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JEUDI 16 JUIN 2011

Par Rodolphe Pailliez

Alain Talguen est nommé directeur de la division Production Printing d’Océ-France

Par-delà les différentes annonces qui ont pu y être effectuées, l’édition de Graphitec 2011 a été l’occasion de prendre le pouls de la profession, en live et… sans langue de bois. Tirer son épingle du jeu Présente sur le plus grand stand du salon, nouvelle presse offset oblige, Catherine Ressuge, directrice marketing & communication de Komori France, estime que le marché répond dans son ensemble à nouveau présent. « Même si celui-ci est toujours dépendant des banques et du financement des investissements, on s’aperçoit que la rentabilité est aujourd’hui au rendez-vous pour les imprimeurs qui ont su faire le bon choix, qui ont pris le bon virage au bon moment et qui peuvent ainsi désormais tirer leur épingle du jeu », confie-t-elle entre deux

démonstrations. Selon elle, les entreprises qui réussissent à l’heure actuelle sont celles qui ont su résoudre la double problématique de la valeur ajoutée et des délais serrés. De passage à Graphitec pour officialiser le nouveau partenariat entre sa société et Ricoh France, le président de Heidelberg France, Pierre Hoynant, affiche également une certaine confiance. « Après le creux de 2009, la situation du marché en 2011 est clairement meilleure qu’en 2010 », se félicite-t-il d’emblée. « Nous sommes confrontés à beaucoup plus de projets et surtout à une montée en gamme. La demande porte de plus en plus sur des machines hautement productives conçues pour des besoins spécifiques », précise-t-il. Indiquant que le niveau de défaillance des entreprises est revenu à un niveau « normal », il note un sentiment de sérénité

Alain Talguen, anciennement directeur opérationnel du marché de l’éditique et des arts graphiques, vient d’être nommé directeur de la division Production Printing chez Océ-France, filiale française d’Océ (groupe Canon). Il aura pour mission de maintenir la position d’Océ à la tête du marché de l’impression de production transactionnelle et de marketing direct et d’en faire l’un des acteurs majeurs du marché de l’impression numérique très haut volume. Son objectif est également de développer les parts de marché du fournisseur auprès des prestataires dans les domaines des industries graphiques en s’appuyant notamment sur la gamme couleur jet d’encre Océ JetStream et Océ ColorStream. Âgé de 46 ans, Alain Talguen a occupé plusieurs postes de direction commerciale chez Océ.

LE RDV À VENIR

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23 juin 2011 Symposium de l’impression numérique (Paris) • Impression numérique et création de valeurs seront au cœur du prochain symposium du SIN. L’occasion également de dévoiler une nouvelle étude sur le marché. www.sin.fr


général. « Nous avons aujourd’hui en ce qui nous concerne une meilleure visibilité et constatons que nombre d’entreprises analysent de mieux en mieux le marché. C’est plutôt encourageant. Enfin, on observe de la part des banques un sentiment de confiance meilleur que ces dernières années. » Contrastant avec le discours d’ensemble plutôt positif, Stéphane Courtot, directeur général d’Antalis France & Europe de l’Ouest, ne cache pas son inquiétude. « Le marché n’est ni très dynamique, ni en très grande forme et a plutôt tendance à stagner sur le secteur du print », constate-t-il. Evoquant une pâte à plus de 1000 dollars la tonne (« Du jamais vu depuis longtemps ») et rappelant les trois hausses successives enregistrées en 2010, il n’envisage pas pour sa part de lendemains qui chantent. « Il n’y a pas de rebond de la demande à attendre pour les mois à venir. Par contre, ce qui est sûr, c’est que le marché va devoir encore absorber d’ici la fin de l’année au moins une ou deux nouvelles hausses », prévient-il.

