Le marché Central de Royan - Analyse architecturale et constructive

ENSAP BX_E 4.2.3_STA/HCA_2016_ANALYSE ARCHITECTURALE ET CONSTRUCTIVE

BALSAN Nicolas / MAILLE Jérémy / PAONE Elisabeth

Le marché central Louis Simon & André Morisseau, Royan (1946/1956)

Une ville est souvent représentée par l’architecture qui la compose. Ceci peut se traduire par la globalité architecturale comme les façades de pierres de taille à Bordeaux ou par des élements emblématiques comme la tour Eiffel à Paris.

Cependant il est néanmoins rare de trouver un marché comme représentatif d’une ville.

Pourtant le marché de Royan occupe une place centrale importante et constitue un point de repère dans la ville.

De quelles manières le marché central de Royan constitue-t-il une centralité ?

En effet, ormis son nom de marché «central», cette étude a permit de démontrer que ce programme occupait une place centrale et caractérisait le point de départ d’une ville, d’une période et d’une architecture.

sommaire I. Royan, «Table rase»

1. Localisation......................................................p. 1 2. La fin d’une époque.......................................p. 1 - La Belle Epoque - Le bombardement

3. Une ville à rétablir..........................................p. 2 4. Emergence du projet................................. p. 3-4 - Fiche d’identité - Situation d’implantation - Morphologie

II. Le marché, un point central

1. Programme centralisé................................p. 5-7 - Accès & Circulation - Présentation des produits - Colorimétrie - Lumière - Aération - Evacuation des eaux - Locaux techniques

III. Une architecture avant-gardiste

1. Voile mince en béton.................................... p. 8 - Structure autoportante - Collaboration Architectes/Ingénieurs

2. Le chantier........................................................p. 9 - Réalisation du coffrage - Mise en oeuvre

3. Déclinaisons de la forme.......................... p. 10 4. Un programme unique................................p. 11

Conclusion............................................... p. 12 Bibliographie.......................................... p. 13

I. Royan, «table rase» 1.

Localisation Royan, est une commune du sud-ouest de la France, située dans le département de la Charente-Maritime, et dans la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes.

Sa position géographique à l’embouchure de l’estuaire de la Garonne, fait de cette ville, un pôle attractif dans le commerce maritime.

Elle compte environ 20 000 habitants.

La fin d’une époque Royan avant 1945 (La Belle Epoque)

2.

La ville est représentée par la bourgeoisie parisienne et par des hautes personnalités du monde de la culture.

Royan s’est développée notamment à cette époque grâce au tourisme et devient une cité balnéaire. Ainsi, le maire décide de développer la ville grâce à la modernisation d’un chemin de fer, du tramway ou encore de l’imposant casino municipal, construit en 1895 par l’architecte Redon. à cette époque, la ville est plutôt éclectique, de style art nouveau, et son plan directeur est organique.

3.

4.

5 janvier 1945

- Illustration 1 : Carte de localisation - Illustration 2: Royan pendant la Belle Epoque - Illustration 3 : Photographie de Royan pendant le bombardement - Illustration 4 : Royan en ruine après le bombardement allié

Durant cette nuit-là, la station balnéaire, qui constituait une forteresse allemande sur ce lieu stratégique du bord de mer, est bombardé par les alliés.

Royan a été détruite à plus de 85%.

dessin personnel Plan de Royan http://www.c-royan.com/arts-culture/architecture/ Photographie http://insitu.revues.org/2260#tocto1n1 Photographie http://insitu.revues.org/2260#tocto1n1

1.

Une ville à rétablir Claude Ferret, Architecte et enseignant à Bordeaux, est nommé architecte et urbaniste en chef de la reconstruction de Royan par le ministère de la reconstruction et de l’urbanisme en 1945.

5.

Le maire de Royan, Mr Régazzoni, l’encourage à construire une ville moderne.

En 1947, la revue « l’Architecture d’aujourd’hui » publie des articles sur le nouveau quartier de Pampulha, à Belo Horizonte (Bresil), oeuvre d’Oscar Niemeyer.

L’essentiel de la construction royannaise sera désormais marqué par l’influence de l’architecture brésilienne. Royan sera même surnommée la « nouvelle Brasilia ».

6.

