49e PARALLÈLE Nord-Sud volume 4 - numéro 1

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COMMUNAUTÉ DE KUUJJUARAPIK-WHAPMAGOOSTUI, OÙ LA RIVIÈRE GREAT WHALE REJOINT LA BAIE D’HUDSON.

contribuer à un projet d’énergie renouvelable. Ce transfert social et technologique est nouveau pour le milieu puisqu’il ne cadre pas nécessairement avec la mission des centres de recherche existants. » CLIMAT, ENVIRONNEMENT ET CIE Les travaux des chercheurs associés à l’INQ couvrent une grande variété de sujets, dont beaucoup sont liés aux variations climatiques. La raison en est fort simple : « Depuis une vingtaine d’années, le réchauffement climatique dans le nord du Québec compte parmi les réchauffements les plus élevés observés sur l’ensemble de la planète, indique M. Therrien. Un de mes collègues, qui y travaille depuis environ 25 ans, a même pu observer la dégradation du pergélisol à l’œil nu ! Ce réchauffement a un impact sur la faune, la flore, l’environnement et les ressources en eau, qui font aussi l’objet de recherches. » D’autres travaux ont une portée plus large. Par exemple, le réseau canadien de centres d’excellence ArcticNet a réalisé des études intégrées d’impact régional pour certaines régions du nord du Canada et de l’Arctique, dont le Nunavik. « Ces études sont des documents vulgarisés et produits en collaboration avec les communautés du Nord pour connaître leurs enjeux en santé, en environnement, en approvisionnement en eau et autres, précise M. Therrien. Les résultats sont transférés directement aux communautés, qui peuvent ensuite les utiliser pour planifier leur développement. L’Institut nordique du Québec aimerait reprendre ce modèle pour d’autres régions de la province, et non seulement le Nunavik. » Ces études peuvent également être utilisées sur le plan de la santé. Ainsi, l’un des constats qui en émanent est que l’espérance de vie des Inuits est de 10 ans inférieure à celle de la plupart des Canadiens. « C’est frappant comme observation, souligne René Therrien. En se basant là-dessus, les chercheurs émettent des recommandations et proposent des pistes pour contribuer à diminuer les disparités. » L’INQ formera également des partenariats avec des entreprises privées, notamment pour favoriser le développement des énergies

renouvelables, étant donné que plusieurs communautés nordiques sont alimentées par des génératrices au diesel, faute d’accès aux installations hydroélectriques. Ainsi, l’Institut de recherche d’Hydro-Québec compte parmi les membres de l’INQ. UNE FOULE DE SUJETS Le Comité d’implantation de l’INQ, formé l’an dernier, compte une vingtaine de membres : représentants des universités québécoises et des principaux centres de recherche associés à l’Institut, membres des quatre communautés autochtones du Nord, partenaires privés, représentant de la Société du Plan Nord… Au moment de mettre sous presse, le directeur général de l’Institut était sur le point d’être nommé. Entre autres, cette personne verra à désigner des responsables de recherche pour les nombreux thèmes qui ont déjà été retenus, comme le mieuxêtre et le développement des communautés nordiques, la santé et la nutrition, le fonctionnement des écosystèmes et la protection de l’environnement, les infrastructures et les technologies, les énergies et les ressources naturelles. « Nous avons déjà une grande mobilisation du milieu, constate M. Therrien. Les chercheurs voient tous l’intérêt d’avoir un tel institut au Québec. » Finalement, la formation de l’INQ contribuera également à faire rayonner l’expertise québécoise sur le plan international. « Il existe déjà des centres d’études nordiques dans plusieurs pays, dont un très important en Allemagne, rappelle le professeur. Les grands instituts dans le monde auront plus d’intérêt à travailler avec un centre comme le nôtre, qui comptera plus de 200 chercheurs, qu’avec un petit centre de recherche qui en accueille une douzaine. Le but n’est donc pas seulement d’aller chercher de l’expertise ailleurs, mais aussi d’exporter la nôtre. » Pour plus de détails concernant l’Institut nordique du Québec, signalons que René Therrien présentera le 26 avril prochain, à Québec, dans le cadre de l’événement Objectif Nord, une conférence intitulée Mieux connaître le nord pour mieux s’y développer. 49e PARALLÈLE NORD-SUD

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