ITnation mag avril2016

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TRIMESTRIEL MARS-AVRIL-MAI 2016

LE MAGAZINE DES CIOs et des DÉCIDEURS IT DU LUXEMBOURG - TRIMESTRIEL MARS-AVR.-MAI 2016

LE MAGAZINE DES CIO S ET DES DÉCIDEURS IT DU LUXEMBOURG

#Baguetallumelefeu Start-up

ANALYTICS

MarkCom

Cybersécurité

EarthLab place l’info venue de l’espace au service du business

La data, levier de développement business

Le digital rend l’affiche dynamique

Les entreprises ont-elles assez conscience du risque ?

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ITnation Mag

est un magazine MAKANA 29, rue Notre-Dame L-2240 Luxembourg Grand-Duché de Luxembourg T. +352 26 10 86 26 E. info@itnation.lu

PUBLICATION

édito

Eric Busch Directeur de la Publication T. +352 691 43 45 45 Émilie Mounier Managing Director T. +352 691 99 11 56 Cyrielle Pinalie Sales & Event Manager T. +352 671 26 10 26 Lison Jacquinot Project Coordinator T. +352 671 26 10 26 Jessica Cencetti Journaliste T. +352 671 26 10 27 Sébatien Lambotte Journaliste T. +352 62 12 55 89 7 Michaël Peiffer Journaliste T. +352 621 255 817

DESIGN Couverture et pages intérieures Photographie (sauf mention) Michel Brumat T. +352 26 440 947 photo@brumat.com Couverture revue par l’artiste Rik Hey www.rik-hey.com Design / Maquette Laurence Vagner www.ike.lu Layout Nathalie Ludmann T. +33 6 73 26 74 09

MAKANA IBAN LU53 0030 7526 7288 1000 BIC BGL : BGLLLULL TVA LU 19730379 RC Luxembourg B 95210

Maison d’éditions Autorisation d’établissement N° 102739 © Toute reproduction, même partielle, est soumise à l’approbation écrite préalable de l’éditeur. Tous droits réservés. ITnation 2.0 est membre de Luxorr - Luxembourg Organization For Reproduction Rights - info@luxorr.lu

Choisir le Luxembourg pour se former Le Luxembourg a de belles ambitions digitales. Cela ne suffit malheureusement pas. L’un des freins majeurs à la transformation des acteurs économiques de la place et à l’attraction des start-ups innovantes tant convoitées réside dans la gestion des talents. Le marché de l’emploi est, aujourd’hui déjà, tendu. Les expertises rares ont l’embarras du choix. Elles se tournent vers les meilleurs employeurs ou les projets les plus attractifs à leurs yeux. Les développeurs et les experts en sécurité, notamment, n’ont pas trop de souci à se faire pour leur avenir. Comme toutes les ressources rares, ils sont convoités, pour leur plus grand bonheur, pour leur plus forte valeur. La pénurie vécue actuellement n’est sans doute qu’à son commencement. En effet, la transformation digitale de l’économie, européenne et donc luxembourgeoise, n’en est sans doute qu’à ses balbutiements. Les projets se multiplient, certes. Mais l’engouement, au regard des enjeux et de ce qui se passe ailleurs dans le monde, se veut encore timide. Oui, il faut accélérer la transformation. Mais comment y parvenir s’il faut pour cela aller chercher les talents à l’autre bout de l’Europe ? Luxembourg se doit d’être un fer de lance, de proposer des projets d’envergure, à même d’attirer des talents. Mais nous ne nous inscrirons pleinement dans cette nouvelle ère qu’à condition de former les meilleurs talents, ceux qui seront capables d’adresser les défis de demain, de remettre en question les modèles pour en proposer de nouveaux. Bien sûr, on peut saluer des initiatives comme Webforce3. Sa mission, qui entend remettre sur le marché du travail des personnes qui en ont été écartées en leur inculquant les rudiments du développement applicatif, est louable et indispensable dans le contexte actuel. Les talents qui en sortiront seront accueillis à bras ouverts par le marché. Mais, cet effort, nourri de bons sentiments, ne permettra pas de fournir les experts et spécialistes dont nous avons tant besoin. Le marché va se tendre plus encore, tout prochainement. Le manque de compétences, très certainement, deviendra le premier frein au développement digital de l’économie luxembourgeoise. Tout se jouera au niveau de l’enseignement supérieur. Et le Luxembourg pèche en la matière. Nous disposons d’une Université, avec de centres de recherche spécialisés. Il nous appartient, dès aujourd’hui, de mieux les positionner afin d’adresser, par les formations dispensées à ce niveau, les besoins en compétences au Luxembourg et au-delà de nos frontières. Plus que pour travailler, c’est pour se former que, demain, les jeunes devraient choisir le Luxembourg. Parvenir à cela exige d’investir à long terme, mais sans perdre de temps. C’est vital. Eric Busch, CEO Makana @ebusch

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Sommaire

AVRIL-MAI-JUIN 2016 Digitization or the empowerment of the Customer p.16 BANQUE / Avaloq

« Faire face à une cyber-attaque d’envergure internationale »

p.40

CYBERSÉCURITÉ / EBRC

Golden-I : demandez le programme p.42 GALA / CIO of The Year

Se transcender entre pairs

Le grand entretien, p. 6 p.46

CIO’S PEER GROUPS / CIONET

Le meilleur des compétences humaines au service de l’IT p.48

« Nous devons jouer la carte de la réactivité » Un an après s’être installé à la fonction de COO de la BIL, Yves Baguet évoque avec ITnation la stratégie de transformation IT et opérationnelle de la banque. Il évoque le positionnement de la BIL vis-à-vis des enjeux digitaux, les innovations dans lesquelles il croit ainsi que les principales qualité du CIO/COO de demain.

PORTRAIT / iKe

ProchaineS éditionS

Contacts

JUILLET/AOÛT/SEPTEMBRE

Emilie Mounier

Cyrielle Pinalie

OCTOBRE/NOVEMBRE/DECEMBRE

emilie.mounier@itnation.lu +352 26 10 86 26-20 +352 691 99 11 56

cyrielle.pinalie@itnation.lu +352 26 10 86 26-20 +352 671 26 10 26

Réservation d’espace : 17/05/2016 Remise de matériel : 06/06/2016

Réservation d’espace : 12/09/2016 Remise de matériel : 03/10/2016

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L’inéluctable ouverture réglementaire Marc Hemmerling (ABBL) et David Hagen (CSSF), dans un entretien croisé, évoquent la nécessaire ouverture réglementaire qui s’opère dans le contexte luxembourgeois de transformation tant métier que digitale.

15 années de programmation au service de l’assurance p.50

ITnation highlights

CSSF/ABBL p.18

START-UP

p.22

EarthLab place l’information venue de l’espace au service du business.

SUCCESS STORY / SWITCH IT

A la recherche de talents

p.53

JOBS / Lancelot

Ils ont bougé Logiciel bancaire p.26

MOVING HEADS

NORDEA ET DNB SE TRANSFORMENT AVEC TEMENOS

L’actualité IT en un clin d’œil

En ce début d’année, les deux institutions financières luxembourgeoises ont mis en production de nouvelles solutions, avec l’aide de l’éditeur de logiciels et de ses partenaires.

ITNATION / Moments forts

p.54

p.28

La data, levier de développement business.

p.55

Revivez les derniers événements IT en photos p.60 ACTU / EURid – EBRC

ANALYTICS

MARKCOM

p.30

Le digital rend l’affiche dynamique.

SMART CITY p.36

« Pour une ville intelligente, au service de l’homme » Rencontre avec Patrick Goldschmidt, échevin, et Corinne Pommerell, chef du Service des technologies de l’information et de la communication de la Ville de Luxembourg pour aborder l’évolution de la ville sous l’angle ICT.

CYBERSECURITE

p.32

Les entreprises ont-elles suffisamment conscience du risque ?

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GRAND ENTRETIEN Yves Baguet COO de la BIL depuis un an, Yves Baguet prépare la banque pour l’avenir. Après avoir défini une stratégie de transformation IT et opérationnelle, il s’agit dès à présent de la mettre en œuvre. La nouvelle organisation, aux services des utilisateurs et du business, entend répondre aux besoins d’une banque moderne.

« Notre nouvelle stratégie IT et opérationnelle envisage une transformation totale. »

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Yves Baguet - Grand Entretien

« SE FOCALISER SUR CE QUI CRÉE DE LA VALEUR » Comme toutes les autres banques, la BIL doit s’inscrire dans un environnement de plus en plus digital. Pour y parvenir, et mettre à profit les moyens dont elle dispose, la banque luxembourgeoise opère une transformation profonde, en commençant par son organisation IT et opérationnelle. Evocation de ces changements, entre beaucoup de choses, avec Yves Baguet, COO de la BIL.

Au moment où vous avez repris les fonctions de COO de la BIL, il y a un peu plus d’un an, quelles missions vous ont été confiées ?

« Notre stratégie opérationnelle et IT a été baptisée Ignite, que l’on pourrait traduire par “allumer le feu”. »

Ma mission couvre quatre piliers : le client servicing, qui est un pôle transversal qui sert d’interface entre les services de support et les clients internes comme externes, le real estate, les opérations back-office et enfin l’IT. Pour ces deux derniers piliers, les actionnaires, le Conseil d’administration et le CEO m’ont confié la mission de définir une nouvelle stratégie opérationnelle et IT pour les 10 à 15 ans à venir. Au niveau de la stratégie IT, il s’agit de définir une architecture cible ainsi que la roadmap et le business case permettant de l’implémenter. Au niveau opérationnel, la stratégie vise à définir à la fois de nouveaux processes, la gouvernance ainsi que l’operating model en appui à la stratégie BIL2020, qui elle concerne l’ensemble de la banque.

Où en êtes-vous vis-à-vis de cette mission ? Les dirigeants de la banque m’avaient donné six mois pour mener à bien la phase d’étude. Mission accomplie ! Nous avons débuté l’étude en mai 2015. Début décembre, les actionnaires et le

Conseil d’administration ont approuvé la stratégie opérationnelle et IT, baptisée Ignite, que nous leur avons proposée. Dans le monde de Johnny Hallyday, on pourrait traduire le terme par « allumer le feu » (rires). Nous entrons maintenant dans la phase d’implémentation qui va se dérouler en deux phases (2 et 3 ans).

Quel objectif global poursuit cette stratégie IGNITE ? C’est notre stratégie de transformation digitale, au service de la stratégie BIL2020.

Et que pouvez-vous dévoiler de cette stratégie ? Quelques petites choses. D’abord, précisons que notre plateforme IT et opérationnelle est actuellement assez complexe. C’est le fruit d’un développement organique, visant à répondre aux divers besoins qui ont été exprimés au fil des années. Elle est aussi complexe en raison du business model de la BIL : nous sommes une institution de taille moyenne, mais nous couvrons tous les métiers de la banque… Une des premières priorités est de parvenir à simplifier cet environnement IT et opérationnel, pour permettre la mise en œuvre d’une stratégie digitale et agile.

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Comment comptez-vous simplifier cet environnement ? On a découpé le cheminement vers notre objectif en deux phases. Dans la première phase, nous allons nous focaliser sur ce qui est à valeur ajoutée pour nos activités, sur ce qui nous permet de faire la différence auprès des clients. Nous allons donc nous concentrer sur les outils « front » et « middle », et non sur le « core banking ». L’amélioration de l’expérience client est au cœur de cette première phase. C’est d’ailleurs l’objectif essentiel de toute stratégie de transformation digitale. Nous allons travailler sur les périphériques à valeur ajoutée et en parallèle, sur des composants d’architecture pour encapsuler tout le « core legacy » , qui restera et qui coexistera avec le reste. L’objectif est de le positionner comme un service de la nouvelle architecture front et middle. Dans la deuxième phase, comme nous aurons encapsulé le« core legacy », il nous sera plus facile de le remplacer . Un tel changement de modèle n’a cependant rien d’évident. Cette transformation va prendre cinq ans. La mise en œuvre de la première phase va durer environ deux ans, la suivante, environ trois ans.

Dans l’établissement de cette stratégie ambitieuse, qu’est-ce qui a orienté vos choix ? Notre stratégie a été élaborée pour servir nos besoins business, pas pour répondre à nos besoins informatiques. Dans le passé, on traitait l’IT de « black box » travaillant dans l’ombre pendant des années pour changer d’abord l’infrastructure. Dans cette approche, les avantages étaient peu perceptibles sur un plan business.

Désormais, en se focalisant sur ce qui crée de la valeur et adresse les besoins des métiers, comme la distribution des services, la gestion du risque, la business intelligence, on place l’IT au service des résultats « métiers ».

Finalement, si je tente une analogie avec l’industrie automobile, vous allez vous concentrer sur les options plus que sur les performances du moteur… En quelque sorte. Autour du moteur, que nous aurons encapsulé, nous allons changer la carrosserie, les suspensions, les aménagements intérieurs… Tout ce qui rend la vie des utilisateurs plus agréable. Cela ne veut pas dire que le moteur n’est pas important. Il doit être entretenu, pérenne, pour assurer la bonne marche de la banque. Mais actuellement, pour convaincre, ce n’est pas le moteur qui importe en priorité. Certes, il devra être changé, ne futce que parce qu’il a fait beaucoup de kilomètres. Mais, pour le moment, il ne démérite pas. On a donc l’opportunité de travailler d’abord sur le reste…

Parce que, en la matière, il y a urgence ?

« Une priorité est de parvenir à simplifier l’environnement, pour mettre en œuvre une stratégie digitale. »

Dans le monde digital dans lequel nous évoluons aujourd’hui, c’est au niveau des éléments périphériques et « end-toend » que se trouve l’urgence. Ce sont aussi sur ces éléments que les FinTech, dont on parle beaucoup actuellement, interviennent. Pour intégrer les fonctionnalités business à valeur ajoutée que ces acteurs peuvent apporter, il nous faut une architecture d’intégration, ouverte et flexible. L’architecture que nous allons mettre en œuvre doit permettre la coexistence des fonctionnalités offertes par des solutions Fintech avec d’autres solutions internes.

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« Se focaliser sur ce qui crée de la valeur » Tant que nous sommes sur ce sujet, comment appréhendez-vous ce rapprochement avec les acteurs FinTech ? Dans quelle mesure peuventils servir l’évolution de la banque ? Nous voyons les acteurs FinTech comme complémentaires à notre modèle. Selon nous, il y a des opportunités de rapprochement à trois niveaux. D’abord, nous pouvons aider au financement des acteurs FinTech. Cela relève du métier de la banque. Ensuite, ils peuvent nous permettre d’élargir la panoplie de produits et de services

cela paraît simple. Dans la réalité, évidemment, c’est toujours plus compliqué.

Au-delà de l’intégration de nouvelles fonctionnalités, il faut aussi pouvoir en développer… Notre projet ne s’arrête pas au développement d’une nouvelle plateforme. Nous avons mis en place une nouvelle organisation, effective depuis le 1er janvier. Son objectif est de pouvoir opérer la transformation

« Il nous faut une architecture d’intégration,

« La stratégie a été élaborée pour servir nos besoins business, pas pour répondre à nos besoins informatiques. »

que nous proposons à nos clients. Je citerai comme exemple l’intégration de la solution Digicash dans BILnet, notre service en ligne. Enfin, les acteurs FinTech peuvent nous rendre plus agiles : plus agiles dans la manière dont nous rendons des services aux clients, et plus agiles dans nos processus. En tout état de cause, nous devons être en mesure d’intégrer des modules FinTech au sein de notre architecture et les faire coexister avec nos autres services.

Et finalement, que se passe-t-il le jour où vous souhaitez changer le core-banking system ? Une fois que la plateforme front et middle sera développée, ainsi que l’architecture intégrant l’ensemble des modules, celle-ci sera connectée de manière transparente avec le core banking system. Ce dernier devient un élément au service de l’ensemble des autres fonctions. Dit comme cela,

envisagée. Si nous voulons être plus agiles, plus efficaces, c’est une absolue nécessité. Le pilier de cette nouvelle organisation, du point de vue IT, est un concept bimodal. Il y a d’un côté des projets qui continueront à être appréhendés de manière classique, selon une méthodologie « waterfall », et d’un autre côté toute une série de développements qui s’inscriront dans une logique agile.

Pourquoi privilégier une organisation à deux vitesses ? On ne parle pas de deux vitesses, mais de deux modes organisationnels répondant à des objectifs distincts. Le monde n’est ni 100% waterfall, ni 100% agile. Je pense que les organisations qui misent tout sur la méthodologie agile font une erreur. Cependant celleci permet de répondre à de nombreux défis. L’agilité permet en effet d’accéder à un meilleur time-to-market, à une

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ouverte et flexible. » meilleure appréhension de l’expérience client… C’est là ce qui constitue le carburant d’une organisation agile. Mais, d’autre part, il y a toujours des changements structurels d’architecture qui doivent être envisagés de manière extrêmement industrialisée, structurée et disciplinée. Les méthodologies classiques, très robustes, sont adaptées à cette problématique.

