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sommaire 38 – L’europe des femmes dans l’assurance P9DHH>:GR
P9DHH>:GR
L’europe
des femmes
LA FÉMINISATION DE L’ENCADREMENT
dans l’assurance
1.
3. Allemagne entre 4. Espagne 25 5. Italie 22
LES FEMMES PARMI LES NON-CADRES
%
%
PRÉSENCE DANS LES COMITÉS EXÉCUTIFS OU DE DIRECTION
France 69,1 %
2. Espagne
60 %
1.
3. Allemagne 50 %
POURCENTAGE DANSLESRECRUTEMENTS
Q
uelle est la place des femmes da ns l’assur a nc e e u r op é en ne ? Telle est la question que L’Argus de l’assurance s’est posée au moment de réaliser ce premier Observatoire traitant de cette question. Ce dernier se nourrit d’une étude exclusive, produite à partir de données publiques et pour laquelle cinq pays ont été mis sur le grill,
l’Allemagne, l’Espagne, la France, l’Italie et le Royaume-Uni. Premier constat : dans tous ces pays, la parité est respectée dans l’effectif salarié total du secteur. En France, l’assurance est même largement féminisée (59 %) et devrait le rester longtemps, puisque 58 % des nouveaux entrants dans la vie professionnelle sont des femmes. Pour autant, passé les premiers échelons hiérarchiques,
Espagne 5 % 3,6 %
(au sein des 2. Allemagne 59 premiers groupes d’assurance allemands)
France58 %
OBSERVATOIRE L’ARGUS DE L’ASSURANCE-ALLIANZ
1.
N. B. : la France, l’Italie et le Royaume-Uni ne communiquent pas sur cette donnée. Pour autant, dans toutes les entreprises que nous avons interrogées, la part des femmes dans les comités de direction reste minime.
2. Italie 51 % 3. Espagne 51 %
N L’Argus de
l’assurance a réalisé, en partenariat avec Allianz, le premier Observatoire européen des femmes dans l’assurance. Résultat: dans tous les pays européens, la parité est loin d’être respectée, passélespremiers échelonshiérarchiques.
25 et 35 % de managers
12 35 %
et (selon le niveau d’encadrement)
France 59,1 %
2. Italie 52 % 3. Royaume-Uni 50 % 4. Allemagne 50 % 5. Espagne 49 %
1.
France 46,2 %
2. Royaume-Uni entre
PART DANS L’EFFECTIF TOTAL DU SECTEUR
1.
les femmes peinent à atteindre les fonctions managériales. Quel que soit le pays observé, leur part dans l’encadrement est toujours minoritaire.
catégorie) sont quasiment aussi nombreuses que leurs homologues masculins, les Espagnoles (25 %) et les Italiennes (22 %) sont clairement sous-représentées. Les raisons ? Dans la péninsule ibérique, les politiques publiques en matière d’égalité entre les sexes ne sont pas assez engagées (lire page 44) et freineraient les femmes dans leur évolution de carrière. Alors qu’en Italie, loin
Partout, le plafond de verre
Cependant, des différences apparaissent entre les cinq pays étudiés. Car si les cadres françaises (46,2 % de l’ef fect i f de cette
postes de haut niveau qu’elles atteindraient d’ailleurs, tous pays confondus, plus facilement da ns les f i lières ressou rces huma ines et ma rketing que techniques et opérationnelles.
