TSL {Totally Sports in London} #14 - My London by Nelson Monfort

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TSL

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@TSL_leMag

uLondres

jazz ou airband, londres envoie toujours du lourd !

uInside

fulham fc en pleine (r)evolution ?

uBusiness

le magazine TSL prend de l’altitude !



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Sommaire

TSL {Totally Sports in London}

05 l..... Edito 06 l..... Radio Londres 08 l..... Made In Ekland g Anthony Strong 10 l..... My London by… g Nelson Monfort 28 l..... Inside : 30l g Fulham FC en pleine (R)évolution ? 36 l g Enfin des lauriers pour Fred Perry! 40 l..... NEXT : Airnadette met le feu au Royaume-Uni. 46 l..... Le cahier business by TSL g Du nouveau chez London & Partners. g Distribution : TSL prend de l’altitude! g Le clubTSL : nouvelle soirée des membres.

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Directeur de la publication | Jean-Charles Berton | Rédacteur en chef | Darren Tulett Rédacteurs | Louise Ekland • Erik Bielderman • Elie André | Contributeurs | Barbara Jamison (London & Partners) Relations Presse & Photos| Agence Black Board - Raphaël Ostré & Bastien Hug-Fouché • TSL Direction artistique | TSL | Impression | Neuville Impressions www.neuvilleimpressions.fr REMERCIEMENTS A tous ceux qui nous font confiance en s’associant au projet et plus particulièrement nos : annonceurs, qui font vivre le magazine et permettent sa gratuité pour nos lecteurs distributeurs, en mettant à disposition un réseau gratuit en France et en Europe. Un grand merci au Saint-James et à son équipe, pour l’accueil toujours très chaleureux réservé à TSL et ses invités lors des interviews. Sans oublier pour leur contribution, Virginie, Darren, Erik, Benoît, Nicolas, Raphaël, Bastien, Jean-Philippe et bien évidemment notre webmaster Yann! @TSL_leMag une édition as&m | 40, rue Saint-Ferdinand | 75017 Paris Email contact@totallysportsinlondon.com | Fax +33 (0)1 45 72 33 64

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Le retour du Wenger masqué! Au moment d’ouvrir la saison 2013-14, tous les observateurs n’avaient d’yeux et de commentaires que pour le retour de José Mourinho. Il faut dire que la concurrence n’avait pas de quoi inquiéter l’enfant prodigue! Sir Alex out, AVB l’éternel grand manager en devenir ou Arsène Wenger à la dérive... la route semblait effectivement dégagée. Enfin presque. Car le manager des gunners, qui semblait quasiment paralysé en cette fin de mercato, a joué un drôle de tour à ceux dont l’avis unanime restait que Chelsea allait suivre une voie royale jusqu’au titre promis en fin de saison. Quelques mois plus tard, Wenger est pourtant leader. Leader sur le terrain. Leader d’opinion. Leader exemplaire sur la durée de ses performances. Il est également celui qui a su profiter au mieux du retrait de Sir Alex, en réalisant le début de saison parfait avec Arsenal. Les supporters ont ceci de particulier, qu’ils retournent leur veste plus vite encore qu’il n’en faut à Howard Webb pour siffler un pénalty en faveur des mancuniens! Wenger est donc redevenu le maître à jouer, le capitaine du navire Emirates Stadium. Nous l’avouons humblement, sceptiques sur l’attitude du manager, nous avons largement douté, quand le mois d’août fut venu. Sans hurler avec les loups non plus, nous ne pouvions que constater l’immobilisme du consultant de TF1. Là où le marché des transferts s’emballait au PSG ou chez les autres nouveaux riches du football, l’architecte réagissez @TSL_leMag alsacien poursuivait son oeuvre. Peut-être pas celle d’une vie, mais celle d’un règne sur le nord-est londonien. Dans la lignée des plus belles conquêtes de couronne nationale. De quoi envisager sérieusement d’atteindre l’objectif suprême avec un premier sacre en Champions League. On parle évidemment de prolongation de contrat pour Arsène. Deux années supplémentaires, qui porteraient à vingt le nombre de saisons passées à la tête du club. Le temps de marquer l’histoire. De l’écrire même. Puisque, quoi qu’il arrive à présent, sous l’ère Wenger, Arsenal aura gagné de nombreux titres, construit un stade ultra moderne avant tous les autres, tout en restant qualifié en Champions League tous les ans. Arsenal est bel et bien le club du 21ème siècle. Une entreprise qui sait résister aux marées et même aux tempêtes, en raison de la solidarité qui lie l’équipage et la confiance inébranlable en son capitaine. Nous entendions récemment que l’exemple à suivre était celui de l’équipe de France... Sincèrement, j’espère que cette erreur de communication n’a pas été entendue de ceux qui un jour voudront construire quelque chose de pérenne. L’exemple à suivre en matière d’entreprise sportive, comme pourrait l’être le Bayern dans un autre championnat, est bel et bien celui d’Arsenal. Une vision à long terme, vaudra toujours mieux que celle guidée par des girouettes. Les anciens doivent savourer ce retour en grâce du boss. Robert Pirès et Thierry Henry en tête. Car eux, mieux que quiconque, savent de quoi leur manager est capable. Mourinho ne pensait sans doute pas tomber sur un tel os en rentrant à la maison. The Happy one devra être au top, pour rivaliser avec son meilleur ennemi cette saison. Mais finissons par un scoop, car c’est officiel, cette année noël tombe un 23 décembre. Date du prochain Arsenal vs Chelsea! L’occasion de savoir si Arsène Who n’est tout simplement pas devenu, the very special one.

Jean-Charles Berton x Directeur de la publication


Radio Londres

▶ Echos, news, insolites...  retrouvez ici, le meilleur de l’actu sport & lifestyle, en direct de Londres et d’ailleurs...

Game, Set & Match

Droits Télé

sur beIN Sport !

Pour la période 2014-2018, beIN Sport devient le diffuseur exclusif de Wimbledon, des Masters 1000, Masters 500, de quelques ATP 250 ainsi que des Masters masculins (disputés à Londres) et féminins de fin de saison. Une nouvelle qui a doublement ravi Darren Tulett, puisque le grand fan de tennis qu’il est, aura sans doute l’occasion de couvrir le plus beau tournoi du monde, “chez lui” à Wimbledon. Notre petit doigt nous a même dit que Darren et la petite balle jaune ne devraient pas rester souvent loin l’un de l’autre cette saison...