Nous avons évoqué les changements envisagés au niveau de l’IT. Qu’en est-il des transformations au niveau opérationnel ? L’organisation des opérations back office est aussi repensée. D’une logique orientée « produits » ou « instruments », nous allons passer à une approche « cycle de vie ». Nous alignons l’organisation sur le concept de « cycle de vie » d’une instruction client et non sur la nature de l’instrument ou du produit. C’est un changement de paradigme

complet, qui implique de se concentrer sur le traitement des exceptions. Dès lors, rapidement, il faut penser automatisation et efficience dans le traitement des instructions, pour que l’intervention humaine ne concerne que les éléments en exception. En terme d’efficience opérationnelle, nous sommes certains que c’est l’organisation du futur.

Pour la banque, dans quelle mesure le digital peut être vecteur d’efficience ? D’une part, il s’agit d’appliquer les possibilités offertes par la technologie aux processus opérationnels, afin de profiter d’effet d’automatisation, d’envisager un meilleur traitement des instructions… On parle ici de « process digitization ». Le digital permet de gagner en efficience et de réduire les coûts. D’autre part, au niveau « produits et services », le digital permet d’améliorer l’expérience client. Le but ici n’est pas

« Les acteurs FinTech sont complémentaires à notre modèle »

« Les organisations qui misent tout sur la méthodologie agile font une erreur. »

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« Ce n’est pas tant la technologie qui fait le succès d’un acteur financier, mais les femmes et les hommes qui le soutiennent. »

de réduire les coûts mais de créer de la valeur. En travaillant sur l’expérience client, on peut gagner des parts de marché, vendre de nouveaux produits, attirer de nouveaux clients. Il y a donc deux volets, comme il y a deux pans à notre stratégie IT et opérationnelle.

Vous évoquez des changements d’organisation. Comment cela se répercute-t-il au niveau des ressources humaines ? La stratégie IGNITE envisage une transformation totale. Elle concerne les processus, la plateforme technologique mais le changement à opérer concerne aussi la culture d’entreprise et l’humain. À la BIL, nous avons la chance d’avoir des collaborateurs qui comprennent ce besoin de changement, qui désirent ce changement… Notre challenge, désormais, c’est qu’ils deviennent acteurs de ce changement. C’est la mission du management et nous ne devons pas décevoir. C’est avec l’humain que nous gagnerons la bataille. Ce n’est pas tant la technologie qui fait la richesse et le succès d’un acteur financier comme la BIL, mais

les femmes et les hommes qui le soutiennent.

Finalement, dans cette ère digitale, qu’attend le client d’une banque comme la vôtre ? Nous faisons régulièrement des sondages selon les différents profils de clients que nous comptons au niveau de la banque. Dans l’ensemble, la principale attente réside dans la volonté du client de pouvoir être en contact avec sa banque à tout moment, où qu’il soit et de pouvoir utiliser tous les moyens technologiques disponibles pour interagir avec nos experts. Cela veut dire qu’un client, qu’il soit private, retail ou corporate, veut non seulement pouvoir consulter l’état de tous ses avoirs, effectuer des opérations, mais aussi disposer de conseils à valeur ajoutée. Aujourd’hui, nous pouvons déjà répondre à beaucoup de ces attentes grâce au digital. Si l’on va plus loin on parle aussi de robot advising, etc. L’enjeu, finalement, est aussi de garder le contact avec les vrais experts, de chair et d’os, en agence par exemple, pour les conseils à haute valeur ajoutée. La confiance est un facteur important,

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cela se construit dans la durée et exige relation de personne à personne.

Comment définissez-vous les innovations à intégrer pour satisfaire les attentes de vos clients « consumers » ? Nous devons aujourd’hui capter les clients issus des générations Y et Z. Olivier Debehogne qui vient de nous rejoindre à la tête de notre activité Retail est aussi en charge de la stratégie digitale de la BIL, transversale pour toutes les lignes de service et de produits de la BIL. Il apportera la vision business de la transformation digitale. Combinée avec la vision IT et la plateforme que nous construisons , nous serons équipés pour satisfaire les attentes de nos clients.

Quel est selon vous le facteur essentiel de réussite d’un projet IT ? Tout d’abord, je dois dire un mot de ce que j’appelle la P0, la priorité au-dessus de toutes les priorités : la « production », c’est-à-dire les services rendus au quotidien par l’IT. Toute stratégie, qu’elle soit opérationnelle ou IT, doit toujours viser une qualité de service et de support exceptionnelle. Cela ne sert à rien de développer de nouvelles applications si elles sont indisponibles cinq heures par jour, si elles présentent des problèmes, si les calculs opérés sont erronés ou si les mouvements sur les comptes sont mauvais. La P0 c’est, au quotidien, la robustesse, la qualité, la justesse des services de production fournis tant par les outils que par les collaborateurs. C’est là un facteur essentiel. Il est arrivé que dans l’industrie informatique, des firmes se sont distinguées par la créativité et l’innovation de leurs solutions. Mais

parce que leurs applications n’étaient pas assez solides, pas assez fiables, elles ont perdu une grosse partie de l’enthousiasme qu’elles étaient parvenues à susciter, et les clients s’en détournent. Il faut donc pouvoir marier innovation et créativité avec qualité, telle qu’elle est envisagée au niveau de la « P0 ».

Dans cette course à l’innovation, la principale priorité n’est-elle pas le time-to-market le plus court ? Evidemment, nous devons être rapides. Je crois très fort en l’importance d’un time-to-market réduit. Les acteurs financiers classiques ont un grand chemin à faire dans ce domaine car ils sont aujourd’hui trop lents. Mais si l’amélioration du time-to-market est un objectif fondamental, il doit être accompagné d’une qualité de service irréprochable. Cela passe par plus de testing, avec des approches automatisées. Il faut des outils, et surtout une discipline et une approche projet qui permettent d’assurer cette robustesse.

L’innovation émane-t-elle d’abord de l’intérieur, ou faut-il aller la chercher à l’extérieur ? L’extérieur a un grand rôle à jouer. Je résume cet enjeu au Networking. Il faut nouer des relations avec les partenaires potentiels, comme des acteurs FinTech ou des think tanks d’innovation, avec pour objectif de développer des collaborations à valeur ajoutée pour le business. Il faut être acteur du changement, pas spectateur. Or on ne peut pas prétendre pouvoir tout faire soi-même. Toutefois, cette ouverture vers l’extérieur doit s’accompagner d’une

« La priorité des priorités : une qualité de service et de support exceptionnelle »

« Je crois très fort en l’importance d’un time-to-market réduit »

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« Se focaliser sur ce qui crée de la valeur » culture d’innovation à l’intérieur de l’organisation. On peut recruter des « cerveaux » qui ont cette culture de l’innovation. On peut aussi favoriser l’innovation en créant des forums, des espaces d’échanges au sein de l’organisation qui vont permettre que de nouvelles idées circulent et germent.

« Avec l’intelligence artificielle, on devrait voir de nouvelles applications arriver »

« Avec nos moyens, la carte que nous pouvons jouer, c’est celle de la réactivité. »

De toutes les évolutions FinTech largement évoquées, quelles sont celles qui vous apparaissent aujourd’hui comme les plus pertinentes ? On va commencer par les « buzz words » : le digital, le mobile, le blockchain… Ce sont aujourd’hui des réalités. Le blockchain, c’est la prochaine grande « disruption » et je pense que l’on n’a pas encore perçu toute l’étendue du champ d’application de cette technologie. C’est très puissant. Une autre évolution intéressante concerne tout ce qui a trait au cognitif et à l’intelligence artificielle. En la matière, nos amis de Google ont une nouvelle fois un temps d’avance. À partir de technologies rule-based, il est par exemple possible de reproduire le raisonnement d’un collaborateur et d’automatiser ainsi des tâches qui aujourd’hui sont faites par du personnel humain… Des opérations répétitives peuvent ainsi être effectuées de manière plus rapide et efficiente. Il y a beaucoup de recherches sur le sujet et on devrait voir de nouvelles applications arriver sur le marché, dans beaucoup de domaines, y compris celui de la finance.

Vous êtes confrontés aux mêmes enjeux que les grands groupes bancaires internationaux. En étant une banque de taille moyenne, comment parvenez-vous à appréhender ces challenges ? Une première différence tient aux moyens. Nous n’avons pas les mêmes prétentions que les grands groupes bancaires internationaux. Mais, pour

atteindre un même niveau de maturité, ces grands acteurs ont aussi des coûts plus importants. Tout est relatif mais vouloir rivaliser sur les moyens n’est pas toujours possible. La carte que nous pouvons jouer, dans ce contexte, c’est celle de la réactivité. En étant plus petit, nous pouvons opérer des changements plus facilement. Nous regardons de très près ce que font les grands acteurs, pour nous adapter rapidement. Au-delà des grandes institutions financières, nous devons aussi observer avec attention ce que proposent les nouveaux entrants, comme certains FinTech. Ils n’ont pas le poids de l’héritage d’un système existant comme c’est le cas pour les acteurs traditionnels. Et ils ne font pas non plus face à la même pression réglementaire. Ils sont très agiles et très réactifs.

Le poids réglementaire constitue-t-il un frein à l’innovation ? On sait tous d’où vient cette charge de travail au niveau réglementaire. Et je suis le premier à admettre que ce qui s’est passé justifie de mieux réglementer les acteurs de la finance. Mais il faut garder un équilibre, bien placer le curseur. Si on le place un peu trop loin, la pression réglementaire freine l’innovation, la créativité et l’agilité. Il est évident que les projets de type règlementaire consomment une partie importante de nos ressources, et ont un impact sur notre capacité d’investissement dans d’autres développements.

Le Luxembourg, particulièrement attaché à la sécurité et à la localisation des données sur son territoire ne rend-il pas les choses plus compliquées encore ? Sur la localisation des données, il faudrait en parler à notre régulateur.

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Je suis optimiste, il devrait y avoir du mouvement en la matière. Car, oui, cette exigence de localisation pourrait limiter la compétitivité des acteurs luxembourgeois par rapports à leurs concurrents européens.

Comment doivent évoluer les qualités du CIO/COO ? Je mentionnerais cinq grandes qualités : • Le COO ou CIO du futur doit avant tout être un généraliste et non un spécialiste. Il doit intégrer les approches commerciale, business, financière et technologique. • Il doit être un « transformateur ». Sa volonté et sa capacité de mettre en œuvre des projets de transformation doivent faire partie de son ADN. • Le CIO/COO doit aussi être un fédérateur, tant à l’intérieur du comité de direction qu’au niveau de ses équipes. Il doit être le pilote du changement et entrainer les équipes derrière lui. • Le CIO/COO du futur doit être quelqu’un qui remet constamment ses connaissances à jour. C’est un « selflearner ». Cela nécessite un certain courage, celui de constamment remettre à jour ses connaissances • Enfin, le cinquième est élément est que le CIO/COO dans le secteur financier doit être familier avec tous les aspects réglementaires. Il doit s’y intéresser dans la mesure où c’est désormais la réglementation qui fixe le cadre dans lequel il opère.

Je reviens à cette logique de core banking system encapsulé, que vous évoquiez plus tôt. Cette stratégie doit-elle faciliter, à moyen terme, son externalisation ?

win-win concernerait des projets d’externalisation qui ne toucheraient pas à notre core-business ni aux éléments qui permettent de créer de la valeur, mais plutôt des éléments qui nous permettraient de préserver ou de renforcer notre position compétitive. Je donne un exemple. Aujourd’hui, nous externalisons la gestion de l’infrastructure informatique à un prestataire, un gros acteur de la place. Nous allons continuer parce que nous en retirons des bénéfices et que la gestion de l’infrastructure IT n’est pas un élément stratégique dans notre métier. Au cœur de notre transformation, on trouvera certainement d’autres éléments de la value chain qu’il pourrait être intéressant d’externaliser. Nous les analyserons au cas par cas. Mais nous n’avons pas de stratégie d’outsourcing généralisée et, pour l’instant, aucun projet d’outsourcing n’est en discussion. C’est purement une approche opportuniste.

« Les projets réglementaires consomment une partie importante de nos ressources. »

Vous avez été, par le passé, très impliqué dans des projets BPO au Grand-Duché de Luxembourg. Il semble que leur mise en œuvre, au regard des derniers développements, soit complexe… Il y a déjà quelques initiatives de BPO au Luxembourg. Elles sont peut-être un peu timides, mais elles existent. Mais il est vrai qu’il n’y a pas encore de solutions BPO de grande envergure. Je crois très fort au BPO en général ! Je pense que la situation va évoluer dans le futur sur notre belle place luxembourgeoise. Ce n’est qu’une question de temps, d’opportunité et peut être de quelques petits changement au niveau réglementaire.

« Nous n’avons pas de stratégie d’outsourcing. Nous évaluerons les opportunités au cas par cas. »

C’est une possibilité. Cependant, pour que ce soit bien clair, aujourd’hui la BIL n’a pas de stratégie d’outsourcing et il n’est pas question aujourd’hui de faire du BPO. Notre approche de l’outsourcing est opportuniste : s’il y a des domaines particuliers , des cas précis présentant un winwin, nous prendrons le temps de les analyser avant de les envisager. Ce

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carte blanche / Avaloq

Digitization or the empowerment of the Customer Digitization has been a driving factor in changing banks. Since the appearance of e-business at the end of the last century, the digital natives of the Y and Z generations have had growing expectations towards their service providers in terms of accessibility and user-friendliness. Furthermore, since Steve Jobs launched the first generation of iphones in June 2007, the world has experienced a tremendous growth of mobile internet usage that has redefined access to private, personal, or even corporate information emphasized by the Bring-Your-Own-Device (BYOD) trend. These paradigm changes did not spare the banking industry, forcing Private, Retail and even Corporate bankers to transform their operational business models.

« Bringing financial institutions the optimal product mix to market according to client or context specific requirements will ensure banks distinguish themselves from competition. »

AT Kerney1 identifies 3 waves in the evolution of banks’ digital strategy: a multichannel wave until 2007, an ignition wave until 2014 when smartphones made up half of the market of digital clients; and finally an acceleration of this strategy since 2014. However, even if European banks are transforming, the industry is still lagging behind others (e.g. distribution – amazon; entertainment – Netflix…) and continues to face specific challenges2: • “The need to integrate/connect distribution channels to optimize efficiencies, reduce costs and serve customers and prospects in a consistent way, the so-called omnichannel imperative; • Better identify opportunities by looking at the overall customer life cycle (and important changes in it), improve experiences and (thus) enable better customer service and experiences; • Reducing churn and increasing loyalty; • Decreased levels of trust; • The arrival of competitors with disruptive models that are better adapted to the increasingly digital consumer.” Based on the above, the digitalization of banking might appear as a threat, but it shall also be seen as an outstanding opportunity to reconsider the banks’ business model, reposition the bankcustomer-relationship and reestablish the customer at the center of banks’ concerns. But will juxtaposing a digital layer on existing operational chains provide banks with a unique selling proposition?

Certainly not. “It’s in the integration of front-end, back-end and other areas that true digital transformation often still needs to happen” comments McKinsey London’s Principal Tunde Olanrewaju in his Financial Time article of October 2013 “The rise of digital Bank”. For Avaloq, if the integration of the different channels might appear at first as a technological issue, the challenge lies much more in the aggregation, consistency and proper exploitation of client data, especially considering that “Back-end systems tend to remain legacy-based “ according to Cap Gemini3. The quality of the client’s experience largely depends on the feeling of personal intimacy perceived in different interactions with their bank, which itself relies on the bank’s capacity to efficiently exploit the output of those interactions. If only 4% of the account holders have changed banks in the last 12 months, according to a BVA survey of April 2015 for the French banking Federation, a quite low figure compared to the European average, new technologies make it easier to open a new account and potentially change bank. In addition, if according to the same survey, only 21% of the clients still visit their bank’s branch multiple times a month, compared to 62% in 2007, then one understands the need to cater for the virtual relationship as much as the face-to-face one. Banks can ignore this state of fact. Banks can ignore this state of fact. In that respect, the implementation of powerful omni-channel Client Lifecycle

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Management (CLM) functionalities helps bankers create consistency as they interface with their clients. From the first interaction with a prospect, bankers are gathering enormous amounts of data that should structure the customer journey and drive their product strategy for that specific client. Context-aware value creation is supported by fully dematerialized processes, allowing clients to upload documentation according to the responses they provide, their life statuses, the products they select, or even according to their fiscal and jurisdictional environment. “The whole interactive process eases compliance to regulations (KYC, MIFID II…) while freeing-up quality time for face-to-face interactions” says Frédéric Kemp – MD Avaloq Bénélux. Furthermore, whilst bankers or Independent financial advisers can be equipped with real-time portfolio diagnostics and personalized services, client self-service can similarly be enhanced through qualified, effective and efficient digital tools. Rather than taking existing banking processes and reproducing them in the digital tier of the bank, Avaloq believes in empowering the client and client advisor in an interactive common journey putting the bank’s clients at the heart of the process whilst leveraging the banker’s knowledge. Not only does the customer become actor of the relationship, selecting the place, the moment and the way to contact his/her bank, but with a 360° view of client information and

automated investment propositions, the newly equipped banker can suddenly bring more value through best-suited products or services corresponding to the client’s current financial and personal situations. “As financial institutions are placing customers at the core of their business and re-designing their operational or IT strategies around them, bringing the optimal product mix to market according to client- or contextspecific requirements will ensure banks distinguish themselves from competition.” says F. Kemp. But will juxtaposing a digital layer on existing operational chains provide banks with a unique selling proposition? Certainly not. “It’s in the integration of front-end, back-end and other areas that true digital transformation often still needs to happen” comments McKinsey London’s Principal Tunde Olanrewaju in his Financial Time article of October 2013 “The rise of digital Bank”. “Backend systems tend to remain legacybased “according to Cap Gemini4 and “maintaining legacy systems consumes up to 90% of technology budgets”. For Avaloq, providing banks with strong digital capabilities, an open and serviceoriented architecture, and powerful transversal digital process management (Case Management) capabilities shall improve the overall customer experience and therefore trust. A first good step in putting the client at the centre of the banks’ strategies while progressively refurbishing the overall IT architecture.

