atelier conception qui précèdera les deux autres atelier et qui nous permettra de concerter les collégiens sur la forme que prendra le mobilier construit par les élèves et les besoins pour améliorer le foyer
Nous échangeons alors sur les moyens de communication passages dans les classes, affiches, flyers etc afin de choisir le plus efficace. Nous discutons aussi de l’impact que ces ateliers pourraient avoir dans le collège et de l’intérêt que les autres élèves y porteraient. De façon résumée, les élèves de 6° et de 5° seraient les collégiens les plus réceptifs au projet et les plus impliqués. Les 4° et 3° s’en allant du collège dans peu de temps, les éco-déléguées supposent qu’une certaine résistance ou un désintérêt pourrait résider dans leurs propos.
Nous décidonc tout de même de réaliser ce projet aussi pour ces élèves qui s’en vont bientôt et qui ne verrons pas le projet du département en 2025.
Ce mardi 30 avril donne un nouveau souffle au projet. Mélina Ceci, actuellement en DEP2 arrive en tant que stagiaire conventionnée entre le laboratoire de recherche de l’ENSAP Bordeaux (Passages CNRS) et le foyer socio-éducatif du collège Victor Louis. En réalité, nous avons le même statut.
Désormais deux dans le projet d’accompagnement à la réflexion du réaménagement de la cour du collège, nous pouvons nous permettre d’avoir de plus grandes ambitions et d’affirmer les ateliers évoqués précédemment comme un projet d’établissement. Cela nous conduit donc à un échange avec le chef d’établissement, Monsieur Allemand qui nous manifeste son soutien et son fort intérêt pour les ateliers de fabrication. Nous construisons alors, épaulées par Vincent Haure un projet d’établissement avec la forme précise que prendront les ateliers, les dates ainsi que la manière de communiquer.
Les trois ateliers se dérouleront sur trois semaines différentes :
> 13-17 mai : semaine de co-conception
> 10-15 juin semaine de co-construction
> 17-21 juin semaine de co-rénovation
Les éco-déléguées (Naya, Lili, Camille, Ketline et Lou Ann) prennent l’initiative d’annoncer les semaines d’ateliers en passant dans chaque classe le lundi 13 mai accompagnées d’un diaporama qu’elles auront préparé préalablement. Ce diaporama permet d’appuyer leurs propos, de créer leur propre identité graphique et de leur faire expérimenter des outils de communication et de mise en page.
Cette réunion fut aussi l’occasion d’organiser la semaine de conception arrivant rapidement dans l’emploi du temps
> une table dédiée à la rénovation du foyer choix de couleur, identification des besoins en termes de mobilier fauteuils, canapés, babyfoot, table basse, recensement des différents talents des élèves, volonté de décoration.
> une table dédiée à la construction de mobilier choix de la forme du mobilier, compétences, intérêt et motivation des élèves.
Après avoir passé de longs moments avec les élèves, nous avons voulu échanger avec d’autres acteurs clés du collège les enseignants. L’unique moment pour discuter avec eux est sur leur pause méridienne. Evidemment, nous n’avons eu qu’un échantillon d’enseignants puisque seulement une partie d’entre eux utilisent la salle des professeurs comme une salle de pause. Nous avons tout de même souhaité obtenir leur point de vue sur la cour du collège. C’est certes un lieu qu’ils ne fréquentent pas mais dont ils ont des échos, souvent négatifs de violence, de vulnérabilité ou d’injustice. La cour est un lieu qu’ils ne fréquentent donc jamais à part pour aller chercher leurs élèves à la fin des temps de récréation.
Ils mentionnent d’ailleurs le fait de ne pas avoir d’espace extérieur qui leur ai dédié et manifestent la volonté d’en avoir un. Ils souhaitent un espace isolé du reste de la cour, ombragé ou au soleil l’été, leur permettant de se réunir à plusieurs ou en petit comité. De déjeuner ou d’échanger autour de projets pédagogiques. En termes pédagogiques, nous leur demandons si la classe extérieure est une potentialité à développer. Certains le font déjà mais mentionnent la difficulté de le faire puisqu’aucun aménagement n’existe dédié à cet usage. Il leur manque un cadre, quelque chose qui matérialiserait les murs de la classe à l’extérieur. Malgré les bienfaits reconnus par tous de la classe dehors, il est rappelé qu’avoir des classes qui augmentent en nombre d’élèves est de plus en plus difficile à gérer, surtout à l’extérieur. Les moments où ils pourraient faire classe dehors seraient donc quand ils sont en demi-groupe.