Solidaires

avec Burton of London

ACTU

Cette année encore, du 13 au 25 novembre, les magasins de l’enseigne Burton of London ont collecté des vêtements chauds dormant au fond des placards auprès des consommateurs. L’enseigne de prêtà-porter redistribuant au sein des centres des Restos du coeur, dans des espaces présentés comme en boutique avec des classements par tailles, par couleurs. Objectif, réitérer le succès de la première édition de l’an dernier. Les clients reçoivent, en échange, des coupons de réduction. Pour chaque bon utilisé, la marque offre un repas à l’association. source www.lesechos.fr

Radio

ACtu

Londres leur parle A Poitiers, des résistants et enfants de résistants ont récemment dévoilé la plaque de la place Radio-Londres. Les responsables précisent « en baptisant cette place Radio-Londres, nous avons souhaité rendre un hommage à tous les résistants poitevins qui, un jour, ont emprunté la rue du Faubourg-du-Pont-Neuf ». source www.centre-presse.fr

BUZZ

«.london»

Dès l’été 2014, Londres disposera de sa propre extension “.london”. Parmi les premières villes au monde à disposer de sa propre extension, Londres veut permettre aux entreprises locales de tirer parti de la notoriété de la capitale sur Internet.

Il l’avait dit! « En Angleterre, tout est permis,

sauf ce qui est interdit. En Allemagne, tout est interdit, sauf ce qui est permis. En France, tout est permis, même ce qui est interdit. En U.R.S.S., tout est interdit, même ce qui est permis. » Winston Churchill

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2 18 source BBC “Match of the Day” @BBCMOTD

soit le nombre de femmes à avoir été nommées maire du quartier d’affaires de la City à Londres en 800 ans ! L’avocate Fiona Woolf devient ainsi la 686è Lord Mayer et seulement la seconde femme après Mary Donaldson en 1983. Macho les anglais?.

comme le total des apparitions de Franck Lampard lors d’un match d’ouverture d’une saison de Barclays Premier League. Record!

344

la distance en km, entre Londres et Paris, à vol d’oiseau ou 393 par la route. Rappelons qu’en voiture, Paris est à 777 km de Marseille, 583 de Bordeaux, 488 de Strasbourg, 465 de Lyon ou 386 de Nantes. source ViaMichelin Idées reçues!

3 105 000 followers pour @Arsenal en novembre 2013. Ce qui place les gunners en tête de cet autre classement de Premier League, devant @ChelseaFC (3 050 000), Liverpool @LFC (2 130 000), @ ManUtd (1 430 000), loin devant les autres londoniens, @SpursOfficial (700 000), @FulhamFC (182 000), Crystal Palace @Official_ CPFC (70 000). Toutefois, un autre classement, édité par des spécialistes en microblogging, donne Manchester City en tête des clubs qui générent une activité sur twitter (le club, ses joueurs & fans et toutes les interactions liées). Site précis et très instructif, avec ses cartes interactives par club, à suivre sur twitter via #TwitterLeagueTable.

2 441 000

auditeurs en moyenne chaque jour entre 6h et 9h, pour Louise Ekland et Christophe Nicolas, avec qui elle co-anime la matinale de RTL2, “LE GRAND MORNING“ qui se place au 1er rang du segment Jeune Adulte devant Virgin Radio, RFM & Chérie FM. Well done!

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le prix en euro qu’il nous aura fallu débourser histoire de passer l’hiver les pieds bien au chaud, en regardant la Premier League... depuis notre canapé!

So british, ces belles pantoufles 100% pure laine, sont pourtant signées “la maison de l’espadrille”, une société française basée à Hossegor. Cocorico!

115 000

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produits alimentaires proposés par Marks & Spencer dans le nouvel espace alimentaire du magasin de Beaugrenelle (foodhall de 800m2). De quoi trouver le meilleur de la gastronomie anglaise parmi les 4 étages et quelques 4 500 m2 du nouveau flagship anglais à Paris. Besoin d’un conseil? Contactez-nous et nous ferons suivre à nos experts maison, Louise & Darren.

exemplaires de l’autobiographie de Sir Alex ont été écoulés en... une semaine! Record historique pour le monde de l’édition britannique (hors fictions). |#14

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y n o h t n A « » G N O R ST Par Louise Ekland

x Illustrations TSL

A l’aide de votre iPhone et de l’application Aurasma (gratuite) découvrez la vidéo de cette rencontre très... rythmée ! 1 Téléchargez l’appli gratuite «AURASMA» 2 Ouvrez l’appli puis recherchez et «likez» la chaîne ‘Totally Sports in London’ 3 Pointez votre smartphone au dessus de la photo d’Anthony ou de Louise et découvrez instantanément la vidéo! 3 Bravo, vous venez d’Aurasmer votre article TSL ! 4 Une fois la vidéo lancée, il vous suffit de taper une fois sur votre écran pour ouvrir le lien vers le clip sur YouTube ou 2 fois pour conserver la lecture en cours. Vous pouvez évidemment découvrir ce numéro de Made In Ekland sur www.totallysportsinlondon.com et notre page Facebook/totallysportsinlondoncom 8 | #14 #14| |


@Louise Ekland

Découvrez le dernier album et tout l’univers d’Anthony sur www.anthonystrong.co.uk et suivez @AnthonyStrong_

CHANT/PIANO : Anthony Strong CONTREBASSE : Tom Farner, Calum Gourlay BATTERIE : Sebastien de Krom, Matt Skelton GUITARES : Chris Allard © NAIVE

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Nelson Monfort

S

ans lunettes et sans fard, c’est un Nelson confort et décontracté qui se présente à nous. Il a souhaité un rendez-vous matinal en raison d’un départ en train programmé de longue date. C’est donc après un petit-déjeuner rapide dans les salons du Saint-James que l’habituel intervieweur devient l’interviewé. Découverte de Londres, confidences et partage sur les valeurs du sport, l’auteur d’un récent ouvrage consacré à « ses héros », revient avec plaisir sur l’univers qu’il a choisi pour vivre avec passion, son métier de journaliste. Interview Darren Tulett

