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LUNDI 17 OCTOBRE 2011

Par Bakhta Jomni

Les pertes mondiales annuelles liées à la contrefaçon ont récemment été estimées à près de 600 milliards de dollars. Cette somme inclut les pertes de revenus des marques, la perte des taxes étatiques et les décès et blessures dus aux contrefaçons de médicaments, de produits électriques ou de pièces automobiles. Une étude récente de l’OCDE estime que les produits piratés mondialement coûtent aux entreprises seules 250 milliards de dollars, soit une augmentation de 53 % par rapport à l’année 2007. Face à ce fléau, les imprimeurs de packagings et d’étiquettes peuvent jouer un rôle primordial dans la protection des marques. Le secteur dispose en effet de nombreuses techniques pour faire face à la contrefaçon tout en permettant aux emballages d’être attractifs pour le consommateur dans un environnement commercial. Certaines technologies ont fait l’objet de présentations au public lors du dernier Salon Labelexpo Europe qui s’est tenu à Bruxelles (Belgique) du 28 septembre au 1er octobre derniers. En voici quelques exemples:

Les hologrammes. Les hologrammes sont des images variables permettant une interaction optique avec l’œil humain. Cette technique, idéale à la fois pour sécuriser un packaging et le rendre attractif, peut être combinée à d’autres sécurisations telles que des nombres séquentiels ou de la fluorescence UV dans les adhésifs. Cette technique est relativement développée et répandue sur le marché de l’emballage. Les graphiques de sécurité. Cette technologie identique à celle utilisée pour l’impression des billets de banque peut-être améliorée grâce à l’utilisation de microtextes ou d’images latentes. Les étiquettes transferts. Fonctionnant sur le même principe que les tattoos, les étiquettes transferts sont directement appliquées sur l’emballage. Les étiquettes VOID. Si une étiquette VOID est décollée ou déplacée, elle laisse apparaître un texte jusqu’alors caché. Le texte choisi peut-être « VOID » classiquement mais SUITE >

étiquette

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logos

contrefaçon

iso papier

mobilité

Agnès Roger est nommée directrice générale d’Arjowiggins Graphic Arjowiggins Graphic vient d’annoncer la nomination d’Agnès Roger, 51 ans, en tant que directrice générale et membre du comité exécutif. Entrée chez Arjowiggins en juillet 2008, en qualité de directrice générale de la division solutions industrielles, Agnès Roger était depuis mars 2011, date de la cession de ces activités au groupe suédois Munksjö, co-directrice générale d’Arjowiggins Graphic, en charge des process industriels, des activités de spécialité et des achats. Docteur-ingénieur en chimie, Agnès Roger a débuté sa carrière chez Rohm and Haas, un groupe international américain de produits chimiques. Durant cette période, elle a été directrice des opérations de l’activité fongicides de Dow AgroSciences (produits chimiques pour l’agriculture) de 2001 à 2002.

LE RDV À VENIR 19 – 21 octobre 2011 Luxe Pack (Monaco) • Entre passion et expertise, le rendez-vous annuel de la création internationale du packaging des produits de luxe. La 24e édition du salon Luxe Pack Monaco se tiendra au Grimaldi Forum. www.luxepack.com


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également le nom de la marque, un message ou un logo. La couleur peut également changer en cas de retrait de l’étiquette. Les encres UV de sécurité. Ces encres, d’une grande variété, brillent lorsqu’elles sont exposées à des lampes UV ou changent de couleur lorsqu’elles sont exposées à la lumière du soleil. Les encres métamériques. Des encres de couleurs presque identiques à l’œil nu, passées sous un filtre ou des sources de lumière différentes, assombrissent une teinte par rapport à l’autre pour laisser apparaître un texte ou une image. Les étiquettes destructibles. Ces étiquettes, qui se fragmentent en petits morceaux lorsqu’on essaie de les retirer de l’emballage peuvent, grâce à un couchage, être imprimées avec un code-barres pour davantage de sécurisation. Les encres thermochromiques. La couleur de ces encres change en fonction de la température ambiante. Le microtexte. Invisible à l’œil nu, le microtexte est un code ou texte standard simplement réduit de taille. Il mesure généralement moins de 0,3 mm ce qui le rend très difficile à copier ou à reproduire. Sa taille lui permet également d’être inséré dans des illustrations. Les guilloches. Ces designs particuliers de lignes sont irréguliers et complexes. Imprimés en couleur, ils sont d’autant plus difficiles à reproduire. Les cryptoglyphes. Ces points invisibles à l’œil nu mesurent environ 20 microns. Ils sont appliqués sur le support grâce à un toner léger leur permettant de se fondre totalement dans le design du packaging. Ils peuvent

