25 ans INEOS - L'Echo

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Project ONE: un nouveau standard de durabilité

De la sellerie de votre voiture au boîtier de votre ordinateur portable en passant par votre conduite d’eau, INEOS est chaque jour plus proche de vous que vous ne le pensez 8 INEOS Inovyn lance la construction du plus grand parc solaire de Wallonie 15

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Stefaan Van Hul

INEOS, une start-up de 25 ans

Rendre possible ce qui semble impossible: telle est la mission d’INEOS depuis un quart de siècle. En 1998, nous avons posé le pied à Zwijndrecht, dans un secteur d’activité déjà bien développé, en acquérant une entreprise chimique dont le chiffre d’affaires s’élevait à 400 millions de dollars.

Aujourd’hui, nous sommes un conglomérat industriel actif dans la chimie, l’automobile, le sport, la mode et l’hygiène, avec un chiffre d’affaires de 65 milliards de dollars. La clé de notre succès? Elle réside en partie dans l’ouverture au changement de nos collaborateurs, qui ne se contentent jamais d’un “non” ou d’un “c’est impossible”.

Depuis notre création, nous avons adopté des mesures audacieuses. L’acquisition d’Innovene en 2005, une entreprise qui réalisait à l’époque un chiffre d’affaires trois fois supérieur au nôtre. Ou encore notre “pipeline virtuel” entre les États-Unis et l’Europe, afin d’acheminer le gaz sur notre continent: de la construction de terminaux à la transformation de navires pour le transport du gaz, l’exploit a été finalisé en deux ans seulement.

Pensons également à l’investissement de plusieurs milliards de dollars dans Project ONE, grâce auquel nous construisons à Anvers un craqueur ultramoderne dont l’empreinte CO2 est de loin la plus faible de tous les craqueurs européens. En tant qu’entreprise privée, nous sommes en mesure de réaliser des investissements aussi ambitieux –et peut-être même audacieux – sans être influencés par les caprices du marché boursier.

Chez INEOS, nous évitons le corporate talk et la fixation d’objectifs vagues. Pas de discours alambiqués, mais des mots clairs: il nous suffit de montrer ce que nous faisons et ce que avons fait.

Pas à pas, nous grandissons et nous nous adaptons au monde et aux opportunités qui nous entourent. Tout d’abord, en plaçant l’accent sur la durabilité – nous développons des polymères à la recyclabilité accrue et travaillons sur la technologie de l’hydrogène et la capture du CO2. Ensuite, en prêtant attention aux évolutions démographiques. Outre nos opérations existantes aux États-Unis et en Europe, nous prenons pied sur les marchés asiatiques en croissance, notamment.

Au sein d’INEOS, la culture d’entreprise s’apparente beaucoup à celle d’une “start-up de 25 ans”. Notre entreprise est gérée comme un ensemble de sociétés distinctes, chaque unité commerciale étant considérée comme une entité à part entière. Notre hiérarchie est extrêmement plate, sans siège central pour l’ensemble du groupe. Ainsi, la distance entre le premier étage et le sommet est très courte, ce qui permet de prendre des décisions rapidement.

Cette approche implique que nos employés se voient confier de vastes responsabilités et qu’ils restent impliqués dans l’aventure passionnante que nous vivons ensemble. En observant notre parcours durant ce quart de siècle écoulé, nous ne pouvons qu’être immensément fiers de ce que nous avons accompli avec INEOS. Nous avons rendu possible ce qui semblait impossible, et nous sommes déterminés à poursuivre sur cette voie. Avec persévérance et dévouement. Et une bonne dose d’humour.

Cap sur les 25 prochaines années!

Réalisation: Content Republic, + 32 2 423 47 14

É.R.: Nathalie Meert, Nieuwe weg 1, 2070 Zwijndrecht

Date de publication: 6 mai 2023

Chez INEOS, nous entreprenons avec passion et engagement. Nous sommes ambitieux et nous mettons les gens au défi de lâcher les freins et de découvrir leur véritable potentiel. C’est cette philosophie qui nous a réunis voici 25 ans. Et c’est le liant qui nous a permis de rester unis tout au long de notre croissance et de notre diversification. Le 5 mai 1998, personne n’aurait pu prédire où nous en serions aujourd’hui.

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Le stockage du CO2 dans les champs pétrolifères vides ouvre de nouveaux horizons

Début mars, les premiers volumes de CO2 provenant d’INEOS Oxide à Zwijndrecht ont été stockés dans un champ pétrolifère vide au large du Danemark. Une première mondiale dont INEOS n’est pas peu fière. Son objectif est de capturer et de stocker un, voire un million et demi de tonnes de CO2 d’ici à 2025. Ce chiffre pourrait atteindre entre 4 et 8 millions de tonnes d’ici à 2030. Ce faisant, le groupe chimique ne souhaite pas seulement réduire sa propre empreinte carbone: “Nous exploitons un nouveau marché”, déclare Mads Weng Gade, Chief Commercial Officer d’INEOS Energy. Le CSC, ou captage et stockage permanent du CO2, est reconnu comme une solution nécessaire pour atteindre les objectifs climatiques européens.

Le projet Greensand teste pour la première fois en conditions réelles le stockage de CO gisement de pétrole vide. “C’était fascinant de voir le CO2 s’écouler dans le réservoir vide”, commente Weng Gade. “Nos tests en laboratoire nous avaient rassurés sur la faisabilité du projet, mais on ne sait jamais comment le dioxyde de carbone se comporte dans la réalité. Heureusement, tout s’est déroulé comme prévu. Nos ingénieurs connaissent très bien les propriétés du réservoir de grès.”

Le champ pétrolifère, situé à 1.800 mètres sous le fond de la mer du Nord danoise, a été exploité par INEOS Energy pendant plus de 20 ans. “Aujourd’hui, ce champ est vide, plus aucun pétrole ne remonte à la surface”, souligne Weng Gade. “Le grès de ce réservoir contient de la glauconite, qui donne au sable un aspect vert, d’où le nom du projet, Green sand.”

“Les experts s’attendent à ce que l’écart de prix entre le stockage de CO2 et l’achat de droits d’émission disparaisse d’ici à 2030. Le marché du stockage connaîtra alors une croissance rapide.”

Le projet Greensand vise également à mettre en lumière la chaîne de valeur du captage, du transport et du stockage industriel du CO2. “À présent que le test a été concluant, nous devons passer à l’échelle supérieure afin que le projet devienne économiquement viable.”

Actuellement, le stockage du CO2 coûte plus cher que l’achat de quotas ETS (quotas d’émission de CO2). Les experts estiment que cette différence de prix disparaîtra vers 2030. “Comme pour l’énergie éolienne et solaire, le marché se développera alors à un rythme accéléré”, prévoit Weng Gade. “En attendant, nous avons besoin de subventions suffisantes et de cadres réglementaires adéquats. Ainsi, un accord bilatéral entre la Belgique et le Danemark a été nécessaire pour permettre le transport du CO2 par voie maritime.”