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x Photos Bastien Hug-Fouché


Darren Tulett : Bonjour Nelson. Commençons par le commencement. Parle-nous un peu de ta famille, de tes parents dont les origines expliquent pas mal de choses à ton sujet. Tes racines en somme. Nelson MONFORT : Mon père était américain et ma mère néerlandaise. Ils parlaient anglais entre eux à la maison, ce qui explique que cette langue soit devenue naturelle pour moi. Fils unique, ma langue maternelle et paternelle est l’anglais, avec ce petit accent américain qui ne t’aura pas échappé. J’ai grandi entre ces deux pays, tout comme mes parents, avec la double culture. DT : Comment se sont-il rencontrés? NM : Au sortir de la seconde guerre mondiale, enfin une dizaine d’années après plus exactement. Mon père, malgré son nom français d’origine protestante était américain donc et par son métier de banquier international, il travaillait à Paris où il a rencontré ma mère au début des années 50. Il s’agissait d’un second mariage pour tous les deux et d’une certaine manière, on peut dire que je suis un enfant de l’amour. DT : Une vraie histoire d’amour à la parisienne... NM : En effet. Et j’ajoute puisque nous en sommes un peu aux confidences, que mes parents avaient presque l’âge d’être mes grands-parents. Alors évidemment, s’en est suivi beaucoup d’affection, beaucoup de tendresse. Surtout en tant que fils unique. DT : Tu as grandi à Paris? NM : Oui à Boulogne plus précisément. Et à Jouy-en -Josas également. J’étais interne assez tôt, puisque mon père voyageait beaucoup et ma mère l’accompagnait. J’ai été dans plusieurs pensionnats et c’est sans doute de là que vient mon amour du sport. A l’internat, on a le temps. Aujourd’hui, même si je cours moins vite, je pratique toujours. L’amour du sport m’a en grande partie été inculqué par mon père. Très tôt, dès l’âge de 8 ou 9 ans. Il faut préciser que mon père était un vrai, vrai sportif à l’américaine. Il m’a transmis l’amour du sport et l’amour également du fair-play, du respect sportif. De faire le mieux possible, mais jamais au détriment d’autre chose. Le sport n’a jamais été une question de vie ou de mort. Jamais. DT : Quels sports pratiquait ton père? NM : Il était golfeur. Il excellait en golf même, puisqu’il était handicap 2 américain. Ce qui veut dire quelque -chose. Jeune, il était un très bon joueur de golf et il m’a |#14

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MON PèRE M’A APPRIS LE GOLF et il était

mon plus beau

partenaire appris ce sport, qui vraiment accompagne ma vie dans sa pratique et dans l’état d’esprit DT : Tu as pu jouer avec lui? NM : Oui... Oui et j’en garde un souvenir merveilleux. Il était mon plus beau partenaire. DT : Un très bon prof aussi, alors que parfois ce n’est pas facile, les parents poussent un peu trop leur enfant. NM : Oui sauf que là, il n’a jamais été question pour moi d’être un champion. Je suivais 12 | #14 |

mes études. Le golf a toujours été un loisir, et à la fois un peu plus qu’un loisir, qui a fini par accompagner ma vie. Je trouve que c’est un sport qui a deux qualités. J’ai un peu réfléchi à ça. La première, correspond aux découvertes qu’offre le golf. Quand on joue, on se promène toujours au milieu de magnifiques paysages. La seconde, qui est peut-être même la première, c’est un sport qui enclenche une vraie camaraderie. Une vraie, vraie camaraderie. Le


fait qu’il n’y ait pas d’arbitres me plaît. J’annonce mon score et tu me donnes le tien. Alors évidemment, il faut faire confiance. C’est ce qui me plait et sur ce point, le golf me fait penser à certains examens que l’on passe dans les grandes universités américaines. Il n’y a pas de surveillant. Tout est basé sur la confiance. Et comme il n’y a pas de surveillant, personne ne triche. Et bien le golf, c’est ça pour moi. Et je trouve que c’est une belle leçon de vie!

DT : Tu as pu jouer en Angleterre? NM : Oh oui plusieurs fois, notamment à Londres. Je connais plusieurs parcours autour de Londres. J’ai joué au Wentworth, qui est une merveille de golf et où se déroulent de prestigieux championnats. J’ai également joué au Sunningdale Golf Club, mais aussi dans un certain nombre de golfs publics de la grande périphérie de Londres. L’un d’entre eux, et c’est amusant, est même le parcours |#14

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Le sport et plus particulièrement le golf, ont forgÊ la personnalitÊ du jeune Monfort.


PATTON écrivait des POèmes

dont mon père était le

premier lecteur de Wimbledon je crois, qui est transformé en parking durant le tournoi de tennis. C’est un golf public 340 jours par an et j’ai eu la chance d’y jouer. DT : L’accès à ces parcours n’est sans doute pas très facile, puisque l’on connait leur politique de memberships. NM : Effectivement, pour jouer à Wentworth j’avais été invité. Mais, pour jouer sur un golf public, tu n’as pas besoin de t’annoncer et le coût est relativement faible. DT : Ton père a donc influencé ton parcours de vie grâce au golf. On sent qu’il a beaucoup compté pour toi. Il a également été un personnage important durant la guerre. NM : Mon père a beaucoup compté pour moi. J’ai une petite anecdote et vais vous faire une confidence que très peu connaissent. Durant la campagne d’Italie, mon père était très proche de deux généraux américains, le général Alexander et le général Patton. Et justement, ce que très peu de gens savent, c’est que Patton écrivait des poèmes. Derrière l’homme d’armée assez dur, le meneur d’hommes qu’était Patton se cachait un poète. Ce qu’on imagine mal. Et le premier à lire ses poèmes était mon père, qui a toujours été

quelqu’un de très, très honnête. Il commentait donc les écrits de Patton au général et lui disait la vérité sur ce qu’il en avait pensé. C’est une anecdote que peu de gens savent. Mon père a été Gouverneur militaire de Trieste, début 45, sur les recommandations de Patton. Il a été profondément triste au moment de la disparition de Patton en 46, décédé dans un accident de Jeep. Après avoir traversé tout ce qu’il a vécu, mourir ainsi sembla si bête... DT : Retour à tes études à Paris, après ton droit, tu rentres à Sciences Po. NM : Oui et c’est là que j’ai rencontré ma femme d’ailleurs. C’est à ce moment que je vais prendre mon bâton de pèlerin. A l’époque, en sortant de Sciences Po, le chômage n’existait pas et j’avais le choix comme tous mes camarades de promo. Mais je savais déjà que je voulais travailler dans le sport. J’ai commencé à taper à la porte de plusieurs media, sauf qu’aucune ne s’ouvrait, en tout cas à Paris. Après plusieurs contacts, et je ne parle même pas de la télé qui restait un rêve inaccessible à l’époque, j’ai compris qu’il fallait chercher ailleurs. DT : Ils ne sont pas nombreux les élèves de Sciences Po qui veulent travailler dans le sport? |#14

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NM : Pas du tout, pas du tout nombreux. Aucun même. C’est aussi pour cette raison que j’ai décidé de partir en province et à l’étranger, pour tenter ma chance. A Lyon et à Lausanne plus précisément. Là, il y a deux personnes qui m’ont véritablement aidé. Le premier est André Chêne, le père de Patrick qui était rédacteur en chef du Progrès de Lyon et le second, Raymond Pittet, rédacteur en chef de La Tribune - Le Matin, le plus grand quotidien de Suisse romande. Pittet me disait, et ça va te plaire mon cher Darren, «Paris, avec 16 | #14 |

la Seine au milieu est comme un coeur brisé. Viens chez nous». Je suis devenu le correspondant parisien de ces deux titres et c’est à ce moment-là que les choses ont commencé pour moi. Hélas décédés aujourd’hui, je suis néanmoins heureux de rendre hommage à ces deux hommes qui m’ont véritablement lancé. Nous sommes alors au début des années 80. DT : Ta carrière était lancée? NM : Ma plume commençait à plaire et il est vrai qu’en présentant un ou deux articles, c’était plus facile de trouver un


