Efficience 21 - N°2 (2012)

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L E M AG A Z I N E D E L’ E F F I C I E N C E É N E RG É T I Q U E | N° 2 | P RI NTE MP S 2 0 1 2 | C HF 5 . 9 0

EFFICIENCE 21 INTERVIEW

CHARLES WEINMANN, UNE VIE POUR L’EFFICIENCE

TECHNO

L’AUTOMOBILE VERSION 2.0 AU PROCHAIN SALON

ÉCONOMISEZ !

DIX BONNES RAISONS DE RÉNOVER VOTRE MAISON

L’AVENIR DU SOLAIRE S’ÉCRIT EN THERMIQUE


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Rubrique Particuliers / Prestations et services / Panneaux solaires thermiques

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IMPRESSUM Inédit Publications SA Av. Dapples 7, Case postale 900 1001 Lausanne info@inedit.ch EFFICIENCE 21 est un magazine consacré à l’efficience énergétique, il paraît quatre fois par an. Tirage 40 000 exemplaires RÉDACTION Rédacteur en chef Thierry Vial thierry.vial@inedit.ch Rédactrices Sylvie Ulmann, Ludmila Glisovic Conception graphique Secteur B Sàrl, Lausanne www.secteurb.ch Photographe Vanina Moreillon Retouche photo Floriane Veya Correcteur Yvan Bigler MARKETING Chef de projet: Quentin Riva quentin.riva@inedit.ch PUBLICITÉ Serge Bornand 021 695 95 67 serge.bornand@inedit.ch Matériel/impression Joëlle Loretan 021 695 95 24 joelle.loretan@inedit.ch SOCIÉTÉ ÉDITRICE Gassmann SA, Längfeldweg 135, 2504 Bienne IMPRESSION Swissprinters Lausanne SA Chemin du Closel 5, 1020 Renens

LE SOLAIRE THERMIQUE NOUS TEND LES BRAS, PROFITONS-EN! Une heure de rayonnement solaire sur la planète représente autant d’énergie que la consommation annuelle totale de la Terre. C’est dire la puissance de cet astre qui existait bien avant l’apparition de la Planète bleue et qui lui survivra, à coup sûr, tout aussi longtemps. La réserve d’énergie qu’il nous offre s’avère donc quasiment sans fin, bien au-delà de toutes les réserves imaginables d’énergies fossiles. Avec au moins trois avantages indéniables: cette énergie est totalement renouvelable, elle est quasiment gratuite et son utilisation ne présente pas le moindre danger. dans ce numéro, nous nous concentrons sur le solaire thermique, celui qui consiste à produire de la chaleur et non de l’électricité (photovoltaïque). En Suisse, malgré un doublement de la capacité entre 2000 et 2010, nous ne produisons, toutes énergies confondues, que 13,6% de la chaleur dont nous avons besoin par le biais d’énergies renouvelables. Au troisième millénaire, c’est peu mais les progrès sont rapides. Pour Swissolar, l’Association suisse des professionnels de l’énergie solaire, cette part pourrait grimper à 20% assez facilement en installant 2 m2 de panneaux solaires par habitant.

le passé puisque l’inventeur du solaire thermique n’est autre que le Suisse horace-Bénédict de Saussure, avec la création de l’héliomètre, son instrument de mesure, en 1780. Celui-ci permettait d’étudier les effets calorifiques du Soleil. Les capteurs thermiques actuels fonctionnent toujours sur le même principe. Aujourd’hui encore, les scientifiques des hautes écoles helvétiques tiennent le haut du pavé dans ce domaine de recherche et dans celui des énergies en général. Espérons maintenant que nous saurons offrir un avenir radieux à ces concepts ingénieux développés dans les laboratoires par la création de nouvelles entreprises. Rien ne sera possible sans une volonté politique clairement affichée, un cadre légal encourageant et des partenariats public-privé efficaces afin d’offrir à ces énergies respectueuses et sans limite tout le développement et les facilités qu’elles méritent.

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Certes, il s’agit là d’un travail de longue haleine qui nécessitera des dizaines d’années de travaux. Alors, autant commencer tout de suite et faire de notre pays un modèle dans ce domaine. d’autant plus que nous avons déjà connu une longueur d’avance dans ce domaine par

L E M AG A Z I N E D E L’E F F I C I E N C E É N E R G É T I Q U E | N° 1 | AUTOMNE - HIVER 2011 | FR. 7.–

EfficiEncE 21 iNTerVieW

énergie

stéphane fuchs, biologiste de l’habitat

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VINCENT JENDLY

Mieux encore, en isolant de manière optimale tous les bâtiments du territoire, nous pourrions couvrir 100% des besoins en chaleur des ménages helvétiques par des capteurs solaires.


soMMAIrE No 2 | PRINTEMPS 2012 30 doSSIER: L’AvENIR du SoLAIRE S’éCRIt dANS LE tHERMIQuE

vIvrE 50 Conso: shopping de printemps vert et malin 52 Salon Habitat-Jardin: l’énergie au cœur de la manifestation 56 dix raisons d’investir dans l’efficience énergétique de sa maison 60 Conseils: les éco-gestes pour faire fondre sa facture d’électricité 63 Jardin: utiliser la force de la nature 65 people: la «mise en lumière» de Darius Rochebin