L’origine du CO2 est une autre dimension importante pour la faisabilité économique. “À Anvers, nous exploitons une usine d’oxyde d’éthylène”, avance Johan Loots, Business

Manager chez INEOS Oxide. “Ce processus libère un flux de CO2 concentré. Les processus avec un flux de CO2 plus dilué impliquent une étape et donc des coûts supplémentaires pour concentrer ce dioxyde de carbone.”

INEOS ne se contente pas d’envisager la capture du CO2 dans le cadre de ses propres activités: le groupe exploite aussi le potentiel commercial des nouvelles technologies. “L’Europe considère le stockage industriel du carbone comme un élément essentiel pour atteindre ses objectifs climatiques d’ici à 2050”, note Weng Gade. “En 2023, l’Europe souhaite stocker 50 millions de tonnes de CO2, et à l’horizon 2050, elle devra en stocker 300 millions. Le potentiel de marché est dès lors immense. Nous avons été les premiers à nous lancer sur ce marché, ce qui présente souvent un avantage et nous donne une occasion supplémentaire de le développer.”

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L’Aurora Storm transporte du CO2 de la Belgique vers le Danemark. © RV
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Project ONE fixe les nouvelles normes en matière de durabilité

Dans le port d’Anvers, INEOS construit Project ONE. Le groupe chimique a investi 4 milliards d’euros dans ce nouveau craqueur d’éthane. Cet investissement n’est pas seulement le plus important du secteur depuis 25 ans: il symbolise la confiance dans l’avenir de la pétrochimie européenne.

“Voici 20 ans, 27% des investissements mondiaux étaient réalisés dans l’industrie pétrochimique européenne. Aujourd’hui, ce chiffre est retombé à 12%. De nombreux investissements se sont déplacés vers d’autres régions, en particulier en Chine.” John McNally, CEO de Project ONE, ne mâche pas ses mots: “Si nous voulons assurer l’avenir de la pétrochimie, nous devons investir. Et lorsque nous investissons, nous devons faire appel aux nouvelles technologies.”

Avec cet investissement de près de 4 milliards d’euros, INEOS prouve qu’elle croit en l’avenir de la pétrochimie en Europe et souhaite rétablir l’équilibre avec les États-Unis et l’Asie, où beaucoup de craqueurs ont été construits ces dernières années.

“La construction du dernier craqueur d’éthane en Europe remonte à plus de 20 ans”, indique Ralf Gesthuisen, Process Technology Manager chez INEOS. “Contrairement aux autres craqueurs, nous avons tenu compte de notre ambition de devenir neutres en carbone. Dans la nouvelle installation, la majeure partie des besoins de chaleur seront comblés grâce à l’hydrogène, que nous utiliserons comme carburant. Cet hydrogène est en outre un sous-produit du processus de craquage. Ceci, combiné à la formidable efficacité énergétique du nouveau craqueur, se traduira par une empreinte carbone plus de deux fois inférieure à celle du second meilleur craqueur d’Europe.”

Anvers, situation idéale

La décision quant au lieu d’implantation de ce méga-investissement n’a pas été prise à la légère. “Nos

matières premières arrivent par bateau. C’est pourquoi nous avons besoin d’un port en eau profonde. Ensuite, pourquoi Anvers? Parce que nous avons accès aux réseaux de pipe-lines qui traversent le nordouest de l’Europe. Ils sont essentiels pour l’acheminement de nos produits vers nos clients.”

Une deuxième raison est historique: la Belgique est le berceau d’INEOS. “Nous sommes très présents en Belgique”, souligne McNally. “En outre, nous savons comment faire des affaires ici, et nos relations avec la communauté portuaire sont excellentes. Après avoir mis au point notre plan financier, nous savions que nous avions pris la bonne décision.”

Project ONE produit essentiellement de l’éthylène et du propylène, les matières premières de base de l’industrie pétrochimique. “Vous les retrouvez dans toutes les applications possibles et imaginables”, poursuit Gesthuisen. “Ce sont les pierres angulaires de nombreuses applications durables et indispensables, comme les matériaux légers pour les voitures, les lubrifiants pour les éoliennes, les désinfectants et les conduites d’eau et de gaz en matière synthétique.”

“Avec Project ONE, nous pourrons produire plus de 1,5 million de tonnes d’éthylène et de propylène par an”, reprend Gesthuisen. “Ce faisant, nous émettrons, par tonne de high-value chemicals, moins de la moitié de CO2 que la moyenne des 10% des meilleurs vapocraqueurs d’Europe. Nous pouvons dire qu’en matière de durabilité, nous avons placé la barre nettement plus haut que les autres acteurs du secteur chimique.”

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“Contrairement aux autres craqueurs, nous avons tenu compte dès la conception de Project ONE de notre ambition de devenir neutres en carbone.”
RALF GESTHUISEN, PROCESS TECHNOLOGY MANAGER CHEZ INEOS © C. Ketels

Business plan solide

Le financement d’un projet de cette envergure est souvent complexe. “Le modèle d’exploitation de ce craqueur d’éthane est en revanche assez simple”, avance McNally. “Nous savons que l’usine générera des profits dès le premier jour de sa mise en service en 2026. L’éthylène est une matière première dont les besoins augmentent avec le PIB, c’est-à-dire entre 3 et 4% par an. Et la demande pour nos produits devrait encore s’accroître dans le cadre de la transition énergétique. L’éthylène intervient notamment dans les couvertures de panneaux solaires et les résines des composants pour éoliennes. Nous y voyons un potentiel majeur en termes de valeur, tant au niveau des ventes que dans son utilisation par l’industrie pétrochimique elle-même.”

C’est aussi l’avis des 21 institutions financières qui ont participé au financement: “Nous avons obtenu 3,5 milliards d’euros auprès de ces banques, ce qui n’aurait pas été possible sans un business plan solide.”

Une part importante de l’investissement profitera directement à Anvers et au reste de la Flandre. “Nous venons d’annoncer la signature d’un contrat avec des sociétés de génie civil locales, d’une valeur de 100 millions d’euros, pour les travaux de la phase 2”, déclare Gesthuisen. “La pose des conduites souterraines, la mise en place des installations électriques et la construction de routes asphaltées devraient débuter rapidement.”

La nouvelle installation sera également créatrice d’emplois. “Nous avons besoin de 450 collaborateurs

“Voici 20 ans, 27% des investissements mondiaux étaient réalisés dans l’industrie pétrochimique européenne. Aujourd’hui, ce chiffre est retombé à 12%. De nombreux investissements se sont déplacés vers d’autres régions, en particulier en Chine.”

hautement qualifiés que nous cherchons dans la région. En outre, nos activités créent de nombreux emplois indirects. Nous constatons que, pour un emploi dans l’entreprise, nos usines sont en moyenne à l’origine de la création de cinq emplois indirects au niveau local. Avec 450 collaborateurs, nous devrions donc

atteindre rapidement 2.500 emplois indirects.”

Conditions strictes

McNally évoque le processus d’octroi de permis avec des sentiments mitigés. “Ce ne fut pas facile. La bonne nouvelle est que nous avons obtenu notre permis, même s’il nous impose des conditions très strictes pour ce qui concerne la construction de l’usine, la façon dont nous devons gérer le problème de la pollution sonore, les émissions de gaz à effet de serre, etc. Si nous avions réalisé cet investissement ailleurs dans le monde, les conditions auraient été moins drastiques. Le point positif est que nous avons su nous plier à toutes ces contraintes.”