1 ATKerney; “Going digital, the banking transformation roadmap” 2 www.i-scoop.eu; „Retail banking: digital transformation, evolutions and challenges” 3 Cap Gemini; “Backing up the Digital Front: Digitizing the Banking Back Office”; 2013 4 Cap Gemini; “Backing up the Digital Front: Digitizing the Banking Back Office”; 2013

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Portraits croisés / CSSF-ABBL

L’inéluctable ouverture réglementaire Faciliter la transformation digitale du secteur bancaire ou attirer des jeunes acteurs FinTech nécessite au régulateur de faire preuve de souplesse. C’est inéluctable. Il en va du développement compétitif du marché. Aujourd’hui déjà, l’exigence de la localisation des données sur le territoire luxembourgeois appartient au passé. Dans ce contexte, les acteurs IT, PSF de support, doivent évoluer et monter dans la chaîne de valeur.

« L’intérêt du hype actuel autour du FinTech, c’est qu’il pousse les banques à se poser des questions. »

La question réglementaire apparait en filigrane dans la plupart des conversations qui ont trait à la transformation digitale des acteurs financiers ou encore l’émergence d’un hub FinTech à l’échelle luxembourgeoise. Tantôt considérée comme un frein, tantôt comme un levier à activer, la régulation ne laisse pas indifférent. L’assouplir, en matière de localisation des données par exemple, c’est risquer de voir une large activité ICT quitter le Luxembourg… Vraiment ? La maintenir, c’est nuire à la compétitivité des banques et, in fine, risquer de les voir disparaître à leur tour. Sûr ? ITnation a souhaité évoquer ces questions avec Marc Hemmerling, membre du comité de direction de l’ABBL, et David Hagen, CIO and Head of IT supervision and Support PFS à la CSSF.

« Dans FinTech, il y a Tech mais il y aussi Fin » « Depuis un peu plus d’un an, avec le buzz créé autour du concept de FinTech, les acteurs bancaires prennent conscience d’un risque ou de la nécessité d’évoluer dans un environnement de plus en plus digital », commente Marc Hemmerling. De nouveaux entrants ou de jeunes pousses porteuses de technologies nouvelles sont perçus, souvent à tort, parfois à raison, comme des menaces. L’ubérisation du modèle bancaire constitue-t-elle une menace réelle ? « Quelque chose s’accélère. Les acteurs bancaires, dans leur majorité, sont cependant encore dans une phase où ils essaient de comprendre le phénomène et son

ampleur. Vient ensuite le questionnement, sur les risques ou les opportunités. Ils s’interrogent : qu’est-ce que cela peut apporter à mon business ? », poursuit Marc Hemmerling. Dans un contexte où la régulation pèse sur les marges, la technologie peut être considérée comme salvatrice, dans la mesure où elle permet des réaliser des économies ou de générer de nouveaux revenus. « À l’issue de ce questionnement, il faut encore pouvoir définir une stratégie claire puis la mettre en œuvre », ajoute le représentant de l’ABBL. Si de grands acteurs internationaux se sont inscrits dans un mouvement de transformation, on est encore loin du tsunami parfois évoqué. « Pour nous qui voyons le concret des choses, à travers les projets qui nous sont soumis, difficile de parler de disruption, précise David Hagen. On voit, actuellement, deux grandes catégories de projets émerger. D’une part, il y a les projets de transformation, visant à répondre à une clientèle qui veut profiter de services 24h/24, peu importe l’endroit où elle se trouve. En la matière, de nombreux projets digitaux sont mis en place au niveau front. D’autre part, l’autre grand sujet, c’est le Big Data, avec des projets mettant en œuvre des technologies nouvelles visant à mieux comprendre le clients, pour lui proposer des offres toujours plus adaptées. En la matière, la question qui se pose est relative à la manière d’utiliser les données. » En l’occurrence, sous ces aspects, la technologie ne révolutionne rien, mais s’inscrit en support d’un modèle existant, le renforce, lui permet de créer de la valeur autrement. « Dans le terme FinTech, il y a Tech, mais il y a aussi Fin. Il existe bien

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Marc Hemmerling,

David Hagen,

Membre du comité de direction de l'ABBL

CIO and Head of IT supervision and Support PFS à la CSSF

des start-ups innovantes, qui portent des technologies nouvelles. Il faudra, cependant, à un moment, qu’elles les valorisent. Autrement dit, qu’elles les mettent au service de la finance, en se rapprochant des acteurs traditionnels, ou qu’elles développent ellesmêmes des services financiers en obtenant une licence d’institution financière », précise Marc Hemmerling. Cette réalité permet de relativiser la menace. De nouveaux entrants, dont certains ont choisi d'obtenir une licence d’institution financière, ont fait le pas. On peut par exemple citer PayPal, Rakuten, Amazon. Ce sont eux qui, en priorité, font bouger les lignes. « L’intérêt du hype actuel autour du FinTech, c’est qu’il pousse les banques à se poser des questions. Si PayPal opère aujourd’hui sous licence bancaire, il n’y a pas si longtemps que cela, ce n’était qu’une startup. Aujourd’hui, considérant le marché, si les assets de ces jeunes acteurs opérant sous licence sont minimes, qu’en sera-t-il dans 10 ans ? Un acteur traditionnel doit pouvoir se positionner par rapport à ces questions », indique David Hagen. La banque traditionnelle ne peut en tout cas pas regarder passer le train.

Des nouveaux entrants accueillis favorablement Ces nouveaux entrants, pour opérer, doivent cependant s’inscrire dans un cadre réglementaire strict. Tout innovant qu’ils sont, toute jeune pousse qu’ils prétendent être, c’est à eux de s’adapter à la réglementation, et non l’inverse. C’est dans la manière d’appliquer la

réglementation européenne, cela dit, que l’on peut faire preuve d’ouverture. « Par rapport à d’autres juridictions européennes, nous privilégions une approche ouverte à l’égard de ces acteurs innovants. C’est la raison pour laquelle nous accueillons et analysons de nombreux dossiers visant l’obtention d’une licence européenne qui, une fois acquise, à la valeur de passeport européen pour la distribution d’un service », précise David Hagen. Ainsi, la CSSF a été le premier régulateur européen à accorder une licence d’institution de paiement à un acteur bitcoin. « D’autres demandes ont été introduites et suivent une procédure d’analyse. Certaines concernent des acteurs bitcoin. D’autres sont relatives à des services de crowdfunding, poursuit le représentant de la CSSF, qui rappelle la mission du régulateur dans ce contexte. Nous visons la protection de l’investisseur et, à ce titre, devons obtenir toutes les garanties utiles de la part de l’institution qui opère sous licence. Pour des modèles disruptifs, cela exige d’opérer une analyse de l’activité qui puisse correspondre à un agrément, tout en parvenant à une classification des risques. Pour le crowdfunding, par exemple, selon le modèle présenté, la qualification d’agrément peut ne pas être triviale. L’institution est-elle courtier, organisme de paiement, conseiller en investissement ou simple plateforme technique … ? » De par l’ouverture de son régulateur, le Luxembourg parvient à attirer de nouveaux acteurs, mais positionne aussi la Place financière à l’avant-garde. « Ceux qui viennent nous voir veulent être régulés, précise David Hagen. Au-delà, l’ouverture exercée à leur égard nous offre un avantage

« Par rapport à d’autres juridictions européennes, nous privilégions une approche ouverte à l’égard des acteurs innovants. »

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« L’enjeu actuel est de définir la régulation appropriée selon les services proposés. »

par rapport à d’autres juridictions. Nous sommes les premiers à avoir une vue sur leurs modèles, les risques qu’ils comportent, sur les garanties apportées. On peut déceler, plus tôt que d’autres, comment les choses évoluent, mais aussi mieux définir comment assurer une sécurité, un contrôle et une maîtrise des risques dans ce contexte. Face à ces acteurs, nous nous appliquons à poser les bonnes questions, pour nous assurer de la conformité de leur modèle à la réglementation. » Ces nouveaux acteurs financiers, comme PayPal, sous licence bancaire, ou Amazon, avec un agrément d’établissement de monnaie électronique, s’assument comme institution financière à part entière. À un point tel qu’ils n’ont pas hésité à rejoindre l’ABBL. « Prenant part à nos discussions, ils contribuent à élargir l’horizon d’autres acteurs présents au Luxembourg », précise Marc Hemmerling.

Défendre une innovation possible La régulation actuelle, cela dit, est-elle de nature à faciliter ou à freiner l’innovation ou la transformation digitale des acteurs bancaires bien établis ? Longtemps, les banques luxembourgeoises, cachées derrière une réglementation solide, se sont apparentées à des forteresses inviolables. Le monde a évolué, le modèle bancaire luxembourgeois plus encore. « Aujourd’hui, nous sommes favorables à une réglementation attachée au service proposé plus qu’à la forme de l’institution, assure Marc Hemmerling. Pour un service proposé, la règle doit être identique pour tout le monde. L’enjeu actuel est de définir la régulation appropriée selon les services proposés. » La position du régulateur luxembourgeois n’est pas contradictoire. « Nous voulons défendre une innovation possible, au service de l’ensemble des acteurs. Si nous voulons rendre cela possible, il est de notre devoir de permettre l’innovation et de le faire sérieusement. De nous positionner comme une place qui exporte des services, avec un niveau de protection élevé pour chaque consommateur », précise David Hagen, pour qui un des enjeux est de convaincre les autres organismes de régulation européens d’aller dans ce sens.

Des brèches dans la forteresse Si la réglementation européenne est perfectible, le Luxembourg dispose aussi d’un cadre restrictif, en matière de localisation des données notamment, peu favorable à la transformation digitale des acteurs locaux. Une ouverture s’opère aussi en la matière. « Des discussions sont en cours avec l’association des PSF de support », précise David Hagen. Le représentant de la CSSF précise d’ailleurs que l’obligation de localiser les données à l’échelle nationale n’est déjà plus, aujourd’hui, la règle. « Nous n’avons pas obligé les FinTechs désireuses d’obtenir la licence d’établissement de paiement, en vue de profiter du passeporting, à rapatrier tous leurs systèmes au Luxembourg, en particulier les systèmes “front” capables d’absorber de très nombreuses connexions simultanées. Si ça avait été une condition nécessaire, certaines ne seraient tout simplement jamais venues. D’autre part, sous réserve de consentement du client, les données bancaires peuvent être hébergées en dehors du Luxembourg, pour peu qu’elles restent dans le groupe. » Cette ouverture permet aux banques de profiter d’un plus grand levier de mutualisation des systèmes IT mais aussi de nouvelles possibilités dans leurs démarches de transformation digitale. « Encore une fois, nous ne sommes pas fermés à l’innovation. Chaque possibilité avancée peut être envisagée. Ce qui nous importe est d’obtenir toutes les garanties nécessaires relatives au respect de la réglementation et à la protection des investisseurs et du consommateur. Notre rôle est de nous assurer que les risques sont maîtrisés. Il y a dix ans, la virtualisation et le Cloud n’étaient pas aussi matures. Aujourd’hui, ayant plus de visibilité sur les possibilités, les exigences de sécurité à mettre en œuvre pour une externalisation dans le Cloud, cette possibilité peut-être plus facilement envisagée », précise David Hagen. Autrement dit, l’hébergement des données vers un endroit où les garanties de maîtrise des risques sont apportées, PSF ou non, pourrait être envisagée. En réalité, sur l’idée d’offrir plus de souplesse aux acteurs bancaires en la matière, la CSSF n’a pas beaucoup de

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choix. « Dans le contexte actuel, dans un contexte européen régulé, on ne peut pas se placer en tant que frein au développement compétitif du marché, sachant que d’autres régulateurs européens progressent dans ce domaine », précise David Hagen.

Les PSF doivent se repositionner Les PSF de support, dans ce contexte, vont sans doute devoir se repositionner, pour créer de la valeur. Le marché des PSF de support est né et s’est entretenu au départ de la régulation. Se contentant dans la plupart des cas d’offrir un contexte d’externalisation compliant, les prestataires PSF ont rarement cherché à développer des services à haute valeur ajoutée. « La plupart opèrent aujourd’hui dans l’infrastructure et ont rarement déployé une couche de service au-dessus. Dans un contexte d’ouverture, avec la disparition du secret fiscal et la tendance des clients à consentir à la délocalisation de leurs données, leur marché n’est plus aussi protégé. Pour se développer dans ce contexte, ils n’auront pas d’autre choix que de développer du service à valeur ajoutée au-delà de l’infrastructure. On voit certains acteurs se positionner dans ce sens, sur la très haute sécurité par exemple. Il y a d’autres possibilités. Ces acteurs doivent trouver les moyens de se repositionner, sans tarder », précise David Hagen. Si les banques peuvent plus facilement localiser leurs données en dehors du

Luxembourg, il y a des opportunités à les aider à répondre à d’autres exigences ou besoins. Les PSF de support pourraient s’engager dans la gestion de process (BPO), d’autre part. « Avec la disparition du secret fiscal, certains acteurs se sont dits, l’IT au Luxembourg, c’est terminé. Ils ont tenté de faire remonter les processus opérationnels au niveau de la maison mère. Ces expériences ont souvent démontré que la spécificité de l’activité luxembourgeoise et la réglementation qui y est associée sont telles que les solutions d’un groupe, implémentées sans réflexion préalable, sont souvent contreproductives. L’économie d’échelle n’est pas toujours au rendezvous », commente Marc Hemmerling. « Les acteurs luxembourgeois de type PSF auraient peut-être intérêt à se pencher sur ces enjeux et à envisager la mise en place de solutions BPO qui puissent répondre à des besoins spécifiques, locaux ou plus larges. Le BPO ne doit pas forcément avoir trait au “core banking”, mais à d’autres briques de l’environnement IT, pour opérer l’AML, la gestion documentaire, l’analyse du risque financier, du reporting spécifique par exemple », précise David Hagen. Tant pour les banques, qui doivent envisager concrètement cette transformation digitale, que les PSF de support, qui doivent se repositionner dans un contexte d’ouverture de la régulation, les défis sont conséquents, mais les opportunités sont aussi très nombreuses.

« Dans un contexte d’ouverture, le marché des PSF n’est plus aussi protégé. »

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Case Study / EarthLab Luxembourg - EBRC

Le Big Data prend plus de hauteur EarthLab Luxembourg se donne pour ambition de combiner les données issues de l’observation géo-spatiale avec de nombreuses autres, disponibles sur terre, pour créer de l’information à valeur ajoutée répondant aux besoins business. Au Luxembourg, la start-up peut s’appuyer sur l’expertise d’EBRC pour préserver ces précieuses données et permettre à ses clients de mieux les exploiter.

