JANET BENOIT ST1 - STAGE OUVRIER JUIN/JUILLET 2020
RAPPORT DE STAGE LLG CARRELAGE
du 29/06/2020 au 10/07/2020
Maître de stage : M. LA GRECA Leonard Enseignant correcteur : M. WOLLE David
REMERCIEMENTS Je tiens à remercier m. LA GRECA Leonard, qui m’a accueilli pendant deux semaines afin d’effectuer mon stage ouvrier ST1
dans
le
Nationale
cadre
de
Supérieure
ma
première
année
d’Architecture
à
de
l’Ecole
Grenoble.
Je le remercie pour sa disponibilité, ses conseils et sa confiance.
Je remercie également m. ALI, artisan employé au sein de l’entreprise qui m’a fait découvrir le métier de carreleur.
Je étudiants
remercie la
de
plus
possibilité
l’Ensag
de
découvrir
de
proposer
en
à
ses
profondeur
les
métiers ouvriers et de participer activement à un chantier.
Enfin, accepté
d’être
je
remercie l’enseignant
m. référent
2
WOLLE de
mon
d’avoir stage.
S OMMAIRE
4
I N T R O D U C T IO N
5
C E Q U E J ’A I D E C O U V E RT
V U,
C E
Q U E
J ’A I
R E T E N U
C E
Q U I
M ’A
8 10
FA I T
I N T É R E S SÉ
13
C O N C LU SIO N
14
AT T E S TAT IO N
3
E T
INTRODUCTION
Pour réaliser mon stage de première année à l’Ensag, j’ai décidé de me tourner vers l’entreprise LLG Carrelage qui propose des prestations de second œuvre dans les constructions, à travers la pose de carrelage au sol, des finitions comme de la faïence ou encore la confection de salles de bain et douches à l’italienne. J’ai choisi cette entreprise car j’ai toujours été intéressé par les métiers du second œuvre. En effet, je trouve que les artisans qui s’occupent des finitions d’une maison s’adaptent aux espaces déjà construits pour venir leur donner une identité, un caractère et une certaine qualité esthétique alors appréciée dans un logement. Par ailleurs, en 2016, mes parents se sont lancés dans la construction d’une maison individuelle sur les hauteurs de Moirans. J’ai ainsi pu suivre les différentes étapes du chantier avec beaucoup de curiosité. Le gros œuvre était certes impressionnant, mais les finitions notamment intérieures m’intéressaient davantage car elles offrent une toute nouvelle perception
des
espaces
de
la
maison,
qui
commençait
peu
à
peu à prendre forme. Enfin, lors de la construction de cette maison, je remarquais que le travail du second œuvre prenait autant de temps voire plus longtemps à être réalisé
que
le
gros
J’ai
ainsi,
suite
de
découvrir
la
œuvre, à
vie
ces de
or
je
pensais
que
observations,
chantier
après
c’était
développé que
la
l’inverse. le
désir
maçonnerie
soit
livrée, dans le but de comprendre les raisons de la durée du chantier. Ce
sont
donc
pour
ces
différentes
que je me suis tourné vers un artisan carreleur.
4
raisons
CE QUE J’AI VU, FAIT ET DECOUVERT
Lors du stage, j’ai principalement assisté l’employé de mon maître de stage dans un chantier d’une maison à Biviers, vers Meylan, dans l’agglomération grenobloise.
Les
clients
avaient
choisi
un
carrelage
de
1m20
par 1m20, ce qui est plutôt rare car ces dimensions s’éloignent considérablement
des
dimensions
strandards
choisies
généralement.
Les plaques sont très lourdes et très fragiles, nécessitant au minimum deux personnes dans la mise en œuvre. J’ai donc dès mon premier jour participé activement aux travaux, en m’améliorant au fil du temps.
LE CHANTIER A MON ARRIVEE
J’ai découvert lors de ce chantier que la pose de carrelage est un travail extrêmement précis, minutieux et propre. Il faut en effet nettoyer constamment l’espace de travail pour éviter toute traces sur les carreaux, souvent causées par la colle qui est difficile à faire partir une fois sèche. J’avais donc la plupart du temps les mains plongées dans l’eau pour éponger par la suite le surplus de colle. Le nettoyage etait ainsi un élément majeur de cette danse que nous répétions avec mon collègue pour poser une à une les plaques de carrelage sur le sol. Ce processus de mise en oeuvre est détaillé par la suite. 5
ETAPES DE POSE DE CARRELAGE
1/ PREPARATION DU SOL avec un balais
4/ APPLICATION DE LA COLLE SUR LE SOL PROPRE avec un couteau à colle
2/ DECOUPE DES CARREAUX SELON LE PLAN avec une carrelette
5/ POSE DU CARREAU avec délicatesse et précision
3/ PREPARATION DE LA COLLE avec de l’eau, du ciment et un mélangeur
6/ RETOUCHES ET DEPLACEMENT avec un maillet
À la fin de la journée,
les
outils
sont nettoyés avec de l’eau et sont rangés. Le lendemain, nous commencions la journée en enlevant les croisillons niveleurs avec de bons coups de pieds, ce qui
7/ POSE DE PETITS CROISILLONS STANDARDS ET CROISILLONS NIVELLEURS
8/ NETTOYAGE avec une éponge et de l’eau 6
permettait
d’ailleurs
de
nous
échauffer
de
travailler.
