12 minute read

21. COMPOSANTES STRUCTURANTES

21. COMPOSANTES STRUCTURANTES

L’identification des composantes structurantes de Chapais favorise la lecture spatiale de l’armature du territoire.

Advertisement

La structuration du territoire fait référence aux réseaux de transport, aux équipements publics ainsi qu’aux différentes contraintes naturelles et anthropiques.

Le réseau routier

La ville de Chapais est accessible à partir de la route nationale 113 (R-113), principal axe routier qui suit une orientation nord-sud, permettant de relier la route 167, légèrement au sud de Chibougamau, à Senneterre. La route 113 est une route provinciale pavée sous la responsabilité du ministère des Transports. Elle dessert les régions administratives de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec.

Elle est un lien routier important pour l’économie de ces régions, car elle permet l’exploitation forestière et minière du secteur. La grande importance de l’activité industrielle à Chapais sollicite l’utilisation de cette route, la plus utilisée du réseau. Soulignons à cet effet que la route 113, entre la route 167 et Chapais, a vu sa circulation augmenter de plus de 14,3 % entre 2016 et 2020, d’après les données du ministère des Transports. Alors qu’en 2016, le DJMA (débit journalier moyen annuel) y était de 2 100 véhicules et la proportion de véhicules lourds de 18 %, en 2019, ce chiffre est passé à 2 400 véhicules dont 19 % de véhicules lourds.

La route 113 est très fortement empruntée par le camionnage issu de l’exploration minière et l’exploitation forestière. En effet, les camions forestiers et d’exploitation de ressources naturelles traversent le territoire et partagent les routes avec les résidents et les usagers récréotouristiques (chasse, pêche, etc.). La cohabitation entre les différents usagers sur la route 113 représente donc un enjeu névralgique pour Chapais et comme le transport et l’accessibilité constituent des éléments essentiels pour la santé économique du territoire, les instances gouvernementales investissent régulièrement pour assurer la sécurité et l’accès aux générateurs d’activités économiques.

Outre la route 113, le réseau routier est appuyé par le réseau collecteur et le réseau local qui permet d’accéder aux différents quartiers du territoire.

Enfin, on retrouve un chemin forestier, à proximité du parc industriel, sous la juridiction du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) et est destiné principalement aux véhicules forestiers. L’administration municipale étudie la faisabilité de construire un chemin hors norme qui relierait le secteur de l’usine de cogénération à ce chemin permettant ainsi d’élargir les possibilités d’établissement pour de potentielles industries.

La carte suivante identifie le réseau routier de la ville de Chapais.

Source : AZIMUT Solutions géomatiques

En termes de transport collectif, Chapais ligne verte assure des déplacements vers Chibougamau par taxi ou par autobus 7 jours sur 7.

Le réseau ferroviaire

Après la fermeture de la mine Opémiska au début des années 1990 et la baisse des investissements par le CN, l’Office des transports du Canada abandonne l’exploitation du tronçon reliant Franquet à Chapais en 1993, et le CN procède au démantèlement du tronçon en 1994. Cette section accueille aujourd’hui le sentier provincial de motoneige reliant l’Abitibi au Nord-du-Québec.

Cependant, la voie ferrée entre l’entreprise Barrette-Chapais et le parc industriel de Chapais est encore existante et la réhabilitation de la partie démantelée présente un potentiel d’opportunités et d’attractivité pour de nouvelles entreprises désireuses de s’implanter à Chapais.

Parallèlement, deux (2) tracés pour rallier le centre du pays au port de Baie-Comeau sont à l’étude dans le cadre d’un nouveau projet de corridor ferroviaire permettant le transport en vrac entre Winnipeg et le port de mer en eau profonde de classe mondiale de BaieComeau. On parle ici d’un :

1. corridor ralliant Dolbeau-Mistassini à Hervey-Jonction représentant un trajet de 2 780 km à partir de Winnipeg ; 2. tronçon passant par Grevet et Chapais via l’ancienne voie ferrée entre Lebel-sur-

Quévillon et Chapais.

