L'Europe a 60 ans : STOP ou ENCORE ?

L'EUROPE A 60 ANS : 3 QUESTIONS À CELLES ET CEUX QUI ONT FAIT, FONT ET FERONT L'EUROPE.

Une initiative menée par Génération Europe pour alimenter un grand débat public, national et européen, propre à coconstruire un nouveau projet pour l'Europe.

L'EUROPE A 60 ANS : 3 QUESTIONS À CELLES ET CEUX QUI ONT FAIT, FONT ET FERONT L'EUROPE. ----------------------

Et de l'union des libertés dans la fraternité des peuples naîtra la sympathie des âmes, germe de cet immense avenir où commencera pour le genre humain la vie universelle et que l'on appellera la paix de l'Europe.

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POUR UN GRAND DÉBAT PUBLIC, NATIONAL ET EUROPÉEN, PROPRE À COCONSTRUIRE UN NOUVEAU PROJET POUR L'EUROPE Samedi 25 mars 2017, responsables politiques et médias ont éclairé Rome de leurs projecteurs pour commémorer la signature des traités fondateurs européens, à grands renforts de constats de réussites et/ou d'échecs et d'une Déclaration beaucoup commentée mais que personne n'a lue. Dimanche 26 mars 2017, l'actualité brûlante du passage à l'heure d'été a déjà éclipsé le sujet européen. Le problème est posé.

La défiance voire le rejet de l'Europe par les Européens est dû à la conjonction de plusieurs phénomènes : )  tout d'abord : ) les difficultés économiques et sociales que traversent les pays d'Europe dans un monde globalisé, avec leurs conséquences en matière d'emploi et de niveau de vie qui accentuent sans discontinuer le sentiment de défiance à l'égard des responsables publics : +  ensuite : ) l'attitude des responsables politiques nationaux qui, schématiquement, s'arrogent les succès européens et se défaussent sur l'Union européenne de leurs propres échecs, faisant de Bruxelles le bouc-émissaire de tous les maux et s'exonérant de leurs propres responsabilités, nombreuses pourtant : +  enfin : ) la confusion entre « l'idée européenne » et « les politiques européennes », conduisant à remettre en cause la vision d'un destin commun chaque fois qu'il s'agit en fait de contester telle ou telle mesure, acte démocratique bien légitime.

Par manque de courage et de vision, les élus sont coupables d'avoir fait détester l'Europe aux Européens. Par manque de travail, les médias se sont révélés leurs complices passifs. Par manque d'informations, les citoyens suivent. Tous, nous avons notre part de responsabilité.

Le Brexit et la montée partout des partis anti européens, souvent populistes, doivent conduire à un sursaut. Sinon, chacun rentrera chez soi dans un mouvement de repli conduisant à la déroute économique et sociale, à la perte d'influence dans le monde. L'Union européenne n'est pas éternelle. Elle est un bien précieux dont nous sommes les héritiers, qui nous a permis pour la première fois depuis bien des siècles de connaître 7 décennies de paix. Il faut la préserver, la moderniser, la réorganiser, la réorienter, lui redonner du sens, du corps politique. Pour la transmettre aux jeunes générations qui, elles aussi, ont droit à la paix.

Pour y parvenir, Génération Europe appelle à l'organisation d'un grand débat public national et européen qui permettra de coconstruire un nouveau projet pour l'Europe.

Ce « Grenelle de l'Europe », organisé à l'échelle de l'ensemble de l'Union européenne, sera l'acte fondateur de l'Europe citoyenne. Chefs d'entreprises et syndicalistes, militants associatifs, chercheurs, enseignants, responsables publics de tous bords doivent depuis les territoires européens et avec les citoyens inventer l'Europe qui, après la paix, apportera la prospérité aux peuples qui, en partageant la construction de ce nouveau projet européen, en deviendront les protecteurs.

James Chéron président de Génération Europe ---------------------Une initiative menée par Génération Europe. ● contact@gen-europe.eu ● @GenEurope Génération Europe appelle à l'organisation d'un débat public, national et européen, propre à coconstruire un nouveau projet pour l'Europe.

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GÉNÉRATION EUROPE Il y a désormais une « Génération Europe » : + une génération qui n’a jamais payé qu’avec l’Euro, pour qui la guerre froide est avant tout dans les livres d’histoire, qui a étudié avec Erasmus , une génération qui a grandi AVEC l’Europe et pour qui l’Europe, si imparfaite soit-elle, est naturelle.

Génération Europe est une association qui entend promouvoir une vision positive de l’Europe comme espace de solutions pour des problématiques communes aux pays et aux peuples de l’espace européen, a contrario de l’“Europe bashing” ambiant. Génération Europe agit au-delà des clivages politiques et en direction de toutes les sphères de la société.

Cette « positivation » de l’Europe se veut non crédule et vise l’ensemble des politiques européennes, de leurs répercussions concrètes dans la vie des citoyens jusqu’aux grandes décisions prises par les institutions européennes.

Pour remplir cette vocation à la fois citoyenne, pédagogique et engagée de la défense d’un idéal européen, l’association rassemble les personnes désireuses, en France et à l'étranger, de promouvoir la construction européenne et le sentiment d'appartenance européen. Les actions de l’association sont variées et adaptées à divers publics, l’ambition étant de diffuser un message européen à l’ensemble des catégories sociales et générations.

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LE PROJET 25 mars 2017 : l'Europe a 60 ans. STOP OU ENCORE : @ Au fond, l'idée européenne est pluri millénaire. Tour à tour méditerranéenne ou continentale, occidentale ou orientale, latine, baltique ou teutonique, l'union des peuples et des territoires s'est faite rarement par la diplomatie économique, quelques fois au travers d'habiles unions matrimoniales, le plus souvent par la contrainte et le sang. Toujours de façon instable et éphémère.

Le 25 mars 1957, 6 États libres et indépendants décident de lier volontairement leur avenir. Objectif : ) construire une paix durable fondée sur un développement partagé.

Depuis lors, les 6 États sont devenus 27 et les politiques communes européennes ont été multipliées.

Depuis lors, une période inédite de paix souffle sur un continent aux terres ensanglantées par l'histoire.

Depuis lors, l'Europe a changé, les Européens ont changé, le monde a changé.

L'inquiétude a gagné l'être humain, fondée sur l'incertitude d'un lendemain que, pour la première fois, il imagine en déclin pour ses enfants. L'essence même de ce qui dirige l'histoire de l'humanité, l'espoir d'un monde meilleur, a disparu : + le progrès n'est plus espéré.

Dès lors, devant la calcification d'une organisation politique et publique qui peine à faire face aux enjeux climatiques, démographiques, économiques, démocratiques du moment, l'Europe est-elle, en Europe, le problème : O Ou la solution : O Ou un outil pouvant générer problèmes et/ou solutions : O L'Europe a 60 ans. Le temps est venu de faire le point. De s'arrêter. De réfléchir avant de décider. En cette année d'échéances majeures dans de nombreux pays européens, et en particulier en France et en Allemagne, une introspection est nécessaire. Une quête prospective est indispensable.

3 questions à celles et ceux qui ont fait, font et feront l'Europe.

Génération Europe interroge des responsables publics, des acteurs économiques, des militants associatifs et des experts pour confronter les positions, les visions, les recommandations dans ce document évolutif.

En attendant un grand débat public, national et européen, qui permettra de coconstruire un nouveau projet pour l'Europe.

Ce projet a été coordonné par Marion Fontana. diplômée de l'Institut d’Études Européennes de l'Université libre de Bruxelles.

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Jean ARTHUIS Jean Arthuis est président de la commission des budgets au Parlement européen.

Sénateur de la Mayenne de 1983 à 2014, président du Conseil général de ce département de 1992 à 2014, il a plusieurs fois été ministre, dont ministre de l'économie et des finances de 1995 à 1997.

Président-fondateur de l'Alliance centriste, il soutient Emmanuel Macron pour l'élection présidentielle française 2017. mars 2017

Génération Europe : Quelle(s) piste(s) suggérez-vous pour que la mécanique budgétaire européenne permette aux élus d’être les acteurs de choix politiques propres à renforcer le caractère démocratique des institutions : @ Jean Arthuis : Le budget est l’expression d’une ambition politique, tant en dépenses qu’en moyens de financement. Il est aussi le miroir intransigeant de la réalité. Le budget européen est à l’image de l’UE : ) complexe, lointain et, en l’état, le reflet d’un manque d’ambition commune. De par sa taille (1% de la richesse européenne), son architecture (un budget de sept ans ne laissant aucune place à l’audace) mais aussi par sa vocation (80% des dépenses retournent vers les États sous forme de subsides agricoles ou de fonds de cohésion), le budget ne parle pas aux Européens. Cet état de fait n’est pas une fatalité. Il masque les égoïsmes nationaux que défendent les chefs d’État ou de gouvernement.

Le budget doit être plus agile. Un budget de sept ans, négocié par des États désireux de savoir à l’euro près combien ils récupéreront (leur « juste retour » dit-on à Bruxelles), ne peut faire face à l’urgence. Or, face aux crises, les Européens veulent une Europe réactive, en capacité de les protéger. Une dose de flexibilité doit donc être injectée dans nos procédures. Mais pour l’heure les États financent à 90% le budget par des contributions nationales et l’enserrent dans un cadre de sept ans, par peur que la dépense ne file. Les ministres des finances se donnent bonne conscience en affichant leur fermeté à l’égard de Bruxelles, ce faisant ils condamnent l’Europe à l’impuissance.

Pour gagner en agilité il faut donc briser cette logique du « juste retour » et penser des ressources autres que les contributions nationales, des ressources véritablement européennes. Dans un rapport ambitieux l’ancien commissaire européen, Mario Monti, propose plusieurs pistes. Attention toutefois, de nouvelles ressources propres ne doivent pas signifier une hausse d’impôt pour le contribuable européen. Dit autrement, tout prélèvement perçu au plan européen doit correspondre à un allégement de la fiscalité nationale. Ce que le rapport préconise c’est un lien plus étroit entre les politiques européennes et leurs financements. Cette réflexion est la bienvenue au moment où le Royaume-Uni, contributeur net au budget, est sur le départ.

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Enfin, une réflexion sur les recettes ne peut faire l’économie d’une réflexion sur les dépenses européennes.

Aujourd’hui seul 14% des dépenses ont un caractère véritablement supranational : ) la recherche, l’interconnexion des infrastructures de transport et de communication, le programme Erasmus pour la mobilité des jeunes, les actions humanitaires. En application du principe de subsidiarité, l’Europe doit faire plus dans les domaines où elle a une véritable valeur ajoutée. A l’heure de la mondialisation, elle doit prendre en charge les prérogatives de souveraineté que les Etats n’ont plus la capacité d’exercer : ) diplomatie, Défense et sécurité, maîtrise des flux migratoires, lutte contre les fraudes et paradis fiscaux, économie et emploi. L’Europe doit nous aider à reprendre notre destin en main.

