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ELLES ONT OSÉ SE LANCER !

Franchir le pas de l’entrepreneuriat demande courage et force, détermination et passion. Malgré les incertitudes, les doutes et les difficultés, les entrepreneuses que Janette a rencontrées se sont lancées au Grand Duché, ont cru en leurs projets et, à force de travail, voient désormais leurs rêves devenir réalité. Avec authenticité et spontanéité, elles témoignent sur ce pari qui a changé leur vie. Qu’elles soient sources d’inspiration pour celles d’entre vous qui souhaitent à leur tour oser !

Pauline Cobut

Diplômée en criminologie, après dix ans passés dans le domaine de la criminologie financière au Luxembourg puis au Canada - où elle obtient aussi une certification en wedding planning - en février 2022, Pauline lance sa propre société au Luxembourg : Organized by Pauline

« Lorsque je suis tombée enceinte de ma fille, j’ai beaucoup réfléchi. Mon métier me plaisait, mais je ne m’y retrouvais plus. J’ai alors fait appel à un coach pour m’aider à renouer avec mes valeurs. Passionnée par la décoration intérieure et l’événementiel, l’organisation de mon intérieur m’ayant aidée lors du post-partum, j’ai décidé de créer ma propre société. Celle-ci m’apporte une certaine flexibilité, même si j’y pense constamment. Nous, les femmes, nous sommes capables de gérer plusieurs choses en même temps et c’est un réel avantage. Il faut savoir s’entourer, prendre le temps de se renseigner, car ce n’est pas tous les jours évident. Mais si le projet vient des tripes, que la passion est là, tout va rouler. Depuis que j’ai osé créer ma société, je suis plus épanouie, j’ai cette envie constante de me surpasser. »

Stéphanie Jauquet

Lors d’un job étudiant dans la restauration, c’est la révélation pour Stéphanie. Cette passion devient peu à peu son métier. Les projets se succèdent, se concrétisent et aujourd’hui, elle gère les enseignes Cocottes, Wine Not ?, le restaurant Um Plateau ainsi que la friterie La Baraque.

« Être indépendante pour moi, c’est l’opposé de la dépendance. C’est ce que je recherchais : être libre de mes choix, être ma propre patronne. Je crois qu’avoir envie d’être indépendante, on le sent au fond de soi. Si vous le ressentez dans vos tripes, il faut croire en vos rêves, vous lancer, sinon vous le regretterez ! Lorsque vous êtes convaincue, que votre projet est réalisable, concret, il faut s’en donner les moyens. Personnellement, la routine m’ennuie, car j’ai un esprit créatif. La passion m’anime : je me réveille chaque matin en étant contente d’aller au boulot, car je fais ce que j’aime. Chaque nouveau concept est une remise en question. Le bien-être de mes équipes est également primordial : la bienveillance, le fait de les accompagner, de les entourer, de les encadrer, c’est essentiel pour moi que chacun se sente bien pour pouvoir partager ce bien-être avec nos clients. »

Sara et Sandrine Lefait

Sandrine a passé 20 ans dans le domaine des ressources humaines. Sa fille Sara, elle, est institutrice maternelle de formation. Elles ont décidé d’associer leurs idées, les valeurs qui leur tiennent à cœur afin de donner vie à Blanche Loutre, baby & family store.

« Nous provenons d’une famille de femmes indépendantes, c’est donc dans nos gênes cette force de caractère qui nous pousse toujours à aller de l’avant, à porter des projets, à y croire et surtout, à rester positives. Blanche Loutre, ce projet mère-fille, nous tient à cœur, car il symbolise des valeurs qui sont très importantes à nos yeux telles que la transmission, le partage, l’équité. Il nous réunit autour de centres d’intérêt comme la pédagogie, l’écologie, l’artisanat, le domaine de la petite enfance. Mon vécu dans d’autres secteurs en tant qu’indépendante, ma forte personnalité, le dynamisme de Sara et sa recherche de nouvelles idées, notre joie de vivre à toutes les deux sont complémentaires et enrichissent notre projet. Ce n’est pas toujours facile d’être sur tous les fronts, mais il faut croire en ses projets, rester soi-même, être bien encadrée, structurée et organisée. »

Caroline Esch

Formée au Lycée Hôtelier à Diekirch, à l’Institut Paul Bocuse et auprès de nombreux chefs étoilés, en juin 2019, Caroline ouvre son propre restaurant Eden Rose à Kayl. En mai 2021, Valérian la rejoint en cuisine et c’est ensemble qu’ils obtiennent une étoile Michelin en mars 2023.