Claude Ferret se fait seconder par les architectes Louis Simon et André Morisseau, ainsi que par plusieurs élèves de l’école d’architecture de Bordeaux. Guillaume Gillet et Bernard Lafaille travailleront sur l’église Notre-Dame de la ville. Claude Ferret refusera les styles traditionnels d’avant-guerre tout comme la pratique jugée « trop dogmatique » de Le Corbusier. La ville acquiert alors un style qui lui est propre, qui sera qualifié d’ « école de Royan ».

Dès le début du projet, les architectes évoque l’utilisation de la courbe et du béton dans leur architecture. Ils ont aussi la volonté de créer un axe principale depuis un bâtiment emblématique de la ville vers la mer.

Du fait de la présence importante de produits liés au commerce maritime, il sera décidé de construire le marché central à cet emplacement majeur.

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8.

Photographies Guy Binot, La reconstruction de Royan, de l’occupation à la renaissance, éditions témoignages et récits.

- Illustrations 5 & 6 : Photographies des architectes Dessin http://insitu.revues.org/2260 - Illustration 7 : Première esquisse du projet urbain, 1945 2.

- Illustration 8 : Vue aérienne de Royan , après la reconstruction

émergence du projet 9.

Année de construction : 1946 à 1956 Maitre d’ouvrage : Ville de Royan Maitre d’oeuvre : Louis Simon (1901-1965) Ecole des Beaux-Arts de Dijon, puis diplômé DPLG en 1935, il devient chef d’agence chez Pierre Patout qu’il suivra à New York pour la réalisation du pavillon de la France l’exposition internationale. Puis, il prend part à la reconstruction de Royan en association avec Claude Ferret et André Morisseau. Il sera nommé architecte conseil en Charente-Maritime.

André Morisseau (1907-1993) Architecte DPLG en 1937, il est nommé chef adjoint de la reconstruction de Royan pendant la reconstruction d’aprèsguerre. Il travaillera sur l’opération des îlots du boulevard Briand et sur quelques îlots du front de mer. Il réalisera à Royan le marché couvert, la tour de Foncillon, le bâtiment de la Poste, la résidence les Fauvettes, la résidence de Pontaillac et les cinémas « Le Lido » et « Aragon ».

René Sarger (1917-1988) Architecte DPLG de l’école spéciale d’architecture en 1938, Il travaillera comme assistant et conseiller dans l’agence de l’ingénieur Bernard Laffaille. Il réalisera en collaboration avec d’autres architectes le pavillon français à l’exposition universelle de Bruxelles en 1958, la basilique du SacréCoeur à Alger, et la reconstruction d’Orléansville. Il est considéré comme le spécialiste des structures en coques minces de béton armé et des résilles de câbles prétendues.

Bernard Lafaille (1900-1955) Ingénieur diplômé de l’école centrale de Paris en 1923.

Il obtient une renommée mondiale en développant de nouvelles formes constructives rendues possibles par la qualité de résistance des voiles minces de béton armé et de métal. Il construira notamment l’église Notre-Dame de Royan, le pavillon de la France à la foire internationale de Zagreb, et l’église Notre-Dame-de-France à Bizerte (Tunisie),

- Illustration 9 : Tympan d’une voûte du marché

Photographie personnelle

3.

Situation d’implantation /

Son emplacement a été choisi dans le cadre du plan d’urbanisme de la ville.

Le marché ferme la perspective du boulevard Briand, axe principal de la ville.

Ce boulevard rectiligne, bordé de commerces, est ouvert vers la plage et fermé à son autre extrémité par le marché. La place porte désormais le nom du marché central.

Morphologie / Le marché de Royan est un voile mince en

béton qui évoque la forme d’un bénitier ou d’un parrachute reprenant les codes de l’architecture Brésilienne de Niemeyer.

La forme circulaire du bâtiment permet d’éviter le phénomène d’écran et de faire un plaquage de la perspective et vient répondre à toutes les façades de la place triangualire.

La légère pente du site a été gérée par un socle traité par un parement de pierre qui permet aussi de mettre le bâtiment en valeur. Le socle est de forme triangulaire afin de s’intégrer dans la place d’origine 11.

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12.

13.