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Quelles stratégies de développement ? Si selon le président de Heidelberg France, les imprimeurs ont fait de la différenciation leur cheval de bataille, comment concrètement ceux-ci abordent-ils cette problématique ? Les approches peuvent être très différentes comme le montrent les trois exemples suivants recueillis dans les allées de Graphitec. • Par l’investissement. Sur le point de « rentrer » la rotative jet d’encre couleur T200 de HP, la société ISIPRINT (93 Saint-Denis) parie plus

que jamais sur l’investissement. « Chaque année, nous investissons entre 400.000 et 600.000 euros », confient Jean-François Raynaud et Olivier Julien, ses deux dirigeants. Et d’ajouter concernant le dernier investissement réalisé : « Notre stratégie d’innovation nous pousse à agir les premiers malgré les risques certains inhérents à la démarche. Nous avons décidé de foncer et de pas attendre… de peur de s’ennuyer ! » • Par l’acquisition. Déjà fort de 235 personnes, le groupe SIAC / Valblor (67 Illkirch) dirigé par Vincent Valantin poursuit sa croissance externe avec l’acquisition de la société Real Graphic (90 Belfort), ce qui portera l’effectif total à 280 personnes et le chiffre d’affaires à 38,5 millions d’euros. Une stratégie que le PDG de SIAC / Valblor justifie en ces termes : « Outre le potentiel de production supplémentaire représenté, ce rapprochement industriel s’inscrit dans une perspective locale puisque les deux sites ne sont distants que de 130 kilomètres. Cette acquisition nous donne une nouvelle dimension pour aborder d’autres secteurs de clientèle. » • Par l’innovation. « Les codes 2D constituent le chaînon manquant entre l’imprimé et l’internet mobile », s’enthousiasme Christophe Delabre, directeur commercial de Point 44 (94 Champignysur-Marne) dont l’entreprise n’a de cesse de rechercher et d’apporter de nouvelles solutions en matière de valeur ajoutée au média papier. « Toutes les études démontrent que l’imprimé a un rôle stratégique dans les opérations de ■ conquête et de fidélisation », résume-t-il.

Le design graphique cherche son équilibre Le design graphique, par son rôle prépondérant sur la mise en forme des contenus et la circulation des informations, représente un enjeu important. Il est à la fois instrumentalisé par les pouvoirs politiques et économiques et à la fois utilisé par les designers pour dénoncer ces pouvoirs. Son équilibre est donc fragile et le met en position de funambule. Le vertige du funambule se propose donc de questionner le rôle contemporain du design graphique à travers notamment la culture numérique. L’arrivée des nouvelles technologies implique en effet de nouvelles pratiques, un nouveau statut, et surtout l’acceptation par chaque acteur du design graphique de « s’aventurer dans l’inconnu ». B. J. Le Vertige du funambule. Le design graphique entre économie et morale. Editions B42.

En bref A LA DECOUVERTE DES 26 COULEURS L’espace culturel Les 26 Couleurs installé dans l’ancienne centrale électrique de l’usine de papiers peints Leroy, à Saint-FargeauPonthierry (77) sera inauguré ce 24 juin. Dans cet espace consacré

au spectacle vivant et au cinéma, les visiteurs pourront découvrir la machine à imprimer dotée de 26 couleurs créée par Louis Isidore Leroy en 1877 et conservée dans la salle des génératrices. Le lieu de mémoire ainsi constitué autour de cette machine emblématique

et unique en son genre accueille une histoire des papiers peints Leroy. Au cours des cent quarante années de son existence (1842 – 1982) dont la moitié sur le site de Ponthierry, cette entreprise a conquis la place de premier fabricant européen dans son domaine.