« Lorsque je me suis lancée en 2019, peu de gens ont cru en moi. Un seul banquier m’a soutenue dans mon projet. À l’époque, la pâtisserie sans gluten attirait peu alors que j’ai un amour pour celle-ci. Seuls mes parents et Valérian m’ont encouragée. Même si j’ai vécu des moments difficiles, j’ai gardé cette « niaque ». J’ai du caractère, mais c’est parce que j’ai dû apprendre à forger celui-ci lors de ma scolarité, et aussi dans ce milieu professionnel très masculin. Pour exercer ce métier, il faut être passionnée. Je travaille 6 jours sur 7 de 9h à minuit puisque je gère également le tea time. Je suis à la fois entrepreneuse et chef pâtissière : deux facettes qui sont parfois difficiles à concilier. Il faut y croire, travailler dur. L’étoile est une belle récompense pour notre courage et notre travail à tous les deux. »

Jade Lebœuf

Mannequin, il y a 5 ans alors que de nombreuses femmes lui posent des questions sur son quotidien, Jade devient créatrice de contenu. À la tête de sa propre entreprise, avec son mari et leurs associés, ils lancent un food truck puis un restaurant dans le centre-ville.

« Avec mon mari, alors que j’étais enceinte, nous avons décidé de quitter Paris pour venir vivre ici. Les établissements que nous avions l’habitude de fréquenter là-bas, nous ne les retrouvions pas. Cela nous a donné envie d’en créer un. Le covid a légèrement chamboulé nos plans, mais en septembre 2021, nous avons opté pour un food truck, au nom de Hyde. Un an plus tard, nous avons ouvert le restaurant Emilona. En tant que femmes, nous ne sommes pas toujours prises au sérieux. L’homme, père de famille, personne ne lui demande comment il fait pour tout gérer alors que nous, nous devons sans cesse nous justifier. Dans l’esprit actuel, il y a encore souvent cette mentalité d’il y a 30 ans alors que nous aussi, nous sommes ambitieuses. Pour moi, il suffit d’être organisée, de croire en son projet, de prendre le temps et d’attendre le bon timing pour se lancer. »

Pascale Seil

Après avoir voyagé pour se former et devenir souffleuse de verre, en 1995, Pascale décide de se poser à Berdorf et d’ouvrir son propre atelier de soufflage de verre. Au fur et à mesure des années, malgré l’intensité du travail, une patience et un souffle à toute épreuve, cette passion ne l’a jamais quittée.

« Comme j’avais beaucoup voyagé pour me former, je souhaitais me poser, avoir mon entreprise puis fonder une famille. En France, pays où j’ai passé beaucoup de temps, je pouvais bénéficier d’aides financières pour me lancer - ce qui n’était pas le cas au Luxembourg à l’époque. En faisant l’analyse sur le long terme, j’ai décidé de m’installer au Grand-Duché, à Berdorf au cœur du Mullerthal. Comme c’est un art délicat, le pouvoir d’achat étant plus élevé, cela faisait sens de créer ma société ici. Au début, c’est surtout mon entourage qui m’achetait mes créations puis au fur et à mesure, j’ai réussi à créer mon réseau de clients fidèles. Récemment, j’ai eu une stagiaire à laquelle j’ai expliqué à quel point c’est essentiel d’avoir une alchimie, d’avoir l’esprit d’équipe, car toute seule la création d’objets est impossible. En pratiquant ce métier, il faut accepter d’être tout à la fois : créatrice, technicienne, réalisatrice, comptable, secrétaire, et à la fin aussi vendeuse. »