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Tendance Matières précieuses

Dossier Linge de table : un accessoire à part entière Marque Jean Dubost : le couteau en héritage o  N 540 janvier-février 2014

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SOMMAIRE

03 ÉDITORIAL 06-24 ACTUS La Poterie d’Albi se lance dans les arts de la table Changement d’actionnaire pour Pyrex Émissions culinaires Une boulimie sans fin ! Interview : Ingrid-Eva Abbes, directrice du développement de Schumann Professionnel Nestlé Dessert entre en cuisine

40-46 DOSSIER Linge de table : un accessoire de décoration à part entière

48-52 ZOOM VILLE Marseille : une offre aux couleurs locales

54-57 REPORTAGE MAGASIN Oh My Kitchen : spécialiste du multicanal

59-61 VITRINES & CONCEPTS La lumière capte les clients

Grand prix des Arts de la table : une finale hivernale Torchon à carreaux, la fin Geneviève Lethu SAS en redressement judiciaire Fly passe dans le giron de Conforama

26-27 TENDANCES

62 à SAVOIR Les indications géographiques étendues aux produits manufacturés

64 AGENDA 66 PETITES ANNONCES

Les lettres de noblesse... des matériaux précieux

29 CHIFFRES Le petit électroménager épargné par la crise

Cocotte 1850 d’Émile Henry

31-33 éTUDE DE MARCHÉ La cocotte : une icône made in France

35-37 MARQUE

38-39 PORTR AIT

Photos de couverture : © Mauviel, © Giusti et © Schumann Professionnel Ce numéro comporte un encart jeté Warmcook et un supplément “Carnet d’adresse 2014”

Arik Levy

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© Photo.Ian

Jean Dubost : le couteau en héritage

Sculpture d’Arik Levy exposée à la Maison des Champs Élysées.

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éDITORIAL

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014, sera-t-elle l’année de sortie de crise ? Plusieurs indicateurs économiques portent à le croire. Pour l’année prochaine, l’Insee table sur une croissance moyenne annuelle de 1,3 %. Soit 1 point de plus qu’en 2013. Qui plus est, le marché du travail devrait rester inchangé. La situation de l’emploi se stabiliserait avec un taux de chômage avoisinant les 11 % à fin 2014. En réalité, du côté de l’industrie, des signes d’amélioration sont visibles depuis le second trimestre 2013. Fin 2013, le PIB devrait atteindre +0,8 % (contre -0,3 % fin 2012). Bonne nouvelle ! En volume, le PIB retrouverait son niveau d’avant-crise du premier trimestre 2008. Cinq ans… Cinq longues années, c’est au moins le temps qu’il aura fallu à la France pour tenter d’effacer petit à petit les stigmates de la crise économique mondiale. Bien que certains d’entre eux soient irréversibles. Les commerces en arts de la table sont nombreux à ne pas avoir résisté. Là, il y a un avant et un après crise. En effet, quelques têtes sont tombées. À commencer par Torchon à Carreaux, qui a disparu du paysage, et Geneviève Lethu, dont la centrale d’achat a été placée en redressement judiciaire. Deux réseaux pourtant précurseurs en arts de la table et ustensiles de cuisine en France dans les années 90, mais déjà vacillants en 2008. Triste fin d’année 2013 ! Et s’il ne faut pas non plus s’attendre à vivre un conte de fée en 2014 – la consommation des ménages sera atone, grevée par une hausse des budgets obligatoire (transports, électricité…) selon les analystes –, il semblerait que le plus dur soit derrière nous. Puis, la cuisine, le “fait maison” et le “Made in France” auront toujours le vent en poupe. Il y a des recettes qui ne changent pas ! Vraissemblablement, 2014 s’annonce meilleure que les cinq années précédentes…. Bonne année à toutes et tous !

Des lendemains qui chantent

Par Audrey Chaussalet

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Performances

Lagostina mise sur le “Made in Italy”

Leaflets explicatifs sur les plus produits, les usages et la gamme.

ventes on-line

Les marques suivent En cette fin d’année 2013, les marques ont beaucoup travaillé leur image sur Internet… La refonte du site cristel.com est désormais finalisée, avec en ouverture l’ob­ tention du label Origine France garantie, une vidéo sur les produits et l’intégration du Cristel store. Les revendeurs sont toujours mis en valeur et sont distingués des agents et points relais. Le service de rechappage apporté par la marque est également disponible en ligne. Ce site est en outre l’occasion pour Cristel d’annoncer dans sa rubrique “News” qu’elle réitère son partenariat avec l’émission de cuisine Top Chef, sur M6, en 2014. Le Creuset, qui vient aussi de relooker son site, va encore plus loin avec un onglet sur sa page d’accueil intitulé “Vu à la TV”, présentant des photos de ses produits dans Masterchef. Un site qui met l’accent sur la praticité avec une présentation des matières et des avantages des produits le Creuset/Screwpull. Enfin, jeandubost.com vient de faire peau neuve et met l’accent sur l’histoire, la fabrication “Made in Thiers”, le label EPV, l’entreprise solidaire et éco-responsable. Une e-boutique est encore en cours de développement. A. C.

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La marque italienne Lagostina, dans le giron du groupe Seb depuis 2005, a enregistré de belles performances en France en 2013. « La gamme Salvaspazio reste le best-seller, tandis que les autocuiseurs ont progressé de 9 %, pour atteindre 20 % de nos ventes. Sur un segment en baisse, Lagostina a gagné 0,5 % de parts de marché », déclare Elisabeth Blanc-Brude, directrice des ventes premium chez Lagostina. De belles performances liées, entre autres, au développement d’outils de marketing et de communication de la marque, qui profite, par ailleurs, d’un fort taux de notoriété assistée auprès des consommateurs, 17 % sur l’ensemble de la population et 25 % chez les 50 ans et plus. Des efforts que la marque entend poursuivre en 2014. En plus des leaflets qui accompagnent chaque produit, la marque va développer de nouveaux outils d’aide à la vente tels que des vidéos, des affiches grand format pour des vitrines… Le message est clair : capitaliser sur le “Made in Italy”. L’usine Lagostina est située dans la région du Lac Majeur depuis 1901, et tous les produits y sont encore fabriqués, à l’exception des poêles en revêtement céramique travaillées de l’autre côté des Alpes, dans les usines de Tefal. En 2014, la marque se concentrera également sur la formation des revendeurs, en organisant des sessions ville par ville. Côté produits, elle devrait étendre sa gamme d’ustensiles de cuisine en inox et une ligne dédiée à la GSS devrait voir le jour. Les grands magasins restent leurs premiers revendeurs avec 20 % du chiffre d’affaires de la marque, contre 12 % en GSS, à cela s’ajoutent les 600 points de vente indépendants revendeurs de la marque. A. C.

Diversification

La Poterie d’Albi se lance dans les arts de la table La Poterie d’Albi avait abandonné le filon pour se concentrer sur son activité poterie. Mais la mauvaise saison Printemps-Été 2013 des jardineries a conduit l’entreprise à diversifier son offre et à s’ouvrir à d’autres types de revendeurs tels que les magasins de décoration et d’arts de la table. Elle crée en cette fin d’année une gamme de poterie en terre cuite de 31 références – pichets, saladiers, bols, plats à tarte, salière/poivrière… – dans cinq coloris (safran, granny, aubergine, cerise et écume). Pour agrémenter son offre, la marque développe

aussi quelques objets de décoration de table. Par ailleurs, la
Poterie d’Albi vient d’obtenir le label français des Entreprises du patrimoine vivant, après avoir reçu le label Entreprise familiale centenaire au printemps dernier. Le savoir-faire créatif de cette société familiale, spécialisée dans la poterie émaillée depuis cinq générations, a fait l’objet d’un reportage dans le 19/20 sur France 3, le 2 décembre dernier. La fourchette de prix de sa nouvelle gamme en arts de la table s’étend de 6 euros un petit bol à 98 euros pour un grand plat à tajines.

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développement

Staub a 40 ans Créées par l’Alsacien Francis Staub en 1974, les célèbres cocottes, contrairement aux idées reçues, ont toujours été fabriquées à Merville, dans le Nord de la France. Peu importe la région, Staub peut se targuer d’appartenir au clan des marques “Made in France”. Le site industriel de Merville, qui emploie 272 salariés, servait à l’origine à produire des poêles à bois en fonte sous la marque Franco Belge. Une activité aujourd’hui devenue secondaire au profit des cocottes Staub. « À ce jour, nous produisons 1 million de pièces par an », déclare Véronique Vullo, directrice générale du site. L’export représentant 90 % de son chiffre d’affaires. L’Amérique étant leur premier marché. Pour 2014, d’importants projets de développement sont en

cours. La marque va concevoir un wok (diamètre 30 cm) et étendre sa gamme d’accessoires (repose couvercle, poignées en silicones…) pour personnaliser ses cocottes en fonte et s’ouvrir à de nouveaux marchés, comme la pâtisserie, grâce à une avancée technologi­que sur la forme du couvercle de la cocotte.

Nouveauté

Vente

Electrolux s’intéresse à la cuisson

Changement d’actionnaire pour Pyrex

Electrolux prévoit de lancer, courant 2014, une gamme d’ustensiles de cuisson sous la marque AEG Electrolux. Cette ligne, qui sera amenée à s’étendre, débuterait avec cinq produits : plat à rôtir, plat à ragoût, deux casseroles et une sauteuse. Des ustensiles haut de gamme à l’image de ses produits en gros électroménager et issus d’une expertise professionnelle. Un positionnement de gamme concurrent de celui de Demeyere et Mauviel. Darty et Boulanger, notamment, en seraient les prin­cipaux revendeurs. Des produits sous-traités par Berghoff. A. C.

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« Des nouveautés qui devraient être présentées sur le salon Ambiente, à Francfort, en février prochain », annonce Manuel Bortone, à la tête du marketing de Staub en Allemagne. D’autre part, le groupe Zwilling, auquel Staub appartient, va relancer au deuxième semestre 2014 la marque Fontignac, à des­tination des GSA. Celle-ci sera composée de différents types de produits tels que des casseroles en fonte, des poêles en aluminium, une batterie de cuisine multiplis, des couteaux et sera complétée par des verres et couverts de table à l’avenir. Une mar­q ue premium au sein des hypers – le prix de vente conseillé de la poêle en aluminium sera de 55 euros – pour viser une clientèle trentenaire. A. C.

« La vente de la marque de verre haute résistance Pyrex par le groupe Arc International au fonds d’investissement américain Aurora Capital Group aura lieu avant la fin du mois de janvier », affirme-t-on à la section syndicale d’Arc International. Début décembre, Aurora a présenté au Comité d’entreprise son plan à cinq ans. Le futur repreneur entend donc continuer la production du borosilicate à Châteauroux, sans plan de licenciement. Il a également annoncé souhaiter développer la marque Pyrex sur de nouveaux éléments de cuisson, comme les poêles en acier, qui resteront des produits sourcés. Si Arc International se sépare aujourd’hui de Pyrex, dont il avait fait l’acquisition pour l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient en 2005 (Ndlr : la propriété mondiale de la licence Pyrex appartenant toujours au groupe verrier américain Corning), c’est bien pour éponger une partie de ses dettes, estimées à 500 millions d’euros, voire même pour lui éviter une cessation de paiement. En effet, Arc International a réalisé un chiffre d’affaires de 1,1 milliard en 2011, contre 978 millions d’euros en 2012. Vendre une branche saine (Ndlr : Pyrex a enregistré un chiffre d’affaires avoisinant les 100 millions d’euros en 2012) est une première étape du plan d’économies et de restructurations lancé par le nouveau directeur général, Patrick Puy. A. C.

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Émissions culinaires

Une boulimie sans fin ! Si la cuisine fait recette à la télévision, les retombées pour les marques partenaires sont loin d’être probantes. Enquête sur les coulisses des émissions de TV culinaires. Depuis 2005, la cuisine s’invite tous les jours sur le petit écran. Ainsi, Un dîner presque parfait émission diffusée sur M6 en fin d’après midi, est en concurrence directe avec Dans la peau d’un chef, présentée par Christophe Michalak sur France 2, du lundi au vendredi, à 16 h 50. Suivi en prime time du Meilleur pâtissier le lundi et de Cauchemar en cuisine, le mercredi sur M6, de Masterchef, le vendredi soir sur TF1. Même les émissions plus géné­ ralistes sortent les petits plats dans les grands ! Dans C à vous, sur France 5, Anne-Sophie Lapix parle politique, société, culture, alors qu’un chef maison mitonne chaque soir un dîner pour l’invité du programme. Dans 100 % Mag (M6), Faustine Bollaert aborde aussi des sujets de la vie pratique, dont l’art culinaire. En 2014, l’émission Top Chef reprendra sur M6 et, selon le magazine Télé Star, les dix parti cipants emblématiques des quatre premières saisons s’affronteront. À la genèse de ces émissions de cuisine, des sociétés de production en charge de monter l’ensemble des programmes culinaires d ’une chaîne. Pour les créer, elles ont fait appel aux marques pour équiper les cuisines des plateaux TV en ustensiles en tout genre ! Des recettes goûteuses, mais pas juteuses Des partenariats initiés avec le programme Masterchef, gratuitement au départ et devenus payants au fil du temps. Il faut compter entre 10 et 25 000 euros pour que les produits d’une marque apparaissent

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dans Masterchef Junior. Sur M6, les partenariats restent gratuits, aux dires des fournisseurs. À charge, les dons de produits, qui peuvent s’avérer plus ou moins élevés, en fonction du coût unitaire du produit et de la quantité demandée par la chaîne de pro­duction. Masterchef, Le Meilleur pâtissier et Top Chef sont les émissions les plus gourmandes en termes de quantités. Pour l’une d’entre elles, Schumann Professionnel a dû ainsi fournir un produit par taille et par candidat, soit près de 800 produits au total. Pour Appolia, par­tenaire de l’émission Le Meilleur pâtissier, l’envoi des échantillons produits représente un coût financier compris entre 1 000 et 2 000 euros. En échange, les produits sont visibles du grand public. Il faut dire que l’audimat est plutôt alléchant : 2 826 000 personnes pour Le Meilleur pâtissier, soit une part d’audience de 12 %, contre 470 000 télés­p ectateurs pour Dans la peau d’un chef, soit 6,3 % d’audience, selon le relevé de Médiamétrie du 18 novembre

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01 - Dans ses vitrines de Noël, le BHV met l’accent sur l’émission Le Meilleur pâtissier. 02 - Le Creuset joue les vedettes sur Masterchef et Le Meilleur pâtissier, principalement. 03 - Jean Dubost est partenaire exclusif de l’émission Dans la peau d’un chef sur France 2. 04 - Kaï n’a pas de partenariat signé avec l’émission, mais avec le chef Cyril Lignac, qui anime Le Meilleur pâtissier.