Florian Karner, Directeur Général de EarthLab Luxembourg

Il est toujours bon de prendre un peu de hauteur. Si, aujourd’hui, l’exploitation de la donnée via des outils analytiques ne semble plus connaître de limite, EarthLab Luxembourg entend tout de même lui donner un peu plus de profondeur. Cette jeune start-up est le troisième membre de la Galaxie EarthLab, une initiative du groupe Telespazio à l’échelle globale, dont l’un des objectifs réside dans une meilleure valorisation de la donnée extraite de l’observation géo-spatiale. « Pendant longtemps, les personnes maîtrisant la technique liée à l’observation de la terre via des satellites se sont demandées comment mieux valoriser la donnée. S’inscrivant dans une logique techno-push, elles ont toutes les difficultés du monde à définir des applications business de l’exploitation de la donnée, commente Florian Karner, directeur général de EarthLab Luxembourg. A notre niveau, nous avons décidé d’envisager la démarche autrement, en partant du besoin business, dans une logique techno-pull. C’est au départ des évocations du business et de ses évolutions que nous envisageons les possibilités offertes par la technique. Nous travaillons sur la manière avec laquelle l’information issue de l’exploitation des données disponibles peut servir le développement de nos business partners, autrement dit nos clients. »

Combiner les données du ciel et de la terre Florian Karner, avant d’atterrir à la tête de cette start-up technologique, a passé sa carrière dans le monde de l’assurance. Dans ses nouvelles fonctions, il a pour mission de créer des produits et des services s’appuyant notamment

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sur la géo-information. « Pour créer de l’information utile au client, cependant, on se rend compte que ces données extraites de l’observation satellitaire devront être croisées avec d’autres, structurées ou non, provenant de sources diverses et variées. Elles peuvent être extraites de capteurs au sol, d’observations réalisées par des avions ou des drones, mêlées à des données extraites des réseaux sociaux, poursuit le directeur général. L’important, au final, est de pouvoir croiser ces données pour offrir une information utile au client, lui permettant d’évoluer ou d’être plus performant. » Autour de ce principe, chacune des entités de la Galaxie EarthLab à travers le monde s’attache à exploiter la donnée pour répondre à des préoccupations sectorielles précises. La première branche, en Aquitaine, offre une information aux acteurs du secteur viticole et entend améliorer la surveillance côtière ou renforcer le suivi de l’exploitation de la Forêt des Landes. Une autre entité, au Gabon, opère dans le domaine de la surveillance maritime, notamment pour lutter contre les actes de piraterie, la pollution, et dans le secteur de l’exploitation forestière. « L’entité luxembourgeoise, soutenue par plusieurs actionnaires – Telespazio, e-geos, Hitec Luxembourg et Post Capital –, elle entend répondre à divers besoins dans le monde de l’assurance et de l’industrie, poursuit Florian Karner. En étant proches des acteurs dans ces domaines, avec nos premiers clients que nous préférons qualifier de business partners, nous développons de nouveaux concepts pour leur offrir une information à haute valeur ajoutée. »

Vers de nouveaux services dans l’assurance Concrètement, au départ du besoin exprimé, considérant les données disponibles, qu’elles soient issues de l’observation satellitaire ou non, EarthLab Luxembourg envisage les combinaisons possibles à travers d’algorithmes afin d’en extraire une valeur ajoutée plus importante aux assureurs ou aux industriels. Le métier d’assureur, qui a trait à la juste évaluation du risque, dont dépendent le montant des primes et les stratégies de gestion du portefeuille financier, pourrait en tirer de gros avantages. « Si, demain, grâce à l’information dont il dispose, l’assureur est en mesure de mieux prévoir le risque, d’anticiper les incidents, il peut développer

un avantage compétitif, précise Florian Karner. Disposant d’une information utile, et ce très rapidement, il peut opérer plus facilement sur le terrain de la prévention ou mieux mitiger le risque, avec des effets possibles sur les marges ou le montant des primes. Cela permet aussi de proposer de nouveaux produits ou encore de faciliter le règlement des sinistres. » De telles informations peuvent par exemple parfaitement s’intégrer dans la définition d’assurances paramétriques et d’en favoriser le déploiement. Au moment de proposer un produit, les conditions de dédommagement sont fixées selon divers paramètres directement et objectivement mesurables. Si les mesures réalisées, par l’observation spatiale ou via d’autres moyens, confirment que les conditions sont réunies, il n’est plus nécessaire de déployer des expertises avant de procéder ou non à un dédommagement. C’est là une application parmi d’autres. « Dans cet univers, nous nous positionnons comme experts dans le traitement des données, maîtrisant diverses sources de données, qu’elles proviennent de l’espace ou d’ailleurs, mais pas forcément des spécialistes des inondations ou du risque industriel. Aussi, pour développer nos modèles et algorithmes, nous nous appuyons sur des experts, qui nous soutiennent en fonction des besoins exprimés par nos business partners », poursuit Benjamin Hourte, Chief Technology Officer d’EarthLab Luxembourg.

« En partant du besoin business, nous cherchons le moyen de valoriser la donnée issue de l'observation satellitaire. »

Flexibilité et sécurité garanties par EBRC Il ne fait aucun doute, considérant les technologies disponibles aujourd’hui et les possibilités qu’ouvre une meilleure analyse de la donnée, qu’EarthLab Luxembourg est promis à un bel avenir. Pour soutenir son développement depuis le Luxembourg, la start-up peut compter sur le soutien de ses partenaires, EBRC et InTech en tête. « EBRC est un soutien essentiel pour la capacité d’hébergement des données. Nous travaillons avec des acteurs internationaux de l’assurance, implantés à travers le monde. Ces acteurs ont une forte préoccupation des enjeux liés à la confidentialité et à l’intégrité des informations. En outre, la donnée est la valeur essentielle de notre approche. Or, pouvoir offrir des services de qualité, à travers des solutions proposées en mode Software as a Service, induit une exposition des

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Benjamin Hourte, Chief Technology Officer d’EarthLab Luxembourg

« Grâce à EBRC, nous profitons d'un environnement sécurisé et flexible. »

données de nos business partners, poursuit Benjamin Hourte. Au-delà, la nécessité de pouvoir délivrer un traitement rapide de l’information, de manière résiliente, exigeait aussi de nous appuyer sur un partenaire offrant de réelles garanties. L’environnement certifié Tier IV d’EBRC, avec des procédures dans le domaine de la gestion de l’information sensible établies et éprouvées depuis plus de 15 ans, permet de rassurer nos clients et de nous concentrer sur la création de valeur. » En tant que start-up, EarthLab Luxembourg a aussi trouvé un cadre dans lequel elle peut évoluer rapidement. « Dans le domaine du Big Data, nous devons nous positionner face à des géants. Or, nous ne sommes qu’une petite start-up. Il fallait donc trouver un moyen d’évoluer en nous appuyant sur une infrastructure flexible tout en s’assurant de la protection des données exploitées. Le cloud communautaire d’EBRC répond parfaitement à nos besoins », assure Benjamin Hourte. EarthLab Luxembourg dispose donc d’une architecture hybride avec, d’une part, une infrastructure dédiée et, d’autre part, la possibilité d’accéder à des ressources informatiques mutualisées quand le besoin s’en fait ressentir. « Afin de procéder à des déploiements dynamiques, en vue de commissionner ou de dé-commissionner des serveurs, nous nous appuyons sur des

technologies parmi les plus performantes au monde, utilisées notamment par les grands players. Nous pouvons, grâce à EBRC, profiter à la fois d’un environnement extrêmement sécurisé tout en disposant de la flexibilité nécessaire à notre développement, dans un modèle pay as you grow », assure Benjamin Hourte. Au-delà, EarthLab Luxembourg profite du savoir-faire en matière d’intégration d’InTech. La startup est d’ailleurs localisée dans les locaux de ce partenaire régulier d’EBRC, situé juste à côté du data centre de Kayl.

Un Luxembourg qui allie spatial et digital Au Luxembourg, en outre, EarthLab, soutenu par ses partenaires, profite d’un écosystème particulièrement propice à son développement. « Nous sommes une start-up privée, qui bénéficie des soutiens d’un gouvernement qui croit dans le spatial et qui investit dans le secteur technologique. C’est donc un environnement particulièrement enthousiasmant pour une structure comme la nôtre, située à la rencontre de ces deux univers et qui entend proposer de la valeur business à un large panel d’acteurs économiques », commente Florian Karner.

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Leap into the known

We’ve been guiding financial institutions towards their digital future for 20 years.

temenos.com

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Case Study / Temenos

AVEC TROIS GO-LIVE, DEBUT D'ANNEE EXCEPTIONNEL POUR TEMENOS Trois banques luxembourgeoises dont DNB, se sont appuyées sur l’expertise de Temenos et de ses partenaires pour déployer des transformations importantes de leurs systèmes. Tandis que DNB a changé son core banking system en une année, une seconde banque privée profite aujourd’hui de la solution WealthSuite développée par l’éditeur de solutions bancaires. Une troisième banque récemment crée a finalisé l’installation de son système et a obtenu l’aval du Régulateur.

Avec trois go-live, à moins de quinze jours d’intervalle, Temenos peut se targuer d’un début d’année 2016 exceptionnel. La transformation ou le changement d’un système bancaire, avec des implications front to back, constitue une opération critique pour toute institution bancaire. Sachant que ce type de projets reste relativement rare, Temenos a cependant mené à leur terme trois projets d’envergure.

Un cas concret : DNB : un an pour changer son core banking system La décision prise par DNB visant le remplacement de son ancienne infrastructure par la solution core banking de Temenos date du début de l’année 2015. Le 13 janvier dernier, la banque et le fournisseur de logiciel annonçaient le go-live. Les motivations de la banque étaient de plusieurs ordres. Tout d’abord, l’ancien système devenait obsolète. Il ne lui permettait plus de répondre à ses besoins actuels ni de gérer de manière efficiente

les actifs d’une clientèle croissante. De plus, les coûts de maintenance du système existant devenaient particulièrement élevés. Mais c’est surtout pour se donner de nouvelles perspectives que la banque a fait le choix de remplacer le cœur de son système informatique. Avec ce nouveau système core, DNB entend pouvoir offrir plus rapidement de nouveaux services et produits à ses clients. L’institution bancaire s’est en effet rendu compte de l’importance de s’appuyer sur une solution centrale, moderne et de qualité, pour profiter d’un time to market réduit dans un secteur en plein bouleversement. Avec la solution de Temenos, DNB pourra désormais faire profiter ses clients d’une meilleure expérience utilisateur, leur offrir des accès à de nouveaux services bancaires, en ligne, au moment où ils le souhaitent, quel que soit le canal qu’ils utilisent. « DNB Luxembourg bénéficie aujourd’hui d’un système flexible et efficient. Il offre de nouvelles possibilités, tant à nos équipes qu’à nos clients. La gestion des coûts, d’autre part, est bien plus efficace. Avec ce nouvel environnement, nous

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Håkon Hansen, CEO, DNB Luxembourg, Steen Jensen, Directeur Régional Europe, Temenos Luc Gesquiere, Director Syncordis

pouvons aborder l’avenir sereinement. Il nous permet de répondre aux exigences réglementaires tout en pouvant anticiper les attentes grandissantes de nos clients », commente Håkon Hansen, CEO de DNB Luxembourg.

De nouveaux critères établis La mise en œuvre de ce projet de transformation est le fruit d’une collaboration de qualité entre les équipes de la banque, celles de Temenos et celles de Syncordis, prestataire de services IT luxembourgeois et partenaire de Temenos pour la mise en œuvre de tels projets. « Délivrer ce projet stratégique dans les délais, en répondant à l’intégralité du cahier des charges et en respectant le budget fixé constitue une réussite majeure », commente Håkon Hansen, CEO de DNB Luxembourg. « Malgré une équipe projet de petite taille, nous nous étions fixés un plan de mise en œuvre ambitieux, notamment en termes de délais. » Il aura donc fallu seulement un an pour transformer l’environnement système de la banque autour de la solution de Temenos. « Nous

ne serions pas parvenus à ce résultat sans le soutien de Syncordis et de Temenos. Nos équipes techniques et opérationnelles ont été impressionnées par l’expertise, la flexibilité et le professionnalisme de nos partenaires », poursuit le CEO de la banque. De son côté, Steen Jensen, Directeur Régional Europe de Temenos évoque un effort de collaboration exceptionnel entre les différentes équipes. « Les investissements que nous avons réalisés au niveau du modèle bancaire luxembourgeois nous permettent aujourd’hui de mettre en œuvre une solution “front-back”, rentable, complètement intégrée en moins d’un an, précise-t-il. En l’occurrence, nous établissons de nouveaux critères quant à la mise en œuvre de tels projets, en redoublant d’efforts pour permettre à nos clients de créer plus de valeur, plus rapidement. »

« DNB Luxembourg bénéficie aujourd'hui d'un système flexible et efficient. Il offre de nouvelles possibilités, tant à nos équipes qu'à nos clients. »

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Avis d'experts / EY

La data analytics, levier de développement business Pour peu qu’elle soit bien appréhendée, en quantité comme en qualité, la donnée constitue désormais un levier essentiel de création de valeur pour le business. La data analytics se présente aujourd’hui comme la clé indispensable du développement des entreprises de demain.

Ajay Bali, Director Business Advisory Services - EY Luxembourg

« Chaque acteur peut analyser en temps réel le comportement, les attentes, la satisfaction de la clientèle. »

Quels sont mes résultats des derniers mois ? Combien de clients ai-je gagné ? Quelle quantité de produits ai-je vendu ? Dans tout business, pour grandir et évaluer ses performances, on s’appuie sur une variété plus ou moins grande d’indicateurs. Régulièrement, les entreprises rassemblent les données utiles et prennent le temps de les analyser. Avec l’entrée de l’économie dans l’ère digitale, aujourd’hui, il est possible de faire beaucoup mieux, d’aller bien plus loin. « D’abord, en s’appuyant sur une donnée disponible en temps réel, les entreprises peuvent prendre des décisions plus rapidement. Ensuite, elles peuvent profiter de beaucoup plus d’informations, leur permettant d’évoluer de manière plus dynamique dans un monde en perpétuel changement. En étant mieux et plus rapidement informés, les dirigeants peuvent adapter leur stratégie de manière plus réactive », explique Ajay Bali, Director Business Advisory Services, chez EY Luxembourg.

Mieux comprendre le client… L’ère de la data analytics ouvre un nouveau champ de possibilités. « Au-delà des données quantitatives, de nombreuses informations de type qualitatif doivent permettre à tous de mieux comprendre leurs clients, leurs attentes, de savoir si chacun d’eux est réellement content des services ou des produits proposés », poursuit l’expert. Pour l’entreprise, évoluer dans un monde digital constitue un réel challenge. Mais cet environnement est aussi rempli d’opportunités. La boussole permettant

à chaque entreprise de mieux s’orienter, au gré des changements, est sans nul doute la donnée et l’analyse qui peut en être faite. « Chaque acteur a la possibilité de tout mesurer et peut analyser en temps réel le comportement, les attentes, la satisfaction de la clientèle. Désormais, pour mieux le servir, il faut pouvoir considérer le client dans une perspective à 360°. En mettant en œuvre les bons instruments et en développant une culture de la mesure, il est même possible d’anticiper les intentions de la clientèle, ses envies et besoins. On peut mieux comprendre comment est vécue l’expérience client, à chaque étape du parcours d’achat. »

… pour offrir une meilleure expérience A partir de l’analyse de ces données, l’entreprise peut plus facilement adapter sa stratégie à court, moyen et long termes. Mais, surtout, elle a la possibilité de renforcer son business et son développement, en appliquant des actions aux services de nombreux objectifs. Au départ d’une bonne compréhension du comportement et des attentes de chaque client, elle peut par exemple pousser des offres personnalisées, incitant le client à revenir en magasin, à procéder à un achat en ligne. Au-delà de l’amélioration de l’expérience client, la mise en œuvre d’une approche « data-analytical driven » permet de renforcer l’efficience des campagnes marketing, d’opérer du « cross-selling of products », d’améliorer la profitabilité de l’entreprise par client, mais aussi de préserver ses parts de marché. « La compréhension du client est

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« La question à se poser, au départ, a trait à la manière dont on va pouvoir créer de la valeur avec nos données. »

un élément clé de l’amélioration de la relation entre l’entreprise et ses clients, son marché », poursuit Ajay Bali. En plaçant l’analyse de la donnée en temps réel au service d’objectifs business, on peut facilement fidéliser, renforcer la confiance des clients, retenir certains d’entre eux tentés par d’autres offres, améliorer leur satisfaction, ou encore augmenter le panier moyen et, in fine, améliorer ses marges et revenus.

Au départ, définir des objectifs « Si beaucoup d’entreprises sont de plus en plus conscientes de l’importance de profiter des données disponibles, elles ont encore du mal à comprendre comment s’y prendre. La question à se poser, au départ, a trait à la manière dont on va pouvoir créer de la valeur avec nos données ou celles que l’on ira chercher, poursuit le directeur du cabinet de conseil. Le challenge ne concerne pas, en premier lieu, les outils technologiques à mettre en place, mais bien les objectifs que l’on peut poursuivre en opérant une utilisation optimale de la donnée. » Les objectifs étant définis, il est possible de déterminer quelles sont les données utiles à analyser ainsi que le traitement à opérer pour obtenir une information directement valorisable. Une approche data analytics doit servir le renforcement de l’engagement du client, la croissance du business, qu’il soit en ligne ou inscrit dans une réalité matérielle. Dans un monde où les frontières s’effacent, la compréhension du client en vue d’améliorer l’expérience vécue et de renforcer la relation qu’il entretient avec le business est devenue un élément clé. « Les grands retailers omni-channel l’ont bien

compris et investissent considérablement dans des projets de data analytics », assure Ajay Bali.