- Illustration 10 : plan masse du boulevard Aristid Briand - Illustration 11 : Photographie du Boulevard Aristid Briand - Illustration 12 : Coupe schématique du site - Illustration 13 : Photographie aérienne de Royan

Schémas personnel Schémas personnel

4.

II. Le marché, un programme centralisé Programme centralisé Le marché est un lieu public où se réunissent des commerçants de différents domaines afin de vendre leurs produits. Ce lieu se doit de présenter les produits, permettre aux clients de circuler librement mais aussi gérer les odeurs dégagées par les denrées alimentaires.

Accès & Circulation / Le marché central de Royan

Présentation des produits / à l’intérieur du marché, les commerçants proposent leur produits sur des stands. Ces bancs d’exposition, fixes et en béton, sont disposés de manière rayonnante autour du point central.

Les 3 rangées de stands diffèrent par leur taille.

Les architectes ont choisit de donner l’accès au bâtiment latéralement afin de ne pas entraver la perspective depuis le boulevard.

Quatres rampes (2 larges et 2 petites) permettent de monter sur le socle depuis le boulevard et d’entrer dans le marché par les entrées Pierre Lotti et Font de Cherves.

Deux escaliers sont dessinés sur les cotés de la place et enfin la partie supérieure est complètement ouverte afin d’accéder aux deux autres entrées et au bar.

La circulation intérieure se pratique par des allées rayonnantes au centre du bâtiment et des allées traversantes les joignent entre elles afin de pouvoir circuler librement à travers chaque stand. (ill. 16)

Les façades (tympans des voûtes) sont légèrement en retrait (2,5m) et le débord permet aux commerçant extérieurs de se protéger des intempéries. Dans chaque tympans, une porte de service donne à l’intérieur du marché.

Autour, des commerçants intinérants viennent s’installer sur l’ensemble de la place. (ill. 16)

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15.

dispose de 4 entrées (Font de Cherves, Daniel Hedde, Champlain et Pierre Loti). Chaque entrée est marquée par des auvents en porte-à-faux de 3,5m afin de protéger de le pluie et du vent.

Colorimétrie / Comme dans l’ensemble des édifices réalisés durant la période de la reconstruction de Royan, la couleur

(notamment les couleurs primaires) est un élément important dans la conception du marché.

En effet, le blanc a été utilisé pour la coque extérieure et pour mettre en valeur le volume. L’intérieur des voûtes a été coloré en jaune et les tympans en bleu pour créer de la profondeur. (ill. 15)

- Illustration 14: Rampe d’accès à la place Photographie personnelle - Illustration 15 : Entrée du marché Pierre loti Photographie personnelle

5.

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Lumière /

Pour apporter de la lumière à l’édifice et donner de la visibilité aux produits, les architectes optent pour des ouvertures essentiellement zénithales. L’anneau de compression, tout à fait au centre de la coque, est évidé et rempli de brique de verre.

Une des premières intentions était d’utiliser des canons à lumière, mais finalement ce sont des ouvertures rayonnantes en briques de verre qui seront dessinées.

Enfin pour faire entrer de la lumière latéralement, les façades sont travaillées en 2 parties : la partie basse est traitée en béton (2,50m de haut) et la supérieure avec des vitrages (0,90m x 0,30m) soutenues par des montants métalliques assurant l’étanchéité.

- Illustration 16: Plan des circulations - Illustration 17 : Eclairage naturel du marché

17.

Dessin personnel Photographie http://www.c-royan.com/arts-culture/architecture/la-ville-au-fil-du-temps/394-1930-1950-1970.html

6.

Aération / Dans un marché, la présence de produits frais

nécessite une ventilation permanante et performante.

Ainsi, le marché de Royan est ventilé en permanance grâce à des grilles dissimulées parmis les vitrages de verres dans les façades. On en compte trois sous sous chaque voûtes.

De même, des bouches d’aération sont présentes parmis les briques de verre dans l’anneau de compression.

Le bâtiment est alors ventilé quelque soit l’orientation des vents.

18.

19.

Evacuation des eaux / L’eau de pluie suit les nervures

de la structure qui prennent alors la fonction de goutière, puis elle est conduite dans un caniveau installé à chaque pied de voûtes. De plus, un caniveau circule de manière périphérique autours du bâtiment ; celui-ci sert notamment à évacuer les eaux usées lors du nettoyage du marché.