Génération Euope Vous êtes à l’initiative du projet « Erasmus Pro » lancé à la rentrée 2016. Que pouvez-vous nous dire des premiers résultats de ce programme : @ L’apprentissage a-t-il le pouvoir de sauver la fameuse « génération perdue » de l’Union européenne @ Jean Arthuis : Le chômage des jeunes affecte la crédibilité de l’Europe. Ils sont plus de cinq millions à la recherche d’un emploi. Soit un sur quatre en moyenne, dans certains pays un sur deux, à l’exception de l’Allemagne, des Pays Bas, de l’Autriche où l’apprentissage est une pratique enracinée dans le tissu économique et social. Il s’agit de la « voie royale » pour entrer dans le monde du travail, aussi bien pour les ouvriers que pour les ingénieurs. Par ailleurs, il est démontré que ceux des étudiants qui ont bénéficié de bourses Erasmus pour accomplir une mobilité longue dans un autre pays, véritable immersion permettant de maîtriser une autre langue que la langue maternelle, se protègent mieux contre le risque de chômage. J’ai donc estimé qu’il convient de coupler apprentissage et mobilité, offrant aux apprentis les mêmes droits que ceux accordés aux étudiants en couplant Erasmus et apprentissage. Mais la mobilité se heurte au fait que nos législations nationales tardent à converger. Vingt-huit Etats membres, vingt-huit statuts différents de l’apprentissage, étant observé que dans certains pays il n’y a aucune réglementation de cette nature.

Adepte de l’expérimentation, j’ai donc fait voter des crédits pour un « projet pilote » dans le budget 2016, 2,5 millions d’euros. La Commission a lancé un appel d’offres en direction des centres de formation d’apprentis (CFA). Pour y répondre, ils devaient se présenter en partenariat rassemblant des institutions de formation professionnelle implantées dans plusieurs pays différents répondant à trois obligations : )1Proposer des cours permettant de pratiquer la langue du pays d’accueil : + 2- organiser des cours enrichissant les connaissances professionnelles des jeunes accueillis : + 3- disposer d’un réseau d’entreprises proposant aux jeunes un contrat d’apprenti. Tous les jeunes participant au dispositif étant éligibles aux bourses Erasmus.

Pour cette première vague d’expérimentation, nous nous sommes heurtés au formalisme des procédures administratives de la Commission. Les conventions ont été établies avec retard, les bourses Erasmus ont été allouées parcimonieusement. Les CFA pionniers devaient permettre à cent cinquante jeunes de prendre part à cette mobilité. Un tiers seulement de l’effectif a pu partir. Tirant les enseignements de cette tentative, j’ai à nouveau fait inscrire une enveloppe de crédit dans le budget 2017. L’appel d’offres vient d’être publié. J’ai bon espoir que cette fois l’objectif sera atteint puisque l’octroi des bourses Erasmus sera automatique.

Ma satisfaction tient au fait que la Commission vient de décider d’inscrire ce projet dans ses programmes pour la période 2018-2020. L’enveloppe de crédit est portée à 400 millions d’euros, pour 50.000 jeunes. Au ---------------------Une initiative menée par Génération Europe. ● contact@gen-europe.eu ● @GenEurope Génération Europe appelle à l'organisation d'un débat public, national et européen, propre à coconstruire un nouveau projet pour l'Europe.

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surplus, un cadre type d’apprentissage de qualité va être proposé aux États membres de l’Union européenne. Il pourrait être la première pierre de la convergence des législations relatives au travail et à la formation professionnelle.

Question libre Jean-Claude Juncker vient de déclarer qu’il ne sollicitera pas un second mandat de Président de la Commission, est-ce à dire que l’Union européenne est appelée à imploser : @ Jean Arthuis : Il est clair que l’Union est en danger. Le Brexit est un sérieux signal d’alarme. Les populistes gagnent du terrain dans tous les pays. Les dysfonctionnements de la gouvernance européenne donnent des arguments à tous ceux qui prêchent le repli sur soi, le rétablissement des frontières et le retour des nationalismes. Il est évident que nos chefs d’Etat ou de gouvernement tentent de prolonger l’illusion qu’ils sont encore en mesure d’exercer toutes leurs prérogatives de souveraineté. C’est ainsi qu’ils donnent en spectacle leur impuissance, déchaînant l’exaspération de nos concitoyens. Leur horizon temporel ne va jamais au-delà de la prochaine consultation électorale nationale.

Jean-Claude Juncker a une logue expérience de chef de gouvernement, ayant été premier ministre du Grand Duché du Luxembourg. Il estime sans doute que l’Europe est l’affaire des gouvernants. Ce faisant, il mesure les antagonismes entre les égoïsmes nationaux. Le problème de l’Union européenne tient au fait qu’elle ne parle pas aux Européens. Son budget est un simulacre de budget, un instrument de redistribution empêtré dans une bureaucratie insupportable. Privée de moyens d’action, elle produit de la réglementation tatillonne.

Nous sommes à la fin d’un cycle. L’Europe souffre de ne pas être gouvernée. Elle est en panne de leadership. Il est temps de lui donner une âme et un cap. Les Européens ont besoin de sécurité. L’élection de Donald Trump aux Etats-Unis est un électrochoc. La maison du libre-échange est en feu. Vladimir Poutine reste en embuscade. Le terrorisme menace notre démocratie. Les migrations massives constituent un défi sans précédent.

La mondialisation suscite peurs et angoisses parce que le monde est devenu source de dangers. Il convient de l’organiser. Seule l’Europe peut prétendre influencer l’organisation du monde. Nous n’avons pas d’autre choix pour reprendre notre destin en main. En attendant la révision des traités et un grand moment démocratique à l’occasion duquel les Européens « feront Constitution », renforçons la zone euro car elle constitue l’embryon de l’intégration politique.

L’urgence, c’est la légitimité démocratique. Le débat doit s’ouvrir avec les peuples, avec les Européens.

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Jean-Yves BOZEC Expert en financements européens, Jean-Yves Bozec est European Projects Manager au sein du cabinet SMARTVALUE consulting.

En parallèle, il est expert conférencier auprès de la Commission européenne et intervient régulièrement sur des sujets variés tels que la politique régionale, les fonds structurels, le développement des territoires, Europe 2020, le plan d'investissements européen, le plan Juncker, la PAC etc

mars 2017

Génération Europe : Comment l’Europe est- elle perçue par nos concitoyens : @ Jean-Yves Bozec : ) Aujourd’hui de nombreux citoyens ne voient pas de raisons pour s’identifier au projet européen, ni pour s’engager. Ils semblent ne plus croire dans le projet européen : L La grande majorité de nos citoyens regrette l’absence d’un projet commun et lisible. L’Union européenne serait devenue un « conglomérat administratif » dont les avantages et objectifs sont mal compris : L Corollaire de cette absence de vision claire sur le projet européen, de nombreux français critiquent le fonctionnement des institutions européennes : ) au motif de la préservation des équilibres entre pays, entre souveraineté nationale et supranationalité, a été créé une bureaucratie lente, technocratique, incapable de mettre en œuvre des actions concrètes et surtout très éloignée des préoccupations des citoyens.

Cependant les Français restent attachés à l’Europe, mais ils regrettent d’être mal informés. 77 % des français estiment manquer d’information sur l’Union européenne. Il est intéressant de noter que les sondages montrent aussi que les français ne veulent pas un retour à leur monnaie nationale. Ils veulent l’euro et acceptent même l’idée de la nécessité des changements et des réformes. Cependant ils ne voient pas de réponses concrètes à leurs préoccupations.

Les Français sont-ils devenus eurosceptiques : O Je ne sais pas si nous pouvons dire qu’ils sont eurosceptiques. Pour l’être, il faudrait qu’ils connaissent la vérité européenne. Or, je constate une totale méconnaissance de la question européenne. Néanmoins ce projet européen ne peut pas rester l’affaire d’une élite européenne : L A l’heure où l’Europe est perçue comme lointaine et complexe, il est essentiel et urgent de faire connaître ses actions concrètes dans nos territoires. Les actions de l’Union européenne sont mal connues et le sentiment d’une distance trop importante de « Bruxelles » est largement partagé.

Le débat sur l’Europe en France souffre d’un double déficit de permanence et de proximité. Pour peu qu’il existe une véritable volonté politique, il n’y a pas de fatalité au déficit d’information sur l’Europe. Le ---------------------Une initiative menée par Génération Europe. ● contact@gen-europe.eu ● @GenEurope Génération Europe appelle à l'organisation d'un débat public, national et européen, propre à coconstruire un nouveau projet pour l'Europe.

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diagnostic est connu de tous et les causes de la fracture européenne sont clairement identifiées. Il existe une forte attente citoyenne quant à une majeure implication des responsables politiques dans l’explication des enjeux de nature européenne. Aussi il convient, dès à présent, de prolonger l’intérêt de nos concitoyens pour les questions européennes en ayant à cœur d’inscrire durablement dans l’action politique pédagogie et honnêteté.

Faire connaître l’action de l’Union européenne notamment celle qui s’adresse directement aux citoyens est un acte militant car une Europe mieux comprise sera mieux acceptée. La réussite de l’Europe passe par des objectifs clairs et expliqués : L

Génération Europe : Le mécanisme des aides européennes est-il efficace, juste et pérenne : @ Jean-Yves Bozec : ) La politique européenne de cohésion est le principal instrument financier de l’Union européenne. Elle représente près de 35 % du budget de l’Union européenne. Les régions sont aujourd’hui devenues des partenaires majeurs de l’Union européenne. Acteurs essentiels des politiques européennes, les régions sont les gestionnaires des fonds structurels. Avec la politique régionale, l’Union européenne concentre son action sur les priorités politiques, parmi lesquelles l’emploi, la croissance et l’investissement, le numérique, la transition énergétique. La bonne utilisation des fonds structurels alloués par l’Union européenne aux régions françaises au titre de la programmation 2014-2020 représente un enjeu de premier plan. Ces programmes participent au développement de nos territoires et constituent un levier important pour les porteurs de projets publics et privés.

Souvent mal connues, les aides de l’Union européenne peuvent pourtant apporter « un bon coup de pouce ». Le montant des fonds structurels s’élève à 454 milliards d’euros pour la période 2014-2020. Le Fonds social européen (FSE) et le Fonds européen de développement régional (FEDER) sont les principaux dispositifs de la politique de cohésion. Deux exemples : ) Le FEDER soutiendra 1,1 million d’entreprises . Le FSE aidera 10 millions de citoyens à trouver un emploi.

Les fonds ESI ont pris une part de plus en plus importante dans le cofinancement des investissements publics et compensent la réduction des investissements nationaux et régionaux. Entre 2014 et 2016, les fonds structurels européens représentent en moyenne 14% de l’investissement public total. Pour que toutes ces actions soient efficaces, il est primordial que la mise en œuvre des projets soit simple et rapide.