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Neslon Monfort, l’un des rares diplômés de Sciences Po à avoir choisi le sport pour métier.

job, que sans rien du tout. C’est après, que j’ai travaillé pour Le Figaro notamment. Puis de fil en aiguilles, j’ai pu collaborer avec Europe 1, la découverte de la radio pour moi. DT : C’est amusant, parce que comme toi, j’ai commencé par la presse écrite, puis la radio avant la télé. Je ne sais pas ce que tu en penses, mais la presse écrite m’a toujours apporté plus de satisfaction ou de fierté. J’adore travailler à la télévision, mais je ne conser ve pratiq uement rien, alors que j’ai encore

quelques-uns de mes papiers qui ont été publiés. NM : Surtout les premiers! (rires) C’est tout à fait juste. Je pense exactement la même chose. Exactement la même chose! C’est à ce moment qu’arrive les choses inattendues. Et sur les recommandations d’une ou deux personnes, au moment où des portes se sont à peine entrouvertes, j’ai approché FR3. Je ne connaissais personne, mais absolument personne. Et tout a fonctionné, permettant ainsi que j’intègre FR3 et Antenne 2, devenues depuis France Télévisions. Nous |#14

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DES SENTIMENTS

HUMAINS LES PLUS BAs, LA JALOUSIE EST LE PLUS BAS

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sommes fin des années 80, début 90. DT : Aujourd’hui, tout le monde en France sait qui tu es grâce à ton parcours à la télé. Une notoriété qui parfois te pose des problèmes à France Télévisions? Existe-t-il des jalousies par rapport à cette notoriété? C’est un peu ce que l’on ressent de l’exterieur. NM : (rire) Darren, c’est formidable, parce qu’il pose une question comme ça, l’air de rien... (rire). Mais il pose une très bonne question! Et je pense que ma réponse est que la question sous-entend la réponse non? (il marque une courte pause) Mais je n’ai pas de problème avec ça. Ce n’est pas un cliché de dire ça, moi ce qui m’intéresse avant tout, c’est l’opinion du public. J’ai souvent coutume de dire, pour nous autres qui travaillons dans le media le plus exposé, que le vrai patron c’est le public. Et tant que j’aurai le, le... j’allais dire l’amour, mais ce serait sans doute exagéré... en tout cas le repect, l’estime du public je n’aurai pas de problème avec ça. J’en ai beaucoup parlé avec des professionnels, comme Michel Drucker ou Patrick Sébastien, avec lesquels j’ai de vraies relations de cordialité et même d’amitié. Ils me disent qu’il faut passer au-dessus de ça, parce que c’est la vie! C’est la vie... Moi, il se trouve, et ça je le dis vraiment avec une sincérité totale, comme c’est le cas dans notre entretien de ce matin, j’ai sûrement comme nous tous, beaucoup de défauts, mais je n’ai pas celui-là. Vraiment, je n’ai pas celui-là. Pour moi, si un confrère réussit un beau reportage, une belle interview, même peutêtre une interview que j’aurais pu faire, j’aurai plutôt tendance à me réjouir pour lui. Mais sincèrement. Sincèrement. J’ai du mal à comprendre ce qui peut engendrer ça. Maintenant, je ne suis pas naïf, ni même tombé de la dernière pluie et je sais,

hélas, que ces comportements existent. J’ai eu l’occasion d’évoquer ce sujet avec le comédien Roland Giraud, avec qui j’étais membre d’un jury littéraire. Après avoir traversé la pire des épreuves et subi ce genre de comportements au moment même où il vivait un drame terrible, il me confiait que selon lui, parmi les plus bas sentiments humains, le plus bas restait la jalousie. DT : Passons à d’autres sujets plus positifs finalement et parlons un peu de Londres. Tu connais bien cette ville et tu sembles particulièrement l’apprécier? Quel est ton rapport avec London? NM : Londres c’est une ville que j’adore. une ville que je connaîs bien, très bien même. Je n’ai jamais compté, mais j’ai du m’y rendre plus d’une trentaine de fois déjà. Peut-être plus et ce, depuis le plus jeune âge. J’ai d’ailleurs publié un livre, voici un peu plus d’un an, qui est entièrement consacré à cette ville. Dans Le Roman de Londres je développe les lieux et les personnages qui ont fait Londres. Les personnages mythiques, les personnages romanesques, les personnages qui ont réellement vécu comme ceux qui n’ont jamais existé, tel Sherlock Holmes, mais dont nous sommes tellement sûrs qu’il a réellement été. En écrivant ce livre, je me suis rendu compte qu’au moins deux héros avaient une notoriété supérieure à leurs propres auteurs. Je pense donc à Arthur Conan Doyle pour Sherlock, mais également à Ian Fleming qui inventa le personnage de James Bond. Il y en a peut-être d’autres, mais tous deux sont dans mon livre. DT : Qu’est ce qui t’a donné envie d’écrire ce livre? NM : Justement l’amour que je porte à cette ville, à ces personnages historiq ues. L’amour que je porte à George Frideric Handel, mais là ce |#14

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serait sans doute un peu long pour développer. J’ai une telle passion pour la musique classique! Ce musicien a vécu 30 ans de sa vie à Londres et sa maison se trouve à deux pas de l’ambassade américaine. En dehors de leur proximité géographique, tout oppose la petite maison de musicien, à l’ambassade qui fait plutôt songer à Fort Knox! J’ai passé presque toute une journée dans cette maison tellement je me sentais bien en ces lieux. A tout moment, il aurait pu apparaître d’une pièce, tant l’espace est encore habité par Handel. Et ça, c’est ce que j’adore. J’adore ces petits endroits londoniens, les petits sentiers escarpés, le quartier italien du côté de Chelsea... L’arrière de l’abbaye de Westminster, la tombe de Handel justement. J’adore l’histoire autour de cette abbaye. J’adore St Martin-inthe-Fields. J’adore tous les portraits. Alors naturellement à la National Gallery, j’adore les portraits des premiers ministres qui me fascinent. J’adore le XIXè siècle et toute l’époque victorienne. J’adore me balader dans les parcs, Hyde Park et Green Park, j’adore... mais on peut continuer longtemps comme ça (rire) puisque j’adore également le Royal Albert Hall, que je trouve être l’une des salles de spectacles les plus abouties et qui est un lieu absolument magique... DT : Et où l’on joue au tennis aussi parfois! NM : Exact, où l’on joue au tennis, mais je n’ai pas encore eu l’occasion d’y aller. Le fameux tounoi des légendes avec Mc-Enroe et ses amis? Non je n’ai jamais eu l’occasion d’y assister, mais ce serait avec grand plaisir. En revanche, j’ai eu l’occasion d’assister en mars dernier à... mais je me dois avant cela de préciser que ma fille aînée et moi avons un rituel et une 20 | #14 |

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Auteur d’un livre consacré à Londres


l’AMOUR QUE JE PORTE à

LONDRES et ses personnages mythiques, Nelson Monfort retourne régulièrement dans la capitale britannique |#14

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passion commune pour les comédies musicales. Chaque année, c’est une très jolie tradition familiale, nous nous rendons ensemble à Londres pour partager une expérience «musicals»! L’an passé, nous avions ainsi pu assister à une représentation de Singin’in the rain. Fabuleux! Fabuleux! D’une justesse. Un régal. Et là, j’ai vu qu’un orchestre symphonique

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jouait Singin’in the rain au Royal Albert Hall, avec projection en arrière plan du film. Et nous y sommes allés. Et c’était un régal! A travers cet entretien, tu peux constater que tout me plaît à Londres finalement (rire). C’est une ville que j’adore, tout simplement. DT : Où résides-tu quand tu te rends à Londres?