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21.

- Illustration 18 : Grilles d’aération - Illustration 19 : Coupes shématique de l’aération - Illustration 20 & 21 : Bouches d’évacuation des eaux - Illustration 22 : Entrée des locaux techniques

Locaux techniques /

Au sous-sol de l’édifice, on trouve une chambre froide, un endroit de stockage pour les commerçants, des toilettes et un local poubelle. L’accès se fait par des rampes autour de la place. (ill. 16)

22.

Photographie personnelle Dessin personnel Photographies personnelles Photographie personnelle

7.

III. Une architecture avant-gardiste structure autoportante Structure autoportante / La structure avant-gardiste de ce bâtiment est une coque mince de béton plissé (de 9 à 10

cm), d’une portée de 52,4m de diamètre par 10,50m de haut. Dans cet édifice, la structure et l’enveloppe ne font plus qu’un.

La morphologie du bâtiment est alors appréhendée par l’intégralité structurelle.

Cette structure autoportante est composée de 13 voûtes en compression identiques qui se contrventent les unes par rapports aux autres. L’ensemble repose sur 13 points d’appuis sur la tête des pieux en fondation et sont reliés entre eux par des tirants afin d’éviter la déformation par écartement. Les voûtes sont liées par des nervures et se rejoignent sur un anneau de compression plus épais. Cet anneau tient un rôle de clé de voûte et permet d’équilibrer la structure.

Les nervures et l’anneau permettent de reprendre les charges de compression de toute la structure et rendent l’intérieur du marché complètement libre. Ces derniers sont beaucoup plus épais, mais le traitement de la façade a été conçu de manière à ne dévoiler que la fine épaisseur de la coque. (ill. 9) Les tympans, traités en deux matérialités différentes (béton et verre), permettent de fermer le marché. Au niveau des entrées, la partie basse en béton permet de soutenir les auvents en porte-à-faux. (ill. 16) 23.

Voûtes en compression

Nervures en compression

Tirants en traction et pieux

Collaboration entre architectes et ingénieurs /

Le marché de Royan est un exemple de participation commune entre architectes et ingénieurs pour résoudre ensembles des problèmes techniques et esthétiques. Il est le témoin des toutes premières collaborations, jusqu’alors proscrites, entre architectes et ingénieurs. Dès 1936, Lafaille plaidait pour un travail en commun avec les architectes, qui permettent « d’accorder le projet à la mesure du sentiment humain ». René Sarger fut l’un des premiers à se prononcer, après la guerre, pour une abrogation de la loi française interdisant l’association d’architectes et d’ingénieurs. « En séparant la structure de la forme, la conception de l’exécution, il n’y a plus d’unité et par conséquent plus d’architecte véritable » écrit-il.

- Illustration 23 : Répartition des forces

Schémas personnels

8.

Le chantier L’entreprise choisie, l’UFE, signa le marché de travaux le 15 avril 1955, deux mois avant la mort de Lafaille. Par la suite, c’est René Sarger qui contrôlera les trois grandes étapes : -La modélisation mathématiques de la structure -La réalisation du coffrage

Réalisation du coffrage /

La construction d’une telle coque nécessita la création d’un coffrage en bois particulièrement complexe, proche de la charpenterie de marine. Des lames de parquet furent utilisées, pour obtenir une meilleure définition des voiles qui devaient initialement rester bruts de décoffrage. Les traces sur le béton laissent deviner cette structure aujourd’hui.

Par mesure d’économie, la réalisation prévoyait la réutilisation des coffrages. La mise en oeuvre fût donc organisée de façon à permettre le moulage successif des ondes, tout en assurant leur stabilité le temps du chantier, en gardant les étais intérieurs.

25.

Mise en oeuvre /

Le béton a ensuite été coulé sur le coffrage. Les armatures de la structure est surtout présent dans l’anneau de compression et dans les nervures. Ces éléments sont les plus épais de la coque car ils reçoivent le plus d’efforts.

24.

26.

27.

Mise en place du coffrage

28.

Remplissage du coffrage

29.

