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Interview

Rencontre avec Adrienne Haan  La Luxembourgeoise fait son cabaret

Le cabaret n’a pas de secret pour Adrienne Haan, la germanoluxembourgeoise qui file le succès à New York mais revient souvent sur les terres de son enfance.

Vous avez la double nationalité allemande et luxembourgeoise. Avez-vous grandi chez nous?

Je suis née et j'ai grandi en Allemagne, je suis Allemande mais aussi Luxembourgeoise par mon père, j'ai donc passé beaucoup de temps au GrandDuché, surtout enfant. J’y viens souvent lorsque je suis en Europe, j'y ai même encore une résidence.

Qu’aimez-vous le plus au Luxembourg?

J'aime sa nature et nous aimons faire de longues randonnées dans les forêts.

Comment avez-vous découvert le monde du cabaret?

J'avais une vingtaine d'années lorsque j'ai commencé à m'intéresser à la musique de Kurt Weill, à la République de Weimar ainsi qu'au monde de la chanson française, car j'ai toujours aimé la "vieille" musique. Depuis quinze ans, j'écris mes propres spectacles et je m'intéresse particulièrement à la musique du Berlin des années 1920/1930, une musique écrite par des compositeurs et des paroliers juifs, considérée comme "dégénérée" par le régime nazi. Étrangement, ces chansons restent terriblement d’actualité. Les sujets tels que la remise en cause des droits des femmes, la condamnation du mariage homosexuel ou des soldats tombés au combat sont des thèmes très actuels et le véritable «Kabarett» garde tout son sens. J’aime les textes engagés, c'est pourquoi le style Weimar m'a inspiré pour écrire mes spectacles.

Depuis combien de temps vivez-vous à New York? Comment décririezvous la vie dans cette ville?

Je vis à New York depuis 1997, j’y ai été diplômée de l'American Academy of Dramatic Arts. C’est, dans l'ensemble, la ville la plus impitoyable au monde. On dit que si vous pouvez réussir à New York, vous pouvez réussir n'importe où. En effet, la concurrence y est plus rude que partout ailleurs et lorsque vous êtes étranger, c'est encore plus difficile. Quand vous auditionnez, 500 autres personnes auditionnent pour le même rôle. Le coût de la vie y est assez rédhibitoire. Sans parler de la difficulté de se déplacer dans la ville. Être en résidence au Triad Theater depuis 7 ans m’aide à oublier le mauvais temps, l’insécurité et l’insalubrité de la ville. Ceci dit, beaucoup de choses ont changé à New York pendant la pandémie et souvent pour le pire. J'ai aussi très envie de paix et de tranquillité ces temps-ci, ce que je ne trouve pas à New York. J'y suis depuis 25 ans et la vie y est de plus en plus difficile. Affaire à suivre.

Pourquoi être partie en Amérique?

À 14 ans, je savais déjà que je voulais vivre à New York. J’ai travaillé dur, décroché mon diplôme à 21 ans et je vis de mon art depuis 2014. J'ai fait ma première au Carnegie Hall en 2015 et mes spectacles m'emmènent partout dans le monde. J'ai maintenant 12 spectacles et je chante en 13 langues.

Quelles sont vos autres passions en dehors de la musique et du cabaret?

J'aime les voyages et le plein air, en particulier le VTT et la randonnée. Je voyage beaucoup en Afrique à la découverte de la faune. J'aime lire, cuisiner, la bonne nourriture, les soirées douillettes entre amis, les bonnes discussions et… l'été! J'aime aussi aller au théâtre ou à l'opéra.

Comment décririez-vous votre prochain spectacle au Casino 2000 pour nos lectrices?

«Cabaret Français» est un hommage à la chanson française avec Benjamin Schaefer au piano à queue, lauréat de plusieurs prix de jazz. La soirée promet d'être pleine d’émotions et divertissante. Il y aura des interprétations d'Edith Piaf, Charles Aznavour et Jacques Brel. Egalement des chansons de Walter Jurmann et Kurt Weill avant de passer à un style plus moderne et des chansons jazz-pop de Patricia Kaas ou encore de la Canadienne Isabelle Boulay.

Agenda En concert au Casino 2000 Jeudi 20 octobre, 21H, «Cabaret Français» 