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Nelson Monfort retrouve au St James un coin d’Angleterre à Paris.

NM : Généralement je descends au Sofitel Saint-James, qui est un magnifique établissement et un bout de France à Londres, comme le Saint-James me semble être un coin d’Angleterre à Paris.

DT : Quelle différence fais-tu entre Paris et Londres lorsqu’il s’agit de sport? NM : Si l’on prend un chiffre et un sport en particulier, parlons football et nombre de clubs dans chaque capitale. En lisant votre dernier numéro, je constatais qu’il y avait 6 |#14

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clubs londoniens en Premier League et quasiment une quinzaine dans les différentes divisions professionnelles. Nul besoin d’aller plus loin dans la comparaison! Mais plus généralement, la pratique du sport me semble plus naturelle chez les anglais, qu’ici à Paris. A l’évidence, il suffit de parcourir les parcs pour s’en rendre compte. Historiquement, le sport fait davantage partie de la culture anglaise. DT : Qu’as-tu pensé de London 2012, toi qui a déjà vécu plusieurs JO? NM : Formidable! Là, je crois que le monde entier s’est aperçu de la ferveur

des anglais. Nous avons tous découvert l’amour des anglais pour le sport. Cette capacité à pouvoir faire la queue jusqu’à 18 heures pour assister à des qualifications de tir-àl’arc... sans aucune garantie d’avoir un billet! Ne serait-ce que pour accéder au Parc olympique, il n’y avait plus de places. Pas pour assister au moindre événement, mais juste pour avoir accès au Parc. Incroyable! L’autre signe fort, restera le taux de remplissage des stades lors des jeux paralympiques. Tous ceux qui n’avaient pas pu assister aux JO, ont sauté sur l’occasion.

de NELSON MONFORT Westminster Abbaye de Westminster 20 Deans Yd, London SW1P 3PA www.westminster-abbey.org

St Martin in the Fields

St Martin-in-the-Fields est une église anglicane située au coin nord-est de Trafalgar Square, dans la Cité de Westminster www.stmartin-in-the-fields.org

The National Gallery Trafalgar Square London WC2N 5DN www.nationalgallery.org.uk

Opening hours: Daily 10am – 6pm Friday 10am – 9pm Closed 1 January and 24-26 December

Mayfair Handel House

Maison de George Frideric Handel

25 Brook Street London W1K 4HB T. +44 20 7495 1685

www.handelhouse.org 24 | #14 |


w La bio • Nelson

MONFORT, né à Boulogne-Billancourt en 1953.

Nelson Montfort est un journaliste sportif et animateur télé français. Il s’est fait connaître pour ses interviews de sportifs en langue étrangère. C’est au retour d’une année passée aux Etats-Unis que Nelson Monfort se lance dans le journalisme. Il travaille pour Historia, Le Quotidien de Paris, Le Figaro, Tennis Magazine, Montagne Magazine, Le Journal du Dimanche , et Le Progrès de Lyon, où il fait la connaissance d’André Chêne, le père du journaliste sportif Patrick Chêne. Nelson Monfort collabore également avec RMC et Europe 1. 1987 marque un tournant dans sa carrière, lorsque les téléspectateurs de France 3 le découvrent à l’issue du tournoi féminin du Cap d’Agde, interwievant en anglais, les deux championnes américaines Chris Evert et Martina Navratilova. Parlant également l’espagnol et l’italien, le polyglotte invente quasiment le métier d’intervieweur sportif. Fidèle à France Télévisions, le monde du sport a pris pour habitude de le retrouver au bord des piscines, pistes d’athlétisme, ou chaque année sur les courts de Roland-Garros pour poser ses questions aux plus grands champions. Côté patinoires, ses commentaires aux côtés de Philippe Candéloro permettront de découvrir un autre visage de Nelson Monfort, qui lui vaudra d’ailleurs des présences remarquées aux Guignols de Canal+. Souvent imité par les plus grands (Canteloup et les autres) Monfort n’a jamais été égalé, puisqu’il reste à ce jour l’un des journalistes vedettes du service des sports de France Télévisions et est considéré comme le journaliste le plus populaire de France ! Il aime la musique classique, l’opéra, le théâtre, la littérature russe, la cuisine japonaise, Charles Trénet ou Jean Ferrat, dont il écrit un ouvrage (voir ci-dessous), et connaît 50 chansons par cœur. De 2007 à 2009, sur Radio Classique, il a présenté l’émission « Les Mélodies de Nelson ».

BIBLIOGRAPHIE Nelson Monfort hors antenne, éditions Solar, 2000 C’est à vous, Nelson !, éditions du Moment, 2009 Jean Ferrat, éditions du Rocher, 2011 Apprendre l’Espagnol avec la méthode de langue Nelson Monfort, Berlitz, 2011 Apprendre l’anglais avec la méthode de langue Nelson Monfort, Berlitz, 2011 Le Roman de Charles Trenet, éditions du Rocher, 2013 Le Roman de Londres, éditions du Rocher, 2012 SPORT, mes héros & Légendes, éditions Place des Victoires, éditions Mengès, 2013

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DT : Quel moment particulier as-tu encore en tête? NM : Le marathon. Sur le Mall, c’était fantastique! Mais ce qui m’a plu, et je ne dis pas ça pour te flatter, c’est que les anglais ont aussi de la place dans leur coeur pour apprécier la performance des athlètes non britanniques. J’ai aussi un moment particulier en tête, 26 | #14 |

celui où Farah remporte sa seconde course. Outre le fait que l’homme soit absolument délicieux, voir ces 80 000 personnes... C’était un moment de grâce! Le Londres que j’aime et l’Angleterre dont je suis fan.


DT : En tant qu’anglais, nous nous sentions tous concernés et avec une forme de trac... NM : C’est un état d’esprit. Oserais-je finir par cette parenthèse, mais je retrouve cette touche au moment des fêtes de noël, dont vous seuls avez le secret. A cette période on peu facilement passer la journée entière chez Harrod’s!