des stéréotypes, la cause au faible taux d’encadrement serait plutôt à aller chercher du côté du travail à temps partiel (lire page 46). Très répandus chez les femmes, ces emplois ne seraient pas forcément favorables à la promotion. Dans ce contexte, on comprend mieu x pourquoi les femmes européennes sont encore plus faiblement représentées dans les fonctions de décision. Des
L’écart reste grand, mais le processus est lancé
En France, les femmes ne représentent que 27,7 % des cadres de direction. Néanmoins, ce chiffre
doit être relativisé, parce qu’il est en constante augmentation. « Il y a dix ans, ce taux s’établissait à 16,4 %. Cela signifie que nous sommes désormais dans un processus vertueux, dans lequel les entreprises veulent favoriser l’accès des femmes à des fonctions de direction. Sans aller jusqu’à parler de discrimination positive, il y a un donc un phénomène de rattrapage qui s’opère en •••
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41 – France: parité en vue 42 – Allemagne:
une question de quotas
44 – espagne: initiatives privées 46 – Italie: au nom de la loi P9DHH>:GR
FEMMES - ASSURANCE
52% de l’effectif total 22% parmi les cadres 13% des dirigeants 51% des nouveaux entrants
MARIA BIANCA FARINA
de femmes PDG
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Au nom de la loi en matière de parité, la péninsule vient de se doter d’une loi introduisant un quota de présence féminine dans les conseils d’administration des sociétés cotées et des groupes publics.
ISABELLA FUMAGALLI
La secrétaire, c’est le patron
« Par le passé, il m’est arrivé plus d’une fois d’être prise pour la secrétaire de l’administrateur délégué... qui n’est autre que moi-même ! » L’anecdote est rapportée par Isabella Fumagalli, responsable de Cardif pour l’Italie. Diplômée à l’université Bocconi de Milan, après une expérience de consultante chez JP Morgan, cette brillante manager, mère de deux enfants, entre chez Cardif en 1999. Elle suit le développement de l’activité en assurance vie de l’Espagne jusqu’en 2002, quand elle est nommée administratrice déléguée et directrice générale de Cardif Assicurazioni. Placée à la tête de l’Europe centrale et du Sud à partir de 2008, elle promeut la croissance stratégique de la compagnie dans dix pays. En 2010, elle intègre le comité exécutif de BNP Paribas-Cardif. Aujourd’hui âgée de 44 ans, elle s’occupe du développement de l’ensemble des canaux de distribution et des partenariats dans la péninsule, devenue le deuxième marché du bancassureur français. ■
R
éputée pour son machisme et sa société matriarcale, l’Italie évolue doucement. Les ffemmes qui travaillent sont passées de 7,6 millions en 1993 à 9,3 millions en 2011, selon l’Istat, l’institut italien de la statistique. Pourtant, avec un taux d’emploi féminin de 47,2 %, la péninsule arrive en queue de peloton en Europe, et cette hausse cache une réali réalité moins glorieuse : près de 30% de ces femmes sont employées t à temps partiel et occupent davantage de postes précaires que les hommes. Employées surtout dans nor du pays et dans le secteur le nord tertiair tertiaire, elles sont moins payées qu que les hommes, même si leur niveau d’instruction est en moyenne supérieur. Il n’est donc pas étonnant que les Italiennes se trouvent reléguées à po la portion congrue dans les hautes sphèr des sociétés. Alors que la sphères pr présence féminine à des postes de direction dans les entreprises privées se situe autour de 33 % en Europe, le taux est de 11,9 % en Italie, selon des données publiées
DR
N Longtemps à la traîne
Force commerciale
Diplômée en sciences politiques, Federica Aletto a démarré sa carrière dans le secteur bancaire. Elle s’est ensuite consacrée à des activités académiques dans le domaine juridique avant de bifurquer vers l’assurance. Elle rejoint Genertel en 1994, l’année où est créée par Generali cette toute première compagnie de vente directe du marché italien. Cette start-up se transforme en quelques années en l’un des principaux opérateurs du secteur. Federica Aletto accompagne avec succès le développement de la société de Trieste, en y gravissant toutes les marches, du centre de contacts pour les ventes aux opérations d’assurances, avant d’être nommée directrice commerciale. Depuis janvier 2012, Federica Alletto occupe le poste de vice-directrice générale de Genertel et de Genertel Life, la première compagnie italienne de vente directe en assurance vie et prévoyance. ■
Pour la première fois, L’Argus de l’assurance a observé quelle était la place des femmes dans les entreprises du secteur en France et dans quatre autres pays d’europe, l’Allemagne, l’espagne, l’Italie et le royaume-uni. Verdict: si, dans tous ces pays, des efforts sont réalisés pour favoriser la mixité professionnelle, la parité est loin d’être atteinte à tous les niveaux hiérarchiques. en particulier, les femmes peinent à décrocher des postes d’encadrement supérieur.
en mars par l’association Manager Italia. Une étude effectuée en 2010 par le cabinet de conseil GEA évaluait à seulement 6,9 % le nombre de femmes aux « postes de commande » en Italie, principalement dans le textile-habillement et la pharmacie.
