Karaté, découverte de soi, corporelle et mentale L’élève doit se familiariser très vite avec la terminologie japonaise du karaté afin de se déconnecter du
vements donnent au senseï une Sans doute est-ce dû à la symbo-
vision plus précise des difficultés
lique japonaise des kanji qui en
rencontrées par chaque élève pris
peu de mots signifie beaucoup de
séparément grâce à un champ vi-
choses intraduisibles.
suel élargi.
Le
Pour
karaté joue alors pleinement
l’élève, l’apprentissage sé-
son rôle de découverte corporelle
paré puis associé des unsoku et
par la maîtrise du corps à l’aide des
des waza met en exergue les diffi-
positions de pieds joints en Musu-
cultés éventuelles de dissociation
bi dachi et heisoku dachi pour le
des membres supérieurs et infé-
du karaté do.
conditionnement du salut, en Hei-
rieurs, les lacunes de coordination
ko dachi et hachiji dachi pour le
et l’importance du hara en guise de
Les
travail de l’assise et de l’équilibre.
maillage entre le haut et le bas du
La transition au karaté découverte
corps.
monde profane et ainsi entretenir avec le senseï et les autres élèves un code de pratique dont les symboles le plonge dans la découverte
dachi sont les outils d’ap-
prentissage qui permette au pratiquant de se tenir debout avec la force tellurique associé à l’énergie du KI grâce au mode respiration spécifique du YIN et du YANG. La recherche de l’équilibre physique des positions se fortifie par l’équilibre mental de cette respiration. La découverte de tout son être est totale du bout des orteils au sommet
mentale se traduit par l’état de vigilance, quel que soit la position, en
La
YOI.
forme de kihon est mise en évi-
La notion de hara est un exemple
découverte mentale de cette
dence par l’imagination que l’élève se forge dans le travail dans le
de la terminologie réductrice mais
vide, interprétant tour à tour le rôle de
au combien significative du kara-
tori ou d’uke ponctué par la libéra-
té. L’explication de ce terme avec
tion épisodique du kiai.
nos mots usuels est à la fois trop longue et réductrice à la fois. Dire
Le
qu’il s’agit de la contraction abdo-
ment un intérêt d’ambiance par
minale associée à la respiration
le tempo régulier du senseï et par
et à la concentration est bien trop
l’émulation du kiai commun avec
karaté do.
long pour être ressenti.
les autres partenaires travaillant
La
Une
de la tête. La libération du KI dans la finalité linguistique vient parachever cette sensation d’unicité et d’osmose avec l’environnement du
terminologie japonaise n’est
pas un prosélytisme exotique. Cela permet de laisser interprétations subjectives et sentiments diffus à la porte du dojo. Au rythme des onomatopées japonaises le pratiquant délaisse son corps social au profit d’une imprégnation martiale qui l’oblige à se concentrer donc à mieux se connaître. Débutants et gradés, adultes et enfants sont soumis aux mêmes règles d’apprentissage du kihon par le langage japonais. Le résultat est positivement surprenant car l’individu s’adapte très facilement aux enchaînements sans les parasites de la langue courante.
kihon rectiligne revêt égale-
côte à côte. Le karaté pour soi au autre découverte corporelle
travers d’autrui en quelque sorte.
du karaté passe par la fermeture
Kihon analytique et global
des poings qui consiste, au-delà de l’exercice lui-même, à emprisonner le mental pour mieux le libérer au moment du KI tout en relâchant
Le
le bras. Prononcer le mot WAZA
succession des techniques sta-
SEIKEN amplifie l’explication péda-
tiques apprises, la dynamique du
gogique tout en enlevant les mots
mouvement est plus aisée à saisir.
inutiles.
La pédagogie analytique découpe
Le
Le kihon rectiligne
kihon rectiligne n’étant que la
le kihon par tranches de façon à détailler la technique photo par photo puis à les jointer, dans le ki-
travail habituel des waza sur
hon global, sans temps mort dans
une ligne droite ponctuée par les
l’ensemble du mouvement à effec-
temps du professeur permet l’ap-
tuer (unsoku et waza).
prentissage basique du karaté. Les répétitions des mêmes mou-