Certifications : lesimprimeurs tirent la langue

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MARDI 15 NOVEMBRE 2011

Certifications : les imprimeurs tirent la langue Par Bakhta Jomni

En juin 2011, l’organisation internationale non gouvernementale FSC a publié la nouvelle version de sa norme de traçabilité. Effective dès le 1er octobre, elle n’a pas eu le temps d’être mise à l’épreuve. Le 2 octobre dernier, les groupements d’imprimeurs ImpriFrance et ImpriClub, ainsi que l’Observatoire du Hors-Media ont publié un communiqué dénonçant des certifications forestières « trop chères, trop chronophages, trop contraignantes ». Le communiqué regrette ainsi que les coûts engendrés par ces certifications n’interdisent leur accès « aux petits imprimeurs, pourtant encore nombreux en France ». Il considère également que « les contraintes administratives liées à la traçabilité et la

fréquence de renouvellement des audits » ne sont pas en adéquation avec les exigences du marché en termes de compétitivité. Enfin, l’abus d’utilisation des labels et logos par des entreprises non certifiées déstabilise fortement les imprimeurs qui s’efforcent de respecter les règles imposées par FSC et PEFC. Les propositions des imprimeurs Plusieurs orientations sont suggérées par les imprimeurs français. Ces derniers préconisent une utilisation simplifiée des logos, un contrôle plus important à l’égard des contrevenants et, à terme, un rapprochement des organismes de certificaSUITE >

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Bruno Delesque rejoint Bolloré Thin Papers Bruno Delesque succède à Arnaud Ruffin au poste de directeur commercial et marketing de Bolloré Thin Papers après avoir rejoint ce fabricant de papiers minces au mois de septembre dernier. Il bénéficie d’une expérience de vingt-deux années dans les papiers spéciaux minces et ultraminces, acquise à l’international, sur des créneaux très techniques. Diplômé de l’Institut supérieur de commerce de Paris, il a notamment exercé des fonctions de direction regroupant le commercial, le marketing et le développement produit. Entré en 1996 aux Papeteries du Léman, Arnaud Ruffin a décidé quant à lui de donner un nouvel élan à sa carrière professionnelle et d’explorer un tout autre domaine d’activité. C’est en 2009 qu’il avait accédé au poste désormais occupé par Bruno Delesque. Les papiers minces de Bolloré Thin Papers sont fabriqués en France sur les sites des Papeteries du Léman à Thonon-les-Bains (74) et des Papeteries des Vosges à Laval-sur-Vologne (88).

LE RDV À VENIR 24 novembre 2011 Congrès de l’ATF (La Baule) • L’Association technique française de flexographie (ATF) se penchera sur les enjeux de la filière pour l’emballage et mettra en avant les attentes des utilisateurs de packaging. Avec, en point d’orgue, la remise des Flexostars 2011. www.atf-flexo.com


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Le magazine papier e Le temps de la réflexion tous les 2 mois

tion pour un seul et même label. Nicolas Dematté, PDG de Pure Impressions et président d’ImpriClub, était présent à la réunion organisée par FSC il y a quinze jours en présence de l’Unic et de l’institut certificateur FCBA. « Les constats que l’on soulève ont été confirmés notamment par l’institut certificateur. FSC s’est montré ouvert mais on s’est rendu compte que la France a peu de pouvoirs et que tout se décide à l’international », note-t-il. Les exigences des certifications forestières, qu’il qualifie « d’hallucinantes et de délirantes », trop difficiles à comprendre pour les donneurs d’ordres, risquent de pousser les imprimeurs à se tourner vers d’autres organismes aux normes plus souples. Dans son entreprise, une personne est dédiée à temps complet toute l’année au volet certification. Un investissement énorme qui pousse les imprimeurs à demander des audits plutôt tous les deux ans. « Les audits sont trop coûteux et trop chronophages pour les responsables techniques et qualité des imprimeries », regrette Christian Devambez, président de Soregraph et du groupement ImpriFrance. Ce dernier craint que les réactions motivées par l’exaspération ne soient radicales si une réponse n’est pas apportée rapidement aux imprimeurs. « En 2012, on peut tout simplement refuser de s’affilier et utiliser les logos malgré tout. On peut aussi aller vers une auto-certification un an sur deux », remarque-t-il. « Mais ce n’est pas notre objectif, nous groupements, de trouver seul une démarche alternative. Si nous le faisons, ce sera accompagné par l’Unic ou d’autres associations », détaille-t-il. La réponse de FSC Le contrôle des usages de la marque, positionnée sur les communications imprimées, pourrait être le premier point de conciliation. FSC France a en effet proposé à sa branche