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2013. Mais encore faut-il que le public puisse iden­tifier les produits et/ou la marque pendant l’émission, qu’il ait le temps de repérer les marques pendant le générique. Au mieux, combien sont-ils à chercher dans la rubrique « Les par­ tenaires » sur les sites Internet officiels des émissions ? En réalité, aucun fournisseur n’est, à ce jour, capable de quantifier les retombées en termes de vente. Comprenez que les effets sont faibles ! Mais, ces programmes permettent aux marques de gagner de la notoriété. Ainsi, sur son tout récent site de vente en ligne, Jean Dubost a recensé une centaine de visites liées à son passage dans l’émission Dans la peau d’un chef, contre 200 visites suite au Meilleur pâ­tissier. Pour Vincent Vallée, p-dg d’Appolia, « l’émergence de ces émissions télévisées est un élément marquant, qui contribue à booster le marché des ustensiles de cuisine et de cuisson. Elles favorisent l’ensemble de notre marché, mais pas uniquement les mar­ ques partenaires. » Pour communiquer davantage sur leurs passages télévisés, les marques ont encore la pos­sibilité de payer pour bénéficier du logo de l’émission. Le coût de revient du logo du Meilleur pâtissier serait lui d’un euro par produit. Jean Dubost, partenaire exclusif de l’émission Dans la peau d’un chef a, par exemple, passé le cap ! Mais, ce coût est jugé trop impor tant pour beaucoup de four­nisseurs. Sans compter que l’image de l’émission ne correspond pas toujours à leur image de marque. Nombre de fournisseurs regrettent aussi que leur passage à la télé­vision ne soit pas plus relayé par les revendeurs spécialisés. « Nous constatons un effet d’ac­cé­ lération des commandes, mais pas d’augmen­tation, ni de communication », déclare Sébastien Zott,

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Schumann Professionnel, qui s’immisce sur le marché grand public, présente sa gamme Alexandre Dimitch dans l’émission Cauchemard en cuisine et sa gamme en silicone dans Masterchef Junior.

pâtissier ? Ne sont, pour l’instant, concernés que les produits logotés par l’émission. Mais à terme, cela pourrait être ouvert aux partenaires. Un nouveau canal de dis­ tribution qui sera sans doute payant et qui pourrait bien faire frémir les commerçants !

general manager de Le Creuset France et Benelux. Et quid de la nouvelle expérience dans laquelle la chaîne M6 s’est lancée, le TV commerce, qui consiste à donner aux télés­pec­t a­teurs la possibilité d’acheter simultanément depuis leur tablette les ustensiles utilisés au cours de l’émission Le Meilleur

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Appolia, partenaire de l’émission Le meilleur pâtissier.

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Printemps/été 2014

Amadeus : cap au sud marques : Korb, qui présente une collection de mobilier contemporain et Lou de Castellane, marque haut de gamme de fleurs artificielles. Pour les magasins revendeurs, celles-ci leur permettent de compléter des ambiances en magasin.

Créé en 1977, le groupe Cades développe désormais trois marques. La plus connue et la plus ancienne est Amadeus, spécialiste des accessoires de décoration dans un style de maison de charme. Sous l’impulsion de Sylvie Abelane, à la tête de l’entreprise depuis 2011 et auparavant en charge de l’export, et à la demande de leurs clients revendeurs, Cades a créé deux

des collections bi-annuelles Les trois marques développent deux collections par an, soit 6 000 références, dont 4 000 nouveautés par an. Des créations dessinées par quatre designers en interne, mais produites un peu partout dans le monde « principalement en Inde, Chine, Thaïlande, même si nous essayons, de plus en plus, de rapatrier notre production en Europe », déclare Sylvie Abelane. Pour la collection Printemps-Été 2014, Lou de Castellane agrémente ses fleurs artificielles de petits contenants,

tandis que la collection Amadeus se décline en quatre thèmes : « Thé ou manoir », au style néo-classique ; « Apothicaire », pour un intérieur type cabinet de curiosité ; « Un printemps à Giverny », dédié aux amoureux du terroir et « Les régates » pour les nostalgiques des vacances à la mer. À cela s’ajoute une activité de développement pour les mar­ ques propres de la grande distribution spécialisée comme Confo Déco. Un showroom, du côté de Lille, est à disposition des clients revendeurs pour visualiser les nouveautés autour de la même scénographie que sur le salon Maison&Objet. En France, Amadeus compte plus de 4 000 clients revendeurs et corners en grands magasins. Le groupe dispose aussi de magasins en propre à l’étranger, notamment en Espagne et en Russie, mais a fermé ses boutiques en France pour ne pas concurrencer ses propres clients. A. C.

Collections

Un nouveau printemps pour Sia La marque d’objets de décoration Sia est une quinquagénaire fringante, multipliant depuis deux à trois ans les initiatives pour rester ancrée dans son temps… À commencer par le repositionnement de son offre, à 60 % développée par et pour Sia (contre 25 % auparavant). C’est dans cet esprit qu’elle a fait appel au designer Jean-Marc Gady pour « donner un nouveau souffle aux collections ». C’est chose faite avec des lampes, des vases, des candélabres légers, poétiques, originaux, mono ou bimatière (cuivre/verre, porcelaine/ verre, aluminium/verre, bois/ verre…), et une collection anniversaire, déclinée sur les six premiers mois de 2014 : un photophore mural en acier pour janvier, un tableau de

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Sia en chiffres CA : 60 M€. Ventes : 30 % fleurs, 10/12 % vases, 10/12 % bougeoirs, 10/12 % bougies, 5 % textile, 5 % meubles… 60 à 70 % de l’offre est renouvelée à chaque collection.

nuages en métal fait main pour février, un terrarium en mars, un brûle-parfum en porcelaine en avril, des photophores façon mont­ golfières colorées en bouleau et verre soufflé bouche pour mai, et des assiettes avec photophores en verre teinté intégré pour juin. Autant d’objets designés par le nouveau directeur artistique, qui devraient contribuer à dynamiser la marque à la soixantaine de millions d’euros de chiffre d’affaires, réalisés à 20 % en France… Sia devrait y élargir sa distribution, aujourd’hui constituée de deux points de vente à l’ensei­gne, de 25 corners dans les grands magasins et de distributeurs indépendants versus des

chaînes comme Truffaut, tout en ayant le regard fixé sur « l’international », raconte Éric Pinot, le directeur général. Ainsi, outre les pays d’Europe dans lesquels elle est présente toujours par f iliales in­t erposées, comme l’Italie (premier débouché de la marque ex-aequo avec la France), l’Espagne, la Suisse, elle investit la Russie via un distributeur, s’intéresse aux États-Unis, et réfléchit à un déploiement sur l’Amérique latine. En attendant, elle met la main à une jolie campagne publi­citaire en janvier 2014, mettant en scène 4 femmes, 4 visuels, pour 4 films correspondants sur Internet. S. D

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Interview

Ingrid-Eva Abbes, directrice du développement de Schumann Professionnel Après un premier salon Maison&Objet en septembre dernier, la marque Schumann Professionnel, issue du CHR, s’implante sur le retail. Dans quels circuits de distribution allez-vous introduire votre marque ? Chez tous les revendeurs spécialisés, aussi bien les détaillants, que les chaînes et franchises et la distribution spécialisée telle que Darty, Boulanger, Confo déco… Mais, pas en GSA. Nous avons commencé notre prospection commerciale en septembre et nous espérons prochainement réaliser 40 % de notre CA auprès de l’activité grand public. Quels sont les atouts de votre marque par rapport à l’offre existante ? En 2010, quand mon mari Whabi Abbes a repris l’entreprise familiale,

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nous avons lancé des gammes de produits plus adaptées au grand public. Pour ce faire, nous nous sommes appuyés sur notre savoirfaire professionnel, et notamment les revêtements Greblon pour la céramique. Nous avons créé sept gammes classées par ambiance et typologie de clientèle : “Cream rock & black rock” pour une cuisine naturelle & familiale, “Moove” pour une cuisine multifonction & trendy, “Luxury” pour une cuisine chic & esthète, “Voluptuosa” pour une cuisine contemporaine & design, “Pommes & Silicone” pour une cuisine pop & féminine, “Alexandre Dimitch” pour les professionnels & passionnés et “Les it de l’été” pour

une cuisine estivale & conviviale. Nous capitalisons sur le nom de notre marque existante, en nous inscrivant sur un positionnement haut de gamme accessible, entre Tefal et les produits de luxe. Des produits de qualité et design, mais pas de l’ordre de l’exception ! A. C.

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Œnologie

Une “Academy” lancée à Bordeaux La World Sommelier Academy de Bordeaux a été inaugurée le 14 octobre, en partenariat avec Chef&Sommelier et la chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux. Cette école de formation initie les experts du vin au métier de sommelier. Les cours de dégustation sont servis dans les verres et carafes Chef&Sommelier. La marque, qui appartient au groupe Arc International, compte bien prouver son expertise œnologique auprès de ses futurs grands experts et les sensibiliser à l’importance du verre dans la dégustation.

Ce set de deux couteaux de cuisine, chef et office dotés de manches acrylique Fluo, signé Jean Dubost, a reçu le prix Best look 2013 délivré lors du salon Interior Lifestyle, qui s’est tenu à Shanghai, du 25 au 27 septembre derniers. Prix de vente conseillé : 65 euros.

Communication

La nouvelle image de Kenwood

Radio

Les arts de la table reprennent les ondes La deuxième vague de la campagne radio en faveur des arts de la table a repris du 7 au 22 décembre. Trois messages basés sur le single « Les arts de la table, c’est comme la mode, c’est bien quand ça change », ont été diffusés en alternance du samedi au mercredi entre 6 h 30 et 19 h 30. Au total 392 spots, dont 314 sur RTL, Europe 1, France Inter et Chérie FM ainsi que 78 spots sur les 126 stations locales régionales. Cette campagne devrait toucher 68 millions de contacts auprès des 13 millions de personnes de 25 à 59 ans. Au final, plus de 8 millions d’auditeurs devraient entendre les messages en moyenne 8 fois chacun, selon Médiamétrie. Par ailleurs, le comité Francéclat prévoit une nouvelle campagne radio pour accompagner le renouvellement de l’opération « Videz vos placards », qui s’étalera sur quatre samedis : les 22 et 29 mars, le 5 avril et le 31 mai 2014. Pour le second semestre 2014, le comité prévoit de lancer une consultation d’agences pour mettre au point une campagne collective en faveur des arts de la table.

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« Que voyez-vous ? », c’est le slogan de la nouvelle campagne de communication de Kenwood. « Cette campagne a pour but d’augmenter la notoriété de la marque et d’ins­ taller Kenwood sur son terrain d’expression prioritaire : la préparation culinaire », déclare Vincent Bougeard, directeur marketing et communication du groupe DeLonghi. En prenant le parti de montrer l’ingrédient plutôt que la recette finalisée, l’agence JWT, à l’origine de cette campagne, présente le robot « comme un outil au service de l’individu qui réalise la recette », affirme Vincent Bougeard. Bien vu quand on sait que les consommateurs recher­chent avant tout la simplicité d’usage de ces produits. La marque a opté pour une diffusion mixte entre le Web – v i a d e s s i te s s p é c i a l i s é s (750 grammes, Marmiton, Journal des femmes, Cuisine AZ…) – et les magazines grand public de déco­ ration, de cuisine, de gastronomie et des féminins. Tandis que la campagne DeLonghi est dans la continuité de celle réalisée en 2012.

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Exclusivité

Une théière Royale Pour fêter les 65 ans de la marque et les 60 ans de son best-seller, la théière Salam, Guy Degrenne a commercialisé en édition limitée trois tenues pour l’habiller à la manière d’une poupée. Le choix se porte entre un vêtement en simili cuir, version rock star, une célèbre marinière bleue et blanche et un manteau en cuir d’agneau naturel orné de strass. Présentée à Maison&Objet, la distribution est exclusivement réservée aux 300 points de vente et sur le site de la marque. Son prix ? 450 euros. Pour son spot publicitaire diffusé sur le petit écran depuis le 18 novembre, Guy Degrenne a préféré mettre en avant un autre de ses produits, la gamme de tasses Illusions, qu’elle espère aussi voir devenir un jour un produit phare.

Diversification

Nestlé Dessert entre en cuisine Les Français se rêvent en « Meilleur pâtissier ». Rien de plus normal que cette tendance donne des envies de diversification aux marques de produits alimentaires. Nestlé Dessert, qui éditait déjà des livres de recettes à réaliser avec ses tablettes de chocolat pâtissier, lance ainsi un coffret Atelier Pâtisserie Chocolat. Il comprend les trois livres de ses trois spécialités (Nestlé Dessert chocolat noir, chocolat blanc et chocolat au lait) déclinées en 60 recettes, ainsi que des accessoires de pâtisserie (1 maryse, 1 cuillère en bois, des caissettes à muffins et une plaque en silicone pour réaliser de la friture en chocolat). Lancé pour les fêtes de Noël, ce coffret des Éditions Hachette (19,95 €) n’est cependant pas une édition limitée. Compte tenu du succès de son site www.latableadessert.fr et de son application Iphone (près de 800 000 téléchargements), il est probable que Nestlé fasse de nouveau parler d’elle au rayon des accessoires pour pâtisserie. Léna Rose

Offres promotionnelles

Le PEM booste la fin d’année Avant les fêtes, les marques de petit électroménager y vont bon train sur les offres promotionnelles. Ainsi, pour l’achat d’un robot sur socle Artisan et un euro, KitchenAid offre un lot d’accessoires contenant un hachoir et une passoire à fruits et légumes d’une valeur de 175 euros, du 30 novembre 2013 au 4 janvier 2014. Même principe chez Magimix. Un mini-bol d’une valeur de 50 euros est offert pour l’achat d’un blender ; quatre pots de yaourts les Artistes

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pour l’achat d’un cuiseur-vapeur ; le livre de recettes Ceci n’est pas une pomme pour la gamme de cen­ tri­fugeuses Duo ;deux cartou­ches Brita pour la gamme Espresso ; un coffret Cubes&Bâtonnets et un kit Macaron pour l’achat de son nouveau robot multifonction pâtissier ; un coffret Cubes&Bâtonnets pour son robot multifonction 5200 XL et deux Toastabags pour l’achat de son toaster Visio. L’opération s’étend du 25 octobre 2013 au 26 janvier 2014.