Mise en oeuvre du béton

La maquette réalisée reprend les différentes étapes de construction du bâtiment. Une charpente a d’abord été mise en place pour créer la forme de la coque. Puis l’ensemble du coffrage a été remplie par des lames de bois pour acceuillir le béton et les armatures.

- Illustration 24 : Béton brut Photographie personnelle - Illustration 25 : Coffrage en bois et echaffaudage Exposition 60 ans du marché (archives de Royan) - Illustration 26 : Ferraillage de l’anneau de compression Exposition 60 ans du marché (archives de Royan) - Illustrations 27,28 & 29 : Photos de la maquette Photographies personnelles

9.

déclinaisons de la forme Synthèse de l’art et de la technique, le marché de Royan connut un retentissement international, en raison de sa place dans l’histoire des techniques constructives et de leur application à l’architecture. Aujourd’hui on constate que de nombreuses réalisations se rapprochent de la forme de ce marché. Les constructions qui montrent une similitude formelle avec le marché de Royan ont des fonctions très diverses : cirque, église, restaurant, palais des congrès.

Restaurant Las Manantiales

30.

Felix Candela

Xochimilco (Mexique)

Cette voûte hyperbolique a réutilisé la circularité du marché de royan mais celui ci ne comporte que 7 pieds et la forme est plutôt concave.

L’idée de réaliser un objet flottant s’intégrant au paysage tel un lotus à été évoqué.

Les tympans sont complètement vitrés et l’espace reste libre.

1957 CNIT Robert Camelot

31.

Paris (France)

Cette structure est un voile mince double. Sa forme triangulaire reprend celle de la parcelle, une des premières construite à la défense.

Cette ouvrage comporte deux voûtes entièrement vitrées.

1958 église sainte marie Gyo Obata

32.

Saint-Louis (Etats-Unis)

Cette église reprend la forme circulaire du marché mais le nombre de voûtes y est beacoup plus important.

On peut d’ailleurs y observer une superposition de 3 voûtes.

1962 - Illustration 30 : Restaurant Las Manantiales - Illustration 31 : Le CNIT - Illustration 32 : église Sainte Marie

Photographie Archdaily - Michelle Miller Photographie Isabelle Duneau Photographie Ray Luce

10.

Un programme unique Pour mieux comprendre l’importance de la centralité dans le projet du marché couvert de Royan, il semble important de le comparer à un autre marché datant de la même époque afin de dégager les différences et les similitudes des solutions architecturales des deux projets. Nous pouvons, à première vue retrouver des similitudes de programme avec les halles du marché de Fontainebleau.

23.

Les halles du marché de Fontainebleau / Les halles ont été dessiné par l’architecte Henri Brard et conçu par l’ingénieur Nicolas Esquillan (1902-1989), aussi concepteur du CNIT entre 1936 et 1941. Cette dalle de couverture en béton repose sur 22 pilliers circulaires et est complètement libre aux vent.

En temps de marché la ventilation du lieux est permanente, mais l’intérieur subit les contraintes météorologiques. Pour la lumière, la halle est éclairée par l’emsemble des façades mais aussi de manière zénithale grâce à des pavés de verre ce qui améliore nettement la présentation des produits.

La forme longitudinale de ce marché invite à une circlation et un aménagement dans ce lieu plutôt dans la longueur, et le plan libre permet de rentrer par n’importe quelle direction.

Ce marché est quant à lui mobile ainsi chaque commerçant monte et démonte son stand à chaque fois.

De plus, lorsque cet évènement quotidien est terminé, les halles se transforment en parking couvert, ce qui fait de ce lieu un double programme architectural de services.

Le fait que la ville ait dédié au programme du marché un lieu unique et permanent le rend beaucoup plus important, emblématique et à part entière.

24.

- Illustration 23: Les halles du marché de Fontainebleau - Illustration 24 : Pavés de verre dans la toiture - Illustration 25 : Stationnement sous les halles

25.

Photographie http://jeanfrancoiscabestan.com Photographie http://www.pss-archi.eu Photographie http://www.pss-archi.eu

11.

Pour conclure

En finalité, il est f acile de constater que le marché central de Royan représente un emblème et un point de départ à plusieurs échelles.

