Magazine IT N°917

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LES PRINCIPALES

www.industrie-technologies.com TECHNOLOGIES

DU RECYCLAGE, EN VIDÉOS ET EN IMAGES

N°917ccDÉCEMBRE 2009 - 11

SPÉCIAL ENVIRONNEMENT

RECYCLAGE ccPAGE 24

EXCLUSIF ccPAGE 78

GUIDE D’ACHAT ccPAGE 58

Cet homme pourrait marcher sur la Lune

10 logiciels de simulation d’usinage

RENCONTRE AVEC THOMAS PESQUET, le nouvel astronaute français

Notre sélection de 4 000 à 30 000 euros



www.industrie-technologies.com

EDITO

Le CO2, aiguillon de la R&D Ce logo marquera nos pages dédiées à l’environnement à l’occasion du salon Pollutec.

B. LEVY POUR IT

L’homme est ainsi fait qu’il a besoin de totems et de tabous pour avancer et jalonner son parcours. En ce début de XXIe siècle, les émissions de CO2 font figure de nouveau péché originel. Nous serions tous nés avec cette tache, celle de la pollution. Le simple fait de manger, de se vêtir, de se déplacer et même de respirer contribuerait à réchauffer notre planète. Sans juger de la réalité ou de la non-réalité du réchauffement climatique, la montée en puissance du dioxyde de carbone comme le nouvel alpha et oméga de notre société est incontestable. Le bonus-malus automobile, les taxes carbone, l’empreinte écologique de nos activités… Tout est jaugé à l’aune du nombre de grammes de CO2 ccTHIBAUT DE JAEGHER que nous rejetons. RÉDACTEUR EN CHEF tdejaegher@industrie-technologies.com Si l’on peut contester ce choix et se dire qu’il est réducteur – il passe notamment sous silence tout un ensemble d’émissions polluantes nocives pour la santé –, le critère dioxyde de carbone est en passe de changer Le dioxyde de carbone complètement les habitudes des bureaux d’études, de rendre concrète l’écoconcepest en passe tion après laquelle courent les centres de changer R & D depuis des années. complètement Alors, même si nous ne croyons pas au les habitudes rôle de l’homme dans le réchauffement des bureaux d’études. climatique, ne gâchons pas l’élan de créativité qu’impulse la prise en compte du CO2. C’est une occasion unique pour les entreprises de revoir de fond en comble leur méthode de travail, des bureaux aux usines. Oui, l’indicateur CO2 doit devenir le nouvel aiguillon des ingénieurs. Il leur permettra de changer le regard qu’ils portent sur les produits. Il les poussera à les industrialiser autrement. En un mot, à innover ! cm

DÉCEMBRE 2009ccN°917

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www.industrie-technologies.com

SOMMAIRE

TENDANCES

EN COUVERTURE Recyclage

CONSTRUCTION

Respirez, vos matériaux dépolluent l’air !

Les technologies en première ligne

cc PAGE 10

cc PAGE 26

TELECOMS

Déchets

Docomo a cassé son mobile

Votre poubelle est une mine d’or

cc PAGE 12

cc PAGE 32

CONCEPTION

Production

Les logiciels passent au vert

Maîtrisez l’art de la récupération

cc PAGE 14

cc PAGE 34

LE KIOSQUE cc PAGE 15

Infographie

SANTÉ

Quand vos déchets délivrent du courant

L’échographie 3D s’automatise CONCEPTION

cc PAGE 36

Les designers investissent Minatec

Interview « Il faut tourner le dos à l’incinération » Pascale Naquin, co-directrice de Polden

cc PAGE 16

LE BAROMÈTRE cc PAGE 18

cc PAGE 38

PRODUCTION

Une plate-forme d’innovation moulée sur mesure

Recyclage Notre enquête continue sur Internet

cc PAGE 19

cc PAGE 40

ÉLECTRONIQUE

La biométrie deux en un de Sagem

cc PAGE 20

ENVIRONNEMENT

Capter le CO2 par des enzymes cc PAGE 21

TRANSPORT

Renault préfère le lithium-polymère

Rien ne se perd, tout se transforme

De vraies pépites se cachent dans nos poubelles ! Qu’ils soient domestiques ou professionnels, nos déchets constituent une réserve inépuisable de matières premières… à condition de les valoriser. ccPAGE 24

ÉNERGIE

Le MIT va cogiter pour Total

cc PAGE 22

L’AGENDA cc PAGE 23

LA PHOTO-TECH XX. incroyable engin Cet cc PAGE XX une transporte des 50 antennes qui donneront naissance au téléscope Alma basé au Chili. cc PAGE 42

4

N°917ccDÉCEMBRE 2009


SOMMAIRE

EXPÉRIENCES

PRODUITS GUIDE D’ACHAT

10 logiciels de simulation d’usinage cc PAGE 58

NOUVEAUTÉS

Notre sélection de produits classés en 10 secteurs de référence Composants mécaniques ENQUÊTE

Consommation d’eau : apprenez à fermer le robinet cc PAGE 46

cc PAGE 64

ÉLectronique cc PAGE 65

Équipement de production

PARCOURS LES 3 DIMENSIONS DE

Thomas Pesquet Apprenti astronaute cc PAGE 78

CAMPUS

Stratégie

L’énergie, colonne vertébrale du MIT cc PAGE 81

FICHE MÉTIER

Ingénieur HSE

Un passionné de normes cc PAGE 83

cc PAGE 67

CAS D’ENTREPRISE

Énergie

Vallourec climatise son usine au naturel cc PAGE 50

Mesure cc PAGE 68

Matériel informatique cc PAGE 69

Logiciels CAS D’ENTREPRISE

Bureautique

Schneider Electric rapatrie ses impressions cc PAGE 52

FICHE ENVIRONNEMENT

L’Iso 14 001 pour adopter une conduite verte cc PAGE 53

FICHE MÉTHODE

La VSM pour découvrir son potentiel de progrès cc PAGE 55

cc PAGE 70

Télécoms cc PAGE 71

Logistique Emballage cc PAGE 72

INTELLIGENCES DÉBAT

Le CO2 doit-il orienter l’innovation ? cc PAGE 86

PAROLES D’AUTEUR

Bâtiments Travaux-publics

La science

cc PAGE 73

cc PAGE 89

Chimie matériaux cc PAGE 75

mérite mieux que l’indifférence RENCONTRE

La technologie devra apprendre à intégrer la nature

Françoise-Hélène Jourda directrice générale du cabinet Jourda Architectes

cc PAGE 90 CE NUMÉRO COMPORTE : UN ENCART ABONNEMENT BROCHÉ DE 4 PAGES ENTRE LES PAGES 2 ET 95. UN ENCART JETÉ 24 PAGES “HANDICAP ET DIVERSITÉ”

JEUX

L’énigme

La logique des chiffres cc PAGE 93

MISE À NU CRÉDITS PHOTOS COUVERTURE ET SOMMAIRE : GETTY ; ESO ; T. GOGNY ; J.L. BERTINI ; D.R.

LE PNEU QUI A LA FIBRE VERTE cc PAGE 94

DÉCEMBRE 2009ccN°917

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10, place du général de Gaulle La Croix de Berny 92160 Antony Tél. : 01-77-92-92-92 Fax Rédaction : 01-77-92-98-51 Fax Publicité : 01-77-92-98-50

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INDEX

Une publication de Pour joindre vos correspondants, composez 01-77-92, suivi des quatre chiffres entre parenthèses indiqués après chaque nom.

Président Directeur général Christophe Czajka Directeur général délégué Paul Boursier RÉDACTION Directeur des rédactions Laurent Guez (9423) Rédacteur en chef Thibaut De Jaegher (9483) Conseil éditorial Fabrice Frossard (9452) Secrétaire générale de la rédaction Christine Bradu (9496) Assistante de la rédaction Marie-Ange Planque (9424) Rédacteurs en chef adjoints Ridha Loukil (9480) (Technologies de l’information et de communication, télécoms, électroniqu, propriété industrielle, informatique) Jean-François Prevéraud (9458) (Bureaux d’études, design, CAO, lettre web) Rédacteurs Muriel Royer de Véricourt (9482) (Matériaux, biotechnologies) Thomas Blosseville (9481) (Energie, environnement) Charles Foucault (9443) (technologies de la production) Didier Ragu (9435) (Nouveaux produits) ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO Christophe Bys, Éric Bruckner (SR), Éliane Kan/TCA, Anna Lutzki et Valérie Costesec (iconographie) RÉALISATION Secrétariat de rédaction Nicole Torras (9493), première secrétaire de rédaction Directeur artistique Gérard Quévrin (9494) Service Photo Bernard Vidal (9490) Conception graphique Rampazzo & Associés COMMERCIAL Directeur des forces commerciales et marketing du pôle industrie Pierre-Dominique Lucas (9472) Directrice de la publicité Anne-Sophie Mellone (9359) Directeur de clientèle Éric Talley (9578) Chef de publicité Farah El Makki (9361) Régions Thierry Borde, directeur (04-72-84-27-54) Est Clarisse Michel (03-88-84-36-06) Italie Jean-Pierre Bruel ([031]751-494) Allemagne/Suisse Dominique Schall ([78-44]47-001) Benelux (Bruxelles) Anne Stuckens ([02]647-67-34) Grande-Bretagne François Krébel ([01-483]72-02-14 et 72-03-26) Etats-Unis Lawler Communications, Larry Lawler ([001]914-698-66-55) Espace Industrie - Contact Industrie - Service publicité Nathalie Chasles (9374) La direction se réserve le droit de refuser toute insertion sans avoir à justifier de sa décision. MARKETING Responsable du service Jean-Baptiste Alline (9781) Responsable marketing Damien Delhomme (9786) ANNONCES CLASSÉES Directeur général Pierre-Dominique Lucas (9403) Assistante Catherine Bénézit (9412) CONFÉRENCES-EVÉNEMENTS Directrice Anne-Carole Barbarin (9290) ADMINISTRATION-GESTION Directeur administratif et financier Stéphane Deplus (9402) Service juridique (9744) Directeur des ressources humaines Frédéric Sibille (9444) Fabrication Benoit Carlier (responsable) (9314) TECHNIQUE-PRODUCTION Informatique Philippe Bobo (01-46-99-24-37) Services généraux Jean-Pierre David (responsable) (9416) DIFFUSION-ABONNEMENTS-EDITIONS Directrice de la diffusion et de la promotion Bénédicte Hartog (9406) Directrice des abonnements Patricia Rosso (9788)Directrice des éditions Annie Zaratti (9774) Responsable de la promotion Isabelle de Goüyon Matignon (9811) Service Clients (9292) TARIFS ABONNEMENTS France (TVA 2,10 %) 1 an, 11 numéros + accès Web : 105 euros TTC Etudiants/Demandeurs d’emploi 55 euros TTC (sur justificatif) Etranger nous consulter Règlement à l’ordre d’Industrie et Technologies Pour l’UE, préciser le numéro de TVA intracommunautaire Librairie (vente des numéros déjà parus et des annuaires) 4288 Annuaires (TVA 5,5 % incluse) « L’Atlas des usines » : 95 euros TTC Numéro de commission paritaire : 0612T81775. Numéro ISSN : 1633-7107. Dépôt légal : à parution. Impression : Mordacq 62120 Aire-sur-LaLys. Industrie et Technologies est édité par Groupe Industrie Services Info (principal actionnaire : GISI Communications), SA au capital de 1 057 080 euros. RCS Paris 309.395.820. 12-14, rue Médéric 75815 Paris Cedex 17. Toute reproduction, représentation, traduction ou adaptation, qu’elle soit intégrale ou partielle, quels qu’en soient le procédé, le support ou le média, est strictement interdite sans l’autorisation de l’éditeur, sauf dans les cas prévus par l’article L.122-5 du code de la propriété intellectuelle. Seules sont autorisées les reproductions réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et les analyses et courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées. (loi du 11 mars 1957, art. 40 et 41, et code pénal, art. 425). Copyright Groupe Industrie Services Info. Tous droits réservés Directeur de la publication Christophe Czajka

Les entreprises et les établissements cités ccA Académie des sciences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 Agence spatiale européenne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78 Agir pour l’environnement. . . . . . 86 Air France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78 Airbus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Amazon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 Apple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 ARPA-E . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21, 81 Autodesk. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Axelera . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

ccB

ccJ

ccE

Johnson Controls . . . . . . . . . . . . . . . 22

Renault . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22, 40, 86

École centrale de Lyon. . . . 81 École de design Nantes Atlantique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81 École des Arts et Métiers ParisTech . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

Jourda Architectes. . . . . . . . . . . . 90

Ripolin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

EdF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81, 90 Eiffage TP. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83

Brochier Technologies . . . . . 42 Bureau Veritas. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83

ccC Calcia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Canon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 Cap Gemini . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 Carrier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 CEA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Cern . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9, 42

Chimirec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Cimdata. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58 Cnisf (Conseil national des ingénieurs et scientifiques de France). . . . 86 Coca Cola . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Conseil de défense des ressources naturelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81

ccD Darpa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81 Dassault Systèmes. . . . 14, 58 DCNS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Delta Neu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50

N°917ccDÉCEMBRE 2009

Knauf . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

21

ccS Saft . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Sagem . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

ccM

eProg. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58

Milton Roy Mixing

Esaip . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83

Missler Software. . . . . . . . . . . . . . . . . 58

Europlasma . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36, 40

MIT. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15, 22, 81

.............

46

Eurovia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

Saint-Gobain . . . . . . . . . . . . . . . . 10, 90 Samsung . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Schneider Electric. . . . . . . . . . . . . . 52 Sescoi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58 Siemens. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13, 16 Siemens PLM . . . . . . . . . . . . . . . . 14, 58

ccN

Sita. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26, 40

NeuroSky. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

SNCF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

Fidia. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58

Nissan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

Solidworks . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

Forrester. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

NTT Docomo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

Spring Technologies . . . . . . . . . 58

ccF

Springdesign . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

Fujitsu. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Futerro . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

ccG Galactic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12, 21 Gemalto

................................

ccO Observatoire européen austral . . . . . . . . . . . . . . . 42

STMicroelectronics . . . . . . . . . . . . 46 STO. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Sup’aero . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78

Ondeo IS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 ccT

21

Giec. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86

ccP

Tebis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58

Goodyear . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94

Paprec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

Teklogix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

Google . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

PE International . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

Texas Instruments . . . . . . . . . . . . 12

Phytorestore . . . . . . . . . . . . . . . . 26, 40

Toshiba . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13, 15

Pilkington. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

Total . . . . . . . . . . . . . . . . . 12, 21, 22, 81

Plastic Logic. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

Toyo Seikan Kaisha . . . . . . . . . . . 13

Plastipolis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

Trochet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58

Polden . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

TSL Outdoor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

ccH-I Heidenhain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58 Hitachi. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Hytec Industrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 IBM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 Icam Technologies. . . . . . . . . . . . 58 Iddri. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 Ifremer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Ingeneo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Ingenico . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

PSA Peugeot-Citroën . . . . . . . . 86 Psion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 PTC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 PV Cycle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

ccU United Technologies Corporation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 Université de Grenade (Espagne) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Université de Columbia (États-Unis). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

Insa de Lyon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 Insa de Rouen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81 Insavalor. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 Institut de recherches sur la catalyse et l’environnement de Lyon . . .10 Institut de science des matériaux de Mulhouse . . . 10 InterfaceFlor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 IPM Recycling . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

6

ccK

Michelin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

IMS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58

Danone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

.....................................

Kepler . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86

Ensi Caen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81

Cetim . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19, 46, 58 CGTech . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58

RITMx

Roboris . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58

Enablon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Ensci. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

Bouygues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90 BP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81 Brain-Computer Interface (BCI) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

ccR

Ebhys . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

ccV Vallourec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 Veolia Eau. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46

ccX Xerox Global Services . . . . . . 52



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LE BLOC-NOTES DE LA RÉDACTION SÉGRÉGATION.

C’est quoi un aliment “sans OGM” ?

Le haut conseil des biotechnologies vient d’en proposer une définition : un produit contenant moins de 0,1 % d’organismes génétiquement modifiés. La proposition semble raisonnable, ce taux correspondant au minimum détectable par PCR. Le gouvernement a d’ailleurs annoncé son intention de proposer un décret permettant l’apposition de la mention “sans OGM” sur les aliments répondant à ce critère. Reste que les scientifiques impliqués dans le programme de recherche sur OGM or not OGM : quatre ans Co-Extra, au budget that is the question! de 22 millions d’euros, avaient, eux, conclu en juin dernier que ce n’est qu’en optant pour des distances de séparation de plusieurs kilomètres, voire des zones géographiques de production entièrement dédiées aux végétaux transgéniques ou non, que l’on pouvait raisonnablement espérer une coexistence des filières avec et sans OGM. Quelle que soit la solution retenue, éviter des guerres de tranchées entre sillons voisins nécessitera la mise au point de règles de coexistence pacifique… voire d’un traité de non-agression. cm

CARTON

BROUILLAGE SUR LES ONDES POUR LA RADIO NUMÉRIQUE!

D.R.

ROUGE

Dernier bastion de l’analogique, la bande FM ne cesse de jouer les prolongations. Sa reconversion au numérique, dont le coup d’envoi était prévu par le Conseil supérieur de l’audiovisuel pour mi-2010, a toutes les chances d’être encore une fois reportée. La raison ? L’absence de modèle économique viable.

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N°917ccDÉCEMBRE 2009

CARICATURE.

Galien se gausse de la science à dessein.

Tous les vendredis ou presque, ce dessinateur prend pour cible de ses caricatures, sur son blog, les avancées de la recherche scientifique. Cupidon tirant des seringues de dopamine, Don Camillo schizophrène… toutes les parodies sont justifiées pour vulgariser avec autant de concision que d’exactitude les découvertes scientifiques les plus étonnantes. Ou comment Galien rend la science insolite sans insolence. cm www.galien.canalblog.com/archives/ la_science_insolitex

CONTRAVENTIONS.

L’amende se met à l’heure du numérique. Fini les papillons

sous les pare-brise, place au PV électronique. Le système, testé par la gendarmerie et la police, utilise un PDA durci, fourni par Psion Teklogix. En fin de journée, les informations sont transmises au centre national de traitement à Rennes. Les autorités espèrent ainsi accélérer le traitement des infractions. Et limiter les défauts de paiement… cm


LA PENSÉE DU MOIS La science, c’est de ne pas croire ce que tout le monde croit. Anaximandre, philosophe grec

WEB

REVUE

FITNESS.

Brûlez des calories en jouant aux jeux vidéos !

C’est ce que propose la société finlandaise Ball-IT, avec son ballon Blobo. Équipé d’un détecteur de mouvement et d’une connexion sans fil Bluetooth, le Blobo sert de joystick. En le secouant et en faisant semblant de le jeter, il permettrait de brûler les calories équivalentes à une tablette de chocolat ! cm

cc FABRICE FROSSARD

On va pouvoir enfin pouvoir se jeter sans complexe sur les chocolats de fin d’année.

ANTIVIRUS ? Protéger les pacemakers des pirates

qui voudraient à s’approprier des données médicales personnelles : c’est l’objectif d’une équipe franco-suisse.

Les dispositifs médicaux sont de plus en plus nombreux à pouvoir envoyer des informations à un médecin via des ondes radio. Les chercheurs proposent de leur adjoindre un micro pour déterminer, grâce à des ultrasons, la distance entre le pacemaker et le lecteur cherchant à en extraire de l’information, afin d’éviter un éventuel piratage. cm

Hou ! Hou ! Si La Fontaine revenait aujourd’hui penserait-il à une telle histoire ?

FABLE. C’est un chouette court-circuit qu’un drôle d’oiseau a provoqué en mettant un pain au LHC.

Le volatile indélicat, qui survolait le Cern une baguette dans le bec, a laissé tomber quelques miettes. La mie jouant les grains de sable, elle interrompit le système de refroidissement de l’instrument scientifique dédié à l’étude des particules, qui venait à peine de redémarrer après un repos forcé d’une année. Le collisioneur d’hadrons n’a finalement pas plus souffert que lors d’une banale panne de courant et la chouette n’y a laissé que quelques plumes… cm

Un e-reader pour Noël?

Après la musique, le livre risque d’être la prochaine grande bataille sur le Web. Une bataille entre les éditeurs et le réseau. Jusqu’alors, le livre électronique était un serpent de mer. Même si les grands éditeurs français ont numérisé depuis de nombreuses années une partie de leur catalogue, peu ont sauté le pas pour proposer leurs livres numériques au public. Aux ÉtatsUnis, les états d’âmes n’ont pas lieu d’être. Avec son Kindle, Amazon a fait office de défricheur et les éditeurs américains se sont tous lancés dans la course. Résultat : au premier semestre 2009, l’Association des éditeurs américains a fait état de ventes évaluées à 63 millions de dollars dans le secteur des livres électroniques, soit une hausse de 149,3 % sur un an. Le marché pour 2010 est évalué à 10 millions d’unités d’e-books vendus par Forrester, contre 900 000 actuellement en circulation. Parallèlement, les lecteurs, ou e-reader, ont fait des progrès considérables et l’offre s’étoffe singulièrement. Le prochain grand show dédié à l’électronique grand public, le Consumer Electronics Show, qui se tient à Las Vegas en janvier, dédie ainsi un espace à ces produits et ses fabricants, dont un nouvel arrivant : Google. Son système d’exploitation Android anime en effet le nouveau lecteur de Springdesign, Alex. Muni d’un double écran, Alex permet de lire sur l’un et d’utiliser le second écran pour naviguer sur le Web grâce à l’OS dédié, mais aussi à sa puce 3G et Wi-Fi. Offrant le meilleur des deux mondes, à la fois PC et e-reader, ces hybrides conviennent largement à un usage professionnel. Par exemple, on peut lire la documentation liée à une machine ou une procédure et l’annoter. C’est d’ailleurs les professionnels que vise le proReader de Plastic Logic. Aussi fin qu’un quotidien papier, ce lecteur peut lire les fichiers bureautiques de Microsoft. C’est bientôt Noël et ce produit est un cadeau original…

ffrossard@industrie-technologies.com

DÉCEMBRE 2009ccN°917

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TENDANCES

MARQUEUR DE MATURITÉ IT

RECHERCHE

DÉVELOPPEMENT

PRODUCTION

Grâce à cet indicateur, repérez le stade de développement des innovations que nous avons sélectionnées.

Construction Respirez, vos matériaux Des routes, des murs ou des peintures chargés de rendre notre air plus respirable ? Il y a quelques années à peine, l’idée aurait pu sembler farfelue. Ce n’est plus le cas, grâce à une famille de produits en plein essor : les matériaux fixant ou dégradant les polluants.

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N°917ccDÉCEMBRE 2009

tier est passé à des tests grandeur nature. Il ausculte depuis un an, à Vanves dans les Hauts-de-Seine, une portion de 300 mètres de chaussée en béton visant à retenir les émissions nocives des pots d’échappement. « Nous avons constaté que la concentration en dioxyde d’azote dans l’air pouvait être divisée par deux lors de pics de pollution assortis de conditions atmosphériques favorables. Le niveau de dépollution global en oxydes d’azote lissé sur l’année s’est élevé lui à 20 % », assure Philippe Vacher, responsable du service innovations du groupe. Des mesures réalisées à hauteur d’homme, ce qui, pour l’industriel, explique la différence avec le taux de destruction affiché par son principal concurrent, Eurovia, dont le revêtement NOxer capterait 90 % des gaz pollués arrivant au contact de sa surface. cc Les

industriels recherchent des molécules actives

Si la majorité des produits misent sur la photocatalyse, des technologies de rechange existent. Saint-Gobain en a inventé une, sur laquelle le groupe se montre discret, le brevet étant en cours de dépôt. L’industriel se contente d’annoncer des résultats très positifs pour ses plaques de Placoplâtre et ses toiles en fibre de verre Novelio CleanAir, lancées lors du salon Batimat en novembre dernier. « Soixantedix pour cent des aldéhydes présents dans la pièce sont captés par ce produit, dont la durée de vie est de dix ans », affirme le responsable marketing Pascal Gevaux. Les plaques de plâtre Cleaneo de Knauf, elles, reposent sur l’intégration de zéolithes, des matériaux ultraporeux capables de fixer durablement les polluants de l’air intérieur, notamment le formaldéhyde. Le fabricant assure qu’outre cette fonction de

GRÂCE À UN REVÊTEMENT DE 12 CENTIMÈTRES EN BÉTON contenant du dioxyde de titane, cette chaussée dégrade les oxydes d’azote par photocatalyse.

LA ROUTE QUI ABSORBE LES GAZ D’ÉCHAPPEMENT capture, les zéolites catalysent la dégradation des polluants. Une précision qui laisse les spécialistes dubitatifs, car le pouvoir catalytique des zéolithes ne se révèle qu’à haute température. « À mon avis, leur produit ne fonctionne que par absorption, à moins qu’ils n’y ajoutent autre chose que la zéolithe », tranche Joël Patarin, de l’Institut de science des matériaux de Mulhouse. La question qui se pose alors est celle de l’éventualité d’une saturation des sites de fixation, donc de la durabilité de la fonction de dépollution. « Nos produits intègrent un kilogramme de zéolites par mètre carré, alors que l’ordre de grandeur de la

D.R.

olluante, la fabrication du béton ? Dangereux, les composés qui s’échappent des peintures ? Face à ces accusations récurrentes, les fabricants ont maintenant un argument massue. Leurs produits seraient désormais capables de purifier l’air ! Du revêtement pour chaussée à la plaque de plâtre en passant par la toile à peindre ou la peinture, les matériaux de construction positionnés sur le créneau cc ÇA MARCHE AUSSI de la dépollution se bouscuPOUR LES FAÇADES lent au portillon. La majorité de ces produits innovants reposent sur le même principe : la photocatalyse. « Avec ce procédé, les polluants sont dégradés lorsqu’ils entrent en contact avec un catalyseur actif sous Calcia a décliné le principe l’effet de la lumière du prode son ciment dépolluant che ultraviolet », explique pour l’appliquer à un produit destiné à la réalisation Jean-Marie Herrmann, de de couches de finition l’Institut de recherches sur de parements. la catalyse et l’environnement de Lyon. Adoptée par l’industrie automobile dès les années 1980, cette technologie a ensuite essaimé dans le vitrage, essentiellement pour des fonctions d’entretien. Exemple, les verres autonettoyants ActivTM de Pilkington ou Bioclean de SaintGobain. Mais aussi certaines pein-tures comme la gamme Stophotosan de Sto. De la destruction des salissures à celle des polluants de l’air, il n’y avait qu’un pas… que n’a pas hésité à franchir Ripolin, avec sa peinture Air Frais. Ou encore le groupe Calcia, avec son ciment TX Aria, commercialisé depuis 2006. Après une validation de son principe dans le cadre d’un programme de recherche européen, le cimen-


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Découvrez toutes les applications industrielles de la dépollution par photocatalyse. Rubrique “L’enquête continue”.

dépolluent l’air !

TENDANCES

Informatique Votre téléphone sert de clé La sécurisation des transactions en ligne et la protection contre les risques d’usurpation d’identité constituent un enjeu majeur pour le développement des services Internet. Avec leur système

LES DALLES DE TROTTOIR intègrent la technologie développée par Calcia : elles dépolluent aussi. LA MISE EN ŒUVRE est semblable à celle d’un béton classique.

D.R.

Matériaux Des résines plus fluides Des résines qui se déforment sans casser et s’écoulent facilement, mais restent pourtant rigides : c’est la promesse

LE CANIVEAU ÉGALEMENT RÉALISÉ À PARTIR DU CIMENT TX ARIA participe aussi à la destruction des oxydes d’azote. En tout, 20 % d’entre eux sont détruits en moyenne.

pollution de l’air est en microgramme par mètre cube », se défend Bruno Burger, chargé des opérations HQE et développement durable de Knauf. Quoi qu’il en soit, les industriels ne vont pas en rester là. « Nous recherchons des molécules actives sur d’autres composés organiques volatils nocifs comme les composés aromatiques », indique Pascal Gevaux. De son côté, Calcia commercialise depuis quelques mois la première chaux hydraulique naturelle dépolluante destinée à réaliser la couche de finition de parements. L’entreprise cherche à valoriser son ciment pour des routes etpour

d’authentification forte K.Access, les sociétés françaises Keynectis et Mediscs proposent une solution de sécurité portable utilisable partout et à tout instant. Elle consiste en un certificat électronique, sorte de carte d’identité numérique, encapsulé dans un conteneur sécurisé embarqué dans n’importe quel terminal portable doté d’un port USB : clé USB, baladeur de type iPod, téléphone portable, etc. Cette solution est rapide à déployer et à mettre en œuvre. Mediscs a développé la technologie de conteneur tandis que Keynectis gère la fabrication des certificats électroniques. La solution va être commercialisée auprès des banques et des entreprises. cm

des aménagements urbains, par exemple des dalles de trottoirs, et en propose une déclinaison sous forme de peintures minérales dépolluantes associées à des lampes spéciales pour des tunnels. « Nous travaillons aussi sur des produits dédiés à la purification de l’air intérieur, en testant les variétés de dioxyde de titane pour cibler les polluants de l’air intérieur », précise Jean-Philippe Vacher, de Calcia. Respirez, la famille des matériaux dépolluants n’a pas fini de s’agrandir ! cm cc MURIEL DE VÉRICOURT mvericourt@industrie-technologies.com

affichée par Sabic Masque de protection Innovative Plastics avec sa réalisé à partir d’une technologie Lexan HFD. résine Lexan HFD de Sabic. Grâce à une composition innovante associant deux monomères, le chimiste déclare faciliter l’écoulement, avec une fluidité jusqu’à 40 % supérieure à celle de sa résine Lexan standard, à masse moléculaire équivalente. Une particularité qui présente le triple avantage d’améliorer la transparence et l’aspect de surface, de permettre une transformation plus rapide, à une température inférieure de 20 °C à celle du polycarbonate standard et de limiter le risque de fissure lors de la fabrication de pièces minces ou de formes complexes. « Ces attributs font des résines copolymères Lexan HFD le candidat idéal pour les lunettes militaires, les pare-brise et les masques de protection », précise l’industriel. cm DÉCEMBRE 2009ccN°917

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TENDANCES

cc EN BREF

Biotechnologies 140 millions d’euros

C’est la somme qui sera consacrée au développement du savoir-faire français en biotechnologies, à l’accroissement du potentiel de sociétés prometteuses et à l’accélération de la mise sur le marché de leurs produits. Le tout dans le cadre du nouveau fonds d’investissement InnoBio, abondé par le fonds stratégique d’investissement et les principaux laboratoires pharmaceutiques. cm

Matériaux Nouveau process pour bioplastique L’acide polylactique va être produit par fermentation de sucres d’origine végétale.