En confiant l’autorité de gestion aux régions, l’État a souhaité rendre plus lisible la politique régionale de l’Union européenne. Grâce à ces fonds européens, la solidarité entre citoyens européens et entre États membres de l’Union trouve ainsi une manifestation concrète , à travers des centaines de projets dans toute l’Europe : L Les réflexions sont engagées sur l’avenir de la politique européenne de cohésion et les orientations des programmes de la génération d’après 2020. Nous devons conduire une réflexion stratégique sur nos priorités pour cette période. C’est parce que je suis convaincu de la plus valu des fonds européens sur nos territoires que nous devons défendre la nécessité de maintenir une politique de cohésion forte et ambitieuse au service du développement de toutes nos régions.

Cette réflexion est urgente , et elle nécessite la contribution de tous les acteurs, de toute les forces vives qui participent au quotidien à la réalisation de projets cofinancés par les fonds structurels. Ce travail doit ---------------------Une initiative menée par Génération Europe. ● contact@gen-europe.eu ● @GenEurope Génération Europe appelle à l'organisation d'un débat public, national et européen, propre à coconstruire un nouveau projet pour l'Europe.

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aussi intégrer « le plan Juncker ». En effet ce plan d’investissement pour l’Europe est un réel succès.

Preuve de l’efficacité de ce plan , la Commission européenne a proposé de prolonger jusqu’en 2020 le fonctionnement du Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS), pièce maîtresse du dispositif , et d’augmenter les montants initiaux pour mobiliser , à terme , 500 milliards d’euros : L

Question libre : Pourquoi avons-nous besoin de l’Union européenne : @ Jean-Yves Bozec : Je suis intimement persuadé qu’il existe une identité européenne. Et pourtant quand nous parlons d’Europe, il est de bon ton de se lamenter sur son état général, son organisation, sa bureaucratie, ses normes ..

Alors comment comprendre le doute qui saisit les Européens O Certes il est vrai qu’il n’y a plus de grand dessein européen, plus de grand projet mobilisateur. Ce n’est pas l’idée européenne qui est en cause, mais comment les processus de décision européens peuvent gagner en transparence et en efficacité : L Car aujourd’hui, encore plus qu’hier, c’est L’union qui fait la force, face aux défis que nous lance la mondialisation.

Aussi nous devons tout d’abord combler autant que possible le fossé entre les citoyens et les institutions européennes jugées parfois trop éloignées, opaques et complexes. Une partie de notre destin national se joue pourtant bel et bien sur le terrain européen. Face aux menaces sécuritaires, au changement climatique, à la dépendance énergétique, aux migrations incontrôlées, les solutions nationales sont inopérantes.

L’Europe n’est pas responsable de tous les maux de la France.

La classe politique est constamment en train de jouer la carte européenne pour s’affranchir des réflexions de fond. Prenons l’exemple de la règle des 3% de déficit. Tous l’accusent, mais personne ne s’interroge sur l’origine des déficits et les solutions à apporter. Nous ne pouvons pas continuer ainsi. Les partis politiques traditionnels ont toujours été incapables de parler d’Europe ou quand ils en parlent, c’est pour expliquer que c’est une contrainte et un frein.

La France ne reprendra pas confiance en elle-même si elle n’est plus capable de rayonnement en Europe.

Ceci n’est pas possible si l’Etat continue de faire écran et ne permet pas aux acteurs de la société civile de développer leurs initiatives pour sensibiliser et mobiliser les citoyens. L’Europe ce n’est pas de la politique extérieure, c’est notre vie de chaque jour, un enjeu de participation et d’investissement. Tous les jours, à l’école, dans l’entreprise, dans chaque ville, chaque région, l’Europe devrait s’apprendre et créer une dynamique.

Le procès de la technocratie européenne doit être nuancé puisque toutes les décisions importantes sont prises au niveau politique.

Notre réussite dépendra de l’engagement dont feront preuve nos dirigeants. Le pouvoir politique, les administrations, et le secteur privé doivent se donner les moyens pour peser auprès des institutions européennes. Les partenaires économiques doivent être associés à la mise en place des politiques européennes. Il appartient donc aux décideurs politiques d’investir davantage les affaires européennes.

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A deux mois de l’élection présidentielle, la question européenne doit prendre une place importante dans le débat national. Le débat présidentiel doit répondre à une question essentielle : ) Pourquoi avons-nous besoin de l’Union européenne : O Aussi, dès à présent, il est primordial de travailler le projet européen de la France. Face aux défis actuels, l’Europe est le niveau d’action pertinent. En effet, il n’y a pas d’avenir pour notre pays sans un projet européen voulu, assumé, défendu devant les français et simplifié pour eux : L

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Corina CRETU Femme politique et journaliste roumaine, Corina Cretu est porte-parole puis conseillère avec rang de ministre à la présidence de la République roumaine lors des deux mandats du président Ion Illiescu.

Elle est ensuite sénatrice sous les couleurs du Parti socialdémocrate, puis députée européenne depuis l'adhésion de la Roumanie en 2007. Vice-présidente du Parlement européen, elle devient Commissaire en charge de la politique régionale de l'Union européenne en 2014.

mars 2017

Génération Europe : Quel bilan général pouvez-vous faire, trois ans après le lancement des programmes opérationnels 2014-2020 pour les Fonds Européens Structurels et d'Investissements (FESI)@ Quels constats tirez-vous des recommandations formulées par le groupe de haut niveau sur la simplification pour les bénéficiaires des FESI pour l'avenir de la politique de Cohésion après 2020@ Corina Cretu : ) Aujourd'hui l'exécution des programmes financés par les FESI en 2014-2020 suit son cours, avec déjà près de 315 000 projets sélectionnés. C'est un résultat satisfaisant, surtout si l'on prend en compte les nouvelles exigences de la politique de Cohésion pour la période 2014-2020. Désormais, avant de sélectionner des projets, les Etats membres doivent mettre en place des stratégies d'investissements précises dans certains domaines (recherche, santé, transport.) ainsi que des plans de réformes pour assurer un environnement propice aux investissements.

En ce qui concerne le groupe de haut niveau sur la simplification que j'ai établi en juillet 2015, je suis ravie que certaines de ses propositions aient déjà été incluses dans la révision du cadre financier multi annuel de l'UE et je suis sûre que les propositions que les experts feront pour après 2020 rendront la politique de Cohésion plus simple et plus accessible. Je pense aux jeunes entrepreneurs et les startups qui trop souvent renoncent à recevoir le soutien de nos fonds à cause de la lenteur des procédures. Je veux remédier à cela.

Génération Europe : Quel rôle les régions et les territoires européens ont-ils joué dans la construction européenne@ Quelle est leur place aujourd'hui@ Corina Cretu : ) Nos traités reconnaissent la nécessité de réduire l'écart entre les niveaux de développement des régions pour le développement harmonieux de l'ensemble de l'Union. Les régions et les villes ont donc un rôle crucial à jouer dans le maintien d'une certaine unité entre les Etats membres, et je ne parle pas simplement de cohésion économique et sociale, mais bien du sentiment de solidarité et d'appartenance qui les lient. C'est le futur du projet européen qui repose sur leurs épaules.

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On note que depuis quelques années la communauté internationale donne un rôle de plus en plus important aux collectivités locales et régionales, qui se reflète par exemple dans les objectifs de développement durable de l'ONU. Cette même tendance se voit aujourd'hui dans l'UE, ce qui semble naturel, étant donné que de nombreux baromètres d'opinion montrent que l'échelon local est celui en lequel les gens ont le plus confiance.

La crise économique et financière des années 2000 a creusé les disparités entre les territoires de l'Union, avec les conséquences politiques que nous connaissons en 2017) défiance générale, montée des populismes, repli sur les frontières. Des phénomènes accrus par les inégalités au sein d'un même territoire, entre banlieues, centres-villes et campagnes.

Face à la crise, je crois que les villes et les régions d'Europe détiennent la clef de leur propre prospérité+ elles connaissent mieux que personnes les besoins spécifiques de leurs populations. Elles ont aussi parfaitement conscience de leurs atouts et de leurs talents. Elles ont simplement besoin d'un coup de pouce pour développer ce potentiel de croissance, et c'est un coup de pouce qui vient souvent de Bruxelles, à travers les investissements de la politique de Cohésion. Nous donnons aux régions et aux villes les moyens d'investir dans des projets qui changent véritablement la vie de leurs habitants – du haut débit dans les zones rurales, des subventions pour les PME innovantes, pour des projets de recherche ou pour la formation des jeunes sans emploi.

Question libre.

Corina Cretu : ) C'est plutôt moi qui vous poserai une question, et même plusieurs, très bientôt, dans le cadre d'une grande consultation publique sur l'avenir de la politique de Cohésion, après 2020.

La politique de Cohésion est une expression concrète de la solidarité européenne, avec des résultats positifs dans toutes les régions d'Europe, de l'Est à l'Ouest et du Nord au Sud. Pour la préserver, je pense qu'il faut la réformer en profondeur, en la rendant plus simple, plus flexible et toujours plus performante.

Au-delà de l'aide aux PME, des grands travaux d'infrastructures ou des investissements dans les réseaux énergétiques, je veux que la politique de Cohésion continue à soutenir – et peut-être plus qu'elle ne le fait déjà – d'importantes réformes structurelles dans nos Etats-membres pour faire face aux épreuves de la décennie) des perspectives économiques incertaines, des investisseurs frileux, le vieillissement de la population et la pression sur l'Etat-providence, pour n'en citer que quelques-uns, sans parler des défis de la mondialisation et de la migration.

Nous devons préparer nos sociétés à relever ces défis dans les prochaines années. Cela passe par des investissements stratégiques et un dialogue permanent entre les différents échelons européens, nationaux et locaux, et c'est précisément ce que permet la politique de Cohésion.

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Quentin DICKINSON Juriste spécialiste de l'histoire politique contemporaine, Quentin Dickinson est journaliste à RTL télévision puis pour Radio France.

Directeur des affaires européennes de Radio France depuis 2001, il est directeur du bureau de Bruxelles, commun à Radio France et Radio France internationale, et correspondant permanent à Bruxelles.

Maître de conférences à l'ENA, il est lauréat du prix Richelieu en 2010.

mars 2017

Génération Europe : Quelle est la responsabilité des dirigeants politiques dans le désamour pour l’Europe : @ Et celle des médias : @ Quentin Dickinson : ) La responsabilité de la classe politique des États-membres dans le désamour des peuples pour le projet européen est écrasante. Aucun pays n’y fait exception, et certains en sont davantage marqués que d’autres.

L’action politique consiste à proposer, à gérer, à rendre compte. Cependant, il s’avère malaisé d’inscrire dans le temps contraint entre deux élections la promotion d’un programme aux contours indéfinis et au contenu technique, et dont le développement se prévoit en décennies plutôt qu’en années.

Le pari des pères-fondateurs de l’Europe, c’était que celle-ci assure une paix durable entre les belligérants d’hier par la prospérité et la protection collectives. Il s’en est suivi quarante années, au cours desquelles le projet européen était accepté comme une évidence par le plus grand nombre, sans pour autant déclencher une adhésion enthousiaste autrement que de la part d’une fraction limitée de la classe politique.