Mères et filles unies par un même magazine Mum. C’est le nom du nouveau magazine apparu dans les kiosques au mois de mai dernier. Ce bimestriel s’ajoute à la pléthore de féminins déjà existants mais il a la particularité de viser un public à la fois de mères et de filles. « Je voulais proposer une lecture différente, parallèle à celle que l’on trouve en kiosque. Je voulais parler directement aux mamans, proposer les mêmes sujets que ceux que j’aborde avec mes copines à la sortie des classes. Les mères et les mères de filles sont une source d’inspiration inépuisable. La relation mère-fille est d’une richesse

extraordinaire. Nous avons tellement à apprendre les unes des autres », déclare Julie-Anne, rédactrice en chef de Mum. Outre les problèmes de casting pour la photo de couverture représentant, à chaque nouveau numéro, une mère et sa fille, la fabrication et la réalisation du magazine n’ont pas particulièrement posé problème. Édité par Jungle Publications, Mum est tiré à 80000 exemplaires avec un objectif de diffusion de 50000 exemplaires. Composé de 96 pages, il est vendu 3,50 euros. Maquetté à Paris, le magazine est imprimé en quadri offset sur du papier

90 g pour l’intérieur et 250 g pour la couverture. L’imprimeur, basé en Espagne, a bénéficié du bouche à oreille de la profession. « Nous accordons notre confiance à ceux qui nous sont particulièrement recommandés », précise Julie-Anne. Encore un magazine français qui nous file entre les doigts! B. J.

Des codes et des bulles «Belle Maison de Champagne recherche 5 amateurs de flacons récemment dégorgés pour célébrer le demi-siècle de sa cuvée icône à Paris, le 8 juillet 2011. Rendez-vous sur www.lifecanbeperfect.com». Cette petite annonce a été publiée entre le 7 et le 12 juin 2011 dans 10 quotidiens internationaux. Par l’entremise de ce court texte accrocheur, la marque Bollinger souhaitait inviter les amateurs de champagne du monde entier à prendre connaissance d’un concours international. L’objectif : rédiger un court texte relatant une expérience réelle ou imaginaire sur le thème « Life can be perfect ». A l’issue de ce concours, les vainqueurs, dévoilés le 27 juin, seront réunis le 8 juillet à Paris pour célébrer le demi-siècle d'excellence de la Maison Bollinger autour d’une dégustation unique, dans un lieu encore tenu secret. Ils célébreront ainsi les millésimes qui ont donné naissance à la prestigieuse cuvée Bollinger R.D. Outre l’aspect événementiel destiné à attirer l’attention des bons vivants, la campagne de communication de la marque trouve par ailleurs son originalité dans l’incrustation dans les petites

annonces de QR codes aux couleurs de la marque. Ceux-ci, créés par l’agence Sowine ont en effet pour forme le blason de la maison de champagne. « Ces QR codes ont été créés pour l’occasion, tout comme le site Lifecanbeperfect. Ils sont imprimés dans les petites annonces des journaux mais également sur internet par le biais des blogs et sites qui les relayent », précise Claire Morvan, en charge de la communication pour la marque, ajoutant qu’ « ils sont flashables très facilement, quel que soit le support ». Cette impression renvoyant à du multimédia « était une façon de créer de l’interactivité. Les amateurs de champagne n’ont pas forcément de smartphones mais l’accès au concours par le biais du site reste de toute façon possible pour tous. Et le nom de la marque n’apparaissant pas, le mystère fait de l’opération un moyen de trouver de vrais amateurs de champagne » assure-t-elle. L’impression de QR codes n’est pour l’instant pas à l’ordre du jour pour les étiquettes de magnums et autres bouteilles. Mais elle ne reste pas exclue si une autre opération de communication le demande. B. J.


EN CHIFFRES • 80 000. C’est environ le nombre de livres papier aujourd’hui disponibles dans leur version numérique contre 70.000 il y a un an (source Motif). • 12,20. C’est en euros le prix moyen des titres numériques soit 21,3 % de moins que le prix moyen en version papier (source Motif). • 10. C’est en pourcentage, ce que représente le volume estimé des données variables par rapport à l’impression numérique aux Etats-Unis. • 272. C’est en nombre d’exemplaires le tirage moyen des livres imprimés en numérique aux EtatsUnis (source Interquest).