Télécoms Docomo a cassé son mobile

A

vec son concept « Separate Xx

Keitai », lancé au Japon sous la référence F-04B, NTT Docomo, le premier opérateur mobile nippon, casse le téléphone portable en deux. D’un côté, l’écran tactile. Il offre les fonctions de smartphone et de télévision. De l’autre, le clavier. Il fait office de périphérique sans fil. Les deux parties

LE F-04B se présente comme un téléphone mobile monobloc à clavier coulissant de 173 g. En réalité, l’écran et le clavier sont deux pièces séparées, qui se détachent et se rattachent manuellement.

se détachent manuellement tout en restant reliées par une liaison radio Bluetooth. En les rapprochant, elles se rassemblent spontanément par l’attraction d’un aimant. Elles disposent chacune d’une batterie au lithium-ion de 800 mAh. Au-delà d’une certaine distance, elles se mettent à émettre un double signal sonore et lumineux, utile pour la recherche d’une partie perdue. L’écran séparé peut recevoir un picoprojecteur optionnel. Le téléphone, fabriqué par Fujitsu, se transforme alors en un appareil capable de projeter les photos prises avec la caméra intégrée à 12,2 mégapixels, le clavier servant de télécommande. Basé sur la technologie DLP de Texas Instruments, le picoprojecteur offre une luminosité de 8 lumens, une résolution de 854 x 480 pixels et une autonomie de deux heures. cm

EN DÉTACHANT L’ÉCRAN TACTILE DE 3,4 POUCES, il devient possible de consulter le répertoire, d’envoyer un message électronique ou de regarder la télévision tout en menant une conversation téléphonique.

Futerro, joint-venture à 50/50 entre la société de biotechnologies Galactic et le groupe Total, vient de lancer une usine de production de bioplastique d’une capacité de 1500 tonnes annuelles. Elle teste une méthode de production en deux étapes, passant par une cyclisation de l’acide lactique suivi de la polymérisation. cm

DÉTACHÉ, le clavier QWERTY fait office de périphérique sans fil, servant alors de microphone, de haut-parleur, de manette de jeux, de télécommande…

Électronique L’écran plat ultramince

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D.R.

Samsung présente un prototype LCD de 40 pouces dont l’épaisseur est seulement de 3,9 mm. Pour réussir cet exploit, le géant coréen de l’électronique combine un rétroéclairage aux LED et un système optique de diffusion de la lumière derrière la dalle LCD. cm

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TENDANCES

Énergie La plus grande ferme d’éoliennes off-shore

Une ferme d’éoliennes off-shore vient d’être mise en service au large du Danemark, en mer du Nord. Composée

de 91 éoliennes de Siemens, elle génère une puissance de 210 MW, suffisante pour alimenter en électricité 200 000 foyers. Chaque turbine pèse 300 tonnes et s’élève à 100 m au-dessus du niveau de la mer. cm

Situées en mer du Nord, les 91 éoliennes de Siemens génèrent une puissance de 210 MW.

Énergie La micropile à combustible

D.R.

Après plusieurs années d’attente, la micropile à combustible au méthanol direct (DMFC, pour Direct Methanol Fuel Cell) arrive enfin sur le marché. Et c’est

Toshiba qui l’introduit au Japon sous la forme d’un chargeur de poche: le Dynario. Une fois alimenté en méthanol à partir d’une cartouche, ce dispositif de la taille d’un paquet de cigarettes (150 x 21 x 74,5 mm) et d’un poids de 280 g devient prêt à ravitailler en courant téléphones mobiles, baladeurs numériques et autres terminaux portables via un câble USB. Avec son réservoir de méthanol de 14 ml, il génère assez de puissance – près de 2000 mAh – pour charger deux appareils. L’électricité est produite par réaction chimique avec l’hydrogène du méthanol et l’oxygène de l’air. La technologie de Toshiba se distingue par l’emploi du méthanol à forte concentration (à plus de 95%), ce qui offre l’avantage de réduire l’encombrement et le poids. La cartouche de méthanol, codéveloppée avec Toyo Seikan Kaisha, spécialiste japonais de l’emballage, est disponible en flacon de 50 ml. Toshiba met en vente 3 000 chargeurs sur Internet (site http://shop1048.jp) à 29800 yens (l’équivalent de 220 euros) et la cartouche à 3150 yens (environ 25 euros) par pack de cinq. cm Décembre 2009ccN°917

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TENDANCES

Abonnez-vous à la lettre de la conception et du design.

Conception Les logiciels passent au vert L’écoconception fait son apparition chez les éditeurs de CAO et de PLM. Si ce dernier outil se concentre sur les conformités aux normes Reach, RoHS, etc., les premiers évaluent en temps réel nible dans la version 2010 de ses produits. Il permet de vérifier lors de la conception la performance écologique d’un projet.

L’

précise Sylvain Dick, Channel Technical Manager chez PTC. Ce contrôle, traditionnellement effectué en fin de cycle de développement par les spécialistes de la supply chain, pouvait donner lieu à de nouvelles itérations de conception. « Impliquer les concepteurs plus tôt dans la démarche permet de faire du design to Reach ou du design to RoHS et de choisir pour chaque composant les matériaux et les process de fabrication ayant le moins d’impact sur l’environnement », note Philippe Caisson, Business Development Manager chez Siemens PLM Software. cc Des

logiciels pour concevoir écologiquement correct

Mais cette écoconception ne sera possible que si les outils de CAO se convertissent aussi. Solidworks s’est lancé le premier avec le module SustainabilityXpress, dispo-

cc UNE OFFRE ENCORE LIMITÉE

• PLM - Dassault Systèmes Enovia Materials Compliance Central - PTC InSight Environmental Compliance - Siemens PLM Software Teamcenter Compliance Management • CAO - Autodesk Sustainable Materials Assistant for Inventor - SolidWorks SustainabilityXpress

Avec l’intégration de la technologie Synapsis dans Windchill, PTC permet aux industriels d’intégrer la conformité écologique à leurs processus de développement.

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• Quelques solutions autonomes - PE International GaBi4 - Enablon SD-CSR

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ccJEAN-FRANÇOIS PREVÉRAUD jfpreveraud@industrie-technologies.com

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écoconception s’est imposée de longue date dans les bureaux d’études mais les outils qu’utilisaient les concepteurs n’étaient pas à la hauteur de ces nouveaux enjeux. Les éditeurs de CAO et de PLM viennent de corriger le tir en sortant des add-ons « verts ». Premiers à ouvrir le feu, les grands outils de PLM disposent depuis quelques mois de modules permettant de s’assurer du respect de diverses normes et recommandations écologiques (Reach, RoHS, DEEE…). Ces solutions viennent remplacer les bases de données, les tableurs et les processus empiriques manuels déjà mis en place par les grands industriels. « Ces extensions offrent des données sur les matériaux les plus courants dans l’industrie et surtout des méthodologies éprouvées pour vérifier leur conformité »,

que le projet présente le plus faible effet possible sur l’environnement. Empreinte carbone, consommation d’énergie, acidification de l’air et eutrophisation de l’eau, ces quatre points permettent d’évaluer les différentes options de conception et de choisir la moins pénalisante. Une visualisation en couleurs indique dans les assemblages les pièces les moins « écologiquement correctes ». « Les concepteurs n’ont plus à chercher des informations dans de multiples bases de données. Tout est intégré dans le logiciel de conception qui va même jusqu’à leur proposer d’autres solutions de matière, pièce par pièce, voire génère automatiquement des rapports, montrant la démarche écologique qui a été suivie durant tout le cycle de développement du produit », s’enthousiasme Bertrand Leblanc, responsable technique chez Solidworks France. Une démarche que Dassault Systèmes, maison mère de Solidworks, entend bien inclure dans son offre. « Nous allons proposer aux grands comptes une approche similaire dans notre gamme V6, mais en mode collaboratif », indique Bruno Delahaye, vice-président Eco Sustainability chez Dassault Systèmes. Autodesk est lui aussi à la pointe du combat. « Notre gamme d’outils de rhéologie Moldflow intègre déjà une base de données de matières avec des indicateurs d’impact environnemental. Et nous allons lancer bientôt un Sustainable Materials Assistant pour Inventor. Il évaluera la toxicité d’une conception, la recyclabilité des matériaux, l’effet carbone, etc. », dévoile Jérôme Longuet, responsable manufacturing solutions d’Autodesk. Les outils de PLM et de CAO sont donc sur la bonne voie… la verte. cm


TENDANCES

cc EN BREF

Informatique 320 gigas sur un pouce ou presque

Le géant japonais de l’électronique bat un nouveau record en introduisant un disque dur de 320 Go au format 1,8 pouce. Les produits les plus denses, disponibles Nouveau record pour ce format, offraient pour Toshiba: jusqu’ici une capacité un disque dur de 250 Go. Pour augmenter de 320 Go sur 1,8 pouce. la capacité de 30 %, Toshiba utilise une densité surfacique d’enregistrement record de 801 Mbit/mm2, obtenue grâce à l’amélioration de la tête d’enregistrement magnétique perpendiculaire et de la couche magnétique du disque. cm

Télécommunications Le PDA passe à la caisse

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Ingenico lance un terminal deux en un, l’iPA280, associant les fonctions de PDA durci et celles de paiement mobile par carte bancaire. Ce terminal, qui intègre une imprimante thermique, un lecteur de code à barres, un GPS et des fonctions de communication sans fil (Wi-Fi, Bluetooth, GPRS, Edge…), vise des applications niches de paiement mobile, notamment dans les transports, la distribution et la restauration. Selon Ingenico, le marché potentiel atteindrait 800 000 unités par an. cm

LE KIOSQUE Q Presse 100 000 milliards de dollars pour sauver la planète

La fin de l’utilisation des énergies fossiles à l’horizon 2030 ? Dans la dernière livraison de Scientific American, Mark Z. Jacobson de l’université de Stanford et Mark A. Delucchi de l’université de Californie affirment que c’est possible. Selon eux, 100 % de l’énergie mondiale peut être propre et renouvelable en 2030 si les leaders politiques du monde entier y mettent du leur et ne cèdent plus à la pression des lobbies. Leur étude indique que grâce à l’énergie du vent (51 %), de l’eau (9 %) et du soleil (40 %), tous les besoins énergétiques mondiaux pourraient être comblés. Seul bémol à leur enthousiasme : il faudrait investir 100 000 milliards de dollars sur vingt ans pour atteindre cet objectif. Mais les auteurs assurent que les investisseurs y retrouveront leurs billes en vendant l’électricité à un prix au kilowattheure identique à celui de l’électricité issue des énergies fossiles. cm c cRÉFÉRENCES : Scientific American, « A path to sustainable energy by 2030 », novembre 2009

Presse Steve Jobs, PDG de la décennie

Vidéo Le dailymotion du MIT

Les rencontres TED (Technology, Entertainment, Design) ont un concurrent de taille : le MIT World.

Il a mis sens dessus dessous les marchés de la musique, de la téléphonie mobile et des films d’animation. Ses ordinateurs aux lignes épurées convainquent de plus en plus de monde. La société qu’il dirige depuis 1997, Apple, valait 5 milliards de dollars en 2000. Elle flirte avec les 170 milliards aujourd’hui. Telles sont les raisons avancées par le magazine Fortune pour nommer Steve Jobs « PDG de la décennie » et lui consacrer un dossier des plus élogieux. À le lire, on se demande si le cinquantenaire ne serait pas capable de changer le monde en une grosse pomme. cm

Le Massachusetts Institute of Technology vient en effet de lancer sa propre plate-forme de diffusion de vidéos avec le même objectif : démultiplier l’audience des idées qui font avancer le monde. D’une incroyable richesse, le site propose déjà 600 vidéos issues, en général, de la captation de conférences données sur son campus. La plus visionnée est celle de Thomas Friedman, l’auteur du célèbre ouvrage d’économie La terre est plate, mais les passionnés d’architecture, de biotechnologies, de médecine ou d’arts y trouveront aussi leur compte. cm

c cRÉFÉRENCES : Fortune, « CEO of the decade », 23 novembre 2009

c cRÉFÉRENCES : MIT World, http://mitworld.mit.edu/

BONUS c Relisez l’article du Scientific American dans une superbe animation flash : www.scientificamerican.com/article.cfm?id= powering-a-green-planet DÉCEMBRE 2009ccN°917

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Ces idées pas si folles des apprentis designers de l’Ensci en vidéo.

TENDANCES

Conception Les designers investissent Minatec

L’Acuson S2000 ABVS de Siemens procure une image du sein en 3D : rapide et confortable pour la patiente.

Santé L’échographie 3 D s’automatise Siemens a développé un système d’échographie aux ultrasons capable de fournir automatiquement une vue complète

en 3 D de la poitrine lors d’un examen de mammographie. Une innovation présentée comme une première mondiale par le géant allemand. Jusqu’ici, il fallait scanner la poitrine avec le transducteur aux ultrasons, ce qui demande jusqu’à trente minutes. Le système de Siemens réduit ce temps à moins de quinze minutes, tout en rendant le résultat indépendant de la main du praticien. cm MARQUEUR DE MATURITÉ IT

RECHERCHE

recherche, afin de proposer de nouveaux usages de la technologie et ce, par la création d’objets répondant à des enjeux contemporains, sociétaux, sociaux ou économiques. En contact direct avec les chercheurs et les technologues, les élèves designers travailleront, en réponse à des questionnements concernant le monde urbain, sur les transports, la santé, l’eau ou les énergies. Cette collaboration doit permettre de valoriser les avancées technologiques du CEA-Léti en créant de nouveaux outils ou de nouveaux usages. L’Ensci dispose maintenant de 300 m2 de bâtiments aménagés par le CEA. Ses élèves pourront y conduire pendant six mois leurs projets en étroite relation avec des experts du CEA et des partenaires industriels. L’atelier projets est dirigé par un designer senior, Christophe Chedal Anglay. Sujet de la première promotion ? Inventer les usages des écrans Oled et des LED. cm DÉVELOPPEMENT

PRODUCTION

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L’École nationale supérieure de création industrielle (Ensci – Les Ateliers) s’installe au cœur de Minatec à Grenoble. L’objectif est de rapprocher les élèves designers de la



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TENDANCES

Lisez l’intégralité du rapport de l’Unep, rubrique IT, l’enquête continue.

LE BAROMÈTRE 80,5 %

DES PLANS DE RELANCE VERT PÂLE

Achats Trop chères technologies propres

PART DES INVESTISSEMENTS À CARACTÈRE ENVIRONNEMENTAL DANS LES PLANS DE RELANCE 37,8 % 21,2 %

Corée du Sud

Chine

France

13,2 %

12 %

Allemagne

EtatsUnis Australie Canada Royaume-Uni

9,3 %

8,3 %

6,9 %

SOURCE : HSBC

430 milliards de dollars

C’est la somme que les plans de relance des pays siégeant au G20 ont prévu de consacrer aux technologies vertes, selon une étude de la banque HSBC. Si le chiffre semble colossal, il n’équivaut qu’à 15 % des investissements consentis pour relancer l’économie. Les plus exemplaires en la matière sont les Asiatiques puisqu’en moyenne ils consacrent un cinquième des fonds à des projets environnementaux.

Énergie L’ascension contrariée des biocarburants ÉVOLUTION DE LA DEMANDE BIOCARBURANTS DANS LE MONDE (en millions de tonnes) 193

102 50 2000

2007

2017

SOURCE : UNEP

Les biocarburants (bioéthanol et biodiesel) devraient connaître une irrésistible ascension dans les années qui viennent. Selon un rapport du programme des Nations-unies pour l’environnement (Unep), la demande en 2017 devrait être quatre fois supérieure à son niveau de 2000. Un tel développement dépendra toutefois des terres et de l’eau disponibles pour produire ces combustibles. L’Unep estime qu’il faudrait confisquer jusqu’à 34 % des terres cultivables pour atteindre l’objectif de 10 % de biocarburants dans les transports (1,8 % aujourd’hui).

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La France totalisait 400 200 emplois dans le domaine de l’environnement en 2007, selon une étude de l’Institut français de l’environnement publié cet été. Ce volume était en progression de 4,2 % en moyenne depuis 2004 mais marquait un peu le pas en ne progressant que de 2,8 % entre 2006 et 2007. Moteurs de la croissance, les énergies renouvelables ont vu leur offre exploser de 30 % en trois ans. LES HUIT PREMIERS MÉTIERS DE L’ENVIRONNEMENT EN 2007 (en nombre d’emplois) 1

Traitement des déchets

99 700

2

95 200

6

Traitement des eaux Fabrication et installation d’énergies renouvelables Récupération et recyclage Dépollution des sols et des eaux Service public

7

Maîtrise de l’énergie

22 800

8

Traitement du bruit

12 900

4 5

SOURCE : IFEN

QUELLES SONT LES BARRIÈRES À L’ADOPTION DE TECHNOLOGIES PROPRES ? Plusieurs réponses possibles

44 200 30 400 27 500 25 700

51 %

Le coût cc D’autres priorités d’investissement cc Un environnement réglementaire en constante évolution cc

Emploi La dépollution, premier débouché

3

Plus de six sociétés européennes sur dix assurent développer une politique d’achat écologique spécifique. Mais, selon une étude menée par Weber Shandwick en partenariat avec KRC Research, le passage à l’acte demeure limité du fait du coût d’acquisition des équipements dits verts. Une entreprise sur deux le juge trop cher. Elles sont en revanche plus de 60 % à être déjà dotées d’équipements permettant de suivre leur bilan carbone et de réaliser des économies d’eau ou d’énergie.

26 %

24 %

La confusion entre technologies propres et technologies vertes cc

20 %

Le manque de retour d’expérience sur la mise en œuvre des technologies cc

18 %

SOURCE : WEBER SHANDWICK

LE CHIFFRE

113000 C’est le nombre de tonnes de CO2 non émises grâce au recyclage des 193 000 tonnes de déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) collectées entre janvier et septembre 2009 par Écosystèmes, l’un des quatre éco-organismes responsables du traitement de près de 80 % des DEEE en France. SOURCE : ECOSYSTÈMES

D.R.

INVESTISSEMENT


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Vous innovez ? Faites-nous part de vos idées à redaction@industrie-technologies.com.

TENDANCES

Pour répondre aux attentes des moulistes, le Cetim et le pôle européen de plasturgie Plastipolis lancent une plate-forme d’innovation dédiée à cette profession.

Dotée d’un budget de 3,4 millions d’euros sur trois ans, elle mutualisera un certain nombre de moyens technologiques de pointe et suscitera des projets de R & D, pour aider la profession à résister à la concurrence des pays low cost. Baptisée Platinno (plate-forme d’innovation outillage), la structure est ouverte à tous les industriels français qui veulent se différencier par l’innovation dans les moules. Elle s’appuiera à terme sur des moyens collaboratifs de réalisation de moules. Sont prévues une machine haute productivité de fusion laser métal d’empreintes de moules et une machine-outil UGV 5 axes continus. MARQUEUR DE MATURITÉ IT

L’usine conçue par le Cetim et Plastipolis sera ouverte à tous les industriels qui veulent innover dans les moules.

RECHERCHE

DÉVELOPPEMENT

La plate-forme comptera en outre un parc de petites presses électriques (15, 50, 150 et 320 tonnes) pour les essais et la recherche ainsi que des systèmes d’acquisition de données équipés d’un logiciel de rapport d’essai automatique. La transmission d’informations aux professionnels du secteur sera réalisé au moyen de formations et journées techniques à Plastipolis. Sept projets de recherche sont déjà en cours au pôle plasturgie sur la thématique moule : thermique outillage ; fusion laser ; moule PIM ; chauffe des moules par induction ; revêtements des moules ; microréplication ; décoration dans le moule. Mais la plate-forme a pour vocation d’en faire naître d’autres, à l’initiative des partenaires moulistes ainsi que des transformateurs. cm PRODUCTION

D.R.

Production Une plate-forme d’innovation moulée sur mesure


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TENDANCES

Informatique L’ordinateur obéit à la pensée

cc EN BREF

Environnement La lumière dépollue l’eau

Développer un procédé à base de nanotechnologies permettant de dépolluer l’eau par la lumière naturelle, c’est le but du projet de recherche Cleanwater, lancé en juin pour une durée de trois ans. Ce programme doit déboucher sur un procédé de photocatalyse inédit de dépollution des eaux, en particulier celles contenant des pesticides ou des polluants comme des perturbateurs endocriniens. Avec un financement européen de 1,7 million d’euros, Cleanwater rassemblera au total 30 chercheurs issus de 7 pays (Grèce, Italie, Royaume-Uni, Espagne, Portugal, France et États-Unis). cm

La jeune pousse californienne NeuroSky met en œuvre une technologie de Brain-Computer Interface (BCI) pour commander des outils informatiques à l’aide de la pensée. Il s’agit,

Les signaux électriques du cerveau sont transformés en interfaces qui permettent de piloter divers équipements.

grâce à un capteur placé sur le front, de détecter les signaux électriques émis par le cerveau et de les transmettre à une puce électronique spécialisée, la ThinkGear. Les algorithmes embarqués dans celle-ci traitent les informations reçues, en les isolant du bruit de fond, afin de les transformer en interfaces, utilisables pour piloter des équipements. Pour le moment, cette technologie n’est utilisée que pour piloter des jouets scientifiques et des jeux vidéo. En revanche, ses promoteurs proposent des kits de développement et évoquent des applications dans les domaines de la formation dès 2010, de la santé en 2011, de la détection d’endormissement au volant et du pilotage de véhicule sans les mains en 2012. En attendant des applications militaires pour 2013. cm

Électronique La biométrie deux en un de Sagem

Informatique Un simulateur de route inspiré des fourmis

Quelle solution de contrôle biométrique choisir ? Empreinte digitale ou vei-

N°917ccDÉCEMBRE 2009

nes du doigt ? Avec la solution développée conjointement par Sagem Sécurité (groupe Safran) et Hitachi, la question ne se pose plus. Elle combine en effet la technologie Morpho d’identification par empreinte digitale de l’industriel français et la technologie VeinID d’identification par les veines du doigt du géant japonais. Mettre le doigt une seule fois suffit pour que le système capte simultanément toutes les informations biométriques nécessaires à cette double identification. En combinant deux technologies complémentaires, cette solution accroît le niveau de sécurité, augmente la précision et réduit les risques de fraude. Elle se destine à des applications de contrôle d’accès comme les distributeurs automatiques de billets de banque. Sa mise en production est programmée pour 2010. cm MARQUEUR DE MATURITÉ IT

RECHERCHE

DÉVELOPPEMENT

La solution développée par Sagem Sécurité et Hitachi combine identification par empreinte digitale et par les veines du doigt.

D.R.

Ce simulateur

de mobilité des Un chercheur troupes militaires de l’université s’inspire des de Grenade, mouvements des en Espagne, colonies de fourmis. a développé un logiciel de simulation de mobilité des troupes militaires sur un champ de bataille en utilisant un jeu vidéo commercial (Panzer General) et les mécanismes qu’emploient les colonies de fourmis pour se déplacer. cm

20

Le projet OpenViBE de contrôle par la pensée, en vidéo.

PRODUCTION


TENDANCES

Environnement Capter le CO2 par une enzyme Parmi les 37 pépites sélectionnées le 26 octobre, aux États-Unis, par l’agence ARPA-E (Advanced Research Project Agency-Energy) figure une recherche particulièrement intéressante: la capture du CO2 par une enzyme synthétique, proche

de celle utilisée dans le corps humain pour éliminer l’excès de CO2 dans le sang (anhydrase carbonique). Ce procédé diminuerait radicalement le coût actuel auquel la capture du CO2 en sortie de cheminée donne lieu. Une gageure pour les industriels du captage du CO2, qui travaillent actuellement à réduire la facture énergétique de leurs services. Aujourd’hui, absorber le CO2 contenu par les fumées d’une centrale au charbon prend encore… un quart de l’énergie de la centrale! Le projet de recherche sur le captage enzymatique du CO2 est issu d’une collaboration entre l’entreprise United Technologies Le projet: la réplique Corporation et l’université de Columbia. synthétique de l’enzyme Dotée de 415 millions de dollars, ARPA-E anhydrase carbonique a pour vocation de financer la recherche à du corps humain « haut risque et haut rendement », qui n’est pour capter le CO2. pas couverte par d’autres programmes du ministère de l’Énergie, en vue d’obtenir des percées technologiques conduisant à l’économie du futur, qui se doit d’être sobre en carbone. Un montant moyen de 4 millions de dollars a été alloué à chacun des 37 projets annoncés le 26 octobre. cm

Télécoms Le ticket SNCF bientôt sur mobile

D.R.

La SNCF est en passe de lancer un service permettant d’acheter et de recharger son titre de transport à partir d’un téléphone mobile doté de la technologie NFC développée par Gemalto. Depuis le

portail Internet de la SNCF, le voyageur peut acheter et recharger son billet de transport n’importe où et n’importe quand. Il peut aussi consulter le nombre de billets qu’il lui reste à utiliser s’il a acheté un carnet. Le titre de transport portant les autorisations de passage et les droits d’accès aux trains est stocké sur la carte SIM de son téléphone. Son utilisation est identique à celle d’une carte de transport sans contact. Ce service est le résultat d’une coopération entre la SNCF, à travers son pôle de l’Innovation et des Technologies, sa filiale RITMx, experte en solutions de distribution billettique sur mesure, et Gemalto, leader mondial de la sécurité numérique. La SNCF espère à terme proposer via le téléphone NFC un bouquet de services : achat et rechargement du titre de transport, consultation du solde, accès à l’information en temps réel, utilisation des étiquettes intelligentes, etc. cm

DÉCEMBRE 2009ccN°917

21


TENDANCES

Initiez-vous au fonctionnement d’une batterie au lithium en vidéo

Transport Renault préfère le lithium-polymère Créer un joint-venture pour le développement et la production de batteries au lithiumpolymère. C’est le projet de l’accord

conclu entre l’alliance Renault-Nissan, le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et le Fonds stratégique d’investissement (FSI). Une preBatterie au lithium-polymère. Elle offre mière du genre en France. La seule l’avantage d’être rechargeable à l’infini. usine de batteries pour véhicules électriques dans l’Hexagone appartient à un joint-venture entre Saft et Johnson Controls. Située près de Bordeaux, elle met en œuvre la filière lithium-ion. Bien qu’elles présentent une densité d’énergie massique plus faible, les batteries lithium-polymère offrent l’avantage d’être rechargeables à l’infini. La production devrait démarrer en 2012 dans une usine à Flins, près de Paris, avec une capacité annuelle de 100 000 batteries. Le projet représente un investissement de 600 millions d’euros. cm

MARQUEUR DE MATURITÉ IT

RECHERCHE

Énergie Le MIT va cogiter pour Total Le groupe Total, dans le cadre de son développement sur le marché des énergies nouvelles, signe un contrat de recherche avec le Massachusetts Institute of Technology (MIT)

pour le développement d’une nouvelle technologie de batteries stationnaires pour le stockage de l’énergie solaire. Ce contrat, d’un montant de 4 millions de dollars sur cinq ans, s’inscrit dans le cadre de la MIT Energy Initiative (lire notre rubrique Campus p. 81). L’objectif est de mettre au point une batterie à longue durée de vie et à faible coût, adaptée au stockage de l’électricité produite par des panneaux solaires. Un point primordial pour le développement du solaire photovoltaïque à grande échelle. cm D.R.

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DÉVELOPPEMENT

PRODUCTION


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Notre sélection des salons, conférences et événements à venir.

L’AGENDA

LE RENDEZ-VOUS

Le salon Interclima+Elec se déroule dans un contexte qui favorise plus que jamais l’efficacité énergétique dans le bâtiment. L’heure n’est plus à la réflexion, mais bien à l’action. En imposant une

Organisée par le pôle de compétitivité Vegepolys, la 3e édition de PIM (Plant International Meeting) vise à valoriser les végétaux respectueux de l’environnement et de la santé. Elle se tient en synergie avec le Sival et l’Événement fruits et légumes qui se déroulent à Angers du 12 au 14 janvier. À travers des « success stories », les participants pourront percer les secrets d’entreprises reconnues pour leurs réussites et rencontrer de futurs partenaires. cm

20 | 04

D.R.