Ce consensus indifférent a commencé à se fissurer au début des années 1990, la stagnation économique provoquant une mise en cause des politiques européennes alors en vigueur : + la crise économique mondiale, à partir de 2008, aura complété le travail de sape de l’idéal paneuropéen.

De fait, l’Europe institutionnelle est perçue comme étant désarmée face aux conséquences négatives de la mondialisation : ) elle ne protégerait donc plus. De même, la récession économique, caractéristique du cycle actuel autant que de la mutation technologique en cours, paraît échapper aux politiques appliquées ou prônées par cette même Europe institutionnelle : ) elle ne serait donc plus synonyme de prospérité.

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On objectera que cette double perception, entraînant un double désaveu, est excessive et n’est pas un peu injuste : + or, c’est précisément là que se mesure l’incapacité de la classe politique à convaincre par l’explication raisonnée et la mise en perspective.

Au-delà de ce constat, et dans un grand nombre de cas, les responsables politiques ont pris l’habitude délétère d’invoquer la responsabilité de l’Europe dans toute décision, dans toute situation, reçues par l’opinion comme négatives. Les réunions européennes, techniques ou ministérielles, permettent en effet de soutenir une ligne potentiellement impopulaire en profitant du huis-clos, et de tenir ensuite publiquement un langage en tous points contraire.

Semblable irresponsabilité, répétée à l’infini au fil des ans, ne peut pas ne pas laisser de traces dans l’opinion, et ne peut éviter d’ouvrir largement la voie aux mouvements politiques eurosceptiques et europhobes.

La responsabilité des médias est, elle, d’une autre nature. Les médias n’ont pas à se substituer aux insuffisances des responsables politiques, même si leur rôle consiste à les porter sur la place publique.

Chez les amis de la construction européenne, le reproche est fréquent selon lequel la presse n’évoquerait pas suffisamment les questions européennes : + c’est une vue compréhensible, mais dénuée de fond, et, à dire vrai, débouchant sur une conception quelque peu totalitaire de la communication officielle.

D’abord, ce n’est pas parce que l’on assure la notoriété d’un projet que l’on y garantit l’adhésion. Ensuite, le phénomène de saturation guette toute idée trop souvent évoquée. Enfin, il existe des limites à la pédagogie que le citoyen est en droit d’attendre des médias qu’il consulte.

Ce qui précède n’exonère pas pour autant les médias de toute responsabilité dans la faillite de l’image du projet européen. On peut aisément vérifier une propension des rédactions à privilégier le paradoxe, le brillant, le bruyant, et, plus généralement, ce qui paraît défier l’ordre établi. Cette tendance, rarement démentie, avantage incontestablement les mouvements politiques anti-européens. Lorsqu’à elle vient s’ajouter la prise en compte des intérêts privés de groupes financiers, propriétaires d’organes de presse, l’on s’approche dangereusement du risque de la désinformation par omission.

Finalement, le rôle des médias s’amenuise rapidement dans la formation de l’opinion, dont se sont emparés les réseaux sociaux. Le vrai chantier est là.

Génération Europe : L’Europe peut-elle se reconstruire depuis Bruxelles @ Quentin Dickinson : ) En aucun cas. ‘Bruxelles’, ce raccourci qui voudrait résumer les institutions de l’Union européenne, doit se limiter à concevoir des ébauches d’initiatives législatives, à les faire évaluer par les citoyens européens à travers les représentants de ceux-ci au Parlement européen, et à les voir entériner par les États-membres, réunis en Conseil. Gardienne des traités et également ‘bruxelloise’, la Commission européenne veillera au parfait accomplissement des décisions prises.

La relance de l’Europe ne peut valablement venir que d’ailleurs, à peine de passer pour un énième nonévénement technocratique. On notera que, ces jours-ci, un très grand nombre d’idées est brassé un peu partout, à l’initiative de cercles de réflexion, de partis politiques, de chercheurs, de gouvernements, ---------------------Une initiative menée par Génération Europe. ● contact@gen-europe.eu ● @GenEurope Génération Europe appelle à l'organisation d'un débat public, national et européen, propre à coconstruire un nouveau projet pour l'Europe.

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d’institutions européennes : + tout se passe comme si la perspective du départ du Royaume-Uni libérait la parole et la pensée, comme si l’on pouvait enfin entrevoir une Europe débarrassée de l’hypothèque et du frein britanniques.

Le processus intergouvernemental à vingt-sept, lancé en Slovaquie peu après le référendum OutreManche, doit être conforté par ces multiples apports : + la Déclaration de Rome doit se compléter et se muscler. C’est aussi l’occasion à saisir pour dépoussiérer notre démocratie parlementaire représentative.

Sans tabous et sans tarder, les débats citoyens doivent s’engager, sur le vote de préférence, sur le tirage au sort d’élus, sur la moralisation de la vie politique, sur le degré de transparence des actes publics, sur la généralisation de la formation en mobilité européenne, sur le non-cumul des mandats, sur le revenu universel inconditionnel, pour n’en citer que quelques-uns.

Question libre : Comment peut-on être à la fois journaliste, indépendant et objectif, et partisan déclaré de la poursuite et de l’extension du projet européen : @ Quentin Dickinson : ) Très facilement. On a beau être journaliste, on n’en est pas moins citoyen. De plus, l’expérience intime des milieux où s’exerce le pouvoir qu’accumule l’observateur privilégié qu’est le journaliste confère une responsabilité particulière, qui dépasse le seul fait d’en rendre compte. Il faut savoir aussi crier casse-cou. J’aurais été journaliste au Royaume-Uni, j’aurais voulu faire échec au Brexit : + journaliste aux États-Unis, j’aurais tenu à exposer les risques d’une présidence Trump. En Europe, j’ai applaudi aux insuccès électoraux de l’extrême-droite en Autriche et aux Pays-Bas. Ce n’est pas parce que l’actualité paraît échapper à toute logique, que les événements, partout dans le monde, s’accélèrent, que l’opinion est déboussolée, que, pour autant, il faut renoncer à rappeler les évidences, à baliser les périls, et à appeler l’attention sur la nudité du roi et sur sa folie.

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Sandro GOZI Après avoir collaboré aux cabinets du Président de la Commission euréopenne puis du Président du conseil des ministres italien, Sandro Gozzi est élu député d’Ombrie.

Spécialisé sur les sujets européens, il est nommé en 2014 dans le gouvernement Renzi Secrétaire d’État à la présidence du Conseil des ministres, délégué aux affaires européennes, fonction qu’il occupe toujours dans le gouvernement Gentiloni.

mars 2017

Génération Europe : Les élections et référendums dans divers pays d’Europe démontrent la grande défiance des peuples à l’encontre des institutions et politiques européennes, ou peut-être à l’encontre de ceux qui les portent. Y a-t-il encore un projet commun @ Sandro Gozi ) Yes I strongly believe that there still is a common project. Most important) there is now more than ever the need for a common project.

Unfortunatly, despite the incredible results achieved by the European Union, in the last decade an increasing number of europeans began believing that the EU doesn't deserve their trust. And this feeling has been expressed in the polls across all Europe.

What went wrongO In my opinion, the gap between european people and european institutions widened in last years, due to a difficult recovery from the economic crisis, and due to the incapacity of the EU to communicate and answer to its people. Nowadays populisms and nationalisms rise because of this gap) we should be committed to bridge it.

European Union means peace, solidarity, mutual trust. We must stand and rise our voice in defense of our European values, and make any possible effort in order to give concrete answers to the needs of our european citizens.

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Génération Europe Vous avez écrit un livre « Génération Erasmus ». Qu’attendez-vous justement de cette génération Erasmus @ Sandro Gozi : ) Just think about this) in less than forty years, Europe was able to pass from the "Auschwitz generation" to the "Erasmus generation". This is the symbol of what Europe can reach when it stay united.

I am one of the pioneers of the Erasmus Generation, since I moved to Paris at la Sorbonne just a month after the fall of the Berlin Wall. During these 30 years of the Erasmus project, 4 millions of europeans went abroad to study) they already are a European generation, which grew up not as Italians, Germans or Belgians, but as Europeans.

Now the Erasmus generation, as I write in my book, has the huge responsibility to think and sustain transnational solutions to our common problems. Who lived the Europe cannot work against it) let's engage the Erasmus generation in strengthening our Union.

Question libre In your opinion, what could be concrete proposals in order to strengthening the European feeling among its citizens @ Sandro Gozi ) I think we should concentrate on two issues) the first one is social, the second one is democracy.

Let's take the occasion of the 25th March to launch a Social Union, which may give concrete answers to our people after the economic crisis) strong workers’ rights, gender equality, secure jobs and income, and tough measures to tackle youth unemployment, wage inequality and vast differences in living standards and social security.

And second, we should focus on making more democratic our processes) let's choose the candidate to President of the European Commission through open primaries across Europe. Let's elect the 73 MEPs left by the U.K. in transnational lists.

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Claudie HAIGNERE Médecin, docteur en neurosciences, Claudie Haigneré est une scientifique dont l'histoire retiendra sûrement qu'elle aura été la première femme française dans l'espace.

Ministre déléguée à la recherche et aux nouvelles technologies, puis aux affaires européennes, elle est la première présidente d'Universcience, établissement public rassemblant le Palais de la découverte et la Cité des sciences et de l'industrie. Elle est actuellement conseillère du président de l'Agence spatiale européenne (ESA).

mars 2017

Génération Europe : Pensez-vous que l’UE devrait se doter d’une agence spatiale propre @ Claudie Haigneré : ) Depuis plus de 40 ans, l’Agence Spatiale Européenne contribue de façon notable à la construction européenne à travers l’établissement d’une politique spatiale et la mise en œuvre de programmes de recherche, de technologie et de leurs applications spatiales.

Cette contribution majeure repose sur l’excellence scientifique et technique de l’ESA et sur son expertise de conduite de projets, qu’elle a toujours su renforcer et élargir grâce au soutien de ses états membres. Le budget important confirmé par le Conseil ministériel de l’ASE en décembre 2016 témoigne de la confiance des états-membres en la capacité de l’Agence de définir une politique spatiale, de mener à bien les programmes en découlant et de préparer l’avenir du secteur.

Cet avenir, que le Directeur Général de l’ESA conceptualise par « l’Espace 4.0 », repose sur une Agence qui innove, informe, inspire et interagit dans un monde globalisé. La coopération avec l’UE est fondamentale pour soutenir l’excellence technique et concurrentielle de l’Europe spatiale, parfaire sa solidité, sa cohérence, son indépendance géopolitique et développer les bénéfices socio-économiques.

L’ESA coopère depuis de nombreuses années avec l’UE : ) ensemble, elles coordonnent leurs propres programmes, ceux de l’ESA avec les programmes spatiaux-phare de l’UE (Galileo, Egnos et Copernicus) que l’ESA met en œuvre. L’ESA va plus loin et engage ses capacités au service de la réalisation des objectifs des politiques sectorielles de l’UE. L’adoption par l’ESA et la Commission Européenne le 26 Octobre 2016 d’une Déclaration Commune sur « une vision et des objectifs partagés pour l’avenir de l’Europe dans l’espace » confirme leur volonté de renforcer leur coopération, qui permettra, je le souhaite, d’aboutir à un Espace Uni en Europe.

