3 minute read

Audrey Hepburn L’ÉLÉGANCE DE L’ALTRUISME

«

4 mai 1929 : naissance à Ixelles en Belgique.

En 1948 : obtient un petit rôle dans le film « Le Néerlandais en sept leçons ».

En 1951 : tient le rôle principal dans la pièce « Gigi », jouée à Broadway, de la romancière Colette.

Audrey Hepburn disparaissait il y a tout juste 30 ans. Actrice, égérie et mannequin iconique, derrière l’image juvénile lui étant indissociable se cachent une femme animée par le don, celui fait aux autres, mais aussi des blessures dissimulées derrière des rôles enjoués.

En 1954 : rencontre Hubert de Givenchy à New York dont elle deviendra l’égérie.

En 1961 : rôle mythique dans le film « Diamants sur canapé ».

20 janvier 1993 : décès à Tolochenaz en Suisse.

En 1992 : reçoit la Médaille présidentielle de la Liberté.

En 1953 : sa performance dans le film « Vacances romaines » lui ouvre les portes d’Hollywood.

Une Enfance Europ Enne

Fille d’une baronne néerlandaise, Ella van Heemstra - ayant eu deux fils d’une précédente union - et d’un homme d’affaires anglo-irlandais, Joseph Victor Anthony Ruston, Edda Kathleen Ruston naît le 4 mai 1929 à Ixelles en Belgique. De nationalité britannique, son enfance se passe entre la Belgique où elle séjourne

80 ::: Les muses de Janette jusqu’à ses 3 ans, l’Angleterre où elle est envoyée en pensionnat à l’âge de 6 ans et les Pays-Bas où elle se rend après l’abandon de son père - avec qui elle ne renouera que dans les années 60. En effet, en 1939, suite au divorce de ses parents, elle déménage avec sa mère dans le pays natal de cette dernière peu avant le début de la seconde guerre mondiale.

En 1988 : devient ambassadrice spéciale de l’Unicef pour l’Afrique et l’Amérique latine.

Un R Ve Inaccessible

Ayant assisté à des ballets, elle se fascine pour la danse classique dès l’âge de 5 ans. Lorsque la guerre éclate, elle se réfugie dans cette passion. En s’exerçant, elle parvient à oublier la rudesse du quotidien et prend goût à l’art du spectacle. Pendant 3 ans, elle suit une formation au Conservatoire de Musique d’Arnhem et donne même quelques leçons privées en échange d’un peu d’argent. Néanmoins, souffrant de dénutrition - celle-ci ayant des conséquences désastreuses sur sa santé - elle se voit contrainte d’abandonner temporairement la danse. Après la libération, elle change de patronyme et se fait appeler Audrey Hepburn, nom faisant référence à une branche de l’arbre généalogique paternel. Ne perdant pas de vue son rêve, sa détermination finit par payer puisqu’elle obtient une bourse pour la prestigieuse Rambert Ballet School de Notting Hill à Londres. Malheureusement, les stigmates de la guerre sur son corps brisent tout espoir : trop grande et trop fine, elle ne sera jamais danseuse.

LA NAISSANCE D’UNE ÉTOILE

Attirée par le monde du spectacle, elle fait le deuil de la danse classique et se tourne alors vers le cinéma. En 1948, elle obtient son premier rôle, celui d’une hôtesse de l’air dans le court métrage « Nederlands in zeven lessen ». Espérant se faire repérer, elle enchaine les films au début des années 50. Mais c’est la romancière française Colette qui tombe sous le charme de la jeune femme. Alors que celle-ci tourne le film « Nous irons à Monte-Carlo » dans un hôtel, Colette la remarque et lui propose d’interpréter Gigi sur la scène de Broadway. Sous une photo, l’écrivaine écrit même : « À Audrey Hepburn, le trésor que j’ai trouvé sur la plage ». Vu le succès de la pièce, ce trésor, c’est Hollywood qui en prend conscience : en 1953, Audrey se voit offrir le rôle principal dans « Vacances romaines ». Sa performance encensée par la critique - elle gagne un Academy Award, un Golden Globe et le BAFTA Award - fait d’elle une vedette internationale dont l’allure est copiée par les femmes du monde entier. Elle s’illustre ensuite dans des films tels que « Guerre et paix », « Drôle de frimousse », mais l’image de la star qui reste dans toutes les mémoires, c’est son visage angélique dans « Diamants sur canapé ». Se glissant dans la peau d’Holly Golightly - bien loin de sa personnalité introvertie - elle insiste pour interpréter « Moon River » et le fait dans une petite robe noire iconique signée Givenchy.

Une Amiti Styl E

Dès leur rencontre en 1953, fasciné par l’élégance, la grâce, le port de tête, l’allure sophistiquée et longiligne de la jeune femme qui dénote à côté des modèles plantureux de l’époque, Hubert de Givenchy fait d’Audrey sa muse. Un style et une amitié indémodables.

Les Autres Avant Elle

Mariée en Suisse en 1954 avec le comédien Mel Ferrer, 6 ans plus tard, elle donne naissance à Sean. Après leur divorce en 1966, elle épouse un psychologue italien, Andrea Dotti avec qui elle a un fils Luca en 1970. Souhaitant protéger et voir grandir ses enfants, elle met sa carrière entre parenthèses et ne tourne plus que très rarement. Ayant elle-même bénéficié d’aide alimentaire durant la guerre, en 1988, elle devient ambassadrice Unicef et s’engage en participant à des actions organisées en Afrique, en Amérique latine et en Asie. Elle s’investit jusqu’à son décès en 1993 dans sa demeure à Tolochenaz en Suisse des suites d’un cancer du colon.

Anecdotes

Pendant la guerre, elle donne des représentations de danse secrètes afin de récolter des fonds pour soutenir les actes de la résistance. Parlant couramment anglais, elle délivre également des messages qu’elle cache dans ses chaussures trop grandes et de la nourriture aux Alliés. Profondément marquée par les atrocités vécues, en 1950, elle refuse d’interpréter le rôle d’Anne Frank.