La deuxième partie de la journée était consacrée a une réunion avec les éducateurs de l’association Frédéric
Sévène. Etant intégrés dans le projet depuis l’origine, l’idée des ateliers de construction avec les collégiens à l’intérieur des murs du collège leur plaisait. Nous avons jugé bon de les solliciter en tant qu’encadrants durant les ateliers pour leur permettre de rencontrer des jeunes mais aussi pour nous aider à assurer la gestion et la sécurité de chaque participant. Très emballés par l’idée du projet ils nous ont évidemment donné leur disponibilité pour les ateliers de juin.
En attendant, ils nous ont alerté sur plusieurs points importants pour la réalisation de ces ateliers :
> quelle quantité de palettes ?
> combien de temps cela demande-t-il ?
> avec quel matériel ?
> qui est en capacité d’encadrer techniquement ce type d’ateliers ?
> combien et quel type de mobilier voulons-nous fabriquer ?
Questions auxquelles nous avions évidemment pensé mais auxquelles il fallait répondre rapidement si vous voulions concrétiser ces ateliers.
Une réunion avec les éco-déléguées nous a permis de formaliser les moyens de communication autour des ateliers de fabrication et de rénovation. Elles ont décidé de passer dans chaque classe, un mercredi matin, la semaine précédent les ateliers. Nous leur avons donc communiquer les emplois du temps de chaque classe pour qu’elles puissent s’organiser. Pour les accompagner lors de leur passage dans les classes, elles ont choisi de construire un diaporama en trois diapositives leur permettant de créer leur identité graphique et de communiquer les informations principales. Elles souhaitaient également proposer des photomontages et des projections dans l’espace pour donner envie à leurs camarades de participer aux ateliers. Nous avons donc été dans la cour avec les éco-délégués pour choisir les endroits stratégiques où positionner les bancs.
De plus, pour structurer le projet et mobiliser d’autres acteurs autour du projet, nous avons, avec Mélina, construit un dossier d’intentions. Ce dossier présente les objectifs des ateliers, le métariel nécessaire, la forme des ateliers, les temps de construction, les acteurs mobilisés et le budget. Ce dossier sera présenté au chef d’établissement, au gestionnaire, à l’agent d’entretien mais aussi aux éducateurs de l’association Frédéric Sévène. Il nous permettra de poser un cadre et d’officialiser les ateliers de construction.
13h, un jeudi, notre réunion hebdomadaire avec les écodéléguées. Elles ont construit le diaporama devant accompagner leur passage dans les classes. Ce rendezvous est fixé au mercredi 5 juin. Vous trouverez ce diaporama ci-après.
Nous avons durant une heure modifier quelques éléments de mise en page et construit les photomontages. Nous avons donc pu finaliser le diaporama de communication et nous l’avons ajouté au dossier d’intentions dans l’objectif de montrer l’investissement des élèves.
Nous finissons la réunion en leur présentant l’état d’avancement de la construction des ateliers (recherche d’encadran technique, prêt de matériel par des bricothèques, organisation selon 4 demi journées par semaine.
9:30
Le dossier d’intentions fut présenté durant une réunion en présence de Monsieur Allemand, le chef d’établissement et de Bernard Davasse. Nous avions pour objectif de présenter et de fixer les ateliers d’expérimentation afin d’engager des fonds financiers si besoin mais surtout de mobiliser du personnel. Monsieur Allemand nous a alors recommandé d’aller vers David Rézola, l’agent d’entretien du collège ayant l’expertise technique que nous recherchions. En effet, de part son expérience personnelle et professionnelle, il avait déjà réalisé ce type de mobilier et avait donc assez de connaissances à ce sujet. De plus, il est en contact une filière palette qui lu permet de nous fournir le matériel nécessaire pour construire la structure du mobilier ainsi que pour les outils. La deuxième personne mentionnée fut Christophe Jacques, enseignant de technologies. Il est très volontaire pour créer des évènements et des ateliers dans le collège, il s’occupe d’ailleurs de l’atelier de réparation de vélo qui a lieu entre midi et deux une fois par semaine. Son engagement auprès des jeunes et sa pédagogie était pour nous indispensable. Sidonie Laville, enseignante en scientes et vie de la terre (SVT) a été notre troisième interlocutrice. Animant un atelier potager le mardi à la pause méridienne, elle a l’habitude de créer des choses avec
les élèves. Elle a également investi dans du matériel qu’elle nous a d’ailleurs prété volontiers.