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Le succès de cet Espace Uni ne repose pas tant sur la création de structures que sur la volonté de mise en commun des moyens, des capacités et des compétences publiques et privées en Europe pour atteindre des objectifs communs.

La cohérence et la complémentarité entre la Stratégie Spatiale pour l’Europe que la Commission Européenne a publié en Octobre 2016 et la Stratégie de l’ESA adoptée par ses États Membres lors du Conseil au niveau ministériel de février 2016 est une des pierres angulaires de l’espace 4.0, ouvert et digitalisé, visant non seulement à bénéficier aux professionnels du secteur mais également aux citoyens européens, à travers les avancées de la connaissance, les services et la sécurité que les programmes spatiaux leur fournissent.

L’UE et l’ESA travaillent à l’atteinte de ces objectifs.

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Yves JEGO Vice-président du Parti radical, député-maire de Montereau, Yves Jégo a été secrétaire d’État chargé de l'Outre-mer.

Homme de projets, il fonde l’École de la 2ème Chance de Seine-et-Marne. Yves Jégo crée également le label Origine France Garantie : + il est président-fondateur de Pro France, ou encore vice-président de la fondation Énergies pour l'Afrique.

mars 2017

Génération Europe : Vous êtes le fondateur du label «Origine France Garantie ». Pourquoi le marquage de l’origine est-il important @ Peut-on imaginer un jour un label « Origine Europe Garantie »@ Yves Jégo : ) Alors que la globalisation a balayé de nombreux repères essentiels aux citoyens et aux consommateurs, un retour au besoin d’identification se fait ressentir. La protection des origines et de l’identité des biens que nous consommons est donc essentielle pour recréer une confiance mutuelle entre consommateur et producteur.

Loin de s’inscrire en opposition avec les libertés fondamentales portées par l’Union européenne, ou encore avec l’idée d’un monde fait d’échanges, cette recherche d’origines véritablement contrôlées vient en prolongement de ces acquis. Après avoir permis un libre-échange aboutit sur le continent européen, celuici doit devenir éclairé. Le consommateur doit pouvoir bénéficier d’indications quant à l’origine de production, des matières premières ou encore de la valeur ajoutée.

Le marquage de l’origine ne va donc pas à l’encontre de l’échange mais le rend au contraire citoyen et avisé.

Face au protectionnisme qui rime avec une fermeture aux produits extérieurs dommageable tant pour le citoyen que pour le monde économique, la défense d’une identité de production, y compris au sein des États européens vient ajouter la dimension citoyenne à la construction du marché, jusqu’alors uniquement économique.

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Le but du marché européen et du droit le régissant est de permettre une concurrence libre et parfaite entre les entreprises, je veux que cette concurrence et la consommation qui s’y rattache soient équitables y compris en termes d’information quant à l’origine des biens.

L’échelon de l’Union Européenne permet quant à lui une protection du consommateur à travers ses normes nécessairement respectées pour l’entrée et la circulation au sein de ce marché. Des produits bénéficiant d’identifications nationales, chacune concurrentes selon leurs atouts et spécificités mais toutes égales quant à leurs droits et à leurs obligations, peuvent ainsi bénéficier d’un environnement juridique et économique propice, garanti par l’Union et son droit.

Le débat va également plus loin car un véritable marché européen abouti nécessitera une harmonisation fiscale et sociale plus avancée pour mettre sur un pied d’égalité les entreprises produisant sur le sol européen.

Un Label Europe Garantie pourrait quant à lui venir en complément pour les exportations extraeuropéennes, venant alors garantir une production respectant un droit européen harmonisé et des normes basées sur la qualité, la protection de l’environnement et du consommateur.

Génération Europe Dans un monde toujours plus ouvert, comment permettre aux économies européennes de rester compétitives @ Yves Jégo : ) L’ouverture du monde n’est pas une menace mais une opportunité. Contrairement au discours de ceux qui prêchent un renfermement sur soi comme solution miracle à tous les maux qui sont eux-mêmes partagés au-delà des frontières, l’Union Européenne et les États qui la composent disposent de nombreux leviers pour permettre aux économies nationales de retrouver une compétitivité.

Plutôt que de regarder vers le passé, il est nécessaire de regarder l’avenir. Beaucoup de possibilités s’offrent grâce à la révolution numérique, aux métiers de demain et à la transition énergétique.

Les économies nationales, en fonction de leurs avantages comparatifs doivent investir pour s’adapter au 21e siècle.

Contrairement à ceux qui prônent la fin du travail, je vois émerger de nouvelles formes d’activités accompagnées des compétences qu’elles nécessiteront. Les économies européennes devront donc, à travers des politiques nationales (au moins coordonnées, au mieux harmonisées) investir dans l’éducation, la recherche et les nouvelles technologies pour permettre cette émergence.

A l’image du plan Juncker et ses 315 milliards d’investissements, l’Union européenne peut jouer un rôle central en accompagnant des projets permettant cette transition. Plus encore, le coût de certains projets de recherche dépasse les capacités nationales et forcera une mise en commun de leur portage.

L’Union européenne devra donc se montrer plus efficace afin de protéger les savoir-faire développés sur son continent après en avoir aidé le financement.

L’économie de demain peut donc naître en Europe si une vision stratégique est enfin développée à l’échelle continentale.

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Question libre L'Europe : pour quoi faire @ Yves Jégo : ) Les débats nationaux et européens sur l’avenir de l’Union se perdent aujourd’hui dans des méandres techniques très éloignés du quotidien des citoyens. Avant de demander aux européens s’ils veulent plus ou moins d’Europe, demandons leur ce qu’ils attendent d’elle, quel rôle doit-elle se donner O C’est en redonnant un sens clair à la construction européenne qu’elle sera comprise des peuples et acceptée par eux.

Plutôt que de ne voir que la norme et la multiplicité des compétences comme horizon, l’Union européenne doit se recentrer sur des compétences visibles, compréhensibles et utiles pour les citoyens. Aujourd’hui, l’Europe apparaît comme une contrainte sans bénéfice, comme une tentative d’uniformisation et d’effacement des spécificités nationales.

Pour renouer le lien entre européens et solidarité européenne, il faut donc rendre l’Europe utile en matière de protection effective des frontières extérieures, de défense de l’environnement, de gestion des migrations, de soutien au développement économique par l’innovation, en matière de défense ou encore dans la protection des spécificités culturelles.

L’exemple de la francophonie est significatif. Longtemps entendu comme un simple moyen de pouvoir national, le développement du français dans le monde, seule langue enseignée sur tous les continents et deuxième langue la plus apprise en Europe, est une opportunité pour l’Europe de tisser des liens forts avec des États et des peuples en vue de développer des partenariats stratégiques.

Le continent africain, bientôt principal territoire en nombre de francophones, est confronté à un défi de développement démographique et économique inédit dans l’histoire mondiale. Grace à ce vecteur de partage, des partenariats de développement devraient pouvoir être conclus plus facilement et ainsi apporter une réponse au besoin d’avenir sur leur continent que connaissent les jeunes africains, aujourd’hui poussés à la migration.

En Bref, l’Europe doit se redonner une vision quant à l’avenir de son continent et quant à l’avenir du monde. Elle devra défendre la vision d’un monde où la solidarité existe toujours, où des ponts sont possibles, tout en prouvant son utilité au service de ses citoyens.

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Jean-Christophe LAGARDE Député-maire de Drancy, Jean-Christophe Lagarde a été président des jeunes UDF, a fondé Force Européenne Démocrate, puis a succédé à Jean-Louis Borloo comme président de l'UDI. Il plaide pour une Europe fédérale.

mars 2017

Génération Europe : L’UDI est pour une Europe fédérale. Dès lors, êtes-vous pour la création d’un Ministère européen de l’Immigration ou encore pour une Police Fédérale européenne @ Selon vous, pour dépasser la crise actuelle, faut-il plus d’intégration @ Jean-Christophe Lagarde : ) L’UDI, en tant que famille politique centriste et donc profondément fédéraliste, défend depuis sa création par Jean-Louis Borloo en 2012 la nécessité de refonder l’Europe.

Depuis la chute du mur de Berlin, la construction européenne s’est égarée en se concentrant sur l’accessoire tout en délaissant l’essentiel. Le monde a changé et l’Union européenne n’a pas su s’adapter pour faire face à ces nouveaux défis.

Un des enjeux majeurs auxquels tous les pays européens sont désormais confrontés est l’immigration. Les crises migratoires, aujourd’hui causées par les guerres et la pauvreté, le seront plus encore demain par les catastrophes environnementales et la démographie exponentielle, notamment en provenance du continent africain. Ce continent, dont nous sommes les seuls voisins, va voir sa population doubler d’ici 2050 alors que seule la Méditerranée nous sépare. Pour pouvoir répondre ensemble à ces défis grandissants, l’UE se doit de soutenir l’Afrique et de contribuer à son développement afin que ceux qui y vivent ne soient pas contraints d’espérer un avenir meilleur ailleurs. En parallèle, l’Europe doit refonder l’espace Schengen et créer un ministère européen de l’Immigration dont le rôle serait de recenser les besoins économiques et démographique de chaque Etat, puis d’orienter les candidats à l’immigration économique vers les pays en fonction de leur demande. Quant aux demandes d’asile politique, il convient d’harmoniser les règles et d’unifier les procédures en veillant au respect de la tradition humaniste qui caractérise l’Europe depuis 60 ans. Enfin, il faut lutter plus efficacement contre l’immigration illégale, par exemple en créant un corps de garde-frontières européens pour contrôler effectivement toutes les frontières extérieures de l’espace de libre circulation.

Par ailleurs, en matière de police et de renseignement, la création d’une Police fédérale européenne – dont ---------------------Une initiative menée par Génération Europe. ● contact@gen-europe.eu ● @GenEurope Génération Europe appelle à l'organisation d'un débat public, national et européen, propre à coconstruire un nouveau projet pour l'Europe.

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le rôle serait de lutter contre la grande criminalité et les terroristes – serait un moyen efficace de renforcer la sécurité des Européens dans un monde où les menaces se globalisent et s’affranchissent des frontières.

Aucun Etat n’est aujourd’hui en capacité de répondre de manière isolée à ces risques. Seules des politiques fédérées sont en mesure de nous protéger, c’est pourquoi l’Europe a besoin de davantage d’intégration dans ces domaines.

