Le défi de taille de Differdange, ville intelligente et neutre en carbone d’ici 2030

Unique ville luxembourgeoise participant à la mission de l’Union Européenne visant à rendre cent villes intelligentes et neutres en carbone d’ici 2030, depuis l’annonce de sa sélection en avril dernier, Differdange oeuvre pour relever ce défi de taille. Pour en apprendre davantage sur le passé, le présent et le futur de ce projet d’envergure, nous avons rencontré Luc Arend du service écologique ainsi que Paulo De Sousa, échevin remplaçant.

Seule ville sélectionnée au Luxembourg, que ressentez-vous à l’idée d’être précurseur ?

Paulo De Sousa : C’est une fierté. D’autant plus que notre participation est passée sous le radar. Cette sélection a confirmé le bien fondé de tous les projets réalistes qui avaient déjà été mis en place en amont au sein de notre ville.

Selon vous, quels critères sont à l’origine du choix de votre candidature ?

Luc Arend : Differdange sait élaborer des projets pragmatiques et nous l’avons prouvé. Puisque nous sommes en quelque sorte un miroir pour les autres villes européennes, les mesures doivent être réalistes, pouvoir être transposées dans des communes similaires à la nôtre.

Qu’entend la Commission Européenne par ville intelligente et neutre en carbone ?

Luc Arend : Il s’agit de la neutralité carbone nette, c’est-à-dire que nous allons réduire nos émissions, que nous allons veiller à compenser celles-ci par nous-mêmes. Par « intelligente », on entend le fait que la ville sert aux citoyens, qu’elle s’adapte à eux.

Énergie, bâtiments, gestion des déchets, transports, comment parvenez-vous à travailler sur chacun de ces secteurs ? Paulo De Sousa : C’est grâce à un groupe interne constitué de 8 personnes. Comme notre ville a oeuvré sur divers projets auparavant, les experts étaient déjà présents.

Comment envisagez-vous les années à venir d’ici 2030 ?

Luc Arend : Les objectifs à atteindre dépendront du projet national, communal que refléteront les deux prochaines élections. Si nous ne parvenons pas à achever cette mission, comment les autres villes luxembourgeoises atteindront-elles la neutralité carbone en 2050 ? Ville industrielle, avec une mixité sociale, ce n’est pas uniquement le projet de Differdange, c’est celui de tous. L’enjeu national existe et la question devient de plus en plus urgente vu la crise énergétique et climatique.

On l’avoue, il s’agit du défi qui pour nous a été le plus compliqué ! Quand on a l’habitude d’utiliser sa voiture pour aller au travail, faire ses emplettes ou transporter ses Janetons, bousculer son organisation reste complexe et stressant. Ce que l’on a compris au cours de cette semaine, c’est qu’adopter un mode de déplacement écologique (transports en commun, vélo, marche à pied…) s’inscrit dans une réflexion plus globale quant à son mode de vie. C’est, par exemple, choisir d’habiter à proximité d’une gare si l’on est en zone rurale, ou investir dans un vélo électrique si l’on est citadine. C’est aussi acheter localement et solliciter les artisans du quartier (couturier, cordonnier…). Cela passe par le développement de relations solidaires avec son entourage pour s’initier au partage (on prête, on échange), à l’entraide (on répare, on se rend service) et à la mise en commun des moyens (covoiturage).

L’autre solution pour relever ce challenge ? Partir en vacances sans voiture ! Les congés donnent en effet l’opportunité d’expérimenter, sans avoir à combattre des habitudes bien ancrées. Notre coup de cœur ? Le « railtrip » ! Une expérience incroyable pour découvrir, d’étape en étape, les plus belles villes européennes.

Les alternatives sont nombreuses pour réduire nos déchets. La clé pour y arriver ? Anticiper !

Pour commencer, on identifie la pièce de la maison qui produit la plus grosse poubelle : est-ce la cuisine, la salle de bain, la chambre ? Ensuite, on observe : parmi les détritus jetés, lesquels aurais-je pu éviter, comment et pourquoi ? Après cette brève analyse, on passe à l’action ! Si vos poubelles sont principalement constituées d’emballages alimentaires, tentez d’acheter votre épicerie en vrac et cuisinez autant que possible des produits frais. Pensez à amener vos propres contenants au magasin (sac à pain, filets, boîtes hermétiques…) et surtout, ne jetez plus vos restes ! Emmenez-les au bureau pour la pause déjeuner ou cuisinez-les en salade, tarte ou cake salé. Si c’est la salle de bain qui déborde, on remplace le coton par des disques lavables, le gel douche par du savon solide, et on opte pour des cosmétiques rechargeables. Pour toutes les autres pièces de l’habitation, on cherche des solutions : est-il possible de réparer cet objet, de le donner, le réutiliser ou le composter ? Vous l’aurez compris, le défi ne consiste pas à ne plus avoir de poubelle, mais à la réduire au minimum…

Ah ! La fameuse détox digitale… Pourtant simple à mettre en œuvre, ce défi qui consiste à se déconnecter des écrans pendant quelque temps paraît souvent insurmontable. Il faut dire que le smartphone facilite habilement notre vie. Fidèle compagnon du quotidien, il nous arrache aussi un temps précieux passé sur les réseaux, les jeux et autres applications. C’est ce temps perdu que nous vous proposons de retrouver ! Pour ce faire, on y va en douceur : d’abord, on fait le tri afin de supprimer toutes les app inutiles ou rarement utilisées. Ensuite, on se désabonne de ce qui fait gonfler inutilement notre boîte mail autant que notre bilan carbone. On retire l’option « lecture automatique » des vidéos sur les réseaux, et on télécharge sa playlist audio en wifi. Puis, on passe à la vitesse supérieure en laissant volontairement son téléphone dans son sac, ou même chez soi ! Rapidement, on se sent bien plus concentrée en journée, on se détend, on améliore sa posture et on profite enfin du temps retrouvé.

Prête à vous lancer ? La journée mondiale sans téléphone portable, c’est le 7 février !

Parce qu’en 4 semaines, on peut faire beaucoup pour la planète, partagez vos défis réussis avec nous ! À relever en famille, en solo ou entre amies !

60 ::: C'est ma planète