Tous ces acteurs réunis, il ne nous restait qu’à les contacter et à les mobiliser pour structurer les ateliers.
Concernant la réhabilitation du foyer, le budget restreint ne nous permettait pas de peindre l’entièrerté des murs et d’investir dans du mobilier de qualité. Nous avons alors transformé cette contrainte en une opportunité d’intégrer les parents d’élèves au projet et d’ainsi fédérer toujours plus de personnes autour du réaménagement de la cour et de la redynamisation du foyer et de la vie du collège. Avec l’aide du chef d’établissement, nous avons donc transmis par l’intermédiaire de Pronote (l’application mettant en relation les élèves, les enseignants, les parents, la vie scolaire et les administratifs), un message adressé aux parents d’élèves qui souhaitent se débarasser ou nous faire don de mobilier dont ils ne veulent plus afin que nous leur donnions une seconde vie. Une affiche ainsi qu’un message nous ont permis de recevoir un grand nombre d’appel et une certaine volonté de la part des parents s’est dégagé trouvant cette initiative intéressante et importante pour leurs enfants.
13:00
Suite à nos échanges avec Monsieur Allemand, nous sommes rentrées en contact avec David Résola et Christophe Jacques. Nous avons pu leur présenter le projet et leur enthousiasme fut immédiat et rassurant. Ils ont évidemment accepté d’encadrer les ateliers de construction et se sont mis à notre disposition pour l’organisation. La date s’approchant à grands pas, nous fûmes réellement soulagées de voir que deux personnes étaient techniquement capables d’encadrer ces ateliers, que du matériel était disponible et que nous allions réaliser ce mobilier. Nous avons alors, avec leur aide établit le nombre de palettes dont nous avions besoin et avons décidé de réaliser deux bancs solides, sécurisés et confortables pouvant accueillir entre une et 6 personnes.
Plus tard, nous avons sollicité Sidonie Laville qui nous a également encourager dans l’organisation de ces ateliers. Un nouveau souffle et une motivation grandissante a été le résultat de cette journée.
Maintenant que nous avons nos encadrants techniques, il nous fallait des personnes habilitées à faire des ateliers avec des jeunes. Nous ne sommes, rappelons le, que des paysagistes, chercheuses et stagiaires à l’initiative du projet mais nous n’avons pas de compétences d’encadrement. Nous avons donc, tout en nous appuyant sur le dossier d’intentions présenté précédemment, réuni quelques éducateurs de l’association Frédéric Sévène. L’intérêt que nous avons à travailler avec eux est que nous nous apportons mutuellement des choses. En effet, ils nous permettent d’accueillir de plus grands groupes de jeunes puisqu’ils ont l’habitude et la capacité de gérer des groupes. De leur côté, cela leur permet de rencontrer de nouveaux jeunes qu’ils n’ont pas l’habitude de croiser à l’éxtérieur du collège. Ils peuvent alors grandir leurs rangs et fédérer autour de leurs projets sociaux et de leurs événements. Avec la proposition plus structurée et l’aval de Monsieur Allemand et des enseignants concernés, les éducateurs de l’association n’hésite pas une seconde avant d’accepter de participer aux ateliers. Quelques contraintes horaires persistent mais qui seront réglées en quelques messages. Etant donné la contrainte de temps, nous avons décidé d’organiser les ateliers différemment et nous adaptant aux horaires des enseignants et des éducateurs nous définissons, à ce jour, la forme finale des ateliers
> l’atelier de construction de mobilier se déroulera du lundi 10 juin au vendredi 15 juin 2024. L’objectif est de construire deux bancs à base de palettes. La structure sera construite par David Rézola et les élèves volontaires pourront faire les finitions (ponçage, ajout de planches pour le confort et peinture). Cet atelier se déroulera le lundi, mardi, mercredi et vendredi matin de 9:00 à 14:00 en présence de Mélina et moi-même, deux éducateurs de l’association, David Rézola, Christophe Jacques le lundi matin et Sidonie Laville le mardi matin. Les élèves voulant participer s’inscriront sur une liste et ne pourront venir que s’ils sont en permanence ou en temps de pause et qu’ils n’ont pas de travail obligatoire. Le volontariat et la motivation sont évidemment la base de leur participation.
