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Psycho des petits

Claudine Boulanger-Pic, psychologue

LUI APPRENDRE À SE DÉFENDRE SANS VIOLENCE

Avant d’apprendre à un enfant à se défendre sans violence, il convient d’abord de l’habituer à ne pas taper. C’est l’adulte qui est son modèle et vous ne devez donc jamais taper un enfant. Il va comprendre que parler plutôt que de taper fonctionne bien dans la communication. Le langage est le propre de l'homme, c'est ce qui le distingue de l’animal.

Avant qu'un enfant apprenne à se défendre, il faut qu'il se sente protégé. Il doit savoir qu'il est soutenu par ses parents, ses frères et sœurs, voire ses grands-parents. Sans soutien, l'enfant est dans la crainte de déplaire. Les parents doivent donc le rassurer. Ne le dévalorisez jamais devant les autres. Montrez-lui que vous l'acceptez tel qu'il est. Cela ne veut pas dire qu'il ne faut jamais le corriger. Mais au lieu de se fâcher et de juger, il est plus efficace de lui faire comprendre ce qui ne convient pas dans son comportement. Renforcez sa confiance en lui. Pour cela, donnez-lui de l’amour.

Il est aussi important de donner à votre enfant de la joie et de la bonne humeur, de l'enthousiasme et de manière générale, des émotions positives. Quand quelque chose ne va pas ou déçoit le petit, il est bon de lui enseigner à rire de lui-même, pour qu'il sache faire face aux situations avec joie, et non avec peine ou colère. Expliquez-lui que, si des enfants se moquent de lui, c'est probablement pour se rendre intéressants et que ce n'est en aucun cas justifié. Si quelqu'un se moque de lui, aidez votre enfant à se rassurer sur le fait que ses choix et pensées sont valides et qu’il n’a pas besoin de l'approbation des autres. Certaines personnes utilisent l'ironie et la moquerie pour se créer un cercle relationnel basé sur la crainte, se donnant une image de force. Les personnes qui utilisent l'ironie et la moquerie comme mode de communication créent autour d'eux un climat désagréable pour les autres, sans respect des limites.

Apprenez à votre enfant à les poser lui-même, à dire non. Expliquez-lui la bonne manière de le faire. Et inversement, apprenez- lui à trouver les siennes, à doser sa force verbale et physique. En lui montrant que vous êtes fière de lui, vous l'aiderez à prendre confiance, à avoir une bonne estime de lui et à se protéger contre les moqueries et attaques. Fin primaire et au collège apprenez-lui à utiliser l'humour, pratiquer une réplique drôle qui désarçonne l’autre. Aidez-le à rechercher des amis qui correspondent davantage à sa personnalité, à identifier des personnes ressources. L'union fait la force et obtenir le soutien de quelques camarades est une aide précieuse, car à plusieurs, on craint moins le fameux “qu'est ce qu'ils vont dire ou me faire”.

Aider un enfant à se défendre, c'est aussi lui donner une grille de lecture pour analyser ce qui se passe en lui, À partir de là, il aura les clés pour décoder l'intention de l'autre et ne plus se sentir démuni face à l'attaque. Il est primordial de savoir écouter son enfant sans jugement, lui poser des questions et lui dire que vous serez prêt à intervenir si la situation persiste. Enfin, "le principe de l'exception" est d'autoriser son enfant à se défendre physiquement lorsque les mots ne suffisent pas, exception, noble néanmoins, dans certaines circonstances où l’affrontement physique est inévitable. Il est cependant préférable de continuer à lui montrer que la fuite n'est pas synonyme de lâcheté, mais la stratégie la plus efficace et la plus utile quand cela n'a aucun sens de ramer à contre-courant. Incitez-le à ignorer et à éviter l'enfant violent. Chaque fois qu'il a la possibilité de s'éloigner et d'être entouré, c'est mieux. Si c’est utile et nécessaire, oser demander de l'aide à un adulte est aussi la réponse intelligente. Les adultes doivent donc être présents et efficaces. Leur rôle principal restant d’apprendre à l’enfant, tout petit déjà, à ne pas frapper: • La première et meilleure approche à utiliser est de refuser catégoriquement de satisfaire à ses demandes s’il a tapé quelqu'un. Par exemple, s'il s'en est pris à un autre enfant parce qu'il veut un jouet, ne pas lui donner ce jouet. Exigez qu’il présente ses excuses, et confisquez le jouet en précisant à quelles conditions il lui sera rendu! • Apprenez-lui à prendre sa place près des autres avec respect. Par exemple, invitez-le à aller jouer près d'un autre enfant. Puis, dans un deuxième temps, s'il est à l'aise, il pourrait lui demander s'il veut jouer avec lui. Valorisez les bons comportements, tout en évitant de mettre de la pression, afin qu'il s'affirme petit à petit dans toutes les situations et avec considération des besoins réciproques.

«Débuter par une pincée d’amour, c’est multiplier le bonheur»

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