Salon Gestion et traitement de l’eau

09 | 02

Le bâtiment à l’heure de l’efficacité énergétique

12 | 01

Rencontre Les plantes respectueuses de l’environnement

ccLes 12 et 13 janvier Centre des congrès d’Angers www.vegepolys.eu/pim-2010/

TENDANCES

consommation d’énergie de 50 kW/m2/an à l’horizon 2012, le Grenelle de l’Environnement entraîne une révolution dans les modes de construction et pousse à l’utilisation des énergies renouvelables. À côté des systèmes d’isolation thermique et d’étanchéité toujours plus performants, on trouve les équipements techniques dédiés au chauffage, au rafraîchissement, à la ventilation, à l’éclairage et à la production d’eau chaude sanitaire pour dégager des économies d’énergie sans sacrifier le confort. Le salon, qui réunit plus de 500 exposants et attire près de 110000 visiteurs, présente

09 | 06

Salon Tout sur le solaire

IWEX (International water and effluents exhibition) se consacre à la gestion et au traitement de l’eau. Il se déroule dans le cadre de l’événement Sustainibility Life qui regroupe cinq salons sur le développement durable. Parmi eux, on peut noter ET 2010 dédié aux technologies de l’environnement. Le salon intéressera les collectivités locales comme les industriels impliqués dans des actions de développement durable, et ceux cherchant à réduire leur impact sur l’environnement. cm

Intersolar est un des plus grands salons professionnels consacrés aux technologies solaires. Il traite à la fois du photovoltaïque et du thermique. Depuis sa création en 1991, il connaît une importance croissante. En tant que plate-forme internationale pour les technologies solaires, il reflète le développement dynamique du secteur sur toute la chaîne de valeur. Par rapport à 2009, le nombre d’exposants en 2010 passera de 1 414 à environ 1 500 et la surface d’exposition de 104 000 m² à 120 000 m². Le nombre de visiteurs devrait franchir la barre des 60 000. cm

ccDu 20 au 22 avril National Exhibition Centre Birmingham (Grande-Bretagne) www.sustainabilitylive.com/

ccDu 9 au 11 juin 2010 au New Trade Fair Centre de Munich (Allemagne) http://www.intersolar.de

Image thermographique d’une façade partiellement isolée (à gauche).

une offre complète des solutions pour la maîtrise de l’énergie dans le bâtiment. L’édition 2010 mettra le projecteur sur deux thèmes en plein développement en leur accordant deux espaces dédiés : le solaire photovoltaïque et la domotique au service de la performance énergétique. cm ccDu 9 au 12 février 2010 Paris Expo Porte de Versailles http://www.interclimaelec.com/

16 | 06

Salon Énergies renouvelables

Le salon des Énergies renouvelables, qui se déroule alternativement à Paris et à Lyon, s’est imposé depuis 2001 comme l’événement de référence de toutes les énergies renouvelables en France. Plus qu’un salon, c’est le lieu de rencontre entre des exposants, issus de toutes les filières du secteur, et des visiteurs engagés : professionnels du bâtiment, spécialistes du thermique, acteurs des énergies renouvelables, prescripteurs, collectivités, donneurs d’ordres, élus… cm ccDu 16 au 18 juin 2010 Paris Expo Porte de Versailles http://www.energie-ren.com /hp2010/

01 | 03

Appel à projets De l’énergie à partir de biomasse

L’Ademe lance un second appel à projets BCIA (Biomasse chaleur industrie, agriculture et tertiaire). Il concerne la réalisation d’installations industrielles assurant une production énergétique annuelle supérieure à 1 000 tonnes équivalent pétrole (tep) à partir de biomasse, avec un objectif de 175 000 tep pour 2010. Les installations retenues devront être mises en service au plus tard le 1er septembre 2012. Lors du premier appel, lancé fin 2008, 31 projets ont été retenus pour un total de 145 400 tep. Délai de candidature : 31 mars 2010. cm ccContact: boisenergie@ademe.fr

DÉCEMBRE 2009ccN°917

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Recyclage

Les technologies en première ligne

ccPAGE 26

déchets

Votre poubelle est une mine d’or

ccPAGE 32

PRoduction

Maîtrisez l’art de la récupération ccPAGE 34

infogRaPhie

Quand vos déchets délivrent du courant ccPAGE 36

inteRview

«Il faut tourner le dos à l’incinération»

Pascale Naquin, co-directrice de Polden ccPAGE 38

Recyclage

Notre enquête continue sur Internet

ccPAGE 40


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EN COUVERTURE

Rien ne se perd, tout se transforme De vraies pépites se cachent dans nos poubelles ! Qu’elles soient domestiques ou professionnelles, elles constituent une réserve inépuisable de matières premières… à condition de valoriser les déchets qu’elles recèlent. Conscients de l’enjeu, les industriels travaillent pour développer des procédés innovants. Industrie & Technologies a exploré cette mine d’or pour comprendre comment nos détritus se transforment en une précieuse ressource. cm

Le recyclage des plastiques commence par une collecte organisée des déchets. Au centre de tri, ils seront séparés en différentes catégories, puis mis en balles pour être expédiés vers les usines de régénération.

D. R.

RETOMBÉES Le chiffre d’affaires mondial de l’industrie du recyclage dépasse 160 milliards de dollars par an, selon le Bureau international du recyclage.

DÉCEMBRE 2009ccN°917

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Démantelez en photos avec Boeing un avion en fin de vie.

Recyclage les technologies en première ligne boues, hydrocarbures, acides, pneus… Des montagnes de déchets sont indésirables. Polluants, ces détritus sont même dangereux. Mais ils existent en grande quantité et il faut s’en débarrasser. Leur traitement, qui nécessite de nouvelles technologies, stimule l’innovation. Les procédés de valorisation émergent désormais à grande échelle. inventaire des meilleures recettes pour se distinguer dans le recyclage.

iNNoVatioN 58% des déchets européens restent à valoriser.

C

haque année, hors agriculture, l’Union européenne génère 1,3 milliard de tonnes de déchets ! Si les plus pessimistes n’y voient qu’un insoluble problème, les optimistes rêvent de transformer cette montagne de détritus en une mine d’innovations. Parmi eux, la PME niçoise IPM Recycling. Alors que l’on croyait les CD-Rom impossibles à recycler, l’entreprise réussit à les valoriser en polycarbonate depuis l’an passé. Jouant les pionniers, d’autres industriels ont lancé leur bureau d’études à l’assaut de cet Everest de poubelles. Sita, filiale de Suez Environ-

nement, tente de transformer les plastiques durs des ordinateurs en carburant pour camions et engins de chantier. Phytorestore veut, lui, changer des boues chargées de polluants en biomatériaux. Et Ebhys, un fabricant de machine de tri, a développé un procédé pour offrir aux vieux caoutchoucs une seconde jeunesse. cc Avant

tout, s’adapter à l’hétérogénéité des déchets

La plupart de ces projets sont encore expérimentaux, mais ils témoignent de l’inventivité des recycleurs pour redonner vie à nos déchets. Biologie, mécanique,

thermique, plasturgie, physique chimie… Pour passer à l’échelle industrielle, les industriels font appel à toutes les disciplines scientifiques. La contrainte pour tous les secteurs est de réussir à obtenir de la matière uniforme et de qualité à partir des ressources très hétérogènes que sont les déchets. Le tri est donc une étape cruciale. Exemple avec les plastiques. Leur grande diversité rend difficile, voire impossible, leur recyclage, faute de pouvoir les séparer. Polystyrène, PVC, nylon… Deux polymères différents ne peuvent être réutilisés dans les mêmes applications. « Or, beaucoup de plastiques sont un assemblage de matières. Dans un pot de yaourt, on dénombre six polymères différents. On retrouve les mêmes contraintes dans les pièces automobiles », confirme Denis Bortzmeyer, le président du pôle de compétitivité Axelera. L’essor des plastiques d’origine végétale accentue ce problème. Les bouteilles et autres emballages en PLA (acide polylac-

DES FINS DE VIE À INVENTER

pRoDuits mÉDiCauX Pas de méthode miracle pour les déchets infectieux, toxiques, voire radioactifs, du secteur médical. L’incinération à plus de 800 °C est privilégiée. Des procédés d’élimination chimique ou par micro-ondes se développent également.

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N°917ccDécembre 2009

GeTTY ; CeA

pHotoVoltaÏque L’association PV Cycle lancera la reprise des modules européens en 2010. L’enjeu : structurer à grande échelle une filière dont les technologies sont encore émergentes.


EN COUVERTURE

Thierry Jacquet

Président de Phytorestore, sPécialiste de la déPollution Par les Plantes

Les procédés naturels s’imposeront À quoi ressemble le recyclage du futur ? Thierry Jacquet.. Les procédés actuels de

traitement des déchets rendent toute matière inerte. Plutôt que d’aseptiser, mieux vaut créer du vivant. Les procédés naturels s’imposeront un jour. Ils sont la seule solution pour multiplier des ressources qui se raréfient. Un déchet est beaucoup plus riche s’il retourne au sol en contenant des micro-organismes que s’il est purifié à l’excès.

J.L. berTini

Le déchet comme ressource. N’est-ce pas utopique ? T. J. Nous dépolluons les déchets dans

des « jardins filtrants ». Techniquement, nous maîtrisons les procédés. Les polluants sont décomposés par des plantes qui sont ensuite valorisées sous forme de biomatériaux ou de biomasse. J’aimerais

en installer au pied de chaque usine et dans les parcs publics. Pour récolter et valoriser ces végétaux, les agriculteurs pourraient alors revenir dans les villes. C’est la cité de demain que le recyclage peut dessiner. Comment garantir ses bienfaits pour l’environnement ? T. J. Le traitement des déchets doit inté-

grer la biodiversité. Nous dépolluons par les plantes. Nous prélevons des variétés locales, en voie de disparition, que nous multiplions. Nos installations utilisent également des matériaux locaux. Sur l’île Maurice, nos filtres étaient en bagasse de canne à sucre et de noix de coco. En Chine, nous avons utilisé, comme matériau drainant, de la brique de bâtiment en déconstruction. Le recyclage aussi doit devenir écologique. cm

tide) ne pourront pas être recyclés tant qu’ils ne seront pas distinguables de leurs analogues fossiles par un procédé automatique. Les chercheurs explorent toutes les pistes. Des projets portent notamment sur l’incorporation de marqueurs, comme des molécules fluorescentes, dans les polymères, pour mieux les repérer pendant le tri. cc Des

procédés pour maximiser la valeur de la matière

« Ces dernières années, les principaux travaux de R & D pour le tri ont porté sur le démantèlement d’objets complexes, comme les avions ou les pneus, dont il faut séparer le caoutchouc, le textile et la ferraille », constate Cyril Fraissinet, le directeur industriel de Sita France. Pour ces opérations délicates, l’étape de dépollution est essentielle. Elle doit maximiser la valeur des matières. Le spécialiste du déchet dangereux Chimirec a développé un procédé de « vide poussé » pour extraire le PCB (biphényles polychlorés) des transformateurs électriques. L’objectif était d’offrir une solution de rechange au bain de perchloéthylène, dangereux pour l’environnement et la santé humaine. Désormais, les transformateurs sont introduits dans une enceinte hermétique, dans laquelle la pression est

D. r.

Bioplastiques Lors du tri, les plastiques d’origine végétale ne sont pas distinguables de leurs analogues fossiles. il faudra pourtant les séparer pour pouvoir les recycler. Composites Les assemblages de matériaux sont souvent difficiles à séparer en fin de vie. Leur grande diversité, parfois pour de faibles volumes, complexifie leur recyclage, surtout quand leur composition exacte est gardée secrète par le fabricant.

Décembre 2009ccN°917

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un consortium pour passer à l’ère industrielle c Jouer

collectif pour structurer des filières de recyclage encore balbutiantes, voire inexistantes, c’est l’objectif du consortium Créer. Fondé en 2007, il regroupe aujourd’hui une quarantaine d’universitaires et d’industriels de tous secteurs. Sa première phase a identifié les freins majeurs au recyclage. Le deuxième stade doit atteindre cinq objectifs : définir un indice de recyclabilité standard pour tout produit, mettre au point une méthode simplifiée d’analyse du cycle de vie, lister toutes les filières européennes de recyclage, étudier en milieu fermé les composés organiques volatiles et étudier le recyclage des matériaux thermodurcissables.

pour recycler 150 CD-Rom par minute, iPM recycling a mis au point une technologie par abrasion pour ôter le vernis et le métal. ensuite, les CD-rom sont tout simplement broyés.

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N°917ccDécembre 2009

baissée à seulement quel- met d’assouplir les brins en polyéthylène ques millibars. La tempéra- des pelouses de football synthétiques. ture y est élevée à 250 °C pour vaporiser le Mais le fabricant voit plus loin et veut PCB et les huiles. Ces contaminants sont lancer la production de pneus en boucle. récupérés et isolés grâce à un condenseur. Le caoutchouc recyclé devra atteindre « Nous valorisons ainsi 95 % de la matière une taille suffisamment fine (moins de d’un transformateur, surtout la ferraille 300 microns) pour cela. Ebhys envisage de la cuve, mais aussi des métaux nobles d’ailleurs de passer à la cryogénie (tempécomme le cuivre et l’aluminium », pré- rature inférieure à – 40 °C) pour franchir cise Jean-Marc Rieger, le directeur géné- un nouveau cap. Son but est de vitrifier ral France de Chimirec. la gomme des pneus pour la rendre plus À l’image de cette entreprise, inutile cassante et la briser plus finement. d’attendre forcément la rupture technoEn détournant des technologies déjà logique pour innover. Optique, méca- éprouvées, Valdi a réussi à valoriser les nique, flottaison… En catalyseurs de raffinerie. matière de tri et de sépa- AUJOURD’HUI Ces composants, qui enlèration, la plupart des pro- LE RECYCLAGE vent le soufre du pétrole, EST UN SAVANT cédés reposent sur des MÉLANGE ENTRE contiennent en fin de vie principes bien maîtrisés. INVENTION un certain nombre de Encore faut-il concevoir DE RUPTURE métaux nobles comme la bonne machine. Le ET ARTISANAT. le nickel ou le tungstène. recyclage est une indusPas de rupture technolotrie de procédés dans laquelle toutes les gique à l’horizon mais une application étapes sont essentielles pour maximiser astucieuse de l’arsenal des techniques de la valeur de la matière finale. Sur son site fusion et de chimie à sa disposition. De de Norval, Sita a développé un appareil même, pour recycler 150 CD-Rom par de tri par flottaison. Ce principe est lar- minute, IPM Recycling a mis au point gement connu (séparation des matières une technologie par abrasion, pour ôter selon leur densité). Mais il lui a permis le vernis et le métal. Ensuite les CD-Rom d’affiner la séparation des déchets métalli- sont tout simplement broyés. ques. Traditionnellement, les métaux ferreux et non ferreux sont extraits respec- cc Des jardins filtrants dépolluent les déchets tivement par magnétisme et par courant de Foucault. À Norval, une étape supplé- Plus original, le recyclage passe aussi par mentaire par flottaison a été ajoutée. Elle le végétal. Iris, jonc, roseaux… Ouvert en permet d’isoler, parmi les non-ferreux, le juillet, en Seine-et-Marne, le nouveau cuivre ou encore le manganèse. centre de dépollution par les plantes de Autre trouvaille : le « microniseur » de Phytorestore valorise en biomasse et en la société Ebhys, fabricant de machines biomatériaux les résidus de vidanges des de recyclage de pneumatiques. Cet équi- fosses sceptiques et de curages induspement permet de réduire en une poudre triels. Pour y parvenir, la PME de 30 pertrès fine nos vieux pneus pour les réuti- sonnes a mis au point un procédé entièliser comme matière première. « Jusque- rement naturel… qui s’avère un vrai défi là, après broyage, la plupart des granu- technique. D’ordinaire, les boues sont lats avaient des dimensions supérieures déshydratées, puis enfouies ou incinéà deux millimètres », se rappelle Philippe rées. Mais Phytorestore les transforme Milles, le président d’Ebhys. Pour passer en produits compostables. Son secret se à des tailles plus fines, sa société a déve- niche dans des « jardins filtrants ». Planloppé un nouveau procédé. Le microni- tés de végétaux, ils biodégradent naturelseur associe deux procédés purement lement les polluants contenus dans les mécaniques : l’attrition (frottements des déchets. Dans la rhizosphère, les plantes particules entre elles dans une turbine) fournissent tous les éléments nécessaires et l’impact (les particules sont accélérées (oxygène, acides aminés…) pour activer et envoyées sur un blindage). Parmi les les bactéries qui décompoapplications, ce caoutchouc plus fin per- seront les polluants. L’enjeu

D. r.

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Diaporama : pénétrez dans les secrets de l’usine qui recycle en boucle.

l’usine qui recycle en boucle PLASTIQUES

Le processus mis en place sur ce site produit des granulés de PeT recyclé ayant les mêmes propriétés que la matière première vierge. ils sont conformes aux exigences sanitaires les plus strictes afin de pouvoir les réutiliser dans la fabrication de bouteilles. des emballages alimentaires. Pour y parvenir, sur le process, cinq points de tri optique par infrarouge ont été installés. L’un va séparer les pièces en PEHD (polyéthylène haute densité, comme les bouchons) des bouteilles en PET. Un autre va trier les couleurs. Et un troisième va ôter les impuretés… Après tri et broyage des bouteilles, les paillettes sont transformées en résine par polycondensation. Ce procédé est issu de la plasturgie classique. La structure de la matière est modifiée, par les conditions de pression et de température, pour passer d’une forme amorphe (les paillettes) à une forme cristalline (la résine). En sortie, la résine de PET recyclé aura des propriétés physicochimiques analogues à celles du PET vierge. cm

consiste alors à choisir les plantes qui décontamineront les déchets… mais sans absorber les polluants. Car l’objectif final est de récolter les parties végétales supérieures pour les valoriser en litières pour chevaux, panneaux isolants, parpaings végétaux, voire un jour en agrocarburants. Grâce à un gros travail de recherche, Phytorestore dispose aujourd’hui d’un herbier de 400 espèces de plantes dépolluantes. Elle les choisit selon le type de déchets et la flore locale. Pour dépolluer les hydrocarbures, elle conseille le typha. Ou le carex pour les acides. En

30

N°917ccDécembre 2009

après tri et broyage des bouteilles, les paillettes sont transformées en résine par polycondensation. en sortie, la résine de PeT recyclé aura des propriétés physico-chimiques analogues à celles du PeT vierge.

Seine-et-Marne, elle utilisera une vingtaine de végétaux pour traiter 50 000 tonnes de déchets par an. cc De

grands groupes s’impliquent pour allier design et recyclage

Aujourd’hui le recyclage est un savant mélange entre invention de rupture et artisanat. À l’avenir, il pourrait bousculer les technologies de nombreux secteurs industriels. La tendance est en effet à la collaboration entre fabricants et recycleurs pour anticiper la fin de vie des produits dès leur conception. Sita mène

notamment le projet Convenav avec la DCNS, l’École des Arts et Métiers Paris Tech et l’Ifremer. Il porte sur l’écoconception des navires et se terminera en 2011. « Il y a deux ans, ce type de démarche était balbutiante. Mais les grands groupes, comme Airbus, Michelin ou Danone, s’impliquent pour allier design et recyclage », remarque Cyril Fraissinet. Désormais, le recyclage est indissociable de l’innovation technologique. cm cc THOMAS BLOSSEVILLE tblosseville@industrie-technologies.com

D. r.

n juin, Sita et inauguraient une usine pas comme les autres à Limay (Yvelines). Elle aura la capacité de valoriser 40 000 tonnes par an de bouteilles en PET (polyéthylène téréphtalate). À partir de bouteilles ordinaires en plastique, le site produira de la résine… qui servira à fabriquer de nouvelles bouteilles en plastique. Les deux sociétés ont investi entre 3 et 5 millions d’euros dans une unité pilote, qui a tourné pendant un an avant d’aboutir à un procédé de recyclage en boucle. Le tri est le point clé de l’usine. La résine doit en effet respecter des performances mécaniques et une couleur prédéfinie, mais aussi les normes draconiennes d’hygiène

E Paprec



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Découvrez les technos d’un centre de tri des déchets.

Votre poubelle est une mine d’or les gisements de matières premières les plus prometteurs ne se trouvent pas forcément dans la nature ! Dans nos poubelles, domestiques ou professionnelles, des montagnes de déchets dorment. Et si nous considérons – à tort – qu’ils ont fait leur temps, ils sont en réalité loin d’avoir épuisé toutes leurs ressources. En france, le recyclage fournirait déjà plus de 40 % des matières premières de l’industrie (hors énergie) selon la fédération du secteur federec. coup de projecteur sur les huit matières les plus recyclées aujourd’hui. ccTHOMAS BLOSSEVILLE tblosseville@industrie-technologies.com

équiPeMeNts éleCtriques et éleCtroNiques

173 000 tonnes

les ressources contenues dans les équipements électriques et électroniques sont insoupçonnées. les cartes électroniques sont récupérées pour leurs métaux précieux, comme l’or. les boîtiers sont valorisés dans la filière plastique. on trouve aussi quantité de pièces métalliques composées de fer, de cuivre, d’aluminium, présents dans les câbles, les bobinages, les coffrets…

PaPier / CartoN

6 300 000 tonnes

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Verre

2 100 000 tonnes

l’industrie de la verrerie s’approvisionne à 65 % grâce au recyclage. Broyé, nettoyé et fondu, le verre est surtout réintroduit dans le cycle de fabrication d’emballages alimentaires. Bouteilles, pots, flacons…

teXtile

370 000 tonnes

après la friperie, qui accueille les vêtements réutilisables, l’essuyage industriel représente le principal débouché du textile recyclé. après effilochage, il donne aussi naissance à des matériaux d’isolation, de rembourrage ou à du carton.

fotolia ; D.R

Près de 60 % de la matière première utilisée en papeterie sort de nos poubelles. les fabricants récupèrent les fibres cellulosiques du papier et du carton pour leurs ramettes de feuilles, cahiers, mouchoirs, enveloppes, essuie-mains…


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Bois

17 000 000 tonnes*

le bois peut aussi bien être collecté sous forme de sciure, de palettes, de cagettes que de meubles. il servira à produire de la pâte à papier, des panneaux agglomérés, des étagères, des litières pour élevage ou encore des palettes. *Estimation i&t

Piles et Batteries

265 000 tonnes

l’essentiel des tonnages traités sont des batteries au plomb (environ 250 000 tonnes), devant les piles (12 000). cette filière valorise les composants plastique et une longue liste de métaux (plomb, mercure, nickel, cadmium, zinc, fer…).

Métal

16 000 000 tonnes

acier, aluminium, cuivre, zinc, nickel, plomb, étain, chrome… tous les métaux peuvent être recyclés et retourner dans la sidérurgie et la métallurgie. on retrouve ces déchets dans des produits de l’emballage, dans les carrosseries ou le bâtiment. on en trouve aussi dans les autocuiseurs, les couverts de cuisine, les bistouris, les clubs de golf, les câbles électriques, les trombones de bureau… Plastique

fotolia ; D.R

350 000 tonnes

la multitude de plastiques limite leur tri et leur valorisation. mais quatre d’entre eux (PE, PEt, PP et PVc) sont communément recyclés sous forme de films, de tubes, de récipients, de mobilier, de pièces automobiles… ou même de vêtements.

SouRcES : aDEmE, fEDEREc

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Comprenez comment InterfaceFlor tend vers le zéro déchet.

production Maîtrisez l’art de la récupération Utiliser ses déchets comme matière première dans son propre process vous paraît incongru ? Des industriels, pionniers dans le domaine, ont eux déjà mis en place une telle démarche. À la clé, un premier pas vers l’usine zéro déchet et une économie en achat de matière première. Partagez l’expérience de ces recycleurs en herbe.

L’

Europe gaspille la moitié de tes ses pièces en plastique (plus de 75 %, ses matériaux recyclables. Plasti- en masse, de la raquette) sont à base de que, aluminium, métal… Chaque déchets de l’usine. année, 200 millions de tonnes de Autre exemple, en Angleterre, Intermatières premières pour l’indus- faceFlor réutilise ses chutes pour fabritrie sont incinérées ou enfouies, faute de quer des dalles de moquettes neuves. La débouchés, assure-t-on aux Amis de la démarche est avant tout écologique. « On Terre. Pour l’ONG, le recyclage de cette ne se lance pas dans le recyclage interne montagne de déchets éviterait l’émission pour réaliser des bénéfices financiers de 148 millions de tonnes équivalent CO2, immédiats, mais pour introduire de nousoit 47 millions de voivelles pratiques à moyen DANS LA PRATIQUE, tures en moins sur les LE terme », prévient Eddie RECYCLAGE routes. Pour ce faire, EN INTERNE Bingham, directeur des suffirait-il d’optimiser MODIFIE SURTOUT installations d’Interfacecertaines filières ? Pas L’ORGANISATION Flor au Royaume-Uni. DE L’USINE. si simple. Il y a égaleL’objectif est de réduire ment des problèmes de son empreinte environcouleur, de taux d’impuretés, de résistance nementale à moindre coût. L’industriel mécanique… Ces ressources « vertes » n’ont britannique assure que cette opération pas toujours les propriétés escomptées par est neutre pour ses finances. Les 600 tonles industriels. Des usines ont donc trouvé nes de matières économisées par an doiune autre solution pour utiliser ces matiè- vent rembourser ses investissements (au res. Elles récupèrent leurs propres déchets moins 500 000 euros de matériel). Chez pour fabriquer des produits neufs. TSL Outdoor, le surcoût de la raquette est « Pour fabriquer nos raquettes à neige, en partie porté par le client en valorisant nous aurions pu sélectionner nos plasti- la démarche écologique. ques dans des filières professionnelles de Mais le recyclage ne coïncide pas tourecyclage. Mais leur tenue au froid n’aurait jours avec les attentes des clients. Mieux pas été suffisante », juge Julie Mallinjoud, vaut donc procéder par étapes. Pour satisresponsable du bureau d’études de la faire le consommateur, InterfaceFlor a société française TSL Outdoor. Le fabricant conçu des dalles de moquette d’une durée savoyard de raquettes à neige a préféré pui- de vie de dix ans. Pour qu’elles soient sufser dans ses propres chutes de production. fisamment solides, ses différents constiLa preuve avec sa dernière création : tou- tuants (nylon, fibre de verre, polypropy-

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ccMichel Pochitaloff–huvale Responsable enviRonnement d’ibm FRance

la méthode iBM « Chez IBM, le cycle de vie d’un serveur informatique passe par cinq étapes. La fabrication, les tests et la maintenance, comme dans toute industrie, mais, ensuite, nous disposons d’une boucle de récupération comportant la collecte et le démantèlement. Le logisticien Geodis achemine nos serveurs depuis toute l’Europe jusqu’à Montpellier. Un service interne à IBM optimise ce transport. Son rôle est d’éviter à un équipement, qui ne pourrait être valorisé, de traverser inutilement l’Europe. Vient enfin le démantèlement pour valorisation. Tous les trois ans, nous contrôlons sur site la politique écologique de nos prestataires. Nous vérifions leur conformité aux arrêtés préfectoraux, leur stratégie d’amélioration continue, la traçabilité de nos composants… »

lène…) ont été rendus inséparables. Au moment du recyclage, le fabricant a donc dû développer une machine pour réduire l’ensemble en poudre, qu’il réinjecte dans son process. « Il aurait été plus profitable de valoriser les différents composants séparément, en particulier le nylon dont la production est très énergivore. Ce sera la prochaine étape », prévoit Eddie Bingham. Dans la pratique, le recyclage en interne modifie surtout l’organisation de l’usine. Pour adopter cette démarche, il faut commencer par cartographier son process en identifiant l’ensemble des chutes de pro-

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ColleCte géante 42 300 tonnes de serveurs, disques durs, moniteurs… C’est la quantité d’équipements en fin de vie récupérés dans le monde par IBM.

duction et les postes où il est possible de les valoriser. Pour y parvenir, InterfaceFlor implique l’ensemble de ses salariés, qu’il réunit par groupes toutes les deux semaines. Seule certitude, il faudra ajouter une étape de tri dans le process et optimiser un nouveau flux de matière. Chez TSL Outdoor, c’est là que se concentre le surcoût du recyclage.

rechercher son procédé dans les autres industries

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cc Savoir

Il existe une autre approche. Elle consiste à valoriser ses produits en fin de vie plutôt que ses chutes de production. Dans son usine d’Ille-et-Vilaine, Canon récupère les cartouches d’encre vides de ses photocopieurs pour les broyer et réinjecte ensuite

SeConde vie Les équipements sont reconfigurés pour être revendus sur les marchés de l’occasion, entiers ou par sous-ensembles.

don d’organe Les composants, comme les cartes mémoire, sont réintroduits dans la fabrication de serveurs neufs.

le plastique dans sa production. Quant à IBM, il réutilise les composants de ses serveurs informatiques pour en fabriquer des neufs (voir ci-dessus). Mais là encore, il faut optimiser l’étape de collecte, par exemple en passant par un prestataire. Pour réduire ses coûts, Canon pourrait ainsi profiter de la nouvelle filière de récupération des équipements électriques et électroniques des professionnels mise en place par Veolia et l’éco-organisme Ecologic. Dans tous les cas, la matière recyclée devra être réintroduite dans le process existant. Mieux vaut donc d’abord cibler un produit standard. Il permettra d’amorcer la logique de recyclage sans démultiplier les contraintes de fabrication. « Inutile de chercher la rupture technologique.

dépollution Les pièces non conformes aux normes sont exclues du recyclage. C’est le cas pour le mercure et le chrome 6, bannis depuis 2006 par la directive RoHS.