avant
Afin
d’épouser
la
forme de certains endroits comme ici, au niveau des menuiseries vitrées,
des
les
baies
découpes
sont réalisées avec une
COLLE, UNE FOIS APPLIQUEE
disqueuse,
que
cependant
pas
par
DETAIL DE DECOUPE
sécurité.
L’ambiance de travail sur ce chantier était très agréable. Mon collègue de travail, m. ALI, me montrait comment faire et me laissait quelquefois travailler et nettoyer en autonomie. De plus, le quar tier où se trouve ce chantier est tout récent, donc d’autres maisons en construction juxtaposaient la notre. Ainsi,
nous
croisions
d’autres
ouvriers
et
artisans
ce
qui
apportait de la bonne humeur à chaque journée de travail, grâce aux pauses que nous prenions pour discuter avec ces derniers.
En parallèle de ce chantier, j’ai également accompagné pendant cer tains jours mon maître de stage, m. LA GRECA, sur d’autres chantiers, mais également en magasin lorsqu’il devait récupérer différents matériels, outils et carreaux. J’ai ainsi remarqué
qu’une
consacrée
aux
ses Il de son
différents m’a
d’ailleurs nombreux
travail,
déjà
grande
partie
déplacements chantiers, confié
à
et
et
ses
journées
aux
bord
expliqué
chantiers difficile
de
trajets
de que
son la
simultanés
de
base,
et
qu’il
était entre
camion.
superposition complexifiait a
pour
but
de réduire le nombre de chantier dans les années à venir.
7
je
n’ai
essayé,
CE QUE J’AI RETENU
L a première chose que j’ai retenu de ce stage est que les conditions de travail sont parfois difficiles pour les artisans. J’ai eu la chance de découvrir ce métier en été, où la météo ne causait pas par ticulièrement de problème. J’ai cependant conscience qu’en hiver le froid rend le travail des ouvriers bien plus complexe. C omme je l’ai dit précédemment, j’avais la plupart du temps les mains mouillées pour nettoyer la colle qui se déposait sur les carreaux. Je n’imagine donc pas la sensation des mains mouillées en hiver lorsqu’il faut travailler dans une maison qui n’est pas isolée. De plus, je retiens que certains aléas arrivent et viennent perturber le travail de l’artisan. J’ai par exemple été témoin d’une coupure de courant dans un appartement en chantier, lorsque j’assistais m. LA GRECA. C e dernier travaillait ce jour là dans une salle de bain, alors plongée dans le noir. Une solution a finalement été trouvée avec l’aide de voisins bienveillants pour que les travaux
se
terminent,
inévitablement
du
mais
ce
stress
genre et
d’incident de
la
apporte fatigue
s u p p l é m e n t a i r e p o u r l ’o u v r i e r.
REALISATION ET POSE DE JOINT DE CARRELAGE dans la salle de bain plongée dans le noir, éclairée par un système D Le joint de carrelage nécessite également une grande patience et un bon nettoyage régulier. Le matériau est par ailleurs très iritant pour la peau. 8
Je retiens également le fait que le métier de carreleur, et comme tout autre métier ouvrier je pense, est un métier où chaque jour est différent. En effet, chaque chantier a ses spécificités, avec des clients aux attentes diverses et où les contraintes ne sont pas les mêmes. Par exemple, les conditions de travail et les contraintes dans le chantier de la maison à Biviers et celles dans l’appartement du centre-ville dans lequel je me suis rendu pour aider mon maître de stage sont totalement dissemblables. En effet, les travaux réalisés dans l’appar tement avaient lieu alors que les propriétaires étaient présents. Le contact avec les clients est donc direct et le retour, positif ou négatif, se fait directement, alors que dans une maison en constr uction les clients ne s’y rendent que ponctuellement. Il est donc plus rare de les croiser et avoir leur avis sur le travail est
plus
long.
De
plus,
dans
l’appartement,
le
mobilier
environnant devait être protégé pour ne rien abîmer ou casser, le cas échéant, les dommages sont à la charge de l’ouvrier. A contrario, dans un chantier vide, les surfaces fragiles sont réduites et l’espace de manœuvre pour les travailleurs est plus grand. Je retiens donc que l’ouvrier s’adapte constamment à la situation et propose ses ser vices en fonction des attentes et des contraintes.
