PHOTOS : LA CORPORATION CADILLAC FAIRVIEW LTÉE
PHOTO : SIMONS
Un casse-croûte et l’entrée du magasin Eaton aux Galeries d’Anjou, propriété de Cadillac Fairview, en 1968
Le magasin Simons fondé à Québec en 1840
ANNIE-CLAUDE DALCOURT Chercheuse au laboratoire d’histoire et de patrimoine de Montréal
«
Ce qui semble se dégager dans l’implantation des premiers centres commerciaux, c’est qu’ils arrivent de façon affirmée et prévue. On profite de l’expérience américaine, donc on connaît la recette.
»
– Annie-Claude Dalcourt
Le nombre de places de stationnement est également indispensable à l’équation. Les publicités de l’époque en font d’ailleurs grand état, par opposition au chaos de la ville et de ses embouteillages. Une troisième caractéristique commune est le lieu. Chacun de ces développements est construit près des boulevards. L’arrivée des autoroutes a d’ailleurs des effets néfastes pour plusieurs de ces bâtiments commerciaux de la première génération. Plusieurs centres commerciaux linéaires auront tout de même le temps de voir le jour avant que le concept ne s’essouffle. Le tout premier à Montréal, le Norgate, est construit sur le boulevard Décarie en 1949. Il est rapidement suivi du Village Champlain (1953) et des Jardins Dorval (1954). À Québec, la Place SainteFoy (1958) est le premier centre à être bâti. Rapidement, on assiste à la construction d’autres centres commerciaux linéaires dans les plus importantes villes du Québec, comme le démontre la construction des Promenades King, en 1959, à Sherbrooke, de même que celle du centre commercial Le Carrefour à Trois-Rivières, en 1961. Publicité datant de 1954 pour le centre d’achats Jardins Dorval
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IMMOBILIER COMMERCIAL — Mars-avril 2013
PHOTO : COLLECTION SPÉCIALE DE BIBLIOTHÈQUE ET ARCHIVES NATIONALES DU QUÉBEC, LE MESSAGER DORVAL, 22 AVRIL 1954LTÉE
PHOTO : VINCENT RANALLO
« Ce qui semble se dégager dans l’implantation des premiers centres commerciaux, indique Annie-Claude Dalcourt, chercheuse au laboratoire d’histoire et de patrimoine de Montréal, c’est qu’ils arrivent de façon affirmée et prévue. On profite de l’expérience américaine, donc on connaît la recette. » Dans ces nouvelles banlieues, le centre commercial linéaire recrée la rue principale. « On a encore le réflexe de construire sur le long et on va retrouver les mêmes grandes chaînes de magasins que dans la rue principale, de même que la succursale d’une banque et un supermarché. L’espace est nouveau, mais la dynamique est la même », poursuit Mme Dalcourt, qui prépare un mémoire de maîtrise à l’Université du Québec à Montréal sur l’histoire des centres commerciaux.