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Concours

Une finale hivernale Le Grand prix des arts de la table, 4e édition, s’est tenu fin novembre à Paris. Une rencontre entre professionnels et amateurs qui fait également parler d’elle via une page Facebook dédiée.

La finale de la 4e édition du Grand prix des arts de la table, organisée par la Confédération des arts de la table et le Comité Francéclat, s’est tenue le 26 novembre dernier à la Cantine du Faubourg, à Paris. Huit candidats, sélectionnés lors de dressage de table dans des salons régionaux, ont été répartis en deux catégories : professionnels et amateurs. Tous ont travaillé sur le thème « Tables d’hivers ». Cendrine Dominguez, la présidente du jury 2012, est devenue cette année la marraine de l’événement. Elle est en charge de la nouvelle page Facebook dédiée « qui compte déjà 1 000 fans en un mois. Nous avons une communauté à construire pour faire évoluer les arts de la table », a-t-elle annoncé. En outre, pour la première fois, cette année, une gagnante a été élue sur Facebook : Stéphanie Guérin. retour à la tradition Un jury, présidé par Linda Hardy (ex-miss France) et composé d’experts des tendances en décoration, de stylistes et de journalistes dont Table&Cadeau, ont délibéré sur divers critères, comme le respect du thème, l’originalité, l’harmonie des couleurs, la convivialité de la table. Des jurés surpris par ce retour aux valeurs sûres et aux usages traditionnels de la table proposé par les candidats et perçu par les membres du jury comme un man­

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La table “Gastronomie enneigée” a remporté le concours dans la catégorie amateurs.

Table “Orange mécanique”, dressée par Françoise Vauzeilles.

que de créativité. Au final, la table “Gastronomie enneigée” l’a emporté dans la catégorie amateurs, tandis qu’“Orange mécanique” de Françoise Vauzeilles, créatrice et designer du textile de table sous la marque Reine de pommes, a séduit par sa vivacité et son côté moins conventionnel avec l’utilisation de sets de table. Les ga­gnants ont reçu une dotation de produits d’une valeur de 2 500 euros. Toutes les photos sont disponibles sur la page Facebook du Grand Prix des arts de la table, et les étapes du concours 2014 y seront présentées tout au long de l’année. A. C.

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Nouveau Concept

ShopUp : une boutique éphémère vivante ShopUp Store est un nouveau concept de boutique éphémère. À son origine, deux associés, Thomas Claverie et Olivier Auton, qui ont eu envie de faire du commerce autrement. Créer un concept de boutiques éphémères, qui ne soit pas déjà assimilé à du déstockage, mais qui soit attrayant et vivant. Ce qui suppose des animations en magasin… Et la cuisine est un secteur qui s’y prête bien. Ils dénichent directement chez les fournisseurs des produits phares auprès de grandes marques telles que Lékué, Mastrad, Joseph Joseph et créent un partenariat avec Cook & Go, une chaîne spécialisée dans les cours de cuisine. Le principe est, pour ainsi dire, le même que dans les ateliers Cook and Go. Entre 39 et 79 euros, selon la thématique

du cours, chaque participant prépare son plat avec un chef cuisinier et repart avec pour le déguster. La deuxième animation du point de vente est liée à l’espace consacré au start-up, qui consiste à mettre en avant pendant une semaine des produits qui n’étaient jusque-là vendus que sur Internet. Des arti­ cles d’épicerie fine ou encore des coffrets cadeaux comme Le petit ballon. Implanté pour six mois sur la nouvelle zone com­merciale Aéroville (Roissy-en-France, 95), Olivier Auton avoue souhaiter vouloir faire durer l’expérience ShopUp et annonce l’ouverture de quatre à cinq autres boutiques éphémères en France, en 2014. Sur la cuisine ou dans d’autres secteurs qui touchent à la maison. A. C.

Inaugur ation

Country Casa a sa boutique Pour son premier magasin en propre, le fabricant Country Casa a choisi une place de choix, sur l’île Saint-Louis à Paris (4e). Sous l’enseigne La Cabane de Louise, ce point de vente de 100 m2 accueille

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les collections des trois marques du groupe, Country Casa pour les accessoires de décoration, Casita Inspiration pour le mobilier et Sofa Casa pour les fauteuils.

fermeture

Ambiance & Styles a ouvert trois magasins durant le dernier trimestre 2013. L’enseigne s’est installée en périphérie de Molsheim (67) et Chalon-sur-Saône (71), sur des surfaces de vente de 400 m 2 . Fin novembre, c’est une boutique de 220 m 2 qui a été inaugurée dans le centre-ville de Tassin-laDemi-Lune (69).

Torchon à Carreaux, la fin Propriété du groupe Prim’Style depuis 2011, la centrale d’achat de la franchise Torchon à Carreaux vient de fermer. La quinzaine de magasins qui subsiste sous enseigne Torchon à Carreaux a obtenu un droit d’usage pour exploiter le nom de l’enseigne. Mais les boutiques sont libres de leur contrat de franchise et ne sont plus rattachées à une centrale d’achat. En octobre 2012, l’ensei­gne avait tenté de relancer les machines avec un nouveau concept. Mais seuls deux magasins étaient concernés. « L’intégration de la franchise Torchon à Carreaux est un échec », reconnaît Louis Grandchamp des Raux, président de Prim’Style. « Le réseau Torchon à Carreaux était plus malade qu’on ne le pensait et les synergies possibles avec Comptoir de Famille, l’autre marque enseigne du groupe, n’ont pas fonctionné ». Prim’Style entend désormais poursuivre son développement sur Comptoir de Famille, qui compte 120 magasins à l’in­ter­na­ tional, dont 45 boutiques en France. Dans les trois ans à venir, l’ouverture de 10 à 15 boutiques Comptoir de Famille est prévue en Turquie. A. C.

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redressement judiciaire

Croissance

Geneviève Lethu SAS en difficultés

Habitat mise sur la franchise

Geneviève Lethu SAS – la centrale de l’enseigne – qui bénéficiait d’une procédure de sauvegarde en 2010, a été placée en redressement judiciaire pour six mois le 3 décembre dernier. Les 73 magasins et la plateforme d’approvisionnement ne sont pas impliqés. Pour le p-dg, Edmond Kassapian, « la vaisselle, la verrerie et les couverts ne sont pas des produits dits “utiles” comme la cuisson et, par conséquent, leur renouvellement n’est pas indispensable pour les consommateurs. À cela s’ajou­ tent les loyers prohibitifs des baux commerciaux et les politiques désastreuses de zones piétonnes en centre-ville, qui stéréotypent l’offre et tuent le commerce de pro­ ximité ». Quant aux zones commerciales en périphérie des villes, leur fréquentation se limite trop souvent au samedi. Tel est le cas à Thillois, près de Reims, où Influences by Geneviève Lethu, concept orienté sur l’équipement de la maison, a fermé. Lancé en 2011, ce magasin test n’a donc pas fait office d’autres tests. Aujourd’hui, l’enseigne ne mise plus que sur un développement à l’export ; un magasin vient d’ailleurs d’ouvrir en Guyane. A. C.

Le 27e magasin Habitat en France a ouvert à Villefranche-sur-Saône (69) sous la forme d’un contrat de franchise. Une première pour l’enseigne qui ne se développait jusqu’alors qu’en intégré. Ceci est sans doute une résultante du groupe Cafom, détentrice de l’enseigne depuis 2011 et qui exploite neuf magasins dans les départements d’Outre-Mer, dont six sous enseigne But. Ainsi, Pascal Cot devient le premier franchisé

Habitat, à la tête d’un magasin de 2 300 m2, implanté aux abords de l’Autoroute du Soleil (A6). Clôturé à fin septembre 2013, le chiffre d’affaires d’Habitat s’est élevé à 134 millions d’euros, soit une hausse de 1 % par rapport à l’année précédente, à périmètre constant. Sur la base du nouveau périmètre d’activité, l’enseigne ayant fermé trois magasins en Espagne et un en France au cours de cet exercice, les résultats sont plus prometteurs, avec une progression de 6 %. Néanmoins, le comité d’entreprise a négocié un plan de sauvegarde de l’emploi en août dernier, prévoyant la suppression de 2,5 postes, en moyenne, par magasin et la fer­meture ou la cession de quatre magasins en France. Au total, le départ de 106 collaborateurs après reclassement est envisagé. Pour sa croissance, l’enseigne mise désormais sur une accélération de son développement en franchise à l’international, notamment à Malte, en Norvège, en Suède et au Qatar.

International

Conforama aime la Suisse Conforama profite de la baisse mesurée de ses ventes (Ndlr : -2 % sur son exercice à fin juin entre 2012/2013, contre un marché de l’ameublement qui affiche -5 % sur 12 mois) pour poursuivre son développement. En effet, son magasin historique du Pont neuf vient de subir un réaménagement, pour transformer son rez-de-chaussée de 850 m2 en Confo déco, son enseigne dédiée aux objets de décoration, arts de la table, textiles et luminaires. L’enseigne continue également sa croissance à l’international, avec une ouverture à Coire, en Suisse, portant à 16 le nombre total de ses magasins dans ce pays.

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Distribution

ventes privées

Merci change d’actionnaire

Cookishop, premier site dédié à la cuisine

La famille Cohen, fondatrice de l’enseigne Bonpoint vendue en 2007 au groupe Rotschild et du concept store Merci, cède la main à HGD, la société holding des Gerbi, créateurs de l’enseigne Gérard Darel. Laurent Gerbi devient donc président de Merci. Le magasin, qui a ouvert en 2009, repose sur différents univers – la mode, le mobilier et les accessoires pour la maison et le jardin – et s’appuie sur une dimension éco-responsable. Ainsi, une partie des profits de l’enseigne est reversée à un fonds de dotation pour réaliser des projets de développement durable à Madagascar. Laurent Gerbi s’est engagé à poursuivre cette politique, à ne rien changer – en 2013, l’enseigne a réalisé un CA hors taxes de près de 16 millions d’euros avec une marge d’environ 5 %, selon Les Echos –, juste à le dupliquer dans d’autres capitales à l’international.

Cookishop.com, site de ventes privées dédié à la cuisine et aux arts de la table, vient d’arriver sur la toile. À l’origine, Camille Maillard, qui a fait ses armes sur privatesportshop.com et bricoprive.com, des sites respectivement dédiés au sport et au bricolage. Objectif : exploiter des niches pour lutter contre ventes-privées.com. Camille Maillard travaille surtout en direct avec les marques qui utilisent les ventes privées pour répondre à diverses problématiques. « Les jeunes marques peuvent se faire connaître en proposant une offre promotionnelle sur le lancement de leurs produits, se servir du site pour limiter le sur-stock ou vendre leurs fins de séries », explique Camille Maillard. Cookishop.com couvre le petit électroménager, les arts de la table, la cuisson, les ustensiles et l’épicerie fine. Un mois après son lancement, Totally Bambou, Wüsthof/Rösle et Bamix notamment, ont déjà réalisé une vente. La réduction appliquée sur le site est calculée en fonction des négociations avec les fournisseurs et du nombre de produits vendus. « Si je connais l’état du stock disponible, je passe commande aux four­ nisseurs à la fin des sept jours de vente », précise Camille Maillard. Le délai de livraison est de 25 jours. Depuis un mois, le site compte près de 50 000 inscrits et réalise en moyenne 50 commandes par jour. De belles perspectives, même si ces chiffres sont sans doute favorisés par les achats liés aux fêtes. A. C.

Mobilier

Erratum Dans le dossier du numéro 539 de Table&Cadeau, une erreur s’est glissée en page 35, entraînant une confusion sur la société pour laquelle travaille Florence Verbeke. Comme nous l’avons précisé dans notre article, Florence Verbeke est bien responsable de la communication chez Alice Délice. La rédaction présente ses excuses à l’intéressée.

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Fly passe dans le giron de Conforama Conforama et Mobilier européen sont en négociation exclusive pour signer un accord regroupant leurs activités d’approvi­sionnement et de logisti­ que. En parallèle, Conforama pourrait acquérir 19 magasins Fly en Suisse et une dizaine en France, selon un communiqué de presse du groupe. Une annonce encore soumise à l’obtention de l’avis des institutions représentatives du personnel et à l’autorisation des autorités compétentes en matière de contrôle des concentrations. Quant à la société Mobilier européen, présidée par Michel et Philippe Rapp, elle détient les enseignes Fly, Crozatier et Atlas, soit 249 magasins, dont 225 dans

l’hexagone et 24 à l’international, en Suisse, en Espagne et au Maroc. « Conforama pourrait prendre 20 % du capital de Fly, avant de monter dans les trois à cinq ans à 100 % », a déclaré dans la presse économique, Thierry Guibert, le p-dg de Conforama. À terme, ce dernier intégrera le Conseil de surveillance de Mobilier européen. Ensemble, les deux partenaires représentent près de 3,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires hors taxes et emploient 17 000 personnes. En France, ce mariage permettra à Conforama de passer d’environ de 15 % à 21 % du marché du meuble et de détrôner l’actuel leader, Ikea.

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TENDANCES

Les lettres

de noblesse…

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… des matériaux

précieux

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Le retour à l’essentiel est l’une des tendances les plus prisées du moment en déco ! Il se caractérise par la matière, avec des meubles en bois, associés à d’autres matériaux nobles comme le marbre, le verre, le cuivre ou le béton, mais aussi à travers des couleurs plus brutes.

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1 - Miroir en verre et bois de catalpa de Sia. PVC : 569 € - 2 - Photophores en céramique émaillée dorée de Serendipity. PVC : 9 €. - 3 - Couverts à salade de Côté Table. PVC : 32 €. - 4 - Coquetier Home Autour du monde. PVC : 90 € les 6. - 5 - Nouveau pichet thermo Kontra tout inox de Stelton. PVC : 199 €. - 6 - Lampes Leimu Iittala du designer nor végien Magnus Pet tersen, qui combine une base résistante en béton avec du verre souf f lé à la bouche. PVC : 549 € (38 x 25 cm) ; 495 € (30 x 20 cm)- 7 - Coupe-pain sur socle de Deglon. PVC : 52,90 €. - 8 - Lampadaire des Frères Campana pour Edra. PVC : 1960 €. - 9 - Beurrier en porcelaine doté d'un couvercle en cuivre de Mauviel. (ø 9 cm x H 8 cm). PVC : 40 €.