Un Mémoire sur le transport ferroviaire23 réalisé en octobre 2019 par la Ville de Chapais et présenté au ministère des Transports du Québec conclut ce qui suit :

- Qu’on procède à la reconstruction du tronçon Franquet-Chapais afin d’appuyer le développement des communautés nordiques et rurales ; - Qu’il y ait création d’un réseau ferroviaire stratégique national ; - Que le gouvernement mette en place des infrastructures structurantes permettant le développement économique sur le territoire du Plan Nord, notamment des centres locaux d’entretien des rails et de l’équipement ; - Que des incitatifs soient mis de l’avant afin d’encourager les entreprises à utiliser les rails (crédit d’impôt selon l’estimation de la diminution des GES par exemple) ; - Qu’une étude soit réalisée par le gouvernement du Québec pour valider l’état réel des rails et des équipements d’entretien.

À cet effet, une étude de faisabilité pour la 1re phase de La Grande Alliance24, un projet de développement d’infrastructures d’une valeur de 4,7 milliards de dollars, a été conclue dans une entente entre les Cris et Québec en février 2020. L’entente de La Grande

23 À l’été 2019, le gouvernement du Québec a adopté la Politique de mobilité durable (PMD-2030). Constatant les opportunités liées au transport ferroviaire, le ministère des Transports (MTQ) tiendra le Sommet sur le transport ferroviaire le 9 décembre 2019 et a invité les acteurs régionaux à se prononcer sur le sujet au préalable. 24 La Grande Alliance est un protocole d’entente de collaboration et de consolidation des liens socio-économiques entre la Nation Crie et le gouvernement québécois pour connecter, développer et protéger le territoire.

Alliance comprend, entre autres, des projets d’amélioration et agrandissement de routes, un chemin de fer de 700 km vers la limite nord du territoire cri, un port en haute mer, de nouvelles lignes électriques et la création d’un réseau d’aires protégées. Tous ces projets d’infrastructure sont à construire en trois étapes sur les 30 prochaines années. La première phase comprend quant à elle la possibilité d’un chemin de fer partant de la limite sud du territoire cri et allant jusqu’au kilomètre 257 de la route Billy Diamond et l’amélioration des routes d’accès aux communautés de Waskaganish, Eastmain et Nemaska, dans le Nord-du-Québec.

Source : Dans l’image ci-dessus, le bleu pâle représente la phase 1 du projet, le bleu foncé la phase 2 et le rose la phase 3. Les lignes continues représentent les routes et les lignes pointillées représentent le chemin de fer. Photo : gracieuseté du gouvernement de la nation crie.

Aqueduc et traitement des eaux usées

La majorité du périmètre urbain de Chapais est desservie par les services d’aqueduc et d’égout. Cependant, le réseau n’a jamais fait l’objet de renouvellement et les conduites sont vieillissantes.

Aussi, Chapais est la seule communauté n’ayant pas sa propre source d’eau potable puisque cette dernière est située à l’extérieur de ses limites municipales. C’est pourquoi agrandir le

territoire au-delà de ses frontières actuelles permettrait à la Ville de mieux protéger sa source d’eau potable.

Ajouté à son réseau désuet, Chapais rejette ses eaux usées sans traitement directement dans l’environnement puisqu’elle n’a pas adhéré au PAEQ ou au PADEM. Aujourd’hui, pour se conformer aux normes édictées par le Règlement sur les ouvrages municipaux d’assainissement des eaux usées du ministère de l’Environnement lutte contre les changements climatiques, Chapais dans son programme triennal d’immobilisations 20192021 a prévu des investissements de plus de 16 M$, soit 1,7 M$ en 2019, 1,4 M$ en 2020 et 13 M$ en 2021. Ces montants concernent le cout total des projets. Le budget d’immobilisations de l’année 2021 est attribuable à la construction obligatoire d’une usine d’épuration des eaux usées.

Gestion des matières résiduelles

La Ville de Chapais possède un Plan de gestion des matières résiduelles (PGMR) depuis 2008. Ce dernier a été révisé en 2015 et propose une ville plus verte et plus durable.

Les matières résiduelles de la ville de Chapais et des sites de villégiatures environnants25 destinées à l’enfouissement sont acheminées au LET26 de Chibougamau puisqu’il n’y a pas de LET à Chapais.

