Effet des stimulations sonores chez le prématuré

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Effet des stimulations sonores chez le Prématuré Christine Mosser, Thèse pour le Doctorat es-Sciences, Paris XII, 1986

INTRODUCTION HYPOTHESE DE DEPART L’utilisation des sons musicaux et des chants individuels ou de groupe pour soigner les malades et calmer les bébés n’a pas d’âge. Il semble que les émissions vocales étaient déjà utilisées comme moyen d’intercéder auprès des dieux au cours de la préhistoire et l’antiquité est riche en écrits concernant l’utilisation de la musique en médecine. Les événements entourant la naissance ont peu attiré les anthropologues, (jusque récemment presque tous des hommes, auxquels les femmes ne parlaient guère). Les études consacrées à la grossesse et à la naissance dans les cultures dites "primitives", ou anciennes sont beaucoup plus rares que celles concernant la médecine.

Il n’est donc pas étonnant que, abordant un travail sur l’effet de la musique, plus spécialement sur les prématurés, nous nous trouvions encore plus démunis pour trouver des bases à cette recherche. En effet dans notre culture, les musicothérapeutes n’ont pas encore bien défini les critères musicaux pouvant avoir un effet physiologique déterminé, le mécanisme d’action des sons étant loin d’être clairement établi. D’autre civilisations (Chine, Inde en particulier) ont au contraire décrit avec rigueur et détails le mode d’action des émissions sonores. Mais les explications données dans les textes sacrés de ces cultures, ne sont pas de nature à être traduites en terme de physiologie moderne dans notre forme de pensée. C’est pourquoi bien que le travail que nous allons exposer ici n’utilise que des méthodes de mesures physiologiques quantifiables, certaines hypothèses de travail, en particulier celles concernant la notion de musique "agréable'' pour un bébé ne peuvent éviter d’être d’ordre psychologique, subjectives et émotionnelles. N’ayant pas de critères précis sur ce qui pourrait être agréable à un nouveau-né, deux types de stimuli ont été choisis dans le cadre d’une étude préliminaire: - des sonorités considérées comme agréables par les adultes, dont des chants composés spécialement pour les bébés (berceuses). - des sonorités rappelant l’environnement intra-utérin. Nous avons ensuite cherché à mettre en évidence - l’effet des stimuli sonores ainsi choisis, et à définir - lesquels parmi ceux-ci sont les plus susceptibles de calmer les prématurés - et s’il existe un nombre optimal d’émissions sonores quotidiennes. Ces résultats nous ont conduite à utiliser, dans une étude ultérieure, les stimuli les plus efficaces, comme signaux spécifiques et répétitifs permettant de rythmer la journée du prématuré par des périodes de sécurité et de calme. Bien entendu, faire entendre un morceau de musique à un enfant hospitalisé ne peut se substituer à la présence de la mère ou même à celle du personnel hospitalier! La musique ne remplacera ni la voix de la mère, ni son odeur, ni même ses caresses, encore moins la prise dans les bras (phénomène complexe au cours duquel sont stimulés simultanément la majorité des sens) accompagnée ou non de chants ou de paroles douces. 1


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