Avec précaution Profiter des données exige cependant d’agir de manière responsable. Bien sûr, il existe quantité de données anonymes directement exploitables. Toutefois, pour une expérience utilisateur de qualité, l’acteur aura intérêt à disposer de quelques données personnelles. Pour cela, il faut opérer dans un cadre de confiance. Aussi, les entreprises doivent prendre conscience qu’elles ne peuvent pas non plus tout faire des données recueillies auprès des clients, et particulièrement des données personnelles. « Le respect de la vie privée doit être garanti. Si les clients sont prêts à partager leurs données avec une marque, c’est pour profiter d’une meilleure expérience. Cette concession sur leur vie privée, ils la font pour disposer d’un service à plus haute valeur ajoutée, comme des suggestions de produits ou de services appropriées, une utilisation plus rapide et facile d’un service. Il faut qu’ils s’y retrouvent sans risquer de se voir exposer, à d’autres nuisances », assure Ajay Bali. Mieux vaut éviter de revendre ces données précieuses au premier venu. A long terme, ces pratiques pourraient s’avérer nuisibles. Il est en outre, essentiel, dans un strict respect de la réglementation en matière de protection de la vie privée. « Les données, pour leur valeur, doivent être exploitées avec précautions, en évitant les abus », conclut l’expert.

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carte blanche / POST

Le digital rend l’affiche dynamique Dites adieu à l’affichage traditionnel, imprimé et collé. Aujourd’hui, déployer des campagnes de communication à travers un réseau d’écrans n’a jamais été aussi simple. Recourir à la diffusion d’un contenu dynamique et enrichi, comme le permet la solution digitale de POST, est gage de performance en matière d’engagement.

« Le digital transforme la manière de transmettre des messages au sein de l’espace public. »

La communication s’appuie depuis toujours sur du contenu et des supports de diffusion. Depuis des années, les marques exploitent des espaces disponibles, un peu partout, déployant leurs messages sur des affiches d’envergure plus ou moins importante, sur des flyers ou des prospectus. Ces habitudes devraient rapidement appartenir au passé, tant elles apparaissent désormais coûteuses et fastidieuses à mettre en œuvre. Le digital, aujourd’hui, transforme la manière de transmettre des messages au sein de l’espace public. POST met à disposition de ses clients une solution d’affichage dynamique particulièrement intéressante et qui trouve un nombre grandissant d’applications. Le recours au digital signage, concept derrière lequel on regroupe les solutions d’affichage dynamique, devient de plus en plus courant dans l’univers du retail, au cœur des Smart Cities, mais aussi pour mieux communiquer en interne. POST, opérateur de télécommunication, qui maîtrise les réseaux et facilite la transmission de messages et de contenus entre ses clients, a mis au point une solution de digital signage flexible et innovante.

D’un réseau d’écrans à la chaîne TV Aujourd’hui, nous offrons à nos clients la possibilité de déployer facilement un contenu dynamique à travers un réseau d’écrans. Plusieurs solutions existent allant de la simple solution d’affichage dynamique qui assure la diffusion sur un réseau d’écrans privé, à la diffusion de contenus dans l’ensemble du réseau PostTV alimentant ainsi les 40.000 clients résidentiels. Ces solutions, que nous avons développées initialement pour répondre à nos propres besoins,

sont aujourd’hui accessibles à nos clients et peuvent-être adaptées à leurs besoins spécifiques. Nos clients peuvent désormais créer leurs propres émissions/contenus de façon centralisée et les diffuser à travers un affichage dynamique en interne, sur des écrans disséminés sur un seul site ou sur plusieurs implantations ou/et adresser ces mêmes messages en passant par notre offre de télévision, en mode broadcast ou via une chaine dédiée. Par le passé, pour porter à la connaissance du public une offre ou une nouvelle, il fallait concevoir un message, développer une campagne, l’imprimer sur un support papier et aller l’afficher partout où cela s’avérait opportun, en agences, au niveau des abribus, sur des façades de bâtiments… Désormais, une fois que l’on a accès à un réseau d’écrans, il suffit de définir le message, de le mettre en forme et de le diffuser. Pour les départements marketing et communication, cela représente un gain en efficacité et des réductions de coûts substantielles. L’impact sur l’environnement, en outre, est moindre.

Capter plus efficacement l’attention Le contenu des écrans peut facilement évoluer, en fonction des moments de la journée. Sur un même écran, il est possible de partager plusieurs messages, de pousser un contenu nouveau, rafraîchi en temps réel, qui a la capacité de capter plus efficacement l’attention des passants. La mise en œuvre d’une telle solution comprend plusieurs volets. Le premier, technique, est relatif à la mise en place du réseau d’écrans et de la solution de gestion. Les possibilités, en la matière, sont multiples. La plus simple consiste à assurer la distribution du contenu vers

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Alain Bergue, Manager development & innovation connectivity les écrans de manière sécurisée à travers le réseau Internet, avec une gestion centralisée du contenu. Cette solution permet de diffuser un même message sur l’ensemble des écrans du réseau ou de déployer des messages adaptés pour chacun d’eux. Si une marque souhaite opérer une gestion centralisée, elle a aussi la possibilité de laisser, au niveau de chaque site, une certaine liberté quant au contenu diffusé. La taille de l’écran importe peu. La solution s’adapte, que l’on choisisse de diffuser le contenu sur une tablette ou sur un écran de 85 pouces. Certes, au départ, la mise en place du réseau d’écrans peut impliquer un investissement important. C’est la raison pour laquelle POST propose sa solution, qui peut comprendre la mise à disposition du réseau d’écrans, dans un mode managed services. L’usage qui en est fait est facturé mensuellement, en fonction des besoins.

Une gestion facilitée du contenu Le deuxième volet a trait à la gestion du contenu. À travers la solution que nous proposons, qui peut être mise à disposition depuis notre cloud ou directement installée chez le client, il est devenu très facile de mettre en place un nouveau contenu et d’en gérer la diffusion. Simple d’utilisation, au-delà de la mise en place de certains templates répondant à une charte graphique propre au client, l’application de gestion du contenu peut être prise en main par chacun. Un portefeuille de contenus peut être utilisé pour supporter les messages et faciliter la mise en place d’une diffusion linéaire ou interactive. À côté d’un message donné, la solution peut relayer des infos annexes ou utiles, comme de l’actualité, la météo, le menu du jour, l’état du trafic... Souvent, ce

Céline Penin, Product Development & Innovation genre d’information est de nature à capter durablement l’attention et, de ce fait, à faire d’une solution d’affichage dynamique un outil marketing et de communication plus performant.

Exploiter la donnée pour en faire de l’information Nous accompagnons aussi nos clients pour aller chercher la donnée utile en temps réel et pouvoir la traduire en information à valeur ajoutée. De cette manière, la ville d’Esch-sur-Alzette utilise la solution de digital signage pour informer les utilisateurs du réseau de vélo public de la ville de la disponibilité des bicyclettes au niveau des différentes stations. Dans le déploiement des Smart Cities, une solution de digital signage vient révolutionner les solutions d’affichage en place, offrant une information à haute valeur ajoutée pour les citoyens et visiteurs. Aujourd’hui disponibles, offrant de vastes possibilités, les solutions de digital signage permettent de créer plus d’engagement, en apportant le message le plus opportun au bon moment. Dans un univers commercial fortement concurrencé par les sites de vente en ligne, l’affichage dynamique crée de la convivialité et de l’interactivité au cœur des boutiques physiques. La technologie, dès aujourd’hui, peut aller jusqu’à reconnaître une personne en approche, afin de pousser auprès d’elle le meilleur message. La mise en œuvre de telles applications, si elles soulèvent aujourd’hui encore des questions importantes en matière d’usage des données personnelles, est techniquement possible.

« Les solutions de digital signage permettent de créer plus d’engagement, en apportant le message le plus opportun au bon moment. »

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Mirco Teroni, Head of GRC consulting services

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carte blanche / Excellium

Considérons-nous suffisamment les risques liés à la sécurité IT ? Les entreprises n’ont pas encore suffisamment pris conscience des risques inhérents à la sécurité informatique. Aussi, n’investissent-elles pas suffisamment pour se préparer au pire.

A l’heure actuelle, la cybercriminalité n’est encore que trop rarement considérée comme un risque business. Elle fait encore trop peu partie des préoccupations des dirigeants d’entreprise. C’est pourtant une erreur fondamentale. Comment peut on parler de digitalisation, d’économie numérique si la confiance numérique n’est pas en place. Quand on sait que 62.000 cyberattaques ont été recensées en 2015 au Luxembourg par le CERT national, la question n’est aujourd’hui plus de savoir si son entreprise sera attaquée, mais quand elle le sera. La réponse la plus pertinente à cette question est : elle l’est certainement déjà, pourquoi l'attaque n’a-t-elle pas détectée ?

Trois questions à se poser C’est à la manière dont les acteurs économiques appréhendent cette problématique que l’on peut évaluer leur maturité vis-à-vis des questions de sécurité informatique, en considérant ce qui est mis en place au niveau technologique, mais aussi et surtout au niveau des processus et des compétences disponibles. Trois questions peuvent être posées au préalable. • Si demain vous vous retrouviez sous le feu d’une attaque, comment résisteriezvous ? • Et si les cybercriminels avait déjà pénétré votre système, seriez-vous en mesure de les détecter ? • Si vous en êtes capable, comment réagiriez -vous une fois l’intrusion identifiée ? Des tests d’intrusion régulièrement

réalisés auprès de nos clients démontrent que, dans 95% des cas, les systèmes ne permettent pas de résister. Ce n’est pas une surprise. Tout cybercriminel qui a la volonté de pénétrer dans un système y parviendra aujourd’hui, quelle que soit la quantité de barrières établies. Toutefois, les « méchants » fonctionnent souvent de manière opportuniste, en exploitant les failles les plus courantes. Beaucoup agissent comme des cambrioleurs. Si la porte d’entrée résiste un peu, ils font marche arrière et passe au voisin. En matière de sécurité informatique, dans la plupart des cas, il suffit de renforcer suffisamment, et j’aurais tendance à dire malicieusement, certains contrôles pour que le cybercriminel décide d’aller voir si ce n’est pas plus facile chez le voisin. L’idée est d’adopter une approche agile de la sécurité de l’information en fonction des méthodes d’attaques en cours et des menaces réelles.

« Depuis 2007, le TOP 10 des failles les plus exploitées n’a pas évolué. »

Les mêmes failles exploitées depuis 10 ans Or, les principales failles exploitées sont connues. Si l’on regarde le TOP 10 des vulnérabilités impactant les sites Web et régulièrement évaluées par l’OWASP, on constate que le classement n’a pas évolué depuis 2007. Etonnant. Ou plutôt révélateur d’un manque de culture liée à la sécurité au cœur des entreprises et des Universités, et d’une faible considération de ces enjeux dans les projets de développement. C’est notamment dans ce contexte que nous avons mis en place la Code Hackademy (www.codehackademy.lu),

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à destination des professionnels du développement applicatif. Il faut pouvoir, aujourd’hui, renforcer une culture de cybersecurity by design. Si les acteurs économiques ne prennent pas ces problématiques en considération aujourd’hui, c’est le régulateur qui le fera, comme il le fait déjà en matière de protection des données personnelles ou plus généralement dans les régulations financières… Dans la plupart des cas, au-delà de la détection, on constate une impréparation des équipes en matière de traitement de la menace et de réaction suite à une attaque. Dans un environnement où les systèmes régissent l’opérationnel et où la data est devenue une valeur critique, la situation est inadaptée.

Des outils et des compétences disponibles

« Pouvoir répondre à toute attaque implique d’opérer une bonne gestion des risques. »

Pourtant, des solutions pour accompagner les organisations existent. C’est le cas du Security Operations Center (SOC) que nous opérons, qui permet de détecter, grâce à une surveillance 24h/24, des tentatives d’intrusion à distance. Le défi, à ce niveau, est de pouvoir modéliser des comportements malicieux et de pouvoir les appliquer à l’environnement du client. Il n’y a qu’en ayant une bonne compréhension des cybercriminels et de leur manière d’opérer que l’on pourra mieux identifier les menaces. C’est pour cela que nous avons regroupé des spécialistes de l’intrusion, qui peuvent dès lors nous aider à mieux protéger nos clients. Rares sur le marché, ces compétences sont mutualisées au sein de notre équipe pour offrir le meilleur service. Excellium a un plan de croissance important avec comme objectif de multiplier par 3 ses objectifs à 2 ans, pour accompagner la demande toujours croissante de nos clients. Au-delà de la détection, il faut pouvoir établir des scénarios, afin de définir les manières d’agir en cas d’attaque et réagir. Nous accompagnons ici aussi nos clients en la matière, dans la réaction, avec notre CERT, en les conseillant ou en leur apportant des recommandations concrètes. Nous disions que les acteurs économiques n’investissaient pas suffisamment dans la sécurité eu égard

aux risques encourus. Mais quels sontils ? Ils peuvent être de diverses natures : réputationnel, financier, organisationnel. Les attaques de type crypto-locker, comme celle qui a récemment paralysé un hôpital américain, sont révélatrices de ce risque. Non seulement le système de l’organisation s’est retrouvé paralysé mais aussi il n’a pu être libéré que contre paiement d’une rançon réclamée, ou du moins une partie de celle-ci. L’hôpital a payé l’équivalent de 17.000 dollars en bitcoins. Les malfaiteurs réclamaient au départ v3,4 millions de dollars selon les informations que l’on a vu sur le web.

Avant tout, bien considérer le risque Les entreprises doivent être prêtes. Aucune, aujourd’hui, n’est à l’abri d’une telle attaque. Y répondre implique d’opérer une bonne gestion des risques. Aujourd’hui, chaque dirigeant devrait se demander où il en est par rapport à cette problématique. C’est le point de départ d’une saine réflexion visà-vis des risques encourus. Il faut commencer à identifier les données et systèmes critiques au fonctionnement de l’organisation et à renforcer la sécurité autour de ces éléments en priorité. Il faut savoir si, en permanence, l’entreprise est capable de détecter une attaque et si les équipes sont en mesure de réagir en cas de problème. Reste à choisir si les réponses apportées aux questions de sécurité sont développées en interne ou avec l’aide de partenaires extérieurs. En l’occurrence, la hauteur de l’investissement en sécurité dépendra toujours du risque encouru. Mais le premier challenge est d’abord d’identifier, considérer et comprendre le risque. La sécurité de l’information a toujours été promue par des messages de peur, mais malheureusement on s’aperçoit que cela n’a pas l’effet souhaité. Le management doit voir la sécurité de l’information comme une opportunité pour soutenir et protéger son business et non pas uniquement un coût et une contrainte. Espérons qu’une approche par les risques que les nouvelles générations de spécialistes de la sécurité adoptent de plus en plus permettra d’améliorer l’état des lieux.

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Interview / SMART CITY LUXEMBOURG

« Pour une ville intelligente, au service de l’homme » Luxembourg-ville revendique le titre de Smart City. Depuis plusieurs années, les élus locaux travaillent à l’amélioration du cadre de vie et de travail de plusieurs dizaines de milliers de personnes. Rencontre avec Patrick Goldschmidt, échevin, et Corinne Pommerell, chef du Service des technologies de l’information et de la communication de la Ville de Luxembourg pour aborder l’évolution de la ville sous l’angle ICT.

Au premier coup d’œil, en quoi diriez-vous que Luxembourg est une Smart City ?

« Peu de capitales européennes peuvent se targuer de disposer d’un réseau Wi-Fi tel que le nôtre. »

Patrick Goldschmidt : Pour moi, en premier lieu, Luxembourg-ville est smart de par sa nature internationale et multiculturelle. Nous venons de dépasser le seuil des 110.000 habitants. La population étrangère représente 69,8% de ses habitants et 160 nationalités différentes cohabitent en bonne harmonie, dans le respect de l’autre. Aussi, Luxembourg-ville accueille un nombre très important de travailleurs venant de l’extérieur. Enfin, elle a réussi à se faire un nom à l’étranger. Nous existons sur la carte mondiale. Les touristes et les entrepreneurs n’hésitent plus à venir voir ce que l’on offre ici à Luxembourg.

Quand on parle de Smart City à Luxembourg, de quoi cela relève-t-il ? Patrick Goldschmidt : Le concept de smart city englobe toute une série de thématiques. Cela tourne beaucoup autour de l’information et des réseaux de télécommunication. Mais on parle aussi de mobilité, d’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite, de gestion des bâtiments ou d’environnement. Il est également important de développer des systèmes de gouvernance collaboratifs et participatifs, qui remettent le citoyen au cœur du dispositif. Nous sommes actifs à tous ces niveaux, même si certaines actions sont plus visibles que d’autres. Nous avons, par exemple, développé plusieurs applications très performantes ces dernières années. Pour que les

citoyens et les visiteurs les utilisent, encore faut-il qu’ils y trouvent un intérêt et qu’elles leur simplifient la vie. A ce niveau, les différents services de la Ville de Luxembourg collaborent afin d’améliorer constamment les outils mis à disposition des utilisateurs. Cela vaut aussi pour le site Internet de la Ville. Avec l’appel d’offre lancé en janvier dernier, nous avons entamé la procédure qui devra permettre d’adapter le site aux besoins des personnes qui habitent en ville, qui travaillent en ville ou qui nous rendent visite : une architecture d’information claire et structurée et l’accessibilité aux personnes à besoins spécifiques seront les objectifs principaux de cette refonte.

