Impression numérique :cinq défis à relever

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VENDREDI 1ER JUILLET 2011

Impression numérique : cinq défis à relever Par Rodolphe Pailliez

Quelle est aujourd’hui la réalité de l’impression numérique en France? Le dernier symposium organisé par le Syndicat de l’impression numérique (SIN) ainsi qu’une étude à venir réalisée par Interquest pour le compte de ce dernier permettent de dégager cinq grands défis à relever. 1. Offrir une prestation complète Les trois principales tendances observées au niveau des prestataires de solutions numériques portent sur les conséquences de la croissance d’Internet mais également sur le souci d’offrir une prestation complète et d’évoluer largement de productions strictement noir vers des réalisations tout en couleur. Cette ten-

dance à proposer un « package » complet concerne, entre autres, les opérations de finition (pliage/agrafage, reliures spirales, plastification, etc.) réalisées de préférence off-line que on-line. « Cet élargissement des prestations favorise les opérations de sous-traitance. Bien choisir ses partenaires est à ce stade déterminant », rappelle Gilles Biscos, président d’Interquest, qui place l’offset, le très grand format et certains travaux de finition au premier rang des produits sous-traités par les imprimeurs numériques. 2. Faire face à la dématérialisation En dehors de la guerre des prix, les préoccupations aux-

photo reportage

bilan carbone hybrid’ book

impression numérique

Olivier Langlois rejoint Papyrus Le 15 juin dernier, Olivier Langlois a rejoint Papyrus France en tant que directeur général de l’entité française du groupe de distribution européen Papyrus. Âgé de 43 ans, il est titulaire de l’Executive MBA de l’ESSEC et diplômé de l’ESCEM. Après avoir travaillé successivement dans les groupes SEB et BASF, il a rejoint en 2003 le groupe Esselte, fabricant de fournitures de bureau en tant que directeur marketing puis comme président d’Esselte France. Dans le cadre de ses nouvelles fonctions, Olivier Langlois est rattaché à Jan Muller, senior vice-président de Papyrus pour l’Europe de l’Ouest. « Il me semble important de m’appuyer sur le potentiel humain de Papyrus France pour explorer de nouveaux horizons et développer notre sens de l’innovation », précise-t-il. Papyrus France c’est: 250000 tonnes de papiers vendues en 2010, un chiffre d’affaires de 250 millions d’euros et un effectif de 200 collaborateurs.

LE RDV À VENIR

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7 – 13 Juillet 2011 Exposition du Type Directors Club (Paris) • L’École de communication visuelle (ECV) accueille les meilleures créations graphicotypographiques du prestigieux club new-yorkais. 250 travaux d’une trentaine de pays y seront exposés. www.ecv.fr


quelles doivent faire face les professionnels du secteur portent sur les questions de dématérialisation et sur la possibilité de vendre de la valeur ajoutée. Prise de commande via Internet, mise en place de solutions web-to-print, développement de campagnes multicanal, etc., la dématérialisation sous toutes ses formes gagne du terrain. « Nous sommes face à un changement de génération dont les interlocuteurs pensent en priorité Internet », rappelle Patrice Bernou, directeur marketing chez HP. Nathalie Guernion, directrice service clients d’Exaprint, souligne pour sa part toute l’importance prise par les réseaux sociaux. « Bon nombre de nos nouveaux clients sont obtenus par ce biais », indiquet-elle. Pour la représentante d’Exaprint, « il est évident que l’on va vers le tout print-on-demand dans les cinq années à venir. » Quant à François Gouverneur, directeur marketing arts graphiques de Xerox, il préfère parler de web-to-service plutôt que de web-to-print.

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3. Élargir le panel de clientèle C’est l’un des trois principaux objectifs de la profession, à égalité presque parfaite avec la volonté de diversifier le spectre des prestations et de voir le chiffre d’affaires augmenter. « Il convient de démocratiser la personnalisation de la communication et arriver à gérer ses clients à distance aussi bien qu’au comptoir. Il faut parvenir à mixer des méthodes de ventes différentes, que ce soit en magasin ou via le Web », confie Gilles Conesa, directeur général de Copy Top. « Pour développer notre clientèle, nous allons mettre en place une plateforme web mutualisée de vente de livres pour nos clients en auto-édition et développer des services sur les produits téléchargeables en combinaison des versions imprimées », indique Pierre Picard, PDG de Copy Media.