Génération Europe : Quel est selon vous le sens du projet européen du XXIème siècle @ Jean-Christophe Lagarde : ) À l’évidence, l’Europe telle que nous la connaissons aujourd’hui n’est pas en capacité de répondre aux défis du XXIe siècle. Durant 60 ans, elle a su assurer la paix entre les pays européens après des siècles de guerres fratricides. Mais lorsqu’il s’agit de démocratie, d’économie, de social, d’environnement, de diplomatie ou encore de sécurité, la construction européenne est passée à côté de sa mission ) nous rassembler, nous protéger et nous permettre de lutter à armes égales avec les grandes puissances mondiales. Enlisée depuis 30 ans dans des débats techniques et institutionnels où seul l’intérêt économique prévalait, elle n’a pas su répondre aux attentes des citoyens européens par la conduite de projets concrets, alimentant ainsi le sentiment de défiance à son égard. Quant aux multiples crises qui ont secoué notre continent ces dernières années, elles ont mis à mal la solidarité entre les Etats sans laquelle aucune avancée n’est possible. Le risque d’un délitement et d’un déclassement est désormais réel, en témoignent le référendum sur le Brexit et les récents résultats électoraux des extrêmes droites. La tentation du repli sur soi et du rétablissement des frontières économiques, humaines et culturelles, n’a jamais été aussi forte. C’est pourquoi l’Europe a besoin d’un sursaut, d’un renouveau, d’une refondation fédérale et fédérée.

Il s’agit non seulement de pragmatisme lorsque l’on considère les effets de la mondialisation, capable du pire comme du meilleur, et que – par exemple et sans lui faire offense – la France représente près de 1% de la population et de 4% des richesses mondiales tandis qu’en face, sur d’autres continents, des pays en représentent 20% à eux-seuls. Aucun pays européen n’est aujourd’hui en mesure de peser seul dans ce monde nouveau. Ceux qui se résigneront à subir individuellement les enjeux mondiaux en deviendront inexorablement les victimes.

Mais il s’agit surtout d’une idée commune, d’un projet européen, d’une communauté de destin et de culture, façonnée au cours des siècles, d’un rapprochement entre des peuples qui partagent la même histoire, les mêmes racines et les mêmes valeurs. L’Europe ne doit pas être qu’un espace de libre échange économique, elle doit avant tout nous permettre de défendre ensemble nos intérêts, notre souveraineté, nos valeurs, notre mode de vie. Elle doit être le garant de la paix et de la solidarité, notre rempart face au terrorisme et à la barbarie, notre bouclier face aux crises et aux populismes.

Question libre : Quelles sont les propositions de l’UDI pour rendre l’Europe plus efficace, plus juste et plus démocratique @ Jean-Christophe Lagarde : Plus efficace @ En permettant deux niveaux d’intégration ) un espace économique avec les 27 États membres et un espace ---------------------Une initiative menée par Génération Europe. ● contact@gen-europe.eu ● @GenEurope Génération Europe appelle à l'organisation d'un débat public, national et européen, propre à coconstruire un nouveau projet pour l'Europe.

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politique, davantage intégré, uni, fédéré avec les États qui le souhaitent.

En instaurant une gouvernance économique de la zone euro pour pouvoir enfin définir et appliquer une stratégie commune monétaire, industrielle, énergétique et commerciale.

Plus juste @ En agissant pour l’harmonisation des législations nationales en matière de lutte contre le dumping social et fiscal, en harmonisant progressivement les taux d’imposition et de prélèvements sociaux.

En essayant d’infléchir la mondialisation grâce à un système de taxation des flux financiers, à de nouvelles initiatives en direction des pays émetteurs de CO², à des engagements forts pour le développement du continent africain.

Plus démocratique @ En permettant aux citoyens européens d’engager des débats, de lancer des initiatives, d’interpeller leurs représentants.

En améliorant l’accès aux informations sur l’Union européenne, son rôle et ses actions.

En renforçant la diversité et la mobilité des parcours de formations, en développant un Erasmus de l’apprentissage et des parcours scolaires traditionnels.

Victor Hugo Congrès de la paix – 21 août 1849 « Un jour viendra où vous toutes, nations du continent, sans perdre vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité, vous vous fondrez étroitement dans une unité supérieure, et vous constituerez la fraternité européenne. »

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L'EUROPE A 60 ANS : 3 QUESTIONS À CELLES ET CEUX QUI ONT FAIT, FONT ET FERONT L'EUROPE. ----------------------

Brice LALONDE Avant tout écologiste, Brice Lalonde fut secrétaire d’État puis ministre de l'environnement, ambassadeur chargé des négociations internationales sur le changement climatique pour la France, sous-secrétaire des Nations Unies coordonnateur exclusif de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20).

Il est aujourd'hui conseiller spécial pour le développement durable auprès des Nations Unies, président de l'Académie de l'eau.

mars 2017

Génération Europe Comment l’Europe peut-elle répondre aux nouveaux défis climatiques et environnementaux : @ Brice Lalonde : ) L’Europe a déjà commencé. C’est sans doute la région du monde où l’intégration de l’économie et de l’écologie est la plus aboutie. L’Europe a montré la voie dans de nombreux domaines : ) eau, air, déchets, protection de la nature, climat. Je viens de signer un manifeste du SHIFT demandant aux candidats de pousser le conseil européen à promouvoir la décarbonation de l’Europe. Et l’Europe fait entendre sa voix dans les négociations internationales de l’environnement

Génération Europe La diplomatie verte peut-elle générer un nouveau modèle de solidarité internationale, applicable à d’autres sujets : @ Les questions d’environnement révèlent des inégalités d’accès aux ressources naturelles et aux moyens d’action pour la protection de la nature qui réclament une solidarité spécifique. La plupart des conventions internationales pour l’environnement comportent des clauses de solidarité pour aider les populations en développement à les mettre en œuvre. A cet égard, l’Union européenne est le premier donateur de la planète.

Le modèle européen comporte un élément décisif par rapport aux Nations unies, c’est la Commission qui propose aux États membres des feuilles de route, des répartitions, des directives, etc. Du coup des décisions sont prises.

Aux Nations unies, le secrétariat ne peut pas prendre d’initiative, du coup ça n’avance que très lentement.

Question libre : L'Europe : @ Brice Lalonde : ) L’Europe est un trésor inestimable L ---------------------Une initiative menée par Génération Europe. ● contact@gen-europe.eu ● @GenEurope Génération Europe appelle à l'organisation d'un débat public, national et européen, propre à coconstruire un nouveau projet pour l'Europe.

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Alain LAMASSOURE Conseiller référendaire à la Cour des comptes, Alain Lamassoure conseille plusieurs ministres puis Valéry Giscard d'Estaing à l'Elysée.

Plusieurs fois député, il devient ministre des affaires européennes puis du budget. Député européen depuis 1999, il est aujourd'hui le président de la délégation française du groupe PPE au Parlement européen.

mars 2017

Génération Europe Vous êtes pour une « Europe à Géométrie variée » mais contre une « Europe à géométrie variable », quelle est la différence : @ Alain Lamassoure : ) L’Europe à géométrie variable, c’est l’Europe à la carte, l’auberge espagnole) chacun participe aux politiques qui l’intéressent et à elles seules - la monnaie, ou la défense, ou la recherche. C’est un chacun pour soi, sans unité et sans solidarité. Ce que j’appelle la géographie variée, c’est l’organisation de trois cercles, correspondant à des niveaux de solidarité différents) le cercle de voisinage pour la périphérie, les colocataires de l’Union européenne actuelle et, au centre, la famille européenne) les pays qui acceptent d’unir leurs destins en mutualisant tout ce qui est possible dans des coopérations renforcées communes.

Génération Europe Donald Trump a dit vouloir réviser la coopération transatlantique en matière de défense : @ Doit-on s’attendre à un désengagement de la part des Etats-Unis : @ Quelles conséquences sur et dans l’UE : @ Alain Lamassoure : ) En l’espèce, Trump ne fait que dire brutalement ce qu’Obama avait dit et pratiqué pendant déjà huit ans) la sécurité de l’Europe n’est plus une priorité américaine, c’est aux Européens de prendre en main la défense de leurs intérêts stratégiques et le traitement des crises de leur voisinage. Il est grand temps que les dispositions du traité de Lisbonne sur l’Europe de la défense soient mises en œuvre.

Question libre : Pourquoi le XXIe siècle a-t-il besoin de l’Europe @ Alain Lamassoure : ) Non seulement le monde a besoin des valeurs que l’Europe est désormais seule à incarner, mais le modèle d’union économique et politique de pays voisins anciens ennemis mérite d’être repris dans bien d’autres régions du monde, en Afrique, en Amérique latine comme en Asie.

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Markku MARKKULA Ancien membre du parlement finlandais, Markku Markkula est élu dans la ville d’Espoo. Après y avoir occupé diverses fonctions, il a été élu en 2015 président du Comité européen des Régions.

mars 2017

Génération Europe : On dit souvent que le Comité des Régions est l' « enveloppe institutionnelle du lobby des Régions en Europe ». Quelle importance et quel rôle l'Union européenne accorde-telle aux Régions : @ Markku Markkula : ) Le Comité européen des régions (CdR) a été créé par le Traité de Maastricht en 1994 pour assurer la proximité de l'Union européenne (UE) avec les territoires. Afin d'incarner cette "Europe concrète", il rassemble 350 élus locaux et régionaux des pays membres de l'UE. Il permet aux collectivités territoriales (les régions, les départements et les villes en France par exemple) d'être impliquées dans le processus décisionnel européen, favorisant ainsi une meilleure prise en compte des réalités territoriales.

Au fil de son existence, le rôle du Comité s'est progressivement renforcé dans l'architecture institutionnelle et politique de l'UE, passant de celui d'une assemblée politique consultée par le législateur européen sur un nombre limité de politiques, à celui de garant des intérêts des collectivités territoriales dans l'adoption d'une grande partie des décisions européennes. Cette évolution traduit l'importance croissante que l'UE reconnaît aux collectivités territoriales afin de se positionner au plus près des réalités de terrain lorsqu'elle élabore ses politiques. Cela fait d'autant plus sens lorsque l'on sait que près de 70% de la législation européenne est appliquée et mise en œuvre directement par ces mêmes collectivités, et que près de deux tiers des investissements publics en Europe sont réalisés par les villes et les régions.

La prise en compte des régions contribue ainsi en quelque sorte à "dé-technocratiser" Bruxelles, en favorisant une approche plus territoriale des politiques européennes et plus en phase avec les attentes des citoyens. Les décideurs européens en ont bien pris la mesure et c'est pourquoi ils sollicitent de plus en plus l'avis et l'implication des régions.

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La Commission européenne a par exemple récemment demandé aux États membres d'expliquer dans quelle mesure les autorités locales et régionales ont été impliquées dans la préparation de leurs "programmes nationaux de réforme" – programme qui présente les réformes structurelles prévues en faveur de la croissance et de l'emploi – car le succès de leur mise en œuvre repose largement, selon elle, sur les autorités locales et régionales. Notons par ailleurs que, dans le cadre de la vaste réflexion en cours sur l'avenir de l'UE, le président du Conseil européen, Donald Tusk, a officiellement demandé au CdR de lui faire part de ses recommandations à travers la voix des villes et des régions.