Aller plutôt chercher votre procédé dans les autres industries », conseille Eddie Bingham. Pour transformer sa moquette en poudre, il s’est inspiré d’une machine de l’industrie du bois. La transversalité est en effet l’une des clés du recyclage. N’hésitez pas à partager vos expériences. Vous dénicherez dans les autres usines de bonnes idées… et de nouvelles ressources. Pour fabriquer le carbonate de calcium qu’il utilise, InterfaceFlor s’approvisionne auprès d’un industriel des travaux publics dont il récupère certains des résidus de poudre. Les déchets des uns peuvent faire la matière première des autres ! cm ccThomas Blosseville tblosseville@industrie-technologies.com

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Jouez avec notre infographie interactive.

cc THOMAS BLOSSEVILLE tbosseville@industrie-technologies.com

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MINUTES SOURCE : INDUSTRIE ET TECHNOLOGIES

En moins d’une demi-heure, les déchets seront transformés en électricité. L’étape la plus longue – la gazéification – dure vingt minutes.

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L’installation de Morcenx en 5 chiffres

2011 38 25 12 50 000 MILLIONS D’EUROS

EMPLOIS

La construction de la première unité, à Morcenx (Landes), débutera en janvier prochain pour une mise en service en 2011. C’est l’investissement nécessaire pour la construction d’une seule unité. En fonctionnement, le site mobilisera 25 personnes. Dans sa totalité, le groupe Europlasma en emploie aujourd’hui 260.

MÉGAWATTS

La puissance de l’installation servira à produire près de 90 000 MWh par an, soit les besoins de 50 000 Français.

TONNES

L’unité ingurgitera 50 000 tonnes de déchets industriels banals par an, après tri pour recyclage ou compostage.


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30 %

C’est le rendement de l’installation, l’objectif est d’atteindre 45% dans quinze ans. Europlasma a deux pistes d’innovation : des turbines à gaz plus efficaces et une meilleure gazéification. En augmentant la part de monoxyde de carbone et d’hydrogène dans le gaz, il réduira sa consommation d’énergie lors du raffinage.

Les résidus à valoriser LES MÉTAUX. Séparés par magnétisme ou courant de Foucault lors du broyage initial des déchets, ils sont réintroduits dans les filières classiques de recyclage. LES MINÉRAUX. Toutes les matières inorganiques, qui ne seront pas transformés en gaz, seront valorisées dans des sous-couches routières. LE SOUFRE ET LE CHLORE. Ils réagiront avec de la chaux. Seul le soufre a pour l’instant une valorisation, auprès des cimentiers. LA VAPEUR. Produite lors du refroidissement du gaz et de la production d’électricité, elle alimentera des turbines à vapeur pour fabriquer des kilowattheures supplémentaires.

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Pascale Naquin, codirectrice de Polden

Il faut tourner le dos à l’incinération Brûler ses déchets en France, c’est un sport national. Contrairement à nos voisins européens, plus portés sur le tri et la valorisation matière, nous incinérons des millions de tonnes de détritus chaque année (11 exactement). Un gâchis, selon Pascale Naquin, codirectrice de Polden, qui milite pour extraire de nos poubelles toutes les matières qui s’y trouvent.

souvent contre-productif. Notamment en ce qui concerne les matières organiques. Quand on les met dans l’incinérateur, c’est surtout de l’eau que l’on brûle ! Ces déchets font donc baisser le bilan énergétique global d’une usine. En France, contrairement à nos voisins européens, nous avons historiquement beaucoup développé l’incinération et la mise en décharge. Ainsi, 60 % de nos déchets sont traités de cette manière. À l’inverse, la valorisation des matières n’a été que peu utilisée, mais cet état de fait est en train de changer. Nous constatons qu’il y a de plus en plus d’attentes autour de la valorisation. Dans ce domaine, nous avons fait le plus facile. Le bois, les métaux, le papier sont désormais bien valorisés. Mais il faut maintenant nous attaquer au plus difficile, les différents types de plastiques notamment. Les technologies sont-elles prêtes pour nous permettre de réaliser un tri efficace de ces matières ? P. N. Globalement, oui. Il y a bien sûr

quelques améliorations à apporter aux technologies pour que ces filières soient économiquement viables. On ne pourra

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pas mettre en place durablement ces activités et les rentabiliser en s’appuyant uniquement sur les taxes. Mais aujourd’hui des solutions efficaces existent. Les usines à compost sont des procédés éprouvés. Les machines de tri automatiques se sont aussi beaucoup améliorées. Le vrai blocage n’est pas là en fait. Le poids des habitudes constitue le frein le plus important… P. N. Le facteur bloquant est plutôt à

chercher du côté des populations qui peinent encore à adhérer au tri et du côté des collectivités qui tardent à changer leurs anciennes installations de traitement. L’agglomération lyonnaise, par exemple, dispose majoritairement aujourd’hui, pour valoriser ses déchets, d’incinérateurs. Il faudra changer les habitudes et les équipements. Si les déchets sont mieux triés, ils vont arriver dans les incinérateurs avec un pouvoir calorifique plus fort et les installations actuelles ne sont pas dimensionnées pour cela. Il y aura donc un travail à refaire sur la conception de ces équipements. Et les industriels, sont-ils préoccupés par la valorisation des déchets en matière ? P. N. À leur demande, nous développons

de plus en plus de procédés de valori-

ccLA SPÉCIALISTE DES DÉCHETS

Pascale Naquin est codirectrice de Polden, une structure, issue d’Insavalor (la filiale valorisation de la recherche de l’Insa de Lyon), qui mène des études à caractère scientifique et technique autour de la dépollution et du traitement des déchets. Depuis 1988, elle travaille sur des projets de recherche menés sous contrat avec les collectivités ou les industriels.

sation. Ils nous interrogent aussi pour mieux caractériser leurs déchets ou connaître les matières premières disponibles dans ce cadre. En fait, nous nous rendons compte qu’ils sont en attente d’informations et de solutions pour trouver, près de chez eux, des solutions de valorisation. Et ce, plus qu’en quête de nouvelles technologies. Sur ce plan, ils mènent généralement leurs propres travaux de recherche. cm cc PROPOS RECUEILLIS PAR THIBAUT DE JAEGHER tdejaegher@industrie-technologies.com

T. CHASSEPOUX

On parle beaucoup de tri sélectif mais, en fin de compte, ne serait-il pas plus simple de brûler nos déchets pour les valoriser en énergie ? Pascale Naquin. Brûler les déchets, c’est



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Recyclage Notre enquête continue sur Internet La question des déchets ne peut se régler en une dizaine de pages… Nous vous proposons de poursuivre, avec nous, nos investigations sur le site Internet www.industrie-technologies.com, rubrique « L’enquête continue ». Vidéos, diaporamas, articles… Plongez dans ces innovations où les détritus jouent les premiers rôles.

Infographie Et l’électricité surgit des déchets… Produire de l’énergie à partir de nos poubelles n’est pas complètement utopique ! Europlasma le prouve. L’in-

Le processus de démontage d’une voiture en fin de vie s’est professionnalisé depuis quelques années. Renault a mis

Industrie & Technologies N° 842, novembre 2002

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N°917ccDÉCEMBRE 2009

La dépollution et le recyclage passeront demain par les végétaux ! C’est en

tout cas la certitude de Phytorestore, une PME spécialisée dans ce domaine. Feuilletez notre sélection de plantes aux propriétés dépolluantes parmi les 400 que Phytorestore a en magasin. cm

en place une filière, avec Sita, pour valoriser jusqu’à 95 % d’une automobile. Découvrez en vidéo tout le processus de déconstruction permettant de limiter les effets de nos bonnes vieilles carrosseries sur l’environnement. cm

RECYCLAGE DES PLASTIQUES, L’HORIZON S’ÉCLAIRCIT En 2002 déjà, les contraintes de retraitement des plastiques étaient connues. Retour sur les solutions de tri et d’écoconception lancées à l’époque.

Diaporama L’herbier des végétaux dépolluants

ÉQUIPEMENTS ÉLECTRIQUES : LE DÉFI DU RECYCLAGE En 2005, les fabricants d’équipements électriques et électroniques anticipaient les réglementations sur le recyclage en revoyant leurs méthodes de conception.

Industrie&Technologies N°867, avril 2005

RECYCLAGE : FINI L’ARTISANAT ! Nous avions poussé les portes de cinq professionnels du recyclage et décrypté leurs procédés phares pour passer à l’ère industrielle.

Industrie & Technologies N° 904, octobre 2008

D. R.

Vidéo Votre voiture en pièces détachées

dustriel a développé un procédé permettant de faire tourner une turbine à gaz à partir des gaz dégagés par nos détritus classiques. Initiez-vous aux principes de fonctionnement de cette centrale électrique pleine d’avenir en jouant avec notre infographie interactive. cm



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PHOTO-TECH

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N°917ccdécembre 2009

Admirez les images de l’incroyable épopée des 50 antennes du télescope Alma au Chili.


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Convoi exceptionnel

eso

Cet engin n’est pas un système antimissile mobile ! C’est la première pierre d’un chantier gigantesque de 800 millions d’euros piloté par l’Observatoire européen austral. Sur le plateau de Chajnantor, dans les Andes chiliennes, à 5 000 mètres d’altitude, l’agence européenne va en effet installer un réseau de 50 antennes comme celle-ci pour donner naissance au télescope géant Alma. Il étudiera dès 2013 la composition des nuages interstellaires, à l’origine des premières galaxies.

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PHOTO-TECH

Chasseur de particules

CeRN

Si les physiciens du monde entier parviennent à capter de nouvelles particules élémentaires – et notamment le boson de Higgs – ce sera grâce à ces yeux gigantesques ! Dans le cadre des expériences du grand accélérateur de particules du Cern à Genève (qui devrait redémarrer ses travaux ces jours-ci) cet équipement, un solénoïde compact à muons, permettra de détecter 10 000 particules à la seconde en générant un champ magnétique 100 000 fois supérieur à celui de la Terre. Il fallait bien un Titan de 21,5 m de long et 15 m de diamètre pour pister l’infiniment petit.

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N°917ccdécembre 2009

Pistez les particules en visitant le LHC en diaporama.


PHOTO-TECH

Textile optique

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Le tissu technique sera le matériau du xxie siècle ! C’est en tout cas ce qu’affirme le musée d’Art et d’Industrie de Saint-Étienne dans une superbe exposition entièrement dédiée à ces fibres qui se tient jusqu’au 14 mars 2010. En vedette : le tissu Lightex, développé par Brochier Technologies. Il mêle fibre naturelle et fibre optique pour permettre au tissu de véhiculer la lumière.

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EXPÉRIENCES

ENQUÊTE

Consommation d’eau : apprenez à fermer le robinet

La réduction de la consommation d’eau dans les usines s’impose souvent comme une nécessité réglementaire. Elle s’inscrit aussi dans une démarche globale de développement durable. Du recyclage à la modification des process, les recettes sont nombreuses. Leur mise en œuvre dépend non seulement des contraintes de production, mais aussi du site, des conditions de disponibilité d’eau et des objectifs de l’entreprise. Tour d’horizon des différentes pistes d’économies.

SOURCE L’industrie utilise 21 % de l’eau consommée en France.

’eau est une ressource rare qu’il faut préserver. Les industriels n’échappent pas à cette obligation. Respect de la réglementation, besoin d’augmenter la production, problème de disponibilité d’eau, recherche d’économies, facteur d’image… Autant de motivations qui les incitent à en maîtriser la consommation. Pour les sites industriels classés, la réglementation limite strictement les prélèvements

L

d’eau et les rejets. Les recommandations européennes et celles de l’OMS fixent à la fois des ratios de consommation et des niveaux de qualité selon les secteurs : papeterie, sidérurgie, traitement de surface, chimie lourde, raffineries, centrales électriques, etc. Mais quel que soit le secteur, le jeu en vaut la chandelle. La réduction de la consommation d’eau se traduit mécaniquement par une diminution des rejets. Le gain pour l’environnement est donc double. Et, économique-

Des produits industriels assoiffés Quantité moyenne pour fabriquer

1 litre de lait 1 litre de bière

5 à 7 litres d’eau 25 litres d’eau

1 kg d’aluminium

100 litres d’eau

1 kg de papier

300 litres d’eau

1 tee-shirt 1 voiture 1 kg d’antibiotiques

20 000 litres d’eau 450 000 litres d’eau 4 millions de litres d’eau SOURCE : OBSERVATOIRE DE L’EAU DE VENDÉE

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ment, limiter la soif de ses sites industriels permet aussi de réaliser de belles économies, de l’ordre de quelques milliers d’euros par an. Nos conseils pour apprendre à ouvrir le robinet avec parcimonie.

précise Hervé Gorisse, ingénieur à la direction technique d’Ondeo IS. Pour un process industriel, la maîtrise de la qualité d’eau, qui correspond à une composition physico-chimique précise, est primordiale. Chez Coca-Cola, l’eau qui Établir un bilan entre dans l’élaboration des du cycle de l’eau boissons doit respecter certains L’objectif est de disposer d’une niveaux de pH, de turbidité et photographie précise des d’alcalimétrie (taux de bicarconsommations et des rejets, bonates et carbonates). Elle ne poste par poste, tant en quan- doit contenir ni chlore, ni comtité qu’en qualité. « Nous posés organiques, ni bactéries. menons l’audit avec, à la fois, L’eau du robinet ne répond pas des experts du à ces critères. process concerné GARE À C’est pourquoi et des experts du LA SURQUALITÉ ! elle est traitée par filtration et cycle de l’eau », ELLE POUSSE LES INDUSTRIELS affirme Hervé À SURdésinfection aux Paillard, direc- CONSOMMER. UV avant d’être teur des servimélangée avec ces et procédés la formule. industriels chez Veolia Eau. Chez STMicroelectronics, la Cette étape est l’occasion de fabrication de puces électronidétecter les fuites, d’identifier ques fait appel à une cinquanles gaspillages et d’évaluer les taine d’opérations de rinçage gisements d’économies. « Pour à l’eau déionisée (sans ions), chaque poste, il faut connaître obtenue par ultrafiltration. non seulement le volume et le « Dans bien des cas, les débit d’eau consommée et reje- industriels font de la surquatée, mais aussi la qualité d’eau lité, ce qui coûte en traitement à l’entrée comme à la sortie », et en consommation, constate

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EXPÉRIENCES

L’usine de CocaCola de Castanet affiche un ratio de 1,27 litre d’eau consommée pour 1 litre de boisson produite, contre une moyenne de 1,45 pour les cinq usines de la marque en France.

Coca-Cola fabrique au compte-gouttes c Fabienne Grégoire a de quoi être fière. L’usine de Coca-Cola à Castanet, près de Toulouse, où elle s’occupe de la qualité, offre l’utilisation d’eau la plus efficace du groupe dans le monde. À la fin de 2008, elle affiche un ratio de 1,27 litre d’eau consommée pour 1 litre de boisson produite, contre une moyenne de 1,45 pour les cinq usines de Coca-Cola

Hervé Gorisse. La sous-qualité existe aussi sur certains postes, ce qui se traduit souvent par des défauts au niveau du produit fini ». Le bilan permet de corriger ces anomalies.

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D.R.

Recycler autant que possible

Traquer les fuites, surveiller et réétalonner régulièrement les compteurs, ajuster les débits aux niveaux juste nécessaires, couper l’eau lors des arrêts de production… Les premières

en France. Autant dire qu’elle est proche du zéro rejet. Coca-Cola a profité de l’installation en 2008 d’une seconde ligne de production pour remplacer le traditionnel rinçage humide des bouteilles en PET par un nettoyage sec à l’air ionisé, et l’eau de lubrification utilisée pour le convoyeur par de la silicone. L’économie d’eau du rinçage atteint 6 000 m3 par an. Par ailleurs, l’équipement

mesures antigaspillage relèvent du bon sens. Mais le plus grand gisement d’économies réside dans le recyclage. L’idéal est de le mettre en œuvre directement sur les lignes de production. « L’objectif est de créer des boucles de recyclage en utilisant l’eau en sortie d’une étape du process pour alimenter une autre étape moins exigeante en qualité », explique Arnaud Rolland, responsable du développement durable chez Coca-Cola. « En analy-

en une rampe de désinfection aux UV d’Atlantium, en aval de l’unité de traitement d’eau fournie par Permo, réduit la fréquence de nettoyage des filtres à deux fois par an, au lieu de deux fois par semaine auparavant. Fabienne Grégoire poursuit la démarche avec l’objectif d’obtenir une réduction de la consommation de 10 % en 2009 par rapport à 2007.

sant bien le procédé de fabrication, on se rend compte que toutes les étapes ne réclament pas la même qualité d’eau », confirme Michel Masselot, le responsable environnement, hygiène et sécurité de STMicroelectronics à Crolles, près de Grenoble. Cette solution offre l’avantage d’éviter un traitement coûteux en investissement et en place. « Mais elle présente l’inconvénient d’augmenter la concentration en éléments polluants indé-

sirables », remarque Cédric Fontaine, le directeur développement du bureau d’études Inovarem. La deuxième voie de recyclage consiste à utiliser l’eau générée par la station de traitement des effluents. À condition que sa qualité convienne aux postes d’utilisation. La solution ultime est de traiter sur place l’eau usée pour la rendre à nouveau compatible avec les exigences du process. « Il est possible ainsi de Décembre 2009ccN°917

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EXPÉRIENCES

Les principales techniques de traitement d’eau

cFiltration au sable

Clarification de l’eau et élimination des particules en suspension cFiltration au charbon actif

Élimination du chlore, des éléments organiques et des hydrocarbures cFiltration par résine échangeuse d’ions

En fonction de la constitution de la résine, élimination de certains types d’ions et de cations : sulfates, nitrates, carbonates, etc. cDéminéralisation

Suppression totale des sels minéraux par une technique de filtration membranaire (comme l’osmose inverse) ou évaporation cDésinfection

Destruction des bactéries et autres micro-organismes par chloration ou rayons UV

tendre vers le zéro rejet d’eau, note Louis-Marie Girard, PDG du bureau d’études Hytec Industrie. C’est juste une question de coût. Plus l’exigence de qualité est forte et plus l’investissement pour le traitement est élevé. À chaque entreprise d’estimer les moyens qu’elle est prête à consentir. »

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Revoir le process

Le procédé de fabrication détermine le niveau de consommation d’eau. Le remettre en cause peut générer des économies. Dans le traitement de surface, par exemple, on a intérêt à effectuer plusieurs rinçages en cascade plutôt qu’un seul. L’eau de la dernière cuve étant moins sale, elle peut être utilisée pour l’avant-dernier rinçage et ainsi de suite. « Avec ce procédé, la consommation d’eau tombe à 3 litres par mètre carré pour trois rinçages en cascade, contre 8 litres

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par mètre carré pour un seul rinçage », estime Patricia Sire, ingénieur en génie des procédés au Cetim. Ce réaménagement est simple à réaliser. Encore faut-il disposer de la place dans l’atelier. L’autre piste est de bénéficier de l’évolution technologique en investissant dans des équipements de production plus efficaces. Cette opération n’est toutefois envisageable que si les équipements en place sont déjà amortis. STMicroelectronics a la chance d’opérer dans un domaine à évolution rapide. Tous les deux ans, l’entreprise met en production un nouveau procédé caractérisé par une gravure plus fine. L’occasion d’installer des machines plus sobres. « Nous mettons la pression sur nos équipementiers pour que, à chaque génération technologique, ils réduisent les besoins d’eau », confie Michel Masselot.

N°917ccDécembre 2009

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Utiliser l’eau de pluie

L’eau de pluie est une source gratuite. Il suffit de la collecter et éventuellement de la traiter pour l’employer. Dans son usine de Samoreau, le fabricant d’agitateurs Milton Roy Mixing l’exploite pour le rinçage de pièces après un traitement anticorrosion. « Nous aurions pu utiliser l’eau du réseau de distribution, explique Philippe Giboulot, directeur des opérations. Mais pour notre volume (70 à 80 m3 par an), ce n’était pas financièrement intéressant. D’autant qu’il y aurait eu persistance dans l’eau d’éléments comme le chlore, nocifs pour la passivation. » Avant d’être utilisée, l’eau de pluie, stockée dans le noir, à l’abri de la lumière, est filtrée pour éliminer les particules jusqu’à 25 microns. L’installation complète a coûté 12 000 euros. Le retour sur investissement est estimé à dix ans. Mais cette solution n’est pas la panacée. « Son intérêt dépend de la disponibilité et du prix de l’eau de ville », remarque William Maufroy, le président du bureau d’études Ingeneo. La pluie ne tombe pas tout le temps. Il faut donc prévoir un gros volume de stockage. Il faut aussi la traiter et contrôler sa qualité. Autant de contraintes qui rendent le coût de cette méthode élevé.

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Pratiquer l’écoconception

L’économie d’eau peut être obtenue à la source dès la conception du produit en pratiquant l’écoconception. « Nous encourageons nos concepteurs à se préoccu-

ccPATRICIA SIRE INGÉNIEUR EN GÉNIE DES PROCÉDÉS AU CETIM

« Le zéro rejet n’est pas toujours réaliste » Pour les industriels qui mettent en place une installation de traitement pour le recyclage de l’eau, Patricia Sire recommande la plus grande prudence. « Les solutions préconisées par certains cabinets de conseil sur la base d’études financées à 50 % par les agences de l’eau s’avèrent souvent trop coûteuses et quelquefois inadaptées. L’objectif zéro rejet, aussi louable soit-il, n’est pas toujours réaliste. Mieux vaut procéder à une étude plus poussée puis à un test à grande échelle avant de se décider », conseille-t-elle. Car il ne faut pas perdre de vue une réalité : une installation de traitement en vue du recyclage de l’eau est rarement une opération rentable sur le plan financier. « À chacun de trouver le meilleur compromis entre ses contraintes réglementaires, ses impératifs de productivité, ses souhaits de recyclage et sa capacité d’investissement. »

per de l’eau lorsqu’ils créent nos produits en optant pour une fabrication qui favorise un process en voie sèche plutôt qu’un process de chimie humide », confie Michel Masselot de STMicroelectronics. Dans le traitement de surface, des techniques au laser, au plasma ou de grenaillage peuvent, dans certains cas, se substituer aux traitements chimiques en milieu aqueux. cm cc RIDHA LOUKIL rloukil@industrie-technologies.com

D.R.

L’eau en provenance d’une source (réseau de distribution, puits, nappe phréatique, rivière…) ou après une utilisation industrielle doit être traitée pour répondre aux besoins de qualité du process. Pour cela, elle subit un ou plusieurs traitements :



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EXPÉRIENCES

CAS D’ENTREPRISE Vallourec climatise son usine au naturel ÉNERGIE

ccL’ENTREPRISE EN BREF

Fabricant de tubes sans soudure en acier Chiffre d’affaires 6,4 millions d’euros en 2008, dont 46,1 % réalisés dans le pétrole et le gaz Effectif 18 500 personnes fin 2008 L’usine d’Aulnoy Aymeries (Nord) Effectif 400 personnes Spécialisée dans la fabrication de tubes en acier.

ccLE PROBLÈME

DES LOCAUX ÉLECTRIQUES SURCHAUFFÉS

Coup de chaleur dans l’usine Vallourec d’Aulnoy Aymeries (Nord). Dans ses locaux électriques, la température atteignait régulièrement 35 à 40 °C. Ces conditions étaient intenables tant pour le confort des opérateurs que pour la sécurité du matériel. Pour alimenter en électricité les lignes de production, le site dispose en effet de trois transformateurs et de tout le matériel électrique associé. Résultat : plus de 700 kW sont dissipés à longueur de journée sous forme thermique dans des pièces fermées. « Nous ne disposions que de simples ventilateurs pour rafraîchir les locaux », se

Installé dans les locaux électriques de Vallourec, le système de refroidissement abaisse la température de 10 °C environ.

50

N°917ccDÉCEMBRE 2009

souvient Jean-Philippe Defossez, le responsable électrique tuberie de l’usine. Problème : ces ventilateurs se contentaient de brasser l’air chaud ambiant. Vallourec s’est donc fixé pour objectif de baisser d’au moins dix degrés la température de la pièce. Comme pour toute climatisation, l’enjeu majeur de la nouvelle installation était de minimiser la consommation d’énergie et de limiter l’impact environnemental du réfrigérant.

n’est pas non plus prévue pour une régulation précise de la température de la pièce. Mais elle suffit amplement pour créer à moindre coût, comme chez Vallourec, des zones de confort où l’on tolère des fluctuations de température. L’hiver, il suffit d’insuffler l’air extérieur froid. L’été, de faire couler l’eau pour le rafraîchir.

ccLA SOLUTION

Pour un investissement de 30 000 euros, Vallourec fait coup double. D’abord l’utilisation d’eau lui évite d’avoir à gérer un réfrigérant artificiel. Sa maintenance l’aurait obligé à faire appel à un prestataire extérieur. Pas besoin non plus de grandes tours de refroidissement. En volume, l’installation équivaut à la précédente. Autre économie, le rendement thermique est optimisé. Le fabricant du système, Delta Neu, estime à 70 % le gain (en coût de fonctionnement) par rapport à une climatisation traditionnelle. Le secret niche dans l’échange thermique direct entre l’air et l’eau. Faute de réfrigérant artificiel, il n’est pas utile de produire du froid. Comme auparavant, seuls les ventilateurs sont alimentés en électricité. Mais désormais Vallourec refroidit de plus de dix degrés son local, sans consommer davantage. cm

UNE CLIMATISATION À L’AIR ET À L’EAU

Vallourec a trouvé une solution d’une grande simplicité. Le spécialiste du traitement de l’air, Delta Neu a conçu pour lui un système de climatisation naturelle. Premier secret, pas de réfrigérant artificiel. Seul l’air extérieur, insufflé par des ventilateurs, et un réseau ordinaire d’alimentation en eau sont nécessaires. La nouvelle climatisation repose sur la vaporisation de l’eau. Le principe consiste à la faire ruisseler sur un média cellulosique poreux dans lequel passe l’air extérieur. Celui-ci se refroidit au contact direct de l’eau, qu’il vaporise, avant d’être injecté dans le local électrique. Seule limite du système, ses performances dépendent de la température et de l’hygrométrie de l’air extérieur, qui peut, au maximum, n’être refroidi « que » d’une dizaine de degrés. Cette climatisation

ccLE RÉSULTAT

UN RENDEMENT THERMIQUE DOPÉ

ccTHOMAS BLOSSEVILLE tblosseville@industrie-technologies.com D..R.

Sans utiliser de réfrigérant artificiel, le spécialiste du tube en acier a dopé la climatisation de ses locaux électriques. Avec seulement de l’air et de l’eau, il refroidit plus, sans consommer davantage d’énergie.



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EXPÉRIENCES

CAS D’ENTREPRISE Schneider Electric rapatrie ses impressions BUREAUTIQUE

ccL’ENTREPRISE EN BREF

La remise à plat complète de sa solution d’impression s’est traduite, pour Schneider Electric, par une forte réduction de ses coûts.

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Leader français de la distribution électrique et des automatismes de contrôle. Siège à RueilMalmaison, dans les Hauts-de-Seine. 220 sites, dont 90 hors de France. 114 000 salariés dans le monde. 18,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2008.

N°917ccDÉCEMBRE 2009

ccLE PROBLÈME

UNE MAUVAISE QUALITÉ DE SERVICE

« L’impression constitue une fonction importante de l’informatique. On se doit d’assurer aux utilisateurs une qualité de service irréprochable », affirme Gilbert Pedrazzi, le gérant des achats informatiques et télécoms de Schneider Electric. Or, depuis que le leader français de la construction électrique a externalisé son informatique en 2005, la qualité de service de l’impression n’a cessé de se dégrader. Taux de disponibilité des machines en baisse, délais d’intervention après pannes trop longs, gestion des consommables

déficiente… L’insatisfaction des utilisateurs monte. « Cap Gemini, qui assure l’infogérance et à ce titre la gestion de l’exploitation et de la maintenance du parc d’impression, n’est pas en cause », précise Gilbert Pedrazzi. La responsabilité des dysfonctionnements est imputée au fournisseur principal des matériels d’impression, chargé également de la fourniture des services associés. Son nom n’est pas révélé. ccLA SOLUTION

LA RATIONALISATION DU PARC D’IMPRESSION

Schneider Electric met fin aux services de ce fournisseur et décide la réversion partielle du contrat d’infogérance avec Cap Gemini pour reprendre en main la gestion des contrats informatiques, télécoms et impression. Choix des fournisseurs, négociations, contrôle de la qualité de service… Autant de fonctions stratégiques réintégrées en interne. Cap Gemini est confirmé dans ses responsabilités opérationnelles d’installation, de maintenance et d’assistance technique. Gilbert Pedrazzi profite de l’occasion pour remettre à plat le système d’impression au niveau mondial. L’objectif est de dégager des économies en rationalisant un parc de matériels très hétérogène. Le choix du fournisseur se porte sur Xerox Global Services. Le contrat est signé en juin 2008 pour une durée

de quatre ans. Il prévoit le remplacement en France de 1 200 machines d’impression et la mise en place d’une solution de gestion d’un volume d’impression qui s’élève à 115 millions de pages par an, dont 10 % en couleur. Outre la fourniture de matériels, Xerox Global Services est chargé de l’assistance technique de premier niveau, de la mise en œuvre d’outils de gestion des flux métiers, du reporting de l’activité impression et de l’aide personnalisée à la conduite du changement. Une campagne de sensibilisation est menée auprès des utilisateurs. Aujourd’hui, 1 700 machines ont été remplacées en France, en Italie, en Belgique et aux Pays-Bas. ccLE RÉSULTAT

20 % D’ÉCONOMIE

En France, ce plan de rationalisation se traduit par une réduction des coûts de 20 %. Schneider Electric a bénéficié d’abord de la baisse des prix des matériels. Il a aussi profité de la contraction du nombre de sites pour réduire le volume du parc. Par ailleurs, l’équipement en machines multifonctions a permis de supprimer une centaine de télécopieurs et scanners. Enfin, pour limiter la consommation de papier, Gilbert Pedrazzi se félicite d’avoir enfin stoppé la croissance du volume d’impression à effectif constant. cm cc RIDHA LOUKIL rloukil@industrie-technologies.com D..R.

