REMPLACEMENT DE LA FENESTRATION
L
e changement de fenestration est une décision complexe qui mérite d’être bien analysée et planifiée. Sur quels éléments peut-on se baser pour s’assurer de faire les meilleurs choix possibles ? Quelques experts apportent des éléments de réponse. QUAND CHANGER LA FENESTRATION ? Marc Bilodeau, président de l’Association de vitrerie et fenestration du Québec et également président de la compagnie Vitreco, explique que plusieurs facteurs peuvent jouer en faveur d’un changement de fenestration. Par exemple, l’apparition de buée et de givre sur les vitres, un verre énergétique devenu opaque ou des infiltrations d’eau ou d’air. Cela demeure du cas par cas, mais pour un gestionnaire d’immeuble, un signal important résidera dans l’inconfort manifesté par ses locataires, qui ressentent trop de froid ou de chaleur à proximité des fenêtres, selon les saisons.
L’ingénieur et consultant Louis Fortin, directeur de projets fenestration et murs-rideaux chez Patenaude-Trempe Van Dalen, confirme que la mauvaise performance de la fenestration peut considérablement nuire au confort des locataires, notamment à cause du froid. « Un vitrage ordinaire (2 x 6 mm avec espace d’air) peut engendrer une différence de température importante, parfois jusqu’à 8 degrés de moins qu’un vitrage performant de dernière génération (2 x 6 mm low e triple couche d’argent et espace d’argon) », illustre-t-il. Un facteur esthétique peut aussi entrer en ligne de compte. Le changement de fenestration peut donc s’inscrire dans un projet de « revampage » global de l’immeuble. « Actuellement, on remplace beaucoup de fenêtres des années 1970 qui ne sont plus au goût du jour », mentionne M. Bilodeau. QUELLES ÉTAPES FAUT-IL SUIVRE ? La première chose à faire est de demander à un expert d’effectuer une évaluation, véritable bilan de santé de la fenestration de l’immeuble. Cet état des lieux permettra de déterminer ce qu’il faut remplacer et ce qui peut être récupéré, par exemple s’il est possible de ne changer que le verre, les moulures ou les garnitures, mais de conserver le reste. Pour poser ce diagnostic, on fait appel à un professionnel (architecte, ingénieur) ou encore à un vitrier. Il ne sera peut-être pas non plus nécessaire de remplacer toutes les fenêtres du bâtiment, mais certaines d’entre elles seulement. « Des fenêtres vieilles de 60 ans peuvent être encore bonnes. Ce n’est pas une science exacte ; voilà pourquoi un bon bilan préalable est nécessaire », dit Marc Bilodeau. Il mentionne aussi le cas des murs-rideaux : « On peut conserver la
Marc Bilodeau Président Association de vitrerie et fenestration du Québec Président Vitreco
20
— Printemps 2016
PATENAUDE-TREMPE VAN DALEN
JBC MÉDIA PAR DENIS BERNIER
Marc Bilodeau et l’ingénieur Louis Fortin sont deux experts chevronnés dans le domaine de la fenestration au Québec.
Louis Fortin Directeur de projets fenestration et murs-rideaux Patenaude-Trempe Van Dalen