ACtuEL

MobILIté

06 L’image

38 Actualité et brèves

08 Actualité et brèves

42 techno: l’automobile version 2.0

18 Interview: Charles Weinmann

46 Evasion par le rail: escapade épicurienne au cœur de la Gruyère

23 politique: l’efficience au Parlement fédéral vue par cinq conseillers

50 CoNSo: SHoppINg pRINtANIER

26 Succès: les vélos Stromer 30 dossier: le solaire thermique

42 tECHNo: L’AutoMobILE vERSIoN 2.0

26 SuCCÈS: véLoS StRoMER

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60 CoNSEILS: LES éCo-gEStES


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L’IMAGE La plus grande ferme éolienne offshore du monde est britannique. Le secrétaire d’Etat britannique à l’Energie et au changement climatique, Edward Davey, a inauguré début février le parc Walney dans le nord-ouest de l’Angleterre avec 102 éoliennes pour une capacité de 367,2 MW. Cet investissement de 1,45 milliard fournira 320 000 foyers en électricité. 70 emplois ont été créés sur ce site. Mais la Grande-Bretagne a pour objectif d’atteindre les 32 000 MW en mer d’ici à 2030.


EN BREF InItIAtIvE Le Conseil fédéral rejette l’initiative dite «cleantech» du pS L’approvisionnement énergétique durable de la Suisse peut se faire sans l’initiative «cleantech». C’est l’avis du Conseil fédéral qui mise sur sa propre stratégie énergétique 2050 et préconise le rejet sans contre-projet du texte déposé par le PS. «Ce rejet abrupt de l’initiative socialiste laisse penser que le lobby des entreprises électriques a toujours le bras long lorsqu’il s’agit de sauvegarder ses intérêts», écrit le PS dans un communiqué.

ACTUEL MAttHIAS fAWER, analyste financier spécialisé dans les énergies renouvelables chez Sarasin.

éoLIEnnEs premier remplacement d’éoliennes plus 40% La société Juvent SA prévoit de remplacer en 2013 les quatre premières éoliennes construites il y a vingt ans par des modèles de même taille et plus performants, permettant une hausse de 40% de la production annuelle, soit 55 millions de kilowattheures au lieu de 40. Pour la Suisse, c’est une première. fossILEs

DR / ISTOCKPHOTO

Les produits pétroliers en recul Les ventes des produits pétroliers en Suisse ont reculé de 3,2% à 10,13 millions de tonnes l’an dernier par rapport à 2010. Principale cause de ce recul, la baisse de la demande en mazout qui a fléchi de 9,8%, selon l’Union pétrolière. Certes, les conditions climatiques ont été plus clémentes mais les prix élevés du produit ont incité les consommateurs à la prudence ainsi qu’un changement d’habitude dans le mode de chauffage des maisons.

CONCURRENCE

la CHInE FaIT MaIn BassE sUR lE solaIRE L’industrie solaire chinoise largement soutenue par l’Etat tue une à une les entreprises occidentales actives dans ce secteur. SoPhIE KELLENBERGER

l’

Europe et les Etats-Unis se battent pour lutter contre l’industrie solaire chinoise, soutenue à bout de bras par l’Etat, qui innonde le marché mondial de cellules et de panneaux photovoltaïques à des prix cassés. Ceci, alors même qu’en occident, les règles internationales de libre concurrence entre les pays sont respectées avec des soutiens étatiques minimaux ou inexistants.

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Interview de Matthias Fawer, analyste financier spécialisé dans les énergies durables à la banque Sarasin. Pouvons-nous encore croire aux énergies renouvelables quand on voit toutes ces entreprises, dans le solaire notamment, qui font faillite? En 2011, les titres du secteur des énergies renouvelables ont effectivement connu une évolution boursière décevante. Actuellement, la concurrence et les pres-

sions sur les prix sont très fortes sur les marchés de l’éolien et du solaire. Cependant, la croissance régulière des capacités installées témoigne du succès des énergies renouvelables. Les quantités supplémentaires produites par ces nouvelles installations sont dorénavant plus élevées que celles venant d’installations produisant des énergies conventionnelles. Jusqu’à quand ce secteur, aujourd’hui aidé par les rétributions à prix coûtant, restera-t-il tributaire des Etats? La dépendance des tarifs d’achat réduits diminuera dès que la répartition géographique de la demande d’installations solaires sera plus large. Actuellement, les ventes de panneaux solaires se concentrent encore trop en Allemagne et en Italie, si bien que le marché est très sensible aux déclarations politiques des gouvernements de ces pays. L’industrie solaire se trouve dans une phase de transition difficile qui va durer encore trois ou quatre ans, puis les programmes d’encouragement ne joueront plus qu’un rôle secondaire. La courbe de croissance et la baisse du prix de ces technologies sont beaucoup plus abruptes que les experts ne l’avaient prévu; ces technologies seront bientôt concurrentielles. Afin de maintenir des prix bas, cette économie doit-elle forcément s’appuyer sur les pays émergents? Alors que les panneaux solaires et les turbines éoliennes sont des produits de masse dont la fabrication est délocalisée en Asie, comme cela a déjà été le cas dans d’autres industries, on trouvera toujours des produits de haute technologie et des fabricants de machines aux Etats-Unis et en Europe. En combinaison avec les effets d’échelle, il en résultera



EN BREF

ACTUEL

forMAtIon plateforme romande FE3 est destinée aux professionnels de la construction et de l’énergie. Cette plateforme propose des cours dans le domaine environnemental et énergétique. «Pour être au plus près de ce qui se fait sur le terrain, les intervenants sont aussi bien des ingénieurs que des professeurs HES», explique Tess Sapin, responsable de la communication. A la clé un titre, «les pros du solaire». Le programme des cours à venir est visible sur www.fe3.ch

boIs Certification pour les pellets Depuis mars 2012, proPellets.ch, l’association nationale des granulés de bois, attribue des licences d’exploitation appelées ENplus, contrôlant la chaîne de la fabrication à la livraison. Ce certificat garantit qualité et transparence qualité. Les deux plus gros détaillants suisses, Obise et Fenaco, l’ont déjà obtenue.