Après avoir complètement sous-traité la fonction impression, le leader français de la construction électrique a décidé de la reprendre en main. Objectifs : harmoniser le parc au niveau mondial, réduire les coûts et améliorer le service rendu aux utilisateurs.


FICHE ENVIRONNEMENT

MÉTHODE

L’Iso 14 001 pour adopter une conduite verte

MÉTIER

OUTIL

OUTIL

ENVIRONNEMENT

La norme Iso 14 001 est une démarche permettant de gérer l’impact environnemental de son activité. Exigé par de plus en plus de donneurs d’ordres, ce label peut constituer un argument commercial décisif.

RÉA

L’Iso 14 001 est une certification qui prouve que l’environnement est pris en compte dans la gestion et le management de l’entreprise.

2

La norme fournit des outils et des méthodes pour y parvenir.

3 Elle ne fixe aucun objectif quantifié et ne définit pas de niveau de performances environnementales à atteindre.

4 Elle induit trois engagements : le respect de la réglementation environnementale, la prévention des pollutions et l’amélioration continue des performances environnementales.

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MÉTIER

1

MÉTIER

La norme en 4 points

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FICHE ENVIRONNEMENT

MÉTHODE

L’Iso 14 14001 001 pour adopter une conduite verte c L’Iso 14001 est une démarche volontaire. Elle est conçue pour être applicable dans n’importe quel type d’entreprise. Il n’y a donc aucune discrimination à l’entrée! Tous les secteurs d’activité et toutes les tailles d’entreprises sont représentés parmi les 4000 certifiés français. c Si la certification n’impose aucun objectif précis ou chiffré, elle oblige quand même à “prouver” sa démarche. La mise en place d’indicateurs de suivi, d’une documentation idoine et d’une veille réglementaire font partie du cahier des charges de base. c La certification par un tiers en revanche n’est pas obligatoire. Les entreprises ne sont pas tenues de passer par un organisme certificateur. Elles peuvent très bien s’autodéclarer conformes. Le regard extérieur auxquelles elles font majoritairement recours permet cependant d’asseoir un peu plus le sérieux de la démarche.

EST-CE LONG À METTRE EN ŒUVRE ?

L’AVIS DE L’EXPERT

c Tout dépend de votre niveau de maturité. Les industriels déjà certifiés Iso 9 001 sur le plan qualité bénéficient d’un avantage de taille car certaines exigences des deux normes sont très proches. c Pour ne pas se laisser déborder, il est possible d’opter pour une mise en œuvre progressive. Ce label écologique, peut être réalisé en trois étapes avec des niveaux de certification intermédiaires. c En règle générale, il faut compter un à deux ans, en fonction des priorités de l’entreprise. En revanche, si le diagnostic révèle de graves carences, le chemin vers l’Iso 14 001 peut être très long.

ccTHOMAS MAURELLI DIRIGEANT DE LA SOCIÉTÉ DE RECYCLAGE CHIMIE CIRCUIT, BASÉE À NANTERRE (6 SALARIÉS, 5 MILLIONS D’EUROS DE CA)

« La norme est une façon de prendre du recul, en mettant le fonctionnement de l’usine sous le regard d’un tiers. Même si elle n’est pas explicitement demandée, la plupart des entreprises privilégie souvent leur prestataire certifié Iso 14 001. »

COMBIEN ÇA COÛTE ? c Le nombre de jours d’assistance varie selon la taille de l’entreprise, la complexité de ses installations et le diagnostic initial. L’accompagnement est généralement facturé autour de 700 à 1 000 euros par jour. Et il faut compter un à cinq jours par mois pendant une année pour mettre en place l’Iso 14 001. La certification elle-même se facture en fonction du nombre de jours d’audit. À plus long terme, la question du coût se pose en d’autres termes. « À partir du moment où le principe d’Iso 14 001 consiste, en premier lieu, à se mettre en phase avec la réglementation, peut-on vraiment parler de coût ? », s’interroge Philippe Rabot de RCSI.

PAR QUOI COMMENCER ? c Par repérer les organismes (interprofession, chambres de commerce et d’industrie, éventuellement sociétés de consultants) qui pourront vous aider à décrypter la norme, à identifier les outils à adopter, voire à trouver une formation ou des financements. c La première action à mener ensuite est un inventaire des aspects environnementaux des activités de l’entreprise, doublé d’un recensement des textes réglementaires qui la concernent.

ccFICHE COORDONNÉE PAR THIBAUT DE JAEGHER tdejaegher@industrie-technologies.com

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N°917ccDÉCEMBRE 2009

W. PARA

MÉTIER

OUTIL

ENVIRONNEMENT

À QUOI ÇA ENGAGE ?


La VSM pour découvrir son potentiel de progrès

OUTIL

ENVIRONNEMENT

La Value Stream Mapping (VSM) – littéralement la cartographie des flux de valeur – permet d’identifier la chaîne de valeur dans une entreprise. Également appelé Mifa (Material and Information Flow Analysis), cet outil donne la possibilité d’analyser rapidement les gisements de progrès existant dans une organisation.

MÉTHODE

FICHE MÉTHODE

D. R.

1. Faire le bilan de la situation

2. Imaginer l’orga- 3. Identifier les 4. Réaliser nisation idéale pistes de progrès un plan d’action

La mise en œuvre d’une VSM commence par un bilan précis de la situation. Ce travail permet d’identifier toutes les actions inutiles dans la chaîne de création de valeur et de dégager quelques pistes d’amélioration.

En appliquant les concepts enseignés par Taichii Ohno (concept de juste-à-temps appliqué chez Toyota) et par Edward Deming (concept de qualité totale), et en exploitant les pistes d’amélioration identifiées, le groupe de travail peut construire sa vision du flux idéal.

Les actions à mener pour améliorer la situation et réduire les gaspillages apparaîtront naturellement en comparant le flux actuel et le flux idéal.

Cette ultime étape consiste à coordonner toutes les actions afin de pouvoir piloter efficacement le projet.

DÉCEMBRE 2009ccN°917

MÉTIER

Une démarche en quatre étapes

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La VSM pour découvrir son potentiel de progrès À QUOI ÇA SERT ? c La mise en œuvre de la Value Stream Mapping (cartographie des flux de valeur) poursuit un double objectif : apporter aux managers un regard différent sur leur atelier ou leurs processus ; permettre d’identifier les gisements de progrès inexploités dans l’entreprise. c Cet outil met généralement en évidence que 2 % seulement du temps passé pour produire un bien ou un service sont consacrés à sa transformation. Tout le reste n’est que manutention, stockage, réparations… Les plus fortes marges de progrès se trouvent non pas dans l’accélération du travail des hommes ou des machines, mais dans la réduction des opérations sans valeur ajoutée pour le client.

COMMENT LA METTRE EN ŒUVRE ? c La VSM est un outil du lean dont la mise en œuvre commence par une visite approfondie du terrain. Le principe consiste, pour un périmètre déterminé, à remonter le flux en se mettant « à la place » du produit. c À chaque pas, le groupe réalisant l’analyse caractérise la situation rencontrée en distinguant les phases de transformation, de transport, d’attente ou de contrôle. Chacune d’elles est décrite à l’aide de données mesurées sur le terrain : temps de transformation, taille de lot, distance parcourue… c En salle de réunion, la représentation visuelle du flux observé permet d’interpeller le groupe sur la nonvaleur ajoutée présente. c Les pistes de progrès étant ainsi identifiées, le groupe peut alors imaginer la vision future. C’est seulement alors que peut être défini le plan d’actions qui permettra d’atteindre l’état futur visé.

L’AVIS DE L’EXPERT

ccYANN GIMMIG CONSULTANT CHEZ VALESSENTIA

«La cartographie des flux de valeur est un outil très puissant pour mettre en évidence des gisements de progrès insoupçonnés. Il permet à la fois de faire le diagnostic du périmètre choisi et d’aider les managers à prendre des décisions efficaces pour préparer l’avenir.»

LES PIÈGES À ÉVITER Faire une VSM « dans son bureau » Trop souvent, sous prétexte de gagner du temps, les managers poussent à effectuer l’analyse sur un plan, pensant bien connaître la situation. C’est une erreur. Les découvertes que l’on peut faire sur le terrain sont bien plus importantes. Ce qui n’est pas choquant sur le papier peut le devenir quand il s’agit d’appréhender la réalité avec ses pieds, dans l’atelier.

Un mauvais réglage du zoom Tout l’art d’une VSM réussie est dans le réglage du zoom : trop fin, on se noie dans les détails ; trop large, on manque les trois quarts des pistes d’amélioration. Dans les deux cas, les fruits recueillis ne sont pas à la hauteur du travail réalisé.

D. R.

MÉTIER

OUTIL

ENVIRONNEMENT

MÉTHODE

FICHE MÉTHODE

ccFICHE COORDONNÉE PAR THIBAUT DE JAEGHER tdejaegher@industrie-technologies.com

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Bulletin d’abonnement


PRODUITS

GUIDE D’ACHAT La séLection de produits de La rédaction

10 logiciels de simulation d’usinage De la fabrication de moule à l’usinage de pièces complexes, les logiciels de simulation optimisent les stratégies d’usinage et détectent en amont les erreurs de programmation et les risques de collision. De quoi gagner en productivité. Mieux encore, certains logiciels savent simuler l’ensemble de la chaîne numérique, et vont même jusqu’au pied des machines. L’idée étant de rassurer les opérateurs qui peuvent visualiser les opérations à venir.

Marché 90 millions de dollars : c’est le segment le plus dynamique du marché de la FAO.

’intégration de différentes fonctions sur une même pièce impacte l’évolution des machines-outils à commande numérique. L’usinage des nouvelles turbines, arbres à cames et autres pièces aux géométries très complexes favorise la généralisation des machines millturns (fraisage tournage) et des machines 5 ou 6 axes, voire plus. Des machines difficiles à programmer du premier coup. De tels équipements vont favoriser le recours aux logiciels de simulation. À la base, ces outils aident à la sélection des machines les plus adéquates pour usiner une pièce donnée, à optimiser la longueur et le nombre d’outils à utiliser. Mais aussi à détecter les risques de collision ou encore à améliorer le positionnement de la pièce tout en minimisant les changements de position. Sur le marché, trois sortes de logiciels cohabitent. Citons d’abord les composants dédiés qui savent simuler l’enlèvement de matière et le déplacement de la machine. À l’instar de Moduleworks intégré notamment dans Cimatron, et Machineworks, massivement inclus dans la plupart des grands logiciels de FAO du marché. À l’exception notable de Dassault Systèmes et Siemens PLM. Grâce au rachat d’éditeurs spécialisés (respective-

L

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ment Delmia et UGS), ces derniers savent simuler les interactions entre les machines, vérifier et valider le parcours d’outils. cc Convivialité

et multifenêtrage

Des fonctionnalités que proposent également une poignée d’éditeurs indépendants. Arrive en tête l’américain CGTech avec son logiciel Vericut. « Nous avons été les premiers à développer notre offre avec un modeleur volumique pour être plus précis et plus proche de la réalité, notamment sur l’enlèvement de matière », revendique Philippe Deniset,

le directeur de CGTech France. Cette nouvelle technologie de modeleur volumique a été enrichie il y a deux ans par le français Spring Technologies. « Avec cette approche, simuler une pièce prend deux fois moins de temps à l’utilisateur qui gagne en convivialité car il peut tourner les faces en temps réel et en multifenêtrage », relève Gilles Battier, le PDG de Spring Technologies qui s’apprête à ouvrir une filiale outre-Atlantique en 2010. Dans son sillage, se pressent le canadien Icam Technologies avec sa Machine Virtuelle, l’américain IMS avec son logiciel éponyme et très

au plus près du réel c Les logiciels

de simulation aident les industriels à vérifier la faisabilité d’une pièce sur une machine et à optimiser leur stratégie d’usinage en améliorant par exemple la trajectoire des outils ou les conditions de coupe. Ils savent également

simuler l’enlèvement de matière et déterminer le volume de brut restant. Autant d’actions qui visent aussi à accélérer les vitesses de production et gagner ainsi en productivité, sans risque de casse. Les outils les plus

évolués se rapprochent de plus en plus de la machine physique en s’appuyant sur son code de commande numérique. Une fois le programme simulé, vérifié et validé, la production d’usinage peut être lancée avec un minimum de surveillance.


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PRODUITS

Le PLUS cOLLABORATIF

Le PLUS eRgOnOmIQUe

Le PLUS cOmPLeT

ccnC SimUL 8.5 De sPrinG technoloGies

ccLA VerSiOn 7.0 de VeriCUT le loGiciel De cGtech

Sorti en juillet dernier, il s’enrichit de 785 améliorations. Lesquelles visent notamment à réduire encore les temps d’analyse et d’inspection des programmes de commande numérique. Le leader dans le domaine des logiciels de simulation et d’optimisation des programmes d’usinage s’est aussi évertué à rendre son logiciel beaucoup plus ergonomique. Cette version offre une interface riche de menus contextuels qui améliorent son utilisation. Résultat : l’éditeur américain a réduit d’un tiers le temps de formation des utilisateurs lambda. Ces derniers pourront d’ailleurs apprécier les efforts fournis pour rendre plus réalistes les images grâce à un nouvel algorithme d’enlèvement de matière qui fournit, au micron près, le volume de matière restante. ccPOinTS FORTS

ccPOinTS FORTS

Le logiciel simule des machines du 3 au 5 axes continus, tournage, robot, tricept, machine parallèle. Il est interfacé avec Catia, ProE, Esprit, TopSolid CAM, Mastercam, HyperMill, Goelan, UGS, Cimatron, Edgecam, CADDS 5 et tourne sur Windows Vista.

ccnX CAm De sieMens PlM

Ce logiciel intègre la technologie “machine virtuelle” qui, sur un même PC, fait interagir l’interface homme-machine du contrôleur Siemens Sinumerik et son module de simulation d’usinage. À chaque étape de la simulation, l’utilisateur voit s’exécuter les commandes provenant du programme de FAO sur le contrôleur virtuel tandis qu’il visualise les opérations d’usinage. Autre avantage apporté par cette technologie, la formation des utilisateurs en est facilitée car il n’est plus nécessaire d’avoir la machine disponible pour commencer à se familiariser avec ses fonctionnalités. Du coup, lorsque la nouvelle machine arrive, les opérateurs sont déjà prêts. ccPOinTS FORTS

Le logiciel simule des opérations de fraisage multi-axe, de tournage, mais aussi de tournage/fraisage et gère plusieurs machines simultanément.

D.R.

cette version fonctionne de façon autonome, et peut également être intégrée à des systèmes de CFAO tels que Catia, Delcam, EdgeCAM, MasterCAM, Missler, Open Mind, PTC et Siemens NX.

Non contente de réduire les temps d’usinage de 20 à 30 % grâce à l’optimisation à débit constant des copeaux en tenant compte du volume de matière usinée, la nouvelle version NC Simul 8.5 joue la carte du partage d’expérience. Parce que les machines-outils sont de plus en plus complexes, Spring Technologies intègre un module NCdoc qui génère automatiquement les fiches opérateurs. L’avantage étant de capitaliser et de standardiser les savoir-faire et les méthodologies de l’entreprise. En outre, dans le cas d’une architecture en réseau, chaque utilisateur pourra exploiter l’intégralité des ressources du domaine public en plus de celles de son domaine local. Les données sont ainsi mutualisées entre tous les utilisateurs du logiciel.

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PRODUITS

GUIDE D’ACHAT 10 LogicieLs de siMuLation d’usinage

« J’oblige mes programmeurs à simuler avant d’usiner »

Spécialiste des usinages difficiles pour l’aéronautique, Trochet a choisi NC Simul de Spring Technologies pour simuler la trajectoire de ses outils.

loin derrière un nouvel acteur, l’italien Roboris avec Eurêka. Prometteur, le marché de la simulation est aussi investi par les fournisseurs de commandes numériques comme l’italien Fidia ou l’allemand Heidenhain. Lequel propose aux constructeurs d’intégrer un nouveau module de contrôle dynamique anticollision. De quoi séduire notamment les fabricants de moules ou de pièces complexes dont les machines 5 axes autorisent l’intervention d’un opérateur. En prévision d’un problème dans la zone d’usinage, la commande numérique saura arrêter la machine ou requérir l’attention de l’opérateur. À la fois fournisseur de commandes numériques et de logiciels de PLM (Product Life Management), le groupe allemand Siemens se démarque en proposant une technologie baptisée Virtual Machine. Laquelle consiste à répliquer sur un PC une commande numérique Sinumerik virtuelle avec ses fonctionnalités couplées à son logiciel de simulation. De quoi stimuler la concurrence. « Selon leur complexité, les produits du marché proposent trois niveaux de fonctionnalités », résume Laurent Lalliard, expert en technologies de production au Cetim. Au premier niveau, le programmeur visualise d’une façon plus ou moins

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Nous avons développé un pôle de prestation d’industrialisation de production parallèlement à notre activité de production de pièces et sous-ensembles mécaniques. Nous travaillons depuis un an avec le logiciel de simulation NC Simul de Spring Technologies qui nous aide à simuler les parcours d’outils. Auparavant, nous testions pas à pas les parcours d’usinage, ce qui nous obligeait à faire des réglages avant de lancer la production des pièces mécaniques. Nous avons opté pour ce logiciel à la demande d’un de nos clients pour lequel nous réalisons des prestations d’ingénierie. Grâce à NC Simul, nous gagnons la moitié du temps sur la préparation des tâches. Nous avons même adopté un processus qui interdit à nos programmeurs d’envoyer les pièces en production sans passer par l’étape de simulation. La principale difficulté que nous avons rencontrée est avant tout culturelle car les programmeurs ont du mal à changer leurs habitudes.

cc La

validation du code machine pour les usinages complexes

En troisième niveau, les logiciels les plus avancés offrent une aide à la programmation, simulent le code des machines, le vérifient et le valident. Ils savent aussi corriger les erreurs de trajectoires et envoyer leurs instructions à la machine en s’appuyant sur le code des commandes numériques. Ces fonctionnalités que l’on retrouve notamment chez CGTech et Spring Technologies sont aussi revendiquées par Dassault Systèmes et Siemens PLM. Lesquels prennent ainsi une longueur d’avance sur les autres éditeurs de logiciels de FAO: « Comme ces derniers ne simulent pas le code machine qui sera réellement exécuté, il y a des risques de collision qui n’auront pas été préalablement visualisés par l’opérateur », soulève Laurent Lalliard. « La validation du code machine est demandée surtout dans l’aéronautique où les usinages et les machines sont plus complexes. Mais elle se généralise dans l’automobile et les autres biens manufacturiers », souligne-t-on chez Dassault Systèmes. Comme ses concurrents, ce dernier travaille sur la validation de la lecture du code Iso des machines millturn (fraisage/tournage) qui ne sont arrivées que depuis un an sur le marché. D’autres éditeurs de FAO s’y emploient comme Tebis qui

D.R.

cc ArmAnd de TArAde PDG De la société trochet

réaliste le parcours d’outil et l’enlèvement de matière. C’est ce que proposent en général les logiciels de FAO. Plus évolués, certains lisent le code de commande numérique de la machine afin de reproduire virtuellement son comportement et sa cinématique. Ce qui aide à la prévention d’éventuelles collisions. C’est notamment le cas de Top Solid de Missler Software qui utilise en aval Machineworks pour contrôler l’ensemble des opérations d’usinage avant de lancer la production. En aval, ce dernier intègre comme les grands logiciels de FAO une bibliothèque de postprocesseurs. Lesquels vont traduire en langage compréhensible par les machines les instructions générées par la FAO.


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PRODUITS

Logiciels de Fao intégrant des modules de simulation Le PLUS cOmPLeT

dP TeCHnOLOGY

caractéristiQues techniQues

esprit

type d’usinage c Fraisage

caractéristique du module fonctionnel c Intègre le logiciel de Machineworks. Pas de validation du code machine

caractéristique du module fonctionnel c Intègre son propre module de simulation et d’optimisation du process d’usinage. Pas de validation du code machine

interface cFao

c Catia V4&V5, PRO-E,

interface cFao c DXF-DWG-Iges-StepCatia V4 et V5-ParasolidPRO E*-UG*-VDA

configuration minimale c Processor 1 GHz 32 bits (x86)

configuration minimale c Intel Pentium IV

système d’exploitation

système d’exploitation c Windows XP Pro SP2

D e 4 790 à 27 190 

c XP, Vista, Windows 7

A partir de 3 900 

Les pLus

Visi Machining

type d’usinage c Fraisage 2 à 5 axes en continu ou indexé, tournage 2 à 22 axes, centre de tournagefraisage avec axes B, C et Y. Multitourelles multibroches, découpe par électro-érosion 2 à 5 axes

UG, Autocad (DXF/DWG), Iges, Parasolid (X_t, X_b), Step, STL, SolidWorks, Inventor, SolidEdge, VDA, Acis

D.R.

VerO

Intègre une bibliothèque de 1 000 machinesoutils à télécharger gratuitement

http://www. dptechnology.com

Version 17 améliorée au niveau de l’ergonomie du produit

http://www. vero-software.fr/

miSSLer SOTWAre top solid

type d’usinage

SiemenS PLm nX cam

dASSAULT SYSTÈmeS catia

type d’usinage c Fraisage multi-axes, tournage, tournage/ fraisage, gestion des machines multicanaux

type d’usinage c Fraisage (2,5 axes, 3 axes, 5 axes), tournage (multibroches, multi-tourelles), centre de fraisagetournage

caractéristique du module fonctionnel c Intègre deux composants de simulation. Machineworks et un composant maison. Gère le brut. Pas de validation du code machine

caractéristique du module fonctionnel c Intègre le logiciel de simulation d’UGS. Simule, vérifie et valide les parcours d’outils en se basant sur le code machine

caractéristique du module fonctionnel c Intègre le module de simulation de Delmia. Simule, vérifie et valide les parcours d’outils en se basant sur le code machine

interface cFao Catia, UG, Pro E, PTC, et interface standard Stef et Parasolide

interface cFao c DXF, Iges, Step, VRML,STL, JT et interfaces natives Catia, PRO E, etc...

interface cFao c Intégration totale dans le logiciel Catia

configuration minimale c Processeur 32 ou 64 bits

configuration minimale c Voir le site de certification

configuration minimale c PC Pentium IV

système d’exploitation

c XP, Vista, Windows 7

système d’exploitation c Voir le site de certification

système d’exploitation c Windows XP

De 10 000 à 20 000  (hors post processeur)

Les prix de la simulation de flux se situent dans une fourchette de 2 à 3 fois le prix d’un poste de cao

non communiqué

c Fraisage 5 axes,

tournage et tournage/ fraisage.

c Interface direct avec

Dispose de sa propre bibliothèque de post-processeurs et donne accès à celle de l’éditeur Icam

http://www.topsolid.fr/

L’opérateur peut s’initier au fonctionnement des nouvelles machines en se formant sur un PC

http://www.plm. automation.siemens.com

Génère automatiquement le document de fabrication, incluant les phases d’usinage, les outils, la machine et les paramètre de coupe http://www.3ds.com/

DÉCEMBRE 2009ccN°917

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PRODUITS

GUIDE D’ACHAT 10 LogicieLs de siMuLation d’usinage

un marché très disparate

« J’optimise les stratégies d’usinage de mes clients » Nous fournissons des services de FAO et de développement de post-processeurs pour l’industrie aéronautique, la défense, etc. Selon le modèle CAO fourni par nos clients, le parc de machines et les outils disponibles, nous dynamisons leur stratégie d’usinage. Par exemple, nous optimisons la trajectoire des outils et les conditions de coupe des outils, l’adoption de nouveaux modes de bridage de pièce en fonction des machines. Pour fiabiliser ces propositions, nous nous sommes équipés d’un logiciel de post processeur – en l’occurrence Cam-post dont nous sommes revendeur en France, et d’un logiciel de fiabilisation des trajectoires, à savoir Vericut de CGTech. Le premier va détecter les trajets hors courses de tous les axes pendant le post-processing. Tandis que Vericut va s’appuyer sur le code Iso des machines pour vérifier et fiabiliser les trajectoires d’outils et l’usinage de la pièce.

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N°917ccDÉCEMBRE 2009

cc Jusqu’à

la prise en compte des phénomènes vibratoires

directrice générale de Sescoi France. Bien Bien sûr, la plupart des industriels sont loin sûr, les éditeurs indépendants cherchent à d’avoir de tels besoins. En revanche, ils sont améliorer leurs produits avec des logiciels nombreux à réclamer de leurs éditeurs une de simulation plus rapides et plus fidèles à meilleure gestion du brut. L’objectif étant la réalité. À titre d’exemple, Spring Techde connaître à chaque opération d’usinage nologies travaille sur un module qui prenl’état de la pièce brute. dra en compte la struc« Ce point est impor- « AUSSI évOLUéS ture de la pièce afin de SOIenT-ILS, tant car il évite d’usiner LeS LOgIcIeLS mieux prévoir encore leur là où il n’y a pas de De SImULATIOn déformation. De son côté, CGTech veut aller plus matière », fait remar- ne RemPLAceROnT jAmAIS L’exPeRTISe quer Jean-Pierre Luga- hUmAIne. loin dans la prise en » rini, directeur technicompte des phénomènes que chez Missler vibratoires autour de Software. Idem chez Sescoi, un autre édi- l’outil. « Nous voulons intégrer l’ensemble teur de FAO. Avec la version WorkNC V20 de la cinématique, depuis les roulements de son logiciel, ses utilisateurs savent à cha- de broches jusqu’à l’outil afin d’influer sur que étape ce qui leur reste en brut. « Cette les vitesses d’avancement des broches dans fonction va permettre à l’opérateur de les zones critiques », explique Philippe savoir où il en est, mais aussi d’affiner et de Deniset, le directeur de CGTech France. De réduire le temps de calcul des parcours et beaux programmes en perspective. cm de diminuer les risques de collision en choisissant, par exemple, des fraises plus cc ElianE Kan / T.C.a. petites », se réjouit Catherine Marko, la redaction@industrie-technologies.com

D.R.

ccSébASTien JAn Gérant D’eProG située à cléGuérec (Morbihan)

a développé son propre simulateur à base d’un modeleur volumique. Non contents de réduire les risques de collision, les logiciels de simulation intégrés aident les industriels à gagner en productivité puisqu’ils peuvent poursuivre le soir et le week-end la production afin de rentabiliser leur investissement. Il suffit au préalable de programmer le parcours d’outils et de vérifier le code de la commande machine avant de lancer l’usinage. Dès lors, un seul technicien sera nécessaire pour veiller au bon fonctionnement des machines. Néanmoins, le recours à des logiciels capables d’intégrer l’ensemble de la chaîne numérique, depuis la CFAO jusqu’à la machine d’usinage, n’est pas aisé. « Cela implique de réorganiser l’atelier afin de s’assurer que ce qui sera simulé et vérifié au niveau du bureau des méthodes sera bien appliqué dans l’atelier », souligne l’expert du Cetim.

c derrière ses deux leaders, Vericut de CGTech et NC Simul de Spring Technologies, on dénombre plus d’une vingtaine de produits majoritairement intégrés dans des logiciels de FAO. À l’instar de Moduleworks et surtout de Machineworks. Selon le cabinet d’études Cimdata, ce dernier fait partie des 30 premiers éditeurs du marché de la FAO, évalué pour 2008 à un peu moins de 974 millions de dollars, dont environ 90 millions de dollars pour le marché de la vérification globale et de la simulation. Ce segment va progresser plus vite que l’ensemble du marché des logiciels de commande numérique. De belles perspectives pour l’américain CGTech qui vient dans le classement FAO en 14e position avec 23,5 millions de dollars, tandis que Spring Technologies (4,8 millions de dollars) et Machineworks (4,5 millions de dollars) arrivent respectivement aux 24e et 25e places. Juste derrière, le canadien Icam Technologies réalise 3,8 millions de dollars, contre 3,5 millions de dollars pour IMS, également éditeur logiciel de simulation et de post-processeur.


