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24 AGEFI Luxembourg

Février 2019

Fonds d’investissement

Le moment est-il venu pour une rotation sectorielle des actions? Par Christian SCHMITT, Senior Portfolio Manager, ETHENEA Independent Investors

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n 2018, les marchés boursiers ont connu un retour de la volatilité. C’est un fait avec lequel nous allons devoir vivre à l’avenir. Les facteurs pesant sur le marché (Brexit, budget italien, guerre commerciale, pic des taux de croissance, resserrement quantitatif) et les facteurs de soutien (croissance continue des bénéfices, économie intacte, taux d’intérêt bas, relance budgétaire potentiellement accrue) sont relativement équilibrés.

Par conséquent, tant les optimistes que les pessimistes ont suffisamment de matière pour justifier leurs positions respectives. Après les corrections du dernier trimestre 2018, les valorisations se sont normalisées et, en Europe et en Asie, elles atteignent dans certains cas les niveaux inférieurs à ceux que nous avons connus par le

passé. Toutefois, les valorisations n’apporteront pas de soutien significatif aux actions tant que les incertitudes continueront d’augmenter. Les catalyseurs les plus importants pour retrouver une tendance plus positive sur les marchés boursiers sont variés.

Enfin, l’Europe doit trouver un compromis avec la Grande-Bretagne et l’Italie, alors nous devrions regagner en confiant ce ici également. Il est clair que les trois plus grandes régions économiques du monde ont toutes des problèmes à résoudre. Par rapport à la crise financière d’il y a dix ans ou à l’effondrement Internet en mars 2000, les problèmes actuels sont plus d’origine politique qu’économique.

La principale source de pression aux États-Unis a d’abord été la hausse des taux d’intérêt et, plus récemment, la crainte d’un ralentissement économique. Si les signaux en faveur d’un assouplissement de la politique monétaire aux ÉtatsUnis continuent à augmenter au cours des prochains mois, cela devrait donner une impulsion positive supplémentaire à Wall Street.

Bon nombre de ces incertitudes découlent de la politique de pouvoir d’individus ou d’États populistes, qui démontrent leur force et mettent à l’épreuve leurs propres limites. Si les acteurs réussissent à freiner ces actions, nous pensons qu’une solution aux problèmes sera trouvée. Il n’y a donc pas lieu de devenir trop pessimiste à l’égard des marchés boursiers en 2019.

Actuellement, une grande attention est accordée à une éventuelle rotation sectorielle sur les marchés d’actions. Le secteur technologique aux États-Unis, en particulier, a été particulièrement performant durant la décennie qui s’est écoulée, mais il a montré quelques signes de faiblesse au cours des derniers mois.

Les marchés boursiers asiatiques, en particulier la Chine, souffrent de la guerre commerciale avec les États-Unis. En cas d’accord, il y a peu de raisons pour que les marchés boursiers en Asie ne reprennent pas.

À notre avis, la plus grande partie de cela est attribuable à un sentiment de marché trop euphorique et à quelques valorisations favorables. Cette situation s’est assainie au second semestre de 2018 et la croissance structurelle du domaine technologique est assez forte. C’est pourquoi nous ne nous atten-

Une approche plus défensive

dons pas à une sous-performance significative des valeurs technologiques américaines cette année. D’autre part, il est clairement temps de devenir plus défensif au sein d’un portefeuille d’actions. Bien que les actions cycliques aient connu une surperformance considérable depuis le milieu de l’année 2016, celle-ci a pris fin en février 2018. Depuis, les actions cycliques ont sous-performé de façon assez spectaculaire par rapport aux actions défensives. Toutefois, comme nous sommes dans une phase tardive du cycle économique, il deviendra de plus en plus difficile pour les actions cycliques d’attirer les investisseurs. Dans les secteurs plus défensifs – parmi lesquels nous comptons les fabricants et distributeurs du secteur alimentaire, les producteurs de produits ménagers non durables et les entreprises de soins de santé nous pouvons encore trouver des noms très attrayants, ce qui en fait peut-être le lieu idéal où rester un certain temps. Nous ne sommes pas aussi positifs à l’égard des services publics et des télécommunications, qui s’ajoutent habituellement à ce groupe, car bon nombre d’entre eux font face à des dettes importantes. Enfin, cela vaut toujours la peine de rechercher des entreprises de haute qualité à des prix intéressants. A moyen terme, elles offrent un rapport risque/rendement attractif et les investisseurs ne sont pas aussi dépendants de l’évolution et des attentes économiques futures qu’ils le sont avec certains autres secteurs.

Vers une nouvelle ère pour l’investissement immobilier?

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lors que la promotion immobilière à des fins d’investissement s’adressait, jusqu’à une époque récente, à des professionnels du secteur cherchant à financer un projet prédéfini, les équipes Unik Capital innovent et renversent cette tendance de la profession. En s’appuyant sur leurs expertises uniques, ils s’appliquent à identifier les produits attendus par des investisseurs professionnels, de plus en plus nombreux, et dont les exigences sont fluctuantes. Un pari ambitieux qu’ils relèvent grâce à une offre innovante et des partenaires efficaces et accrédités.

Par Christophe KADI, Chief Operating Officer de Unik Capital et expert en gestion d’actif financiers dédiés aux institutionnels. L’investissement immobilier connait un essor sans précédent depuis ces dix dernières années, que ce soit par le biais de fonds d’investissements alternatifs ou d’autres véhicules dédiés. Appréciés largement pour la capacité de financement qu’ils offrent aux projets immobiliers d’envergure, ils ont bénéficié d’un cadre réglementaire favorable et d’un appui fiscal qui les rendent attractifs. Ainsi, le véhicule d’investissement immobilier traditionnel, régulé ou non, est créé à l’initiative d’un ou plusieurs projets immobiliers qui présentent un besoin en financement. Le General Partner se charge ensuite d’animer un réseau de distribution de professionnels agréés visant à démarcher des investisseurs professionnels. Ainsi, c’est le packaging et la force de vente qui font la différence dans le succès commercial d’un fonds immobilier.

Un essor remarquable soutenu par la réglementation La Directive pour la Gestion des Fonds d’Investissements Alternatifs (‘AIFMD’) a donné un réel coup de pouce aux fonds d’investissements alternatifs et en particulier immobiliers. Les obligations réglementaires dictées par la Directive, vécues au premier abord comme une contrainte de par les contrôles et le reporting qu’elles imposaient, ont rapidement fait place à une évidente opportunité : le passeport Européen. En effet, la distribution transfrontalière a permis, pour ces fonds régulés, de largement faciliter le financement des investissements et d’augmenter notablement la taille des fonds. Ils ont pu, dès lors, bénéficier d’économies d’échelle. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les actifs sous gestion des fonds immobiliers à Luxembourg ont été multipliés par trois depuis 2010 pour atteindre 70 milliards d’euros en septembre 2018(1). Les fonds d’investissements immobiliers ont ainsi largement participé au développement du paysage urbain de multiples régions et à la réhabilitation de nombreux quartiers. La Directive a permis d’élargir de manière significative la cible d’investisseurs potentiels. Longtemps l’apanage des seuls grands investisseurs institutionnels tels que fonds de pension, compagnies d’assurances, collectivités locales, ces fonds touchent désormais une clientèle beaucoup plus vaste en quête de

diversification de ses investissements à long terme. L’attrait fiscal est toujours bien présent et le couple rendement / risque perçu comme favorable. Ainsi, les gestionnaires de fortune s’y intéressent de près.

Des compétences pointues pour mener le changement Dans ce wealth management post-AIFMD, il ne s’agit plus simplement de gérer le patrimoine immobilier personnel ou familial du client. L’immobilier y est désormais considéré comme un véhicule d’investissement à part entière, concurrençant largement les produits traditionnels d’assurance ou d’investissement en valeurs mobilières. Ces investissements immobiliers se veulent même facilement titrisables. Ils ont désormais en main tous les atouts pour faire valoir au plus grand nombre leurs rendements particulièrement attractifs. C’est une certitude pour l’équipe Unik Capital et sa CEO Sylvie Proia, forte d’une expérience de vingt-cinq ans en immobilier professionnel et cofondatrice de plusieurs fonds d’investissement immobiliers. Pour assurer la cohérence de la gamme et le succès du lancement de ses produits innovants, elle s’est entourée des compétences solides de profils complémentaires au sien. Son équipe dirigeante au sein d’Unik Capital compte désormais les vingt ans d’expérience en Gestion de Fortune et Private Equity de son associé Christoph Tunkl et l’expertise en gestion d’actif financiers dédiés aux institutionnels de son Directeur Opérationnel. La palette de compétences est complétée par Florence Benoît, spécialisée en gestion patrimoniale et gestion de fortune depuis vingtcinq ans. Le savoir-faire de ces spécialistes s’articule donc autour des trois pôles de compétences que sont la gestion d’actifs immobiliers, la gestion de fortune et l’ingénierie financière.

Un virage à 180 degrés vers des produits «à la carte» Sylvie et son équipe l’ont bien compris : «L’excellence dans les véhicules d’investissements immobiliers viendra d’un suivi constant et de la compréhension des besoins des investisseurs», explique-telle. L’objectif prioritaire de Unik Capital vise une pérennité de la performance des solutions conçues et développées par nos équipes. Les lancements de produits s’accompagnent d’un support efficace de partenaires spécialisés pour encadrer le projet d’une gouvernance solide, dans l’intérêt des investisseurs. Dès lors, l’équipe a mis en œuvre un changement de focus dans la façon de concevoir les fonds immobiliers et les produits d’investissements. «Il fallait partir du marché, découvrir les besoins et les attentes des investisseurs en collaboration avec notre réseau de partenaires pour leur proposer les investissements les plus pertinents. C’est seulement ainsi que nous concevons notre offre de solutions, en amont de tout montage produit», affirme Sylvie, qui poursuit. «Nous avions à cœur de donner accès à la promotion immobilière à des catégories d’investisseurs professionnels du wealth management au-delà des seuls professionnels du secteur. Pour cela, nous nous sommes appuyés sur l’expertise de nos partenaires sociétés de

gestion et banque dépositaire, pour entourer nos projets de toute la gouvernance nécessaire.» Il y a plusieurs dimensions dans cette identification des attentes en matière d’investissements immobiliers. La première consiste à analyser des critères objectifs tels que la durée présumée de l’investissement, le rendement souhaité, le type de risque accepté, les modalités de perception des revenus, qu’ils soient à l’échéance de l’investissement ou répartis en versements périodiques. Par ailleurs, et c’est la partie qui nécessite une expérience solide et une fine psychologie, il existe de nombreux critères subjectifs. «Les investisseurs ont, classiquement, des préférences marquées ou plus subtiles pour des investissements couvrant certaines zones géographiques, tenant compte ou non d’éléments de stabilité géopolitique. Désormais, des facteurs climatiques, écoresponsables ou liés au développement durable deviennent prépondérants dans leurs arbitrages. Les investisseurs veulent devenirs acteurs du futur de la planète par le biais de leurs choix d’investissement. C’est incontournable !», relate Sylvie. C’est ainsi que plus aucun produit n’est conçu sans avoir scrupuleusement vérifié qu’il correspondait aux attentes des investisseurs. Or, on constate que cette démarche préalable, bien loin d’être une contrainte, devient le facteur clé de succès pour le projet immobilier. «En effet, non seulement cette analyse garantit un financement fluide et solide, mais aussi, il se trouve que les critères, autant objectifs que subjectifs, des investisseurs correspondent à de vrais leviers pour la valorisation future de l’investissement ! Au final, tout le monde est gagnant», apprécie Sylvie. Une fois le projet ainsi initié, l’activité de recherche de Unik Capital se concentre sur l’identification des bons investissements et projets. «Il est crucial, pour cela, de compter dans ses équipes des experts en immobiliers qui ont accès à une grande variété d’investissements potentiels. Nos gestionnaires bénéficient d’un accès privilégié à un sourcing diversifié dans toute l’Europe, aussi bien dans la construction, la rénovation et même le ‘off-market’», souligne Sylvie qui ajoute «c’est ainsi que nous avons identifié dans l’immobilier Luxembourgeois un vivier d’investissements particulièrement attractifs pour nos fonds et nos autres produits récemment constitués».

Le Luxembourg : un choix évident Grace à sa stabilité politique, sa croissance économique et sa résistance à la crise de 2008, le Luxembourg a vécu une évolution remarquable de ses indicateurs immobiliers et la tendance ne cesse de s’accentuer. Il est indéniable que le principal moteur de ce dynamisme est le secteur financier. Cependant, d’autres secteurs d’activité ont démontré une compétitivité surprenante, que ce soit dans l’industrie, les services spécialisés, les services de supports et administratifs... Il en résulte une croissance démographique de l’ordre de 20%(2) depuis 2010 et surtout, une demande en logements qui n’est satisfaite que partiellement, provoquant une hausse des prix au mètre carré des logements neufs de près de 100% depuis 2005 ! Et cette tendance est encore plus flagrante pour l’immobilier de bureaux qui a présenté une

augmentation des prises en occupation de plus de 18% en 2018 par rapport à l’année précédente(3). Ces chiffres, alliés à une excellente solvabilité des locataires et un taux de vacance le plus faible d’Europe(4) en fait un gisement d’investissement plus que séduisant. Unik Capital a ainsi conçu ses quatre lignes de métiers conjuguant des solutions d’investissements exclusives et des services haut gamme en immobilier, répondant aux souhaits des nouveaux types d’investisseurs du wealth management au sens large, en fonction de leur horizon d’investissement, de leur appétence au risque, de la forme des versements attendus. Unik Yield s’adresse à des investisseurs en recherche de rendement et leur donne accès à une sélection d’actifs sur les marchés immobiliers matures dans toute l’Europe, assortis de loyers récurrents et d’une revente à terme des actifs. Unik Value Add est une gamme de placements immobiliers, sélectionnés pour le potentiel de création de valeur, axés principalement sur la transformation des biens et la promotion immobilière. Unik Bond offre un accès privilégié à la dette privée immobilière de type «Premium», particulièrement attractive dans un environnement de taux d’intérêt faibles. Pour ceux qui souhaiteraient lancer leur propre structure d’investissements immobiliers, Unik Capital propose même une offre «white labelling» globale, Unik Solutions, prête à accueillir tous types d’investissements immobiliers(5). Chaque solution reçoit un accompagnement sur mesure pour le sourcing des biens. Enfin, dès que la structure s’y prête comme pour notre fonds alternatif Unik Fund, elle bénéficie de la gouvernance et du contrôle des risques apportés par une société de gestion spécialisée en fonds alternatifs qui analyse et valide chaque proposition d’investissement en amont de la transaction, et de l’expertise en conservation des actifs et valorisation de notre partenaire dépositaire. «C’est ainsi que nous encadrons, dans le respect de la réglementation, cette gamme innovante et diversifiée d’investissements immobiliers. Cette approche rencontre le succès auprès des nouveaux investisseurs, plus que jamais séduits par ces solutions», conclut Sylvie.

Des ailes pour la croissance Bien loin de la promotion immobilière traditionnellement dédiée à des professionnels du secteur, la démarche disruptive adoptée par Unik Capital alimente la vague déferlante des nouveaux véhicules d’investissements immobiliers en élargissant l’accès à l’investissement. Quand les professionnels de l’immobilier, vecteurs de ce changement, repensent leur organisation, ils s’appuient sur des experts avant tout centrés sur les clients et les investisseurs, pour adopter une démarche plus que jamais agile. Forts de ce nouveau paradigme, les investissements immobiliers, qui ont jusqu’alors bénéficié de la croissance, ne s’apprêtent-ils pas à devenir eux-mêmes le pilier de la croissance du futur, s’inscrivant parfaitement dans un contexte de développement écoresponsable et durable ? 1) Source : ALFI REIF Survey 2018 2) Source : STATEC 2018 3) Source: JLL 2019 4) Source : PWC, Julius Bear Report / Wealth 5) Pour plus d’informations : http://unikcapital.lu


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Les marchés émergents surperforment les marchés développés

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n 2018, le climat d’incertitude a érodé la confiance des investisseurs et provoqué un repli généralisé des marchés émergents, qui avaient pourtant surperformé les marchés développés au quatrième trimestre. Manraj Sekhon, CIO de Franklin Templeton Emerging Markets Equity, et Chetan Sehgal, Senior Managing Director et directeur de la gestion de portefeuille, présentent la revue du quatrième trimestre 2018 et les perspectives de leur équipe concernant l’univers des marchés émergents. Trois choses auxquelles nous pensons à l’heure actuelle