ensuite être détectés grâce à un logiciel spécifique passant en revue les images de l’emballage grâce à un scanner à plat, une caméra numérique ou encore un téléphone portable. L’impression sur fond noir. Un logo imprimé en noir, sur fond noir, avec les quatre couleurs de toner créera une différence tactile visible. Cette méthode d’authentification est parfois utilisée pour l’impression de billets. Les substrats sécurisés. De nombreux supports existent pour lutter contre la fraude. Il peut s’agir de substrats fluorescents, sensibles à la chaleur ou aux UV, réactifs aux produits chimiques anti-fraude ou encore contenant des hologrammes. Les codes-barres. Les codes 2D ou les QR codes font également partie de cette catégorie aujourd’hui largement répandue. La variation des systèmes de protection utilisés de manière complémentaire permettra de leur donner toute leur efficacité. Les images cachées. Ces images ne sont détectables que par ceux en connaissant l’existence et en possédant la clé. Il s’agit généralement de films ou de lentilles en plastique. Leur utilisation se fait typiquement pour les emballages, le vin, les étiquettes de produits de luxe ou de vêtements. Toutes ces technologies qui nécessitent l’utilisation d’encres, de substrats et de procédés de transformation tels que les vernis, la lamination ou les hologrammes ne sont néanmoins pas encore toutes adoptées par les imprimeurs. Ces derniers doivent les assimiler au plus vite afin de les proposer à leurs clients et contribuer ainsi à la protection ■ des marques.

La tendance de l’esquisse 150 illustrateurs du monde entier rassemblés dans un même volume, c’est ce que propose la série Illustration Now. Le quatrième volume met en avant diverses techniques et des dessinateurs aussi bien confirmés que néophytes. Chaque artiste est présenté sous forme de fiche avec son lieu et sa date de naissance, son site internet et un minimum de deux pages d’illustrations. L’ouvrage tente par ailleurs de montrer que l’art de l’illustration, loin d’être mourant, tente sans cesse de se renouveler. Un livre idéal pour les graphistes, les professionnels de la création et les étudiants en illustration. B. J. Illustration Now! Vol. 4, Taschen.

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En bref DE NOUVELLES NORMES À VENIR Les industries graphiques dans leur ensemble et les imprimeurs en particulier sont de plus en plus en quête de normes leur permettant de standardiser leur cycle de production. Afin de couvrir au mieux les besoins

dans ce domaine et de répondre aux attentes des différents acteurs du secteur, l’Organisation internationale de normalisation – ISO – travaille à l’heure actuelle au développement de nouvelles normes. Il s’agit entre autres des normes 14861 s’attachant à la notion de softproofing tout

au long du process ; 15339-1 portant sur la définition de gamuts quels que soient les procédés d’impression ; 15311-1 ayant trait aux exigences en matière de produits imprimés en numérique et 16760 concernant les exigences en terme de flux RVB.