L’e-magazine e La première analyse tous les 15 jours

internationale de mettre en place une initiative chez les sociétaires d’ImpriFrance et d’ImpriClub, à titre d’expérimentation. « Un référent dans chaque imprimerie, formé par FSC, aurait pour fonction de contrôler les usages de l’étiquette produit FSC », précise Frédéric Petit, secrétaire général de FSC France. « Cette option permet d’éviter à l’imprimeur des validations par envoi de PDF auprès de l’organisme certificateur qui peuvent faire perdre du temps. Au bout d’un an, un audit permettrait de mesurer si ce contrôle a été efficace contre les mauvais usages de la marque », détaille-t-il. Concernant la concurrence déloyale pratiquée par certains imprimeurs non certifiés qui utilisent le logo FSC, Frédéric Petit précise qu’un contrat a été signé avec un cabinet d’avocats spécialisé dans le droit des marques pour interpeller directement les entreprises en cause. Des agents de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) ont également été formés pour être effectifs sur le terrain face à une problématique qui touche toute la filière bois. La saisie par la DGCCRF mènerait alors directement les fraudeurs au pénal. Enfin, face à la complexité du processus de certification, FSC développe actuellement une campagne de communication autour de sa marque afin de se faire connaître des collectivités locales et des entreprises du CAC 40 en les incitant à exiger une chaîne de contrôle FSC auprès de leurs fournisseurs. Frédéric Petit renvoie la question des coûts directement aux organismes certificateurs et s’en remet à la branche internationale pour ce qui est de la fréquence annuelle des audits, qui lui semble difficile à modifier. FSC France attend encore des réponses de l’entité internationale mais le consensus trouvé avec les deux groupements français est un premier pas vers une ■ traçabilité sans douleur.

Un calendrier de l’Avent personnalisé À l’approche des fêtes de fin d’année, l’agence de publicité suisse Visualix propose aux entreprises et aux particuliers un calendrier de l’Avent personnalisé avec 24 photos, textes ou logos de son choix. Proposé via le site www.toncalendrier.ch, ce produit est imprimé en interne par Visualix sur un carton A3 demi mat Algro Design de Sappi (2x270 g/m2). L’agence utilise une presse numérique Océ/Canon CS 665 pour l’impression et une machine Gietz pour la découpe. Réalisé à la main, le calendrier est expédié par l’agence en 24 heures et vendu au prix de 19,90 CHF (16 euros). B. J.

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LES ÉTIQUETTES ADHÉSIVES ONT LEUR (PETIT) JOURNAL L’Union nationale des fabricants d’étiquettes adhésives (Unfea) publie le n° 0 de son journal « C’est vous! ». Ce 4 pages noir et blanc au format tout en hauteur

(10,5 x 29,7) s’adresse aux 80 adhérents imprimeurs de l’Unfea représentant 3500 des 8000 salariés de la profession. Même si son format est réduit, il ne manque pas d’informations pratiques (économiques, sociales, réglementaires) ou plus anecdotiques. Prix de l’énergie

et des matières plastiques, gestion des déchets, vie de la profession, agenda et premiers termes d’un lexique de la profession démarrant, comme il se doit, par Adhésif, rythment ce premier numéro qui recense également les nouveaux adhérents: CREAP, Braizat, MGM et CSAT.