Il faut absolument investir dans les nouvelles technologies, estime McNally. “Et nous devons sans cesse les remettre en question. Comment améliorer les choses? Pouvons-nous agir différemment? Mais si vous ne construisez rien, vous n’obtiendrez rien et vous vous retrouverez avec des usines vieilles de 50 ans dont les émissions seront les mêmes qu’il y a 50 ans.”

Ce nouveau craqueur sera-t-il le seul construit par INEOS, ou l’entreprise a-t-elle d’autres projets? “Il ne faut jamais dire ‘jamais’, répond McNally en souriant. “Je n’étais pas enthousiaste lorsque Jim Ratcliffe a insisté pour baptiser ce projet ‘Project ONE’. Je ne trouvais pas cela très sexy… Ceci dit, si on l’appelle ainsi, cela implique qu’il pourrait y avoir un ‘Project TWO’. Mais commençons par ce premier craqueur!” L’exploitation devrait débuter en 2026, quatre ans après le début des travaux.

Un investissement exceptionnel dans le secteur chimique européen

Avec un budget de 4 milliards d’euros, Project ONE est l’un des plus gros investissements d’INEOS. Pour Flanders Investment & Trade (FIT), il s’agit même de l’investissement le plus important jamais soutenu par l’agence.

Flanders Investment & Trade a décerné à Project ONE l’Exceptional Investment of the Year Trophy en 2020.

“Parce qu’il démontre qu’il est encore possible d’investir dans des projets industriels de grande envergure en Flandre”, déclare Joy Donné, CEO de FIT. “Ce projet donne le ton pour les investissements futurs en termes d’émissions et de normes environnementales. Le craqueur d’éthane d’INEOS compte parmi les investissements les plus efficaces de ce type au niveau

mondial et répond aux normes et réglementations européennes les plus strictes.”

“INEOS vise la neutralité carbone du craqueur dans les 10 ans suivant sa mise en service, prévue pour 2026. Par son ambition, ce projet avant-gardiste place la barre très haut pour tous les autres craqueurs en Europe. Une condition essentielle à cette neutralité climatique est la disponibilité d’une quantité suffisante d’hydrogène respectueux du climat et économiquement intéressant. Nous n’y sommes pas encore, mais avec Project ONE, INEOS crée une demande sur le marché pour de l’hydrogène durable et soutient la transition énergétique.”

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John McNally sur le site de Project ONE.
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Studio Dann

Pour un géant de la chimie comme INEOS, la recherche et le développement revêtent une importance capitale. À plus forte raison dans un monde où la durabilité est une priorité pour les consommateurs, la société et les législateurs.

“La Belgique joue un rôle majeur pour INEOS en matière de R&D”, souligne Serge Bettonville, R&D Director chez INEOS Olefins & Polymers. “Nous ne travaillons pas seulement pour nos antennes belges à Neder-Over-Heembeek: notre expertise est appréciée par l’ensemble du groupe.”

“Le fait qu’INEOS soit si fortement engagée dans la R&D en Belgique est lié à l’histoire de nos sites, mais aussi à l’expertise de nos employés, à un marché du travail recelant des profils hautement qualifiés et aux excellents chercheurs et universités avec lesquels nous collaborons”, ajoute Dirk Dompas, Research, Technology & Engineering Manager chez INEOS Inovyn, producteur de PVC, à Jemeppe-sur-Sambre.

Les agendas des deux chercheurs sont fortement impactés par l’évolution rapide de la législation. “Les consommateurs en constatent les effets tous les jours”, avance Bettonville. “Il suffit de penser aux bouchons attachés aux bouteilles, conséquence de la nouvelle directive de l’UE sur les plastiques à usage unique.”

“La législation sur les matériaux d’emballage n’est pas la seule à avoir une incidence”, complète Dompas. “La quête de la neutralité carbone et le souhait de développer une activité dans le domaine de l’hydrogène, ainsi que l’objectif de recycler entièrement tous les déchets de PVC, ont des conséquences non négligeables.” Aujourd’hui en Europe, le PVC est l’un des polymères les plus recyclés grâce aux initiatives de VinylPlus soutenues par INEOS Inovyn, qui s’est notamment engagée dans un programme de développement de technologies de recyclage avancé

“Grâce à nos conduites en polyéthylène, le gaz et l’eau potable sont acheminés en toute sécurité vers nos maisons.”

dans son centre R&D de Jemeppesur-Sambre.

Bien que le défi soit de taille, la combinaison de réglementation et de business donne lieu à une activité R&D passionnante. “Nous ne pouvons plus séparer les motivations sociales et industrielles qui animent notre R&D”, note Bettonville. “Aujourd’hui, nos clients prêtent autant d’attention à l’empreinte carbone et à la circularité d’un produit qu’à sa qualité et à son prix.”

Transporter l’énergie verte

La recherche et le développement de ces produits et solutions durables

sont très variés. Ainsi, INEOS Olefins & Polymers travaille dur pour développer les conduites en polyéthylène, dont l’importance pourrait s’avérer décisive dans la transition énergétique.

“Ces conduites sont par exemple utilisées pour acheminer le gaz et l’eau potable en toute sécurité dans nos maisons”, détaille Bettonville. “Nous les avons perfectionnées pour transporter l’électricité verte et renouvelable des parcs éoliens offshore vers le continent.” Lorsque les câbles à haute tension sont enfouis sous terre, ils ont besoin de gaines de protection. Celles-ci doivent résister à des températures de 60 à 70 °C,

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L’empreinte carbone et la circularité comptent autant pour nos clients que le prix et la qualité
SERGE BETTONVILLE, R&D DIRECTOR CHEZ INEOS OLEFINS & POLYMERS © Studio Dann

avec des pics plus élevés encore.

“Nous avons récemment prouvé que les conduites en polyéthylène peuvent également transporter en toute sécurité l’hydrogène, le carburant de l’avenir. C’est un élément crucial car l’hydrogène vert peut désormais être intégré progressivement dans les réseaux de distribution existants afin d’alimenter notre secteur sans avoir à reconstruire totalement le réseau de distribution.”

INEOS s’est par ailleurs engagée dans l’approche Design For Recycling en concevant des structures d’emballage simplifiées et faciles à recycler. “Au fil du temps, la complexité des emballages s’est accrue de manière à assurer une protection adéquate”, éclaire Bettonville. “Cela a mené à la conception d’une structure multicouche composée de plusieurs matériaux, difficile à recycler et par conséquent jetée en décharge ou incinérée. Dans notre centre R&D de Bruxelles, nous développons des films aisés à recycler, sans compromis sur la durée de conservation des aliments ni sur les réglementations en termes de sécurité alimentaire.”

Décarbonation

L’industrie chimique est une grande consommatrice d’énergie. Là aussi, il y a beaucoup à gagner, notamment en matière de décarbonation. Avec le projet Electra, INEOS développe

une nouvelle technologie pour électrifier le craquage thermique du dichloroéthane, l’un des produits intermédiaires d’Inovyn, sur son site de Rafnes en Norvège. “Si le projet aboutit, il réduira les émissions de CO2 du site de 16.000 tonnes par an, et la technologie pourra être appliquée sur d’autres sites”, déclare Dompas.