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- 10 - Chandelier en cuivre créé par Shane Schneck pour Hay. Disponible avec un pied trian­gulaire ou carré. PVC : 30 €. - 11 - Dessous de plat en liège de Frédéric Ruyant pour Eno. PVC : 19,90 €. - 12 - Boîtes Roots en manguier naturel chez Jardin d’Ulysse. Existent en deux tailles. PVC : 29 € (23 cm) et 34 € (32 cm). - 13 - Wok de la gamme Inocuivre Prima Matera signée deBuyer, en cuivre et inox. (ø 32 cm). PVC : 479 €. - 14 - Carafe Ottaviana version or de Mario Luca Giusti. PVC : 55 €. - 15 - Pouf multi-rondin recouvert de peau de chèvre. Cocktail Scandinave. PVC : 69 €. - 16 - Boîte à fromage en peuplier et épicéa de Pic Vert&cie designée par Pierre Casenove. PVC : 56 €.

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CHIFFRES

Le petit électroménager épargné par la crise Si les perspectives du marché de l’équipement de la maison s’annoncent encore moroses en 2014, le petit électroménager devrait continuer à tirer son épingle du jeu. À l’image de Seb, qui communique sur la valeur nutritionnelle de ses produits.

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millions

531 euros

C’est la surface du parc d’activité commerciale français. Un chiffre qui a doublé en 12 ans avec un développement en périphérie surtout.

C’est le budget que les Français pensent consacrer en moyenne à leurs achats de cadeaux, à leur alimentation et à leurs sorties pendant les fêtes. Soit un recul de 0,9 % par rapport à 2012.

Source : Procos.

Source : cabinet Deloitte.

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L’innovation : la clé pour le marché de l’équipement de la maison Les perspectives du marché de l’équipement de la maison sont moroses pour 2014, selon les premières conclusions de la dernière édition de l’Habitascope réalisée par l’Ipea, en partenariat avec Sofinco. Le développement du marché passera par l’innovation, de la céramique fine aux Leds ou par l’optimisation énergétique. Il faudra imaginer des produits simples d’usage ou qui répondent à une volonté de réduire indirectement les dépenses. Comme le petit électroménager, qui s’inscrit comme un moyen de limiter ses sorties au restaurant.

88,6 % milliards d’euros TTC

C’est le poids du marché de l’équipement de l’habitat en 2013, en baisse de 2,7 % par rapport à 2012. Source : Habitascope réalisée par l’Ipea en partenariat avec Sofinco et présentée en décembre 2013.

des réseaux de franchise envisagent de nouvelles implantations à l’étranger dans les deux ans. Contre 37 % des réseaux non encore internationalisés. Objectifs : chercher une croissance ailleurs et capitaliser sur l’image de la marque France. Source : étude de Nabil Ghantous et des chercheurs de l’université d’Aix-Marseille pour la FFF.

Seb, connecté Dans le cadre de son programme Nutrition Gourmande, Seb a lancé une application Smar tphone, Mon Actifry, sur le célèbre produit et ses valeurs nutritives. Afin de mesurer son impact sur la popu­ lation et appuyer sur les bienfaits nutri­tionnels de la gamme, Seb a fait appel au cabinet d’études Mediqual Research. 210 personnes

ont testé les trois appareils de la gamme Nutrition Gourmande (la friteuse Actifry, la yaourtière Multi Délices et le cuit vapeur Vita Cuisine) durant trois mois et ont suivi le programme de coaching via l’application mobile. Les résultats sont éloquents. 92 % des parti­cipants ont utilisé l’application, dont 70 % au moins

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une fois par semaine et 58 % plus de 5 minutes. Par ailleurs, 87 % l’ont estimé utile pour exploiter les fonctionnalités des ustensiles et la plupart ont même constaté préparer davantage leur repas en famille et consommer plus de légumes frais. Conséquence collatérale : 71 % des testeurs ont vu leur tour de taille diminuer !

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La cocotte Une icône made in France Branchée, la vénérable cocotte ! Et une fois n’est pas coutume, la qualité française est ici reconnue et recherchée, qu’il s’agisse de fonte émaillée ou de céramique. Profitant d’un vent en poupe, les marques veulent aussi se renouveler par le design et quelques innovations technologiques.

Qui aurait cru que la bonne vieille cocotte de grand-mère deviendrait si tendance ? Depuis quel­ ques années, elle est l’une des guest stars des émissions culinaires, s’expose sans complexes à table pour épater les convives, se miniaturise pour jouer les mondanités aux côtés des verrines lors des apéritifs dînatoires… Bref, on la voit partout. Constitue-elle pour autant un marché florissant en France ? Difficile à dire puisqu’elle ne fait l’objet d’aucune statistique, perdue dans la vaste catégorie des articles de cuisson (lorsqu’elle est en fonte) ou de la vaisselle (quand elle est en céramique) et ignorée des panels de distributeurs. Au moins peut-on affirmer qu’elle n’est qu’un marché de niche dans l’univers culinaire. On ne s’achète pas une cocotte tous les ans ! Cependant, les grands acteurs du marché se disent satisfaits de leurs ventes, surtout du côté des fondeurs. Fonte vs céramique Le secteur de la cocotte en fonte émaillée française se concentre autour de trois principales mar­ ques : Le Creuset, leader auprès du grand public, Staub, plus orienté vers l’univers de la gastronomie grâce à son association avec de grands chefs étoilés, dont Bocuse depuis son origine en 1974, et

Une déclinaison de quatre couleurs dans la nouvelle marque Terre Étoilée. PVC : de 39 € à 89 € (ronde, de 16 à 28 cm).

Invicta, loin derrière et positionnée sur le moyen de gamme à travers notamment sa gamme Chasseur vendue 35 à 40 % moins cher que ses deux concurrents. Le marché de la cocotte en céramique est lui plus éclaté, même si en émergent quelques noms connus tels Émile Henry et Revol. Pour nombre de porcelainiers français, la cocotte n’est qu’une référence représentant moins de 10 % de leur chiffre d’affaires. Dans tous les cas, le modèle le plus vendu est la cocotte ronde de 24 cm de diamètre (pour quatre à six personnes). Phénomène de saison­ nalité, les grands modèles ovales

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395 M€ C’est le marché français des articles culinaires métalliques pour la cuisson en 2012. (Source Unitam / Comité Francéclat / Douanes françaises)

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étude de marché

en fonte se vendent mieux à l’approche de Noël et des volailles festives. La tendance des minicocottes s’est pour sa part essoufflée, et elles se rangent aujourd’hui parmi les classiques.

Cocotte 1850 d’Émile Henry, design soigné et céramique adaptée à l’induction. PVC : 149,90 € (ronde, 26 cm).

Les acteurs en France et à l’international « Globalement, le marché de la cocotte est en développement pour nous, surtout sur 2013 », déclare Sébastien Zott, general manager France et Bénélux de Le Creuset. « Les détaillants d’ustensiles culinaires haut de gamme sont notre premier réseau de dis­ tribution avant les grands magasins. Internet est en croissance et représente 10 % de notre chiffre d’affaires en France, tous produits confondus, via notre site e-business et des partenaires sélectionnés. » Des chiffres plutôt encourageants sur l’Hexagone et encore meilleurs à l’étranger, où la cocotte joue les ambassadrices de la gastronomie française. L’export représente ainsi 95 % du chiffre d’affaires global de Le Creuset, grâce notamment à ses filiales aux États-Unis, au Japon et en Grande-Bretagne. Pour Staub, dont la fonte est produite dans deux usines françaises, la France serait le quatrième marché, après le Japon, l’Amérique du Nord et la Chine. À plus petite échelle, Invicta réalise à l’export 65 % de ses ventes en culinaire (environ 7 millions d’euros au sein de l’activité poêles à bois du groupe). « Le made in France est notre premier argument de vente, au même titre que notre rapport qualité/prix. Ceci à l’étranger comme en France. De plus, la flexibilité de notre outil de pro­ duction, adaptable à de petites séries (une taille en une seule couleur, par exemple), est un atout face à la Chine », explique Danielle Tréton, responsable du dépar­ tement culinaire d’Invicta. Dans la céramique, la cocotte garde aussi la tête haute. Elle est l’un des produits phares de la

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nouvelle marque Terre Étoilée créée au sein de CCF (Céramique culinaire de France), ancienne activité de Staub reprise début 2013 par François-Marie Barrès. « À 3 millions d’euros en 2013, le chiffre d’affaires devrait atteindre 5 millions en 2014 selon nos carnets de commandes, confie ce dernier. Des acteurs français tendent à relocaliser leurs achats, ce qui est un effet de la taxe antidumping mise en place par la Commission européenne il y a quelques mois sur les articles en céramique chinois. Cet avantage s’ajoutant aux coûts du transport e t d e l ’ i m m o b i l i s at i o n d e s stocks, nous devenons plus compétitifs sur les grandes pièces comme les cocottes et les plats. » Entre tradition et innovation

Invicta mise sur le rapport qualité/prix de sa gamme Chasseur. PVC : ovale (25 à 35 cm) de 99 € à 185 € ; ronde (10 à 32 cm) de 45 € à 195 €.

Produire en France devient un thème de communication en soi. La marque Appolia (Bretagne Céramique Industrie) met ainsi en avant deux labels : Origine France Garantie et Entreprises du Patrimoine Vivant. Et toutes les maisons de rappeler leur passé familial, ancré dans un terroir. Cela est cohérent avec l’image

traditionnelle de la cocotte, image porteuse de valeurs revenues au goût du jour : la bonne cuisine saine, le fait maison plus économique et si rassurant par temps de crise… Dans le même temps, les fabricants veillent à maintenir le produit dans la modernité. « Nous travaillons sur des carnets de tendances avec Nelly Rodi depuis cinq ans pour lancer des coloris en éditions limitées », relate Nathalie Chabert, directrice mar­ keting chez Staub. « Récemment, il y a eu aussi la cocotte en forme de citrouille, en clin d ’œil à Halloween. Mais nous restons sur un objet pratique, dont les inno­ vations sont parfois invisibles. La cocotte 2.0, ce n’est pas nous ! » Ces innovations consistent, par exemple, à affiner les parois de l’ustensile af in de l’alléger, le poids de la fonte étant un incon­ vénient. En termes d’esthétique, si la fonte s’écarte finalement peu de ses codes, la céramique ose des approches design. On connaît déjà le modèle avec couvercle à plan incliné d’Appolia créé en 2009 par le designer Thierry Le Faucheur, ou encore la Révolution lancée par Revol en 2011, très contemporaine avec sa base blanche et son couvercle

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01 - Citrouille au ton automnal chez Staub (24 cm). PVC : environ 199 €.

03 - Couvercle incliné et couleur pour la cocotte Appolia. PVC : de 64 à 97 € (ovale, de 20 à 30 cm).

02 - Une finition mate tendance pour la collection Mate à Croquer signée Le Creuset. PVC : ronde de 149 € à 245 € (20 à 28 cm) ; ovale 199 € à 275 € (27 à 31 cm).

04 - La gamme Révolution de Revol passe à l’induction et au micro-ondes. PVC : de 28,50 € à 209,90 € (ronde, de 10 à 32 cm).

coloré. Plus récemment, Émile Henry a fait appel au designer Laurent Corio, pour dessiner la gamme d’ustensiles 1850 (année de fondation de l’entreprise). « La cocotte est sans poignées mais avec des rebords généreux pour la saisir. Elle évoque l’idée du tour de potier, l’argile crue à travers sa teinte gris taupe, et rappelle le savoir-faire séculaire d’Émile Henry via un monogramme estampillé sur le bouton du couvercle. Il fallait éviter l’objet segmentant qui dépayserait le consommateur », explique Laurent Corio. La cocotte 1850 a un autre avantage : elle est compatible avec les plaques à induction grâce à un procédé de métallisation de la pâte céramique breveté. Un atout que la cocotte Révolution a été la première à offrir en France via un autre brevet exclusif : « Elle est unique en son genre puis­qu’elle

s’adapte à la fois à l’induction et au micro-ondes et peut être mise au congélateur », précise Olivier Passot, p-dg de Revol. Contrairement à la fonte qui se prête à la fois au four et à tous types de feux, la céramique naturelle ne peut se poser telle quelle sur une plaque à induction (un disque relais est nécessaire). D’autres marques planchent donc sur le sujet, comme Appolia et Terre Étoilée. L’enjeu est de rester à un prix compétitif par rapport à la fonte. La cocotte Révolution rencontre un bon accueil auprès du public mais ses ventes sont freinées par un prix se rapprochant de celui d’une Le Creuset ou d’une Staub. Plus légère mais plus fragile que l’inusable fonte, la céramique doit trouver le juste équilibre entre l’innovation technologique et l’attente du marché. Pascale Ruchon

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MARQUE

Jean Dubost Le couteau en héritage Depuis près de 100 ans qu’il existe, le coutelier Jean Dubost a opté pour une croissance lente, patiente et pérenne, et ça lui réussit. Avec l’arrière-petit-fils du fondateur à sa tête, Alexandre Dubost, accompagné dans l’aventure par Benoît Berot à la direction commerciale et Laurence Arthaud au développement export, la société continue de produire français. Avec l’amour du savoir-faire. La reconnaissance du métier. Comment se porte la société Jean Dubost ? Alexandre Dubost : Bien. Après des passages difficiles, notamment dans les années 50, elle est en croissance depuis plus de dix ans. 2011 et 2012 ont été de très bonnes années ; en 2013, notre progression est plus limitée, je parlerais de sta­ bilité. Malgré cela, nous avons dû refuser des commandes pour la première fois. Nous enregistrons un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros, réalisé à 65 % en France. Comment définiriez-vous votre offre ? A. D. : Elle est à 45 % liée à la cuisine, à 55 % au couteau de table. Les deux courbes se rejoignent, puisqu’avant, la table avoisinait les 70 %. Nous disposons de 2 à 3 000 références, dont une centaine de nouvelles par an, avec de plus en plus de gammes spécifiques pour la distribution, parfois sous l’identité de l’enseigne, parfois sous celle de l’enseigne associée à Jean Dubost à l’instar du bloc Laguiole Atelier, réalisé en exclusivité pour le BHV. Quoi qu’il en soit, si 20 % de l’offre est constituée de sourcing pour le marché français, surtout des couverts inox venus d’Asie mais designés par nos soins, puis contrôlés sur place avec le laboratoire SGS, nous produisons 80 % de notre offre en France. Les Laguiole arrivent en tête – nous en sommes d’ailleurs le premier producteur en quantité –, devant le

Alexandre Dubost, arrière petit fils du fondateur.