2,2 kg de papier pour les 90 ans de L’Officiel Référence du monde de la mode, le magazine L’Officiel vient de fêter ses 90 ans. Un anniversaire célébré avec un numéro réalisé en deux tomes, pour un total de 600 pages de 2,2 kilogrammes. Cette présentation, qui évoque l’introduction d’un boxeur avant un match, révèle surtout un candidat dont la légende pourrait se rapprocher de celle d’un Joe Frazier. Pour marquer les esprits et surprendre ses lectrices, les équipes de L’Officiel ont mis en place un calendrier de production très spécifique et bien plus en amont qu’à l’habitude. Mais ce n’est pas tout, Adrien Pelletier, son directeur artistique nous explique quelques secrets de fabrication qui donnent à ce numéro collector toute sa saveur: « En termes de maquette, nous avons dû travailler avec une marge intérieure un peu plus impor-

tante qu’à l’ordinaire, du fait de l’épaisseur exceptionnelle du numéro. Pour le reste, nous avons travaillé avec nos équipes habituelles, en suivant les processus habituels. » À numéro exceptionnel, papier exceptionnel également. Si le tome 1 suit le même chemin que ses prédécesseurs, le tome 2 est réalisé avec un papier offset bouffant, l’Holmen Book Cream 70 g, présentant une forte main pour un grammage fin. Adrien Pelletier explique ce choix: « Il véhicule un sentiment vintage ce qui fonctionne plutôt bien avec cette idée de collector. » Des choix qui mettent en valeur un contenu rédactionnel particulièrement riche (participation d’artistes comme Irina Werning et Jean-Paul Goude) et une typographie réalisée spécialement par BP en septembre dernier. Le

directeur artistique nous donne déjà rendezvous pour la suite: « C’était un vrai challenge d'organisation pour boucler dans les temps. Maintenant nous sommes fin prêts pour célébrer nos 100 ans! » G. B.

Intégrer la vidéo à des supports imprimés Parmi les nouvelles technologies de communication, le videopaper est un des plus originaux qui soient. Parmi les précurseurs dans ce domaine, figure la société française D-CARTE créée en 2009 et implantée dans le Finistère (29). Intégrant la vidéo à des supports imprimés, la technologie videopaper concerne de nombreuses applications et supports imprimés de petite et moyenne taille: PLV légère et facile à installer; carte vidéo comme aide à la vente avec ou sans supports caméra et micro intégrés; LCD-Print pour intégrer de la vidéo à la couverture d’un journal, d’un magazine ou d’un catalogue, etc. « Plus besoin de moniteurs, écrans et autres ordinateurs pour faire passer un message visuel », soulignent Claude Maidenberg, Philippe Pellé et Karan Fouladi, les trois créateurs de D-CARTE. Ceux-ci envisagent d’ores et déjà de nouvelles applications telles que les étiquettes en image sur des

produits en magasin ou bien encore les écrans 3D 8 pouces. Tous ces produits s’adressent en priorité aux professionnels du marketing et de la communication. En ce qui concerne l’application cartes postales, D-CARTE a adapté ce support traditionnel à une utilisation plus contemporaine en intégrant dans le cartonnage un écran LCD ultra fin ainsi qu’un dispositif électronique miniature. Les technologies de D-CARTE sont imaginées et conçues dans le bureau d’études intégré à la société et sont industrialisées grâce à des partenaires en Asie, en Europe et prochainement en Afrique du Nord. Le façonnage et l’impression des différents produits proposés sont pour leur part réalisés dans les usines de la société Formfil Industries à Provins (77). Ce qui permet, soulignent les responsables de D-CARTE, « de livrer des produits finis de qualité selon les délais et les volumes impartis. » R. P.


EN CHIFFRES • 12. C’est, en pourcentage, le nombre de consommateurs qui, aux États-Unis, disposent déjà d’une tablette. 25 % d’entre eux envisagent d’en acheter une dans l’année. • 6. C’est, en pourcentage, le nombre de consommateurs européens interrogés qui possèdent déjà une tablette. • 71. Le pourcentage de personnes qui, selon l’enquête de Shopzilla, ont déjà acheté ou n’hésiteraient pas à acheter en ligne avec leur tablette. • 70. Le pourcentage d’utilisateurs de tablette qui, grâce à la technologie écran double, regardent la télévision tout en navigant sur des sites d’achat en ligne.