Pour améliorer encore son efficacité énergétique, INEOS Inovyn veut convertir le processus de concentration de la saumure, sur le site de Tavaux, en vapeur produite par de l’électricité au lieu du gaz. “Cette mesure permettra de réduire la consommation d’énergie primaire de plus de 200 gigawattheures et les émissions de CO2 de plus de 60.000 tonnes par an.” D’autres projets sont en cours d’élaboration afin de réduire les émissions de carbone de 33% d’ici à 2030 et de les éliminer complètement à l’horizon 2050.

Applications durables

En tant que fabricant de matières plastiques, INEOS innove constamment afin de trouver de nouvelles applications durables pour le PVC. Ce dernier intervient actuellement dans de nombreux produits, depuis les tuyaux classiques et les profilés de fenêtres jusqu’aux applications médicales en passant par les voitures, les revêtements de sol, les toitures et les câbles.

“À la demande d’un client, nous avons mis au point une résine PVC spéciale sous forme de mousse pour être utilisée dans les pales des éoliennes”, illustre Dompas. “Ces pales sont de plus en plus longues, jusqu’à 100 mètres. Dans le même temps, elles doivent être légères et solides. Cette mousse remplit parfaitement son rôle.”

INEOS a en outre conçu un film PVC qui protège les tours d’acier des éoliennes contre la corrosion. Les éoliennes sont exposées à des conditions météorologiques défavorables, en particulier dans les parcs éoliens en mer. Le fait de recouvrir les tours d’un film en PVC accroît leur durée de vie. “De plus, elles nécessitent moins d’entretien, une tâche coûteuse et complexe en mer.”

Une nouvelle vie pour le matériel médical en PVC à usage unique

Des revêtements muraux conçus à partir de produits médicaux recyclés: la boucle est bouclée pour la réutilisation du PVC dans le monde médical.

La résine de PVC produite par INEOS Inovyn à Jemeppesur-Sambre sert entre autres à fabriquer des produits médicaux tels que des masques, des tubes et des poches à usages multiples, dont des poches de dialyse et pour perfusion intraveineuse. Ces produits sont aujourd’hui collectés dans 14 hôpitaux belges afin d’être traités et réutilisés pour la production de revêtements muraux en vinyle. Une démarche qui s’inscrit dans le cadre du projet VinylPlus Med qui a été lancé en Belgique en 2022 et qui rassemble hôpitaux, gestionnaires de déchets, recycleurs et industriels (producteurs et transformateurs) du PVC.

Le PVC est, en effet, un matériau facilement recyclable dans diverses applications comme les revêtements muraux.“Il est hygiénique et indéformable, résistant aux produits chimiques et capable de supporter les chocs, par exemple ceux d’un lit: idéal dans un environnement hospitalier!”, souligne Jean-Pol Verlaine, chargé du service d’assistance technique à la clientèle chez INEOS Inovyn.

Et d’ajouter: “De cette manière, des déchets médicaux qui sont en général incinérés dans les hôpitaux se voient offrir une seconde vie. Le tri et le recyclage des déchets plastiques peuvent réduire de manière significative l’impact environnemental et les coûts des déchets dans les hôpitaux.”

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“À la demande d’un client, nous avons développé une mousse PVC spéciale utilisée dans les pales des éoliennes.”
DIRK DOMPAS, TECHNOLOGY & ENGINEERING MANAGER CHEZ INEOS INOVYN © Studio Dann © Studio Dann

La chimie, proche de vous au quotidien

Les produits INEOS se retrouvent partout, y compris dans les produits qui vous facilitent la vie au quotidien. De la sellerie de votre voiture au boîtier de votre ordinateur portable, en passant par votre conduite d’eau.

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Vous choisissez des profilés de fenêtre pour leur aspect, mais vous voulez aussi qu’ils soient robustes et durables. Avec les profilés en PVC, vous serez tranquille durant des années. En outre, ils sont légers, ont une excellente valeur d’isolation et sont faciles à recycler.

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Votre réfrigérateur contient souvent du polystyrène. Il conserve la fraîcheur de l’intérieur et évite que la chaleur n’y pénètre. On trouve également ce matériau isolant dans les gobelets pour le café et les boîtes à emporter des restaurants. Le long de la porte de votre réfrigérateur, l’ABS, un plastique à base d’acrylonitrile, de butadiène et de styrène, constitue une barrière étanche avec l’air extérieur; les parois intérieures et les étagères de votre réfrigérateur sont fréquemment fabriquées dans ce plastique facile à nettoyer. 4

Lorsque vous vous offrez une boisson gazeuse, vous voulez profiter de son goût à 100% et certainement pas sentir le goût du bouchon de la bouteille. Les bouchons de bouteille en polyoléfines (une matière plastique) garantissent que votre boisson conserve ses propriétés organoleptiques – vous goûtez ce que vous devez goûter! INEOS développe en outre des bouchons qui, conformément à la réglementation européenne, restent attachés à la bouteille lorsque vous les dévissez.

L’acétone et le phénol sont présents dans les phares des voitures, mais aussi dans vos lunettes de soleil. Ensemble, ils forment le polycarbonate, un plastique cristallin qui est jusqu’à 250 fois plus solide que le verre en raison de sa grande résistance aux chocs.

INEOS Oligomers fournit aux fabricants d’huiles synthétiques des huiles de base de haute qualité qui améliorent l’efficacité

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des voitures
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Les panneaux solaires sont constitués de fines tranches de silicium, plus connues sous le nom de “wafers”. Pour couper avec précision les plaques de silicium, on utilise un fil de sciage, ainsi qu’un liquide de coupe. Ce fluide, qui comprend du diéthylène glycol (DEG), joue un rôle crucial dans l’efficacité et la précision de la coupe. Il peut ainsi assurer la lubrification et dissiper les déchets de coupe et la chaleur de frottement.

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Le caoutchouc EPDM que vous – ou le professionnel de votre choix – utilisez pour isoler votre toit contient de l’éthylidène norbornène (ENB), un produit hydrofuge. On trouve également ce produit dans les ballons de foot et les caoutchoucs des portières de voiture.

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Il y a de fortes chances que le boîtier de votre ordinateur portable contienne de l’ABS, un plastique à base de styrène. Ce matériau rend votre laptop plus robuste, le protège des substances corrosives et possède des propriétés mécaniques qui permettent aux designers de lui donner plus facilement un look sympathique.

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Les revêtements de meubles contiennent du PTA, de l’acide téréphtalique purifié, sous forme de polyester. Ce tissu durable permet aux meubles d’être utilisables durant des années et offre une sensation de douceur et de confort. Ajoutez à cela sa facilité d’entretien et sa résistance aux taches, et vous obtenez un tissu idéal pour la maison.

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Les tuyaux en plastique qui acheminent l’eau potable dans votre maison sont fabriqués en PEHD (polyéthylène haute densité). Contrairement aux tuyaux en métal ou en béton, les tuyaux en PEHD sont bon marché et faciles à installer, ils fuient rarement et durent jusqu’à 100 ans.