Il est secondé par Laurence Arthaud et Benoît Berot.

couteau de Thiers, puis les Pradel. Nous consacrons 20 à 30 000 euros par an à la protection et au dépôt de nos modèles ; nous avons ainsi déposé Laguiole par Jean Dubost dans plusieurs pays… Nous avons un partenariat avec une société de protection worldwide pour faire valoir nos droits dans le monde. Comment la création de nouveaux modèles s’organise-t-elle ? A. D : Elle vient des échanges que nous avons en interne et avec des tiers. Nos idées germent autour d’une table puis nous faisons intervenir des designers, externes, pour éviter d’enfermer la création. Nous nous faisons épauler en parallèle par un consultant extérieur en développement, marketing, concepts ; il nous aide à définir où nous devons aller. Nous travaillons également

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Couteaux à steak Laguiole.

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MARQUE

Un savoir-faire qui repose sur l’humain.

Bloc de six couteaux à steack Laguiole en inox.

avec une agence de création à Saint-Étienne, et une agence de design à Lyon.

l’homme, elles assurent peut-être juste une plus grande régularité. Et pour accompagner ce mouvement, depuis cinq ans, nous inves­ tissons dans les bâtiments, les bureaux et nous continuerons dans ce sens d’ici à 2015.

Pour accompagner le dévelop­ pement de l’offre, vous avez dû investir dans la production, non ? A. D. : Effectivement, nous avons doublé notre outil de production, avec une machine à émouture (Ndlr : machine destinée à former le tranchant de la lame) il y a trois ans (350 000 €), et nous allons en acquérir une autre l’an prochain, pour environ 100 000 €. C’est un investissement lourd, car très spécifique du métier, donc fait surmesure avec un important cahier des charges technique. Ces investissements ont été réalisés dans un souci de recherche de la qualité, en synergie avec le savoir-faire des hommes. La cadence de ces machines est proche de celle de

Coffret six couteaux Le Thiers à manche acryliques aux couleurs fruitées.

Les rares machines interviennent en synergie.

Pour cette production, vous vous concentrez sur le respect et la pérennité des savoir-faire ? A. D. : En effet, nous formons des jeunes sur deux ans, avec des tuteurs. Dans vingt ans, ce sont eux qui transmettront les savoir-faire. Nous sommes Entreprise du patrimoine vivant, et nous travaillons à la labellisation Origine France garantie.

CA 2013 : 15 millions d’euros. Production : environ 70 000 couteaux/semaine, dont une grosse part correspond aux Laguiole. Les best-sellers : les blocs de six couteaux Laguiole ainsi que les gammes avec le manche en bois d’olivier et le Thiers à manche acrylique fruité.

Où en est votre distribution ? Benoît Berot : Sur le CA France, nous réalisons 50 % dans les GSS, le reste dans le commerce de détail indépendant via des grossistes fidèles, puis des grands magasins tels le BHV, les Galeries Lafayette, des chaînes spécialisées comme Toc, Alice Délice… Nous travaillons beaucoup sur le merchandising des points de vente. Il y a une forte demande de support d’aide à la

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En bref

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vente, le couteau étant un produit technique. Laurence Arthaud : Pour tous nos magasins, nous mettons à disposition du mobilier de présentation, sécurisé et modulable ; des vitrines pédagogiques, avec « à chaque couteau son usage » où l’utilisation des couteaux est expliquée par des pictogrammes ; des bacs de présentation pour les couverts de table ; du mobilier plus spécifique, pour nos articles en bois d’olivier par exemple, des displays de comptoir… Nous proposons ces outils depuis six ans, mais investissons énormément sur ces axes depuis deux ans environ, en apportant chaque jour de nouvelles solutions à nos clients. En termes de formation, nous intervenons avec des solutions innovantes, des vidéos, des supports mécani­ ques comme la plaque de présentation des phases de fabrication du couteau, pour que les vendeurs deviennent les premiers ambassadeurs de la marque. Nous avons des retours très favorables. A. D. : Nous créons aussi des ateliers de cuisine en magasin. Il faut que le cuisinier explique la spécificité du couteau.

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La famille Dubost. Pierre, à gauche, et sa femme, Marcelle Colas Pradel. Debout, leur fils Jean.

Couverts Jean Dubost avec manche en bois d’olivier, l’un des best-sellers.

B. B : En parallèle, nous avons structuré notre force commerciale avec une direction commerciale, une force de vente intégrée et, depuis début 2013, un chef des ventes pour la stimuler. Vous participez à des émissions culinaires, pourquoi ? A. D. : Elles permettent à la marque de communiquer, renforcent sa légitimité. Quand les couteaux sont utilisés en cuisine, cela nous donne une image professionnelle. Notre engagement vis-à-vis de ces émissions n’est pas financier, plus relationnel. Ainsi, en 2013, nous avons participé, via le prêt de produit, à Dans la peau d’un chef, et Le meilleur Pâtissier. Quid d’un chef en interne ? A. D. : Nous allons signer avec un chef pour 2014 un partenariat matériel, économique, moral. Ce sera d’abord un échange et, à terme, cela se traduira par la possibilité de créer une collection ensemble. Vous êtes de plus en plus présent à l’étranger, racontez-nous ? A. D. : Au vu du marché mature qu’est la France, nous devons développer l’entreprise à l’export. Les États-Unis

sont notre premier débouché devant l’Australie, l’Europe puis l’Asie. Nous sommes à la conquête de nouveaux distributeurs, sachant que le souffle vient de la Corée, du Japon et de l’Australie. Par ailleurs, nous commençons à nous intéresser à l’Inde, où apparaissent des magasins d’arts de la table. A contrario, il nous manque le Brésil, l’Argentine, deux marchés compliqués pour l’export. L. A. : À chaque zone géographique correspond une demande : en Asie, la coutellerie cuisine, le développement en CHR, les couverts de table haut de gamme sont les plus porteurs ; dans les pays de culture du bien recevoir comme les États-Unis, l’Afrique du Sud, c’est plutôt une question d’assortiment, de produits tendance… Comme en France, où les tendances priment et les valeurs sûres sont remodelées pour s’accorder à l’air du temps en termes de couleurs, de matières. Prévoyez-vous de développer le e-commerce ? B. B. : Nous allons créer un site de e-commerce au 2e semestre 2014, avec une centaine de références haut de gamme. Propos recueillis par Sabine Durand

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PORTRAIT

Arik Levy Si l’Art incarne une vision d’avenir dans laquelle chacun voit ce qu’il veut, le design répond avant tout à une fonctionnalité. Arik Levy, artiste et designer, nous révèle sa sensibilité, qu’il exploite dans chacune de ses créations.

© Patrick Lazic

Par Audrey Chaussalet

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Collection Torch pour Baccarat

Lampe Forestier Dom

© Ian Scigliuzzi

Né en 1963 en Israël, Arik Levy arrive à Paris dans les années 90, après des études de graphic designer en Suisse. Multidimensionnel, il explore différentes matières et environnements. Il se passionne pour l’art, la photographie, la peinture et, surtout, la sculpture. Très vite, il acquiert une reconnaissance, avec “Rock sculpture” notamment. « L’ordre symétrique est facile. Mais former de l’asymétrie nécessite de sculpter », préciset-il. Ainsi, il aborde le design industriel comme une manière rapide et efficace pour financer ses projets ar tistiques. En 1997, il fonde l’agence L design avec Pippo Lionni, qui emploie une quinzaine de collaborateurs. Il signe alors des projets pour les plus grands : Baccarat, Christofle, Eno, Guzzini, Vitra… et couvre ainsi tous les spectres de la création d’objet de la décoration d’intérieur, du luminaire aux meubles en passant par les arts de la table, le bijou et le high-tech. Son ressenti ? Que le design est une des matières les plus enri­ chissantes pour un artiste. « Nous sommes constamment entourés d’objets auxquels nous ne prêtons pas attention. Pour cet entretien, par exemple, nous nous sommes assis sur une chaise sans même la regarder. Or, il n’y a rien de pire que de ne pas être considéré. La fonction d’un objet prime sur sa forme. Le design né d’une fonc­ tionnalité. Un verre est conçu pour boire, une chaise pour s’asseoir confortablement, alors que l’art est sans raison », explique Arik Levy. Aujourd’hui, il travaille seul ou avec quelques free lance au sein d’une société qui porte son nom. Et se consacre aussi bien au design qu’à l’art. « Tout ce que je fais physi­ quement et émotionnellement est lié à la création », affirme-t-il.

Galet Water Life

Tabouret Book

Pour lui, « le design n’est pas en rapport avec l’objet, mais avec les gens. Le rôle d’un designer est d’amé­l iorer le quotidien ». C’est parce que sa grand-mère et sa petite fille avaient du mal à ouvrir une bouteille d’eau, qu’Arik Levy a conçu le galet Water Life, un bouchon à vis qui en facilite l’ouverture. Le cône dans le galet s’adapte à différentes tailles de bouchons et les stries ser vent de système d’accroche. Il suffit de placer le galet sur le bouchon en exerçant une légère pression. Un objet produit par Guzzini et dont les ventes sont reversées à l’association Omabia, qui améliore la qualité des lieux, du mobilier et des accessoires pour apporter du bien-être aux personnes âgées , handic apées , malades, en faisant appel aux compétences des architectes, ingénieurs, designers, paysagistes, stylistes, graphistes… En trois mois, 5 000 pièces ont été vendues. L’objectif étant d ’atteindre les 15 000 unités en un an et demi. S’il est conscient que « toute l’industrie des arts de la table et du cadeau souffre actuellement, car rien n’est indispensable », Arik Levy reste confiant

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parce que « l’art et l’innovation ont traversé toutes les époques ». En 2014, il continuera donc d’exposer des pièces uniques dans les plus grands musées du monde, à faire du design pour tous et du haut de gamme. Il sortira également un livre sur son œuvre pour compléter Arik Levy Art, publié par les éditions Black dog editing, en août dernier.

Arik Levy expose des pièces uniques à la Maison des Champs Élysées, jusqu’en juin 2014.

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Linge de table

Un accessoire de décoration à part entière On réduit trop souvent le linge de maison au linge de lit et de bain, poids lourds des ventes. Mais la créativité des fabricants dans l’univers du linge de table et encore plus du linge d’office séduit de plus en plus de férus de décoration. Par Léna Rose

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© Maison D.Porthault

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e saviez-vous ? Quand un Français dépense 1 € en linge de table, il consacre 7 € au linge de lit. Cette donnée moyenne fournie par l’IFM (Institut français de la Mode) montre, s’il en était besoin, le rapport de force au sein de la famille des articles de linge de maison. Comme le relève, en souriant, Paul de Montclos, p-dg de GarnierThiébaut, « si tout le monde dort dans des draps, on ne mange pas, en revanche, tout le temps sur une nappe ». Ainsi, en 2012, le marché global du linge de maison a bouclé l’année avec un chiffre d’affaires de 2,548 milliards d’euros, en léger repli de 0,7 %. Dans le même temps, le linge de table régressait de 5 % à 145 millions d’euros de chiffre d’affaires et le linge d’office grimpait de 5 %, générant 60 millions d’euros de chiffre d’affaires. « Au pro­ fit du réseau sélectif, qui s’en sort beaucoup mieux que les grandes surfaces alimentaires », commente Isabelle Calvar-Madec, directrice marketing du groupe SDE, éditeur de linge de maison, qui est à la fois présent dans les magasins d’arts de la table, les grands magasins, les boutiques de décoration avec les marques Torchons & Bouchons, Winckler, Vivaraise, et en grandes surfaces alimentaires avec la mar­ que Les Ateliers du linge. Mais les GSA restent le principal réseau de distribution avec une part de marché en valeur de 22 % sur le linge de table et de 32 % sur le linge d’office. Et compte tenu de leur poids, leur régression pèse évidemment fortement sur l’évolution du chiffre d’affaires global des deux segments. Suivis par les grands magasins (15 %), les GSS (13 %), la vente à dis t ance (12 %), les magasins de meubles et les grandes surfaces de bricolage (11 %) et les chaînes spécialisées qui font jeu égal avec les marchés et foires (9 % chacun), sur le linge de table. Les détaillants indépen-

«  Nos stylistes travaillent les torchons, maniques et tabliers comme le linge de table »

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dants, eux, ne pèsent plus que 2 %. Alors que ces derniers ont grignoté des parts de marché sur le linge d’office, pour se classer à la seconde place avec 17 % de parts de marché. Les grands magasins sont là nettement plus faibles (2 %), tout comme les chaînes spécialisées (4 %), et les GSS (8 %). Petit mais vaillant le linge d’office Les détaillants comme l’ensemble du marché tirent profit de la hausse des ventes du linge d’office, liée à l’évolution de la cuisine devenue un espace à vivre, une pièce centrale et ouverte. Torchons, gants, maniques s’exposent ainsi dans la cuisine et hissent haut la couleur, les motifs imprimés, fleuris, figuratifs, les rayures pour donner un coup de peps’ à la décoration de la pièce. « C’est devenu banal de le dire, mais c’est une réalité, note Paul de Montclos. L’ouverture de la cuisine sur la salle à manger a permis au linge d’office de passer du fonctionnel au décoratif. Le torchon blanc a été remplacé par des articles imprimés, damassés et même si c’est un petit marché, nos stylistes travaillent les torchons, maniques et tabliers comme le linge de table. » Garnier-Thiébaut segmente ainsi ses collections par couleurs et motifs pour répondre aux attentes de produits romantiques, fantaisies ou traditionnels. Une nécessité afin de déclencher l’achat coup de cœur pour cette marque qui vient de l’univers de l’hôtellerie « car nos produits sont quasi inusables en usage domestique », déclare Paul de Montclos. On retrouve aussi la même implication envers cette gamme de produits chez Le Jacquard Français. « Nous renouvelons la moitié de la col­ lection chaque saison sur cette catégorie de produits, dont les ventes se développent énor­m é­ ment, raconte Daniel Sisso, directeur général de la marque. Cela

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permet de booster les achats d’im­ pulsion. Pour 10 ou 15 euros, le consommateur peut offrir un article de qua­ lité, tissé jac­ quard ». Et à Patrice Lefèvre, p-dg de l’entreprise Créations Sylvie Thiriet, de confirmer : « c’est effective­ ment un marché qui fonctionne plutôt bien ces dernières années, et tant mieux car le grand ennemi du torchon a été le lave-vaisselle. On peut y exprimer de la fantaisie, raconter une histoire. » C’est d’ailleurs ce virage du linge d’office vers l’univers de la décoration qui a convaincu Blanc des Vosges de revenir il y a deux ans sur un créneau qu’elle avait déserté en 1998. « Si les ventes sont encore anec­ dotiques, nous sommes revenus sur le linge d’office à la demande de nos clients pour compléter les collections de linge de table jac­ quard et renforcer notre position­

« Achat coup de cœur, bon rapport qualité/ prix dynamisent les ventes »

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01. Sylvie Thiriez Campagne et vie champêtre, les thèmes traditionnels de la marque, sont déclinés chaque saison. Ici, les poules d’Odette brodées sur tabliers en coton et maniques. PVC : à partir de 24 € le tablier (80 x 90 cm).

nement de marque globale de l’univers de la maison », explique Jean-François Birac, p-dg de l’entreprise vosgienne. Le set booste le linge de table Achat coup de cœur, bon rapport qualité-prix sont également les critères qui dynamisent les ventes d’autres petits produits de l’univers du linge de table : le set de table et le chemin de table, ou tête à tête. « C’est une vraie ten­ dance qui se traduit par des ventes de plus en plus importantes. Le fait que les prix soient moins élevés que ceux d’une table complète est une chose mais les consomma­ teurs apprécient aussi que les sets ou les chemins de table mettent en valeur la table, quand la nappe la cache », note Jean-François Birac. En textile, en PVC ou encore en cuir, quelle que soit la matière, les ventes sont au rendez-vous. Chez Blanc des Vosges, ces arti­

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02. Garnier Thiébaut Le fabricant continue de revisiter l’univers urbain : gris asphalte, formes géométriques… Une ligne comprenant nappe, essuie-mains et tablier. PVC : 36 € le tablier (80 x 90 cm).