Un nouveau prédateur pour les algues vertes En breton, on l’appelle parfois vulgairement « kaoc’h mae », la « merde de mai ». L’algue verte, devenue un véritable fléau, a enfin trouvé un prédateur: le papier. Celui fabriqué par le papetier italien Favini à base d’algues vertes de la lagune de Venise et aujourd’hui d’Asie et de Bretagne, a inspiré Bernard de Kerdrel, directeur commercial du Comptoir des algues. Cette enseigne basée à Roscoff (29) et spécialisée dans la vente de produits cosmétiques à base d’algues a en effet réalisé tout son mailing d’au-

tomne adressé à 15000 clients sur ce papier. « Quand j’ai appris que Favini faisait des papiers à base d’algues, j’ai contacté deux de nos imprimeurs. Cloître Imprimeur a pu s’en procurer », précise-t-il. « Nous nous attendions à ce que les photos soient écrasées mais c’est un papier qui se tient bien et qui permet même de voir les algues », poursuit-il, s’amusant du premier réflexe des gens qui l’ont entre les mains. « Tous le sentent automatiquement bien qu’il n’ait pas d’odeur », remarque-t-il. Cette opération a coûté un peu plus cher qu’avec un papier classique mais les retombées économiques ne sont pas le premier objectif. L’entreprise, qui se compose de trois personnes, souhaite en effet à la fois

véhiculer une image de marque et « entraîner d’autres entreprises derrière (elle) pour valoriser les algues vertes de Bretagne ». À l’imprimerie Cloître, le travail sur ce papier s’est fait un peu plus lentement qu’à l’habitude pour la simple raison qu’il fallait s’y accoutumer. Mais les machines utilisées ont été identiques et les salariés de l’imprimerie ont fort apprécié ce nouveau support. B. de Kerdrel, espère continuer sa sensibilisation aux algues. Son centre de découvertes des algues, l’Algopôle, accueille chaque année 20000 visiteurs qui peuvent assister à des conférences sur les marées vertes, à des ateliers de cuisine aux algues ou à encore une initiation au compostage d’algues. B. J.

Logos et identité visuelle Cet ouvrage est à la fois une bible et une mine d’informations s’appuyant sur les principes fondamentaux et les études de cas de quelque 300 logos du monde entier, analysés et commentés par un des plus éminents spécialistes des logos et de la communication visuelle pour les entreprises. Consultant en marketing, spécialiste des marques et graphiste, Matthew Healey a travaillé sur de nombreux projets au sein d’agences de publicité en Europe et aux États-Unis. Dans cet ouvrage publié pour la première fois en 2010 en langue anglaise et destiné aux professionnels et aux étudiants en graphisme ou en communication, il rappelle dans un premier temps les principes fondamentaux dont dépend l’efficacité d’un bon logo, les grandes étapes de sa conception et l’importance pour une marque de bien maîtriser sa communication visuelle. Dans un deuxième temps, il se livre à une analyse et à un décryptage d’une sélection internationale de 300 logos dans différents secteurs d’activité tels que l’alimentation, la mode, le voyage et le tourisme, les médias et les loisirs, l’architecture et la conception. Sont plus particulièrement étudiés: le concept général et le public cible, le

design, le choix de la police de caractère et de la couleur. Enfin, cet ouvrage est pour Matthew Healey l’occasion d’approfondir certains aspects essentiels liés à la création d’un logo, à travers le choix de la couleur, de la police ou du format. Membre du Design Management Institute (DMI) de Boston, il en profite pour défricher quelques pistes créatives pour les futurs créateurs de logos: emploi de photos, utilisation de la 3D, etc. Cet ouvrage, traduit de l’anglais par Fabrice Lemainque, est l’un des plus complets de ces des dernières années. R. P. Logos et identité visuelle de Matthew Healey, Collection Hors Collection Dunod, 2011, 240 pages, 190 x 265 mm, 29 euros TTC.


EN CHIFFRES • 11. C’est, en pourcentage, la part de la population active française qui, en 2011, fait usage d’un smartphone dans le cadre de ses activités professionnelles. • 23. C’est, en pourcentage, la part estimée de collaborateurs d’entreprises qui, en 2013, devraient utiliser en France un smartphone dans leur activité. • 1,2. C’est, en pourcentage, le nombre de collaborateurs qui, à des fins professionnelles, feront usage de tablettes numériques en France en 2013 contre 0,1 % en 2011 et 0,3 % en 2012. Source : Markess International, 2011.