L’instauration du Wi-Fi gratuit sur le territoire de la ville constitue-elle une étape importante dans le renforcement du caractère smart de Luxembourg ? Patrick Goldschmidt : C’était un point qui me tenait à cœur. Peu de capitales européennes peuvent aujourd’hui se targuer de disposer d’un réseau Wi-Fi avec la même densité d’antennes et la même qualité de réception globale que le nôtre. Corinne Pommerell : Il faut savoir que la Ville de Luxembourg dispose aussi de son propre réseau de fibre optique qui relie les différents bâtiments de l’administration communale. Les services industriels, l’eau, l’environnement et bien d’autres services sont reliés entre eux. Un nombre considérable de données est transmis via notre réseau. C’est un point

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Corinne Pommerell, Chef du service des TIC de la Ville du Luxembourg

Patrick Goldschmidt, Echevin

important dans le contexte d’une ville qui se veut Smart.

Comment est organisé le service informatique de la Ville de Luxembourg pour gérer son réseau et son infrastructure ? Corinne Pommerell : Une soixantaine de personnes travaillent au sein du Service des technologies de l’information et de la communication de la Ville de Luxembourg. Nous disposons de notre propre réseau informatique et de téléphonie. Nous gérons le réseau de fibre optique et le Wi-Fi. Afin d’assurer une certaine redondance, notre infrastructure est hébergée dans deux data centres installés dans des bâtiments communaux. Nous nous appuyons sur une équipe « infrastructure » qui s’occupe des serveurs, du storage et de la gestion de notre plateforme virtualisée. Nous disposons par ailleurs d’une équipe de développeurs qui travaille sur les applications de la Ville. Nous avons également mis en place une équipe dédiée à la sécurité de l’information. Dans le contexte actuel, c’est devenu indispensable.

Vous parliez d’applications à destination du public, quelles sont-elles ? Patrick Goldschmidt : Par exemple, la City App entend répondre à des enjeux de mobilité à l’échelle de la ville, en proposant une information actualisée en temps réel sur la localisation et l’offre des parkings, l’offre en transport

en commun, ou encore en vélo, etc. Grâce à cette application, je peux connaître l’heure de mon prochain bus, acheter un ticket en ligne, connaître la disponibilité des Vel’oh! en fonction de mon emplacement. Dans un autre ordre d’idée, il m’est possible d’avertir l’administration si je constate un problème quelconque grâce à l’outil Report-It.

Quelles sont les autres applications qui mériteraient d’être connues ? Patrick Goldschmidt : Nous avons développé une application relative aux autorisations de bâtir avec un système de tracking des demandes. Le citoyen peut ainsi demander à être tenu informé de l’évolution de son dossier par e-mail. A chaque stade, il reçoit un message et peut renseigner plusieurs adresses, comme celle de son architecte par exemple. Un autre outil plein de ressources et qui mérite plus d’attention est le site topographie.lu. On y trouve des informations sur les lignes et les arrêts de bus, les antennes Wi-Fi disponibles, mais aussi le cadastre solaire ou le cadastre hertzien. L’habitant peut par exemple découvrir si son toit est suffisamment bien orienté pour y placer des panneaux solaires. En interne, cet outil nous permet par ailleurs d’intégrer les plans de circulation, le réseau d’éclairage public ou de fibre optique. On dispose d’énormément d’informations. La question est de savoir jusqu’où il faut aller dans leur diffusion.

« Il y a beaucoup de projets en cours à tous les niveaux. »

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Mettre gratuitement à disposition des citoyens des données publiques en vue de les enrichir, les modifier et/ou les interpréter afin de coproduire des informations d’intérêt général, c’est ce que veut faire le gouvernement en lançant sa plate-forme Open Data…

« Afin de simplifier leurs démarches, les citoyens ont la possibilité de commander et de payer en ligne toute une série de services. »

Patrick Goldschmidt : Il faut bien reconnaître qu’en matière d’Open Data, le Luxembourg est bon dernier de classe. Il est clair que nous devons avancer dans ce domaine. Nous sommes actuellement en discussion avec certains ministères afin d’établir un inventaire des données disponibles qui pourraient être mises à disposition des citoyens. A voir encore sous quelle forme et de quelle manière. Ces données doivent-elles être utilisables librement, doit-on indiquer la source, etc. ? Les questions sont nombreuses et il faut définir un cadre. Par ailleurs, la Ville de Luxembourg occupe environ 4.000 personnes. Toutes n’ont pas la même sensibilité ni la même culture par rapport à l’utilisation de la donnée. Nous avons un travail de communication à mener en interne.

Pour le grand public, le premier point de contact avec la Ville est son Biergercenter. Que faites-vous à ce niveau pour rendre l’expérience du citoyen plus intelligente ?

exemple la possibilité de commander et de payer en ligne toute une série de services. Ainsi, ils n’ont plus à se déplacer. Un autre projet qui nous occupe actuellement concerne la dématérialisation des factures de nos fournisseurs. Il y a beaucoup de projets en cours à tous les niveaux. Dans l’esprit Smart City et d’une ville ouverte à tous, je relèverais l’évolution en cours de notre application en concertation avec des personnes malvoyantes. L’appli est en cours de prototypage.

Et que nous réserve l’avenir ? Patrick Goldschmidt : L’intégration du Wi-Fi dans les bus de la ville suit son cours. J’ai notamment demandé à ce que les nouveaux bus soient directement équipés de l’installation adéquate. Autre projet novateur qui devrait voir le jour à moyen terme : le LCTO (Luxembourg City Tourist Office) travaille avec nos équipes sur un projet de réalité augmentée. L’idée est de valoriser certaines vieilles photos, affiches ou films et de pouvoir les visualiser dans l’espace public actuel. De la même manière, on pourrait découvrir l’image virtuelle ou les plans futurs en 3D d’un site en travaux. Il faut savoir que la Ville de Luxembourg a détaché deux personnes à temps plein au SNT pour travailler sur des projets en relation avec le thème de Smart City. Nous espérons que cela aboutira à des résultats concrets que nous pourrons utiliser dans le futur.

Corinne Pommerell : Afin de simplifier leurs démarches, les citoyens ont par

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Avis d'experts / EBRC

« Faire face à une cyber-attaque d’envergure internationale » EBRC se prépare et renforce encore sa capacité à mieux comprendre les mécanismes des cyber-attaques et à mieux y répondre. Une coopération renforcée avec POST Luxembourg et les acteurs nationaux de la Cybersécurité permettra une meilleure coordination des moyens et compétences pour atténuer l’exposition au risque et diminuer l’impact d’un incident de sécurité. Dans un environnement où la protection et la gestion de la donnée sont de plus en plus critiques, c’est une condition indispensable à la confiance.

La menace cybercriminelle évolue sans cesse. Voici quelques années, les cybercriminels s’attaquaient aux systèmes. Aujourd’hui, ils s’en prennent de plus en plus directement à la donnée. Les récents cas d’attaque au ransomware, locky ou crypto-locker, à l’étranger comme au Luxembourg, sont des exemples significatifs de cette évolution.

Tester la réponse en cas d’attaque majeure

« EBRC présente l’avantage d’être en mesure d’éprouver les exercices les plus complexes. »

Parce que la détection ne suffit pas, il nous faut également penser aux réponses à apporter en cas d’attaques. Celles-ci peuvent être testées à travers les exercices réalisés. Nous voulons aller plus loin dans ce domaine et tester un éventail de scénarios de plus en plus complexes ; en imaginant, par exemple, qu’une attaque puisse toucher le Luxembourg à grande échelle, comment serions-nous impactés ? Quelles sont les interdépendances avec l’extérieur et comment composer avec ? Comment sommes-nous organisés pour redémarrer nos services et ceux de nos clients le plus rapidement possible si une attaque parvenait à mettre à mal nos défenses ? Comment s’organisent les communications avec les clients et les autorités en cas d’attaque d’une envergure qui dépasse le cadre d’EBRC ? EBRC présente l’avantage d’être en mesure d’éprouver les exercices les plus complexes. Et nous le faisons effectivement et régulièrement, avec la réalisation d’exercices grandeur nature. Nous testons nos capacités en mettant à l’épreuve la sécurité de nos systèmes et la continuité des opérations en cas d’attaque. Cette année, afin de tester notre organisation face à une telle éventualité,

EBRC participera au programme CyberEurope 2016, organisé par ENISA. Le programme simulera des attaques massives à l’échelle du Continent Européen et permettra d’observer comment réagissent les acteurs impliqués / impactés. D’autre part, il proposera des exercices de type « table top », impliquant l’ensemble des pays en Europe. Pour EBRC, acteur leader dans la gestion de la donnée sensible, ce type de programme d’exercice est crucial. Car, même si nous mettons tout en œuvre pour nous protéger contre la plupart des menaces, le risque zéro n’existe pas. En cas d’attaque globale-scénario qui n’est aujourd’hui pas à exclure- nous devons être en mesure de retrouver des opérations normales dans un délai le plus court possible. Aussi, il nous faut dans ce contexte être prêt à toute éventualité.

Protéger les systèmes ne suffit pas Assurer la sécurité de nos clients revient à constamment adapter la manière avec laquelle nous appréhendons la menace. Cela passe notamment par la mise en œuvre d’une approche centrée sur l’information. Protéger uniquement les systèmes est désormais insuffisant ; c’est autour de la donnée qu’il faut mettre en place des mesures de sécurité ainsi que des réponses améliorées à ces incidents d’un nouveau type qui ne se contentent plus seulement de voler les données mais également de les corrompre. Nous devons par conséquent renforcer notre capacité de détection et de réponse aux incidents affectant les données, tout en continuant d’assurer un niveau élevé de la sécurité des systèmes et des infrastructures : EBRC a ainsi décidé

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Lionel Dupré, CISO EBRC

de rassembler les experts en sécurité informatique et les gestionnaires des opérations de l’informatique au sein d’une structure dédiée à la réponse à apporter à tout problème de sécurité IT. Autrement dit, EBRC formalise actuellement son CERT. Cette équipe pluridisciplinaire interne est une combinaison de compétences unique ; elle nous permet aujourd’hui de gagner en maturité et en efficience pour répondre aux incidents et aux cyber-attaques.

Un CERT pour mieux appréhender la menace La démarche s’inscrit dans la cohérence et la stratégie définie avec notre actionnaire POST Luxembourg : après avoir présenté une offre de sécurité commune, nous renforçons la gestion et la lutte contre la menace cyber à travers ce CERT. Nous systématisons la veille technologique et la surveillance des menaces. Le CERT est aussi partie prenante dans la communauté : la veille permet de collecter des informations sur les modus operandi des attaques qui deviennent de plus en plus élaborées et complexes. Le CERT EBRC contribuera donc à enrichir la connaissance des méthodologies d’attaques en coopération avec les équipes sécurité du groupe POST Luxembourg mais aussi avec le CIRCL et la communauté CERT / CSIRT au sens large. Une meilleure lutte contre la menace passe par un meilleur échange des informations relatives aux attaques. La finalité est simple : comprendre comment les cybercriminels opèrent pour mieux nous protéger, et ainsi mieux protéger les clients qui nous ont confié leurs systèmes et leurs données.

Cette expertise intégrée de manière transversale dans le CERT viendra renforcer l’offre de SOC (Security Operations Centre) qu’EBRC a développé ces dernières années ainsi que les solutions d’investigation.

Mieux détecter les comportements malicieux Sécuriser les données exige surtout de dépasser les approches traditionnelles de protection des systèmes. Un des grands enjeux est donc de faire évoluer les processus et les techniques de détection des incidents, en améliorant notre compréhension des comportements malicieux. Hier, la protection s’établissait autour de règles bien établies : en cas d’écart à ces règles, une alerte était donnée et une réaction enclenchée. Il nous faut désormais aller plus loin et nous appuyer sur des modèles de comportement. Des solutions comme Encase de Guidance Software ou celles de Varonis, dans ce contexte, joueront un rôle important dans cette montée en maturité.

« Une meilleure lutte contre la menace passe par un meilleur échange des informations relatives aux attaques. »

Efficience opérationnelle Ce CERT renforce l’efficience opérationnelle : il intègre donc veille technologique et évaluation permanente des menaces ; il améliore les aspects techniques et organisationnels nous permettant de créer des procédures précises pour réagir plus rapidement en cas d’incident. Avec cette nouvelle instance, EBRC gagne donc en efficience et permet une « industrialisation » des processus permettant de systématiser la sécurité des infrastructures et des données.

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GALA IT NATION

Golden-i 2016 En quelques mots… Déjà 8 éditions et toujours plus de succès ! Une édition 2015 qui a rassemblé : • 770 participants • 73% end-users (Finance, Industrie, Secteur public) • 28% prestataires de services • Un Networking unique

Le Gala annuel Golden-i a su devenir, en huit éditions, le rendez-vous incontournable pour la communauté IT au Luxembourg. En 2015, il réunissait 770 décideurs IT au Casino 2000 de Mondorf-lesBains.

Cette année, plus qu’une rencontre, le Gala présentera des conférences en lien avec le thème “Fin-Tech meet Start-up” avec des speakers de renommée internationale. Innovation, digital, FinTech, disruptive, eSkills… autant de thèmes qui touchent les défis des CIOs de la Place. Afin de clore l’événement, des acteurs locaux et internationaux sont invités à débattre sur ces sujets abordés.

CIO of the year

Flagship awards

Eurocloud awards

Le prix “CIO of the year” sponsorisé par PwC Luxembourg récompense chaque année le CIO de la Place qui a su se distinguer par des projets IT d’envergure. Chaque CIO récompensé concourt ensuite pour le prix du CIO européen remis par CIONET International.

Remis par l’APSI, le Flagship Award récompense une entreprise luxembourgeoise qui se démarque pour sa digitalisation et son impact sur le marché.

Créé il y a cinq ans, l’EuroCloud Award, décerné par EuroCloud Luxembourg récompense les entreprises locales selon cinq thèmes : Best Cloud Service for Horizontal Markets, Best Cloud Service for Vertical Markets, Best Cloud Service provided by Start Up CSP’s, Best Cloud Transformation Methods et Best Business Impact provided by Cloud Services. Le projet de ces sociétés concourt ensuite pour le prix européen d’EuroCloud.

Lauréat 2015 : Pierre Zimmer – CIO Post.

Lauréat 2015 : Mangopay.

Lauréats 2015 : EBRC, POST Telecom, CHAMP et Telindus.

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Golden-i 2016 : comment innover tout en gardant le contrôle ? Le Gala Golden-i, qui se tiendra le 28 avril prochain à la Maison du Savoir d’Esch-Belval, est particulièrement fier d’accueillir Hans van Grieken (Gartner) en tant que special guest. Au cœur de son intervention, il évoquera les dilemmes auxquels sont confrontés les CIOs, entre une nécessité de faciliter la transformation digitale et l’innovation et l’exigence de garder le contrôle.

28 avril

2016

À PARTIR DE 17h30 à la Maison du Savoir

sur le campus universitaire d’Esch-Belval

Vice President Research du groupe Gartner, au sein de l’entité « Bureau of the CIO », Hans van Grieken est également conférencier exécutif au sein de la Nyenrode International Business School. Ce speaker, fort d’une expérience de plus de 15 ans, partage son expertise en matière d’innovation et de disruption. Le Gala Golden-i est très fier de l’accueillir en tant que Special Guest Speaker lors de son édition 2016, qui se tiendra le 28 avril prochain à la Maison du Savoir, sur le campus universitaire d’Esch-Belval.

Faciliter l’innovation, garder le contrôle Lors de son intervention, « Facilitating the Future or Milking the Past », Hans van Grieken évoquera la position inconfortable dans laquelle se retrouvent les CIO ou COOs, au cœur de ce contexte de transformation digitale que connaît l’économie actuellement. Tantôt, dans une position de contrôle, chargé d’être le garant de

l’IT au service du bon déroulement des opérations, tantôt, pressé par une nécessité business d’innover, de faire évoluer l’environnement vers plus d’agilité, il est régulièrement confronté à des dilemmes. Dans ce contexte, comment éviter que le service informatique soit considéré comme un élément freinant l’innovation au cœur de l’organisation ? Comment garder le contrôle et la mainmise sur les systèmes d’information tout en offrant aux divers départements comme aux utilisateurs externes plus de possibilités et de libertés ? Comment inscrire son organisation dans un environnement toujours plus digital, et de ce fait soutenir son développement, en s’assurant de la qualité des services délivrés ? Les questions sont nombreuses et le regard éclairé d’Hans van Grieken, et avec lui toute l’expertise du groupe Gartner, devrait sans aucun doute susciter l’intérêt des nombreux CIOs et décideurs IT présents chaque année lors de cet événement incontournable de la Place. Il y a en tout cas matière à un profond et captivant débat. Ne manquez pas ce rendez-vous unique.