DR / ISTOCKPHOTO

soLAIrE Stockage en Corse Stocker l’énergie solaire sous forme d’hydrogène, tel est le projet de recherche lancé près d’Ajaccio, en Corse. Pendant les heures de faible consommation, un électrolyseur convertit l’électricité solaire en hydrogène et en oxygène. Cette énergie est ensuite restituée via une pile à combustible, qui reconvertit hydrogène et oxygène en électricité sur le réseau le soir, lorsque les panneaux photovoltaïques ne produisent plus.

de nouvelles baisses des prix. Le marché des clients finaux va se développer dans ces pays, où la demande d’énergie augmente plus rapidement qu’ailleurs. La Suisse et l’Europe pourrontelles un jour concurrencer le marché chinois ou indien? La production de modules et de turbines standards se concentrera en Asie, comme cela est déjà le cas dans l’industrie électronique et des semi-conducteurs. En revanche, il reste de la place en Europe pour les produits de niche et les constructeurs de machines, mais aussi pour les installateurs et les concepteurs de projets. La Suisse est donc condamnée à la recherche sans pouvoir compter sur une industrialisation de ce secteur? Nous ne pouvons pas concurrencer l’Asie pour les produits standards, mais la fabri-

«Les énergies renouvelables sont de plus en plus avantageuses, alors que les énergies de sources conventionnelles ne cessent de renchérir.» MATTHIAS FAWER cation en Suisse de produits spéciaux comme les modules à couches minces, les onduleurs ou d’autres éléments de haute technologie se justifie toujours. Le panneau solaire n’est qu’une partie d’un système énergétique incluant le stockage, la distribution et la gestion de l’électricité. dans ces domaines, de nombreuses idées d’affaires s’offrent aux entreprises suisses intelligentes. Le Conseil fédéral peut-il faire volte-face concernant le nucléaire, et ne plus y renoncer? Je ne le pense pas. de nombreuses grandes tendances sont

déjà amorcées dans le secteur des Cleantech et il serait difficile de faire marche arrière. Les énergies renouvelables sont de plus en plus avantageuses, alors que les énergies de sources conventionnelles ne cessent de renchérir. En fin de compte, les considérations économiques l’emporteront. En outre, une telle évolution sera aussi bénéfique pour l’économie, car l’industrie et les PME profitent bien davantage des énergies renouvelables et des mesures destinées à améliorer l’efficience énergétique que de la construction d’une nouvelle centrale nucléaire. E

QUELLE PLACE POUR LA SUISSE DANS LE DOMAINE DU SOLAIRE? Exemple de l’une des rares entreprises de fabrication de photovoltaïque du pays. La société yverdonnoise Flexcell, créée en 2000, s’est lancée dans l’industrialisation d’une technologie innovante issue des laboratoires de l’EPFL. Elle propose des produits photovoltaïques flexibles, intégrés, entièrement suisses. Rachetée en 2008 par l’entreprise allemande Q-cells, elle se retrouve de nouveau en difficulté depuis que son investisseur est lui-même sur la sellette. A l’heure de boucler ces lignes, en révocation de sursis concordataire, elle cherche des investisseurs. «Pour la première fois, nous sommes en train de discuter avec des Suisses aussi», explique son directeur Sébastien Dubail. Selon Roger Nordmann, président de l’association des entreprises solaires Swisso-

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lar, «Flexcell se situe sur un marché de niche, avec des cellules très légères et souples adaptées à des toitures rondes. Avec son nouveau store solaire par exemple, elle n’est pas en concurrence avec le marché chinois, ce qui devrait attirer des investisseurs.» Que manque-t-il donc aux entreprises suisses? «Il faut une volonté politique et des conditions

cadres pour ne plus laisser partir à l’étranger la centaine de bons projets qui sortent chaque année de l’EPFL. Malheureusement, tant qu’il n’y a pas de problème majeur d’emploi, ce problème ne sera pas considéré comme prioritaire», observe le patron d’entreprise, Sébastien Dubail. L’évolution de cette société d’Yverdon dira peut-être si la Suisse réussira encore mieux, un jour, à allier, dans ce domaine, innovation et industrialisation.

L’uSINE fLEXCELL, à Yverdonles-bains (vd)


ACTUEL LABO

LA GéOTHERMIE À BASSE éNERGIE

UnE TECHnoloGIE À CREUsER! L’équipe du professeur Lyesse Laloui est à la pointe de la recherche sur la géothermie peu profonde. Celle-ci pourrait jouer un rôle important à l’avenir dans l’optique de l’abandon du nucléaire en 2034. La géothermie à basse énergie est parfaitement bien adaptée au milieu urbain.

