Et si le papierétait en vogue ?

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couleur

Et si le papier était en vogue ? Par Guillaume Bregeras

Parlementaires, écrivains, journalistes et acteurs économiques, l’ensemble de la filière était réunie le 19 janvier dernier à Paris pour le premier colloque de l’association Culture Papier. Les temps changent. Lorsque nous avons contacté le cabinet d’Éric Besson, ministre chargé de l’Industrie, ses collaborateurs nous ont répondu qu’il s’exprimerait prochainement au sujet de la filière graphique. Le ministre serait même parfaitement au courant de la gravité de la situation qui concerne aujourd’hui 500 000 emplois en France. Ce simple signe prouve l’existence de la filière graphique dans l’esprit des gouvernants. Il démontre aussi le fruit du travail de Culture Papier, entamé il y a à peine un an, et qui vient d’organiser son premier colloque le 19 janvier dernier. Lors de ce rassemblement, Michel Lejeune, député de

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culture papier

mag

sérigraphie

MARDI 1er FÉVRIER 2011

Seine-Maritime et président du groupe « Imprimerie et culture papier » à l’Assemblée nationale, a rappelé les trois arguments qu’il met en avant pour défendre cette industrie : « L’idée du papier destructeur de forêt est absolument fausse ; le papier est un élément recyclable, et la dimension culturelle du papier. » Après plusieurs mois de consultation, ce groupe a pris la mesure de l’ampleur des sujets liés à cette filière. Laurent de Gaulle, président de Culture Papier a, lui, insisté sur « le rôle essentiel du papier dans la transmission des savoirs et des techniques », une dimension trop peu mise en avant jusque-là par la filière. SUITE >

José Maria Camacho est nommé PDG de Circleprinters Le conseil d’administration de CirclePrinters a annoncé la nomination de José Maria Camacho, au poste de président-directeur général. Âgé de 36 ans, il est diplômé en Administration des sociétés et possède un Master de commerce international. Précédemment directeur général d’Impresia Ibérica, la filiale espagnole de CirclePrinters depuis 2007, il remplace Michel Guichard à ce poste. Ce dernier reprend à plein temps ses fonctions de directeur financier du groupe qu’il avait temporairement cumulé avec celui de PDG. Spécialiste de l’impression des services de prémédia en Europe, le groupe européen CirclePrinters emploie 3 100 personnes dans douze pays et réalise un chiffre d’affaires de 500 millions d’euros.

LE RDV À VENIR 3, 4 et 5 février 41e Olympiades des métiers (Paris) • La finale nationale mettra en compétition près de 750 jeunes candidats âgés de moins de 23 ans. 48 métiers, dont l’imprimerie, seront en lice. Résultats le 5 février à 20 heures.


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L’année de la forêt Au-delà de leur aspect parfois désuet, les symboles ont le mérite de transmettre des messages. L’assemblée générale des Nations Unies a proclamé l’année 2011, année internationale de la forêt. Laurent de Gaulle veut saisir cette opportunité et appelle au rassemblement : « Depuis 25 ans au moins, les industries du papier travaillent à réduire leurs impacts écologiques. De la gestion saine et responsable des forêts, jusqu’aux procédés de production moins consommateurs d’énergies, et au recyclage, le papier est une ressource vraiment écologique. Aujourd’hui, une sensibilité environnementaliste devrait défendre, avec nous, le bon usage du papier. » Pragmatique, Jean-Marie Nusse, président de Clairefontaine, a mis en lumière certains disfonctionnements de la gestion de la forêt en France : « La valeur ajoutée qui est générée quand on brûle les petits bois au lieu de les transformer en pâte à papier, est 4 à 8 fois inférieure. Cela ne contribue ni à l’enrichissement de la société, ni à l’emploi. Brûler du petit bois ne génère aucun emploi. C’est idiot, puisque le papier, après avoir été recyclé cinq ou six fois, sera brûlé à la fin. Dans ces conditions, on ne voit pas pourquoi les pouvoirs publics poussent à brûler des copeaux qui pourraient être transformés en pâte à papier. » La réponse apportée par Serge Orru, président du WWF France, démontre le chemin à parcourir afin d’arriver à un compromis entre les différents acteurs de la filière : « La moitié de l’exploitation de la forêt dans le monde part dans la fabrication de la pâte à papier. Si en France, il n’y a pas de problème ; si en Europe, il y a aussi des efforts consi-