La ville de Chapais est également desservie par un écocentre depuis mai 2015 ce qui a grandement amélioré la gestion des matières résiduelles. Cet écocentre, situé sur la rue Cooke, est opéré par une entreprise de Chapais pour la ville de Chapais via une entente. De la même façon, la Ville de Chapais dessert les sites de villégiature du Gouvernement régional d’Eeyou-Istchee Baie-James environnants via une entente intermunicipale.

Enfin, le tri des matières recyclables de la collecte sélective, située à Chibougamau dessert aussi le territoire. Par ailleurs, la Ville ne possède pas encore de site de compostage, mais c’est une des mesures qui apparait dans le calendrier 2016-2020 du PGMR.

Les contraintes naturelles

Chapais demeure une municipalité située près de la nature, dotée d’un environnement d’une remarquable beauté. La ville est située au cœur de la forêt boréale et côtoie des lacs et des rivières. Cette localisation lui permet d’offrir à ses résidents et ses visiteurs un milieu de vie exceptionnel.

Chapais fait partie de deux (2) bassins versants drainés par la rivière Obatogamau à l’ouest du territoire et la rivière Chibougamau à l’est. Le bassin versant Obatogamau se jette dans

25 Le secteur de collecte de la ville de Chapais inclut les secteurs de villégiatures du Gouvernement régional d’Eeyou Istchee Baie-James suivants : lac Opémisca, lac Cavan, lac David, lac Dulieux, lac Buckell et Baie Demers. 26 Lieu d’enfouissement technique.

les lacs Cavan et de la Presqu’île alors que le bassin versant Chibougamau se jette dans les lacs Opémiska et Scott27 .

Les lacs les plus connus présents autour de Chapais sont :

• Lac Opémiska, d’une superficie de 77 km2. Sa vocation est résidentielle, villégiature, plage ; • Lac de la Presqu’île, mesure 5,9 km de longueur par 5,6 km de largeur et a une superficie de 20 km2 . Ce lac a été formé par l’impact d’une météorite ; • Lac Cavan, d’une superficie de 3,76 km2 est le lieu de la plage municipale de Chapais où plusieurs résidents habitent. Le territoire est également caractérisé par la présence d’autres plans d’eau de moindre importance (lac David, lac Campbell, lac Springer, etc.).

La plupart de ces milieux humides peuvent être observés sur la carte des contraintes naturelles qui est insérée en annexe1 du présent plan d’urbanisme.

Chapais, n’étant pas un lieu reconnu pour la villégiature intensive, la pression sur les lacs est modérée. Toutefois, l’implantation de résidences en bordure de ces lacs et la présence de chemins asphaltés à proximité de la rive peuvent entraîner une dégradation de la qualité des eaux avec le ruissellement des eaux de surface. Divers sédiments, nutriments et contaminants (huile des voitures, sels de déglaçage, fertilisant et déchets organiques) peuvent rejoindre éventuellement les lacs.

Selon la documentation disponible, la qualité des eaux est bonne, elle respecte les recommandations pour la qualité des eaux du Canada.

Lac Campbell (photo prise sur : http://villedechapais.com/activites-etloisirs/sports-et-loisirs/sentiers-et-pistecyclables/70-sentier-du-lac-campbell)

27 On peut consulter le ministère de l’Environnement pour connaître les caractéristiques des lacs mentionnés.

Plan d’urbanisme de la Ville de Chapais numéro 21-532

Chapais en bref…

Le diagnostic territorial a permis de faire ressortir les principales forces et faiblesses du territoire.

TERRITOIRE

Forces

• De merveilleux paysages avec la présence de la forêt et de nombreux lacs. • La nature et l’environnement sont au cœur de ce territoire. • Une diversité d’offres d’espaces naturels de qualité permettant la pratique d’une grande gamme d’activités de plein air : pêche, nautisme, baignade, observation de la faune et de la flore, etc. • Une disponibilité des ressources naturelles. • Un territoire éloigné. • Une municipalité enclavée sur le territoire de la municipalité du Gouvernement régional

D’Eeyou Istchee Baie-James (GREIBJ). • Territoire de petite superficie.