> l’atelier de réhabilitation du foyer se déroulera du lundi
17 juin au vendredi 21 juin sous la même forme que l’atelier de fabrication de mobilier (4 demi-journées le lundi, mardi, mercredi et vendredi matin avec des élèves volontaires). En tant qu’encadrant il n’y aura ces jours-ci que les éducateurs de l’association Frédéric Sévène puisqu’ici l’objectif est uniquement de trier, ranger et organiser.
Suite aux initiatives et à la communication créée autour
du projet Débi-dégenre porté par Vincent Haure, la motivation et la volonté des élèves et du personnel du collège sont remontées jusqu’aux oreilles du conseil département de Gironde (CD33).
Ayant un programme nommé « Libre Cour » visant à réaménager et adapter les cours de collèges au réchauffement climatique et aux problématiques sociétales contemporaines, le CD33 à inscrit le collège Victor Louis dans la liste des collèges à réaménager pour l’année 2025. Voulant assurer une continuité entre notre travail depuis plusieurs mois directement sur le terrain et les futures actions du département, nous avons initié une réunion afin d’échanger sur l’intérêt de nos travaux et sur la transmission de ceux-ci.
C’est ce jeudi 23 mai que nous nous sommes rencontrés.
Participants Magali Guéraud (chargée de mission à la direction des collèges), Alexandre Humbert (direction de l’environnement), Amaury Gainard (responsabke technique), Pierre Labrouche, Mélina Ceci, Juliette Rampnoux
Objectifs Etablir la continuité entre notre travail et celui du Conseil Départemental, obtenir des conseils concernant la mise en place des ateliers de préfiguration.
La réunion a débuté par la présentation de l’état d’avancement de notre travail en tant que stagiaires état de l’art du sujet de recherche (cour d’école, l’adolescence, les inégalité de genre, la femme dans l’espace public…), éléments de programmation pour la cour, préparation des ateliers de préfiguration (méthodologie, objectifs, encadrants, matériaux, prototype de banc etc.).
Les objectifs du Conseil Départemental pour le collège Victor Louis - Répondre au besoin de mobilier dans la cour, exprimé par les élèves,
- Densifier les zones végétales existantes, - Rééquilibrer les usages dans la cour.
Magali Guéraud nous a expliqué qu’il n’existe pas encore de retroplanning concernant le travail du Conseil Départemental au collège en 2025. Le processus change en fonction des collèges.
(pour les gros projets/collèges : 1ère année réflexion du projet 2ème année travaux). Le collège Victor Louis est un petit collège qui bénéficiera de petites interventions sur-mesure (pas de gros travaux de débitumage comme au collège d’Eyzines par exemple).
Présentation de la démarche et les objectifs des ateliers de construction avec les élèves :
Alexandre Humbert nous a conseillé de bien expliquer aux élèves, enseignants et administratifs du collège que les mobiliers en palette constituent des prototypes pour les futurs mobiliers, qui seront construits lors du projet en 2025, et qu’ils ne sont pas durables (choisir la durée de vie de ce mobilier et donc de l’expérimentation). Ils permettent de préfigurer les futurs mobiliers et s’inscrivent dans notre recherche-action.
L’ensemble de nos interlocuteurs souhaitent que l’on réalise un vrai travail de réflexion autour de l’implantation du mobilier, qui pourra être réutilisé par le conseil départemental dans la phase projet. Ils nous ont également conseillé de réutiliser les connaissances acquises par les étudiants de DEP3 avec l’expérimentation du canapé dans la cour. Ils souhaitent que l’on réfléchissent à l’implantation de mobilier sur deux espaces différents les espaces déjà appropriés et les espaces moins utilisés/délaissés les espaces arborés vieillissants où il y a également un enjeu de revégétalisation. Nous avons également parlé de l’idée de déplacer les mobiliers construits dans la cour pour tester différents lieux dans la cour et alimenter l’expérimentation.
Les problèmes de sécurité concernant les ateliers :
Pierre Labrouche nous a conseillé de regarder s’il était possible d’installer des mobiliers en bois dans la cour en terme de norme de sécurité et concernant la question de l’inflammabilité. Il nous a également conseillé de travailler avec la vie scolaire et les CPE. Les bancs doivent se situer loin des entrées afin d’éviter les échanges entre l’intérieur et l’extérieur du collège. Nous devons tenir compte de la surveillance des bancs et d’une certaine distance à respecter entre un banc et les clôtures extérieures.