Éditée par ETAI : Antony Parc 2 – 10, place du Général-de- Gaulle – 92160 Antony – Tél. : 01 77 92 92 92 – Fax. : 01 77 92 98 20 – www.groupe-etai.com • Directeur de la publication : Christophe Czajka • Directeur général adjoint pôle presse spécialisée et salons professionnels : Gilles de Guillebon • Pour joindre vos correspondants, composez le 01 77 92 suivi des deux chiffres entre parenthèses après chaque nom • Rédacteur en chef : Guillaume Bregeras (96 06) ; gbregeras@etai.fr • Rédacteur en chef adjoint : Rodolphe Pailliez (96 05) ; rpailliez@etai.fr • Rédactrice : Bakhta Jomni (93 60) ; bjomni@etai.fr • Secrétaire de rédaction : Philippe Abgrall (96 13) ; pabgrall@etai.fr • Directeur de la publicité : Véronique Durègne de Launaguet (96 59) ; vduregne@etai.fr • Assistante : Martine Fourment (96 56) ; mfourment@etai.fr • Responsable du studio : Thierry Michel (96 30) ; tmichel@etai.fr • Rédacteur graphiste : Maxime Perlemoine • Directeur de la promotion et de la diffusion : Jean-Baptiste Alline ; jballine@infopro.fr • Directrice de la promotion : Marie-Sophie Leprince ; msleprince@groupe-etai.fr • Directeur des abonnements : Patricia Rosso ; prosso@gisi.fr • Responsable des abonnements : Marie-Christine Soyeux (97 99) ; mcsoyeux@groupe-etai.fr

Le e-commerce se met au numérique mobile La tablette, nouvelle grande tendance du e-commerce : c’est là le premier enseignement qui ressort de la nouvelle enquête menée par Shopzilla, entreprise gérant un important portefeuille de marques de commerce en ligne présentes aux États-Unis et en Europe. Les conclusions de cette enquête réalisée au mois de mai dernier au Royaume-Uni, en France et en Allemagne auprès d’environ 5 000 acheteurs en ligne sont claires : la révolution iPad a engendré l’explosion des achats en ligne sur les tablettes et l’heure est venue pour les commerçants de se mettre au numérique mobile. « La tendance à l’échelle européenne devrait suivre la ligne du marché américain où l’avènement de l’iPad a provoqué une véritable révolution dans le secteur du e-commerce », indique Rachel Smith, directrice des services aux professionnels chez Shopzilla. Cette enquête montre que près des deux tiers (61 %) des utilisateurs d’iPad ou d’autres tablettes déclarent avoir autant de facilité à effectuer leurs achats en ligne sur leur périphérique portable que sur leur ordinateur personnel. D’ailleurs, la majorité d’entre eux ont déjà

acheté ou n’hésiteraient pas à acheter en ligne avec leur tablette. « Depuis son lancement en avril dernier, 25 millions d’exemplaires de l’iPad se sont vendus dans le monde », rappelle Rachel Smith. « De plus, un acheteur en ligne sur cinq déclare envisager d’acheter une tablette dans les douze prochains mois. Ces deux facteurs présagent ce qui est appelé à constituer une grosse tendance en matière d’achats en ligne. » Pour la directrice des services aux professionnels chez Shopzilla, les iPad et autres tablettes contribuent également à renforcer la popularité de ce que l’on appelle le « commerce social ». Il ressort en effet de cette enquête que la plupart des acheteurs en ligne utilisent leur tablette pour partager leurs achats avec des amis, que ce soit pour détecter de bonnes affaires, rechercher les avis d’acheteurs ou bien simplement pour… acheter. « L’année du commerce mobile que chacun prédisait est finalement là. Dans ce contexte, seuls les commerçants qui auront compris et intégré ce phénomène saisiront les opportunités », prévient Rachel Smith. R. P.


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