TExTE: ThIERRY VIAL PhoTo: VANINA MoREILLoN

s

ous nos pieds, le sol regorge d’une énergie quasiment inépuisable puisque 99% de la masse de notre planète bouillonne à plus de 1000 degrés. Plus on s’enfonce dans l’écorce terrestre, plus la température s’élève. Cette ressource énergétique n’a pratiquement plus de secret pour Lyesse Laloui, professeur de mécanique des sols, géo-ingénierie et stockage de Co2 à l’EFPL, puisqu’il a fait de son laboratoire lausannois un vaisseau amiral dans ce domaine de recherche au niveau mondial. Son créneau, c’est la géothermie dite à très basse énergie, entre 1 et 100 mètres de profondeur où la température reste constante tout au long de l’année entre 10 et 12 degrés. Rien à voir donc avec la géothermie profonde qui s’enfonce à plusieurs kilomètres sous terre pour capter des températures jusqu’à 200 degrés et créer de la vapeur pour faire tourner des turbines électriques.

AdApté À LA dENSIfICAtIoN Le but de la géothermie à basse énergie est de créer de la chaleur. Et une température de 10 à 12 degrés suffit largement à une pompe à chaleur afin d’amplifier

les calories extraites de la terre en hiver pour chauffer un bâtiment, ou les y injecter en été afin de le rafraîchir. «Une technologie tout à fait en phase avec la politique de densification urbaine actuellement en cours dans le pays, relève Lyesse Laloui, puisqu’il suffit de munir les fondations d’un bâtiment avec des tubes flexibles remplis d’un fluide caloporteur pour préparer la mise en place du système.»

uN LogICIEL INNovANt dans ce sens, l’équipe du professeur a concocté le premier logiciel capable de calculer la déformation des fondations d’un bâtiment engendrée par les différences de chaleur liées à la géothermie à basse énergie. «Ce logiciel destiné aux architectes vise à les encourager à intégrer cette source d’énergie dans leurs nouveaux projets. C’est d’autant plus intéressant que le surcoût lié à la mise en place de ce système reste finalement assez limité.» Il représente environ 3% pour l’équipement des pieux (tuyauterie verticale et monitoring), ce qui permet un amortissement très rapide. La preuve par l’exemple avec le nouveau Terminal E de l’aéroport de Zurich où 310 pieux de fondation sur 440 sont des pieux énergétiques. Ils assurent la production de 75% de l’énergie utilisée pour le chauffage de ce bâtiment. Résultat, en 8 ans, l’installation sera amortie et à partir de la neuvième année, le chauffage du bâtiment ne coûtera plus que 25% de son prix normal. des arguments qui plaident fortement en faveur d’une incitation à installer plus systématiquement cette technologie lors de nouvelles constructions en Suisse. de plus, la géothermie à basse

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ACTUEL pRofESSEuR LYESSE LALouI, spécialiste de la mécanique des sols, de géo-ingénierie et du stockage de Co2 à l’EpfL.

énergie est neutre en matière de rejet de Co2. Ceci, alors même que la construction et l’immobilier génèrent plus de 50% des rejets de ce gaz dans l’atmosphère. Si la Suisse faisait figure de pionnière pour la mise en pratique de cette solution il y a quelques années encore, elle a malheureusement été dépassée par ses voisins où ce système est jugé très prometteur, notamment pour le ra-

fraîchissement des bâtiments en été. Quelques beaux projets munis d’un système de géothermie à basse énergie sont néanmoins en cours de construction en Suisse en ce moment comme le nouveau centre des congrès de l’EPFL. Un bâtiment qui, l’espère le professeur Laloui, saura attirer la curiosité des architectes sur cette technologie prometteuse. E

BIO EXPRESS • Formation d’ingénieur civil en algérie • Master à l’ecole centrale de Paris en mécanique des sols et des structures • Doctorat sur le stockage des déchets nucléaires • arrivée comme chercheur en géotechnique à l’ePFL • Nommé professeur en 2005

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ACTUEL

EN BREF poubELLEs Stop au gaspillage! Réduire le gaspillage alimentaire permettrait de diminuer la production de déchets. Le Parlement européen a adopté une résolution en ce sens le 19 janvier, demandant à la commission et aux Etats de l’UE de prendre des mesures pour diviser par deux le gaspillage. Une étude de la commission a démontré qu’il atteint 179 kg par an et par habitant dans les 27 pays membres. Ce chiffre pourrait augmenter de 40% d’ici à 2020.

une production meilleure marché des modules photovoltaïques explique en partie la baisse de la RpC.

SOLAIRE

lEs PRIX DU solaIRE PlonGEnT, la RPC ÉGalEMEnT A compter du 1er mars 2012, la rétribution à prix coûtant (RPC) de l’électricité produite par de nouvelles installations photovoltaïques diminuera de 10%.

C

ette baisse s’ajoutera à la réduction régulière (annuelle) de 8% en vigueur depuis le 1er janvier 2012. «Ce type d’adaptation, comme celle du mois de mars, s’ajuste au marché et n’est donc pas agendée» explique Matthieu Buchs, porte-parole à l’office fédéral de l’énergie. Si la RPC baisse pour l’énergie solaire, «c’est essentiellement dû à une production meilleur marché des modules photovoltaïques». Pour

l’énergie éolienne, les examens ont révélé que les taux de rétribution actuels sont trop élevés pour les sites bénéficiant de conditions de vent optimales. Ceux-là verront la rétribution diminuer de 3,5 ct/kWh. Les sites où les conditions de vent sont jugées seulement convenables verront eux leur taux de rétribution augmenter de 1,5 ct/kWh. Pour les installations de biomasse fonctionnant au bois, depuis l’introduction de la RPC, en 2009,