Alexandre Humbert nous a conseillé de réfléchir à la structure des bancs avec des plans pour qu’ils soient résistants et sécuritaires, mais aussi d’anticiper les potentielles échardes et le problème du traitement du bois de la palette.
Conseils reçus
> Le « banc-banquette » prévoir la possibilité de détacher deux
bancs afin de les déplacer plus facilement
> Privilégier l’utilisation des palettes Europe
Questionnements sur les actions menées par le département dans les collèges ayant bénéficié du programme « Libre Cour » :
Nous avons posé quelques questions concernant ces collèges et émis l’idée d’aller les visiter (collège de Cadillac, collège Goya à Bordeaux et le collège d’Eyzines). Le projet du collège Goya a été centré sur le mobilier et sur l’apport du végétal en verticalité (car il s’agissait d’une cour bitumée avec peu de patrimoine végétal).
Possibilité de choisir la configuration des mobiliers et de les organiser différemment en fonction des saisons.
Le collège d’Eyzine est celui qui a pu bénéficier des plus gros travaux, notamment d’un débitumage. Les toilettes mixtes n’ont pas été retenu pour cet établissement. Nous avons appris que le conseil départemental délivrait des toilettes mixtes dans tous les établissements et que le choix de les mettre ou non revenait au chef d’établissement. A défaut de pouvoir visiter les collèges, le conseil départemental va nous fournir des documents concernant le volet participatif du collège d’Eyzine, nous permettant de comprendre le choix des aménagements, de retracer les travaux et de constater le résultat avec des photos.
Continuité entre notre travail et celui du Conseil Départemental :
Nous allons donc réaliser un dossier que nous leur transmettrons constitué d’un diagnostic de la cour, une identification des zones végétales à densifier, un compte rendu de l’atelier préfiguration de mobilier (ils souhaitent également un retour d’expérience/une évaluation de la préfiguration, par les élèves, que pour l’instant nous ne sommes pas en mesure de leur fournir car en septembre nous ne serons plus sur le projet.)
Conclusion
Cette réunion a permis de clarifier la continuité entre notre travail et celui du conseil départemental. Ces échanges ont mis l’accent sur certaines problématiques liées à l’atelier de construction, que nous n’avions pas envisagé. Nous avons également pu convenir de la forme que prendra notre travail pour servir de base à la poursuite du projet. Ils ont également insisté sur le fait que nous devons rendre compte au chef d’établissement de chaque avancée de notre travail.
Grâce à un petit budget alloué par le foyer socioéducatif nous avons pu acheter le matériel de bricolage qu’il nous manquait tel que des pinceaux, de la peinture, des rouleaux et du papier de verre. Après avoir déposé le matériel au collège nous nous sommes mis d’accord avec David Rézola sur le modèle de banc que nous allions construire.
A 13:00, c’est l’heure des éco-délégués. Les filles, passées dans les classes la veille nous font un récapitulatif de leur expérience. De leur côté, tout s’est bien passé malgré quelques changements de salle. Certains enseignants ont refusé leur intervention malgré le mot passé en salle des professeurs. D’autres étaient très enthousiastes. Au niveau des élèves, un désintérêt s’est fait ressentir de la part des troisièmes et quelques quatrièmes. En revanche, une certaine motivation a été manifestée dans les classes de cinquième et de sixième. Elles, sont toujours motivées et essaieront de convaincre leurs camarades en échangeant avec eux dans les jours suivants.
troisieme phase
A 10:00, nous avons rejoint David Rezola dans son atelier au collège. Le matin même, il était allé chercher les palettes et avait commencé à construire les bancs.
Il a complexifié le modèle de banc dont nous avions parlé en ajoutant des accoudoirs et en faisant une assise plus profonde. Ayant réalisé l’armature globale du banc, il nous faudra, avec les élèves, rajouter des planches sur l’assise, le dossier à l’aide d’un marteau et de clous.
Deux éducateurs de l’association Frédéric Sévène nous ont rejoint afin d’encadrer la matinée d’atelier. Nous avons donc commencé le premier atelier vers 10h15. Les élèves ne s’étaient pas inscrits sur la fiche que nous avions laissée à la vie scolaire. Nous avons donc décidé d’aller directement chercher les élèves motivés en permanence avec l’aide du professeur de technologie, Christophe Jacques. Finalement, nous avons ramené presque l’équivalent d’une classe de volontaires. Leur enthousiasme nous a agréablement surprises !