Éditée par ETAI : Antony Parc 2 – 10, place du Général-de- Gaulle – 92160 Antony – Tél. : 01 77 92 92 92 – Fax. : 01 77 92 98 20 – www.groupe-etai.com • Directeur de la publication : Christophe Czajka • Directeur général adjoint pôle presse spécialisée et salons professionnels : Gilles de Guillebon • Pour joindre vos correspondants, composez le 01 77 92 suivi des deux chiffres entre parenthèses après chaque nom • Rédacteur en chef : Guillaume Bregeras (96 06) ; gbregeras@etai.fr • Rédacteur en chef adjoint : Rodolphe Pailliez (96 05) ; rpailliez@etai.fr • Rédactrice : Bakhta Jomni (93 60) ; bjomni@etai.fr • Secrétaire de rédaction : Philippe Abgrall (96 13) ; pabgrall@etai.fr • Directeur de la publicité : Véronique Durègne de Launaguet (96 59) ; vduregne@etai.fr • Assistante : Martine Fourment (96 56) ; mfourment@etai.fr • Responsable du studio : Thierry Michel (96 30) ; tmichel@etai.fr • Rédacteur graphiste : Maxime Perlemoine • Directeur de la promotion et de la diffusion : Jean-Baptiste Alline ; jballine@infopro.fr • Directrice de la promotion : Marie-Sophie Leprince ; msleprince@groupe-etai.fr • Directeur des abonnements : Patricia Rosso ; prosso@gisi.fr • Responsable des abonnements : MarieChristine Soyeux (97 99) ; mcsoyeux@groupe-etai.fr •

Romans à la demande et personnalisés A l’heure de l’impression à la demande et de la personnalisation, les Editions Comédia proposent de combiner ces deux tendances au travers d’un ensemble de livres tels que romans, nouvelles, albums, romans jeunesse, livres enfants, en vente sur Internet. Tous les genres ou presque sont abordés : politique, sportif, insolite, érotique, jeunesse... A partir d’un texte de base, les Editions Comédia insèrent le futur lecteur comme personnage principal de l’intrigue. « Le principe du roman personnalisé s’inscrit généralement dans une démarche de cadeau à un ami proche, un client ou un collaborateur », précise Gilles Arnoult, directeur des Editions. Après avoir choisi un roman dans le catalogue, le client doit répondre à un questionnaire qui permet de préciser la personnalité et l’entourage de la personne qu’il souhaite placer au centre de l’histoire. C’est en 1998 que cette société a vu le jour créée par Etienne Rérolle. Pour mener à bien la conception de ces romans spécifiques et personnalisés en fonction de chaque destinataire, l’entreprise basée à Nîmes (30) et employant 25 personnes a développé en interne un logiciel unique en son genre permettant

notamment jusqu’à cinq cents champs de personnalisation. La solution mise en place permet une très grande souplesse comme par exemple en termes de paramétrages. Possibilité également de « zapper » certaines scènes en fonction de l’âge du destinataire de l’ouvrage. Présentés par Gilles Arnoult comme une « application particulière de la donnée variable », ces ouvrages d’environ 180 pages chacun ont un tirage moyen de 1,1 exemplaire. Autant dire qu’il s’agit là de livres uniques qui ne peuvent supporter aucune erreur. Toute automatisée qu’elle soit, la production de ceux-ci s’accompagne avant chaque expédition d’une intervention manuelle via un correcteur qui s’assure in-fine de la validation des contenus. Ce sont aujourd’hui quelque 40.000 ouvrages qui sont écoulés chaque année, via monroman.com ou différents autres sites en ligne. Expédiés sous trois jours, les ouvrages sont imprimés sur matériels Océ et Canon dont l’imagePRESS. Les Editions Comédia ont profité de Graphitec 2011 pour présenter sur le stand du groupe Canon une application spécifique : le roman personnalisé d’entreprise. R.P.


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