le prix du bois-énergie a augmenté de 10% en moyenne en Suisse. de plus, les coûts d’investissement sont 10% supérieurs aux prévisions. «A quoi s’ajoute un effet d’échelle: les installations les plus petites sont en proportion plus chères que les grandes, explique Matthieu Buchs. Ces nouvelles installations verront le bonus bois relevé le 1er mars de 0 à 4,5 ct/kWh en fonction de la classe de puissance de l’installation. E

sAIntE-CroIx oui aux éoliennes Le 5 février, Sainte-Croix a dit oui à la construction de six éoliennes sur son territoire. Le projet, amorcé en 2007, en comprenait sept à l’origine. L’éolienne qui était la plus proche du village suscitant des questions de la part des habitants, Romande Energie l’avait supprimée, portant la distance entre la première hélice et le centre du village à 1300 m. Ce parc permettra d’alimenter plus de 6000 ménages, soit l’ensemble de la commune, industries comprises.

CLIMAT

LES GLACIERS DE L’HIMALAYA RÉSISTENT! Sur les dix dernières années, les sommets de l’himalaya, les plus enneigés du monde, n’ont pas perdu de glace, selon une étude publiée dans Nature début février. Selon John Wahr, professeur à l’Université de Colorado aux Etats-Unis, la fonte des glaciers de l’himalaya, soit 30% des glaciers du monde, aurait été limitée à 4 milliards de tonnes par an entre 2003 et 2010, contre

cinquante milliards de tonnes annuelles estimées jusqu’ici. Si la fonte est bien réelle, elle serait largement compensée par les nombreuses chutes de neige appelées à se transformer en glace. Pourquoi des résultats aussi différents des études précédentes? dans ce cas, les observations ont été menées par satellite sur l’ensemble des 200 000 sommets du monde contre un

échantillon de quelques centaines de glaciers depuis le sol dans les études traditionnelles. Le responsable de la recherche précise tout de même que si les glaciers de l’himalaya résistent plutôt bien, il en va tout autrement de tous les autres glaciers à travers le monde. Pour lui, les prévisions en matière de changement climatique ne sont en rien exagérées. E

froId fermez les frigos! Une étude française a démontré que fermer les meubles frigorifiques dans les grandes surfaces permettrait de faire baisser de 20% la consommation annuelle énergétique des supermarchés de l’Hexagone. Le froid commercial représente en moyenne 40% de leur consommation totale.

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EN BREF

ACTUEL

tHErMIquE 100 000 installations thermiques en Suisse Près de 15 000 nouvelles installations solaires thermiques ont été installées sur les toits en 2011, ce qui représente environ 140 000 m2 de panneaux. Soit une croissance de 1,5% par rapport à 2010, selon l’institut d’analyse de marché BSRIA. Pour l’Office fédéral de l’énergie, le parc immobilier suisse pourrait couvrir 60% de ses besoins en chaleur par l’énergie solaire thermique. Actuellement, avec 100 000 installations solaires thermiques, cette énergie ne couvre que 0,7% de ces besoins.

E INSOLITE

Un CaCHaloT DE VInGT-CInQ TonnEs TRansFoRMÉ En ÉlECTRICITÉ Un mammifère marin, récemment échoué en Belgique, va être utilisé pour produire du courant.

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n Belgique, rien ne se jette, tout se récupère, même un cachalot échoué sur une plage. En effet, la viande résiduelle de cette baleine retrouvée au mois de février est classée comme graisse de catégorie 1. Elle ne peut donc pas être utilisée dans la chaîne alimentaire de l’homme et des animaux. L’entreprise Electrawinds a trouvé la solution pour utiliser au mieux la dépouille de cette baleine en développant un procédé capable de transformer ce type de graisse en électricité. Sur les 25 tonnes que pèse un cachalot, 50% sont composés de graisse. Celle-ci a été fondue puis acheminée vers une centrale de biocarburants. Les 12,5 tonnes de graisse de l’animal ont ainsi généré près de 50 000 kWh d’électricité verte. Ce qui équivaut à la consommation annuelle de quatorze ménages.


ACTUEL

EN BREF subvEntIons

POINT DE VUE

«lE GaZ naTUREl a EnCoRE Un GRanD aVEnIR En sUIssE» Parler d’efficience énergétique, c’est souvent condamner totalement l’utilisation d’énergie fossile. Un raccourci que conteste vivement Pierre-Alain Kreutschy, porte-parole et conseiller technique de l’Association suisse de l’industrie gazière. Il nous explique pourquoi. Lorsque l’on fait un amalgame entre le mazout, le charbon et le gaz comme combustibles fossiles non renouvelables, cela vous énerve particulièrement. N’est-ce pourtant pas la réalité? Le gaz naturel est bien une énergie fossile mais sa composition l’avantage par rapport aux autres. depuis la décision de sortir du nucléaire, nous devons faire face à des réalités, mais aussi rester lucides. Si l’on veut atteindre les objectifs de la Confédération selon les échéances fixées, il va falloir faire l’inventaire de toutes les ressources renouvelables disponibles et il sera facile de constater que nous n’arriverons pas à compenser la sortie du nucléaire aussi rapidement que prévu. Nous proposons donc de réintégrer le gaz dans la réflexion. De quelle manière? En Suisse, nous produisons très peu d’électricité thermique (mazout, charbon, gaz). or, le gaz naturel peut offrir des rendements de l’ordre de 60% qui sont très bons, à comparer avec les 30% du nucléaire. C’est pourquoi nous proposons de remettre sur la table des projets de