La reconstruction, quasi intégrale, de la ville a pris son emergence depuis la place du marché et de sa percpective sur la mer (boulevard Aristide Briand). Un programme représentatif devait y prendre place et c’est grâce à la localisation de Royan, dont le commerce maritime et l’import export des produits de la mer frais est très présent, qu’un marché a été construit. Ce point crée un réel départ à une réorganisation urbaine.

De plus sa forme circulaire a donné suite à des réponses architecturales pour la plupart centralisées et rayonnantes autour d’un point de départ.

Enfin, la reconstruction de Royan est souvent représentée par ce modernisme et notamment par de nombreux monuments comme l’église ou le marché qui marquent ainsi la fin d’une période causée par la guerre et le début du mouvement moderne.

En terme de construction, la prouesse architecturale de cette coque en béton a longtemps été admiré et a servi comme référence dans de nombreuses et nouvelles constructions.

Le marché central de Royan marque alors un tournant dans l’histoire d’une ville et quelque part dans celle de l’architecture.

Aujourd’hui, le marché central de Royan est un des plus grands emblèmes de la reconstruction de la ville. Point d’orgue de l’axe centrale de Royan, ce bâtiment est une prouesse en terme architectural et technique. Construit en béton, il est devenu un des bâtiment les plus «cinquantes».

Le marché a été classé monument historique en 2003, il est reconnu au plan international, et il constitue un des sites les plus animés de la ville.

12.

bibliographie sources primaires Archives départementales de la Charente Maritime, fonds Morisseau

- 89 J 273

- 89 J 274

Archives de la Ville de Royan

- Façade sud par Louis Simon et André Morisseau, février 1954

- Photographies du chantier - Plan de toiture par Louis Simon et André Morisseau, février 1954 - Plan de masse par Louis Simon et André Morisseau, février 1954 - Plan du rez-de-chaussée par Louis Simon et André Morisseau, février 1954

sources secondaires

- Binot G., La reconstruction de Royan, de l’occupation à la renaissance, éditions témoignages et récits.

- Billaud V., Royan et ses environs, collection livres d’histoire.

- Chasseboeuf F., Royan rêves d’architecture, éditions patrimoines médias, 2012.

- Colle J-R., Royan, éditions Saep Colmar-ingersheim.

- Coquel N., Royan, au fil du XXe siècle, éditions geste.

- D’Architectures «Marché de Fontainebleau : destruction cette nuit!» magazine d’A, article en ligne, mars 2013 - Dupont V., Au fil des années, Royan, éditeur Victor Billaud, 1912 - Genet C., Royan 1919-1939 les années folles, éditions album des deux Charentes, 1996.

- Paul A. & Félix C., Se souvenir de Royan, éditions geste.

- Pelletan E., Royan, la naissance d’une ville, éditions Princi Negue, 2007.

- Preaut A-M, Guide architectural Royan 1950, éditions Bonne Anse, 2004 - Rallion P., « La machine à habiter » Royan, une reconstruction 1945-1955.

- Ragot G., Jeanmonod T. ,Nogue N., Callais C., Invention d’une ville, Royan années 1950, éditions cahiers du patrimoine, 2003 - Sauzeau T., Petite histoire de Royan, éditions Geste, 2006 - «Marché couvert à Royan» L’architecture d’aujourd’hui, n°64, mars 1956, p. 48 - Burger, Noah and Billington, David P. «Felix Candela, Elegance and Endurance: an examination of the Xochmilco Shell.» Journal of the International Association for Shell and Spatial Structures: IASS. Volume 27,n. 152, decembre 2006 p. 271-278.

sites internet - Archadaily, site d’architecture http://www.archdaily.com/496202/ad-classics-los-manantiales-felix-candela - Archicab, Actualité de l’intervention sur l’existant http://jeanfrancoiscabestan.com - Architecture de cartes postales http://archipostalecarte.blogspot.fr - Archives départementales http://charente-maritime.fr/CG17/jcms/c_6671/bibliotheque-des-archives-departementales - http://www.pss-archi.eu - La mémoire vive encyclopédique http://www.c-royan.com/ - Musée du patrimoine du pays Royannais http://www.pays-royannais-patrimoine.com/communes/royan/musee-de-royan/ - Revue de patrimoines http://insitu.revues.org - Site officiel de la ville de Royan http://www.ville-royan.fr 13.