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Jouer la carte famille De Meilleur pâtissier à Meilleur boulanger, de Top Chef à Masterchef, les émissions de télé ont mis la famille aux fourneaux. Toute la famille, y compris les hommes et les enfants. Une autre carte à jouer donc pour la distribution, en proposant un espace dédié. Chez Artiga, par exemple, « nous avons décidé de ne pas oublier les hommes. Il y a une nouveauté dans la collection printemps-été 2014, le tablier de bar pour homme Arbonne, du nom d’un village du Sud-Ouest », annonce Sandrine Moreno, responsable de la communication de la marque basque. La marque Les Toiles du Soleil propose un modèle de tablier coulissant dans des coloris plus masculins qui existe aussi en trois tailles enfant 4, 6 ou 8 ans. Pour les petits chefs, Ambiance & Styles propose un ensemble en coton tablier + toque, P’tits Bouts de Choux, décliné dans différents motifs et couleurs pour filles et garçons. Les jeunes marmitons peuvent aussi déguster ce qu’ils ont réalisé sur des sets décorés de bonbons Haribo. Ils sont créés par Gers Équipement qui a acquis la licence pour cette catégorie de produits auprès de TF1 Publicité.

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03. Hunkydory Home Gants de cuisine de la marque britannique crée en 2005 par Alison Ellerbrook. Imprimés en quatre couleurs. Également dans la collection, des gants version bling bling inspirés de l’univers des rappeurs. PVC : environ 30 €.

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Tissage de Luz Ces collections Tito, Ottoman Grenade et Carreaux Grenade, illustrent bien le style de la région d’Espelette. En coton. PVC : 11 € (72 x 56 cm).

Becquet Torchons gaufrés en pur coton nid d’abeilles. Traités antitache. PVC : 19,90 € le lot de 3 torchons (50 x 70 cm).

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cles génèrent aujourd’hui 30 % du chiffre d’affaires, contre 10 % il y a 10 ans. « Sets et chemins de table sont les articles que nous vendons le plus, dit de son côté Julie Baqué, en charge du style chez Sylvie Thiriez. La collection est renouvelée à 90 % chaque saison autour de nos thèmes récurrents en soignant les détails, les finitions pour en faire un bel objet de décoration ». Des Vosges au Pays Basque, grandes régions du linge de table, ces articles sont créés en complément des nappes, qui demeurent la pièce principale des collections. Les matières, les thèmes d’inspirations sont communs. Autre nouveauté, la longère qui, à l’instar du chemin de table, s’installe en décoration sur la longueur d’une table ovale ou rectangulaire. Une référence qu’Artiga vient d’ajouter à sa collection pour répondre à la demande des boutiques et des clients, explique Sandrine Moreno, responsable de la communication de la marque basque.

06. Colibri & CO Torchon vert Spring, imprimé motifs papillons. Fabriqué en coton bio. PVC : 16 € (50 x 70 cm).

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Entreprise de séduction Haut en couleurs, richement décoré ou au contraire sobrement minimaliste, le linge de table a tous les

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07. Ambiance&styles Baptisée P’tits bouts de chou, cette petite ligne décline tablier et toque pour les apprentis chefs qui aiment mettre la main à la pâte. En coton, ils existent en différents coloris et décors. PVC : 35,90€ l’ensemble (tablier : 47 x 52 cm, toque ø 16 à 20 cm).

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09. Nappe végétale Nappe Sous les hortensias, de la créatrice Christine Bruniau. 100 % polyester. PVC : 175 € (250 x 175 cm).

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Coucke Gamme de produits Toque du chef. Les torchons se coordonnent à des accessoires rayés : gant, manique, nappe et tablier. 100 % coton. PVC : Torchon 7,80 €, gant 8,70 €, manique 6,50 €, Tablier 26,20 €, nappe antitache à partir de 51,60 €.

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atouts pour jouer la carte de la séduction dans les points de vente. Encore faut-il que l’histoire qu’il raconte dans ses différents thèmes y soit bien mise en valeur. C’est généralement le cas, notamment pour les marques qui disposent de magasins en propre ou de corners dans lesquels elles peu­ vent tester divers concepts d’implantation. Dans les neuf magasins Blanc des Vosges, par exemple, nappes et chemins de table sont dépliées sur un système de présentoir de manière à permettre aux clients de toucher la matière et de voir la totalité du dessin jacquard. Le Jacquard Français est, pour sa par t, en train de mettre la dernière touche à sa nouvelle charte merchandising. « Le chantier doit être bouclé début 2014, dans nos deux bou­

tiques parisiennes, puis chez les distributeurs multimarques », raconte Daniel Sisso. La présen­ tation des gam­mes de la ligne Le Jacquard Français Collection restera plutôt classique, dans l’esprit de cette collection qui puise son inspiration dans les codes identitaires de la maison, l’art de vivre à la française. Les préconi­s ations merchandising de la ligne LJF by Le Jacquard Français tranchera, en revanche, avec ce qui existe sur le marché. Les nappes, par exemple, y seront présentées nouées sur une barre pour être déployées de manière moins conventionnelle. L’idée étant de déclencher un achat d’impulsion pour un produit encore considéré comme dédié aux grandes occasions ou aux fêtes. Un objectif commun à l’ensemble du marché.

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10. Blanc des Vosges Le linge d’office, un complément de gamme nécessaire pour la marque. Ambiance légumes verts pour ces torchons jacquard 100 % coton. PVC : 35 € le lot de trois torchons (50 x 70 cm).

Détournement d’usage Détourner le linge d’office peut s’avérer efficace pour donner des envies nouvelles aux consommateurs. En l’utilisant comme accessoire de mode, par exemple. Ainsi la Manufacture Ravel propose un torchon à utiliser en foulard, 100% lin adouci, teinte garance naturelle, de sa marque Philogène Ravel. L’univers de la mode montre aussi le chemin en faisant le trajet inverse. L’an dernier, la marque espagnole de chaussures Victoria s'était associée au magazine culinaire français Fricote pour développer un pack composé d’un torchon et de chaussures au dessin inspiré du torchon traditionnel. Idem pour le tablier. Couleur Chanvre, le créateur français de linge de maison bio en chanvre écologique avec des teintures 100 % naturelles, présente un tablier à enfiler par le haut, comme une robe d’été. D’autres produits s’y prêtent également chez les marques plus grand public, comme Torchons & Bouchons (groupe SDE). « Le tablier a retrouvé ses lettres de noblesse et nous le travaillons comme un modèle de prêt à porter, dans un coton flammé un peu enduit par exemple, avec des empiècements en cuir, une forme cintrée pour proposer un article élégant », confirme Isabelle Calvar-Madec, directrice marketing du groupe SDE.

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Marseille

Une offre aux couleurs locales

Ville commerçante par excellence, Marseille se mobilise depuis 10 ans pour faire revenir le commerce en centre-ville. Au cœur de cette zone géographique, le Vieux Port, désormais partiellement piéton, joue la carte d’une offre commerciale locale, et parfois exclusive, pour séduire locaux et touristes. Par Peggy Cardin-Changizi

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4,1 millions

L’enseigne L’Ornithorynque s’est réorientée sur le mobilier et la décoration dans un second point de vente de 300 m².

de visiteurs ont été accueillis sur l’année 2012. Source : InfosTourisme.

Avec plus de 860 000 habitants pour une superficie de 240 km², Marseille est la seconde ville de France, après Paris. Ville d’accueil et d’immigration, créée il y a 2 600 ans par des marins grecs, la cité phocéenne s’est, au fil du temps, cons­ tituée une identité forte, bénéficiant d’une culture plurielle. Côté commerces, elle compte aujour­ d’hui 15 000 enseignes, pour un chiffre d’affaires de 4 milliards d’euros. Mais selon la municipalité, des études ont montré qu’il manquait 170 000 m² d’espaces commerciaux dans la ville et que la majorité des habitants fréquentait les grands complexes périphéri­ ques. Pour combler ce retard, les investisseurs ont engagé de nombreux projets intra-muros, notamment les Terrasses du Port, les Voûtes de la Major, les Docks, le Centre Bourse, la réhabilitation de la rue de la République, le centre co m m e rcia l d u Pr a d o, B l e u Capelette... Soit au total près de 180 000 m² de surfaces de vente

en projet ou en cours de construction ! 50 000 m² concernent le centre-ville, situé le long de la Canebière et autour du Vieux-Port. On dénombre près de 4 600 commerces sur cette zone, pour un chiffre d’affaires de 600 millions d’euros. 39 boutiques sont dédiées aux arts de la table et 69 à la déco­ ration. Les deux catégories représentent 2 % de l’ensemble de l’offre commerciale du centre-ville. Parmi elles, on trouve quelques enseignes nationales comme La Bovida, Toc ou encore Villeroy & Boch ainsi que des boutiques indépendantes proposant souvent des produits provençaux. Après une année de travaux, le Vieux-Port dispose depuis mars dernier d’une vaste esplanade

700 M€

C’est le chiffre généré par le tourisme en 2012. Source : InfosTourisme.

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piétonnière – une des plus grandes d’Europe –, et de quais réaménagés avec des voies de circulation rétrécies. Une aubaine pour les restau­ rateurs qui cons­tituent l’essentiel de l’offre com­merciale du célèbre quartier. Mais pour séduire les touristes, il faut également compter sur les magasins de souvenirs. Certains en ont fait leur business. C’est le cas de Marseille in the box,

La Bovida a ouvert une boutique en propre pour le grand public rue Haxo, il y a deux ans.

Spécialisé dans la carterie et l’objet cadeau, Un dimanche à la campagne est distributeur exclusif de la marque Pylones à Marseille.

800 000 m2 de surface de vente à Marseille, soit près de 50 % des surfaces commerciales des Bouches-du-Rhône. Source : Office du tourisme de Marseille.

qui a déménagé en février dernier, rue Reine Elisabeth, à côté des Galeries Lafayette. Le concept ? Pro­poser dans 11 m² tout ce qui se fait à Marseille et qui parle de la ville, du produit rare ou unique au produit courant comme un savon Le Sérail, un polar de Jean-Claude Izzo, un film de Carpita, un encrier 1930, un jeu de tarot, une partition de Vincent Scotto, une lithographie originale de Dubout… Une offre atypique des­t inée tant aux touristes qu’aux locaux. « Pour me différencier, je propose des gadgets, souvent créés en exclusivité par des artistes du cru, comme les boîtes de sardines de Muntaner, les galets Marseille in love, le pichet Berger en céramique, la carafe ou les petites boîtes en zinc », explique le gérant, Didier Gervais. Tous les produits achetés peuvent être disposés dans une boîte mé­­ tallique designée par un graphiste

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marseillais (Mathilde Giordano Tabas, Miramon, Campana). De son côté, La Compagnie de Provence a mis le savon de Marseille au goût du jour en réin­ventant la culture urbaine du bain. Implantée depuis 25 ans dans le quartier du VieuxPort, ce ma­gasin de 60 m² propose cubes à l’ancienne, savons liquides, bougies, crèmes et laits corporels… « Notre positionnement urbain et design séduit les touristes réguliers et les habitants du quartier qui viennent souvent acheter leurs recharges », constate Éric Delpe, gérant du point de vente. Une concurrence accrue

Artiste marseillais, Miramon a créé une collection de boîtes métalliques pour la boutique Marseille in the box.

Pour certains commerçants du Vieux-Port, la concurrence des grands distributeurs s’est amplifiée. « Certaines marques que nous revendons nous font concurrence en développant leurs sites de e-commerce ou des ventes privées. Du coup, l’activité est de plus en plus difficile », regrette Maxime Chauffour, gérant de l’enseigne l’Ornithorynque, qui se divise en un cabinet de curio­ sités dédié aux petits objets, cadeaux, accessoires déco… et en un espace voué au mobilier, aux luminaires et à la décoration.

Le commerçant a pris le parti de ne plus commu­n iquer sur les marques revendues et de proposer des produits plus pointus. Par exemple, il est devenu distributeur exclusif des peintures Farrow & Ball et de The Little Shop à Marseille. Idem pour Matière grise (mobilier lyonnais), l’Atelier 16-27 (fabricant de vaisselle à Aubagne), Athezza (fabricant de vaisselle à Uzès)… Malgré cela, « les touristes passent mais n’achètent pas. Je m’adresse donc uniquement à une clientèle d’ha­bitués de la région ». Pour ses adeptes, il aimerait voyager davantage « afin de ramener de nouvelles exclusivités et limiter ainsi la production industrielle ». L’exclu­sivité, c’est aussi le créneau de la boutique Un dimanche à la campagne, implantée sur la Place aux huiles et spécialisée dans la carterie et l’objet cadeaux, déco et unique distri­buteur de la marque Pylones dans la ville. Elle représente 20 % du point de vente, qui distribue éga­lement des marques complémentaires comme Les Natives, Derrière la porte, la licence Lego, Rice, La Marelle, etc. La Bovida a également choisi le Vieux-Port pour développer son réseau. Afin de ne pas se mettre en concurrence directe avec ses propres franchises, le fabricant d’épices

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et négociant en matériel culinaire n’a volon­t ai­r ement pas ouvert à la franchise les villes dans lesquelles il détenait déjà des magasins dédiés aux pro­fessionnels. C’est ainsi que l’enseigne La Bovida a ouvert un deuxième établissement destiné, cette fois, au grand public, en nom propre il y a deux ans. Le premier étant orienté vers les professionnels de l’alimentation. « Nous bé­n éficions du succès des émissions télévisées culinaires », confie Marie-Ange Trovanello, la responsable du ma­gasin de la rue Haxo. Des ani­ mations et des dégustations sont proposées régulièrement afin de dynamiser les ventes et de faire découvrir la spécificité de certains produits, comme les épices, les assaisonnements qui font le succès de la maison… La politique de la ville, menée depuis maintenant une dizaine d’années et visant à faire revenir le commerce au cœur de Marseille semble donc porter ses fruits… D’autant que, renforcée par une réhabilitation des quartiers du centre-ville, elle trouve un écho pour le moins favorable auprès des commerçants.