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PRODUITS

Logiciels dédiés à la simulation LA PLUS cOLLABORATIF

SPrinG TeCHnOLOGieS

caractéristiQues techniQues

ncsimul

type d’usinage c Du 3 au 5 axes continus, tournage, robot, tricep, machine parallèle

caractéristique du module fonctionnel c La version NCSimul 8.6 intègre une fonctionnalité qui optimise l’avance outil par rapport au volume usiné

D.R.

Les pLus

interface cFao c Catia ProE Esprit TopSolid CAM Mastercam HyperMill GOelan UGS Cimatron Edgecam CADDS 5

Le PLUS eRgOnOmIQUe

CGTeCH

iCAm

imS

iMs Verify

eureka

type d’usinage

type d’usinage c Fraisage 3 axes à 5 axes et multi-axes et machine tournage/ fraisage

type d’usinage c Machines multi-axes, machine de tournage fraisage, machine à tourelles multiples, machines parallèles

type d’usinage c Fraisage 2 à 5 axes, tournage, machine tournage-fraisage

caractéristique du module fonctionnel c Le module de simulation comporte un algorithme d’enlèvement de matière pour un rendu plus précis au micron près

caractéristique du module fonctionnel c La nouvelle version intègre en option l’enlèvement de matière pour vérification du parcours d’outils

caractéristique du module fonctionnel c Visualisation avancée de l’enlèvement. Compare le modèle virtuel avec le modèle original de CAO.

caractéristique du module fonctionnel c Nouveau venu sur le marché, Eureka supporte déjà différents contrôleurs (Heidenhain, Fanuc, Siemens, Num, OSAI, Z32, Heller)

interface cFao

interface cFao c Catia V5, Pro E, Siemens NX, Mastercam, Top Solid et autres systèmes majeurs de FAO

interface cFao c Catia V5, Cimatron, Delcam, Mastercam, Pro E, et autres systèmes majeurs de FAO

interface cFao c Alphacam, Gibbs, Mastercam, Pro E

Vericut

c Du 3 au 6 axes et plus

fraisage, tournage, centre de tournage, électroérosion, fil et enfonçage, découpe jet d’eau et plasma, dépose composite, et rivetage

c Catia V4, V5, Siemens

NX Cam, Mastercam,Edgecam, Gibbs Cam, , Powerline , Hypermill, Wintools, Top Solid

Virtual Machine

rObOriS

configuration minimale c Processeur Intel ou AMD

configuration minimale c Pentium IV ou supérieur

configuration minimale c Processeurs 32 et 64 bits

configuration minimale c IBM, Pentium IV

configuration minimale c Pentium IV

système d’exploitation c XP, Vista, Windows 7

système d’exploitation

c XP, Vista, Windows 7.

système d’exploitation c XP, Vista, Windows 7

système d’exploitation c Windows 2000, XP Vista.

système d’exploitation c Windows 2000, Windows XP et Windows Vista

A partir de 6 000 

A partir de 12 500 

Apartir de 5 000  incluant l’émulateur de contrôle

entre 7 000 et 30 000 

entre 10 000 et 20 000 

Offre globale étroitement interfacé avec le logiciel de post processing d’IMS

Logiciel personnalisable grâce à son interface simple, conviviale et personnalisable

http://www. ims-software.com

http://www.roboris.com

L’opérateur dispose à la fois de fiches d’instructions de travail détaillées et d’un film 3D de la simulation

http://www. springplm.com

Fonctionne aussi sous environnement Unix IBM, AIX, Sun OS, HP

Le mode FastMill vérifie rapidement des programmes CN de grandes tailles. Ce mode est particulièrement utile aux moulistes et aux outilleurs

Simulation complète de la machine-outil et validation de code machine dans Catia V5 avec l’émulateur de contrôle (Icam Control Emulator).

http://www.cgtech.com

http://www.icam.com

DÉCEMBRE 2009ccN°917

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notre sélection de produits classés en 10 secteurs de référence cc Composants méCaniques

ÉLectronique cc PAGE 65

cc mécanique Chaînes à charnières anticontamination

Équipement de production cc PAGE 67 mesure cc PAGE 68 matÉrieL inFormatique ccPAGE 69 LogicieLs cc PAGE 70 tÉLÉcoms cc PAGE 71 Logistique embaLLage cc PAGE 72 bâtiments travaux-pubLics cc PAGE 73 cHimie-matÉriaux cc PAGE 75

Vous trouverez en page 75 un lexique des unités utilisées dans cette rubrique.

Vous PouVez adresser Vos informations de presse concernant de nouveaux produits par e-mail (en joignant une photo) : produitsnouveaux@ industrie-technologies.com

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Anticontamination et sans entretien, ces chaînes à charnières sont destinées aux industries des boissons et du conditionnement. Elles sont adaptées à presque toutes les opérations de convoyage nécessitant une surface plane de transport. Droites ou courbes, elles sont proposées dans différents matériaux plastiques ou inox. De faibles frottements procurent un bon rendement énergétique. Les chaînes à charnières en plastique présentent des avantages par rapport à celles en Inox: niveau de bruit réduit jusqu’à 80 % dans les systèmes de convoyage ; maillons plus légers de 40 %; résistance chimique plus élevée.

Grands réducteurs pour couples élevés

Cette gamme de réducteurs offre des couples allant de 3 000 à 1 400 000 Nm. A engrenages droits ou cylindro-coniques, avec des rapports de transmission compris entre 1 et 450, ces réducteurs modulaires sont fabriqués à base de composants standard. Ils sont particulièrement recommandés pour la sidérurgie, les industries du ciment et du sucre, les systèmes de convoyage et de manutention. Le haut degré de standardisation permet de fabriquer les engrenages droits ou cylindroconiques à partir de nombreuses pièces communes, dont le carter. Notons que ces deux types d’engrenages disposent des mêmes arbres de sortie. Fournisseur siemens sas (automation & drives)

cc Pneumatique Électrovanne avec filtre intégré

Fournisseur iwis

Écrou frein en polyamide Contact lecteur : 6123

Cet écrou frein est fabriqué à partir d’un écrou hexagonal avec une bague sans taraudage. Impossible à desserrer une fois installé, il est à usage unique, son frein non taraudé assurant un bon maintien de l’assemblage. Disponible en M5, M6, M8, M10 et M12, selon une large gamme de couleurs, il est proposé en Nylon (polyamide 6.6) en standard, et sur demande en PP, PE ou PVDF. Le plastique offre de nombreux avantages par rapport au métal : il est plus léger, c’est un isolant électrique et il est inoxydable. Il peut donc être facilement utilisé dans les domaines médicaux et agroalimentaires. Fournisseur bülte plastiques France

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Entièrement en inox, cette série VXK d’électrovannes 2/2 à commande directe est équipée d’un filtre de 150 µm. Celui-ci protège l’équipement en aval tout en prolongeant la durée de vie de la vanne. Disponible en CA ou CC, en NF ou NO, la série VXK convient pour divers fluides (air, eau, huile ou vapeur) dont la gamme de température oscille entre – 20 et + 60 °C, à des pressions allant jusqu’à 3 MPa. Grâce au filtre Y aisément extractible, il n’est plus nécessaire de démonter les raccords sur les tubes, ce qui facilite l’entretien. Enfin, ces vannes ont un indice de protection IP65. Fournisseur smc pneumatique

cc Hydraulique Électrovannes à faible consommation

La gamme 256/356 des électrovannes à commande directe accueille des modèles supplémentaires. Reprenant le concept des électrovannes à raccordement 1/8, le constructeur propose un raccordement 1/4 en versions 2/2 et 3/2, fonction NF. Leur noyau à section carrée diminue les frottements, évite le dépôt calcaire et le blocage par des particules. Un amortisseur intégré réduit le bruit et augmente la longévité. Très économes en énergie, ces vannes ne consomment que 3,5 W en CA. Leur maintenance et leur mise en service sont faciles grâce aux bobines CA et CC interchangeables et compatibles avec les versions à raccordement 1/8. Ces bobines se montent et se démontent par clip, sans démontage de l’électrovanne. Conformes à la directive RoHS, ces vannes possèdent une large compatibilité chimique avec les fluides utilisés. En complément du corps Inox, le clapet et son joint FPM offrent une grande résistance aux hydrocarbures, acides et hautes températures de - 10 à + 100 °C. Fournisseur asco numatics

cc dEscriPtion

référence Gamme 256/356 Caractéristiques Ces électrovannes

permettent un raccordement 1/4 en versions 2/2 et 3/2, fonction NF. cc Points forts

Large compatibilité chimique avec les fluides utilisés. Faible consommation électrique. D. R.

composants mÉcaniques cc PAGE 64


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Produits

cc éLeCtRonique

comPosants module magnétique pour réseau ethernet 10GBase-t cc

Compatible avec la norme IEEE802.3an, ce module magnétique permet la transmission au débit de 10 GbE sur plus de 100 m de câble cuivre Cat6A/Cat7. Il offre un rapport de transformation de 1, une isolation de 1500 V RMS et une inductance primaire variable. Il fonctionne de 0 à 70 °C et son boîtier CMS est compatible avec les procédés de refusion. Le module LAN 10GBASE-T de la série S558-10GB-xx est encapsulé dans un boîtier à 24 broches de 15,5 x 12,2 x 7,4 mm. Fournisseur bel stewart gmbH

Convertisseurs a/n 16 bit miniatures

Fournis dans un boîtier QFN de 2 x 1,5 x 0,4 mm, ces convertisseurs analogique/numérique à 16 bits pour applications portables sont 70 % plus petits que leurs concurrents. Capable de fonctionner avec seulement 2 V en alimentation, ils consomment 150 µA et assurent la conversion à un rythme programmable jusqu‘à 860 échantillons par seconde. Les convertisseurs de la famille ADS115 intègrent un oscillateur, une référence de tension à faible dérive, un amplificateur à gain programmable, un comparateur et un multiplexeur d’entrée à 4 canaux. La famille inclut aussi des versions à 12 bits et permet une évolution progressive grâce à l’effet de gamme. Fournisseur texas instruments

mémoire parallèle non volatile de 8 mbit

Processeur pour authentification de batteries

Destiné à la lutte contre les batteries contrefaites, ce processeur cryptographique d’authentification assure que les batteries des téléphones mobiles, caméras et autres appareils sont conformes aux spécifications et règles de sécurité et de protection des fabricants. Le processeur AT88SA100S est le seul circuit d’authentification de batterie qui utilise un algorithme SHA-256 avec une clé de 256 bit. Il possède un numéro de série unique à 48 bit et 88 fusibles programmables une seule fois pour stocker les paramètres de la batterie ou des informations d’état. La clé à 256 bit est écrite sur le site de fabrication dans la mémoire SRAM de la puce, alimentée par la batterie ellemême. Essayer de récupérer la clé est très difficile car séparer le processeur de la batterie provoque l’effacement de la mémoire et rend la puce inutilisable. D.R.

Fournisseur atmel corporation

Encapsulée dans un boîtier miniature à 48 billes à pas fin, cette mémoire RAM ferroélectrique (F-RAM) est non volatile et offre des accès rapides avec un nombre de cycles quasiment illimité et une faible consommation. Alimentée en 3 V et compatible avec une mémoire statique synchrone, elle offre une capacité de 8 Mbits organisée en 512 mots de 16 bit. Accessible par une interface parallèle à la norme du marché, la mémoire F-RAM FM23MLD16 a un temps d’accès de 60 ns et une durée du cycle de 115 ns. Elle a une endurance d’au moins 1014 cycles et 10 ans de rétention de données. Idéale pour les applications industrielles difficiles, cette solution est plus performante et robuste que les solutions à mémoire statique (SRAM) sauvegardée par batterie. Elle consomme 9 mA en lecture-écriture et 180 µA en veille. Fournisseur ramtron

Décembre 2009ccN°917

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Produits

Convertisseur pour amplificateurs rf 3G

Destiné aux téléphones 3G et aux cartes de données sans fil, ce convertisseur continu-continu, le plus petit du marché, est intégré dans un boîtier CSP à 12 broches de 0,5 mm d’épaisseur. Il fonctionne à 6 MHz et ne demande qu’une inductance de 0,5 µH. Fournissant jusqu’à 800 mA en sortie et peut fonctionner en dessous de 2,7 V. Offrant un rendement atteignant 92 %, le convertisseur abaisseur synchrone FAN5902 fournit une tension de 0,4 à 3,4 V à partir de tensions de 2,7 à 5,5 V. La possibilité d’adapter de manière dynamique le niveau de tension à la puissance demandée économise la charge de la batterie et prolonge l’autonomie des téléphones 3 G. Fournisseur Fairchild semiconductor

régulateur micromodule 3 a forte tension

Idéal pour les bus à tension intermédiaire (12 à 20 V), ce module CMS de fournit une tension de 0,8 à 24 V à partir d’une entrée de 3,6 à 36 V, ce qui offre une protection suffisante pour les systèmes 24 V et 28 V. Commutant à une fréquence réglable de 200 kHz à 2,4 MHz, il fournit 3 A et peut se connecter en partage de courant pour une capacité accrue. Encapsulé en boîtier CMS de 15 x 9 x 4,3 mm conforme RoHS avec des plots en or, le LMT8025 fonctionne entre –40 et +125°C et –55 et +125°C. Il inclut le contrôleur continu-continu, les commutateurs de puissance, l’inductance, le circuit de compensation et les condensateurs de découplage d’entrée et de sortie. Le boîtier moulé protège le tout des agressions chimiques et mécaniques de l’extérieur. Fournisseur Linear technology

comPosants fPGa pour applications spatiales cc

Amélioration de la famille durcie aux radiations et immunisée aux SEU (blocage par évènement spontané), ces composants FPGA offrent plus de performances avec des économies d’énergie et d’encombrement. La consommation statique est réduite jusqu’à 80%, ce qui est particulièrement utile pour les systèmes devant conserver la mémoire en mode veille (fonctionnement sur batterie). De nouveaux boîtiers offrent plus d’entrées/sorties dans moins d’espace. Dans la nouvelle famille de FPGA RTAX-SL, le modèle RTAX4000SL de 4 millions de portes consomme 50 % de moins et fonctionne 10% plus vite que son équivalent RTAX4000S. Par ailleurs, le RTAX250S/SL existe désormais en boîtiers CGA et LGA à 624 broches, offrant 17 % d’entrées/sorties en plus en économisant 50% d’encombrement. Fournisseur actel europe

Cette famille de FPGA basse consommation et tolérante aux radiations RTAX-SL, est spécialement destinée aux designs haute fiabilité pour les vols spatiaux.

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cc Points forts

La température de jonction maximale des RTAX-S/SL a été augmentée à 135°C, ce qui permet plus de vitesse ou une température ambiante plus élevée. Ces circuits sont qualifiés MIL-STD-883 Classe B.

D.R.

cc dEscriPtion

référence FPGA RTAX-SL Caractéristiques


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retrouvez ces produits dans l’expo permanente

Produits

cc équipement De pRoDuCtion cc macHines

marquage rapide par micropercussion

Avec une vitesse de marquage atteignant les 10 caractères à la seconde et des champs de marquage de 100 x 80 mm et de 200 x 80 mm, les modèles XF510Sp et XF510Dp complètent la gamme des machines de marquage pneumatique par micropercussion de Technifor. Ces machines compactes sont faciles à intégrer grâce à leurs multiples interfaces de communication. Elles sont dotées en standard d’une carte 8 entrées et 4 sorties, de ports RS232, USB et ethernet. Leur unité de contrôle déportée UC500 comporte à ce jour une interface en 20 langues, gère 14 types de claviers et dispose d’une alimentation universelle de 90 à 250 V. D. R.

Fournisseur technifor (gravotech)

réutilisation des contenus d’emballages

Placée à proximité des lignes de conditionnement, l’Essor 150 Process vide, essore, compacte les emballages identifiés comme défectueux pour réutiliser les contenus et recycler les emballages. Cette machine offre un débit de 1 à 4 m³/h. Son emprise au sol réduite, 85 x 200 cm, facilite son intégration. Afin de répondre aux normes de sécurité alimentaire, elle est en Inox 304 et entièrement démontable : désassemblage de la grille de filtration, bac de collecte… Fournisseur ideal technologies

cc outils-outillaGes

Visseuse à chocs sans fil

Equipée d’un moteur sans balais (Brush Less) et d’une batterie lithium-ion 14,4 V 3 Ah, se rechargeant en 22 minutes, cet outillage portatif fournit une capacité de travail supérieure de 80 % à celle associée à une technologie NiCd. Légère et compact, elle dispose d’un couple de 155 Nm pour un poids de 1,3 kg. U variateur permet de régler trois niveaux de puissance de chocs. L’absence de frottements générés par les charbons réduit l’intensité de l’alimentation et diminue l’échauffement. La technologie BL permet une réduction de l’ampérage. La visseuse est dotée d’un frein électrique, d’une bague phosphorescente autour du porteoutil et d’une LED de fonctionnement. Fournisseur makita France

Perceuses-visseuses légères et résistantes

La gamme de perceuses-visseuses XRP de 5e génération bénéficie d’un moteur PM50 sans carcasse et d’une transmission en métal. Elle est équipée d’un mandrin Rohm autobloquant de 13 mm de diamètre avec des mors en carbure de tungstène. Elle utilise des batteries Lithium - Ion nano phosphate ou NiMH/NiCd. Elle dispose de LED pour travailler dans les endroits sombres. Cette gamme s’est affinée par rapport à la génération précédente en perdant 100 g et 2,5 cm en longueur. Elle compte 10 modèles en 12, 14,4 et 18 V. Ceux-ci disposent de 3 vitesses (0-500, 0 -1 250 et 0 - 2 000 tr/min) et de 22 positions de couple sélectionnables à l’aide de deux bagues différentes. Fournisseur deWalt


Produits

cc Capteurs

Capteur de gaz de combustion

celui d’un pellistor. Conçu pour fonctionner 10 ans sans problème, l’Irex est fabriqué en acier Inox 316, homologué Atex et IECEx, et en cours d’homologation pour la certification IEC61508 SIL2. Fournisseur Crowcon Detection Instruments

Initialement destiné à l’analyse des gaz émis par les volcans, le capteur MSRS résiste à des températures de plus de 1 400 °C et à des flux de gaz agressifs, notamment chlorés. Sa principale application est la mesure du taux d’oxygène dans les gaz de combustion, afin de maintenir le rendement dans les centrales électriques à fioul ou charbon pulvérisé. Compact et adapté à la plupart des types de brides, le XZR-500 peut s’installer presque partout. Pour l’utilisation en milieu poussiéreux, il dispose d’un soufflage d’air à contre-courant qui garde la sonde propre et réduit la maintenance. Il répond à la norme NF IE. La réponse s’établit en quelques secondes. Fournisseur Michell Instruments

Détecteur infrarouge de gaz inflammables

Destiné à remplacer les détecteurs de gaz inflammables de type pellistor, ce détecteur infrarouge offre des temps de réponse plus courts et une importante réduction de la dérive du zéro. Sensible au méthane, au butane, au propane et à de nombreux autres hydrocarbures, il s’adresse spécialement aux industries pétrochimiques. Les détecteurs pellistors sont équipés de filtres en métal fritté pour obtenir la certification Exd antidéflagrant. Ces filtres allongent considérablement les temps de réponse et peuvent se boucher avec des contaminants. Le détecteur Irex offre un temps de réponse T90 inférieur à 7 s, comparable à celui des détecteurs IR conventionnels les plus onéreux. Fonctionnant à partir de 2 V, l’Irex produit un signal de type mV Wheatstone Bridge identique à

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N°917ccdécembre 2009

cc InstrumentatIon et traItement Scanner 3D sans contact

Pesant seulement 6,7 kg, ce scanner 3D numérise les objets tridimensionnels et importe les données directement dans l’ordinateur au moyen d’un logiciel dédié. Précis et rapide, il possède un objectif optimisé pour objets de 500 à 1 000 mm avec une précision garantie de ±80 nm. Les surfaces sombres ou métalliques brillantes n’ont pas besoin de préparation. Le scanner Range5 dispose de la précision et des fonctions évoluées du Range7. Il peut fonctionner sur un statif de mesure dans un environnement de bureau. Il est livré avec un certificat de calibration. Fournisseur Konica Minolta sensing Europe

Capteurs et boîtier USB pour analyse de vibrations

Conçue pour des applications de bruit, vibration et rudesse et de surveillance de machines, cette suite de capteurs inclut trois accéléromètres de précision et un accéléromètre triaxial. Compatible avec tous les matériels d’acquisition de signaux dynamiques de la marque, elle se complète d’un module DSA USB à 5 voies fonctionnant entre 1 et 102,4Kéch/s. Compacts, les accéléromètres fournissent un signal à basse impédance compatible avec les câbles de grande longueur. Portable et alimenté par le port USB, le module USB-4431 offre 4 entrées analogiques 24 bit échantillonnées simultanément et une sortie analogique 24 bit. Le marteau d’analyse modale, l’accéléromètre triaxial et le module USB-4431 forment un système de test de réponse à stimulus pour le contrôle structurel. Fournisseur National Instruments

Pyromètre infrarouge

Doté d’un capteur infrarouge de petite taille, ce pyromètre mesure sans contact les températures comprises entre –20 et +500 °C avec un temps de réponse de 150 ms. Protégé IP65, le corps du capteur en acier Inox renferme toute l’électronique et peut fonctionner jusqu’à 70 °C. La sortie analogique peut être configurée en 0-5 V ou thermocouple J ou K. Le pyromètre CM dispose de fonctions de diagnostic intégrées avec un affichage LED. Grâce à l’interface RS-232 en standard et le logiciel DataTemp Multidrop, le capteur peut être configuré et interrogé à distance. Fournisseur Raytek

Amplificateur pour capteurs piézo-électriques

Destiné aux capteurs piézo-électriques, cet amplificateur de charge conditionne et acquiert les signaux et les met à la disposition des systèmes en aval sous forme de tension analogique 0-10 V ou sous forme numérique via une interface Ethernet. Idéal pour les mesures rapides, il transmet les fréquences jusqu’à 30 kHz. Toutes les entrées et sorties de signaux de l’amplificateur CMD600 sont à isolation galvanique. Des entrées et sorties numériques supplémentaires peuvent être utilisées pour des fonctions de commande ou signalisation à seuils. Le logiciel fourni permet la configuration rapide via TCP/IP. L’amplificateur dispose de la fonction TEDS (identification du capteur et prise en compte automatique de ses paramètres de calibration). La protection IP65 est adaptée aux environnements industriels difficiles. Fournisseur HBM France

Solutions polyvalentes pour le test de systèmes mixtes (analogiques et numériques), les oscilloscopes de la série MSO3000 offrent jusqu’à 4 voies analogiques et 16 voies numériques. La bande passante va de 100 à 500 MHz, la longueur d’enregistrement est de 5 Mpoints et la fréquence d’échantillonnage analogique atteint 5 Géch/s. Ces produits disposent d’une vitesse d’acquisition de 50 000 signaux par seconde et de la technologie d’affichage à “ phosphore numérique ” (modulation d’intensité). Les commandes Wave Inspector facilitent la recherche automatique d’événements particuliers sur l’ensemble des signaux acquis. De plus, l’utilisateur dispose de 29 mesures automatisées, de fonctions mathématiques avancées et d’applications d’analyse de bus série (I2C, SPI, RS-232/422/485, UART, CAN, LIN, I2S/LJ/RJ/TDM). Le logiciel NI Labview SignalExpress est fourni en standard en version limitée et en option en version complète (moyennant un supplément modique). Le module optionnel DPO3VID fournit l’ensemble de déclenchements vidéo TVHD et personnalisés le plus complet du marché. Fournisseur Tektronix

cc description

Référence Oscilloscopes à signaux

mixtes MSO3000 Caractéristiques

Cette gamme permet aux concepteurs de systèmes embarqués de visualiser et d’analyser les signaux analogiques, numériques et série sur un seul instrument. cc points forts

Avec 4 voies analogiques et 16 voies numériques ce produit offre un rapport qualité/prix optimal.

D.R.

cc MESURE

cc InstrumentatIon et traItement Oscilloscopes à signaux mixtes


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Retrouvez ces produits sur l’expo permanente

PRODUITS

cc MATÉRIEL INFORMATIQUE cc BUREAUTIQUE

Multifonction jet d’encre tactile et Wi-Fi

Fournisseur Omron Electronics

Nouvelle formule

S’adaptant à la taille de l’entreprise, ces multifonctions à jet d’encre proposent une connexion Internet et intègre un écran tactile très ergonomique. Avec la technologie d’encres séparées Vizir, ils apportent un coût page record de 1 centime d’euro en noir et blanc sur les modèles haut de gamme. Un mode économique est présent sur toute la gamme. La garantie proposée est de 3 ou 5 ans. Les applications SmartSolutions offrent des solutions de flux documentaire qui accroissent la productivité. Fournisseur Lexmark International

Ce module industriel est une vraie unité centrale miniature constituée de composants certifiés qui fonctionne de – 40 à + 85 °C pour concevoir des systèmes embarqués évoluant dans des conditions extrêmes. Compact et économique, il est équipé d’un processeur Atom cadencé à 1,1 GHz avec 1 Go de mémoire industrielle soudée pour résister aux chocs et aux vibrations. Le Conga-CAx propose 2 emplacements au format PCI Express, un bus PCI, un port EIDE, des ports USB 2.0 et Ethernet et un disque SSD de 2 Go. Le commutateur intégré offre un accélérateur graphique 3D, un décodage matériel MPEG2 et MPEG4. Les fonctions supplémentaires disponibles sont un contrôleur de ventilateur, un bus LPC et une interface HDA pour communiquer avec l’ensemble des périphériques. Fournisseur Tokhatec

cc DESCRIPTION

cc POINTS FORTS

Référence Conga-CAx Caractéristiques

Les composants de ce module sont certifiés par leurs fabricants pour un fonctionnement de –40 à +85 °C.

Compact (95x95 mm) et économique (moins de 5 W dissipés).

Bulletin d’abonnement

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Ce contrôleur d’axes s’intègre directement sur un rack. La communication entre API et contrôleur de positionnement s’effectue à l’arrière du matériel et le partage des données est de tous types pour renforcer l’interopérabilité et simplifier la programmation. Une interface graphique intuitive apporte des fonctionnalités avancées comme le support multi équipement. Le CJ1-MCH72 a des besoins réduits de câblage. Il est capable de gérer jusqu’à 30 axes physiques. Il est doté de 16 entrées et 8 sorties numériques, d’une connexion d’E/S codeur et d’un port intégré pour la liaison avec les servomoteurs et les variateurs de fréquences.

ORDINATEURS PC industriel sous format module cc

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PRODUITS

cc LOGICIELS cc LOGICIELS D’APPLICATION Solution NAS

Conçu pour les serveurs NAS (Network Attached Storage) Synology, ce logiciel intègre la solution Surveillance Station 3 gérant 54 modèles de caméras IP, un serveur multimédia compatible DLNA, une prise en charge iPhone et Apple Time Machine, ainsi qu’une fiabilité système améliorée. Les principales innovations de Disk Station Manager 2.2 sont la prise en charge iSCSI. Elle permet de créer jusqu’à 10 cibles iSCSI sur un seul Disk Station, la fonction de blocage automatique qui élargit sa couverture initiale du protocole FTP à l’interface de gestion, File Station, SSH/ Telnet, rsync et des périphériques mobiles, et la fonction de pare-feu intégré. Fournisseur Synology

Solution B to B

Mécanique des fluides

Cet outil rationalise le processus de prise de décision, et fournit un environnement flexible pour créer et gérer les études d’écoulement de fluide et de transmission de chaleur, contenant un seul ou plusieurs scénarios. Le processus d’évaluation des performances compare les différents prototypes virtuels et met instantanément en évidence des valeurs critiques dès les premiers calculs. Outil de conception multiscénarios piloté par la CAO, CFdesign 2010 aide les ingénieurs à valider la viabilité d’un scenario et à comprendre les conséquences d’une modification de façon simple et rapide. Compatible avec la plupart des logiciels de CAO 3D, il fonctionne sur les stations 32 et 64 bit, sous XP ou Vista. Fournisseur Blue Ridge Numerics

Optimisation de la production

Grâce à son interface utilisateur innovante et intuitive, son évolutivité et son opérabilité avec les produits d’intégration et de Business Intelligence, cette solution est idéale pour gérer les communications d’entreprise à entreprise (B2B), réalisées avec de nombreux partenaires, quels que soient les messages et protocoles utilisés. Élément central de iWay Software Suite 6.0, iWay Trading Partner Manager gère les informations et l’infrastructure des partenaires et fait des échanges interentreprise un prolongement naturel des démarches d’intégration des applications. Il bénéficie d’une interface d’administration de type client léger en Ajax et d’une architecture orientée objet évolutive.

S’adressant à de nombreuses industries, cette solution d’optimisation de la production est basée sur un modèle prédictif de contrôle. Elle optimise les opérations soumises à de fortes contraintes extérieures. Pavilion8 utilise un analyseur en ligne virtuel pour déduire l’humidité contenue dans un produit fini comme s’il était mesuré au niveau du tamis, et un système de contrôle avancé de procédé pour maintenir une humidité constante du produit. Assurant l’optimisation de 48 % de la production mondiale de poudre de lait, Pavilion8 a réduit de 47 % la variabilité de la densité sur des unités d’évaporation, et de 49 % celle du taux d’humidité sur des unités de séchage. Fournisseur Rockwell Automation

D.R.