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Galerie photo

Golden-i 2015 L’an dernier, le Gala a réuni 770 décideurs IT et des speakers internationaux. Revoici les moments forts en images…

Roger Lampach, LuxConnect • Eric Busch, CEO Makana • Claude Demuth, LuxConnect • Brendan Ives et un collaborateur, TeliaSonera • Xavier Bettel, Premier Ministre • Marcel Origer, LuxConnect.

Romain Mazeries, Leetchi-MangoPay et Jean Diederich, Président APSI.

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Robert Madelin, Commission européenne.

Xavier Bettel, Premier |Ministre.

Amal Choury, Présidente EuroCloud Luxembourg et les lauréats. 17/03/16 18:48


Philippe Pierre, PWC Luxemborug et Pierre Zimmer, POST CIO of the Year 2015.

Paul Louis Iske, Professeur à l'Université de Maastricht.

Pascal Lanser, CIONET Luxembourg.

Raoul Mulheims, Digicash Payments.

Matteo Rizzi, SBT Venture Capital.

Brendan Ives, TeliaSonera. 42_45_ITN_Mag_201603_Golden_i.indd 45

Raphaël Krivine, Banque SOON.

Eric Mansuy, KBLepb.

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CIONET Luxembourg

Se transcender entre pairs CIONET lance au Luxembourg un programme d’accompagnement de CIOs et dirigeants de départements informatiques. En mettant en place des groupes de pairs (« Peer Groups »), le réseau veut aider ses membres à mieux affronter les challenges à venir.

« Nous voulons permettre à des CIOs de trouver des solutions concrètes au service de leurs objectifs. »

Alors que s’opère une vaste transformation digitale, qui touche toutes les entreprises et institutions, les responsables des départements informatiques ont fort à faire. Trop souvent, malheureusement, ils se sentent bien isolés face à l’accélération de ces évolutions technologiques. « Une des raisons d’être de CIONET est d’aider les dirigeants informatiques, les responsables de département IT, à se sentir à l’aise dans leur position, à évoluer dans leur carrière tout en se mettant au service du développement de leur entreprise », commente Philippe Evrard. Afin d’aller encore plus loin dans cette mission, CIONET Luxembourg lance en ce début d’année un tout nouveau programme, baptisé Peer Groups, que Philippe Evrard, en tant qu’ancien dirigeant IT, coordonnera. Le programme s’articule autour de réunions de groupe mensuelles auxquelles s’ajoutent des sessions de coaching individuelles, le tout entre personnes qui parlent le même langage et partagent les mêmes réalités. « Nous voulons aller au-delà de ce qu’apportent les réseaux professionnels et permettre à des CIOs, dans des groupes de travail homogènes, de trouver des solutions concrètes à leurs objectifs personnels et professionnels et de repartir avec des plans d’action implémentables sur leur propre terrain. »

Des réponses aux problématiques des CIOs Car, si le CIO doit faire face aux défis actuels dans une relative solitude, que ce soit devant leurs équipes ou devant leur direction, d’autres CIOs se trouvent dans cette même position. Pouvoir échanger entre pairs, dès lors, peut permettre à chacun de trouver des réponses à ses questions, mais aussi des pistes pour se sentir plus à l’aise et avancer dans sa carrière. « Nous ne sommes pas dans une logique traditionnelle de mentoring ni de coaching. Les participants ont pour objectif de travailler, en s’appuyant sur leur vécu, leur expérience, sur des problématiques apportées par les autres », poursuit Philippe Evrard. Consultant IT, qui a notamment travaillé pendant 8 ans chez Accenture avant de prendre les fonctions de directeur Informatique chez Banco Itau neuf années durant, il sera l’organisateur de ces rencontres. « Mon rôle est de constituer des groupes homogènes, d’organiser l’agenda, d’animer les réunions mensuelles, et d’offrir les sessions individuelles, poursuit-il. L’objectif est de pouvoir extraire le meilleur de chacun, afin que le programme produise des résultats concrets pour chacun des participants. La volonté est que tous les participants puissent repartir avec des réponses efficaces à leurs problématiques et réalisent un changement quantifiable sur leur carrière. »

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Aligner leurs efforts à la stratégie business Au cœur des discussions, selon les expériences de Peer Groups déjà mis en place par ailleurs dans le réseau ou dans d’autres contextes, s’intégreront des problématiques aussi diverses que ce que souhaiteront aborder les membres du groupe, qu’elles aient trait à la stratégie, à la tactique et au leadership. Et quelle que soit la sensibilité des sujets : performance d’équipes, réorganisations, gestion de crises, etc. On pourra aussi y évoquer des problèmes personnels, afin de permettre à chacun de trouver les moyens de les dépasser. L’ensemble étant adressé dans un contexte très concret, ancré pleinement dans la réalité des participants. « La volonté est moins de parler de considérations techniques ou technologiques en tant que telles, que de leurs impacts sur l’organisation de l’informatique, sur les équipes, sur les personnes et sur l’entreprise. Il s’agit bien d’adresser la valeur du CIO vis-à-vis du business et de ses équipes. Aujourd’hui, les dirigeants IT subissent beaucoup de pressions. Ils font le grand écart entre les membres du board, les gens du métier et leurs équipes, des personnes ne parlant pas forcément le même langage, poursuit Philippe Evrard. A travers ces groupes et les problématiques qui y seront abordées, le souhait est de leur donner les moyens de mieux aligner leurs efforts avec la stratégie

business de l’entreprise, de parvenir à mieux parler aux membres de leur équipe, à leur faire comprendre les implications de chacun au cœur d’une organisation. A l’autre bout de l’échelle, il faut donner aux CIOs les moyens de mieux s’adresser à leur board, à propos de challenges business que peuvent soutenir la technologie. »

Préparer les CIOs de demain Le programme s’adresse à des dirigeants IT mais aussi à des managers expérimentés, des responsables de départements informatiques. Le groupe cible, au Luxembourg, pourra être étendu à des « n-1 ». L’idée est également de préparer les CIOs de demain. Les réunions auront lieu une fois par mois, avec un programme visant à répondre aux objectifs de chacun, qui auront été préalablement identifiés. « La constitution des groupes a lieu actuellement. En fonction de la demande, nous pourrons en mettre en place plusieurs. Au niveau de chaque groupe, nous recherchons l’entente et la complémentarité des membres, précise Philippe Evrard. Précisons que chaque participation, au delà d’un investissement financier, implique d’adhérer à un contrat de confidentialité et d’engagement. D’une part, les problématiques évoquées exigeront que l’on puisse se faire confiance. D’autre part, pour que cela fonctionne, il faut que chacun s’implique, avec une volonté d’aider l’autre, afin de pouvoir à son tour bénéficier du meilleur soutien. »

« Il s’agit bien d’adresser la valeur du CIO vis-à-vis du business et de ses équipes. »

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Portrait / ike

Placer le meilleur des compétences humaines au service de l’IT Parce qu’elle fait intervenir l’humain, l’IT est une discipline riche. Pour être mené à bien, un projet doit réunir une large palette de compétences enthousiastes. Le rôle d’Elsa Reynaud, en charge du recrutement et de la gestion de carrière chez Ike, consiste notamment à entretenir la motivation et l’engagement des collaborateurs.

1+1=2. « En mathématiques, il n’y a qu’une seule et unique solution à toute équation », commente Elsa Reynaud, account manager chez Ike. Au moment de choisir une orientation professionnelle après son BAC, c’est cette implacable logique de la science exacte qui a séduit cette jeune femme et l’a poussée à entreprendre une licence de mathématiques. Au niveau IT, les projets, s’ils exigent une réelle rigueur, ne répondent pas forcément une logique mathématique. Et, c’est heureux. Cela tient à un facteur essentiel : l’humain, qu’il faut gérer et appréhender. « En informatique, il peut y avoir 45 manières d’envisager un problème pour atteindre un même objectif. Dépendant des compétences dont on dispose au sein d’une équipe, des méthodologies utilisées, de la culture de l’entreprise, on appréhende chaque projet de manière différente », explique Elsa Reynaud. Dès lors, comment passer des mathématiques à l’informatique ? Alors que, durant ses premières années d’études, Elsa appréhendait l’univers des nombres et des démonstrations, elle a eu le sentiment de passer à côté de quelque chose. Elle s’est réorientée vers les ressources humaines. « Avant de rejoindre Ike, j’ai d’abord travaillé dans un cabinet d’Executive Search, spécialisé dans la finance. Je ne connaissais rien à l’IT en arrivant ici. J’ai dû apprendre. Mais cet univers, qui allie exigence technique et gestion des talents, me correspond bien », explique-t-elle.

Construire une véritable équipe Dans sa mission, elle veille à la fois à la satisfaction des clients, qui accueillent au sein de leurs équipes des consultants d’Ike, et au bien-être de ces derniers. Elsa avec le soutien de l’ensemble de l’équipe interne, assure aussi le suivi des collaborateurs détachés sur de nombreux projets auprès des clients. « Pour chacun de nos collaborateurs, nous veillons à développer une culture commune à Ike, autour de valeurs partagées par tous, précise-t-elle. Un consultant qui se sent bien dans son organisation, qui est fier d’en faire partie, offrira le meilleur pour chacun de nos clients. Nous voulons

leur offrir un cadre pérenne pour s’épanouir dans leur carrière. » C’est en entretenant un esprit d’équipe et des relations constructives entre consultants, en développant un sentiment d’appartenance à une même organisation, qu’Ike parvient à se démarquer de ses concurrents et à attirer les meilleurs talents. « Les valeurs communes sont les fondements autour desquels nous construisons une équipe. C’est un chantier que nous avons entamé et qui se poursuit. Il n’est pas fini mais génère déjà des résultats prometteurs. » En effet, Ike a de nouveau élargi son équipe, en accueillant 4 personnes depuis le début de l’année. D’autres recrutements sont en cours.

De Marseille à Luxembourg L’autre grand défi est de trouver des consultants pour répondre aux demandes particulières. Certains profils techniques, et notamment ceux maitrisant des langages de développement spécifiques, ou des business analysts dans des domaines novateurs, sont plus rares. « Dans un marché de l’emploi particulièrement tendu, les candidats ont le choix. Ils s’orientent vers les projets qui les intéressent le plus. Pour les convaincre, il faut donc leur offrir plus que d’autres. Cela commence par un environnement challengeant. Au-delà de l’intérêt que présente un projet, il faut développer des relations durables, des perspectives à moyen et long termes pour chacun », poursuit Elsa Reynaud. Le Luxembourg, où l’on ressent une réelle émulation autour des enjeux de transformation IT, offre de belles perspectives à des candidats qui viennent parfois de loin. « Dans ce secteur, tout évolue rapidement. On apprend sans cesse. De plus, je peux témoigner personnellement de ma vision du Luxembourg pour convaincre des profils de s’installer ici, précise cette Marseillaise d’origine, qui s’est elle même laissée convaincre par des amis de rejoindre Luxembourg. Un choix que je ne regrette pas. Le Grand-Duché offre un cadre de vie favorable, de belles perspectives. Si bien que, finalement, il n’est pas si difficile de convaincre un candidat de s’y installer. »

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success story / Switch IT

15 années de programmation au service de l’assurance L’éditeur de logiciel Switch IT vient de fêter ses 15 années d’existence. La société a construit son succès sur base d’une parfaite connaissance du métier de l’assurance vie, tout en offrant un service à haute valeur ajoutée au-delà de la solution IT. Rétrospective et perspectives.

L’an 2000. Les fondateurs de Switch IT, Nicolas Englebert et Thierry Bostem, actifs dans l’assurance-vie depuis une décennie développent et commercialisent une solution innovante pour les professionnels de l’assurance vie. Elle portera le nom de Sigma Back Office. Les deux associés et leurs collaborateurs ont bâti leur succès autour de cette solution qui prend en charge le cycle de vie de la gestion des contrats traditionnel et en unités de compte. L’entreprise compte aujourd’hui une vingtaine d’employés et est occupée à recruter. Mais surtout, Switch It parvient à se démarquer par un positionnement différent des grands éditeurs. « Nous avons développé une approche basée sur le service, commente Nicolas Englebert. Alors que les grands éditeurs développaient des solutions en mode progiciel, avec des montées de version suivant un timeline commun à tous les clients, nous avons choisi d’assurer les évolutions de fonctionnalités sur mesure, adaptées au rythme et au budget du client. »

Une solution qui s’adapte aux besoins

Nicolas Englebert, Co-Fondateur de Switch IT

En faisant confiance à Switch It, les acteurs du secteur de l’assurance vie ont trouvé un moyen de faire évoluer leur solution informatique selon leurs besoins, plutôt que de devoir adapter leur organisation aux fonctionnalités que voulait bien leur offrir leur éditeur de logiciel. Moins limités dans leur marge de manœuvre, les clients de la société ont trouvé de nouveaux moyens d’évoluer, sans avoir à trouver les moyens de contourner certains freins que leur imposait leur back-office. « Chaque client, par son organisation, ses processus, sa clientèle, son mode de

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« Alors que les grands éditeurs développaient des solutions en mode progiciel, nous avons choisi d’assurer les évolutions de fonctionnalités sur mesure. »

gestion, est unique. L’outil doit être adapté aux besoins particuliers. C’est pour cette raison que notre solution s’est construite au départ d’une plateforme de base modulaire, sur laquelle il est possible de greffer des éléments sur mesure », précise Thierry Bostem.

Pour une plus grande efficience opérationnelle Jusqu’en 2008, Switch It se fait un nom en s’appuyant sur les recommandations des clients. Le bouche à oreille fonctionne, et plutôt bien. La société ne souffre pas de la crise financière. Une première diversification de l’offre s’opère d’ailleurs à cette époque avec la mise à disposition d’une plateforme internet Sigma Web Portal s’intégrant avec n’importe quel système backoffice. Positionné sur un marché de niche, profitant d’une connaissance approfondie du métier, l’éditeur entend permettre à ses clients d’accéder à une plus grande efficience opérationnelle. « Dans un environnement de plus en plus régulé, avec de nouvelles et lourdes exigences réglementaires, les assureurs doivent repenser leur business model, pour retrouver des marges, optimiser leurs coûts, explique Nicolas Englebert. Nous nous sommes inscrits auprès de nos clients en soutien, afin de répondre à leurs besoins spécifiques et de leur permettre d’atteindre leurs objectifs. » A côté de Sigma Back Office et de Sigma Web Portal, dès 2012, Switch It édite deux solutions indépendantes, Sigma Process, dédiée à la gestion de processus, de son suivi et à la mesure de performance de l’entreprise, et Sigma Document, solution de gestion

Thierry Bostem, Co-Fondateur de Switch IT

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Cécile Covindassamy, Business Development Manager de Switch It

« L’enjeu est de permettre aux assureurs de proposer une interface digitale de qualité à leurs clients. »

documentaire. Encore une fois, c’est l’efficience opérationnelle que vise l’intégration de ces solutions. Elles se combinent facilement avec la plateforme développée par l’entreprise mais peuvent aussi opérer en stand alone. « Notre démarche est orientée service. Notre plus-value vient de l’accompagnement de nos clients pour la mise en œuvre et l’adaptation de nos solutions à leur environnement. Nous sommes présents tout au long du cycle de vie du produit, pour permettre à nos clients d’évoluer avec nos solutions », assure Thierry Bostem. Et le service peut aller loin, jusqu’à la définition des maquettes des documents, l’identification ou la mapping des processus métier à mesurer.

Diversification et enrichissement Dès 2012, le développement de Switch It est soutenu par la création d’un service marketing et communication, de nouvelles offres de service, le développement de nouveaux partenariats. L’image de l’entreprise est repensée. La volonté est à la diversification des solutions proposées, alimentée notamment par une activité de R&D, ainsi qu’à l’ouverture à de nouveaux marchés au-delà des frontières luxembourgeoises. La solution Sigma Web Portal par exemple, a été enrichie pour intégrer la signature digitale de Fujitsu, la lecture

de cartes d’identité électronique. Actuellement, Switch It y intègre une solution de reconnaissance des documents manuscrits avec le leader mondial d’extraction de contenus A2ia et travaille sur les possibilités d’intégration des fonctionnalités d’authentification forte avec LuxTrust. « L’enjeu, dans un processus de transformation digitale des acteurs, est de permettre aux assureurs de proposer une interface digitale de qualité à leurs clients. Nos solutions intègrent les dernières technologies et répondent aux exigences actuelles. Nos clients profitent d’outils à jour et peuvent assurer un service de qualité à leurs assurés, dit Cécile Covindassamy, Business Development Manager de Switch It. En nous faisant confiance, un client peut être assuré de disposer d’outils qui répondront à ses besoins dans les délais. Nos intégrations spécifiques autour d’un besoin de base identique à chaque assureur nous permettent d’avoir tout le recul nécessaire pour proposer la meilleure option. » Les plateformes de Switch It sont centrales à cette approche. Le service autour des plateformes, avec une compréhension des besoins et des processus, permet à l’éditeur de faire la différence. « La valeur ajoutée de nos solutions réside dans la juste intégration au cœur de leur environnement. Depuis un an, nos applications sont disponibles en mode SaaS. Au-delà, nous parvenons à faire la différence grâce à un accompagnement des clients dans la durée. »

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LE D’ÉQUIPE B A

GITALE DI

T YS

BU S

ESS ANAL N I

RESPON S

GAGNER LA GUERRE DES TALENTS AVEC LANCELOT

Risk; Compliance; Regulatory Sensibilité pour l’IT

SEO ; Management ; Web

RATEUR S T S

QL SERV S A

DB

Création et industrialisation des processus Gestion de la qualité

ADMIN I

Mise en place de projets stratégiques Rédaction de cas de tests

ER

UNIVERS DU MARKETING DIRECT

TÈME YS

SECTEUR BANCAIRE

UNIVERS DU BIGDATA

SECTEUR FINANCIER

Linux DBA Mongo DB Mise en place de l’environnement de production Création de l’architecture MongoDB

Gestion des procédures stockées Administration des Bases SQL Server

NoSQL, MongoDB ; Linux ; Scripting

SQL SERVER 2012; T-SQL

Guillaume Calvet

Émilie Philippe

Un projet de recrutement, contactez-nous : +352 26 38 93 57 • lancelot.jobs • info@lancelot.jobs 53_ITN_Mag_201603_Lancelot.indd 53

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Moving heads

La force de l'IT 5

1 Une rentrée chargée de nouveaux projets pour le gouvernement mais pas seulement... Retour sur les moving heads qui ont marqué l'actualité.