ENJEUX SOCIODÉMOGRAPHIQUES ET ÉCONOMIQUES

Faiblesses

Forces

• Légère reprise démographique (3,4 %) entre 2016 et 2018. • Une importante population de villégiateurs. • Une population active nombreuse (25/64 ans). • Plus de 1 Chapaisien sur 4 à moins de 25 ans. • Une main-d’œuvre de qualité dans des métiers spécialisés. • Un fort taux d’activité et d’emploi. • Un pouvoir d’achat supérieur à la province. • Une occupation résidentielle dominante représentant 89 % de l’assiette fiscale de la ville. • Un déclin démographique. • Une population de plus en plus vieillissante qui menace la croissance économique. • Un faible niveau de scolarisation. • Le départ de 45 familles entre 2011 et 2016. • Des perspectives démographiques peu favorables. • Un taux de chômage qui augmente. • Peu de travailleurs autonomes. • Une économie vulnérable propre au caractère monofonctionnel de la ville.

Faiblesses

Plan d’urbanisme de la Ville de Chapais numéro 21-532

• Un parc industriel dynamique et attractif. • Une reprise du secteur minier. • Un secteur forestier qui se diversifie. • Une bonne complémentarité et une bonne cohabitation des usages. • Une structure économique dominée par l’industrie minière et forestière. • Une identité/une image définie. • La présence de terres du domaine public, gérées par le gouvernement et ses partenaires, qui échappent au développement municipal.

MILIEUX DE VIE

Forces

• Un milieu de vie de qualité pour les jeunes familles et les amoureux de la nature. • Une variété de services communautaires gratuits disponibles à la population. • Une accessibilité à des services de santé, éducatifs et sociaux. • Un fort sentiment d’appartenance et une population mobilisée. • Une politique culturelle récente. • Des espaces publics en nombre suffisant et accueillant. • Une typologie résidentielle peu diversifiée. • Un réseau piétonnier et cyclable à repenser et réaménager. • Une altération de certains éléments bâtis du noyau urbain.

CADRE TOURISTIQUE ET DE VILLÉGIATURE

Faiblesses

Forces

• Plusieurs produits d’appel peu exploités, mais pouvant servir comme levier de développement économique. • Un potentiel touristique significatif par la qualité de son environnement naturel et de ses paysages. • Peu d’hébergement touristique offert. • Une qualité d’hébergement en partie désuète. • Des infrastructures d’accueil qui pourraient être davantage structurées et mises en valeur. • Peu d’équipements destinés à attirer une clientèle touristique et diversifiée. • Liens physiques entre les équipements et les activités récréotouristiques et le noyau urbain à définir

Faiblesses

Plan d’urbanisme de la Ville de Chapais numéro 21-532

COMPOSANTES STRUCTURANTES

Forces

• Une proximité immédiate entre tous les services. • La requalification et la mise en valeur des infrastructures et équipements de transport ferroviaire. • Une qualité des eaux exceptionnelle, 100 % non chlorés. • Un PGMR actif. • Un réseau d’égout et d’aqueduc vieillissant. • Une plus grande fréquentation de véhicules sur la route 113. • L’accroissement de la sécurité de la circulation le long de la route 113.

L’état des lieux portant sur la connaissance du territoire et le Diagnostic territorial ont permis de définir les grandes caractéristiques de la ville de Chapais. Ainsi, on ne peut que constater que la ville possède un fort potentiel de développement, généré par sa nature abondante et sa communauté composée de citoyens de première et de nouvelle appartenance. Le développement accentué ces dernières années de l’activité industrielle et minière a permis d’amener des retombées non négligeables au territoire, tant en termes de notoriété, de croissance fiscale que d’emplois. Le secteur industriel est une force majeure de la ville qui vient augmenter sa fonction résidentielle.

Faiblesses

Ainsi les forces du développement de Chapais sont principalement résidentielles et industrielles et s’appuient sur le dynamisme de la communauté et la qualité des richesses naturelles du territoire.

Cependant, la municipalité devra faire face à certains enjeux pour assurer un milieu de vie agréable, dynamique et attirant.

This article is from: