HS FRAIS FROID du 28 Mars

Page 81

LES MARCHÉS FRUITS ET LÉGUMES

«Les variétés anciennes sont une vraie attente », juge Catherine Legal, de Savéol. La cœur de bœuf, qui arrive en avril, est un succès. «Sa texture fondante plaît, comme son physique plus avantageux. Elle a pris sur le vrac », argumente Catherine Legal. «C’est un marché franco-français, moins concurrencé en volume mais plus compliqué techniquement», commente Laurent Bergé. Prince de Bretagne a augmenté de 50 % la surface de production pour cette variété ancienne. « La cœur de bœuf est notre troisième référence, derrière la grappe premium et la

DR

Savéol propose cette variété ancienne à la très belle image gustative en barquettes de 3 et intégrée à ses coffrets Saveurs anciennes.

© PICASA

© PHOTO EXPRESSION

Retour en grâce pour la cœur de bœuf

Des goûts et des couleurs...

Origine affichée

DR

Rougeline, producteur du Sud (Aquitaine, Roussillon et Provence), affiche le slogan « C’est d’ici ! » suivi des mentions du Marmandais, des Landes, du Roussillon, de Provence, sur étiquettes et stickers pour les UVC, sur les cartonnettes pour les colis vrac et en PLV pour le rayon.

Tomate Jouno lance la Yellowpearl› (photo), « une vraie jaune qui a du goût », et la Sweetberry›, « garriguette de la tomate, vendue avec son pédoncule, plus cher que la cocktail ordinaire, moins que la cerise », précise Christian Jouno. Elle sera intégrée dans la gamme de bourriches (photo) dans le nouveau format de 500 g contenant des cocktails.

2 391 ha (stable), à 80 % sous serres. La surface cultivée pour le frais en France Contingent tarifaire de base à l’importation dans l’UE du Maroc 233 000 tonnes d’octobre 2012 à fin mai 2013 jusqu’à 257 000 tonnes à partir de 2015-2016 Contingent additionnel possible de 28 000 t/an Source : Agreste, bilan de la campagne tomates, au 1er novembre 2012, JOCE

vrac, et devant la cocktail et la cœur de pigeon, assure Emmanuel Descloux. De son côté, la noire de Crimée est passée du statut de produit d’image et d’appel à une quasi-référence à l’année. »

Des formes, des couleurs, des goûts… Pour mettre du neuf sur les étals, les opérateurs poursuivent les recherches variétales. «La tomate fait le plein de formes, de couleurs, de goûts, assure Emmanuel Descloux. Nous travaillons avec Vegenov sur des tests organoleptiques et un panel de consommateurs. La cœur de pigeon orange n’était pas au rendez-vous il y a trois ans, elle l’est en 2013. » Quant à la tomate bleue, « elle existe déjà sur catalogue, assure Christian Jouno, de Tomate Jouno, spécialiste des tomates de segmentation. Mais on ne veut pas sacrifier à la

mode. Le goût d’abord !». « La segmentation ne suffit pas. Nous mettons en avant depuis 2012 des valeurs de proximité, goût et durabilité», insiste Maxime Laclaverie. Les packagings de Rougeline affichent «C’est d’ici», «C’est bon», « C’est sain » et « Origine sud de la France». Tomate Jouno dessine une tour Eiffel entourée de «100 % France»... L’AOP va expérimenter la mise en avant de l’origine France, à l’exemple du concombre en 2012. «Je vais tester moi-même à partir d’avril le stickage au logo Tomates de France en région nantaise », annonce Laurent Bergé, adhérent du groupement maraîcher Océane. Pour le consultant Jean Lacroix, « après les crises alimentaires, l’origine France peut rassurer. Mais lorsque Mme Michu se trouve devant le rayon, elle regarde aussi le prix... » ❘❙❚

Hors série | Mars 2013

Le boom des anciennes

Snacking sain

Inédit sur le marché français, le shaker de 250 g de Prince de Bretagne est proposé dès mars en 4 versions. Il sera aussi au menu de Rougeline à partir d’avril (tomates cerises allongées rouges) tandis que Savéol relifte sa « globetrotteuse » en gobelet, lancée avec la skipper Samantha Davis sur le Vendée Globe.

© ARMAND-CHRISTOPH

nécessité d’organiser le rayon. » L’évolution vers les petits fruits et variétés anciennes se poursuit chez les opérateurs français: «Chez Prince de Bretagne, nous sommes passés de 4 % en 2008 à 22-23 % de tomates de segmentation en 2013, évalue Emmanuel Descloux. Le cours du vrac est tellement bas, c’est une nécessité. » « Sur la tomate ronde, c’est plus compliqué de se battre, confirme Laurent Bergé. Les tomates de segmentation coûtent plus chers à produire mais sont plus rémunératrices. » Avec 35 % des volumes chez Rougeline, la segmentation rapporte « plus de la moitié » de la valeur. Savéol produit déjà 70 % de tomates de segmentation. «Les distributeurs, qui regardent la rentabilité du mètre linéaire et pas celui du mètre carré de serre, sont moins enthousiastes que les producteurs, modère Jean Lacroix, auteur d’une analyse de la tomate pour le salon des fruits et légumes méditerranéens Medfel 2012. Trop de segmentation peut entraîner une perte de lisibilité. En Italie, la segmentation est beaucoup plus large, mais il y a une vraie culture “tomate” dont le consommateur français est loin. »

SYLVIE BROUILLET

81


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.
HS FRAIS FROID du 28 Mars by INFOPRO DIGITAL - Issuu