Génération Europe : Les disparités en termes de structures territoriales constituent-elles un frein pour l'Union européenne : @ Faut-il une uniformisation des ossatures administratives nationales : @ Markku Markkula : ) Votre question me renvoie spontanément vers la formule "Unie dans la diversité" qui a été choisie en l'an 2000 comme devise officielle de l'Europe. Cette devise nous rappelle que l'Europe est avant tout multiple, qu'elle porte en elle un brassage de langues, de cultures, de religions, d'histoires politiques et de visions de l'Europe, et que cette identité plurielle se reflète de facto dans l'organisation territoriale et administrative de ses nations. À côté des États fédéraux, on trouve ainsi des États à régions autonomes, des États unitaires mais décentralisés et des États unitaires peu décentralisés.

Ceci étant, nous assistons depuis les dernières décennies à un vaste mouvement de décentralisation dans la plupart des pays européens, dont les diverses déclinaisons nationales sont clairement plus une source de richesse démocratique qu'un frein pour le projet européen. C'est aussi un mouvement que les instances européennes, et le Comité des régions en particulier, soutiennent et encouragent car il est indéniable que, dans de nombreux domaines d'intervention, un niveau d'exécution décentralisé est beaucoup plus efficace, que ce soit en termes de bonne gouvernance, de stabilité démocratique, de qualité des prestations et services, et de proximité avec les citoyens.

Quel que soit le découpage administratif et territorial choisi, il reste capital pour le citoyen européen de pouvoir s'identifier à sa région et à sa ville. Cette identification joue un rôle essentiel de contrepoids dans le contexte d'internationalisation croissante que nous connaissons et, partant, d'une certaine anonymisation des marchés du travail et des relations économiques.

Question libre : Je vous remercie pour cette carte blanche pour laquelle je vais me permettre d'être un peu malicieux en reprenant l'intitulé de votre projet "L'Europe a 60 ans STOP OU ENCORE @" Markku Markkula : ) Étant président d'un organe officiel de l'Union européenne, ma réponse ne fait bien sûr pas mystère) oui, encore à l'Europe. mais différemment. Il ne faut en effet pas être fin analyste pour se rendre compte que l'Union européenne se trouve à un tournant critique de son histoire. Pour la première fois depuis sa création, l'Union ne va plus de soi. Pour la première fois aussi, un de ses états membres s'apprête à la quitter. Populisme, terrorisme, immigration, faiblesse économique) l’Union européenne multiplie les crises.

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Alors que nous commémorons le 60e anniversaire du traité de Rome et le 25e anniversaire du traité de Maastricht, ces célébrations doivent être l’occasion de débattre de l’Europe en toute honnêteté. Il est plus important que jamais d’écouter vraiment ce que les citoyens, et notamment notre jeune génération, ont à dire sur l'Europe, ce qu'ils en attendent, mais aussi ce qui les déçoit. N'ayons pas peur des critiques, écoutons-les, montrons que l'Europe est ouverte aux changements et agissons en conséquenceL Il nous revient également de déconstruire les attaques populistes en rétablissant la vérité des faits.

C'est dans cet esprit que nous avons lancé un vaste processus de consultation intitulé « Réflexions sur l’Europe », principalement sous la forme de dialogues avec les citoyens et de débats publics organisés sur le "terrain", au niveau local, afin de recueillir leurs préoccupations, leurs ambitions, voire leurs peurs, et les faire remonter auprès des décideurs européens. Une trentaine de ces débats « Parlons d’Europe », auxquels ont participé plus de 3 200 citoyens, ont déjà été organisés un peu partout dans les régions d'Europe, et quelque 70 autres auront lieu en 2017 dans l’ensemble des États membres.

En tant que représentants élus des villes et des régions, nous devons non seulement écouter mais aussi communiquer plus clairement sur ce que nous faisons à Bruxelles lorsque nous sommes de retour dans nos circonscriptions. Nous devons aussi persister à encourager les villes et les régions, à travers leurs représentants au Comité des régions, et en collaboration avec l'UE, à être les catalyseurs de l'innovation, de l'investissement et de la croissance, mais aussi les garants du maintien de la solidarité dans nos communautés. Une Europe forte, porteuse de croissance, qui se fait confiance et qui reste solidaire) voilà l'Europe de demain que je nous souhaite.

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Hande ÖZSAN BOZATLI Médecin dermatologiste, Dr. Hande Ôzsan Bozatli devient viceprésidente du Conseil provincial d'Istanbul en 2009. et concomitamment membre du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux du Conseil de l'Europe.

Après avoir présidé sa Commission de la culture, de l'éducation de la jeunesse et de la coopération internationale, elle devient en 2013 présidente de l'Assemblée des Régions d'Europe.

Mars 2017

Génération Europe : You are Turkish and the the first non-EU AER President. What is the message behind this presidency : @ Hande Ôzsan Bozatli : ) The Assembly of European Regions is a network of regions in wider Europe. 70% of its members are from EU and 30% of its members are from non-EU countries. AER is a political, but also an independent interregional body. It is culturally and linguistically diverse.

However, we, all the members+ wherever we come from, believeing in European values, are motivated to work for a better, prosperous and peaceful Europe.

I come from Turkey which is, indeed, a non-EU, but, a European Country. My Presidency in AER justifies the AER presidency of someone from a non-EU country, one may also take into consideration that Members of the EU need a look from outside of the club they belong to in Brussels and Strasbourg. Europe also needs a different perspective of solutions to the current European problems in local, regional, national and EU level.

AER , having a non-EU President in the current difficult and populist political system of Europe, shows a very constructive example of sincere and concrete collaboration of diverse cultures for a better and peaceful Europe. It is something that can not always be achieved at national level, but can be achieved at regional level.

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Génération Europe : Does Turkey still want to join the EU : @ Hande Ôzsan Bozatli : Turkey is a European Country. Turkey was in the Picture from the start of all new structures of Europe since the two World Wars. Turkey is a member of CoE. Turkey is a member of OSCE. Turkey belongs to the European family both culturally and historically. Hence, I believe Turkey will also be a member of the EU, as well. Regardless to the governments since decades, this aim stands still since 1960s, together with the Treaty of Rome. Politicians of the countries, with different views on this subject, are temporary. However, the citizens of the same countries are constantly looking for a good alliance between them, which will provide prosperity and peace in the geograph.

Question libre : Which benefits may the membership of Turkey brings to EU : @ Hande Ôzsan Bozatli : Turkey and the EU share a vision of common future for more than 50 years. Aſter its application in 1959, Turkey signed an association agreement with the European Economic Community in 1963 which explicitly envisaged membership as the final objective. This demonstrates that Turkey has had a major strategic role since the EU's early formative years.

The establishment of the Customs Union in 1996 enhanced Turkey's economic integration with the EU+ with the acknowledgement of its candidate status in 1999, a comprehensive reform process in the country has been initiated. Aſter the unanimous decision of EU member states that Turkey had sufficiently fulfilled the political criteria for membership, accession negotiations started in 2005.

Since then, the political, economic and social transformation accelerated by the accession process, has brought Turkey ever closer to the EU. Turkish people, acting in unity and solidarity, defended the democracy against the coup attempt of 15 July which targeted the national will and sovereignty. Turkey and Turkish people have demonstrated to the whole world, and to the EU in particular, that democratic values had been embraced by all segments of society. This has further underlined that the existence of a stabilized and institutionalized democracy, a crucial element of the Copenhagen political criteria, is indispensable to the Turkish Republic.

Today, rapidly changing global and regional dynamics and shared interests make Turkey-EU integration increasingly vital and indispensable for both sides. The EU is one of the driving forces behind Turkey's political, economic and social reforms and plays a key role in the future of Turkey.

In return, Turkey has a crucial role for the EU in becoming a more powerful, secure and prosperous global actor.

Turkey's EU accession will strengthen the influence of the EU as a global actor, increase the EU's credibility in the Muslim world by confirming that it is not an exclusive "Christian Club" but rather a union of democratic values, and send a powerful message to the world that the "Clash of Civilisations" can be prevented.

With the second largest army in NATO after the US, Turkey has a crucial role in the success of the ---------------------Une initiative menée par Génération Europe. ● contact@gen-europe.eu ● @GenEurope Génération Europe appelle à l'organisation d'un débat public, national et européen, propre à coconstruire un nouveau projet pour l'Europe.

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Common Security and Defence Policy of the EU. Turkey has proven its key role through its contributions to the operations of NATO and EU civilian and military missions.

Turkey is an energy corridor between Europe, Central Asia and the Middle East. Over 70% of the crude oil and natural gas reserves of the world are located in Russia, the Caspian and the Middle East regions surrounding Turkey. Currently, external dependency ratio of the EU in energy exceeds 50% and this ratio is expected to increase to 73% in natural gas and over 90% in oil by 2030.

Considering the increasing energy dependency of Europe, Turkey's strategical location and its role in the projects developed in this region have gained more importance.

According to the 2016 World Bank data, Turkey is the 17th largest economy in the world and the 6th largest economy in Europe in terms of purchasing power parity. With an annual growth rate of 5.2% on average aſter 2009, Turkey has been one of the fastest growing economies in the World and Europe. Turkey is also a member of G-20, which consists of the largest economies of the world.

Turkey, with the youngest population in Europe that has a good level of education, will contribute to labour markets and social security systems in the Member States and increase the overall social dynamism of the EU. The territory of modern Turkey has been home to major civilisations throughout history. Hittites, Lydians, Lycians, Phrygians, Romans, Byzantines, Seljuks, Ottomans, as well as peoples from the Balkans, Caucasus, Black Sea and Central Asian regions, all together form Turkey's historical and cultural heritage.

Turkey is the birthplace of Thales, Herodotus, Diogenes, Homer, Saint Nicholas, Saint Paul as well as the site of Troy, Pergamon and Ephesus, which are major symbols of European civilization. Nicea, the third "holy city" of Christendom aſter Jerusalem and the Vatican is in Turkey as well. The Word "Europe" was derived from the name of the Phoenician princess "Europa" which meant "the country of sunset" and referred to the territories of modern Turkey. Mevlana (Rûmî), who became extremely influential with his inspiring ideas not only in the Muslim world and Anatolia, but throughout the entire World.

Various ethnic and religious communities have been living together for centuries on the territory of modern Turkey. Today, Turkey is still home to many different ethnicities and religions, namely Kurds, Syriacs, Arabs, Armenians, Circassians, Laz, Greeks, Roma, Jews, Christians and Muslims among others. Turkey's accession will enhance the multicultural nature of the EU.

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Laurence PARISOT Diplômée de sciences politiques, Laurence Parisot travaille au CEVIPOF, puis pour l’institut de sondage Louis Harris dont elle devient directrice générale. Elle rejoint ensuite l’Ifop dont elle devient PDG, dont elle détient aujourd’hui 75% du capital. Elle a aussi racheté la société Optimum.

De 2005 à 2013, elle a été présidente du MEDEF, principale organisation patronale française.

mars 2017

Génération Europe : Les disparités réglementaires, fiscales, et sociales entre les pays de l’Union Européenne créent-elles des disparités de concurrence néfastes aux économies européennes ou sont-elles au contraire le moteur d’une saine compétition : @ Laurence Parisot : ) La concurrence est une émulation indispensable. Elle favorise l'innovation sous toutes ses formes) technologiques, managériales et sociétales. Mais, personnellement j'ai toujours plaidé pour une compétitivité équitable, une concurrence qui n'oublie pas de mettre l'homme au cœur de tout projet.