Le secteur le plus arriéré
Les assurances sont, avec le secteur bancaire, parmi les moins ouverts à la féminisation du management. Certes, la répartition des
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effectifs dans les compagnies est à peu près paritaire (24005 hommes contre 21 803 femmes). Pour autant, seule 1 femme sur 150 employées parvient à obtenir un poste de dirigeant, contre 1 homme sur 20, selon l’Association nationale des entreprises d’assurances italiennes. « Le monde des assurances italien, et de la finance en général, est le secteur le plus arriéré. Les femmes y sont présentes, mais guère dans les plus hautes sphères. Quand c’est le cas, elles proviennent
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1%
FEDERICA ALETTO
Seule au sommet
Depuis 2007, Maria Bianca Farina dirige d’une main de fer Poste Vita, la compagnie d’assurance vie de la Poste. Elle est considérée comme la « Madame assurances » de la péninsule, seule et unique Italienne à occuper un poste de cette envergure dans la branche. Elle a consacré toute sa carrière à ce secteur en débutant en 1963 dans la compagnie publique INA Vita, à l’époque l’un des principaux groupes d’assurances transalpins. Grimpant tous les échelons jusqu’à la vice-direction générale, elle gère la privatisation de la compagnie reprise en 1999 par le groupe Generali. Au bout de quarante ans de carrière, alors qu’elle a l’occasion de se retirer professionnellement, elle quitte le « lion de Trieste » pour prendre la direction de Poste Vita, l’une des plus petites compagnies du pays. En quelques années, elle va la transformer en un géant, qui se hisse aujourd’hui au deuxième rang dans la branche assurance vie et est devenu le quatrième groupe d’assurances en Italie. ■
du secteur
HERVÉ THOUROUDE/BNP PARIBAS
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L’Observatoire européen des femmes dans l’assurance
pour la plupart de sociétés de consultants. Et on les trouve à des postes à responsabilités surtout dans les compagnies de vente directe ou des business units (1). Les compagnies restent très traditionnelles et privilégient les carrières en interne, et surtout masculines », indique Maurizia Villa, directeur général du cabinet de recrutement Korn/Ferry Italie. La situation devrait évoluer grâce à la nouvelle loi sur la féminisation des conseils d’administration
et de leurs organes de contrôle d’ici à 2015 et 30 % après cette date. « En quelques mois, cette loi a déjà permis de faire un bond de 3 points : la présence des femmes dans les conseils d’administration est passée de 7 % l’an dernier à près de 10 % aujourd’hui, alors qu’elle ne progressait que de 0,5 % par an jusque-là. En 2009, par exemple, le taux était de 6 %. En revanche, leur présence parmi les cadres supérieurs dans les assurances, un monde fortement masculin, est
entrée en vigueur en août. Elle oblige les sociétés privées cotées ainsi que les groupes publics à nommer 20 % de femmes au sein de leur conseil d’administration
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Maurizia Villa, DG de Korn/Ferry Italie
encore limitée. Sur un total de 768 membres de conseils d’administration, nous avons dénombré 31 femmes, soit 4 %. Ce pourcentage monte à 6 % si l’on ne prend en compte que les 10 premières compagnies italiennes », constate Enzo Losito Bellavigna, partner (associé) de GEA, qui a lancé cette année une formation consacrée aux « Femmes dans les conseils d’administration ». N JEANNE SALSON, À ROME 1. Centres de profits filiales de groupes. •••
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48 – royaume-uni:
un club encore très select L’ Argus de L’ A s s u r A nc e . 0 0 mois 2011 . arg usdelassura n ce.com
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