Nous avons divisé le groupe de collégiens en quatre. Deux groupes d’élèves sont allés chercher les deux bancs construits par David pour les apporter sur le lieu de l’atelier. Le lieu choisi correspond à l’espace arboré à l’entrée du collège, à l’écart des jeux de ballons et dans un lieu qu’ils n’ont pas le droit de fréquenter habituellement. Cela nous permettait premièrement de profiter de l’ombre des arbres, d’initier des usages sur un lieu non-utilisé, d’être proches de l’entrée donc d’être vus et pour finir, d’être à l’écart du reste de la cour et donc d’assurer la sécurité des participants. Les élèves ont donc commencé à poncer les bancs avec les papiers de verre.
Les deux autres groupes nous ont suivi afin de faire des ateliers de concertation autour du choix d’implantation des deux nouveaux bancs. J’ai animé un atelier discussion autour d’un plan où les élèves ont désigné des emplacements stratégiques et ont justifié leur choix. Pendant ce temps, Mélina a accompagné un groupe d’élèves faire un tour de la cour avec un appareil photo. Le but était que les jeunes montrent des lieux pour installer les bancs palette en se projetant dans le lieu. Ils pouvaient ainsi prendre en photo leur lieu. Le fait d’utiliser un appareil photo les a rendu très attentifs au sujet et chaque élèves voulaient identifier et choisir un lieu différent, qui leur correspondait mieux. Deux sessions de cet atelier “photographie des lieux” ont été menées.
Entre 11h30 et 12h30, nous avons eu beaucoup moins d’élèves. Nous avons donc pu leur faire clouer des planches afin de consolider
l’assise. Les élèves étaient contents de pouvoir apprendre à clouer des planches ou bien de montrer leurs compétences de bricolage à leurs amis.
Au cours de cette matinée, nous avons pu terminer la construction et le ponçage du premier banc. Quand nous avons quitté le collège vers 12h30, nous avons eu l’agréable surprise de constater que les élèves occupaient déjà les bancs que nous avions laissés sous les arbres. Cette dernière image des collégiens nous a confortés dans
l’idée d’avoir réalisé cet atelier avec les objectifs suivants améliorer le quotidien des collégiens dans la cour, les impliquer dans le projet et préfigurer les futurs mobiliers pérennisés par le conseil départemental en 2025.
Ce matin, nous avons débuté l’atelier à 9h. A notre arrivée au collège, il pleuvait, mouillant les bancs en bois entreposés à l’extérieur. Nous avions prévu de finir la construction et d’entamer la peinture. Nous sommes allés chercher des élèves en permanence afin de débuter l’atelier et ils nous ont aidé à déplacer les bancs sous un arbre pour être à l’abri. David Rézola, Sidonie Laville et deux éducatrices de l’association Frédéric Sévène, Camille et Thelma, sont venus nous aider à encadrer les jeunes. Comme nous n’avions pas assez d’élèves ce matin, nous n’avons pas fait les ateliers de concertations comme la veille. Nous avons simplement continué la construction en ajoutant des planches au dossier et un clouant de nouvelles planches pour consolider les bancs. Les élèves ont été réceptifs et efficaces dans la réalisation. La pluie cessant, nous avons tout de même pu entamer la première couche de peinture blanche.
En discutant avec des élèves et nous nous sommes rendues compte que la présence des bancs avait déjà commencé à modifier les usages. Le lieu où nous faisions l’atelier était un espace normalement interdit aux élèves, mais depuis que l’atelier existe, les élèves, contents d’utiliser les bancs qu’ils ont construits ont désormais le droit de s’ installer. Vincent Haure est venu nous prêter main forte vers 11h. Il expliquait à un élève le but de cet atelier : ce n’est pas seulement pour fournir une assise aux élèves, mais aussi pour tester des emplacements et voir quels sont les effets sur les usages,
la répartition genrée dans la cour. L’objectif de l’atelier est d’ailleurs globalement bien compris par les jeunes.
Les élèves se questionnent cependant quant aux lieux où vont être placés les bancs. Nous espérons que nous aurons le temps de tester plusieurs emplacements de bancs pour voir quels effets cela produit sur les usages, est-ce que les sixièmes et les cinquièles trouveront un lieu où ils peuvent s’asseoir sans craindre la monopolisation de l’espace par les troisièmes ? Est-ce que les filles peuvent trouver un lieu où elles peuvent discuter, qui ne soit pas les toilettes ? Les élèves non-sportifs trouveront-ils une place légitime dans l’espace de la cour dédié à la détente, à la lecture et à la discussion ?