Fournisseur Information Builders

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PRODUITS

cc TÉLÉCOMS

RÉSEAUX Point d’accès Wi-Fi grande portée radio

cc

Destiné aux PME, ce point d’accès est idéal pour établir un hotspot ou une interconnexion de plusieurs points d’accès. Grâce à la nouvelle puce Atheros, sa portée radio est plus élevée (il émet et reçoit les signaux sur une bande de 2,4 GHz 802.11 b/g). Il supporte le PoE pour une installation facile en l’absence de prise électrique. Du fait de sa fonction WDS (Wireless Distribution System), le NWA-1100 s’utilise en point d’accès, répéteur, pont et client Wi-Fi. Côté protection du réseau, il supporte la norme de sécurité WPA2 avec AES compatible avec tous les clients Wi-Fi. Ce point d’accès se configure depuis une connexion Telnet ou via un navigateur Web. Pour une gestion réseau avancée, SNMPv3 est supporté pour configurer plusieurs points d’accès. Fournisseur ZyXEL

Commutateurs Ethernet Rackmount

Conçus pour les applications industrielles exigeantes, ces commutateurs Ethernet Rackmount répondent aux normes EMI/EMC, NEMA TS2 pour le trafic routier, EN50155 et EN50121-4 pour le trafic ferroviaire, UL60950-1 pour la sécurité, et enfin DNV/GL en ce qui concerne la marine et l’utilisation sur plate-forme en haute mer. Sans ventilateur, ils fonctionnent dans une gamme de températures allant de – 40 à + 75 °C. En termes de haute disponibilité, le commutateur IKS-6726 assure la redondance du réseau en passant par l’anneau Moxa Turbo Ring (temps de rétablissement inférieur à 20 ms), et par des entrées d’alimentation redondantes. Logé dans un châssis modulaire de niveau industriel, ce commutateur dispose de ports RJ45, fibres optiques et SFP.

TÉLÉPHONIE Solution de visioconférence cc

Destiné aux PME/PMI et groupes de travail, ce système de visioconférence est optimisé pour la diffusion à bas débit de communications vidéo de haute qualité. Son environnement interactif permet des échanges en face à face, le partage de vidéos, présentations, images ou même code à barres et produits grâce à divers périphériques haute résolution (PC, lecteur DVD, caméra de documents, etc.). Compatible avec les systèmes de visioconférence standards du marché, le QDX 6000 offre une qualité DVD, audio stéréo haute définition, une résolution vidéo à 30 images/seconde, le partage de contenus multimédias et le cryptage AES. Il prend en charge la diffusion vidéo, audio et contenu sur des connexions Internet publiques à partir de 256 Kbit/s. La technologie LPR (Lost Packet Recovery) minimise les effets liés aux problèmes de congestion des réseaux et de perte de paquets. Fournisseur Polycom

cc DESCRIPTION

Référence Visioconférence QDX

6000 Polycom

Caractéristiques Haute résolution

vidéo de 256 Kbit/s à 4 Mbit/s en IP H323. cc POINTS FORTS

Qualité audio en 22 kHz stéréo surround Support des formats vidéo en 4:3 et 16:9 Encryptage AES Multiconnectiques audio, vidéo et data

Fournisseur ADM 21

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PARCOURS

3DIMENSIONSDE

LES

Thomas Pesquet APPRENTI ASTRONAUTE

on premier vol dans les étoiles, Thomas Pesquet l’a fait tout petit… dans une navette en carton fabriquée par son père. Le pas de tir n’était pas celui de la Cité des étoiles à Baïkonour en Russie ou Cape Canaveral en Floride mais celui de la maison familiale à Beauvalen-Caux, près de Dieppe en Normandie. « J’y restais des heures », sourit ce natif de Rouen, en s’empressant d’ajouter « mais ce rêve, tous les gosses l’ont eu ». Tous les enfants ont en effet un jour imaginé voler dans les étoiles, mais Thomas est l’un des rares à avoir réussi à se mettre en orbite. À 31 ans, l’ingénieur se demande pourtant encore comment il a pu attraper ce virus de l’espace. « Mes parents sont enseignants, mon frère aussi », s’étonnet-il tout haut. Il ne rêve pourtant pas. La combinaison bleue des astronautes européens lui colle bien au dos et son discours est clair, net, serein. Avec ses yeux bleus plantés dans les vôtres, il assure d’ailleurs qu’il n’avait aucun plan de carrière pour se retrouver aujourd’hui dans cette salle de réunion du centre d’entraînement des astronautes européens, à deux pas de l’aéroport de Cologne. Tout juste reconnaît-il qu’il a toujours eu cette idée d’espace logée dans un coin de sa tête. Thomas a avancé pas à pas et a accumulé consciencieusement les compé-

S

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Saxophoniste (il a fait partie de la fanfare de Sup’aero), adepte de tous les sports (course à pied, squash, basket, rugby…), il semble avoir l’oisiveté en horreur. « J’essaie de ne jamais remettre au lendemain ce que je peux faire le jour même. En deux heures, on peut réaliser beaucoup tences qui font le socle des bons astro- de chose, assure-t-il. Il faut juste le vounautes. « Je n’ai pas tout le temps pensé loir. Je ne dis pas que c’est facile tous les à ça », nuance-t-il. Mais, pour ne nourrir jours, mais je me fais violence pour tenir aucun regret, il s’est appliqué à faire de cette discipline de vie. » Pendant ses étuses études et de son temps libre une véri- des d’ingénieur, il a, par exemple, profité table rampe de lancement. Portrait de cet de son temps libre pour passer ses breingénieur aéronautique qui est en passe vets de pilote et de parachutisme. Pilote de réaliser son rêve de bambin : travailler chez Air France, il ne manquait jamais dans les étoiles. une occasion de partir à la découverte de sa ville de destination, même si l’escale L’HOMME était courte. « Si on fait tout maintenant, cc Il vit tout à fond on se rend compte que l’on a un temps Thomas Pesquet ne fait pas dans la demi- fou pour faire les choses », insiste-t-il. mesure. Depuis sa tendre enfance passée Ce rythme, ses proches le supportent. en Normandie, il s’est toujours donné à « J’ai la chance d’avoir une compagne fond. Dans ses études, dans le sport, dans qui a les mêmes envies que moi sur ce sa soif de littérature – il se dit maniaque plan », confie-t-il. Et, en fin de compte, des livres –, pour passer les concours d’en- il n’y a qu’au centre d’entraînement des trée aux écoles d’ingénieurs… il recon- astronautes européens qu’il aura dû metnaît volontiers tout faire tre de côté son désir d’acà 100 %. « Au quotidien, « NE JAMAIS RIEN croître ses connaissances cela ne se passe pas tou- REMETTRE dans les domaines les jours comme ça, pondère AU LENDEMAIN : plus variés. « Je pense ce sportif à toute épreuve. JE ME FAIS VIOLENCE que l’entraînement a été POUR TENIR CETTE Mais j’aime bien me don- DISCIPLINE DE VIE. » conçu pour que nous ner les moyens d’obtenir soyons tout le temps à ce que je veux. » Exem100 % de nos capacités. » ple ? Ses programmes de révision. Là où Thomas a bien essayé les premiers jours n’importe quel étudiant se contente de de se remettre à l’allemand mais le prorevoir avec soin l’ensemble des cours dis- gramme d’enseignement est si dense qu’il pensés dans les amphis, Thomas, lui, amé- a dû abdiquer. « Je m’y remettrai dès que nage son temps pour pouvoir compulser j’aurai appris le russe ! » Si on lui en laisse en plus d’autres ouvrages de référence sur le temps… Les anciens astrola matière à étudier. nautes confessent volontiers

T. GOGNY POUR « INDUSTRIE ET TECHNOLOGIES »

Le métier d’astronaute est l’un des plus courus au monde. Le dernier appel à candidature de l’Agence spatiale européenne a suscité 8 143 candidatures valides. Et six seulement ont été retenues pour intégrer le prestigieux corps des astronautes européens. Parmi eux, un Français, ingénieur de formation : Thomas Pesquet. Rencontre avec un trentenaire qui rêve de coloniser la Lune.


PARCOURS

cc SES 3 DATES CLÉS

1978 Naissance à Rouen. 2001 Diplômé de Sup’aero, option Espace. 2009 Il intègre le corps des astronautes européens.

VIDÉO c La mission des futurs astronautes vue par Thomas sur www.industrie-technologies.com DÉCEMBRE 2009ccN°917

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PARCOURS

Les astronautes sont là pour poser des jalons. Pour un jour, pourquoi pas, installer une présence humaine permanente sur la Lune.

LA VIEILLE CARTE DE RUSSIE. Collectionneur de cartes (il en achète une dès qu’il part en voyage), il tient particulièrement à cette vielle carte de Russie offerte par sa compagne, chercheuse à l’Inra, après une mission dans le pays.

qu’ils se sont retrouvés au bout de quatre ans au pied d’une fusée sans avoir eu le temps de dire « Ouf ! ».

L’INGÉNIEUR cc Objectif

espace

A MAN ON THE MOON, D’ANDREW CHAIKIN. Quand la plupart des gens lisent ce livre comme un récit d’aventure, Thomas, lui, le parcourt pour acquérir de l’expérience. Il y puise notamment des informations sur la préparation psychologique de ses illustres prédécesseurs.

LE COUTEAU SUISSE. Il emporte partout avec lui ce porte-clés multifonction. L’objectif ? Être toujours prêt, comme les scouts, à faire face.

Thomas entend aussi mettre à profit sa position exceptionnelle pour revaloriser les sciences. Transmettre sa passion aux jeunes générations fait partie intégrante de sa mission. Il veut lutter contre l’image du « chercheur barbu dans un bureau pourri », comme il le dit. L’objectif ? Recruter des bataillons de jeunes prêts à embrasser une carrière scientifique. « Nous n’aurons jamais assez de matière grise disponible pour répondre aux défis technologiques qui nous attendent, ne serait-ce qu’en matière d’environnement. »

En bon ingénieur, Thomas aime mettre des chiffres dans sa vie. Un astronaute ? « Quatre-vingt-dix pour cent du temps en entraînement et 10 % en mission. » Un ingénieur ? « À 95 % technologique et scientifique. » Un pilote de ligne (il était pilote chez Air France jusqu’en juin) ? « À 95 % opérationnel. » Les compétences accumulées au fil de ses études et de ses hobbies ? « J’ai fait ça à 75 % parce L’ASTRONAUTE que ça me plaisait et à 25 % pour deve- cc Un conquistador des étoiles Trajectographie, orbite, rendez-vous spanir astronaute. » Au-delà des formules, l’ancien élève tiaux, sports, cours de pilotage de véhide prépa scientifique du lycée Corneille cules spatiaux… Le métier d’astronaute, Thomas est en train de à Rouen s’est appliqué l’apprendre dans le centre à se construire un proIL S’EST APPLIQUÉ d’entraînement européen, fil d’homme de l’espace, À SE CONSTRUIRE basé à Cologne. Indigeste, « brique par brique ». Ses UN PROFIL la formation comprend études à Sup’aero en sont D’HOMME DE « BRIQUE notamment trois mois une de taille. Il a profité L’ESPACE PAR BRIQUE ». d’apprentissage intensif de ses trois années d’école au russe (les Européens pour se spécialiser dans le domaine spatial. « C’est le côté scientifi- s’envolent souvent pour l’espace à partir que du métier. Les connaissances acqui- de la base russe). Cet enseignement – le ses pendant mes études me permettront plus difficile à ingurgiter selon Thomas – de mener à bien des projets de recherche prévoit notamment un mois d’immersion que tout astronaute développe lorsqu’il à Saint-Pétersbourg dans une famille russe pour parfaire son apprentissage. est au sol. »

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La formation dure dix-huit mois au bout desquels les stagiaires sont certifiés astronautes. Ils sont alors éligibles à une mission. Qui elle-même nécessite trois années de préparation et d’entraînement. « Au mieux, si tout se passe bien, je pourrai espérer aller dans l’espace dans quatre ans », sourit Thomas. Un parcours de patience plus que du combattant qui n’effraie pas le Normand. Il se voit en héritier de Christophe Colomb. « Nous sommes des découvreurs. Nous sommes là pour poser des jalons, acquérir de l’expérience pour un jour, pourquoi pas, installer une présence humaine permanente sur la Lune. » Thomas ne se pose pas de questions. Pour lui, la découverte, la nouveauté est intrinsèquement bonne. Le risque ? Il semble calculé. L’apparente inutilité des missions spatiales ? Il la réfute en prenant pour exemple la station spatiale internationale. « Là-haut, nous apprenons à recycler tout ce que nous rejetons : l’eau, l’énergie… C’est une expérience qui pourra être utile demain sur terre. » Mais, pour éprouver cette frugalité, Thomas devra encore patienter un peu. Trois années seront nécessaires au minimum pour transformer la navette en carton de son enfance en un vaisseau spatial… pour de vrai. cm ccTHIBAUT DE JAEGHER tdejaegher@industrie-technologies.com

T. GOGNY ; D.R.

ccSES 3 OBJETS FÉTICHES

Visitez la station spatiale internationale en compagnie de l’astronaute européen, Franck De Winne.


www.industrie-technologies.com gi

Suivez en vidéo la conférence de Rajendra Pachauri, du GIEC, sur la manière dont les changements climat climatiques modifieront notre société.

PARCOURS

CAMPUS Stratégie L’énergie, colonne vertébrale du MIT Au très renommé Massachusetts Institute of Technology, chaque débat de cours et de couloir stimule les idées des étudiants dans le secteur de l’énergie. Une priorité de l’établissement depuis 2005, qui passe aussi bien par d’ambitieux programmes de recherche que par la mise en place d’un concours d’économies d’électricité dans les dortoirs.

LEVÉE DE FONDS Le MIT a obtenu 250 millions de dollars de dons en axant sa campagne sur l’énergie.

orsqu’elle arrive à la tête de l’établissement, en août 2004, Susan Hockfield, la présidente du Massachusetts Institute of Technology (MIT), commence par faire le tour des labos. Sa principale question est la suivante : sur quoi l’institut, à la pointe de la recherche scientifique et réservoir de matière grise, doit-il se concentrer dans les dix ans à venir ? Parmi la multitude de réponses fournies par les professeurs et les étudiants, une seule se dégage avec force : « Trouver une solution au problème énergétique de la planète. » Depuis, le MIT n’a plus lâché cette priorité. Les efforts commencent sur le lieu même du campus. Mené sur la base d’un audit réalisé par les étudiants, un programme pilote d’efficacité énergétique a permis à l’université d’économiser 40 000 dollars depuis 2006. Un autre projet étudiant de centrale de cogénération est financé par une bourse universitaire. Un autre fait rouler les bus à l’huile végétale issue des cantines. Et la compétition annuelle des dortoirs – celui qui consom-

L

Visite organisée par le club énergie de la centrale de cogénération de l’université. Elle fournit la majeure partie de l’électricité utilisée sur le campus.

mera le moins de watts – a permis d’économiser 13 % d’électricité en 2008. cc Les

étudiants du MIT au cœur de la coopération public-privé

Les étudiants sont bien aux premières loges de ce mouvement. Contrairement aux autres campus américains, où les clubs sont tenus par des élèves de licence, au MIT, ce sont les doctorants qui sont les plus actifs. Les clubs y ont du souffle et constituent de véritables laboratoires intellectuels. Comme il se doit, celui sur

l’énergie est très populaire. Tim Heidel, doctorant en génie électrique, en est l’un des deux présidents actuels. Son homologue étudie, lui, les sciences commerciales, signe de l’interdisciplinarité qui règne autour de la question. D’ailleurs, le module consacré à l’énergie est commun à tous les cursus. En s’appuyant sur les fonds fédéraux accordés à la recherche en énergie, le MIT a aussi lancé un grand programme appelé Mitei (MIT Energy Initiative). Son ambition : mettre en relation la science, l’innovation et la politique pour transformer les systèmes énergétiques du globe. En quelques années, le Mitei est devenu une source inépuisable d’innovations. Il a notamment donné vie à des batteries à base de métal liquide pour le stockage à grande échelle d’électricité produite par biomasse. Quarante-cinq industriels du secteur s’y sont joints, dont EdF. Total a, quant à lui, signé en octobre un contrat de recherche sur les technologies solaires. Le lien entre les initiatives étudiantes, la recherche scientifique, les entreprises et les politiques énergétiques est permanent. Voici deux semaines, les étudiants du club ont déjeuné avec Tony Hayward, le patron du pétrolier BP, puis avec Frances Beinecke, le président du Conseil de défense des ressources naturelles (NRDC), une ONG écologiste au lobbying très puissant. Autre exemple: le ministère améri-

Le MIT, un réservoir de matière grise comptait 4 153 étudiants au niveau licence et 6 146 au niveau master et doctorat en 2008, dont 38 % d’étrangers. Ils y étudient l’architecture et l’urbanisme, les sciences humaines

et sociales, le management, et les sciences dures. La sélection en première année est draconienne : 11,9 % d’admis en 2008. Mais le taux monte à 63 % au niveau master. La procédure est

longue et fastidieuse : il faut s’y prendre au moins un an à l’avance. Étudier au MIT coûte 36 390 dollars : 62 % des étudiants bénéficient d’une bourse d’études ou d’un autre soutien financier.

D. R.

c Le Massachusetts Institute of Technology (MIT) compte sept prix Nobel dans ses murs ! Mais c’est un peu l’arbre qui cache la forêt de cerveaux. L’institut basé à Boston (nord-est des États-Unis)

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PARCOURS

ccREBECCA WALSH DELSH DOCTORANTE AU MIT EN CLIMATOLOGIE, SPÉCIALITÉ COURANTS OCÉANIQUES

«Le club énergie mélange les spécialités» Mon profil est assez inhabituel au club énergie du MIT. Je suis une pure scientifique, tandis que la plupart des membres étudient l’ingénierie, le commerce, les sciences politiques, l’urbanisme… Nous nous réunissons régulièrement autour d’un thème: parfois nous choisissons d’être une vingtaine pour échanger plus facilement, et lorsque nous avons des invités, les effectifs montent vite à la centaine. Je trouve que c’est l’une des meilleures manières d’échanger des savoirs, sur l’enjeu le plus important des dix prochaines années! Comment peut-on parler d’agroalimentaire ou d’urbanisme sans parler d’énergie? L’ambiance est très internationale. La confrontation des points de vue et le mélange de spécialités très différentes tissent des liens inattendus. Le prochain séminaire, le 9 décembre, portera sur la capture et le stockage du carbone.

Design L’École de design de Nantes adopte l’approche transversale L’École redéfinit son second cycle autour de sept thématiques, en insistant sur les aspects managériaux. Objectif : former des professionnels de la création… pas seulement des créatifs.

L’École de design Nantes Atlantique réorganise son enseignement de second cycle en proposant une spécialisation basée sur l’approfondissement de sept thématiques socio-économiques et non plus une spécialisation par métier (design d’espace, design produit, design graphique…). Les sept programmes sont représentatifs de l’expertise acquise par l’école dans plusieurs domaines : nouvelles pratiques alimentaires ; nouvelles mobilités ; innova-

La formation de second cycle de l’école prépare les élèves à dépasser la « simple » dimension technique des projets.

D. R.

cain de l’Énergie prend en stage les étudiants les plus actifs du club. Ainsi Tim Heidel a-t-il passé son dernier été à l’Arpa-E (Advanced Research Project Agency-Energy), une agence de recherche mise en place par Steven Chew, le prix Nobel de physique, et le ministre de l’Énergie. Ce laboratoire est bâti sur le modèle du Darpa, l’agence de recherche qui, dans les années 1970, avait donné de l’élan aux idées les plus folles en s’appuyant sur les besoins de la recherche militaire. Il a notamment accouché d’Internet… L a voie est tracée. cm cc ANA LUTZKY redaction@industrie-technologies.com

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tion responsable ; mutations du cadre bâti ; interfaces tangibles ; design et interculturalité ; réalité virtuelle. Ces expertises sont nées de projets de recherche menés en partenariat avec des entreprises ou des pôles de compétitivité. Mais également au fil des travaux réalisés par les étudiants au cours de leur cursus. C’est dans ce cadre qu’ils apprennent d’ailleurs à collaborer avec les différents métiers du design. cc Ne

pas perdre de vue la dimension économique

L’école affirme aussi les dimensions économique et managériale de son enseignement de second cycle. « Nous ne formons plus seulement des créatifs, mais des professionnels de la création, explique ainsi Christian Guellerin, le directeur de l’école. Les partenariats avec les entreprises apprennent aux étudiants à ne pas perdre de vue la dimension économique et à placer le design au service de la valeur ajoutée. Une formation qui prépare aussi les étudiants à tenir un rôle d’encadrement au sein de l’entreprise en dépassant la dimension technique des projets. » cm cc JEAN-FRANÇOIS PREVÉRAUD jfpreveraud@industrie-technologies.com

cc EN BREF

Cursus

Fusion

Centrale Lyon a tout remis à plat

L’Insa Normandie en gestation

Davantage de stages, d’autonomie et d’international. L’École centrale de Lyon a entièrement rénové ses enseignements pour se conformer (enfin !) à la réforme Licence-MasterDoctorat. L’apprenti ingénieur devra notamment passer trois mois minimum à l’étranger et neuf mois en entreprise. Un quart de l’enseignement se fera également en mode projet. cm

L’Ensi Caen et l’Insa de Rouen ont enclenché un processus de rapprochement qui devra aboutir en 2011 à la création d’un établissement unique. Les deux écoles, qui conserveront chacune leur site, donneront alors naissance à l’Insa Normandie. L’établissement devrait compter près de 2 200 étudiants, avec 600 diplômés par an. cm


FICHE MÉTIER

SA MISSION c HSE pour hygiène sécurité environnement. Tout – ou presque – est dans le nom. L’ingénieur HSE veille au respect des règles de sécurité et d’hygiène et des normes environnementales. À l’heure de la traçabilité, du risque zéro et de la préoccupation écologique, l’ingénieur HSE vérifie que les grandes déclarations sont appliquées sur le terrain.

ENVIRONNEMENT

Les normes, toutes les normes, rien que les normes: telle est la mission de l’ingénieur hygiène, sécurité, environnement (HSE). Pour les faire vivre au sein de l’entreprise, il faut à la fois une rigueur à toute épreuve et le goût du dialogue. Un métier porté par les préoccupations environnementales.

MÉTHODE

Ingénieur HSE Un passionné de normes

c C’est un métier varié. « Il n’y a pas de journée type », explique Julien Ferté, ingénieur et responsable prévention chez Eiffage TP. Les problématiques de sécurité varient avec le degré d’avancement du chantier. »

OUTIL

c Il assure de près la veille réglementaire et législative dans ces domaines. Il s’occupe de la formation des personnels en matière de sécurité au sens large.

cc JULIEN CAMBON INGÉNIEUR DES MINES (ALÈS) DOCTEUR DE L’ÉCOLE DES MINES DE PARIS AUJOURD’HUI, CONSULTANT HSE AU BUREAU VERITAS

B. LEVY

LE CONSEIL DU PRO

« Il faut être un homme de terrain. Il faut donc savoir écouter pour trouver une solution correspondant aux contraintes du client. Le sens de la communication est un atout essentiel. »

c Même si on parle de HSE, le métier reste souvent coupé en deux : d’un côté l’hygiène et la sécurité, de l’autre l’environnement. Dans certains cas, l’ingénieur HSE peut aussi être chargé de la politique qualité : c’est alors un ingénieur QHSE. Tout dépend de l’entreprise, de sa taille, de son histoire, de l’organisation de ses unités de production…

MÉTIER

c Il est proactif. Son rôle est de minimiser les risques d’accidents du travail dans une unité de production, de définir une politique de sécurité, notamment dans certains secteurs sensibles (chimie, énergie, nucléaire…).

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FICHE MÉTIER

MÉTHODE

Ingénieur HSE QUELLES COMPÉTENCES ?

ENVIRONNEMENT

c De bonnes connaissances en matière de production sont indispensables. On ne plaque pas des normes sans connaître la chaîne de production et les contraintes qu’elle impose.

c Le sens du dialogue est impératif. On n’applique pas des normes comme un diktat. Comprendre comment le travail est organisé, sensibiliser, convaincre sont au cœur du métier. Ainsi, l’ingénieur HSE est l’interlocuteur de nombreuses personnes, aussi bien à l’intérieur de l’entreprise (syndicats, salariés, DRH…) qu’à l’extérieur (riverains, élus locaux, voire sous-traitants qu’il convient de former aux règles en vigueur dans l’entreprise). c Sang-froid et réactivité sont requis, notamment quand l’incident arrive. Mieux vaut être souple aussi : les problèmes ignorent les RTT et le responsable HSE peut être appelé en urgence.

c Pour être ingénieur HSE, mieux vaut intégrer une école… d’ingénieurs. Certaines proposent des formations spécifiques, du type « gestion des risques industriels » ou « environnementaux ». Plusieurs universités proposent aussi des masters professionnels spécialisés. c Pour exercer dans certains secteurs industriels, une solide formation initiale est préférable. Par exemple, sur des sites chimiques sensibles, un diplôme d’ingénieur chimiste peut être un véritable plus. Dans ce cas, la formation initiale sera complétée par une formation ad hoc à la gestion des risques. c Les titulaires d’un diplôme du type BTS ou DUT qui ont travaillé dans la fonction sur le terrain peuvent par la VAE (validation des acquis de l’expérience), complétée par une formation professionnelle continue, devenir ingénieur HSE. Une voie à recommander à tous ceux qui ne veulent pas (ou ne peuvent pas) suivre d’études longues.

OÙ EXERCER SES TALENTS ?

ET APRÈS ?

c Sur un site de production, au sein d’une entreprise, grande ou moyenne.

En cas d’accident, réactivité et sang-froid sont requis de la part de l’ingénieur HSE.

c Autre débouché pour les ingénieurs HSE: les sociétés de services spécialisées dans la prévention des risques. Au sein de celles-ci, l’ingénieur HSE réalisera des audits au coup par coup sur des sites de production. Comme tous les consultants, il aura un métier plus varié, mais ne suivra pas la mise en œuvre de ses recommandations. c Il existe au moins deux types de consultants. Certains sont spécialisés dans un secteur d’activité. D’autres sont plus généralistes, et, dans ce cas, l’ingénieur HSE peut changer de secteur quotidiennement. c À noter: les normes concernent toutes les entreprises, même les plus petites. Pour Julien Cambon, consultant HSE chez Bureau Veritas, « les missions sont très variées. On peut travailler un jour chez un artisan boulanger et le lendemain pour une entreprise de taille mondiale ».

c L’ingénieur HSE peut monter dans la hiérarchie de l’entreprise qui l’a embauché, jusqu’à devenir responsable HSE. Il devient alors celui qui organise le travail de son équipe, comme tous les managers. c Il peut aussi changer d’entreprise et rejoindre un employeur de taille plus importante. c Des passerelles sont possibles entre le métier au sein d’une entreprise et le métier de consultant. Dans un sens et dans l’autre. Après avoir été consultant plusieurs années de suite, certains rejoindront un groupe, tandis que d’autres profiteront de l’expérience acquise pour devenir consultant. c La création d’un cabinet spécialisé en HSE est aussi un débouché possible pour les salariés avides d’indépendance. c Certains deviennent directeur de la production. « Un bon ingénieur HSE, une fois les risques identifiés, met en place un plan d’actions pour augmenter la performance de l’entreprise », explique Steve O’Brien, fondateur de la filière ingénieur environnement de l’Esaip.

RÉA

MÉTIER

OUTIL

c Esprit analytique demandé. La mission de l’ingénieur HSE est aussi de répertorier tous les incidents, de les analyser, de trouver des solutions pour qu’ils ne se reproduisent plus.

QUELLES FORMATIONS ?

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ccCHRISTOPHE BYS cbys@industrie-technologies.com



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INTELLIGENCES

Les défis du CO2 pour l’ingénieur, expliqués par le Conseil national des ingénieurs et scientifiques de France.

ccENJEUX

Depuis 2005, l’Europe a mis en place un marché d’échanges des quotas d’émissions. Il concerne 12 000 installations (celles ayant recours à la combustion à une puissance supérieure à 20 MW). Le prix de la tonne de CO2, aujourd’hui à 15 euros, a grimpé jusqu’à 30 euros. Pour encourager les investissements dans les « technologies propres », il doit au moins atteindre 160 euros en 2030 et 350 euros en 2050, selon l’Iddri. En France, les transports sont le secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre (+ 19,1 % d’émissions directes entre 1990 et 2007). Dans le reste du monde, où la part du nucléaire est plus basse dans le mix énergétique, la production d’énergie est le mauvais élève.

DÉBAT

Le CO2 doit-il orienter l’innovation ? Le dioxyde de carbone est devenu le nouveau mètre étalon de l’industrie… Que ce soit en matière d’énergie, d’écoconception ou d’organisation industrielle, l’indicateur CO2 donne désormais le la des grands choix technologiques. Mais peut-on vraiment lui faire confiance ? Face à la complexité des phénomènes climatiques, il est à manier avec précaution.