1. Conformément aux attentes du marché, la Réserve fédérale américaine (Fed) a relevé son taux directeur de 25 points de base en décembre, soit sa quatrième hausse en 2018. Alors que la Fed a légèrement abaissé ses prévisions d’inflation et de croissance du produit intérieur brut (PIB) aux États-Unis, la croissance de l’économie américaine est restée relativement soutenue. Les prévisions de relèvement des taux d’intérêt américains ont aussi été revues à la baisse pour 2019 et au-delà, passant à deux hausses en 2019, contre trois auparavant. L’augmentation des taux exerce, par définition, des pressions sur la croissance et l’inflation, un effet qui ne se limite pas aux marchés émergents (ME) dont les taux d’endettement sont, au demeurant, nettement inférieurs à ceux des marchés développés (MD). Dans leur ensemble, les ME affichent désormais des excédents de comptes courants, ont adopté des régimes de changes flottants et ont réduit leur dépendance aux emprunts en USD. Cependant, les marchés financiers ont lourdement sanctionné ces économies (et entreprises) émergentes qui appliquent des politiques moins prudentes. Les investisseurs semblent de plus en plus faire la distinction entre les gagnants et les perdants, ce qui offre des possibilités de gestion active. 2. Le renforcement du dollar américain a cristallisé l’attention sur la faiblesse des prix des matières premières et a érodé la confiance des investisseurs dans les ME au cours des derniers mois, le climat actuel laissant craindre une répétition de la crise financière asiatique de 1997-1998 (CFA). Nous pensons pour notre part que ces inquiétudes sont largement exagérées compte tenu des réformes massives qui sont intervenues sur les marchés financiers asiatiques au cours des deux dernières décennies. Vingt ans après la CFA, nous considérons que le paysage économique de nombreux ME s’est fondamentalement amélioré. D’après notre expérience, les investisseurs devraient moins se concentrer

sur ce qui se passe aux États-Unis et davantage sur les évolutions sur le terrain dans les pays concernés. De nombreux ME ont tiré les leçons du passé et raffermi leurs politiques et leur gouvernance. Par ailleurs, de nombreux ME sont moins dépendants des matières premières qu’il y a quelques décennies, et la fluctuation des prix a donc moins d’influence sur leurs économies. Évidemment, les changements de politiques américaines pourraient sanctionner les pays des ME très endettés. Nous avons toutefois constaté une évolution généralisée sur ces marchés. Les politiques monétaires asiatiques sont moins corrélées aux taux d’intérêt américains et plus influencées par la croissance locale et l’inflation. 3. En Inde, la récente baisse des prix du pétrole a permis d’alléger les pressions sur la roupie, le déficit des comptes courants et l’inflation. L’économie indienne se porte toujours bien : les dépenses publiques en infrastructures ont augmenté, les dépenses d’investissement des entreprises dans l’accroissement des capacités progressent et les dépenses des ménages sont, selon nous, en hausse. La consommation reste elle aussi robuste. L’Inde a été récemment aux prises à un environnement difficile, les banques parallèles, aussi appelées sociétés financières non bancaires (SFNB), ayant été confrontées à des problèmes de liquidité, suscitant des craintes de contagion systémique. Le niveau de liquidité s’est depuis normalisé et les flux de crédit se sont rétablis. Dans l’intervalle, les élections imminentes risquent d’éroder la confiance des investisseurs, mais nous n’identifions pas d’impact majeur sur l’économie intérieure. Notre évaluation du contexte macroéconomique (poursuite de la reprise) et des fondamentaux des entreprises (accélération de la croissance bénéficiaire) renforce notre optimisme à long terme à l’égard du marché indien.

Perspectives Les tensions commerciales ont été l’un des principaux motifs de la faiblesse des actions des marchés émergents et, bien que les exportations demeurent un moteur essentiel de leur croissance, elles sont de plus en plus destinées à d’autres économies émergentes ; l’importance relative des marchés développés a diminué. De même, les rôles de la consommation et de la technologie dans la croissance économique ont pris de l’importance ; les ME sont davantage axés sur leurs marchés intérieurs. Si les tarifs douaniers arrivent sans aucun doute à un moment difficile pour la Chine qui cherche à réduire son levier économique, leur impact se fera également sentir à l’échelle mondiale. Malgré le ralentissement de la croissance mondiale, les ME devraient enregistrer un taux de croissance économique plus rapide que celui des ME en 2019 et dans un avenir proche. Pour 2019, le Fonds monétaire international (FMI) prévoit ainsi une