1 • Sébastien Genesca devient

3 • Tom Kettels devient Chief

5 • Jean-Marc Verdure , responsable

Managing Director de SD Worx. Après avoir dirigé CGI, avec succès, durant plusieurs années, Sébastien Genesca a décidé de relever un nouveau défi en rejoignant le management de SD Worx. En octobre 2015, Sébastien Genesca délivrait sa dernière interview à ITnation et évoquait les valeurs fondamentales avec lesquelles il a mené CGI sur le chemin du succès.

Business Development Officer chez LuxConnect après une carrière de douze ans pour le gouvernement. Il a été de longues années Senior ICT Advisor au sein du service des médias et communications aux côtés de Xavier Bettel. Il assurait alors le suivi de dossiers européens et nationaux dans le domaine des communications électroniques et fut en charge de la Stratégie nationale pour les réseaux à ultra-haut débit. Aussi, il participait à la promotion de Luxembourg For Business – Proud to Promote ICT.

IT d'European Fund AdministrationEFA pendant plus de 8 ans, a rejoint depuis février Enovos International. Pendant ses années chez EFA, Jean-Marc Verdure était membre du Comité exécutif et responsable de l'infrastructure technique, de l'architecture applicative, de la gestion de projet, de l'organisation et de l'amélioration des processus. Il a aussi été sacré CIO of the Year en 2011 pendant le Gala Golden-i grâce à ses compétences stratégiques et ses qualités managériales.

2 • Claude Marx devient le nouveau Directeur Général de la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF). Le ministre des Finances Pierre Gramegna a assermenté Claude Marx qui remplace Jean Guill depuis le 5 février.

4 • Eric Mayerus est maintenant Head of IT d’Alter Domus après une carrière de 4 ans chez Arendt & Medernach, mais aussi 5 ans chez Victor Buck Services.

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retour sur…

Ce qui a fait l’actu sur ITnation.lu Des projets d’envergure pour le Luxembourg, avec un gouvernement toujours aussi investi. Une rentrée 2016 marquée par de nombreuses problématiques qui dépassent les frontières de l’IT : le Big data, les FinTech, les e-skills, la cybercriminalité et la digitalisation de tous.

de l’agilité. Il leur a été demandé s’ils pensaient que leur IT était assez agile pour leur permettre d’évoluer dans le contexte actuel. L’analyse des réponses obtenues permet de conclure que l’agilité est actuellement toujours perçue comme un idéal mais que les transformations nécessaires à sa mise en œuvre ne sont encore que trop faiblement opérées.

Les 3 technologies qui vont révolutionner la banque The Private Banking Group Luxembourg (PBGL), cluster de l’ABBL, tenait une conférence le 3 février dernier, sur le thème « Banques Privées, êtes-vous prêtes pour la prochaine disruption ? », en présence de Pierre Gramegna, Ministre des Finances. Explications et perspectives du KYC, des robo-advisor et de la Blockchain, menaces ou alliés ?

L’agilité, un idéal qui ne colle pas encore à la réalité des CIOs Le réseau CIONET, sous l’impulsion de Daniel Mathieu, CIO de Ferrero, a mené en 2015 une réflexion sur les principales préoccupations des CIOs à l’aune d’une transformation digitale que l’on présente comme inéluctable. Un des sujets qui a suscité le plus d’engouement est celui dédié à l’agilité et à la flexibilité des départements IT. CIONET s’est d’abord intéressé, à travers une étude, à la perception qu’avaient les CIOs

Le loup et l’agneau chez les FinTech Lors de la dernière édition de FinTech Stage, à Luxembourg, Matthias Kroener, CEO de FIDOR BANK, a remis les choses en perspective comme personne. A ses yeux, c’est l’incapacité culturelle des banques à innover qui les fait craindre les FinTech… ou les pousse à les intégrer. Ne se contentant pas de « démonter » ses pairs, le banquier allemand a appelé les start-ups innovantes à prendre leurs responsabilités au cœur de ce mouvement de transformation, plutôt que de préférer pactiser avec « le diable ». Un discours, deux gifles.

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Retour sur les actualités qui ont marqué les lecteurs d’ITnation.lu.

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Ce qui a fait l’actu sur ITnation.lu EBRC développe une solution de messagerie financière A travers le Financial Message Hub (FMH), EBRC offre à ses clients un service de gestion optimisée des messages financiers MT/MX quelle que soit l’infrastructure de marché financier utilisée.

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Ce hub intègre un SWIFT Service Bureau (SSB) certifié permettant de répondre aux derniers standards imposés par le réseau de messagerie international et les autorités de régulation. Au Luxembourg, c’est une solution sécurisée offerte en mode SaaS qui respecte les directives de confidentialité imposées par la CSSF.

Londres, qui mobilise nombre d’acteurs dans le domaine et qui est animé par une dynamique incroyable, il manque au Grand-Duché un lieu fédérateur, dédié au FinTech, à l’image du Level39 de la capitale britannique. Nicolas Mackel, CEO de Luxembourg for Finance, qui chapeautait le groupe de travail FinTech dans le cadre du déploiement de la stratégie Digital Lëtzebuerg, avait annoncé, en novembre dernier, la création d’une House of FinTech.

SIX Payment, la force innovante du secteur financier Depuis le 1er janvier, CETREL a pris le nom de SIX Payment Services. Une collaboration qui a débuté il y a 7 ans et qui lui a permis d’élargir ses parts de marché au Luxembourg. Une place hautement stratégique où SIX est leader du marché des paiements sans numéraire (80%). Mais aussi un one-stop-shop pour les banques et les commerçants qui fournit des solutions sur mesure pour des grands clients comme Cactus, BIL, ING, Luxair, Auchan, etc.

Une House of FinTech d’ici la fin de l’année Le Luxembourg ne cache pas son ambition de devenir un hub FinTech qui compte dans l’espace européen, voire au-delà. Face à des places comme

Live Virtual Classes, la nouvelle expérience de formation chez Devoteam En 2016, Devoteam renforce son offre de formations ‘Instructor-Led Training’ avec l’organisation de Live Virtual Classes dans son centre de formations. Au programme : des formateurs de qualité, sur place ou à distance, un nouveau trajet de formation CISCO (CCNA), des masterclass, pour garder un coup d’avance… Dans la même logique, le catalogue de formations proposées par Devoteam évolue, notamment en intégrant les technologies considérées comme étant disruptives.

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Ce qui a fait l’actu sur ITnation.lu

Plus de 62.000 cyber-attaques au Luxembourg en 2015

Xavier Bettel s’engage pour la fibre pour tous

Récemment, à travers un sondage, ITnation posait la question la suivante : combien d’attaques cyber-criminelles ont visé le Luxembourg en 2015 ? Les réponses reçues évoquent un nombre d’attaques établie entre 1000 et… plus de 60 000. La réponse, c’est Pascal Steichen, Managing Director de securitymadein.lu qui nous l’apporte.

3000 visiteurs, 85 pays, 130 speakers, 95 exposants, 13 éditions, le Forum Fiber To The Home (FTTH) est l’événement européen le plus important dédié à la fibre et la haute connectivité. C’est donc avec enthousiasme que Xavier Bettel a offert son patronage, montrant que le Luxembourg se positionne depuis des années vers un accès égal à une meilleure connectivité : le pilier pour une économie digitale.

Yves Reding prend la présidence d’EuroCloud Luxembourg Succédant à Amal Choury, Yves Reding souhaite mieux positionner les acteurs luxembourgeois du cloud dans un contexte de marché européen unique du numérique. Il convient aujourd’hui de fédérer les forces en présence pour rendre possible l’émergence d’un cloud européen. Et le Luxembourg a évidemment une carte à jouer.

FIC 2016 : Au cœur de la guerre des données La 8e édition du FIC (le Forum International de la Cybersécurité) s’est tenue à Lille les 25 et 26 janvier. Sur fond de lutte anti-terroriste et des enjeux de la nouvelle directive européenne de protection des données, ce salon européen de la confiance numérique a rassemblé plus de 4000 participants et plus de 140 partenaires. Le Luxembourg y était pleinement représenté.

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Comment se préparer pour la nouvelle loi de protection des données La nouvelle General Data Protection Regulation (GDPR) vise à clarifier l’ancienne directive sur la protection des données à caractère personnel. Depuis son annonce, de nombreuses conférences ont été organisées pour mieux comprendre les obligations auxquelles seront confrontées les entreprises et leur livrer l’essentiel de ce qu’il faut retenir des 400 pages de la nouvelle loi. Un vote prévu cet été 2016 alors que nous restons sans nouvelle d’un Safe Harbor 2.

stratégique BIL2020 lancé par la banque en avril 2015. En soutenant nyuko et en collaborant avec les experts de son réseau, la BIL montre une fois de plus son fort engagement aux côtés des entreprises innovantes.

Startup Governance.io is offering a tailormade FinTech GRC Solution

Le site Nutri-bay.com lève 150 000 euros pour se développer en Europe Le site de e-commerce spécialisé dans le conseil et la vente de produits de nutrition sportive Nutri-bay.com vient de boucler une levée de fonds de 150 000 euros auprès d’un investisseur privé et entend désormais étendre ses activités en Europe et développer une nouvelle offre de services qui sera annoncée prochainement!

Governance.io is one of Luxembourg’s raising fintech startup. It is offering a software solution for Investment Fund Professionals to stay in control of complex investment fund structures. Bootstrapped for 3 years, the startup raised funds last year and his now serving banks and funds professionals with its new software solution. Recently, the startup has been accepted to pitch at the main fintech conference in Luxembourg – FinTechStage – and got the chance to meet new potential clients and investors.

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Ce qui a fait l’actu sur ITnation.lu

La BIL et nyuko s’unissent pour soutenir les entreprises innovantes La Banque Internationale à Luxembourg (BIL) et nyuko viennent de signer un partenariat dont l’objectif est de fournir aux start-ups les outils nécessaires à leur développement au Luxembourg. Un pas de plus vers la Startup Nation Luxembourg. L’innovation et le soutien au développement de l’économie nationale sont au cœur du plan

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HDS

Kakushin, l’événement de l’année pour Hitachi Pour son événement Kakushin (ou innovation en Japonais), Hitachi invitait ses clients et partenaires BeLux dans le cadre d’exception du Train World à Bruxelles.

Philippe Janssens, Country Manager, HDS.

Masafumi Ishii, Ambassador of Japan to Belgium, HDS.

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KPMG / CIONet

Tout sur l’archivage électronique Le 21 janvier, KPMG organisait une rencontre avec CIONET Luxembourg sur l’archivage électronique. L’occasion de revoir les atouts et les faiblesses des solutions disponibles mais aussi de revenir sur la loi des Prestataires de Services de Dématérialisation et de Conservation des documents - PSDC.

Michael Hofmann, KPMG.

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CIONET

Soirée CIONET Luxembourg Le 27 janvier 2016, les members du réseau CIONET Luxembourg se retrouvaient pour échanger et évoquer les défis qui les concernent pour l’année 2016. L’occasion pour la quarantaine de dirigeants exécutifs IT présents de revenir sur les travaux entrepris durant l’année écoulée. Ceux-ci ont mis en exergue un constat principal : Il y a encore une séparation forte entre IT et business.

Daniel Mathieu, Ferrero et Hervé Barge, eSanté.

Hocine Berrane, Calie et Emmanuel Binard, Gartner.

Jean-François Thils, Bank of New York Mellon et Philippe Evrard, Preston Partner.

Michael Mossal, Join Experience et Paul Mclaren, Nomura Bank.

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Claus Cramon Houman, ImproveIT et Mohammed Alkass, Gartner.

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Yves Dupuy, SGBT - Emilie Mounier, ITnation & CIONET Luxembourg - Eric Busch, Lancelot Group.

Pascal Lanser, CIONET Luxembourg et Vincent Köller, KPMG.

Jean-Luc Martino, Raiffeisen, Christophe Coutelet, Mizuho, Vincent Köller, KPMG - Pascal Lanser, CIONET Luxembourg.

Jean-Luc Brach, Kneip et Vincent Köller, KPMG. 17/03/16 19:10


EY

Inauguration d’EY au Kirchberg Le 13 janvier 2016, EY ouvrait les portes de son nouveau bâtiment au Kirchberg. EY fait ainsi peau neuve dans tous les sens du terme et affirme sa volonté de « Building a Better Working World », pour ses collaborateurs, ses clients et la communauté.

Alain Kinsch, Xavier Bettel, Pierre Gramegna, Ministre de l'Economie et Lydie Polfer, bourgmestre de Luxembourg.

Alain Kinsch, Country Manager EY Luxembourg.

Xavier Bettel, Premier Ministre et Ministre des Communications et des Médias.

Lydie Polfer, bourgmestre de Luxembourg.

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MooviJob

6e édition du Moovijob Tour Delux Pour sa 6e édition, le Moovijob Tour Delux a accueilli plus de 9000 visiteurs en recherche d’emploi ou de formation. Pour les sociétés de la Place, c’est un événement important qui a permis l’an dernier de réaliser 800 recrutements. Au total, les 150 stands proposaient 2000 offres d’emplois : des juniors, des seniors et toujours beaucoup de besoins en IT.

Agile Partner : Christelle Maujean et Annabelle Buffart.

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Philippe OGER, Auchan Luxembourg • Claude OLINGER, Luxair Group • Nicolas SCHMIT, Ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Economie Sociale et Solidaire • Isabelle SCHLESSER, ADEM • Cristelle PONSARD, ING Luxembourg • Isabelle POUJOL-LAMAIN, CTG Luxembourg PSF.

EBRC : Sandrine Boucquey et Kheira Nougal.

Escent : Olivier Libois - Olivier Duyckaerts - Hélène Lieffrig.

Fujitsu : Patrick Piquard - Etienne Jaspart.

InTech : Angela Loge.

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Équipe AUSY.

Lancelot : Emilie Philippe Tiffany Innocenti. 17/03/16 19:10


Telindus : Gilles Tibaudo Cathy Sgro - Guy Schiltz.

System Solutions : Sébastien Istace et Céline Seré de Lanauze.

Hyppolito Staudt, Azemina Rastoder et Julien Lucena.

CGI : Naïma Zaimeche et Benjamin Xemard.

CSC : Bertrand Papillon - Sarah Volsque - Amélie Favreau. 60_66_ITN_Mag_201603_GaleriePhotos.indd 65

Équipe Abylsen.

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LU-CIX

Luxembourg Internet Days 2015 LU-CIX (LUxembourg Commercial Internet eXchange) organisait sa 4ème edition de Luxembourg Internet Days les 7 et 8 décembre 2015 sous son angle des sujets FinTech, Cloud et Sécurité. Xavier Bettel a encouragé les efforts du secteur public mais aussi pour l’investissement du secteur privé et ses initiatives. LU-CIX montre à nouveau qu’elle participe, à sa manière, au projet Digital Lëtzebuerg.

Aleksej Gubarev., CEO Servers.com

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Conference room.

Frédérique Ulrich, Claude Demuth, Marco Houwen, Xavier Bettel, Carlo Thelen, Laurent Allard et Roger Lampach.

Carlo Thelen, Directeur général de la Chambre de Commerce du Luxembourg.

Francine Closener, Secrétaire d'État à l'Économie.

Marco Houwen, Président LU-CIX.

Nadia Babaali, Communications Director of the FTTH Council Europe.

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Karl Johannesson, Eric Mouilleron, Noël Fessey, Thorben Sander et Grégory Weber.

Herwig Hofmann, Professor of European and Transnational Public Law at University of Luxembourg.

Nicolas Cary, CoFounder of Blockchain. 17/03/16 19:10


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