Immobilier commercial volume 7 - numéro 4

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québec

Bâtiments industriels à Québec

La demande est forte, mais les terrains se font rares Serge Beaucher

Pendant qu’on assiste à un atterrissage en douceur dans la construction résidentielle et

«

Journaliste

que le marché commercial se trouve à peu près en équilibre, un secteur du développement immobilier retient de plus en plus l’attention à Québec : celui des bâtiments industriels. Présentement, la demande est très forte, mais elle se heurte à un obstacle de taille. Le problème, c’est un manque flagrant de terrains », constate Patrick Soucy, courtier et vice-président associé chez Colliers International (Québec). La pénurie touche surtout Québec, où les terrains potentiels sont occupés à 95 %, selon M. Soucy. Mais la rive sud n’échappe pas à la situation, souligne Steve Gilbert, président de la firme d’évaluateurs-conseils Gilbert, Deschênes et associés. Dans le grand Lévis, le taux d’occupation des parcs industriels serait de 80 %.

ou même en expropriant des terrains privés vacants. Une procédure d’expropriation est justement en cours pour un terrain de 10 millions de pieds carrés au sud-ouest de l’aéroport. Des parcelles pourraient aussi retrouver une vocation industrielle après avoir été naguère zonées « secteur commercial ». En outre, la Ville pourrait générer une certaine densification industrielle en augmentant le ratio d’espace occupé par les bâtiments sur les lots.

Si la conjoncture ne change pas, les promoteurs n’auront d’autre choix que de lorgner plus loin. Sur la rive nord, il faut aller à Saint-Augustin-de-Desmaures pour trouver une bonne quantité de terrains disponibles. Cette ville, située à seulement 15 minutes de la capitale, offre plusieurs millions de pieds carrés dans le nouveau parc industriel qu’elle développe actuellement au nord de l’autoroute 40. Les infrastructures sont en place, et la construction de deux immeubles est déjà commencée.

Actuellement, faute de terrains, des industriels vont cogner aux portes des propriétaires de bâtiments dans l’espoir de trouver quelque chose à acheter, quitte à rénover s’il s’agit d’édifices désuets, rapporte Patrick Soucy. Compte tenu des prix fonciers, cela s’avère d’ailleurs souvent l’une des deux seules options pour un entrepreneur. L’autre est la location : à 7 $/pi2 en moyenne, ce qui est presque 2 $ plus cher qu’à Montréal. Il faut dire que le taux d’inoccupation dans la métropole dépasse 12 %, alors qu’il est à peine de 5 ou 6 % à Québec. C’est tout de même mieux que les 3 % d’il y a quelques années, une amélioration attribuable à des constructions, à quelques fermetures et à des rétrocessions d’espace.

Augmenter l’offre Pour Steve Gilbert, si cette rareté se maintient, elle pourrait freiner le développement de Québec. Voilà sans doute pourquoi la Ville tente d’augmenter son offre de différentes façons, notamment en achetant

Patrick Soucy Vice-président associé Colliers International (Québec)

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immobilier commercial : : août – septembre 2014

Steve Gilbert Président Gilbert, Deschênes et associés

N’empêche. D’intéressants projets vont bientôt voir le jour dans un secteur où la Ville détient des lots. L’Espace d’innovation Michelet dispose de 1,1 million de pieds carrés (surface utilisable) pour accueillir, d’ici cinq ans, plusieurs entreprises de haute technologie, au nord du parc technologique actuel. Héma-Québec y occupera sous peu 40 000 pi2, tandis que la multinationale suisse ABB y relogera ses installations du centre-ville sur un terrain de plus de 200 000 pi2. Peu après, la Ville entend réaliser son écoquartier de la Pointe-D’Estimauville avec quelques immeubles à vocation industrielle, près de la baie de Beauport et, à plus long terme, naîtra un autre technoparc sur l’ancien terrain d’une communauté religieuse, dans l’arrondissement Beauport.


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