Désastre de l'europe énergétique (Michel Gay) France French

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Le désastre de la politique énergétique européenne1

Par Michel Gay 05 janvier 2014

Depuis 10 ans, la politique énergétique de l'Europe est un désastre qui continue à s'amplifier. La première directive européenne de 2003 concernant les énergies renouvelables, dites "vertes2" a été à l’origine de toutes les dérives. Alors que la France avait mené depuis le Général de Gaulle une politique indépendante, responsable, cohérente, la Commission Européenne a décidé en 2001 d’imposer à chaque pays des directives motivées par des a priori idéologiques et ne tenant pas compte des spécificités de chaque pays. Cette première directive de 2003, fixant un objectif de 21% de la consommation intérieure brute à partir des sources d'énergies renouvelables en 2010, a été une imposture. Sous la pression de l’Allemagne, de lobbies écologistes anti-nucléaires, très influents à Bruxelles, et de la passivité inadmissible des négociateurs français, le nucléaire a été volontairement éliminé des énergies non émettrices de gaz à effet de serre (GES), alors que l’objectif de la directive était principalement la lutte contre le réchauffement climatique. L’Europe a gravement failli en excluant le nucléaire des énergies non émettrices de GES et elle est responsable de dizaines de milliards d’euros engloutis en pure perte. La directive dite des 3 x 20, qui lui a succédé en 2008, a été appliquée dans notre pays par la loi de programmation du 3 août 2009 issue du Grenelle de l’environnement. Cette loi prévoit en particulier que la part des énergies renouvelables sera portée à 23% en 2020 dans la consommation d'énergie finale3. Elle a été votée à la quasi unanimité des députés. Les conséquences économiques, environnementales et sociétales pour notre pays sont désastreuses. Des dizaines de milliards d’euros ont été engloutis en pure perte dans les éoliennes et les panneaux photovoltaïques. L’investissement devra être renouvelé trois fois par rapport au nucléaire compte tenu de la durée de vie de ces installations qui est au maximum de 20 ans. Ceci entraine une augmentation du coût de l’électricité à la charge des consommateurs, et notamment des plus pauvres. Et pendant 20 ans, EDF a une obligation d'achat de l’électricité à des prix exorbitants. Cela entraine aussi un accroissement des émissions de CO2 dues à l’intermittence qu'il faut compenser par des centrales à gaz ou à charbon comme en Allemagne en ce moment.

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Ce "billet" est inspiré d'une lettre de Claude Ringot (ancien expert à la Direction de l’énergie de la Commission européenne) au Figaro suite à un article du 10 décembre 2013. 2 L’utilisation du terme énergies "vertes" pour les énergies renouvelables a été inventé par de soidisant écologistes pour tromper le peuple afin de faire croire que seules les énergies renouvelables n'émettent pas de polluants et de gaz à effets de serre. Le nucléaire est donc une énergie "verte". D’après le dictionnaire "vert" est une couleur. Il est regrettable que la plupart des gens trompés assimilent maintenant le terme "vert" aux énergies renouvelables. 3 Et non pas uniquement dans l'électricité ce que semblent oublier le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et les "Verts".

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