La Polestar 3 sera le premier modèle dont la sellerie en cuir synthétique est fabriquée en bio-PVC, une innovation d’INEOS BIOVYN. Ce PVC permet de réduire l’empreinte carbone de 70% par rapport au PVC conventionnel.

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voulons nous attaquer au problème des émissions de CO2 à la source

C’est à la professeure Greet Van Eetvelde qu’a été confiée l’élaboration de la feuille de route de la stratégie climatique, énergétique et d’innovation du groupe chimique INEOS, avec la neutralité carbone en ligne de mire. Le défi d’atteindre le “net zéro” d’ici à 2050 est immense. “C’est propre aux industries très énergivores. Il n’y a pas de solution-miracle. Il faudra combiner les nouvelles technologies, des solutions novatrices et les occasions qui se présenteront.”

La conception d’une feuille de route climatique pour INEOS n’est pas une mince affaire, souligne Van Eetvelde. “L’entreprise peut être comparée à une fédération de plus de 30 divisions réparties sur 200 sites dans près de 30 pays. Chaque division décide en toute autonomie de la façon dont elle compte atteindre les objectifs climatiques pour 2030 et 2050, et à quel rythme. Cette culture bottom-up est très forte au sein d’INEOS. Toutefois, le groupe a fixé un objectif commun à toutes les divisions: d’ici à 2030, tous les sites devront avoir réduit de 33% leurs émissions de gaz à effet de serre par rapport à 2019, et atteindre le ‘net zéro’ à l’horizon 2050.”

ÉMISSIONS À EFFET DE SERRE DE GAZ

33%

D’ici à 2030, tous les sites devront avoir réduit de 33% leurs émissions de gaz à effet de serre par rapport à 2019.

“Pour réduire nos émissions de CO2, nous ne nous attaquons pas uniquement aux émissions liées à nos processus de production: nous investissons pour éviter les émissions produites à la source du processus”,

ajoute Van Eetvelde. INEOS souhaite réduire ces émissions directes (scope 1) en améliorant ses processus et en recourant à des technologies à faible intensité carbone.

Van Eetvelde apporte ici une nuance qui a son importance: si l’énergie peut être décarbonée, ce n’est pas le cas de la chimie elle-même. “Le carbone est un matériau de base pour le secteur chimique, qui fabrique des produits à grande valeur ajoutée pour la société. On peut comparer cela au chauffage d’une maison, où les matériaux fossiles ne peuvent être que brûlés, ce qui rejette du CO2 dans l’atmosphère. C’est la différence entre le carbone comme carburant et le carbone en tant que matériau de base pour la fabrication de produits chimiques.”

Pour devenir climatiquement neutre, il faut se montrer très novateur,

“L’énergie peut être décarbonée, contrairement à la chimie. C’est la différence entre le carbone comme carburant et le carbone en tant que matériau de base pour la fabrication de produits à grande valeur ajoutée.”

Qui est Greet Van Eetvelde?

La professeure Greet Van Eetvelde est ingénieure de formation, titulaire d’un doctorat en chimie et associée depuis 25 ans à la faculté d’ingénierie et d’architecture de l’université de Gand. Outre son rôle chez INEOS, elle gère, depuis son domicile en Suisse, le groupe de recherche Energy & Cluster Management de son alma mater.

estime Van Eetvelde. À ses yeux, cela représente également un défi majeur pour l’Europe. “Si la Flandre a adopté une stratégie fantastique en matière de recherche, les moyens mis à disposition par les pouvoirs publics ne correspondent pas toujours à ce dont l’industrie a réellement besoin. Prenez la captation du CO2 Un énorme travail de recherche reste nécessaire pour développer des systèmes efficients pleinement utilisables sur les sites industriels. Les installations actuelles sont souvent trop grandes pour être intégrées dans des sites industriels existants, et leur infrastructure est inadéquate pour capter les émissions au vu des nombreux points d’émissions des sites. Seule une percée technologique d’envergure pourrait apporter une solution, ce qui exige une collaboration plus intense entre l’industrie et les universités.”

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© Studio Dann

Son diplôme d’ingénieure chimiste en poche, Peggy Gerits a commencé à travailler en 1999 – aux débuts d’INEOS – en tant qu’acheteuse à l’usine d’oxyde de Zwijndrecht. De là, elle a gravi les échelons jusqu’à devenir Global Sustainability Manager chez INEOS Phenol. Comment concilie-t-elle aujourd’hui les trois P: People, Planet et Prosperity?

“J’étais sûre de mon choix, mais je savais que ce ne serait pas simple”, confie-t-elle à propos du changement de carrière qu’elle a opéré voici trois ans pour devenir responsable du développement durable. “Le cadre législatif relatif au développement durable n’est pas toujours clair et évolue constamment. En outre, les sites de production européens ne fonctionnent pas de la même manière que leurs cousins américains. Ici, la durabilité est un sujet nettement plus sensible.”

À ses yeux, INEOS doit faire partie de la solution. “La pénurie de matières premières, le changement climatique… Nous sommes confrontés à ces réalités tous les jours. Particulier, entreprise, industrie: chacun doit prendre ses responsabilités.”

Casse-tête géant

Producteur de matières premières de base, INEOS Phenol est au début de la chaîne de valeur. “Nos produits ne représentent souvent qu’une petite partie du chemin qui mène au produit fini pour le consommateur. Cela fait de la durabilité un puzzle géant pour nous.”

L’une des pièces de ce puzzle est INVIRIDIS, “un bioproduit qu’INEOS Phenol utilise pour réduire l’empreinte carbone du phénol et de l’acétone qu’elle produit. L’acétone et le phénol sont des composants essentiels pour les phares de voiture, l’isolation, les casques de vélo et les

adhésifs, entre autres. Avec notre ligne bio, nous proposons aux fabricants une alternative plus respectueuse du climat et plus durable.”

Cette logique fonctionne dans les deux sens: si INEOS Phenol investit dans une offre plus durable, l’entreprise attend la même chose de ses fournisseurs. “Deux tiers des émissions sont liées aux matières premières que nous consommons. En tant que responsable du développement durable, j’incite nos fournisseurs à passer au vert.”

Des matériaux plus légers

La durabilité ne se limite pas à la réduction des émissions de CO2 et

à l’offre de produits durables. “L’ensemble de l’entreprise doit suivre le mouvement: ventes, achats, opérations, ressources humaines, etc. Désormais, le public se demande de plus en plus si les valeurs d’une entreprise sont compatibles avec les siennes.”

Dans ce contexte, la rentabilité est tout aussi cruciale. Pour Gerits, la combinaison People/Planet/ Prosperity constitue le plus grand défi. “Il faut de l’ambition dans ce métier, mais aussi une bonne dose de réalisme. Le secteur chimique existe depuis plusieurs centaines d’années. Nous ne pouvons espérer qu’il change complètement en cinq ans. Le secteur est un partenaire

important dans la transition vers une plus grande durabilité. Par exemple, la demande de matériaux plus légers ne fait qu’augmenter. Si la chimie ne suit pas, ces objectifs seront nettement plus difficiles à atteindre.”

Qui est Peggy Gerits?