INTERVIEW

Solange Biaggi Adjointe au maire, chargée du Commerce, de l’Artisanat, des Professions libérales et du centre-ville

« Quand le centre-ville est fort, la ville renaît »

33 849 € C’est le revenu net déclaré moyen par foyer en 2009. 51,5 % des familles n’étant pas imposables. Source : INSEE.

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Quelle est votre mission ? Depuis mon élection en 2001, mon objectif est de faire revenir le commerce à Marseille pour que les habitants comme les touristes trouvent les magasins qu’ils cherchent dans la ville, et non plus seulement en périphérie. Entre 1995 et 2001, on a voulu préserver le petit commerce dans le centre. Résultat : les grandes enseignes et les centres commerciaux se sont installés à l’extérieur de la ville et les petits commerces ont périclité. Un rééquilibrage était indispensable. Nous avons dans un premier temps conforté et modernisé les centres commerciaux intramuros (Grand Littoral, La Valentine et Bonneveine). Nous avons ensuite aménagé le centre-ville (tramway, métro, trottoirs…). Lorsque l’on refait l’espace public, les commerces réinvestissent et les habitants viennent alors se promener. Un euro investi sur l’espace public rapporte 8 à 9 euros en investissement privé. Nous avons fait un comptage piéton sur deux sites réhabilités : la rue de la République (11 % de piétons en plus) et la place Lulli (17 %). Le centre-ville est-il devenu un centre commercial à ciel ouvert ? Tout à fait. Nous avons recentré l’offre en commerce de proximité avec du service et de la spécificité marseillaise. On trouve ainsi des enseignes alimentaires, qui livrent et ferment tard pour répondre à la demande, mais aussi des boutiques autour des objets typiques de Marseille. Parallèlement, l’offre luxe et haut de gamme s’est développée pour valoriser le quartier. Nespresso, Repetto, Max Mara, Mauboussin et Cartier viennent de

s’implanter. Tandis que les boutiques Longchamp, Hugo Boss, Hermès et Vuitton se sont agrandies. Cette dernière a même doublé sa surface de vente. Frojo et Pellegrin ont rénové leurs locaux. Quand le centre-ville est fort, la ville renaît. Quels sont les atouts de Marseille pour séduire les enseignes ? Par exemple, nous avons décidé de créer 150 000 à 180 000 m² de surface supplémentaire (Terrasses du port, les Voutes de la Major, la rue de la République, l’extension du Centre Bourse, la Capelette, le Vélodrome…). Les enseignes qui vont s’implanter dans ces espaces pourront s’adresser à une cible potentielle de près de 900 000 Marseillais. L’économie marseillaise repose désormais sur trois piliers : culture, tourisme et commerce. Pour chaque pôle commercial, on trouve ainsi un attrait culturel et touristique. Autour des terrasses du port, on a le Mucem, la Fondation Regards de Provence, la Villa Méditerranée, le cinéma de Besson. Autour de la Capelette, on a le Centre omnisport et le tramway, le Centre Bourse est à proximité du musée d’Histoire… Comment aidez-vous les commerçants à promouvoir leur offre ? Nous les avons aidés à rejoindre des associations ou des fédérations. On en compte aujourd’hui près de 1 000 en centre-ville, regroupées dans la Fédération Marseille Centre. Elle dispose d’un site Internet, d’une plaquette pour l’office du tourisme, organise des animations, propose des promos sur Internet, communique via les blogs ou les réseaux sociaux…

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Oh my Kitchen Un spécialiste du multicanal L’aventure de Oh my Kitchen a commencé sur Internet en 2012. Elle se poursuit aujourd’hui à travers le commerce de proximité. Les fondateurs, Arnaud Parenti et Fabrice Levy, donnent leur vision moderne du commerce. Par Audrey Chaussalet

En face de la porte d’entrée, la cuisine invite les clients à manipuler, tester et comparer les ustensiles en vente dans le magasin.

Oh my Kitchen, c’est l’histoire de deux amis d’enfance, Arnaud Parenti et Fabrice Levy, qui partagent une passion commune : la cuisine. Le premier travaille alors au sein de la société American Express, fournisseur de cartes de paiement et de services privilégiés, tandis que le second est chargé du développement national d’un grand réseau d’opticiens. Pour assouvir leur passion, ils s’invitent respectivement et, petit à petit, le rituel du convive qui donne une appréciation générale à l’hôte s’installe à la manière d’Un dîner presque parfait, l’émission présentée sur M6. Seulement voilà, à l’aube de la quarantaine, cet amusement ne leur suffit plus, ils veulent faire de leur passion leur métier. Ils abandonnent alors leurs postes pour créer leur société, tournée autour de la cuisine et créent en 2012, Oh my Kitchen, à Morainvilliers (78). En octobre de la même année, c’est le

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site de vente en ligne qui est lancé. Et en avril 2013, le réseau de vente à domicile, Le RésOh des Martines, voit le jour. Et nos deux copains ne s’arrêtent pas là. Un an plus tard, ils ouvrent leur premier magasin à LevalloisPerret (92), avec une vision très précise de leur entreprise : « le concept de Oh my Kitchen repose sur une stratégie multicanal. À l’heure actuelle, un site de vente en ligne ne peut pas vivre sans magasin de proximité et inversement », affirme Arnaud Parenti. magasin et site jouent la complémentarité Ainsi Oh My kitchen repose sur trois fondamentaux : la vente en ligne, la vente à domicile et les commerces de proximité, fruits du travail déjà accompli sur les deux premiers canaux de distribution. L’offre de Ohmykitchen.com compte actuellement près de 1 300 références produits divisées en dix familles : la cuisson, le pain et la pâtisserie, les ustensiles, la découpe, le coin cuisine, les rangements et la conservation, les livres et recettes, les coffrets, les enfants et produits malins. On retrouve les mêmes univers en magasin ; une signalétique pour en informer les clients ne devrait plus tarder : « si les produits sont rangés par univers, nous essayons de surprendre nos clients en plaçant un produit qui détonne du reste », argumente Arnaud Parenti. En termes de chiffres, le site accueille 500 visites/jour pour une moyenne de 3,5 commandes/jour avec un panier moyen qui se situe entre 45 et 50 euros. Difficile encore pour Arnaud Parenti de comparer le site Internet et le magasin, mais après quelques semaines d’ouverture, le panier moyen de la boutique semble légèrement en dessous. Même à Levallois-Perret, ville qui n’a pas été choisie par hasard par les fondateurs pour une première implantation, puisque celle-ci atteint une densité de population record de 26 000 habitants/m2, soit la plus élevée de France et une des plus fortes d’Europe. Avec 1 500 références au total, la pâtisserie, les ustensiles et la cuisson

De gauche à droite, Arnaud Parenti et Fabrice Levy, fondateurs de Oh my Kitchen.

> Adresse : 30 rue Carnot, 92300 Levallois-Perret (92). > Surface de vente : 65 m2. > Date de création : octobre 2013. > Univers : ustensiles de cuisine et de cuisson, pâtisserie, découpe, petit électroménager, œnologie… > Marques : Scrapccoking, Chevalier Diffusion, Kitchen Craft, Lékué, Yoko Design, Gobel, Émile Henry, deBuyer, Mastrad, Wilton, Les Artistes, Joseph Joseph, Zak Designs, Rösle, KitchenAid, Bamix, Dualit, Le Creuset, Mauviel, Cristel, Beka, Aubecq, Cookut, Cuisipro, Wüstoff, CMP, Peugeot… > Nombre de références : environ 1 500. > Niveau de l’offre : moyen/haut de gamme. > Horaires : lundi de 14 h à 19 h, du mardi au vendredi de 10 h à 19 h 30, samedi de 10 h à 20 h. > Site Internet : ohmykitchen.com

Après avoir commencé sur la toile en 2012, Oh my Kitchen a ouvert son premier magasin à Levallois-Perret (92) en octobre. Puis, un second à Le Perreux (94).

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FICHE SIGNALÉTIQUE

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RE PORTAG E MAGASIN

sont les rayons phares du magasin, alors que les internautes boudent les ustensiles de cuisson. « Pour se décider à acheter une poêle ou une casserole, les consommateurs ont besoin de toucher les produits », conclut Arnaud Parenti. Pour les fondateurs, le point de vente est avant tout un lieu d’échange, où les clients peuvent tester, manipuler, comparer les ustensiles. « Ici, on pratique la même doctrine que l’Apple Store : je touche, j’achète », explique-t-il. Pour ce faire, la cuisine est un élément central du concept. Pour aménager l’ilôt central de la boutique, Arnaud Parenti et Fabrice Levy ont fait appel à des partenaires. Electrolux, qui a fourni le gros électroménager (plaques à induction, four, machine à café, hotte…), se sert désormais du magasin comme showroom. Le même principe a été appliqué avec le cuisiniste en ligne Cuisishop, qui a besoin d’exposition réelle pour gagner en visibilité. Une cuisine qui est aussi mise à contribution pour des animations culinaires avec les fournisseurs. L’une d’entre elles a déjà eu lieu avec Émile Henry et le chef de la marque. La prochaine étape : organiser des goûters d’anniversaire avec une bloggeuse. « Sortir des standards du commerce, perturber le client et mettre l’accent sur l’accueil et le service pour l’inciter à se déplacer encore en magasin », tels sont les préceptes de Oh my kitchen.

« Le commerce de proximité n’est pas mort »

un développement sous licence Les ustensiles de cuisson sont suspendus sur des étagères à bagages de vieux trains.

De la couleur dans l’assortiment avec cette gamme d’ustensiles Kitchen Craft.

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En tout cas, pour Arnaud Parenti, « le commerce de proximité n’est pas mort ! » Il mise même sur un développement de son concept sous forme de contrat de licence. Le licencié loue le droit d’utiliser l’enseigne en contrepartie d’une redevance. S’il doit respecter le mix marketing fixé par l’enseigne (prix, produits/services, promotion des ventes, publicité et communication), il ne dispose pas, à la différence de la franchise, de formation, ni d’assistance pour la gestion de son commerce. Une première ouverture a eu lieu avenue Georges Clémenceau au Perreux-sur-Marne (94) et d’autres sont prévues d’ici à la fin 2014. Mais pour Arnaud Parenti, le développement de son réseau passe aussi par le déploiement du réseau de vente à domicile. Celui-ci compte une cinquantaine de vendeurs à domicile situés un peu partout en France. Chaque vendeur dispose d’un cata-

POINTS FORTS

POINTS Faibles

> La cuisine, véritable atout du magasin est située à l’entrée, face à la porte. Parfaitement aménagée grâce aux partenariats, elle confère au concept de Oh my Kitchen une image de spécialiste ancré dans du haut de gamme. > Un merchandising original. Des porte-bagages de vieux trains pour accrocher les ustensiles de cuisson et des palettes en bois brut au sol pour accentuer l’esprit loft.

> Les univers. Ils ne sont pas clairement définis par une signalétique. Mais Arnaud Parenti assure que cette dernière ne devrait plus tarder à arriver. > Beaucoup de marques sont présentes, mais peu de modèles d’une même marque sont exposés. Certaines gammes manquent d’être davantage travaillées.

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Un concept store conçu dans un esprit loft, d’une surface de vente de 65 m2.

Des allées coupées en deux, avec des mises en scène de produits Joseph Joseph et Zak Design.

Des palettes en bois posées au sol font office de présentoirs.

logue et d’échantillons de 70 produits. La vente à domicile ayant le vent en poupe, un atelier de six consommateurs est organisé en moyenne chaque semaine par chacun des vendeurs. Avec un panier moyen alléchant de 80 euros ! « Le plus dur dans la vente à domicile est de constituer un réseau de vendeurs », constate Arnaud Parenti. « Mais c’est aussi une véritable pépinière, car ces ambassadeurs de notre enseigne sont nos futurs cadres », ajoute-t-il. Et si le choix du nom “Le RésOh des Martines” s’est imposé, c’est bien pour s’ouvrir à l’avenir à d’autres secteurs d’activités que la cuisine. « Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier », telle est l’autre devise de Arnaud Parenti et Fabrice Levy. C’est ainsi qu’ils justifient leur stratégie multicanal, en plus des volumes d’achat que celle-ci leur permet déjà de générer. Des volumes qui, s’ils continuent de croître, pourront leur permettre un jour de lancer leur marque propre.

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La lumière capte des clients L’arrivée des Leds a révolutionné l’éclairage des vitrines qui s’illuminent de plus en plus pour attirer de plus loin le chaland. Créant une véritable atmosphère, la lumière habite la vitrine et emballe avec finesse le produit, devenant ainsi un élément de décor au service de l’offre. Natacha Fromentin-Jarrier, à la tête de la société Sweat-pea, et sa collaboratrice, Sakina Tzimas, nous présentent quelques vitrines hautes en lumière ! Dans le traitement de la lumière en vitrine, il y a un avant et un après les ampoules à basse consommation. L’éclairage sous spots chauffait énormément, et la lumière, de forte intensité, avait tendance à dénaturer le produit. Désormais, les Leds le mettent en valeur. La polychromie est aussi devenue plus accessible. Et un simple variateur suffit. Autre avantage, si les Leds coûtent plus cher à l’achat, elles consomment moins et durent

plus longtemps, s’inscrivant de ce fait dans une démarche écologiquement responsable. Un argument qui va dans le sens de l’arrêté du 1er juillet 2012, qui restreint l’éclairage des commerces, façades et vitrines, jusqu’à une heure du matin, au plus tard. Les nouvelles enseignes sont déjà concernées. Les autres, installées avant cette date, ont jusqu’au 1er juillet 2018 pour se mettre en conformité. Des dérogations subsisteront pour les

La ligne rouge Pour les vitrines du Printemps Haussmann, Prada a revisité les symboles traditionnels de la fête dans une mise en scène féerique. Sur la façade illuminée, les rennes légendaires emportent l’attelage dans un ballet éclatant de lumière. Le + : Les rennes font le lien entre les vitrines du grand magasin. Elles s’animent et racontent une histoire. « Mais la présence d’éléments lumineux induit une source d’éclairage plus intense au sol et au plafond. On choisira alors une lumière plus intensive, plus jaune, pour éviter les reflets dans la lumière des Leds ou néons », conseille Natacha Fromentin-Jarrier.

