MUST DECO #2021

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PA R F R É D É R I Q U E D E J O D E

KAYEN LA LIBERTÉ DE PEINDRE

L’ART EST UNE PASSION POUR KAYEN, UN MOYEN D’EXPRIMER CE QU’IL RESSENT. SES DESSINS SONT PARFOIS UN PEU SOMBRES OU ETHNIQUES. LA MUSIQUE ÉGALEMENT FAIT PARTIE DE SA VIE AVEC LE GROUPE DE ROCK UKAN.

K

ayen est nĂ© en Guyane, d’oĂč son pseudonyme, mais il a beaucoup bougĂ©. La France, Tahiti, la Guyane, l’Afrique quand il Ă©tait enfant et la Nouvelle-CalĂ©donie depuis douze ans. Il a eu aussi mille vies. DiplĂŽmĂ© de l’école Estienne, l’École supĂ©rieure des arts et industries graphiques, il aurait dĂ» exercer le mĂ©tier de relieur, doreur mais cela n’a pas Ă©tĂ© le cas. Il s’envole alors vers son pays natal oĂč il poursuit son activitĂ© artistique. De retour en France, il fonde avec un ami, un fanzine, Zapateado, oĂč la linogravure prend une place importante, puis participe en 1987 Ă  un Ă©change avec des artistes bulgares. Il peint alors de trĂšs grands formats. Certains de ses travaux sont vendus Ă  Drouot. Il gagne parallĂšlement sa vie en travaillant en agences de communication. En 1991, il fonde la revue « Drunk » pour laquelle il rĂ©alise des illustrations et la mise en page. En 1993, il intĂšgre le quotidien LibĂ©ration en tant que directeur artistique adjoint. « Des annĂ©es super avec une ambiance de dingue dans ce lieu qui Ă©tait atypique, un garage amĂ©nagĂ© prĂšs de RĂ©publique », se souvient Kayen. Puis, en 1997, il repart en

1 2 8 | ARTS ET AILLEURS | PORTRAIT D’ARTISTE : KAYEN

Guyane oĂč il continue de peindre et rĂ©alise des fresques avec des Ă©lĂšves de collĂšge Ă  Saint-Laurent du Maroni. Il participe Ă©galement en 1999 au tournage du film « Le peuple migrateur » de Jacques Perrin en tant que rĂ©gisseur. 2002, changement de pays. Cet anti-conformiste part pour Tahiti. C’est lĂ  que l’OcĂ©anie commence Ă  influencer son Ɠuvre. L’aspect ethnique prend le pas sur ses travaux figuratifs. En 2008, Kayen obtient son CAP d’ébĂ©niste puis part en Nouvelle CalĂ©donie.

ARTISTE ET MUSICIEN L’art a toujours fait partie de son existence. Depuis l’enfance, il dessine tout le temps. « Je me sens plus dessinateur que peintre »,

souligne Kayen. Ses influences sont l’expressionnisme allemand, l’un des ses peintres prĂ©fĂ©rĂ©s Ă©tant Otto Dix, dont l’Ɠuvre prĂ©sente le rĂ©el sans filtre, sans concession. « J’aime Ă©galement Rembrandt pour pour la maĂźtrise de la lumiĂšre. » Sur du papier, il peint avec de l’encre ou de la peinture automobile. Parfois des sujets sombres ou alors plus ethniques. Son trait renvoie parfois aux Ɠuvres du peintre amĂ©ricain Keith Haring. On a pu voir son travail au MĂ©ridien lors de l’exposition intitulĂ©e Accumulation, Ă  la galerie Arte Bello et Ă  l’Art cafĂ© dont il a repeint les toilettes ! On peut dĂ©couvrir aussi une des ses Ɠuvres sur le mur d’une des chambres de l’hĂŽtel Gondwana au Quartier latin, qui s’inspire de la culture ocĂ©anienne, oscillant entre Tapa et tatouages. Quand il ne peint pas, Kayen exprime sa crĂ©ativitĂ© dans la musique puisqu’il fait partie du groupe de rock Ukan, il chante et joue du ukulĂ©lĂ© Ă©lectrique des compositions et des reprises. « En ces temps Ă©tranges, il faut de la culture, de l’art, car cela fait un bien fou et cela nous permet de nourrir et de nous Ă©vader. » Pour Kayen, l’art, c’est la libertĂ©. Lui aussi est sans concession...


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