Éditée par ETAI : Antony Parc 2 – 10, place du Général-de- Gaulle – 92160 Antony – Tél. : 01 77 92 92 92 – Fax. : 01 77 92 98 20 – www.groupe-etai.com • Directeur de la publication : Christophe Czajka • Directeur général adjoint pôle presse spécialisée et salons professionnels : Gilles de Guillebon • Pour joindre vos correspondants, composez le 01 77 92 suivi des deux chiffres entre parenthèses après chaque nom • Rédacteur en chef : Guillaume Bregeras (96 06) ; gbregeras@etai.fr • Rédacteur en chef adjoint : Rodolphe Pailliez (96 05) ; rpailliez@etai.fr • Rédactrice : Bakhta Jomni (93 60) ; bjomni@etai.fr • Secrétaire de rédaction : Philippe Abgrall (96 13) ; pabgrall@etai.fr • Directeur de la publicité : Véronique Durègne de Launaguet (96 59) ; vduregne@etai.fr • Assistante : Martine Fourment (96 56) ; mfourment@etai.fr • Responsable du studio : Thierry Michel (96 30) ; tmichel@etai.fr • Rédacteur graphiste : Maxime Perlemoine • Directeur de la promotion et de la diffusion : Jean-Baptiste Alline ; jballine@infopro.fr • Directrice de la promotion : Marie-Sophie Leprince ; msleprince@groupe-etai.fr • Directeur des abonnements : Patricia Rosso ; prosso@gisi.fr • Responsable des abonnements : Marie-Christine Soyeux (97 99) ; mcsoyeux@groupe-etai.fr

Smartphones et tablettes en versions professionnelles Cela fait maintenant une bonne décennie, plus particulièrement depuis le début des années 2000, que les premières applications mobiles reposant sur le protocole WAP(*) sont arrivées sur le marché. Alors que le Salon Mobile IT va ouvrir ses portes à la Porte de Versailles du 18 au 20 octobre prochains, Markess International se penche dans une nouvelle étude sur les besoins et opportunités des applications professionnelles sur les smartphones et les tablettes numériques. Au cours de ces dix dernières années, le développement du haut débit mobile, la pénétration des smartphones, l’arrivée des tablettes numériques, la démocratisation du Wi-Fi – pour ne mentionner que quelques avancées technologiques parmi d’autres – ont profondément modifié le paysage. D’abord dans le domaine du grand public puis maintenant au sein de la sphère professionnelle. Selon cette étude, d’ici à 2013 près d’un actif sur quatre devrait en France utiliser, à titre professionnel, un smartphone et/ ou une tablette numérique. Soit plus du double qu’à l’heure actuelle! (voir chiffres ci-contre). Un taux qui devrait être encore plus élevé en inté-

grant les actifs qui font un usage professionnel de leur propre terminal personnel. Cet essor des usages applicatifs dans le monde de l’entreprise engendre des changements dans les usages professionnels et les modes de consommation des applications et des données. Il induit également de nouveaux enjeux tant techniques qu’organisationnels et conduit, comme le soulignent les responsables de cette étude, à repenser au final le « poste de travail » des collaborateurs. Au-delà des usages purement informatifs et collaboratifs tels que consulter des documents, envoyer et recevoir des messages, téléphoner, etc., près d’un décideur interrogé sur deux évoque des besoins d’accéder en situation de mobilité aux applications de l’entreprise. En conclusion, cette étude souligne que face à un phénomène récent, le marché de ces applications professionnelles imposera à l’avenir aux acteurs traditionnels d’adapter leurs solutions ainsi que leurs modèles économiques associés. R. P. (*)

WAP (Wireless Application Protocol): protocole de communication permettant d’accéder à Internet à partir d’un réseau de communication sans fil.


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