A notre grande surprise, des élèves de troisième ont participé à notre atelier ce matin-là. Ils nous ont tout de même avoué être venus pour éviter la salle de permanence et les révisions du brevet. Bernard Davasse nous a rejoints afin de faire un point sur notre avancée dans le stage et voir comment se déroulaient les ateliers. Le chef d’établissement est également venu observer l’atelier et constater l’avancée du travail.
Comme nous avions fini la construction des bancs la veille, nous avions pour objectif de faire toute la première couche de peinture blanche afin de protéger le bois de l’humidité. Les élèves de troisième ont été les plus dissipés pendant l’atelier, occupés à se peindre mutuellement ou à se chamailler. Nous avons tout de même remarqué que malgré l’amusement, la peinture était propre, le travail fait. Les moments de concentration étaient vraiment productifs. Plus à l’aise socialement, nous avons pu avoir des échanges différents qu’avec les plus petits.
A 10h, un autre groupe d’élèves nous a rejoint pour continuer la peinture. Ils sont en cinquième et nous arrivons moins facilement à discuter. En réalité, l’effet de groupe créé chez eux une recherche de validation sociale et vont agir dans le but d’impressionner les camarades ou de faire des blagues. Ils parlent plus facilement quand ils sont seuls. Nous trouvons intéressant que cet atelier constitue également un moyen de communiquer avec les plus timides et de comprendre leur vie/ état d’esprit dans le collège.
Lorsque nous évoquons la peinture de couleur pour la deuxième couche les élèves sont enthousiastes. Toute la matinée jusqu’à environ midi, les élèves se sont relayés afin de finir la peinture blanche. Nous avons fini cette première couche avec une élève et deux encadrants de l’association Frédéric Sévène pour que les bancs soient prêts demain à être peints en couleur.
La météo pluvieuse nous a obligé à déplacer l’atelier de vendredi à jeudi matin. Nous avons continué la peinture blanche avec les élèves sur l’arrière du dossier, accompagnées de Camille et Thelma de l’association Frédéric Sévène. Ensuite, les élèves ont pu laisser parler leur créativité en ajoutant de la couleur. L’équipe qui a commencé la peinture de couleurs était composée de 3 filles et 3 garçons. Instictivement les 3 filles se sont mises sur le même banc et les garçons sur l’autre. Nous remarquons alors une différence de processus quant à la réalisation du banc. Les garçons se sont complètement lâchés sans se concerter écoutant leur instinct. Ils ont par exemple fait des projections ou peint très précisément certains endroits du banc. Ce n’est qu’après que l’un d’eux a mentionné le fait de faire quelque chose d’harmonieux et de cohérent ensemble. Au contraire, les filles ont d’abord réfléchi à la finalité et à ce qu’elles voulaient avant de peindre. Il est intéressant pour nous de constater ces différences de comportements. Les filles se sont lancées sur un modèle très soigné avec une alternance de bleu et blanc. Ce modèle a vite été abandonné par les filles par manque de soin, elles ont débordé sur le blanc et ont finalement tout peint en bleu.
Les garçons sont directement partis sur des projections avec la peinture verte qu’on leur avait mis à disposition, ils étaient beaucoup plus agités et il fallait les surveiller plus attentivement.
Toute la matinée, les groupes d’élèves se sont succédé afin de terminer la peinture coloré. Cela a provoqué beaucoup d’enthousiasme chez les élèves qui voulaient tous laisser leur trace sur le banc. A la fin, les filles se sont un peu plus lâchées et ont tenté la technique de projection de peinture des garçons et ça les a beaucoup amusé.
Notre seul regret lors de cet atelier a été d’être limités en terme de production. Nous souhaitions faire davantage de bancs afin de mener à bien notre enquête mais cela n’est pas possible pour des problèmes de normes de sécurité. En cas d’accident, ils seront considérés comme des prototypes et non comme du mobilier. En réaliser plus serait modifier leur statu de prototype et avoir des règles plus strictes en termes de sécurité.
initier, transmettre, impliquer
La concertation, la collaboration, la fabrication et l’implication. Tout ces processus qui amènent à rencontrer les usagers d’un lieu apportent une dimension sensible au paysage. Une dimension subjective que le paysagiste se doit de collecter pour comprendre l’essence de la part de territoire qu’il étudie.