centrales à cycle combiné. Cette technologie est maîtrisée et il suffit de deux à trois ans pour disposer d’un outil de production efficace. Si l’on redémarrait par exemple la centrale de Chavalon avec du gaz naturel, elle pourrait produire 2200 gigawattheures par an, soit la moitié de la consommation du canton de Vaud. Nous croyons aussi beaucoup aux couplages chaleur-force qui peuvent produire électricité et chaleur pour une villa, un immeuble, voire un quartier, avec des rendements proches de 90%. D’accord, le gaz est assez efficace mais il n’en demeure pas moins que c’est une énergie fossile qui produit aussi du CO2. oui, mais de tous les combustibles carbonés, le gaz naturel est celui qui en produit le moins. de plus, le Co2 des centrales à cycle combiné devra être compensé à 100%. Si nous devons tout compenser en Suisse, l’électricité produite n’est pas rentable. Par contre, en compensant 50% en Suisse et 50% à l’étranger, c’est tout à fait envisageable. Nous recherchons aussi d’autres solutions. L’industrie gazière fi-

100 millions pour l’efficience! Le Conseil d’Etat vaudois a annoncé le 12 janvier dernier qu’il avait pris la décision d’affecter 100 millions à l’efficacité énergétique, à la promotion des énergies renouvelables, à la formation et à la recherche en matière énergétique. Trente millions seront consacrés à l’assainissement des bâtiments, avec un bonus à la rénovation d’immeubles et en aidant financièrement à remplacer les chauffages électriques. trAnsports

pIERRE-ALAIN KREutSCHY, porte-parole et conseiller technique de l’Association suisse de l’industrie gazière

développer les transports publics dans les agglomérations «Il est urgent de développer les transports publics dans les agglomérations, tout en donnant la priorité à la hausse des capacités plutôt qu’à des transports plus rapides.» Ce sont les conclusions d’une étude menée par l’Association Transport et Environnement (ATE) qui va être envoyée à la ministre des Transports Doris Leuthard. A noter qu’en 2012, le Parlement débattra de l’initiative «Pour les transports publics» de l’ATE et de ses partenaires.

nance par exemple une chaire à l’EPFL qui travaille sur la captation du Co2 et son stockage. Vous êtes donc persuadé que le gaz naturel a un avenir en Suisse? Bien sûr. Avant tout, l’avenir des gaziers passe par un remplacement des anciennes chaudières à mazout par des chaudières à gaz de nouvelle génération qui diminuent les rejets de Co2 de 25%. Nous avons aussi lancé des pompes à chaleur à gaz naturel. Et nous misons beaucoup sur la mobilité qui représente 30% de la consommation d’énergie en Suisse. Nous avons déjà équipé plus de 130 stations-service en Suisse, alimentées au gaz naturel/biogaz. E

IMMAtrICuLAtIons 2011, année record pour les nouvelles immatriculations Le nombre de véhicules routiers à moteur mis en circulation en Suisse n’a jamais été aussi important que l’année dernière, selon l’Office fédéral de la statistique. Avec un total de quelque 420 900 véhicules neufs mis en circulation, le record de 1989 est nettement dépassé. Au total, ce sont environ 5,5 millions de véhicules à moteur qui étaient immatriculés en Suisse, soit 2,2% de plus qu’en 2010.

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EN BREF

ACTUEL

tHErMIquE Lourdes pertes pour Alpiq «Alpiq Holding SA boucle son exercice 2011 avec des pertes significative de 1,3 milliard de CHF. Le chiffre d’affaires net demeure stable, mais les résultats opérationnels avant dépréciation sont en net retrait par rapport à 2010», selon un communiqué du groupe. Expliquant que «la situation sur les marchés énergétiques et l’appréciation du franc suisse ont eu un impact majeur sur le résultat». Alpiq prévoit que les résultats opérationnels 2012 devraient subir de nouvelles baisses par rapport à 2011. une forêt de nanofils enrobée dûne matière organique capte la lumière. INNOVATION

IMMobILIEr Cff Immobilier passe au vert CFF Immobilier, l’une des plus importantes sociétés immobilières suisses, introduit de nouveaux standards en matière de système de chauffage. Le gaz et les granulés de bois remplaceront progressivement la consommation de fuel dans les différentes gares et les bâtiments de moyenne importance. Cette initiative permettra ainsi de réduire durablement les dépenses énergétiques tout en proposant un chauffage respectueux de l’environnement. GAZ gaz de schiste En 2010, l’extraction de gaz de schiste a généré 76 milliards de dollars de revenus et contribué à la création de 600 000 emplois aux Etats-Unis. Fortement encouragée par le président Obama malgré les critiques des défenseurs de l’environnement, l’extraction du gaz de schiste devrait générer des revenus de 118 milliards de dollars et 870 000 emplois d’ici à 2015.

UnE PRoTÉInE VÉGÉTalE PoUR FaBRIQUER DE l’ÉlECTRICITÉ

Andreas Mershin a en effet créé une minuscule «forêt» de nanofils enrobée d’une matière organique, chargée de capter la lumière. Les nanofils servent de support pour la matière organique et aussi de câbles pour véhiculer les électrons produits par les molécules. «Une sorte de nano-forêt électrique», explique le chercheur.