dérables qui ont été faits, car il faut que cela s’exporte, y compris chez les nouveaux arrivants, il y a une réalité de la déforestation. » Et de préciser que, selon la FAO (Food and agriculture organization), 13 millions d’hectares de forêts ont été perdus annuellement entre 2000 et 2010. Ce qu’en pensent les décideurs Sans débat au niveau des élus, la filière ne pourra se défendre. Et là encore, le colloque de Culture Papier a permis de mesurer les premiers effets positifs d’une campagne menée depuis un an en faveur du papier. Martine Martinel, députée de Haute-Garonne, a affirmé son engagement vis-àvis de ce média : « Je suis consommateur de papier, et je n’ai pas le sentiment de participer à la déforestation. Sans être une spécialiste, il me semble qu’on a montré que du point de vue des nuisances écologiques, tout ce qui était du domaine de l’Internet et du numérique avait aussi son facteur de nuisance. » Les acteurs économiques n’attendent souvent pas les pouvoirs publics pour avancer. Pierre Conte, président de FigaroMedias, a défendu le point de vue de son groupe et la place du papier dans sa stratégie de croissance : « On est bien conscient que si l’on veut intégrer dans un modèle d’avenir un vecteur papier, qu’il soit quotidien ou magazine, il faut se donner les ambitions de faire du papier d’aujourd’hui, du papier contemporain. » Il explique cette vision moderne par le triptyque « fabrication, distribution et contenu ». Une règle de trois qu’il faudra garder en tête pour que le papier redevienne l’un des outils indispensables à la transmission du savoir et de la pensée humaine. n

Vidéo : Moleskine personnalise en sérigraphie

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Le plus légendaire des carnets de note présente son procédé de personnalisation de couverture. Il s’agit d’une impression en sérigraphie et utilise donc des écrans de soie situés entre l’encre et les cahiers. L’image en négatif est exposée à une lampe à rayons ultra-violets afin de transférer l’encre sur le support. Dans sa présentation, Moleskine insiste sur le rôle de l’ouvrier qui prépare les différentes opérations et met en valeur son savoir-faire. Par ailleurs, l’entreprise italienne utilise un système de gravure avec des outils créés surmesure par ses artisans, pour personnaliser d’une autre manière ses carnets. G. B.

En bref CONCENTRÉ DE TECHNOLOGIES L’ouvrage « Une histoire de SPIE » consacré à ce groupe industriel français, publié aux Éditions Michel de Maule et imprimé par Estimprim (25) réunit les dernières avancées technologiques éditoriales

et multimédias. À la fois livre physique connecté au Web via des codes imprimés (QR codes), mais aussi e-livre avec de nombreux « hypercontenus » supplémentaires proposés en 3D ou en réalité augmentée, il permet également à ses acheteurs d’avoir accès

à une plateforme de téléchargement grâce à un marque-page servant de clé numérique. Directeur de la communication du groupe SPIE, Pascal Omnès parle à propos de cet ouvrage de « composition hybride jubilatoire » préfigurant le futur du livre.


Gérer la couleur en toutes circonstances Comment garantir la constance chromatique d’un visuel imprimé en sérigraphie ou en numérique, avec des encres solvant, UV ou dye ? C’est à cette question que répond aujourd’hui la société Visiance (42), l’un des trois principaux imprimeurs sérigraphiques et numériques français, avec sa solution Visiprint. Spécialisée en PLV grand format, cette société devait répondre aux multiples demandes des grandes marques et des annonceurs au niveau de l’homogénéisation de la colorimétrie. Et ce, quel que soit le type d’impression (sérigraphie, numérique, etc) ou le support (papier, carton, PVC, etc). La solution mise en œuvre en interne permet d’adapter automatiquement les fichiers PDF aux caractéristiques du support et de la presse afin que les couleurs imprimées soient

conformes à la norme ISO 12647/Fogra 39. Constitué de serveurs et logiciels sophistiqués intégrant des réglages complexes de retraitement des fichiers, Visiprint permet de configurer automatiquement des dossiers de travail (hot folders) en fonction des caractéristiques

propres aux machines et aux supports d’impression. Les algorithmes de calcul intégrés dans les serveurs permettent ainsi d’optimiser chaque fichier avant son impression. « Pour garantir une qualité optimale, il faut modifier, analyser, paramétrer, mémoriser et informatiser l’ensemble des paramètres de façon à standardiser les processus de fabrication et garantir une reproductibilité parfaite, sans failles et de qualité », confie Yves Colombet, responsable R&D et production, à l’origine de ce développement. « Cette avancée technologique est un véritable pas en avant dans le domaine de l’impression car cela nous permet désormais de conserver une constance chromatique d’un visuel, quel que soit le type d’impression, d’encre et de support utilisé », ajoute Marc Giry, directeur général. R. P.