• A débuté chez INEOS Oxide en 1999 en tant qu’acheteuse de matières premières et de matériaux d’emballage.

• Est ensuite devenue Supply Chain & Logistic Manager et Senior Manager.

• A basculé chez INEOS Phenol au poste de Business Development Manager en 2015.

• Est devenue en 2020 Global Sustainability Manager d’INEOS Phenol.

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PEGGY GERITS, GLOBAL SUSTAINABILITY MANAGER CHEZ INEOS PHENOL
“Nos produits ne représentent souvent qu’une petite partie du chemin parcouru jusqu’au produit fini.”
“La durabilité exige de l’ambition et le sens des réalités”
© Studio Dann

INEOS va investir 2 milliards d’euros dans la production d’hydrogène sans émission de carbone au cours des prochaines années. Si le géant de la chimie croit fermement au potentiel de ce carburant vert, il sait aussi que l’analyse de rentabilité n’est pas terminée.

“L’hydrogène entièrement vert, produit à grande échelle, n’est pas encore à l’ordre du jour. L’industrie a besoin de temps et de réglementations adaptées pour pouvoir exploiter d’autres types d’hydrogène dans l’intervalle.”

“Les secteurs chimique et énergétique se rencontrent dans la production d’hydrogène”

INEOS produit aujourd’hui plus de 500.000 tonnes d’hydrogène par an, principalement en tant que sousproduit de processus chimiques.

“Nous sommes à la fois un producteur et un utilisateur important d’hydrogène”, précise Dirk Dupon, Senior Business Development Manager chez INEOS Hydrogen. “Nous nous attendons à ce que cette consommation augmente avec le temps.

Tout comme l’électrification, l’hydrogène est un outil précieux pour réduire notre empreinte carbone.

Il semblait donc logique d’investir davantage dans l’hydrogène et la production d’hydrogène, et de créer une nouvelle activité.”

L’hydrogène produit de manière durable est essentiel pour la transition vers une économie à faible émission

de carbone. L’hydrogène semble être la solution, en particulier dans les secteurs difficiles à électrifier. Or, INEOS dispose déjà du savoir-faire indispensable pour produire de grandes quantités d’hydrogène vert. “Celui-ci est produit par électrolyse, où H2O (l’eau) est décomposé en hydrogène et en oxygène”, éclaire Wouter Bleukx, Business Director chez INEOS Hydrogen. “INEOS Inovyn est le plus grand opérateur d’électrolyse en Europe.”

Nous n’en sommes qu’au tout début du chemin, prévient-il cependant. “Produire de l’hydrogène coûte actuellement très cher. L’hydrogène vert abordable n’est pas encore une réalité! Il faudra d’abord être en mesure de le produire à moindres frais. Cet objectif exige à son tour

Les couleurs de l’hydrogène

L’hydrogène peut être vert, mais aussi noir, gris, jaune, rose, bleu ou turquoise. La source d’énergie utilisée pour produire l’hydrogène et les émissions de CO2 associées en déterminent la couleur.

L’hydrogène noir est produit à partir de charbon. La variante grise a le gaz naturel comme source d’énergie. En règle générale, l’hydrogène bleu est associé à la capture des émissions de CO2

de remplir trois conditions: des énergies renouvelables suffisantes et abordables, des mesures de soutien aux technologies qui améliorent la production d’hydrogène, et des économies d’échelle pour rendre l’hydrogène moins cher. Par conséquent, il faut également encourager la demande d’hydrogène du côté des consommateurs. INEOS a la conviction, le savoir-faire et l’infrastructure nécessaires pour y parvenir.”

Le projet Power to Methanol

Antwerp est le premier projet belge de production d’hydrogène dans le port d’Anvers. Sous l’impulsion d’INEOS Inovyn et de six partenaires, une nouvelle technologie sera développée et testée à l’échelle industrielle. “Cette installation doit capturer le CO2 émis par les processus indus-

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triels et le réutiliser comme matière première en combinaison avec de l’hydrogène obtenu de manière durable pour produire du méthanol vert”, reprend Bleukx. Ce méthanol pourra servir à produire d’autres molécules chimiques ou comme carburant vert pour la navigation, entre autres.

Au Royaume-Uni, INEOS Inovyn prévoit d’améliorer la production d’hydrogène existante sur le site de Runcorn afin de fournir de l’hydrogène de la qualité d’une pile à combustible aux secteurs de la mobilité et de l’énergie. En Allemagne, une installation de production d’électrolyse à grande échelle doit être mise en place pour produire de l’hydrogène vert sur le site d’INEOS à Cologne. Cet hydrogène servira à produire de l’ammoniac vert et ouvrira la voie au développement d’e-fuels (carburants synthétiques à base d’hydrogène et de CO2) par le biais d’applications power-tomethanol à l’échelle industrielle.

Le port d’Anvers-Bruges joue ici un rôle majeur. “Nous le considérons comme un hub pour les importations d’hydrogène en Europe”, confie Bleukx. “Et nous soutenons les projets du gouvernement et des sociétés d’infrastructure qui souhaitent construire un réseau de pipelines en Belgique afin d’acheminer l’hydrogène vers les entreprises.”

“Les sociétés du secteur de l’énergie sont un autre maillon crucial de cette chaîne”, complète Dupon. “Nous avons longtemps entretenu avec elles une relation de client à fournisseurs. Pour le développement de l’hydrogène en tant que vecteur énergétique, l’expertise de chacun

HYDROGÈNE

500.000

INEOS produit aujourd’hui plus de 500.000 tonnes d’hydrogène par an, principalement en tant que sous-produit de processus chimiques.

“L’hydrogène ne sera pas complètement vert dans l’immédiat. L’objectif de long terme ne doit pas être confondu avec les solutions de court terme.”

Le rôle crucial de l’expertise belge

Les activités d’INEOS dans le domaine de l’hydrogène sont en grande partie organisées depuis la Belgique. Et ce n’est pas un hasard. “La Belgique ne pourra pas accueillir une grande installation de production d’hydrogène vert, faute d’énergie solaire et éolienne suffisante, mais nous bénéficions d’une économie de la connaissance bien développée qui nous permet de disposer des profils adéquats pour développer ces projets centrés sur l’hydrogène”, note Bleukx. “Cette expertise peut faire de nous des précurseurs. Nous pouvons jeter les bases de

est essentielle. L’hydrogène est un bon exemple de point de rencontre entre les secteurs de l’énergie et de la chimie. L’hydrogène vert est, en fin de compte, le produit d’un processus chimique qui utilise de l’énergie verte.”