4. Se tourner vers le grand format Les applications grand format sont perçues comme constituant la première des opportunités. Le développement des services Internet et la possibilité de pouvoir imprimer sur d’autres supports sont également appréhendés comme des axes de développement « porteurs ». Passé de studio d’exécution à imprimeur numérique, le groupe Souris intègre aujourd’hui des solutions grand format. « L’homogénéité de notre démarche est à chercher dans le souci de satisfaire toute campagne publicitaire (marketing direct ou PLV intérieure) », précise Gilles Roy, son directeur général. 5. Vendre de la valeur ajoutée C’est sans doute la priorité numéro un. La création de valeurs via de nouveaux marchés, des marchés parallèles ou bien de niche est plus que jamais synonyme d’opportunités de nouveaux développements. « L’impression numérique est l’occasion de mettre en œuvre un véritable marketing de différenciation », souligne Patrice Bernou tandis que Daniel Mathieu, directeur marketing, communication et développement durable chez Konica Minolta, estime qu’il s’agit là d’une démarche finalement commune à tout type d’imprimeur. « Si les défis sont différents selon que l’on est issu de l’offset ou du numérique, il y en a néanmoins un qui est commun, c’est celui des services à valeur ajoutée », indique-t-il. « Après avoir été imprimeur numérique, nous sommes devenus intégrateur de solutions d’impression pour nous présenter aujourd’hui comme « provider » de valeur ajoutée », résume Alix Petitpierre, directrice marketing de Dupli Print pour laquelle il convient de faire en sorte que l’imprimé soit désormais un centre de profits et non plus n un centre de coûts.

Dans un monde matériel Que Madonna se rassure, nous ne cherchons pas à plagier son premier tube planétaire (Material Girl). L’éditeur néerlandais Frame et la matériauthèque française Matério viennent de publier la troisième édition de leur guide des matières. Couvrant une centaine de références, cet ouvrage s’adresse aux architectes et designers qui souhaitent connaître les tendances à venir. Prospectif, technique, très enrichi visuellement, il s’impose comme le compagnon nécessaire à tous les chefs de projet cherchant à se démarquer tout en respectant l’environnement. G. B. Material World 3, Elodie Ternaux, 232 pages, 49,90 euros, Éditions Frame.

En bref ET VOICI L’HYBRID’BOOK Le livre n’en finit plus d’évoluer. Voici qu’apparaît l’Hybrid’Book, livre numérique enrichi d’illustrations sonores et de musiques synchronisées avec le texte écrit et conçu pour l’écoute au casque. Présenté

par la société Hybrid’Production, ce développement s’appuie sur une application iPad gratuite (et bientôt iPhone et Androïd) permettant de télécharger Hybrid’Books, livres numériques enrichis, etc. Parmi les premiers Hybrid’Books disponibles sur l’App Store d’Apple: Dracula

de Bram Stoker avec une bande son originale de plus de six heures et Tom Pouce, conte de Grimm illustré et sonorisé. Parallèlement, il convient de souligner la naissance du site www.hybrid-book.com, présenté comme le premier portail du livre enrichi.


Le tour du monde en 6 mois L’équipe de la revue trimestrielle XXI vient de lancer un magazine semestriel dédié au photoreportage. Le premier numéro est vendu depuis le 24 mars dernier au tarif de 25 euros. « Après la réussite de XXI, consacré au grand reportage, vendu en librairie, sans publicité, qui a trouvé 40000 à 45000 acheteurs par trimestre à 15 euros, il existait une possibilité de rééditer cette performance avec le photojournalisme », précise Laurent Beccaria, patron des éditions Les Arènes et fondateur de la revue XXI. « Techniquement, rien n’était difficile, d’autant plus que nos équipes de fabrication sont habituées à suivre des albums illustrés de fin d’année », poursuit-il. Le premier numéro est un pavé de 1,3 kg composé de 353 pages, 500 photos et zéro publicité. Il a été tiré à 40000 exemplaires, avec un point d’équilibre à 26000 numéros vendus. La direction artistique a été confiée à Quintin

Leeds, co-directeur artistique de XXI et ancien de Libération et du Monde. La photogravure, a été prise en charge par Daniel Regard chez Les artisans du Regard (75) et l’impression chez Kauffman en Allemagne. « L’atelier de photogravure travaille de longue date avec notre maison d’édition et sa réputation en matière de traitement photographique est établie à Paris. L’imprimeur a quant à lui été choisi en consultant l’ours de la revue allemande Mare, une référence en la matière », argumente L. Beccaria. Couvertures et encarts sont imprimés respectivement sur du Praximatt en 300 g/m² et un demi-mat sans trace de bois en 150 g/m² sur une machine feuille manroland 700. Les pages intérieures ont été réalisées sur

un Luxosamt offset 115 g/m² grâce à des rotatives 16 et 48 pages Man Rotoman et Man Lithoman 4. « Les deux impératifs étaient de respecter la qualité des images et de la gravure, sur un papier velouté, qui ne soit pas glacé; et d’avoir, pour une revue imprimée sur rotatives, une finition et une qualité similaires à un album imprimé à la feuille, afin de respecter un prix de vente modéré de 25 euros pour 350 pages quadri », conclut-il. B. J.