PERSPECTIVE À l’horizon 2020-2030, c’est en jouant sur les émissions de méthane que l’on arrivera à influer sur le climat.

e constat est sans équivoque. Selon le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), au cours du XXe siècle, la Terre s’est réchauffée de 0,75 °C. Du 7 au 18 décembre, le Danemark accueillera, à Copenhague, la prochaine conférence de l’ONU sur le changement climatique. Elle doit donner suite au protocole de Kyoto en réglementant les émissions de gaz à effet de serre après 2012. Le développement technologique est mis en cause et, pour inverser la tendance, le CO2 dégagé par les activités industrielles ou de services est devenu l’indicateur de référence. Dans toutes les usines, dans tous les bureaux d’études, les choix technologiques dépendront désormais de leur bilan carbone. Face au défi climatique, le CO2 devient le juge de paix de l’innovation… Mais est-ce bien le meilleur candidat ?

L

cc

Un inDiCateUr ForCÉMent rÉDUCteUr

Le Giec a deux certitudes. La température moyenne sur Terre augmente à un rythme sans précédent depuis huit cent mille ans ; la composition de l’atmosphère s’est considérablement modifiée sous l’in-

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fluence humaine. Mais les mécanismes en jeu dépassent le seul CO2. Le protocole de Kyoto a pointé du doigt six gaz à effet de serre. Outre le CO2, le méthane, le protoxyde d’azote (N2O), l’hexafluorure de soufre (SF6) et les gaz fluorés (PFC et HFC) sont sur la sellette. Même les traînées d’avion et la pollution urbaine (constituées de poussières) contribuent, sur de courtes durées, à bloquer une partie du rayonnement infrarouge terrestre. Pour toutes ces nuisances, l’usage impose d’exprimer les pouvoirs réchauffants de ces gaz par leur « équivalent CO2 ». C’està-dire d’évaluer l’effet qu’aurait la même quantité de CO2 émis au même instant. En suivant cette méthode, le méthane est 27 fois plus puissant que le CO2. Si elle a le mérite de simplifier les calculs, la démarche est réductrice. Elle masque la diversité des gaz à effet de serre et surtout leur durée de séjour dans l’atmosphère (délai au bout duquel leur concentration a diminué de moitié). Elle est de cent à cent cinquante ans pour le CO2 contre seulement huit à douze ans pour le méthane. Les spécialistes estiment qu’à l’horizon 2020-2030, c’est en jouant sur les émissions de méthane, qui compte pour 14 % dans la hausse de l’effet de serre, que nous arriverons à influer sur le climat. « L’indicateur CO2 est également trompeur pour une autre raison, avertit Meike

Fink, chargée de programme climat/énergie au réseau Action climat. L’attention portée au seul critère du CO2 laisse croire que le nucléaire est une solution, en occultant le problème des déchets radioactifs. » Plus généralement, le tort du discours autour du seul dioxyde de carbone est de se concentrer sur le climat au détriment d’autres enjeux écologiques majeurs, comme la pollution, l’épuisement des ressources naturelles ou la biodiversité. Alors pourquoi l’indicateur CO2 a-t-il été retenu comme référence ?

cc

Un CoMproMis Universel

Météorologie et climatologie sont deux choses différentes. « La météorologie consiste à suivre une perturbation océanique jusqu’à perdre sa trace. Au-delà d’un mois, on passe à une échelle climatique et l’on travaille en valeur moyenne, et non exacte », précise Jean Jouzel, climatologue et vice-président du Giec. Face à la complexité des phénomènes climatiques, l’indicateur CO2 fixe des tendances globales. Il s’est imposé de lui-même car les émissions de dioxyde de carbone sont le principal responsable (à 60 %, hors déforestation) de la hausse de l’effet de serre. « Pour l’industrie, le choix de cet indicateur est d’autant plus pertinent que les ingénieurs sont rarement en présence


En matière d’émissions de CO2 liées à la circulation automobile, aucune solution satisfaisante n’a encore été trouvée. Que ce soit le moteur Diesel ou la voiture électrique.

Le casse-tête automobile c La voiture est un exemple parfait de casse-tête posé

RéA

par le défi climatique. La traque aux émissions de CO2 pousse à l’utilisation de moteurs Diesel. Ils sont plus efficaces que leurs alter ego à essence. Problème: ils sont aussi plus polluants (oxyde d’azote, fines particules…). Ce constat a incité les fabricants à innover, avec notamment l’invention du filtre à particules. Aujourd’hui, en matière d’émissions, le diesel rattrape d’ailleurs son retard sur l’essence. Mais le problème n’a pas pour autant été résolu. Dans la filière automobile, le débat sur le CO2 resurgit avec la voiture électrique. Renault veut prouver que l’électricité peut lever le verrou du transport dans la lutte climatique. « Mais le tout électrique ne fait que reporter les émissions sur la production d’électricité », rétorque Joseph Beretta, délégué énergie, technologie et émissions chez PSA Peugeot Citroën. Seule certitude, personne n’a encore la solution à ce casse-tête.

d’un autre gaz à effet de serre », rappelle par ailleurs Michel Bruder, le président du comité environnement du Conseil national des ingénieurs et scientifiques de France (Cnist). L’indicateur CO2 est utile en première approche. Pour les autres gaz à effet de serre, un simple calcul permet d’obtenir le fameux « équivalent CO2 ». Le pouvoir réchauffant d’un gaz est la puissance infrarouge qu’il bloque dans l’atmosphère (en W/m2). Pour l’évaluer, les experts disposent de bases de données datant des

années 1970 et 1980. À cette époque, toutes les molécules de l’atmosphère ont été caractérisées. Les longueurs d’onde qu’elles rayonnaient ont été mesurées selon la température. L’équivalent CO2 d’un gaz n’est alors que l’intégrale, au sens mathématique, de son pouvoir réchauffant sur cent ans. Cette durée arbitraire correspond à l’échelle de temps des préoccupations climatiques (le siècle). L’indicateur CO2 est avant tout le fruit de ce compromis international. C’est à cette échelle que se joue l’avenir du cli-

mat. Peu importe où les gaz à effet de serre sont émis. En un an, ils seront mélangés dans l’atmosphère. Tout l’enjeu consiste alors à savoir comment décliner cet indicateur mondial au niveau local.

cc

Un oUtil à apprivoiser

Pour l’industrie, la question n’est plus de savoir s’il faut utiliser l’indicateur CO2, mais comment. « À terme, il y aura trois indicateurs environnementaux. Le CO2 pour le climat, mais aussi deux autres pour l’eau et la biodiversité », prévoit Valérie de Robillard, consultante au cabinet Kepler. Alors autant apprivoiser, dès aujourd’hui, l’indicateur CO2. Seul, il n’est pertinent que pour évaluer l’effet global de l’activité d’une entreprise. Un bilan poste par poste des émissions de gaz à effet de serre permet d’identifier les principales sources, pas de les calculer exactement. « L’objectif est de lister les leviers d’action, puis de les hiérarchiser », conseille Thierry Format, président d’EcoAct, spécialiste de la stratégie carbone des entreprises. L’indicateur CO2 fixe les priorités à court terme (sensibilisation des salariés), à moyen terme (investissement dans des détecteurs de présence) et à long terme (choix des sources d’énergie). « L’intérêt de l’indicateur CO2 est d’être convertible en kilomètres parcourus en Décembre 2009ccN°917

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INTELLIGENCES

Retrouvez la méthode modèle de Carrier pour traquer les émissions dans son usine.

ccpHilippe sCHUlZ RESPONSABLE ÉNERGIE ET ENVIRONNEMENT À LA DIRECTION DU PLAN ENVIRONNEMENT DE RENAULT

ccHervÉ le treUt DIRECTEUR DE RECHERCHE EN CLIMATOLOGIE AU CNRS ET MEMBRE DE L’ACADÉMIE DES SCIENCES

Un indicateur nécessaire, mais insuffisant

le Co2 guidera l’évolution du climat dans cinquante ans

« L’indicateur CO2 est un excellent traceur de l’activité humaine. Il permet de suivre l’évolution dans le temps des émissions de gaz à effet de serre de l’industrie, directes et indirectes. Mais, même s’il est nécessaire, il n’est pas suffisant. Renault ne s’en contente jamais. Prenez les agrocarburants. Leur bilan carbone était meilleur que les carburants d’origine fossile. Pas leur impact écologique. Ils encourageaient notamment la déforestation. Pour concevoir nos voitures, nous utilisons d’autres critères, comme la pollution à l’ozone, l’eutrophisation ou l’épuisement des ressources fossiles. L’objectif est qu’un nouveau véhicule soit meilleur que la génération précédente selon tous les critères. »

« L’indicateur CO2 pose deux problèmes. Il sous-estime les processus à action rapide, comme l’effet du méthane, et ignore l’influence de la pollution sur l’effet de serre. Mais il donne une vision à long terme pour la gestion des émissions. Dans cinquante ans, ce sont les gaz à effet de serre, et surtout le CO2, qui guideront l’évolution du climat. Le méthane est la cible la plus facile pour infléchir rapidement la tendance. Mais il ne faut surtout pas oublier le CO2, qui s’accumule dans l’atmosphère et agira fortement en fin de siècle. De toute façon, CO2 ou autre indicateur, toutes les initiatives possibles doivent être soutenues. Si l’on n’agit pas, le réchauffement atteindra + 2 °C en 2050. »

voiture. Il est compréhensible par tout le monde », témoigne Fabienne Coruble, responsable environnement, hygiène et sécurité chez Carrier. Le fabricant de climatiseurs a mis en place une réduction continue de sa consommation d’énergie basée sur la participation de tous les salariés. L’indicateur CO2 joue alors un rôle pédagogique et mobilisateur.

L’INDUSTRIE FACE AU DÉFI DU CO2 Le lancement du marché européen d’échanges de quotas d’émissions pourrait susciter une kyrielle d’innovations technologiques. Inventaire. Industrie & Technologies, février 2005, n°865

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Pour la conduite d’un process, l’indicateur CO2 s’impose car il est la simple transcription de l’efficacité énergétique. Mais pour la conception d’un produit, il ne suffit pas. « Il faut utiliser d’autres indicateurs pour comprendre finement d’où viennent les émissions », préconise Sophie Galharret, chargée de recherche énergie/climat à l’Institut du développement durable et des

CO2, LES DÉFIS DU CAPTAGE ET DU STOCKAGE Le changement climatique sera peut-être résolu le jour où l’on captera le CO2. Un vrai défi technologique à surmonter. Industrie & Technologies, mars 2008, n°898

relations internationales (Iddri). Réduire les émissions de CO2 d’un produit n’est en effet pas toujours bénéfique pour le climat. « Depuis les années 1990, on ne cesse de baisser les émissions unitaires des voitures. Mais ces économies poussent à rouler plus, donc à émettre plus », confirme Stephen Kerckhove, le délégué général de l’association Agir pour l’environnement. Dans ce cas, d’autres indicateurs, comme le taux moyen d’occupation d’un véhicule ou le nombre de kilomètres parcourus au quotidien, semblent tout aussi pertinents. Pour la conception d’un produit, le CO2 est un indicateur parmi d’autres de l’analyse du cycle de vie. Cette méthode, qui intègre toutes les pollutions, est complète et donne de meilleurs résultats, car elle va chercher des informations plus précises sur l’usage du produit et la quantité de matériaux utilisés. « Nous utilisons la méthode Impact 2002 », témoigne PaulJoël Derian, le directeur R & D de Rhodia. Elle repose sur quatre critères : l’empreinte CO2, la consommation de ressources naturelles, l’effet sur la santé humaine et l’effet sur les écosystèmes. Avant d’agir finement avec l’analyse de cycle de vie, l’indicateur CO2 offre une première radiographie. « Il permet de se poser les bonnes questions », avance Valérie de Robillard. Un exemple: la course aux délais les plus courts n’est pas toujours la plus pertinente, ni pour l’environnement, ni pour le budget. L’optimisation du taux de remplissage ou la vitesse d’un bateau peuvent faire varier les émissions de carbone pour une même tonne transportée. « Il est parfois plus intéressant de décaler d’une semaine une livraison », poursuit la consultante. Le principal atout de l’indicateur CO2 est finalement de rompre les habitudes. L’innovation commence par là. cm ccTHOMAS BLOSSEVILLE tblosseville@industrie-technologies.com

LE CHANGEMENT CLIMATIQUE EST UNE RUPTURE TECHNOLOGIQUE Jean Jouzel, vice-président du Giec, décrypte les conditions d’un développement technologique vertueux pour le climat. Industrie & Technologies, septembre 2009, n°914

D.R.

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INTELLIGENCES

PAROLES D’AUTEUR La science mérite mieux que l’indifférence Soupçonnée des pires maux, la technologie – et ses usages – n’ont pas bonne presse. Dans un livre costaud mi-historique mi-prospectif, Claude Allègre tente de redonner des couleurs à la science. Son leitmotiv : face aux défis qui nous attendent, le génie humain pourra et devra jouer un rôle déterminant. L’ignorer, c’est laisser la voie libre aux savants fous.

peu de foi du Vieux Continent dans une énergie pleine d’avenir : l’électricité. « A-t-on conscience que la puissance croissante de l’Amérique du XXe siècle et sa domination sur le monde prennent rès de 400 pages pour un livre leurs racines dans le coup de génie d’un coup-de-poing, on a déjà vu jeune émigré serbe, Nikolas Tesla, qui eut pamphlet plus svelte. Mais, l’idée d’utiliser le courant alternatif pour quand Claude Allègre se met derrière son transporter l’électricité sur de grandes clavier, l’ex-ministre au verbe généreux distances, rendant disponible l’éclairage ne saurait être avare de son savoir… électrique à tout un chacun dans les gransurtout lorsqu’il s’agit de parler de la des villes de la côte Est ? », interroge science et de sa place dans la société. Car, l’auteur. Avouons-le, le fait nous avait au final, le dernier ouvrage du géochi- échappé. miste de l’Institut du globe de Paris ne Convaincant lorsqu’il dresse une très parle que de cela. Sous couvert d’un exer- rapide histoire des découvertes scientificice prospectif, il ne ques (même s’il se fait que tirer le signal trompe sur la paternité L’HISTOIRE d’alarme pour mettre DES CIVILISATIONS d’Internet, attribué au en garde ses lecteurs HUMAINES EST Cern plutôt qu’à la sur les dangers et les D’ABORD LE RÉSULTAT Darpa), Claude Allègre DES PROGRÈS risques de se détourner DE perd en force dès qu’il LA SCIENCE de la science, en la lais- ET DE LA TECHNIQUE. s’essaie à la prospective. sant faire son œuvre Il le reconnaît lui-même : seule dans son coin. il n’est pas à l’aise dans « L’ignorance de ses réalités provoquera cet exercice de prévisions que tout le des lendemains brutaux !, avertit celui qui monde sait être erronées par essence. fut membre du gouvernement Jospin. Mais sa vision sur le poids et la place que D’autant que les progrès de la science qui la science doit occuper dans la société s’annoncent pour le XXIe siècle vont être demeure. « L’histoire des civilisations d’une ampleur bien plus considérable que humaines est d’abord le résultat des proceux du passé. La science va concerner la grès de la science et de la technique, Terre, la vie et l’Homme, le cerveau, la affirme-t-il. Demain, l’homme pourra reproduction, la mort… » Bref, tous les modifier la vie, peut-être aussi les phénobesoins fondamentaux qui permettent à mènes planétaires, le climat, le cycle de l’homme de vivre sur Terre. l’eau. La science permettra à l’homme de pénétrer chaque jour un peu plus dans le cc L’avenir dépend de l’Homme domaine de Dieu. » Se désintéresser de Pour étayer son propos et démontrer le questions aussi sensibles, c’est laisser le rôle que la science a joué dans l’avène- champ libre aux apprentis sorciers à ment de telle ou telle civilisation, Claude l’éthique douteuse. Et ça, Allègre veut le Allègre s’appuie sur les grandes épopées combattre. cm du siècle dernier. Le retard de l’Europe sur les États-Unis prend racine dans les cc THIBAUT DE JAEGHER années 1900, selon l’auteur, avec le tdejaegher@industrie-technologies.com

P

ccCLAUDE ALLÈGRE GÉOCHIMISTE

ccLE LIVRE

LA SCIENCE EST LE DÉFI DU XXIE SIÈCLE 346 pages 20,90 euros Plon Éditions ccET AUSSI

D.R.

Non, l’homme n’a pas tout inventé au siècle dernier. Dans un livre paru dans les années 90, le rédacteur en chef de la revue Nature tente, en appui de sa certitude, de brosser tous les champs que la science n’a pas encore explorés. Physique, mathématiques, génétique, neurosciences… Toutes les disciplines auront un rôle à jouer pour relever les défis qui se posent à notre société. CE QU’IL RESTE À DÉCOUVRIR par John Maddox, Éditions Bayard.

Ministre de l’Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie dans le gouvernement de Lionel Jospin de 1997 à 2000, Claude Allègre est un auteur prolifique. Il compte une vingtaine d’ouvrages dans sa bibliographie personnelle. Médaille d’or du CNRS en 1994, il a fait de la vulgarisation scientifique son thème favori. Dans un livre très controversé publié en 2007, Ma vérité sur la planète, ce géochimiste s’est opposé bruyamment à la thèse officielle qui fait de l’homme le principal responsable du réchauffement climatique de notre planète.

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cc ses 5 dates

1979 Diplôme d’architecture. 1980 Lauréate de son premier concours d’architecture portant sur l’énergie solaire passive. 1986 Conception de sa première maison bioclimatique, à Stuttgart, en Allemagne 1990 Lauréate d’un concours international d’architecture pour un bâtiment muni de 10 000 m² de cellules photovoltaïques. 2007 Rédaction pour le gouvernement du rapport sur la construction et le développement durable préalable au Grenelle de l’environnement. ccjourda architectes

Basé à Paris, son cabinet d’architecture est spécialisé en développement durable. Mais Françoise-Hélène Jourda dirige aussi le département architecture durable de l’université de Vienne, en Autriche, depuis dix ans.


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INTELLIGENCES

ccFRANÇOISE-HÉLÈNE JOURDA DIRECTRICE GÉNÉRALE DU CABINET JOURDA ARCHITECTES

La technologie devra apprendre à intégrer la nature Elle a préparé les travaux du Grenelle de l’environnement sur l’urbanisme durable. Depuis, Françoise-Hélène Jourda, architecte spécialisée en développement durable, a poussé sa réflexion jusqu’aux nouvelles technologies. D’Internet aux énergies renouvelables, elle a une certitude. L’écologie obligera les ingénieurs à inventer des technologies plus proches de l’être humain.

J.L. BERTINI POUR « INDUSTRIE ET TECHNOLOGIES »

Pénurie des ressources naturelles, péril climatique et même social… Le développement durable et les problèmes qu’il soulève sonnent-t-ils le glas du « progrès technologique » ? Françoise Hélène Jourda. Pas du tout.

Certes, l’homme perçoit mal les limites de son développement. Il sent venir la pénurie de matières premières et ignore l’effet réel des technologies qu’il invente. Mais il ne doit pas cesser d’innover. Pour l’instant, deux extrêmes coexistent : une sophistication tous azimuts des produits et, en réponse, un désir de modes de vie plus naturels. Prenez l’urbanisme, les offres de domotique se multiplient et nous sommes parfaitement capables d’automatiser le contrôle de l’éclairage et de la température des bâtiments. Mais nous assistons aussi à un retour des matériaux d’origine végétale et animale. Ces deux tendances, le naturel et l’artificiel, sont contradictoires. L’enjeu du développement durable est de les faire converger. À quoi ressemblera une innovation durable ? F.-H. J. Le développement durable est sou-

vent réduit à une chasse aux gaspillages.

Mais la véritable innovation verte naîtra quand on cessera d’opposer nature et technologie. Mieux vaut les faire collaborer. Une étude canadienne a montré, sans l’expliquer, que le taux de guérison était supérieur dans un hôpital construit en bois, un matériau naturel, que dans un hôpital traditionnel. On est loin de l’hôpital conçu comme une machine à guérir. Le développement durable impose à la technologie d’intégrer les éléments naturels, plutôt que de chercher à les maîtriser. Cette philosophie doit guider l’innovation. Pourquoi ne pas introduire des algues ou des champignons dans du vitrage ? Sous l’effet des rayons lumineux, ces éléments se développeraient pour faire office de pare-soleil naturel. Ce serait une parfaite collaboration entre nature et technologie. Ce n’est pas le cas aujourd’hui ? F.-H. J. Actuellement, les produits sont

développés pour conquérir des marchés, sans préoccupation du facteur humain. Ils simplifient notre quotidien, mais en même temps ils le façonnent. Ils sont également de plus en plus élitistes. Informatique, domotique, télécommunications… Il faut disposer de connaissances suffisan-

tes pour s’en servir. Pour se les offrir, il faut un niveau de vie toujours plus élevé. Comment un sans-abri peut-il demander son RMI par Internet ? À terme, les nouvelles technologies risquent d’accentuer la ségrégation sociale. Mais nous sommes dans une période charnière. Personne ne mesure l’ampleur des changements dans lesquels nous nous engageons. Le développement durable métamorphose notre perception des progrès du numérique. Pourtant, et le succès de l’iPhone le montre, le grand public est enthousiaste à l’égard de ces nouvelles technologies… F.-H. J. Le produit le plus perfectionné n’a

pas d’avenir s’il n’intègre pas son environnement. L’opposition entre le naturel et l’artificiel débouche tôt ou tard sur un déchirement entre la technologie et l’individu qui la possède. La domotique a, a priori, tout pour s’imposer. Ses outils sont matures et permettent même d’optimiser la consommation d’énergie d’un bâtiment. Pourtant, elle ne perce pas. Sa limite n’est pas technologique, mais psychologique. Elle a été développée sans penser à la nature humaine. Or, l’homme préfère maîtriser manuellement l’ambiance de son habitat plutôt que de faire confiance à un système d’asservissement – la domotique – qu’il ne contrôle pas.

Les industriels se montrent-ils réceptifs à votre discours ? F.-H. J. Notre tissu industriel, composé

de grands groupes comme EdF, Bou-

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INTELLIGENCES

Comment vivronsnous en 2055 ? Jourda participe à l’observatoire énergie d’entreprises d’EdF. Aux côtés de deux économistes, d’un juriste, d’un anthropologue et d’un spécialiste du marketing, elle découvre, pour cet observatoire, les tendances naissantes en matière de consommation d’énergie. Prospectif, son atelier se projettera en 2055 pour imaginer les modes de vie du futur. L’objectif ? Anticiper les contraintes techniques et humaines posées par le réseau décentralisé de production et de distribution d’énergie. L’observatoire se concentrera sur les conséquences pour les entreprises. Énergies renouvelables, autonomie énergétique, compteurs intelligents… Françoise-Hélène Jourda veut pousser les tendances actuelles à leur extrême pour débusquer les chimères technologiques. Les conclusions de cet observatoire sont progressivement mises en ligne sur le site http://www. observatoire-energies-entreprises.fr

Lisez le rapport sur l’urbanisme durable rédigé par Françoise-Hélène Jourda.

Projet de réhabilitation de la halle Pajol dans le XVIIIe arrondissement de Paris imaginé par le cabinet d’architecture de FrançoiseHélène Jourda, spécialisé en développement durable.

c Françoise-Hélène

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ygues ou Saint-Gobain, se caractérise par une certaine inertie qui le rend lent au changement. Mais notre principal frein est avant tout culturel. Historiquement, les Français sont peu sensibles à l’intérêt général. Notre tradition centralisée a fait naître dans notre inconscient un rejet de l’autorité et des règles de groupe. Dans les pays nordiques, au contraire, la nature est crainte, donc respectée. Le climat y est plus difficile. Cette différence se ressent dans les orientations technologiques. L’industrie française, qui a tout juste démarré sa révolution verte, a des années de retard sur ces pays nordiques, mais aussi sur l’Allemagne, l’Autriche… Quel conseil donneriez-vous aux chefs d’entreprise ? F.-H. J. N’oubliez pas que l’homme est un

animal social. L’innovation doit se centrer sur la notion de groupes humains. Internet, qui développe les réseaux à distance,

risque d’aller trop loin dans la dématérialisation des contacts. Autre exemple, la voiture électrique a un sens, car, même sans pétrole, des transports individuels seront toujours nécessaires. Mais la voiture électrique devra être partagée pour concilier technologie et vie en société. Les bonnes intentions sont souvent insuffisantes pour changer des habitudes bien ancrées… F.-H. J. Il faut laisser l’imaginaire des

ingénieurs s’exprimer ! Pour le stimuler, pourquoi ne pas revaloriser l’art dans les cursus scientifiques ? Pour l’instant, les nouvelles technologies cherchent simplement à satisfaire les besoins primaires de l’homme. Peur du manque, volonté de toute puissance… Ils ne sont pas toujours nobles. Pour être durable, l’offre technologique devra répondre aux vrais désirs humains inconscients. Il n’y a qu’un moyen de les connaître, revaloriser les sciences humaines par rapport aux sciences dures. Aux côtés de la physique et des mathématiques, la sociologie et la psychologie ont tout à fait leur place dans les bureaux d’études. ccthoMas BLosseViLLe tblosseville@industrie-technologies.com

JOURDA ARCHITECTES

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LES JEUX

ccL’ÉNIGME

La logique des chiffres proposée par cc PIERRE BERLOQUIN

Les chiffres et les nombres ont-ils une logique particulière, qui peut être explorée sans grandes connaissances mathématiques, voire même en faisant très peu de calculs arithmétiques ? Prenons quelques exemples. À quelle logique obéit ce nombre, 5 289 476 310, à part le fait évident qu’il contient tous les chiffres de 0 à 9 ? Si vous ne voyez pas immédiatement la solution, vous apprécierez peut-être de savoir que, du même point de vue, les Anglais auraient proposé 8 549 176 320. Et que les Allemands auraient plutôt choisi 8 315 906 742. Tandis qu’un autre pays européen aurait préféré

0 542 986 731. Quel pays, au fait ? Que ce genre de logique soit maintenant clair ou non pour vous, allons plus loin, tout en conservant notre regard national sur la question. Quel devrait être le nombre suivant dans la suite : 1 6 0 3 4 17 ... ? Peut-être légèrement plus difficile, pourquoi a-t-on éliminé certains nombres de cette suite et quel devrait être le nombre suivant? 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 14 15 17 19 …? Enfin, pour s’intéresser aux nombres de deux chiffres, par quel nombre et selon quelle logique devrait-on poursuivre cette suite : 10 13 16 17 23 25 26 27 … ?

La solution dans le prochain numéro

ccPHOTO-QUIZZ Que représente ces photos surprenantes ?

1 A. Un maillage de fibres optiques B. Un substrat piqué de diodes électroluminescentes C. Des composants électroniques imprimés

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A. Un processeur 4 cœurs B. Une vue satellite d’installation militaire C. La face cachée d’un écran plat

A. Un nouveau polymère transparent B. Une série de circuits imprimés C. Une simulation du génome en trois dimensions

SOLUTION : 1-B ; 2-A ; 3-B

RÉPONSE de l’énigme du n° 916, « La tactique de la soif » Un second compagnon retourne au départ avec les 2 journées d’eau nécessaires, en laissant 10. À la fin du troisième jour, il reste 8 journées d’eau. Le troisième compagnon repart avec 3, vous en laissant 5. Cela vous permet d’aller tout seul à votre but et de revenir au camp de départ.

D.R.

c La solution consiste à partir à quatre, avec trois compagnons, donc avec un total de 20 journées d’eau. À la fin de la première journée de marche, 4 journées d’eau ont été dépensées, il en reste 16. Un compagnon retourne vers le bord avec une journée d’eau. Il en reste 15. À la fin du deuxième jour, il reste 12 journées d’eau.

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MISE À NU 20 % de votre plein d’essence s’évapore dans les pneus! pneus ! Pour lutter contre cette déperdition d’énergie, les pneumaticiens ont manipulé leur code génétique. Zoom sur l’Effi l’Efficient cient Grip, la nouvelle créature de Goodyear qui promet de vous faire économiser près de 2 % d’essence.

LE L E PNEU QUI A LA FIBRE VERTE ccFICHE TECHNIQUE

Nom : Efficient Grip de Goodyear Largeur : 185 à 245 cm Hauteur : 45 à 60 cm Poids : 7,2 kg environ Prix : 72 à 330 euros

LIFTING ANTIFATIGUE La forme du pneu, notamment de sa cavité, a été totalement redessinée pour en limiter les déformations, une des premières sources de déperdition d’énergie.

CARCASSE CLIMATISÉE La sous-couche, faite d’un nouveau matériau thermoplastique (remplaçant en partie le noir de carbone), joue le rôle de climatiseur. En limitant les pertes de chaleur, il réduit la déperdition d’énergie.

ADN RECOMBINÉ Le code génétique de la gomme a été modifié. La silice est alliée à un polymère de dernière génération pour réduire la résistance au roulement et maintenir la durée de vie du pneu.

ÉPIDERME ANTIHUMIDITÉ La sculpture de la gomme a été développée sur ordinateur afin d’optimiser l’évacuation de l’eau via quatre artères principales.

D. R.

GÈNE ANTI-OBÉSITÉ Goodyear a réussi à gagner 800 grammes sur chaque pneu en reconcevant la structure et en introduisant des matériaux plus légers. Notamment du polyester pour réduire l’épaisseur au niveau du pli.

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