Peut-être même plus, et dès le mois de Novembre. On repense alors au Londres de Dickens, à son roman Christmas Carol. Tout a changé mais rien n’a changé! Et tout ceci est tellement sincère. C’est merveilleux. Londres est merveilleuse! réagissez @TSL_leMag |#14

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INSIDE ouvre les portes des clubs de Londres. Des coulisses des stades, en passant par l’environnement proche des clubs et leur histoire, découvrez les raisons pour lesquelles, le football n’est pas simplement un jeu pour les anglais. Londres, capitale des capitales, se doit de tenir son rang au niveau des clubs de football. Une richesse culturelle et sociologique absolument unique, qui explique en partie, l’incroyable diversité de cette ville !

Les cottagers changent de boss. u 28 | #14 |

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Rendons ses lauriers Ă Fred Perry ! u

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@FulhamFC

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LA NOUVELLE

ERE DE

FULHAM FC

A

près seize saisons de règne familial, Mohamed Al Fayed a décidé de passer la main et de céder le club de l’ouest londonien à Shahid Khan déjà propriétaire des Jaguars de Jacksonville (NFL) aux Etats-Unis. Avec le projet d’aménagement de la tribune principale de Craven Cottage et l’arrivée d’adidas comme équipementier et d’un nouveau sponsor principal, les whites semblent entrer dans une nouvelle ère. Par Elie André

x Photos Fulham FC

La nouvelle n’est évidemment pas passée inaperçue, mais elle n’a pas non plus soulevé de réaction particulière. Comme si, à son habitude, les cottagers regardaient sereinement couler la Tamise derrière les tribunes de Craven Cottage. Pourtant ce changement de «boss» marque la |#14 |

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p Fulham FC est passé aux mains de Shahid Khan déjà propriétaire des Jaguars de Jacksonville (NFL)

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fin d’une époque. Celle qui a permis à Fulham FC de revenir parmi l’élite, pour s’y installer durablement. Celle qui aura même vu les whites s’inviter en finale d’Europa League après une folle saison, débutée par les phases qualificatives de la compétition. Celle ponctuée aussi des coups de gueule comme les coups de coeur de Mohammed Al Fayed, qui resteront inscrits dans l’histoire du club. Tous ceux qui ont eu l’occasion de le côtoyer savent à quel point le milliardaire est fan de foot. Au moins autant qu’il est habile en négociation et redoutable en affaires. Dans le regard du vieil homme brille cette flamme. Il est intransigeant, colérique même avec ceux qui osent le trahir. Chaque départ, chaque manquement à une parole donnée, avéré ou non mais vécu comme tel, se termine généralement par une colère si noire, que rien ni personne ne peut s’y opposer. Nous évoquions déjà dans ces colonnes l’absence de photos des entraîneurs et joueurs qui ont quitté le club contre l’avis du propriétaire. Les chemises chamarrées du président vont sans doute manquer

aux habitués du cottage. Tout comme ses traversées mythiques de la pelouse juste avant un match, écharpe au poignet, agitée en signe de salut aux tribunes pleines. Un besoin de reconnaissance pour celui qui a connu une réussite éblouissante, mais qui ne sera jamais citoyen britannique en dépit de ses nombreuses contributions au Royaume-Uni. Outre Fulham FC, Monsieur Al Fayed fut également longtemps propriétaire de Harrod’s. S’exprimant sur la vente du plus célèbre grand magasin londonien, Al Fayed précisait son envie de ne plus se consacrer qu’à ses deux passions : la famille et le football. En refermant la page de la seconde, Mohamed a sans doute voulu consacrer les dernières années d’une existence aussi riche que chaotiques, à sa famille. Il transmet à son successeur un club sain, à l’image parfaite. Un stade en cours de rénovation, avec la mise aux normes de la tribune principale (côté Tamise) qui deviendra l’un des poumons économique du club. Les armes ne suffiront sans doute pas à rivaliser avec le voisin, Chelsea ou le puissant

pour doter le club de moyens à la hauteur de ses ambitions futures? |#14

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Shahid Khan Patron américain d’origine pakistanaise de Flex-NGate, (Illinois, USA) qui conçoit et produit des systèmes de pare-chocs pour les grosses voitures w w w. f l e x - n - g a t e . c o m Shahid Khan est également propriétaire des Jaguars de Jacksonville (NFL). Classé 122è fortune américaine par Forbes, Khan apparait à la 490è place du top 500 des fortunes mondiales, ce qui fait évidemment de lui l’homme d’origine pakistanaise le plus riche de la planète. Le montant du rachat de Fulham FC conclu le 12 juillet 2013 entre Al Fayed et Khan, n’a pas été rendu public, mais son estimation se situe entre 150 et 200 millions de livres sterling.

réagissez @TSL_leMag p

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A Craven Cottage, propriétaires, managers &


Arsenal. Ni même avec les Spurs ou quasiment tous les clubs de Premier League, nouveaux riches ou anciennes gloires. Cependant, rien ne pourra être retiré au charme du stade, ni à la mentalité de ses supporters. Répétons-nous, ici la vie est un long fleuve tranquille. Les frasques du président n’ont pas toujours été du goût des supporters de Fulham. Nombreux s’étaient opposés à la mise en place d’une statue de Mickaël Jackson. Signe des temps et du pouvoir des fans, l’encombrant hommage du roi du business, au king de la pop n’aura pas survécu au changement. Déboulonnée à tout jamais, le club a retiré l’oeuvre dare... dare! Retour à l’expéditeur, qui trouvera certainement une place pour son ami chanteur dans l’un des jardins de ses nombreuses demeures. Le roi est mort, vive le roi! Mister Khan est désormais à la barre. Après un début de saison délicat, Fulham lutte pour le maintien.Comme d’habitude diront certains. Mais l’habitué du «ventre mou» semble plus fragile que les saisons précédentes. Les exigences financières d’un club de Premier League sont sans doute l’une des explications. L’avenir de Fulham passera par des investissements lourds. Un point que Mohamed Al Fayed ne pouvait ignorer. Quelques années plus tôt, il aurait probablement relévé le défi luimême. Là, il a préféré passer le témoin. Chacun se fera son avis sur la décision. Jugée sage par certains, elle sera considérée comme une forme d’abandon par les autres. Mais ceci ne concerne plus Fulham FC, pour qui s’ouvre déjà une nouvelle ère. joueurs défilent. L’âme du stade reste la même. |#14

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n remportant son premier tournoi de Wimbledon, Andy Murray a définitivement renvoyé au placard, le précédent britannique vainqueur du grand chelem sur gazon. Même si, pour les plus jeunes, Fred Perry était, depuis longtemps déjà, empilé sur leurs étagères et autres penderies. Après être devenu le symbole vestimentaire de divers courants ou modes, Fred Perry a enfin le droit à sa propre couronne de laurier. Celle qui sacre les champions d’exception. Retour sur le parcours hors du commun d’un fils d’ouvrier, devenu champion de tennis, avant d’être une marque mondialement connue. Par Jean-Charles Berton

