Voeu Conseil municipal du 29 juin 2018 Migrants : des réponses collectives face à l’urgence humanitaire
L’Europe connaît, depuis 2015, une crise des politiques d’accueil sans précédent. Le secours aux personnes en détresse en mer, comme dans les cas de l’Aquarius et du Lifeline, n’est pas négociable. « Le principe de non-refoulement prévu par la Convention de Genève impose à la France de donner à l’errance de ces personnes une réponse humanitaire et juridique : les accueillir d’abord, observer leur situation administrative ensuite » rappelle le Défenseur des droits. La France doit être à la hauteur de son histoire et de ses valeurs. Le droit d’asile est un droit fondamental reconnu et garanti par la Déclaration universelle des Droits de l’homme, la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne et la Convention de Genève. Pourtant, les grands axes de la loi « asile Immigration » restreignent sa mise en application : rétention des mineurs, doublement de la durée de rétention, limitation de l’accès à l’aide médicale d’Etat, maintien dans les faits du "délit de solidarité"… Cette loi, adoptée en première lecture par les députés français, malgré une opposition forte des groupes parlementaires de gauche, marque un durcissement des conditions d'accueil des migrant.e.s et ne répond en rien aux enjeux posés par les acteurs et les associations qui se battent au quotidien pour garantir un accueil solidaire. Il y a urgence à apporter des réponses humaines. Ces réponses doivent être organisées et coordonnées à l’échelle européenne, à l’échelle des Etats. Le principe d’un accueil partagé à l’échelle européenne doit être réaffirmé. Nos villes sont confrontées à une situation humanitaire très préoccupante. Des personnes migrantes, des hommes, des femmes, des familles, arrivent sur le territoire et se trouvent sans abri. Arrivant en France après un long parcours d’exil, ou seulement de passage, ils se trouvent sans hébergement, sans accès à l’alimentation ou à l’hygiène. Et cette situation de vulnérabilité, conduit ces migrants à rechercher toute forme d’abri, y compris les plus insalubres. Cette situation nous ne pouvons l’accepter. Et nous nous mobilisons depuis plusieurs années pour accélérer la création de lieux d’hébergement et de mise à l’abri par l’État, qui a la responsabilité de l’hébergement d’urgence et de l’accès au séjour. En France, des villes sont mobilisées pour faire face en urgence aux besoins des personnes qui arrivent sur notre territoire. Nantes participe à ce réseau qui a vocation à s’adresser à l’État et à croiser les expériences sur les réponses apportées dans nos territoires. A Nantes, nous avons mis à la disposition de l’État l’ancien EHPAD Bréa pour y créer un Centre d’accueil et d’hébergement d’urgence, avec un accueil inconditionnel, avant d’affecter d’autres locaux à ce Centre en septembre. Nous avons mis à disposition de l’État 30 places dans des logements appartenant à la Ville, qui s’ajoutent aux 140 logements mis à disposition par Nantes Métropole Habitat, accueillant 300 personnes. Nous ouvrons 45 places d’accueil supplémentaires par l’intermédiaire de l’association une Famille un toit, sous forme de baux précaires, pour des personnes migrantes en attente d’un hébergement ou d’un logement. Nous avons augmenté la capacité d’accueil du Centre Nantais d’hébergement des Réfugiés de 50 à 124 places. Nous avons pris des mesures pour apporter une aide d’urgence