Autrement dit, nous devons nous attacher à réduire les écarts fiscaux, sociaux, et même réglementaires qui fragmentent l'Europe. Il y a quelques années je réclamais un SMIC allemand. L'Allemagne l'a installé, et c'est une bonne nouvelle. Aujourd'hui, je plaide pour jeter les premières pierres d’une assurance chômage européenne.

Parallèlement, il faut faire évoluer notre doctrine vis à vis des non Européens. Notre marché intérieur doit bien sûr garder les caractéristiques d'une saine concurrence mais nous devons aussi favoriser la naissance de champions européens capables de faire face aux entreprises américaines ou chinoises.

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Génération Europe : L’Europe économique n’a pas préservé les européens de la crise. La faute à l’Union : @ Laurence Parisot : ) La faute aux États Membres qui ont ralenti les processus d'intégration et qui ont laissé une bureaucratie lourde diriger l'Union. Mais la principale faiblesse de l'Union est de ne pas avoir conscience de sa force. Et après la chute de Lehman Bros en septembre 2008, elle a manqué de volonté pour exiger des Américains une forme de réparation. Toutefois, je pense que la BCE a eu ces dernières années un rôle essentiel pour nous aider à trouver la sortie de crise. C'est l'institution monétaire qui a sauvé l’Europe et les Européens d'une crise plus grave encore. Remarquons qu'il s'agit de la seule instance véritablement fédérale.

Aujourd'hui, des signaux verts très encourageants apparaissent. Il ne faudrait pas qu'une poussée populiste en France casse la perspective de reprise. Ce serait catastrophique, peut être même irrattrapable.

Question libre : J’aurais aimé que l’on me demande que faut-il faire @ Laurence Parisot : ) Je vous aurais répondu ) Erasmus pour tous L Pour tous les élèves, tous les apprentis L Puisque l'intégration politique et économique sont si difficiles, ambitionnons la connaissance mutuelle.

Tous ceux qui ont bénéficié d'un parcours Erasmus sortent transformés par l'expérience et Européens convaincus. Voyons en grand L

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Veronika WAND-DANIELSON Après un début de carrière à l’OCDE puis au Centre de communication audiovisuelle de la télévision suédoise, Veronika Wand-Danielson est engagée au Ministère des affaires étrangères du Royaume de Suède.

Elle enchaîne différentes affectations auprès des Nations Unies et de l’Union Européenne notamment, avant d’être nommée en 2007 Ambassadeur de la Suède auprès de l’OTAN. Depuis 2014, Veronika Wand-Danielson est Ambassadeur de Suède en France.

mars 2017

Génération Europe Les performances des pays nordiques, référence de la « flexisécurité », pourraient-elles servir de bases pour un modèle social européen : @ Veronika Wand-Danielson : ) Oui, je pense - ou plutôt j'espère, que le modèle social suédois, voire même nordique, pourrait en effet inspirer d'autres pays aussi. Il se base, en premier lieu, sur des valeurs démocratiques, notamment l'égalité des chances. Les femmes et les hommes ont les mêmes droits et les mêmes obligations en termes de participation au marché de travail. La suppression de l'imposition conjointe des couples mariées (dans les années 70) a créé une forte incitation pour les femmes de travailler et donc d'activement contribuer au développement économique et social suédois. Les réformes économiques succinctes ont toujours été accompagnées de mesures visant à soutenir un modèle de ménage à deux revenus et à assurer les mêmes droits et obligations en matière de responsabilité familiale et sur le marché du travail. Le tout accompagné aussi d'un modèle de protection sociale, qui met l'accent sur la flexibilité du marché du travail, basé sur un bon niveau de sécurité du revenu en cas de chômage, mais aussi un système de politiques actives du marché du travail.

Génération Europe Parallèlement à cette prospérité, les pays nordiques connaissent depuis quelques années une montée des extrêmes et du populisme. Comment expliquez-vous cela : @ Veronika Wand-Danielson : ) C'est vrai que nous avons connu une montée des partis d'extrême droite dans les pays nordiques depuis un certain temps. Je préfère me focaliser sur la situation en Suède.

Concernant la Suède, la montée du parti Les démocrates suédois s'est produite à une période où la Suède connaissait un faible taux de chômage même si celui-ci est relativement élevé chez les jeunes. Les analyses montrent que cela est lié à une crainte des grands changements dans la société qui peuvent être attribués à la mondialisation, l'urbanisation, et peut-être aussi au développement d'une société de plus en plus ---------------------Une initiative menée par Génération Europe. ● contact@gen-europe.eu ● @GenEurope Génération Europe appelle à l'organisation d'un débat public, national et européen, propre à coconstruire un nouveau projet pour l'Europe.

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connectée et numérique. L'importante immigration en Suède est, comme dans de nombreux autres Etats, également une explication qui peut créer la sensation d'une déstabilisation et peut être d'un changement dans la société à court terme. La distance entre les régions urbaines et rurales peut aussi avoir une implication comme le taux d'éducation etc.

Question libre : Vu la montée du populisme en Europe et même un pays, la Grande Bretagne, qui choisit de quitter l'Union Européenne, comment voyez-vous l'avenir de l'UE : @ Veronika Wand-Danielson : ) L'Union Européenne est d'abord une communauté de valeurs pour la défense de la démocratie, de l'état de droit, de la liberté d'expression, de l'économie du marché. Et c'est aussi un moteur de prospérité économique et sociale, avec son marché unique, ouvert sur le monde. Mais l'UE est par-dessus tout un facteur de stabilité et de sécurité en Europe. Il faut admettre le grand succès de l'Union européenne aussi dans ce sens. Tous les États membres sont une richesse pour l'Union, ils ont leur rôle à jouer, avec des droits et des responsabilités. Nous devons mieux défendre mais aussi expliquer le projet européen envers nos citoyens.

Les défis sont là pour être surmontés. Il faut oser défendre ce en quoi nous croyons.

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Gabriele ZIMMER Membre du Parti socialiste démocrate allemand dont elle sera présidente en Thuringe puis au niveau fédéral, Gabriele Zimmer est élue au Landtag de Thuringe puis au Parlement européen. Elle rejoint Die Linke lors de la fusion entre le PDS et la WASG. Depuis 2012, elle est présidente du groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne / Gauche verte nordique au Parlement européen.

mars 2017

Génération Europe : Comment analysez-vous la montée des extrêmes en Europe @ Quelles conséquences sur les politiques européennes @ Gabriele Zimmer ) The people of the EU are becoming more and more disappointed by the ruling elites including national governments and heads of EU institutions - and the direction in which they have taken the EU in recent decades. We are moving towards an EU mainly focused on competitiveness to the benefit of large banks and corporations, while losing sight of the interests of workers, the unemployed and other citizens. Especially after the beginning of the financial and economic crisis in 2008 people saw that banks and big corporations were rescued with incredible amounts of tax payers´ money while unemployment and poverty rates exploded, most notably in southern European countries. Austerity was imposed on EU member states which resulted in cuts to public services, education and health infrastructure, as well as social security. At the same time, instead of eliminating tax avoidance and evasion, these have been structurally facilitated by the EU. In the absence of a resilient social pillar for the EU, including minimum standards and wages, minimum income schemes, and sufficient worker´s rights that would enable us to fight social dumping, job insecurity, unemployment and growing inequality, people will turn away from the EU towards nationalist and right-wing extremist parties. People need to know that their voices are being heard, their concerns are being taken seriously and that their future will be better if they remain within the EU.

Génération Europe Quelles sont les priorités pour votre groupe au Parlement européen @ Gabriele Zimmer ) We stand for an alternative to the current neoliberal approach to the EU project. We want an EU where people come before profit. First of all, the EU needs to be a Social Union where people are protected against poverty and unemployment, where minimum standards prevent social dumping between member states, where social rights have a higher value than economic freedoms, where public ---------------------Une initiative menée par Génération Europe. ● contact@gen-europe.eu ● @GenEurope Génération Europe appelle à l'organisation d'un débat public, national et européen, propre à coconstruire un nouveau projet pour l'Europe.

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L'EUROPE A 60 ANS : 3 QUESTIONS À CELLES ET CEUX QUI ONT FAIT, FONT ET FERONT L'EUROPE. ----------------------

investment is increased and austerity is no longer a policy, just a part of history. For example, the EU should sign and ratify the revised European Social Charter in order to have a legal instrument against the violation of social rights. Another topic of importance for us is to have a circular economy and to protect the environment. The current model of neoliberal capitalism exploits people and natural resources without taking into account the devastating consequences of this method of production and consumption. We think that it is high time to switch to a socially and ecologically sustainable form of development in order to preserve our planet. We want a peaceful EU which rejects militarisation and a new cold war. We do not make the world a better place through military interventions, but we can achieve this with diplomacy, respectful reconciliation of interests and fair and balanced trade relations with third countries. Therefore, we reject TTIP, TISA and CETA which will further increase economic and social imbalances in the world, making big corporations even more powerful and uncontrollable. Therefore, we also call for a real democratisation of the EU where parliaments on all levels are fully involved, rather than being marginalised by those in power in national government.

Question libre Do you think that heads of governments will initiate necessary changes in the Rome declaration@ Gabriele Zimmer ) I fear that the anniversary of the Rome treaties will be over-celebrated instead of taking this occasion as the starting point to fight for a better EU for the citizens. I think that most of the EU heads of governments have not understood - or perhaps have not wanted to understand - why so many people are losing trust in the common European project. They believe that many citizens do not understand the EU and its policies and that it is adequate to simply explain the EU better, rather than actually change it. The EU's reaction to the Brexit vote of the UK citizens was to continue as before, with only a few minor adjustments. Commission President Juncker proposed a white paper on the future of the EU with five different scenarios. In my opinion, it is only one neoliberal scenario with five different aspects. However, the real challenges such as growing inequality, huge economic imbalances, unemployment, public debt and increasing nationalist resentment are not adequately addressed. In addition, we have structural problems that are important to citizens which are not taken into consideration by those in power, such as omnipresent corruption in eastern and southern European countries or the growing gap between rich and poor people inside and between Member States. People are not stupid, they are losing trust in the EU institutions because they do not see their problems being resolved by the EU+ they feel that politicians do not take their needs seriously. A more adequate response to these challenges would be to democratise the EU, to change its political culture in a way that enables people of different Member States to discuss how they want to live together, how they want to reconcile their interests, how their different cultures and ways of living can enrich each other. No Member State should be able to claim supremacy over others simply because it is economically stronger. The EU should be there to take up the different points of view, to respect the different ways of life and to develop a common future based on solidarity.

---------------------Une initiative menée par Génération Europe. ● contact@gen-europe.eu ● @GenEurope Génération Europe appelle à l'organisation d'un débat public, national et européen, propre à coconstruire un nouveau projet pour l'Europe.

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