Avant de devenir l’égal du crocodile d’un autre illustre joueur de tennis, Fred Perry a donc, lui-aussi, été un très grand champion. Jamais réellement reconnu par le milieu du tennis britannique, sans doute en raison de ses origines modestes, Perry n’a même jamais été consacré de son vivant. Pire, en remportant son premier Wimbledon, il devra souffrir des critiques d’un milieu qui n’est pas le sien. Ou plus exactement auquel il n’appartient pas. Celui du tennis, sport aristocratique et bourgeois, qui ne réunit que la crème de la crème anglaise, au sein du très sélect All England Club. La règle veut que tout vainqueur du tournoi devienne membre du club à vie et reçoive à ce titre, sa 36 | #14 |

x Illustrations TSL

cravate lors d’une cérémonie protocolaire. Estimant que Perry ne méritait tant d’égard, c’est sur la chaise de son vestiaire que ce fils d’ouvrier syndicaliste de la région de Manchester trouva la sienne. Nul n’est prophète en son pays, pas même au pays du lawn tennis! Dans la bio qu’il consacre à Perry, Ronald Atkin nous apprend qu’un officiel du All England Club avait même salué le succès de son compatriote par cette déclaration «c’était l’un de ces jours où le meilleur n’a pas gagné». Nul ne sait ce que pensa cet homme des succès de Perry les deux années suivantes en finale de ce même tournoi. Mais celui qui fut déjà champion du monde de tennis de table en 1929, et dont le palmarès


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éloquent le place parmi les 6 meilleurs joueurs de tennis de tous les temps selon Jack Kramer (dans son autobiographie en 1979), comprenant qu’il ne serait jamais reconnu chez lui, finira par quitter la Royaume-Uni, pour tenter une carrière pro aux Etats-Unis. Il deviendra même citoyen américain, servant dans l’US Air Force durant la seconde guerre mondiale. En 1940, de sa rencontre avec l’ancien footballeur autrichien Tibby Wegner, naîtra l’une des marques les plus connues aujourd’hui encore. Portée par pratiquement tous les joueurs de tennis du monde dans les années 50-60, la couronne de laurier brodée sur le coeur a depuis largement dépassé le cercle des amateurs de tennis. Elle est devenue un symbole communautaire. Le tout premier polo sortira d’usine en 1952. Devenant le symbole de divers courants au fil des ans, comme celui des mods des 60’s, de certains courants gays parisiens des années 80, ou moins glorieux de groupes de skinheads. Tout le monde s’est à un moment ou un autre attaché à la marque et surtout à ses polos, symboles identitaires par excellence, avant de devenir fashion. Qu’importe la raison de porter Fred Perry, voire le message que son propriétaire souhaite envoyer ou non, Perry a réussi son pari en devenant un symbole de fierté, tout en renvoyant un bras d’honneur à l’establishment britannique qui ne l’intégra jamais. Plus de 70 ans après avoir lancé ses premiers poignets-éponge ornés d’une couronne de lauriers Fred 38 | #14 |

Perry se rappelle à leur bon souvenir. Lorsqu’aujourd’hui Andy Murray est interrogé sur ce qu’aurait pu lui dire Perry après sa victoire à Wimbledon, l’écossais répond : «Pourquoi ne portes-tu pas mes vêtements?». Longtemps équipé par Fred Perry, Murray a effectivement triomphé avec une autre marque. Moins glamour ou chargée d’histoire avec le All England Club, mais probablement plus généreuse à l’ère du sportbusiness. Mais l’on devine entre les lignes le regret de Murray, de n’avoir pas su boucler la boucle en rendant à César Fred Perry, les lauriers qui lui revenaient. Qu’importe, près de 80 ans après ses exploits, Andy n’a pas effacé Fred du palmarès mondial du tennis. Au contraire, il lui a rendu honneur. En devenant le nouveau britannique à remporter un grand chelem (l’US Open, en septembre 2012) puis en recevant la cravate la plus convoitée du Royaume-Uni moins d’un an après. Il aura fallu attendre respectivement 76 et 77 années pour connaître pareil exploit! Ce qui souligne l’extraordinaire parcours du natif de Stokport, qui remporta huit titres dans les tournois majeurs, trois victoires d’affilée à Wimbledon, sans perdre le moindre set en finale, et qui restera le premier joueur à gagner les quatre tournois du Grand Chelem (sur plusieurs années)! Alors, au moment d’enfiler votre plus beau polo pour retrouver vos amis et partager avec eux une bonne discussion autour du sport et ses héros, portez haut votre verre et trinquez à la santé de Fred Perry. Héro moderne qu’il fut et immense champion qu’il restera. A jamais. Thank you Andy! réagissez @TSL_leMag


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UNE BONNE

Bouffée D’AIR

L

’été dernier Airnadette, cette troupe de barjes adorables, a produit sa formidable « comédie musiculte » en version anglaise à Londres avant de jouer pendant tout le mois d’août à l’Edinburgh Festival, l’Avignon du Royaume Uni. Les Frenchies ont hâte de retourner chez les rosbifs, où leur énergie, originalité et humour Monty Python-esque ont fait un tabac. Sylvain Quimène, à la ville Monsieur Daphné Burki mais sur scène Gunther Love, raconte pour TSL un été de rêve de l’autre côté de la Manche. Par Darren Tulett 40 | #14 |

x Photos Airnadette


NADETTE TSL : Comment cette aventure britannique est née et avec quelles intentions ? Gunther Love : C’est marrant mais dans nos rêves les plus fous on s’imaginait à Londres et à New-York ! C’est l’ambition ultime. On aime

tous Londres, surtout moi, même si je parle le pire anglais. Et ce qui est génial chez les Anglais c’est qu’ils ont cette ouverture d’esprit qui fait que notre spectacle marche pour eux sans qu’ils se posent mille questions. En France on nous parle toujours d’air guitare et on passe |#14

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25 minutes à chaque fois à expliquer que ce que nous faisons est bien plus que ça ! On en a un peu marre. Mais pour revenir sur le comment, c’est très simple. On voulait absolument être à Edinburgh, pour ce festival énorme de comédie. Un producteur du Fringe à Edinburgh nous dit de venir tester d’abord à Londres et que si ça marche il nous co-produit en Ecosse. Deux dates sont donc organisées dans le cadre du festival ‘Underbelly,’ à Embankment, au pied de la grande roue, fin mai.

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TSL : Et c’est là que vous comprenez que votre spectacle est fait pour un public anglo-saxon, comme vos amis Anglais l’avaient prédit ? GL : Exactement ! On a été plus qu’agréablement surpris par la réaction positive. On ne pouvait pas savoir à l’avance si ça marcherait, on se demandait comment ça allait se passer et ça a cartonné ! Au point qu’on a des propositions pour retourner jouer à Londres. TSL : Génial ! Comment ça s’est passé ?