croissance de 4,7% en Asie, soit plus du double des 2,1% estimés pour les MD(1). Après leur repli de 2018, les devises ME ont renoué avec les niveaux relativement abordables de 2001-2002. Nous attendons un redressement en 2019. Les valorisations ME sont devenues de plus en plus attrayantes en raison d’une confiance (et d’une performance) en baisse, mais les cash-flows et les bénéfices restent généralement solides. La croissance bénéficiaire des ME devrait dépasser celle des États-Unis et des MD, et retrouver ainsi sa trajectoire de 2017. Ces conditions, conjuguées à l’amélioration de la gouvernance d’entreprise – qui comprend le versement de dividendes et les rachats – constituent pour nous une opportunité d’achat à long terme de plus en plus intéressante et devrait renforcer l’optimisme envers de la classe d’actifs des ME.

Tendances et évolutions clés des marchés émergents Au quatrième trimestre, les actions des ME ont fléchi, mais se sont mieux tenues que leurs homologues des MD. Les inquiétudes relatives à la croissance économique mondiale, les relèvements de taux d’intérêt américains et les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis ont accentué la volatilité du marché au cours de la période, comme ce fut le cas pendant une grande partie de 2018. L’année a été difficile pour l’ensemble des marchés mondiaux, même si les actions des ME ont perdu plus de terrain que celles des MD. L’indice MSCI Emerging Markets a cédé 7,4% au cours du trimestre, contre une baisse de 13,3% pour l’indice MSCI World, tous deux en USD.

Les initiatives les plus significatives dans les marchés émergents au cours de ce trimestre - Les actions indiennes ont reculé au quatrième trimestre, le Pakistan, Taïwan et la Corée du Sud enregistrant les plus fortes baisses dans la région. La santé économique du Pakistan s’est dégradée, le gouvernement se trouvant contraint de solliciter l’aide du FMI. À Taïwan et en Corée du Sud, les indices technologiques ont souffert de la faiblesse des valeurs technologiques. En Indonésie, aux Philippines et en Inde, les marchés ont toutefois bénéficié de la fermeté de leur devise locale. Ainsi, la roupie indonésienne et le peso philippin ont bénéficié des interventions défensives des banques centrales face à l’USD. La roupie indienne s’est aussi inscrite en hausse, la baisse des prix du pétro-

le ayant apaisé les craintes de déficit de ce pays importateur. - L’Amérique latine a été la seule région des ME à terminer le trimestre en légère hausse, uniquement en raison de la solide performance enregistrée par le marché brésilien en octobre. Le cours des actions brésiliennes s’est redressé à la suite de la victoire d’un candidat aux élections présidentielles plus favorable au marché et de l’appréciation du real brésilien. En revanche, la Colombie et le Mexique ont enregistré des corrections à deux chiffres. La montée de l’incertitude politique et économique, ainsi que les hausses des taux d’intérêt, en partie alimentées par les pressions inflationnistes accrues, ont érodé la confiance des investisseurs. La baisse des prix du pétrole et la dépréciation du peso colombien ont pesé sur le marché colombien. - Les marchés émergents européens – Grèce, Russie et République tchèque en tête – ont cédé du terrain. À l’inverse, la Hongrie et la Turquie ont préservé leurs gains précédents jusqu’à la fin du trimestre, enregistrant un rendement positif. La baisse des prix du pétrole et la montée du risque géopolitique ont pesé sur le prix des actions russes. Le marché turc, qui s’était fortement replié en début d’année, a enregistré une progression à deux chiffres en novembre suite à un relâchement des tensions politiques et la lire turque a progressé. Le marché d’Afrique du Sud a reculé, mais s’est relativement mieux comporté que ses homologues des ME. L’économie sud-africaine a renoué avec la croissance au troisième trimestre de 2018, après deux trimestres consécutifs de contraction. - Les marchés frontières ont subi une correction au quatrième trimestre, mais se sont mieux tenus que les marchés mondiaux. La Lituanie, la Roumanie et la Tunisie ont compté parmi les marchés les plus faibles. Le Viêt Nam et le Kenya ont aussi sous-performé. Les inquiétudes concernant le commerce mondial et la perte de confiance sur les marchés ont sanctionné les actions vietnamiennes malgré l’annonce de résultats positifs et d’une solide croissance du PIB. Le Sri Lanka, le Liban et l’Estonie ont toutefois contré la tendance pour finir l’année sur un gain. Les investisseurs du Sri Lanka sont restés optimistes malgré l’instabilité politique persistante et la faiblesse de la roupie sri-lankaise. CFA® et Chartered Financial Analyst® sont des marques déposées de CFA Institute. 1) Source : Fonds Monétaire International, base de données Perspectives économiques mondiales, octobre 2018.