Une technologie inédite pour le photovoltaïque vient uN pRoCESSuS SIMpLIfIé «L’efficacité est 10 000 fois sud’être développée grâce à une étroite collaboration à la version précédente, entre le Massachusetts Institute of Technology (MIT) périeure bien qu’on ne convertisse pour et l’EPFL. Une alternative simple et peu coûteuse l’heure que 0,1% de l’énergie solaire en électricité. Cependant, aux capteurs solaires. SoPhIE KELLENBERGER

E

n utilisant la protéine nécessaire à la photosynthèse chez les végétaux, Andreas Mershin, chercheur du MIT, a mis au point un moyen de produire du courant électrique. Ces recherches viennent compléter les travaux de Shuguang Zhang du MIT et du professeur Michael Graetzel de l’EPFL. dans le laboratoire de Michael Graetzel à Lausanne, Andreas Mershin est arrivé à adapter un substrat photovoltaïque bien plus

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efficace pour absorber la lumière solaire. Ce substrat est comparable à celui utilisé dans les cellules solaires à colorant, dites «cellules Graetzel», spécialité de ce labo, mais la substance, qui permet la photosynthèse, est radicalement différente du colorant utilisé habituellement. Cette modification a permis d’améliorer également ces «cellules Graetzel», grâce en particulier au développement d’un mécanisme qui transporte les électrons plus efficacement entre les extrémités des pôles, comme dans une pile.

1 à 2% d’efficacité seront suffisants pour imaginer une utilisation commerciale, car les ingrédients coûtent peu et le procédé de fabrication est simple», précise Andreas Mershin. Pour lui, «le procédé a été tellement simplifié que pratiquement n’importe quel laboratoire pourrait le reproduire – y compris des laboratoires de sciences à l’université, et même dans les écoles –, permettant aux chercheurs partout dans le monde de commencer à étudier ce procédé et de proposer d’autres perfectionnements». E


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INTERVIEW CHARLES WEINMANN

«Consommer deux fois moins, C’est possible! ALORS pourquoi gaspiller?» Le bureau vaudois de conseil Weinmann-Energies SA est à la pointe en matière d’efficience des bâtiments. Son fondateur, Charles Weinmann, a suivi de près l’évolution des énergies renouvelables. Rencontre avec un homme convaincu qu’il n’est pas trop tard pour mieux faire. A condition de s’y mettre tout de suite! BIO EXPRESS 1942 Naissance à Lausanne. 1967 Licence en maths. 1973 Diplôme en physique et thèse UNIL (alors EPUL) en physique des matériaux. Jusqu’en 1980 Travaille dans l’industrie en Suisse alémanique, notamment chez Von Roll. 1980 Lance son propre bureau. Démarre avec du chauffage, puis de la ventilation, pour des entreprises de plus en plus grandes. 2011 Avec 55 employés, WeinmannEnergies SA est l’un des plus grands bureaux de Suisse romande. L’entreprise travaille dans toute la Suisse et aussi à l’étranger.

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Texte: SYLVIE ULMANN Photos: Vanina Moreillon

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hysicien de formation, Charles Weinmann a ouvert son bureau de conseil en planification des installations et efficacité énergétique dans le bâtiment, l’industrie et les services en 1980, après avoir travaillé plusieurs années dans l’industrie. Aujourd’hui, il compte 50 collaborateurs spécialisés dans différentes disciplines, du chauffage à la ventilation en passant par le sanitaire ou la recherche. Et Weinmann Energies fait figure de pionnier en matière d’efficience énergétique. Rencontre avec un passionné. E21 Vous avez ouvert votre bureau d’ingénieur-conseil en 1980, mais auparavant vous avez travaillé plusieurs années dans l’industrie. Qu’est-ce qui vous a amené à changer de cap?

CW Les crises énergétiques des années 70 m’ont fait réaliser que l’énergie serait un thème important dans le futur, un domaine qui évoluerait rapidement. Ma décision a surpris les gens, beaucoup ne comprenaient pas pourquoi je quittais mon poste dans l’industrie! On me demandait si j’étais devenu écolo... E21 L’efficience énergétique a-t-elle été une priorité dès les débuts du bureau? CW Oui, absolument. Mais c’est surtout ces toutes dernières années que les choses se sont développées de façon impressionnante. E21 La technologie a-t-elle permis de beaucoup augmenter l’efficience des renouvelables? CW A l’époque, par exemple, une pompe à chaleur pouvait diminuer votre consommation par deux. Actuellement, on arrive à trois. Mais le domaine où l’on


CHARLES WEINMANN Ce physicien commence sa carrière dans l’industrie, avant de changer de bord suite aux crises énergétiques des années 70.

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INTERVIEW CHARLES WEINMANN a fait le plus de progrès est celui de l’efficience des bâtiments en tant que tels. dans les années 70-80, ils étaient très gourmands en énergie. L’EPFL avait mis au point les premiers appareils capables d’évaluer leur consommation et aussi de voir comment agir pour améliorer ces résultats. Il était tout d’un coup possible de déterminer si le problème venait d’une chaudière surdimensionnée, ou qui ne s’allumait pas au bon moment, ou encore si son rendement était simplement mauvais. on pouvait alors conseiller des changements... C’est ainsi que nous sommes devenus un bureau d’ingénieurs en installation.