GL : Après la deuxième soirée à Londres on a fait un déjeuner avec un producteur qui nous a dit « I want you to be on stage six nights a week ! » Ce qui est peut-être un bon signe du destin est que le théâtre qu’il a en tête se trouve tout près de celui où se jouait Spamalot, la comédie musicale sur Monty Python. Le même Spamalot qui en France est dirigé par PEF (PierreFrançois Martin-Laval), qui a fait la mise en scène de notre spectacle ! TSL : Donc, si tout va bien, vous serez bientôt de retour à Londres ? GL : On est en train de voir tout ça, effectivement. Avec l’idée de se produire sur une longue durée, donc. La question est de savoir si ça va marcher. Mais après notre première fois à Londres on est partis en se disant « We’ll be back ! » TSL : On a envie d’y croire ! GL : En tout cas, mes parents, qui ne vont jamais en Angleterre, sont déjà en train de chercher un appartement pour pouvoir dire à leurs amis « je vais voir mon fils jouer à Londres ! »

Le «airband» créé en 2008 est composé de Château Brutal, Gunther Love, Moche Pitt, M-RodZ Antipoukav, Jean-Françoise & Scotch Brit.

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TSL : Tu connaissais déjà Londres ? GL : Oui. Avec Daphné on y va aussi souvent que possible, on adore ! On a nos petites habitudes, aussi. On va toujours chez Tatoo 13 à Moor Street pour se faire de nouveaux tatouages – on adore le quartier de Soho ! D’ailleurs on va manger tout le temps chez Ed’s, le dîner Américain juste à coté. Mais notre rêve avec Daphné est d’avoir un appartement sur Brick Lane. We love it !

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TSL : C’est tout le mal que nous vous souhaitons. Un dernier mot sur votre aventure professionnelle avec Airnadette sur le sol britannique : qu’avez-vous retenu ? GL : Je pense que notre spectacle marche peut-être mieux à l’étranger qu’en France. J’ai eu la sensation que c’était plus puissant en Anglais.

Les Anglais ont une culture du divertissement dans le burlesque et sont prêts à accepter l’absurdité. Ils disent « Wow ! Une nouvelle manière de faire du théâtre ! » Franchement, en trois mois à l’étranger on a appris plus qu’en cinq ans en France. Nous avons eu des offres de Dubaï, de Pologne, de Russie, d’Australie et même de l’Inde mais notre rêve est de retourner à Londres. www.airnadette.com Suivez

@airnadette & facebook.com/airnadette |#14

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>> Partenaire

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ominations dans l’équipe de London & Partners, avec l’arrivée de Patricia Holmes & Robert Ellwood. Le dernier nommé rejoint d’ailleurs Barbara Jamison au développement du business et de la promotion de Londres en Europe. Nul doute que nous aurons de nombreuses occasions de retrouver Barbara & Rob lors des prochains événements du clubTSL puisque L&P accompagne TSL depuis 2006!

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Patricia Holmes

Robert Ellwood u

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Barbara Jamison

Barbara Jamison et son équipe restent à l’écoute de vos attentes BtoB : conventions, séminaires & incentives, implantations. Notez que TSL, grâce à son accord de représentation de L&P en France, est un interlocuteur efficace, qui vous orientera vers les meilleures solutions, clefs du succès de vos futurs événements corporate! Partageons la connaissance de Londres et de ses très nombreux atouts : contact@totallysportsinlondon.com

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>> Distribution TSL

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e réseau de distribution de notre magazine prend un virage important en regroupant désormais plus de 60 FBO* en France et en Europe. Du Bourget à Marrakech, de Rennes à Strasbourg, de la montagne à la mer, du nord au sud, TSL accompagne les voyageurs d’affaires dans chacun de leur déplacement. Bienvenue à bord! Le commandant vous souhaite un agréable voyage, en compagnie de TSL of course! Présents aux côtés de plus de 60 exploitants de services aéronautiques d’aéroports & héliports - plus communément appelés FBO - en France et à l’international, TSL a pris de l’altitude grâce à une distribution de plus en plus sélective et ciblée. Le format du magazine, particulièrement adapté aux voyageurs actifs répondait déjà aux attentes de nos lecteurs. Désormais, il sera plus facile encore, aux hommes d’affaires de retrouver TSL pour les accompagner dans leurs voyages. Le mag reste évidemment disponible dans l’ensemble du réseau habituel (Luxury Hôtels, Bars & restaurants, clubs de sport privés...) dont la liste des points de distribution est régulièrement mise à jour sur notre website www. totallysportsinlondon.com ou notre page facebook.

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*fixed-base operators

Villes/aéroports desservis : Annecy Haute Savoie, Biarritz Anglet Bayonne, Bordeaux, Bruxelles Zaventem Airport, Bruxelles South Charleroi, Courtrai, Cannes Mandelieu, Cannes, Clermont-Ferrand, Deauville, Figari Sud Corse, Genève Cointrin, Le Bourget, La Rochelle - Ile de ré, Les Arcs, London, Libreville, Luxembourg, Lyon Bron, Lyon St-Exupéry, Marrakech, Marseille, Monaco, Montpellier, Nantes, Nice, Paris - Issy-les-Moulineaux, Paris Vatry, Pau, Pontoise – Cormeilles, Rennes - St Jacques, Strasbourg – Entzheim, Saint-Tropez, SaintYan, Tarbes Lourdes Pyrénées, Toulouse - Toussus le Noble… Ne perdez pas le fil et restez connectés à TSL en suivant notre compte twitter

@TSL_leMag


Légende : Héliport Aéroport

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>> clubTSL

La seconde soirée du clubtsl s’est tenue le 28 novembre, dans les salons du Palais des Sports de GPSO (Issy-lesMoulineaux). Sous la houlette de Darren Tulett et en présence de l’invité d’honneur de la soirée, Monsieur Nelson Monfort, Jean-Charles Berton avait choisi de réunir à cette occasion les membres du clubtsl, ainsi que différents invités et les sportifs de l’agence sports & marketing. Hôtes de la soirée, les basketteurs des AviatorsVanves GSPO ont également été présentés. Le moyen de donner un thème à la soirée parfaitement cohérent avec

celui du dernier ouvrage de Nelson Monfort : SPORT, mes héros et légendes. Le clubtsl affirme ainsi sa vocation à fédérer les amateurs de sport, avec celles et ceux qui en font la grandeur. Un réseau efficace composé d’entrepreneurs, de décideurs et de journalistes, au contact de sportifs symboles de leur discipline. Pour plus d’informations, contactez-nous via l’adresse email indiquée ci-dessous. Les photos de la soirée sont disponibles sur la page facebook/ totallysportsinlondon.com

@TSL_leMag ///////////////////////////////// Infos & contact : clubtsl@totallysportsinlondon.com ///////////////////////////////// 50 | #14 |


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