Paulette et le pilote en papier

Ne cherchez pas Paulette en kiosque, elle attend son heure. Prévue dès sa conception pour un support papier, ce « féminin 2.0 » n’a pour l’instant qu’un compte facebook et un site web (Paulette-magazine.com). « C’est un nou-

veau concept de magazine papier, validé par des passages sur ce support de sites comme rue89 ou Marmiton. Le magazine fonctionne sur une collaboration de nos lectrices qui peuvent en être les rédactrices, les graphistes ou les mannequins », précise Irène Olczak, rédactrice en chef. Pour démarcher les banques ou les NMPP, elle a fait réaliser un pilote. « Pour choisir l’imprimeur, j’ai feuilleté plusieurs féminins et fait faire des devis. J’avais fait faire deux devis à l’étranger mais n’étant pas une spécialiste, j’avais peur de ne pas m’en sortir, en cas de problème de livraison, par exemple. Avec Agir Graphic, cela a tout de suite collé. Ils ont soutenu mon projet, ont été très conciliants et

c’est avec eux que nous avons choisi format et papier », note-t-elle. Le pilote, imprimé sur rotatives en 250 exemplaires – le minimum possible – est un dos carré collé sans couture en 19,3x23,2 cm. La couverture, un couché blanc satiné sans bois 250 g/m2 (Magno, Quattro ou Condat), est en quadri standard, avec un pantone couleur au recto différent pour chaque numéro et un fini mat total avec brillant sélectif au recto. Les pages intérieures sont sur Novapress Silk blanc 80 g/m2. L’impression du premier numéro dépend des précommandes effectuées d’ici septembre. Si l’objectif de 30 000 commandes est atteint, Paulette sera au rendez-vous au printemps 2012. B. J.


ADHÉRENTS - Imprimerie L’Artésienne à Liévin (62). - Imprimerie Bruno Caloone à Noeuxles-Mines (62). - Imprimerie Léonce Deprez à Ruitz (62) et Arras (62). - Imprimerie Deschamps à Roubaix (59). - Stratus Etinord à Hem (59). - Glineur à Maing (59). - Imprimerie Malengé à Douai (62). - Imprimerie Vanbrugghe Bette Caux à Armentières (59). - HPC ADLIS à Templemars (59). - ADD Pub à Hazebrouck (59). - Cartonnages Pastour à Bondues (59). - Imprimerie du Détroit à Rinxent (62). - Imprimerie Sensey à Arras (62). - Le Réveil de la Marne à Epernay (51). - Print Forum à Wasquehal (59) et Lille (59). - Illochroma Haoneng France à Croix (59).

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Les Ch’tis font leur bilan carbone Pour progresser, il faut des points de repère. C’est à partir de ce postulat que Benoit Moreau et l’Unic Nord (Union Nord de l’imprimerie et de la communication) ont lancé en début d’année une vaste opération collective dont l’objectif était « la quantification des émissions de gaz à effet de serre de seize imprimeries, en vue de les réduire », précise le responsable environnement et sécurité du syndicat national. Les seize adhérents (voir liste ci-contre) ont tous reçu un diplôme témoignant de leur engagement aux yeux de la filière et du marché. L’Unic précise que « cette remise symbolique de diplômes vient marquer l’achèvement d’une action collective menée depuis 2009 en Nord-Pas-de-Calais et en Champagne-Ardenne à l’initiative de l’Unic Nord et soutenue financièrement par la région NordPas-de-Calais, l’Agence de développement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et la Direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte) ». Benjamin Mattely, chargé de mission environnement auprès de l’Unic, détaille les avantages de cette action qui en déclenchera d’autres: « La réalisation de ces bilans carbone a

permis de mieux connaître les sources d’émission de gaz à effet de serre et de hiérarchiser les différents postes sur lesquels agir. Certaines de ces imprimeries sont déjà engagées dans des démarches structurées de développement durable. Mais aujourd’hui, toutes travaillent ensemble dans la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. En effet, après avoir fourni un énorme travail de collecte de données en termes de consommation de matières premières, de consommation énergétique de la vingtaine de bâtiments, des déplacements des 700 salariés concernés, de la production de déchets, c’est aujourd’hui une nouvelle phase qui commence: celle de l’action! » G. B.


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