LES CLÉS D’UN INVESTISSEMENT IMMOBILIER RÉUSSI

Le 21ème siècle, siècle de la Chine? Par Vincent JUVYNS, Global Market Strategist, J.P. Morgan Asset Management

projecteurs n’est que l’un des chantiers auxquels la Chine doit s’atteler.

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Certains ont déjà commencé il y a quelques années, à l’instar de l’ouverture de l’accès aux marchés d’actions domestiques pour les investisseurs étrangers grâce notamment au Stock-Connect entre HongKong et Shanghai/Shenzen et plus récemment à l’inclusion de nombre d’actions domestiques aux indices MSCI. D’autres sont en cours d’implémentation, comme celui de permettre aux entreprises internationales d’être détentrices à 100% de leurs entités juridiques locales au lieu de devoir se contenter d’une part minoritaire dans une joint-venture avec des acteurs locaux. Enfin, d’autres doivent encore être lancés, à l’instar de l’ouverture des marchés de dette domestique, publique et privée, aux investisseurs étrangers.

’économie chinoise fait depuis plusieurs années l’objet de nombreux débats dans les cercles économiques qui la voient tantôt comme la successeuse des États-Unis tantôt comme un colosse aux pieds d’argile. L’année 2018 semble plutôt avoir donné raison à ces derniers. En effet, suite à la politique monétaire plus restrictive menée par la People Bank of China ces dernières années, à la réduction des capacités excédentaires de production dans l’industrie …et à la guerre commerciale sino-américaine, l’économie chinoise a enregistré, au quatrième trimestre de 2018, son plus faible rythme de croissance depuis 28 ans. Pour autant, ces défis cycliques et géopolitiques ne remettent pas en cause la dynamique structurelle de l’économie chinoise. Depuis le lancement, il y a 40 ans, du processus de réformes de Deng Xiaoping, le PIB chinois a été multiplié par 40 et la Chine est devenue la deuxième économie mondiale, derrière les États-Unis, et la première contributrice à la croissance mondiale. Plus récemment, malgré un environnement économique global difficile, la Chine a encore accéléré les réformes et la tertiarisation de son économie puisque les industries obsolètes et polluantes sont petit à petit fermées, tandis que l’urbanisation et le développement de la classe moyenne s’accélère. Sur le plan international, la Chine est parvenue en 2015 à faire du Renminbi une monnaie de réserve, tandis qu’elle a multiplié les investissements dans le monde, notamment dans le cadre de ses deux plans stratégiques : «New Silk Road» et «One Belt One Road». En 2018, la Chine a cependant appris à ses dépens que la globalisation impliquait une certaine réciprocité et qu’il lui faudrait ouvrir son économie plus vite pour pouvoir poursuivre son expansion internationale. La nécessité de réciprocité commerciale actuellement sous les feux des

Pour triompher à long terme, la Chine doit cependant d’abord relever les défis qui se posent à elle à court terme, comme le ralentissement conjoncturel actuel. Les dirigeants chinois en sont conscients. La PBoC a déjà consenti depuis la fin de l’année 2018 à un assouplissement monétaire conséquent qui devrait relancer les dépenses d’infrastructure. Cependant dans un pays déjà lourdement endetté, ces mesures monétaires devraient être moins efficaces que par le passé et il est dès lors indispensable de leur adjoindre un volet budgétaire afin de soutenir la consommation et la rentabilité des entreprises. C’est ce à quoi semblent se résoudre les autorités chinoises puisqu’une baisse de la TVA, de l’impôt sur les personnes physiques et de l’impôt des sociétés est attendue en 2019. Ceci est de bon augure pour l’économie chinoise et par extension pour l’économie mondiale et les prix des matières premières. Malgré les incertitudes actuelles, la Chine garde donc le cap et, même si le rythme de croissance devrait inéluctablement être freiné par son endettement élevé et sa démographie, elle semble bien partie pour dominer économiquement le 21ème siècle. Dans ce contexte, nous estimons que les marchés financiers chinois, tant d’actions que de dette, représentent une opportunité que les investisseurs à long terme ne peuvent négliger.

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