POSE D’UN PAR DESSUS L’APPARTEMENT
NOUVEAU CARRELAGE L’ANCIEN, DANS EN CENTRE VILLE
C’est d’ailleurs dans cet appartement que j’ai appris à coller correctement des plinthes. Les propriétaires étaient satisfaits du résultat. 9
CE QUI M’A INTÉRESSÉ D’une manière générale, le stage, dans sa globalité, m’a intéressé car j’ai découver t chaque jour de nouvelles choses et j’ai pu participer activement aux travaux. C ertains éventements ont cependant attiré par ticulièrement mon attention. Tout d’abord, j’ai beaucoup été intéressé par la relation et le dialogue établi entre l’architecte, le client, et l’artisan. En effet, à de nombreuses reprises, l’architecte de la maison à Biviers se rendait sur place, accompagné des propriétaires, pour discuter avec m. ALI de l’avancée des travaux. Ce
dernier
rencontrés la
mise
et en
faisait des œuvre
notamment questions du
qu’il
carrelage
part se à
des posait certains
problèmes quant
à
endroits.
De longues discussions s’entamaient donc dans le but de comprendre les attentes des clients, tout en regardant si cela était techniquement réalisable. Je me souviens notamment d’un long débat sur le carrelage de la salle de bain à l’étage de la maison. Les clients désiraient avoir la jointure au milieu de la douche, pour équilibrer les surfaces des carreaux. C ependant, pour faire cela il était nécessaire de couper plusieurs plaques donnant par la suite des chutes de petite taille difficilement réalisables. Un compromis a donc été trouvé dans le but carreler la surface avec la plus grande rentabilité possible. Ainsi je me suis rendu compte que chaque acteur d’une constr uction était à l’écoute les uns des autres. L’architecte entend les goûts et souhaits de ses clients, alors transmis à l’artisan qui donne son avis quand il est nécessaire. C’est d’ailleurs en suivant ces échanges très intéressants que je me suis vu plus tard être dans la peau de l’architecte médiateur (et idéalement dans la peau des clients, un jour, peut être..)
10
L a coordination entre les différents ouvriers est également un point qui m’a par ticulièrement intéressé. En effet, j’ai accompagné un jour m. LA GRECA sur un chantier où se trouvait également des peintres et un terrassier. Les différents ouvriers travaillaient simultanément et s’étaient organisés pour ne pas se gêner entre eux. Les peintres avaient par exemple terminé en premier les pièces où le carrelage devait être posé, de sorte à ce que les travaux puissent s’enchaîner. J’ai d’ailleurs pris connaissance sur ce chantier d’un planning où il était renseigné les dates de livraison de chaque corps de métier, pour que les travaux puissent s’enchaîner rapidement et de manière efficace. C’était donc très intéressant de voir comment les ouvriers s’organisent pour livrer la maison à temps.
CHANTIER OÙ LES PEINTRES TRAVAILLAIENT SIMULTANEMENT (protection au sol) Sur cette photo on peut apercevoir les pièces où nous avons posé du carrelage et des plinthes : la buanderie sur la gauche, et la chambre parentale sur la droite. J’ai par ailleurs pu observer pendant la pause repas que nous avons pris sur ce chantier que les rapports entre les ouvriers sont très amicaux et que l’ambiance est chaleureuse. 11
GARAGE DU DE BIVIERS
CHANTIER
Où les différents corps de métier organisent l’espace et rangent leurs matériels dans le but de ne pas gêner les collègues qui viennent travailler en même temps. L’organisation et la rigueur tenue pour garder un espace de travail propre, accessible et ordonné sont des éléments clés du métier d’artisan.
Enfin,
j’ai
trouvé
réellement
intéressant
de
mieux
comprendre pourquoi le chantier du second œuvre était plus long que celui du gros œuvre, question que je me posais en introduction. Simplement, si un ouvrier prend du retard, la chaîne et le planning sont per turbés et tout se décale un par un. C’est pour cela que mon maître de stage était souvent stressé à l’idée de prendre du retard, et rappelait à m. ALI d’aller plus vite. Mais ici réside le dilemme d’un ouvrier : aller vite en prenant le risque de devoir refaire si le résultat ne convient pas, ou prendre le temps de faire les choses parfaitement ? C’est en trouvant le juste milieu qui donne selon moi la dimension artistique au terme artisan.
« la
Créer
pour
différence
vivre entre
ou
vivre l’artiste
pour et
créer
:
toute
l’artisan
»
- Michel POLAC 12
CONCLUSION C es complètes
deux et
semaines
de
enrichissantes,
me
stage
ont
permettant
été ainsi
très de
découvrir pleinement la vie professionnelle d’un ouvrier et son rôle dans le processus constructif d’un bâtiment.
De plus, je demeure très satisfait d’avoir été actif dans la réalisation des différentes tâches. C e stage a permis d’être davantage qu’un simple obser vateur, faisant vivre ainsi la réalité du travail. C ela aura assurément un impact sur ma manière de créer des projets en tant que futur architecte.
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ATTESTATION
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