Réglementation

INEOS ambitionne de devenir un acteur majeur sur le marché de l’hydrogène. Bleukx et Dupon préfèrent toutefois ne pas avancer de chiffres concrets. “Nous croyons fermement en cette technologie et, avec un investissement prévu de 2 milliards d’euros, il est clair qu’INEOS y croit aussi… mais il faut bien sûr qu’elle soit économiquement viable”, indique le premier. Selon le tandem, c’est précisément l’un des principaux défis qui s’imposent à l’Europe. “Aujourd’hui, nous nous perdons dans des discussions sur la couleur de l’hydrogène, alors que les États-Unis encouragent pleinement leurs entreprises à développer l’économie verte”, déplore Bleukx. “Ils ont un programme de financement clair pour la production d’hydrogène avec l’empreinte carbone la plus faible possible, même s’il n’est pas d’emblée complètement vert. L’Europe doit elle aussi accepter que l’hydrogène ne sera pas vert à 100% dans l’immédiat. Les objectifs de long terme ne doivent pas être confondus avec les solutions de court terme! Cette transition prend du temps, un temps que nous devons accorder à notre industrie. Des réglementations sont nécessaires pour permettre à d’autres couleurs d’hydrogène de s’imposer dans les années à venir.”

projets et de concepts liés à l’hydrogène qui seront ensuite déployés dans le monde entier.”

INEOS est l’une des huit entreprises qui feront partie du nouveau Belgian Hydrogen Council au cours des deux prochaines années. Ce Conseil belge de l’hydrogène a pour mission de renforcer la position de la Belgique en Europe et dans le monde en tant que région pionnière pour l’hydrogène propre. Au sein du conseil, Bleukx représente l’industrie chimique, secteur important pour l’utilisation de l’hydrogène.

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“Pour développer l’hydrogène en tant que vecteur énergétique, les secteurs de la chimie et de l’énergie ont besoin de l’expertise de tous.”
DIRK DUPON, SENIOR BUSINESS DEVELOPMENT MANAGER CHEZ INEOS HYDROGEN
WOUTER BLEUKX, BUSINESS DIRECTOR CHEZ INEOS HYDROGEN © Studio Dann © Studio Dann © Studio Dann

Dimitri et Sari transmettent aux élèves

leur

Depuis deux ans, le secteur chimique mise sur l’enseignement en alternance: certains employés du secteur combinent leur emploi à une activité d’enseignant à temps partiel dans le secondaire. Ils peuvent ainsi partager leur précieuse expérience pratique, intéresser davantage de jeunes aux professions scientifiques et techniques, et contribuer à combler le manque d’enseignants. Dimitri Lenaerts et Sari Walscharts, employés d’INEOS, expliquent les raisons qui les motivent à enseigner.

Production Engineer chez INEOS Oxide à Zwijndrecht, Lenaerts est actif dans le secteur chimique depuis 10 ans. Pour lui, cette mission d’enseignant est une excellente occasion de transmettre son expérience aux jeunes. “Tous les mercredis après-midi, je me tiens devant une classe et j’enseigne l’automatisation des laboratoires. Lorsque j’étais étudiant, il m’arrivait de m’interroger sur l’utilité de certaines matières.

Aujourd’hui, j’ai les réponses. Et j’aime partager ces connaissances avec mes étudiants.”

Walscharts travaille quant à elle comme ingénieure process chez INEOS Inovyn à Zandvliet. Influenceuse dans le domaine des STEM, elle souhaite encourager les jeunes à s’intéresser à l’ingénierie et aux sciences. “Je veux leur montrer, grâce à mes cours et à mes expériences interactives, que la chimie, loin d’être une matière obscure, trouve des applications partout au quotidien.”

Variété et apprentissage

Le contact avec les élèves est la principale raison pour laquelle Lenaerts aime tant enseigner. “C’est une agréable diversification par rapport à mon travail. Et puis, l’enseignement, c’est un défi. Il faut connaître un sujet sur le bout des doigts avant de pouvoir l’enseigner! Au travail, je m’efforce surtout d’agir

passion de la chimie

le plus efficacement possible, sans commettre d’erreur. En classe, il faut oser renverser la situation et laisser les élèves commettre leurs propres erreurs. Car c’est souvent en se trompant qu’on apprend le mieux.”

Walscharts est certes une influenceuse STEM, mais elle ne se considère pas comme un modèle. Elle est toutefois convaincue que sa position de femme active dans le secteur a un poids devant la classe. “En fin de cours, je suis heureuse quand les filles me confient envisager une formation technique. Faire en sorte que le plus grand nombre s’intéresse à la chimie, voilà notre mission.”

Contenu du travail

C’est sur le contenu même de la fonction qu’on leur pose le plus de questions. “Opérateur en chimie, c’est un intitulé très vague qui recouvre diverses activités en fonction de l’entreprise”, avance Lenaerts. “La quasi-totalité de mes étudiants

“Au travail, je m’efforce surtout d’agir le plus efficacement possible, sans commettre d’erreur. En classe, il faut oser renverser la situation et laisser les élèves commettre leurs propres erreurs.”

“Je veux montrer que la chimie, loin d’être une matière obscure, trouve des applications partout au quotidien.”

SARI WALSCHARTS, INGÉNIEURE PROCESS CHEZ INEOS INOVYN

ont au moins un parent qui travaille dans la chimie. Ils savent généralement que les conditions d’emploi sont intéressantes, mais je leur conseille toujours de ne pas choisir ce secteur d’abord pour cette raison. Je leur donne avant tout des conseils concrets qui leur procureront une longueur d’avance sur le marché de l’emploi. De cette manière, je peux motiver les étudiants… ce qui permet ensuite de recevoir des candidats qualifiés.”

Les écoles sont elles aussi très enthousiastes à l’égard de cette initiative. “Il y a trop peu d’enseignants: quelques heures par semaine, nous contribuons à combler ce manque”, déclare Lenaerts. “Je suis très fan de cette possibilité offerte à des professionnels d’enseigner dans les écoles”, conclut Walscharts. “C’est la meilleure façon de donner aux jeunes une idée concrète des métiers qu’ils peuvent envisager.”

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DIMITRI
LENAERTS, PRODUCTION ENGINEER CHEZ INEOS OXIDE
© Christophe Ketels

Cet automne, INEOS Inovyn démarrera à Jemeppe-sur-Sambre la construction du plus grand parc solaire de Wallonie: HELIOS. Ce projet sera installé sur un terrain jouxtant le site de Jemeppe-surSambre. Il sera construit en partenariat avec un acteur du secteur de l’électricité belge et alimentera exclusivement le site d’INEOS Inovyn. Avec ce projet, l’entreprise chimique fait un pas de plus vers la neutralité carbone.

l’activité en Belgique, nous devons garantir une énergie abordable”

En 2021, INEOS Inovyn a annoncé son intention de décarboner l’ensemble de ses activités industrielles. En Belgique comme dans le reste de l’Europe, INEOS entend réduire les émissions de CO₂ de 33% d’ici à 2030 et souhaite être complètement neutre en carbone à l’horizon 2050. Le parc solaire HELIOS qui sera prochainement construit à Jemeppesur-Sambre s’inscrit dans cette démarche.

Avec 90.000 panneaux solaires répartis sur 30 hectares, le projet HELIOS constituera le plus vaste parc solaire de Wallonie. Il produira annuellement plus de 57.000 MWh, soit l’équivalent de la consommation d’environ 16.000 familles. Grâce à cette production d’énergie renouvelable et à son utilisation sur le site même de Jemeppe, le nouveau parc permettra de réduire l’empreinte carbone d’INEOS Inovyn de 14.000 tonnes de CO₂ par an et de proposer, sur le marché, des produits bénéficiant de performances bas carbones pour le développement d’une économie durable.