Petite cuisine chez l’imprimeur Gmag est un bimestriel « d’informations comestibles » créé en décembre 2010 par Laurent Seminel, graphiste, éditeur et accessoirement fin gourmet. Il s’adresse à un public de professionnels de la gastronomie et d’amateurs avertis. Prévu initialement sur un format 48x34, il a finalement dû être grignoté pour passer en 42x30 pour des questions de matériel à l’imprimerie, l’entreprise Chauveau au Coudray (28), près de Chartres. « L’idée était d’avoir le journal le plus grand possible, notamment en raison du poster proposé dans le journal. Le format que j’avais choisi convenait pour l’impression mais ne passait pas dans l’encarteuse de l’imprimeur », une Müller Martini, précise Laurent Seminel. Le PDF a donc été réduit en dernière minute à 81 %. « Nous avions peu de délais pour passer par des sous-traitants possédant

le matériel nécessaire. Mais finalement, ce format est plus pratique pour les envois en enveloppes », déclare-t-il. Imprimé sur un papier offset 110 grammes, ce douze pages utilise des fontes Trade Gothic, du Fournier pour le texte courant et du Fairfield pour le grand G de la couverture. Par ailleurs éditeur, Laurent Séminel croit à l’avenir du papier et ne craint pas la venue nouvelle du livre numérique. Pour sa maison d’édition, « Menu fretin », il privilégie les papiers créa, notamment le Munken Polar. La charte graphique utilisée pour ses ouvrages a été reprise pour le magazine et l’imprimeur, dont il apprécie le travail et la proximité géographique, travaille sur les deux types de supports. Le prochain numéro du journal paraîtra en kiosque le 24 février prochain. B. J.


EN CHIFFRES • 7,1 C’est, en pourcentage, l’évolution des investissements publicitaires consacrés à la publicité extérieure en France en 2010, soit 2 756 millions d’euros contre 2 573 millions d’euros en 2009. • 5 La place de la publicité extérieure en termes d’investissements publicitaires en 2010. Elle se positionne derrière la télévision, la presse, la radio et Internet, mais devant le cinéma. • 1 412 C’est, en millions d’euros, la part des grands formats dans le chiffre d’affaires 2010 de la publicité extérieure. Source : Kantar Media 2011.

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Quelle place pour la pub à Paris en 2011 ? La réglementation sur la publicité extérieure va-t-elle connaître une nouvelle et énième évolution dans la capitale ? Cette question est une fois de plus d’actualité ce mardi 1er février, date à laquelle la commission Publicités et enseignes de la ville de Paris commence à se réunir. Cette dernière doit en effet décider de la place de la publicité sur les artères de la capitale. Et ce n’est un secret pour personne, l’objectif poursuivi va plutôt dans le sens d’une réduction de l’impact publicitaire dans l’environnement parisien. Les travaux de cette commission devraient accoucher dans les semaines ou les mois à venir d’un nouveau Règlement local de publicité (RLP). Lancé en 2003, ce règlement a, dans un premier temps, été suspendu en 2006 lors des négociations sur les Vélib’. À nouveau discuté en 2007, ce RLP a été adopté en décembre 2007 par le Conseil de Paris mais n’a pour ainsi dire jamais vu le jour suite à un recours et à la pression des afficheurs regroupés au sein de l’Union pour la publicité extérieure (UPE) tels que JCDecaux, CBS Outdoor, Clear Channel. Trois ans après cette adoption, rebelote et

énièmes discussions à venir autour des panneaux 4 x 3, des panneaux déroulants, des bâches publicitaires géantes emmaillotant certains immeubles ou bâtiments, etc. Avec, dans ce dernier cas, des ventes d’espaces publicitaires comme actuellement avec Ralph Lauren habillant les bâches masquant les travaux de l’Opéra Garnier. « La loi Grenelle 2 promulguée le 12 juillet dernier et aujourd’hui en phase de décrets comporte un volet sur la publicité extérieure très important », rappelle Didier Beauclair, directeur médias et relations agences de l’Union des annonceurs (UDA). Il voit dans ce nouveau RLP, une volonté délibérée de la commission Publicités et enseignes de contrer et d’anticiper la sortie des décrets du Grenelle 2. « Ce sont les textes de 2007 qui ressortent aujourd’hui en l’état et dont les dispositions vont encore plus loin que la loi du Grenelle 2 », précise-t-il, estimant que ce nouveau RLP n’est, ni plus ni moins qu’une démarche strictement politique contre laquelle de nombreuses voix s’élèvent comme celle de l’association du commerce de proximité opposée à l’interdiction du micro-affichage. R. P.


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