Dans mon cas, concerter les collégiens, les enseignants, les agents d’entretien, les AEDs et autres personnels de l’établissement m’a permis de comprendre le fonctionnement institutionnel du collège. Ceci m’a permis de déceler les potentialités d’évolutions et de créer le deuxième volet concernant la gestion des temps de récréation. Ce volet vient compléter le volet aménagement que je développe dans mon projet. Dans le cadre du collège où l’occupation des lieux dépend réellement des dynamiques entre les élèves, il est indispensable d’accompagner les usages de ces lieux. Créer des dynamiques inclusives et respectueuses passe par l’aménagement mais aussi par la relance de la vie dans le collège au travers des ateliers, de l’éducation, de la pédagogie. Investir et impliquer les élèves apparait alors comme une solution à la création de ces dynamiques.
« Tu me dis, j’oublie,
Tu m’enseignes, je me souviens,
Tu m’impliques, j’apprends » Benjamin Franklin
En participant aux ateliers, ils ont pris connaissance du projet, intellectualiser ce qu’ils observent chaque jour, se sont impliqués et développent alors un certain respect pour leur travail, celui des autres et l’environnement qui les entoure.
« j’espère que je pourrais m’y asseoir sur ce banc vu comme j’ai mis du temps à clouer ma planche ! »
« on va veiller à ce qu’ils ne soient pas cassés parce qu’ils sont beaux et j’ai peins ici ! »
Ces deux phrases sont la démonstration parfaite de ce que cherchons à développer chez les jeunes en réalisant ces ateliers la fierté et l’appropriation.
pour le soutien, l’organisation et l’expertise
Mes sincères remerciements à Mélina Ceci (stagiaire conventionnée entre Passages CNRS & le collège Victor Louis)
Vincent Haure (enseignant d’histoire-géographie & président du foyer socio-éducatif
David Rézola (agent d’entretien du collège & bien plus)
Christophe Jacques (enseignant de technologie)
Monsieur Allemand (chef d’établissement)
Camille, Mehdi, Olivier, Thelma, Camille (éducateurs de l’association Frédéric Sévène)
Sidonie Laville (enseignante en SVT)
Bernard Davasse (tuteur de stage et enseignant-chercheur à Passages CNRS)
Lou Ann, Camille, Lili, Ketline, Naya, Hippolyte, Zoé (éco-délégués)
Rodayna, Alice, Kadia, Alina, Jeanne, Emanuela, Eva, Uthindi, Lidaa, Hanaé, Lucie, Alice, Nila, Charlie, Liv, Yaelle, Nino, Jinane, Analia, Louisa, Marc, Sienna, Constance, Clémence, Zoé, Elisa, Ethan, Simon, Roman, Ledion, Eliès, Manileas, Moncée, Maely, Eloïse, Salima, Aida, Angelina, Yasser, Yannis, Nouhlon, Youssou, Elen, Shaymaa, Sarah, Alexandra, Ali, Wayne, Salomé, Mewenn, Hippolyte, Imane, Lioa, Maelle, Emeline, Erieny, Wyllane, Assia, Eleonore, Nila, Emilie, Islam, Mohamed, Kymani, Nelson, Issa, Tchan, Ilhan, Idriss, Rahim, Mehdi, Sabrina, Albane, Darina, Alaa, Hugo, Amir, Eugénie, Mélina et bien d’autres.
(collégiens motivés, souriants et ayant participé aux ateliers)
Au fil de ces pages, vous découvrirez la richesse de la démarche de concertation et ce qu’elle apporte au projet de paysage : une part d’humanité, de la sensibilité, de la collaboration et de la compréhension.
Vous lirez à travers ces lignes ma rencontre avec les collégiens, ce public sensible et particulier. Vous comprendrez la spécificité du cadre du collège et de ses évolutions en fonction des jours, de la météo et du contexte social. Vous suivrez l’évolution du projet.Vous réfléchirez avec nous à la meilleure manière de réménager la cour. Vous construirez le projet jusqu’à la fabrication de mobilier avec les jeunes.
Mon rôle du paysagiste ici réside dans la manière d’objectiver les paroles et les émotions collectées afin de les associer au contexte spécifique du lieu (son histoire, sa structure, sa géographie, son écologie, son environnement) pour créer un projet cohérent et en accord avec les valeurs du territoire et de ceux qui le pratique.
Bonne lecture ! Juliette