Le plan de décarbonation va également au-delà de l’utilisation de sources d’énergie renouvelables:

«Nous électrifions nos processus là où c’est possible, nous remplaçons les anciens équipements par des alternatives beaucoup plus efficaces sur le plan énergétique, nous menons des recherches sur le stockage du CO₂ et nous essayons de réduire notre consommation d’énergie en augmentant notre efficacité énergétique. La meilleure énergie est celle que nous ne consommons pas”, explique Philippe Taranti, directeur du site de Jemeppe.

En s’appuyant sur son leadership en Europe dans le domaine de l’électrolyse, INEOS Inovyn s’est par ailleurs engagée dans un ambitieux plan d’investissements pour la production d’hydrogène à bas carbone. Les premières unités sont en développement dans plusieurs pays européens.

Connexion au réseau haute tension

“Bien que notre site de Jemeppesur-Sambre soit autosuffisant en termes d’énergie, il reste connecté au réseau haute tension belge”, précise Taranti. “Ces dernières années, nous avons travaillé sur la flexibilité de notre production, en collaboration

avec Elia. Nous contribuons ainsi à l’équilibre du réseau à haute tension pendant les périodes de pointe, lorsque la demande en électricité est élevée.”

“Grâce à ce nouveau parc, l’énergie solaire couvrira environ 10% des besoins du site”, prolonge Julien De Meersman, Manager Énergie chez INEOS Inovyn. “Le site est un grand consommateur de vapeur et d’électricité. Sa particularité est qu’il comble la quasi-totalité de ses besoins énergétiques de manière autonome, grâce à son unité de cogénération. L’idée est de remplacer en partie le combustible de celle-ci – du gaz – par de l’énergie renouvelable.”

Économiser l’énergie

L’enjeu est de taille, car la part de l’énergie dans les coûts de production d’INEOS Inovyn a considérablement augmenté ces dernières années. “En 2018, l’énergie représentait environ 20% des coûts de production de notre site, contre 40% aujourd’hui”, chiffre Taranti. “Sans surprise, les économies d’énergie figurent en tête de nos priorités.”

“Grâce à ce nouveau parc, l’énergie solaire couvrira jusqu’à 10% de nos besoins.”

INEOS Inovyn dispose d’une position de leader dans le domaine des chlorovinyls, utilisés dans le secteur de la construction et de l’automobile, mais également pour la construction d’éoliennes et dans le secteur de la santé. “Si nous voulons conserver cette expertise et l’activité industrielle associée en Europe et plus particulièrement en Belgique, il est essentiel de garder des coûts énergétiques compétitifs”, déclare De Meersman.

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“Pour maintenir
“En 2018, l’énergie représentait environ 20% des coûts de production sur notre site, contre 40% aujourd’hui.”
PHILIPPE TARANTI, DIRECTEUR
DU SITE DE JEMEPPE ET REGIONAL OPERATION
MANAGER
BELGIUM & GERMANY CHEZ INEOS INOVYN
© RV
JULIEN DE MEERSMAN, MANAGER ÉNERGIE ET SERVICES PUBLICS CHEZ INEOS INOVYN © C. Ketels Avec 90.000 panneaux solaires répartis sur 30 hectares, le projet HELIOS constituera le plus vaste parc solaire de Wallonie. © C. Ketels

“Nous avons besoin du secteur chimique pour réaliser le Green Deal”

La chimie joue un rôle de premier plan dans l’évolution de notre société vers un modèle plus durable. Hélas, les conditions de cette évolution ne sont pas idéales, déplorent Ann Wurman et Hans Casier, respectivement directrice pour la Flandre et président de la fédération sectorielle essenscia. “Si nous n’y prenons garde, nous aurons un Green Deal sur le papier mais pas la force de frappe nécessaire pour réaliser ses ambitions.”

Le secteur chimique est ancré dans notre pays depuis plus de 150 ans. Avec les sciences de la vie, les entreprises chimiques fournissent un emploi sur cinq dans l’industrie manufacturière. En 2021, leur chiffre d’affaires a atteint un niveau record de près de 74 milliards d’euros.

“On ne s’en rend pas forcément compte en tant que consommateur, mais 95% des produits que nous achetons et des matériaux que nous utilisons sont directement liés à la chimie”, rappelle Hans Casier, CEO d’INEOS Phenol et d’INEOS Nitriles.

Une industrie à forte intensité énergétique comme la chimie peut-elle continuer à jouer ce rôle, alors que l’incidence des coûts de l’énergie, entre autres, s’est largement accrue?

Casier: “Les entreprises européennes paient leur énergie nettement plus cher que leurs concurrents dans le reste du monde. Pour les entreprises belges, il faut aussi épingler le handicap du coût de la main-d’œuvre dû à l’indexation automatique des salaires. Dans ce contexte, notre industrie doit rivaliser

avec des programmes de soutien économique à grande échelle.”

Wurman: “Hans fait référence à l’Inflation Reduction Act américain qui, en plus de sa dimension protectionniste, encourage les investissements et récompense le risque entrepreneurial. L’approche européenne repose sur un carcan étroit fait de nombreuses règles et restrictions, et comportant des coûts supplémentaires. Ce n’est absolument pas souhaitable à une époque où les entreprises sont confrontées à des investissements gigantesques et à des défis technologiques majeurs.”

De quoi le secteur a-t-il besoin pour assurer son avenir?

Casier: “D’un cadre clair où les choix technologiques ne seraient pas

“Le CO2 est une molécule chimique: nous sommes dès lors les mieux placés pour apporter une solution au problème du CO2!”

posés à l’avance et les projets ne seraient pas détaillés. Le secteur doit pouvoir décider lui-même de ce qui fonctionne et de ce qui ne fonctionne pas. Surtout, le soutien doit être identique dans tous les pays, et la bureaucratie allégée.”

Davantage d’investissements, d’activités et de production, cela signifie souvent un plus grand impact sur l’environnement. Pensez-vous que le secteur de la chimie puisse passer au “net zéro” d’ici à 2050?

Casier: “Nous sommes convaincus que le secteur est important pour la prospérité de notre pays et pour la transition vers une économie durable. En tant qu’ingénieur, je crois aux solutions technologiques. Après tout, le CO2 est une molécule chimique: nous sommes les mieux placés pour apporter une solution au problème du CO2!”

Wurman: “L’avenir industriel de notre pays dépendra des décisions d’investissement des prochaines années. Or, ces décisions sont fréquemment prises non pas en Belgique, mais à l’étranger, au siège d’autant d’entreprises qui

“L’approche européenne n’est pas souhaitable à une époque où les entreprises sont confrontées à des investissements gigantesques et à des défis technologiques majeurs.”

réfléchissent soigneusement à leur stratégie d’investissement. D’où la nécessité de renforcer notre compétitivité internationale et d’élaborer une politique industrielle inscrite dans une vision de long terme.”

ANS
WURMAN, DIRECTRICE FLANDRE CHEZ ESSENSCIA
HANS CASIER, PRÉSIDENT D’ESSENSCIA ET CEO D’INEOS PHENOL ET D’INEOS NITRILES © Studio Dann © Studio Dann © Studio Dann
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