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fêtes de fin d’année, les commerces situés en zones touristiques ou dans des zones d’animations culturelles permanentes. La prochaine démocratisation attendue par les concepteurs de vitrine est l’éclairage par fibres optiques, qui offre la possibilité de multiplier les points lumineux depuis une seule source de lumière. Si la technologie existe déjà, elle reste encore trop onéreuse pour être souvent utilisée par les commerçants.

Natacha FromentinJarrier SWEET-PEA

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Après avoir travaillé chez Citadium et Conran Shop à Londres et Paris, Natacha Fromentin-Jarrier a fondé sa propre agence, Sweet-pea, en 2007. Elle propose différents services : conception et réalisation de vitrines, merchandising et agencement d’espaces commerciaux, création de stands et animations, showroom et présentation presse, formation des équipes aux techniques de merchandising... Agence conceptuelle, Sweet-pea propose un service unique et adapté à chaque client dans le but de valoriser leur marque. Elle conçoit la solution visuelle et stratégique qui répond aux objectifs commerciaux. Des marques telles que Relay, Lagardère, Opinel, Yves Rocher, la Manufacture de Monaco, Émile Henry, EK France, La Bovida, Artgato, Aladdin... lui ont déjà fait confiance.

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vitrines et concepts

La précision des leds Ici, les vitrines du joaillier Tiffany&Co, qui présente dans une ambiance Art déco sa nouvelle collection sortie pour le film Gatsby le Magnifique en 2013. L’éclairage par Leds met en avant des points précis de la vitrine. Ici, les mains au centre.

Le + : Cet éclairage permet de structurer l’espace et de gérer la visibilité des éléments individuellement et non pas dans leur ensemble. Autrement dit, de hiérarchiser l’offre présentée.

Le + : Lancôme propose un décor réutilisable pour diverses présentations de produits.

Graphisme La valeur graphique du néon avait été utilisée par Jean-Charles de Castelbajac pour les vitrines de Noël du BHV en 2009. « Ici, la source lumineuse prend une dimension décorative. Mais le côté multicolore des néons impose une couleur unie dans la présentation de produit. Dans ce cas, le noir est même fortement préconisé », précise Natacha Fromentin-Jarrier. Le + : L’éclairage devient élément de décor.

lumière & merchandising Ici, Lancôme a choisi de combiner le plexiglas, matériau qui réfléchit la lumière, à un éclairage composé de Leds afin de mettre en valeur le packaging et donc l’image de son nouveau produit DreamTone.

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Une source continue L’éclairage peut aussi servir de liant entre le bâtiment et le magasin. Ici, l’atmosphère de la vitrine est prolongée sur les façades. Le magasin gagne ainsi en visibilité et il participe à l’ambiance de la rue. C’est également une invitation à venir explorer la beauté des bâtiments historiques que sont les grands magasins parisiens ! Le + : « L’image de l’enseigne est valorisée et, dans le même temps, les passants sont emportés par une atmosphère féerique, ce qui désacralise l’acte d’achat », constate Natacha Fromentin-Jarrier.

Fournitures Les fournisseurs spécialisés dans l’agencement de vitrines, comme Rétif ou Rouxel, développent plusieurs types de produits pour intégrer de la lumière dans une vitrine. Il existe des kits complets avec cordon et Leds, blanc multicolore, transformateur… ou des bandeaux Leds adhésifs avec télécommande. Comptez entre 88 € et 158,99 € pour les kits ou 26,90 € et 56,90 € pour les bandeaux.

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à s avo i r

Les indications géographiques étendues aux produits manufacturés Les députés ont été favorables à l’inscription d’une mention « Fait maison » sur les cartes des restaurants et la création d’indications géographiques pour les produits manufacturés. L’A s semblée nationale v ient d’adopter le dispositif sur les indi­ cations géographiques pour les produits manufacturés, présenté par Sylvia Pinel, ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme, dans le cadre du projet de loi sur la consommation. Ce dispositif, qui vise à renforcer l’information des consommateurs sur l’origine des produits qu’ils consomment a été approuvé à l’unanimité. Idem pour la mention « Fait maison », qui fera son apparition sur les cartes des restaurants pour identifier les plats entièrement cuisinés sur place à

partir de produits bruts. Sylvia Pinel a ajouté que « ce logo simple et visible permettra de mettre en valeur la diversité de notre gastronomie, un des atouts essentiels de l’attractivité de la France. » Quant à l’extension des indications géographi­ ques aux produits manufacturés, « elle vise à mieux informer les consommateurs sur la provenance des produits qu’ils achètent, et à valoriser nos produits manufacturés et nos savoir-faire, tout en les

« Mieux informer les consommateurs sur la provenance des produits »

TVA : ce qui va changer

Un plan Usine du futur

Au 1er janvier 2014, les différents taux de TVA vont augmenter pour financer le Crédit d’impôt compétitivité (Cice) à destination des entreprises. Le taux normal de TVA qui concerne la majorité des biens et services passera de 19,6 % à 20 % au 1er janvier. Le taux intermédiaire, aujour­ d’hui à 7 %, qui bénéficie à différents secteurs (logement social, travaux de rénovation, hôtellerie-restauration, transport de voyageurs, etc.), passera à 10 %. En revanche, le taux qui s’applique aux produits de première nécessité comme l’alimentation, descendra de 5,5 % à 5 %. Une loi qui pourrait bien peser sur le pouvoir d’achat des Français, surtout si s’ajoute à cela une nouvelle hausse des impôts, mais qui devrait permettre a l’État d’économiser plus de 6 milliards d’euros. Le Cice a pour objet le financement de l’amélioration de la compétitivité des

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protégeant des risques de concurrence déloyale. Cette mesure mettra en lumière un territoire à travers ses produits et contribuera au développement économique local et au maintien des nombreux emplois qui y sont liés », a déclaré la ministre. Jusqu’alors, seuls les produits naturels, agricoles et viticoles pouvaient bénéficier d’indications géographi­ ques. Rappelons qu’une indication géographique a pour but de mettre en évidence un lieu ou une région de production et détermine les caractéristiques du produit originaire de ce lieu. A. C.

entreprises en matière d’investissement, de recherche, d’innovation, de formation, de recrutement, de prospection de nouveaux marchés, de transition écologique et énergétique et de reconstitution de leur fonds de roulement. Accessible à toutes les entreprises françaises, le Cice permet de réaliser une économie d’impôt substantielle. En 2013, l’économie d’impôt substantielle équivalait à 4 % de la masse salariale (hors salaires supérieurs à 2,5 fois le Smic). Celle-ci sera portée à 6 % en 2014. Une mesure qui pourrait bien avoir des répercussions sur les ventes mais qui, en contrepartie permettra aux entreprises de booster la recherche et l’innovation. A. C.

La mobilisation est générale afin de mettre en œuvre les 34 plans de la Nouvelle France industrielle. L’État, l’Europe, les entreprises et les régions sont à pieds d’œuvre pour construire l’industrie de demain. Tous sont chargés par Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, de déployer le plan « Usine du futur » et de moderniser à marche forcée, d’organiser le rattrapage de l’in­ves­ tissement dans l’appareil productif qui connaît des signes de fragilité et d’obsolescence. Un plan à desti­ nation, entre autres, des PME. Une mobilisation pour « reconstruire une offre productive extraordinaire et se remettre vraiment très haut dans le match mondial », a déclaré le ministre. La date de rendu des copies est fixée à mars 2014. A. C.

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agenda

Bisou Du 11 au 13 janvier 2014

© Nicolas Rodet

Salon professionnel à l’Acropolis de Nice qui accueille 220 exposants dans les secteurs des cadeaux/souvenirs, les arts de la table, la décoration, les senteurs, la fleuristerie, le prêt à porter et les accessoires de mode, la bijouterie fantaisie, les cadeaux gourmands et la cosmétique. 15 000 visiteurs professionnels y sont attendus.

Tradexpo Du 12 au 16 janvier 2014, au parc des expositions Paris Le Bourget

2014 sera l’année du changement pour Tradexpo. Le salon qui s’adresse aux acheteurs, fabricants et importateurs de

la décoration intérieure, du jouet et jeu, du bricolage et jardinage et de l’univers ménager, qui avait jeté son ancre au Parc des expositions du Bourget à Paris déménagera en septembre 2014 au Parc des expositions de la porte de Versailles. « Un accès jugé plus facile et attrayant », par Marc Necciolli, directeur des salons de Paris pour GL Events. « Cela va permettre à Tradexpo de s’internationaliser », ajoute-t-il. Autrement dit de toucher davantage un visitorat étranger, qui traînait des pieds à venir au Bourget, pourtant situé à côté de l’aéroport Roissy Charles de Gaulle. En termes de surface d’exposition, si celle-ci est vouée à grandir, elle reste sensiblement la même, soit environ 15 000 m2 net. L’autre grande nouveauté porte sur la session de mai, qui n’aura plus lieu dans la capitale mais à Marseille, au parc Chanot, du 18 au 21 mai. Là encore, l’objectif est de toucher un nouveau visitorat, soit un potentiel de 40 000 acheteurs implantés dans le sud de la France, mais aussi des visiteurs issus des pays du Maghreb, de l’Afrique noire et de l’Italie du Nord. En attendant, la session de janvier se tiendra pour la dernière fois au parc des expositions Le Bourget et accueillera près de 200 exposants et quelque 6 000 acheteurs de GSA, discounters, fabricants et importateurs.

Homi du 19 au 22 janvier 2014 Foire internationale pour les professionnels des arts de la table, ustensiles de cuisine, de l’ameublement et de la décoration à Milan.

Maison&Objet Du 24 au 28 janvier 2014 Salon professionnel au parc des expositions de Paris-Nord Villepinte sur les collections maison. Au programme : des présentations de concepts innovants, des dédicaces de livres de cuisine et des animations et dégustations culinaires autour de designers culinaires et chef étoilés. Objectif : toucher le CHR et notamment les prescripteurs de grands complexes hôteliers.

Ny Now Home Du 1 er au 6 février 2014 Un salon professionnel à New York divisé en quatre principaux secteurs : la maison, le style de vie, le faire soi-même et les nouveautés.

Ambiente Du 7 au 11 février 2014 Foire internationale dans les secteurs des arts de la table, la cuisine, du ménage, des cadeaux et accessoires pour la décoration, au parc des expositions de Francfort. 4 700 exposants sont attendus. Le Japon sera cette année partenaire d’Ambiente.

Hexagone Du 23 et 24 février 2014 Salon professionnel qui présente une offre régionale sur les cadeaux/souvenirs, la décoration, les articles régionaux, senteurs, la bijouterie fantaisie, la fleuristerie, les cadeaux gourmands, le prêt-à-porter, les accessoires de mode, qui se tient au parc des expositions de Rennes… 7 500 m² d’exposition, soit une centaine d’exposants, pour accueillir les responsables de 1 000 points de vente venus d’Ille-et-Vilaine, des Côtes-d’Armor, de Loire-Atlantique, du Morbihan, du Finistère, de Vendée...

AEF Pro Paris Les 9, 10 et 11 mars 2014 Né il y a 5 ans sous le nom « Aiguille en fête » version pro, AEF Pro Paris est un salon international réservé aux professionnels du marché des loisirs textiles et créatifs, au Parc des expositions (Hall 6), Porte de Versailles. Il rassemble grossistes, distributeurs, importateurs, fabricants, éditeurs, créateurs, designers dans les domaines de la création textile, de la laine, de la mercerie, du tissu, du fil, de la broderie, du patchwork, scrapbooking, perles, cartonnage, et de la déco....

No 541

dossier Le savoir-faire région par région

Hexagone Du 9 au 10 mars 2014 Deuxième édition du salon professionnel qui présente une offre régionale sur les cadeaux/souvenirs, la décoration, les articles régionaux, senteurs, la bijouterie fantaisie, la fleuristerie, les cadeaux gourmands, le prêt-à-porter, les accessoires de mode, qui se tient au parc des expositions de Bordeaux. 80 exposants français et étrangers, sur 5 000 m², accueilleront des visiteurs, principalement des revendeurs venus de tout le grand Sud-Ouest.

Maison&Objet Asia Du 10 au 13 mars 2014 Première édition à Singapour. Ce salon professionnel sur l’Art de vivre compte 200 exposants, dont 60 Français. 1 500 visiteurs sont déjà préenregistrés.

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International Home Housewares Show Du 15 au 18 mars 2014 Salon professionnel à Chicago sur les ustensiles de cuisine, petit électroménager, arts de la table, etc.

Salon de la franchise Du 23 au 26 mars 2014 Les franchiseurs exposeront au parc des expositions de Paris, porte de Versailles.

HONG-KONG HOUSEWARE FAIR Du 20 au 23 avril 2014 COUTELLIA 2014 Les 17 et 18 mai 2014

La 24e édition du salon international du couteau d’art et de tradition, à Thiers. Le salon fêtera les 20 ans du couteau « Le Thiers ».

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Tradexpo Du 18 au 21 mai 2014, au parc Chanot, Marseille

Tendence Du 30 août au 2 septembre 2014, à Franfort, Allemagne

Exclusively housewares show Les 10 et 11 juin 2014

Tradexpo Du 7 au 11 septembre 2014, au parc des expositions, Porte de Versailles, à Paris

Salon professionnel sur les accessoires de la maison, à Londres. De nouveaux exposants sont attendus, comme KitchenAid, Melitta Europa, Smart Worldwide, Fiskars, OXO Good Grips, Sodastream.

Giftex World Du 9 au 11 juillet 2014 Salon professionnel à Tokyo spécialisé dans les cadeaux, le design, la table et les ustensiles de cuisine, les accessoires de mode, santé et produits de beauté et bébés.

Ny Now Home Du 16 au 20 août 2014, à New-York, États-Unis

Maison&Objet Du 5 au 9 septembre 2014, au parc des expositions Paris-Nord Villepinte Homi Du 14 au 17 septembre 2014, à Milan, Italie Maison&Objet Americas Du 12 au 15 mai 2015, à Miami Beach Une première édition outre-atlantique à destination des acheteurs américains.

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Tout le courrier concernant cette rubri­que doit être adressé à : TABLE&CADEAU – Eva Lecomte Antony Parc 2 – 10, place du Général de Gaulle – 92186 Antony cedex Tél. : 01 77 92 96 47 - Fax : 01 77 92 98 27 – E-mail : elecomte@infopro-digital.com

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Table et cadeau - n o540 - janvier-février 2014

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