WEInMAnnEnErGIEs En sIx bÂtIMEnts SERONO - GENÈVE

2004 à 2006 > Installation de deux pompes à chaleur puisant leur énergie dans l’eau du lac et d’une ventilation double flux avec récupération de chaleur pour l’ensemble des bâtiments.

PHILIP MORRIS INTERNATIONAL - LAUSANNE

2004 à 2007 > Installation de trois pompes à chaleur, d’une ventilation double flux et utilisation de l’eau du lac pour rafraîchir les locaux. Cette solution permet d’économiser 50% d’énergie et 70% de CO2.

LA SOURCE - LAUSANNE

2007 à 2009 > Construction d’un nouveau bâtiment de radiologie et rénovation des urgences incluant celle de la production d’eau glacée selon la technique du free cooling *.

2 0 | E F F I C I E N C E 21 | P R I N T E M P S 2 012

CHARLES WEINMANN C’est au niveau de l’efficience des bâtiments que les plus gros progrès ont été réalisés depuis les années 80.

E 21 Aucune norme n’existait dans le bâtiment en matière d’efficience il y a trente ans? CW Non, nous avons dû les développer et cela commençait à être nécessaire, car la moitié de l’énergie consommée en Suisse était utilisée par les bâtiments. Je peux dire que j’ai appris mon métier de bureau d’études en travaillant sur les normes SIA (la Société suisse des ingénieurs et des architectes, qui rassemble des praticiens reconnus dans les domaines de l’environnement, de l’architecture, de l’ingénierie et de l’industrie, ndlr). J’ai siégé dans différentes commissions et j’y suis encore! E 21 Et imposer des normes suffit? CW Non, elles ne résolvent pas tout, mais sans elles, on ferait toujours aussi mal qu’avant! dans les années 60 à 80, les bâtiments consommaient 20 l de mazout par m2 chauffé. Pour une surface de 200 m2, cela donnait 4000 l/an. Aujourd’hui, les normes SIA ne permettent pas aux bâtiments de dépasser les 6 l par m2 par an depuis 2010. S’il s’agit d’une construction Minergie P, la norme est fixée à 3,5 l.

Là, tout se joue sur la qualité de l’enveloppe, les renouvelables et la récupération de chaleur par circulation d’air. Tous les cinq ou dix ans, on révise la norme... A l’heure actuelle, on sait faire avec deux fois moins, alors pourquoi gaspiller? E 21 Y a-t-il un moment où consommer moins sera impossible? CW Non, mais il faudrait cesser de penser en termes de consommation énergétique. Tenir compte de l’électroménager, de l’énergie grise et des questions de mobilité induite devient nécessaire. E 21 Autrement dit, envisager le logement dans son ensemble et pas seulement la façon dont il est construit? CW oui, c’est d’ailleurs ainsi que le label Minergie A fonctionne. Il prend en compte l’énergie électrique et grise et pas seulement de la consommation d’un bâtiment. Cela élargit la réflexion. Le propriétaire doit choisir les appareils – frigo, éclairage, etc. – les moins gourmands possible. E 21 Et éviter de construire n’importe où... CW Bien sûr. Construire un bâtiment très cher dans un endroit inaccessible peut être une mauvaise idée, car deux voitures seront nécessaires pour y vivre. La mobilité va devenir un véritable enjeu. E 21 On peut aussi améliorer les performances d’un bâtiment en le rénovant... CW oui, à condition que les propriétaires ne se contentent pas de refaire le crépi et la peinture! En dix ans de Minergie, seuls 20 000 bâtiments ont été construits. Les 1 980 000 autres consomment 18 l de mazout au m2. on en rénove 1% par an. A ce rythme il faudra cent ans pour rénover tout le parc.

«on ne change pas les autres, comme le dit Laotseu. Mais en étant convaincu, on peut se changer soimême.» CHARLES WEINMANN


«quand une maison classée «G» sera invendable, plus personne ne se demandera si installer une pompe à chaleur est un bon calcul. Cela ira de soi.» CHARLES WEINMANN E 21 Oui, mais comment inciter les gens à faire les bons choix en matière de rénovation? CW on peut les y encourager en favorisant déductions et subsides. Mais le facteur qui pèsera le plus lourd sera l’augmentation du coût de l’énergie ces prochaines années. Le mazout pourrait bien passer à 200 ou 300 fr. les 100 l, le pétrole se faisant de plus en plus rare. Il vaudra mieux le garder pour faire des produits à haute valeur ajoutée. Cela nous amènera sans doute à une interdiction de se chauffer au mazout ou au gaz, car dans ce domaine il y a d’autres solutions. E 21 L’idéal reste au fond de bien construire... CW oui, mais trop de promoteurs construisent encore sans se poser la question de la consommation. Attirer leur attention sur ce plan fait d’ailleurs partie de notre rôle de conseiller sur un projet. Pour inciter les gens à réfléchir dans cette direction, la SIA a développé des certificats énergétiques pour les bâtiments, exactement comme cela existe pour les appareils électroménagers. L’idée est d’amener le public à s’intéresser à l’étiquette énergie d’une maison avant de l’acheter. Ce n’est pas obligatoire pour le bâtiment dans son ensemble, mais les cantons ont décidé de l’imposer pour l’enveloppe. E 21 Et des améliorations sont aussi certainement possibles au niveau du réseau, car avec les renouvelables, le gros problème est qu’elles ne fonctionnent pas toujours au moment où on le voudrait. Le solaire, par exemple, fournit de l’énergie en plein jour et rien la nuit lorsqu’on aurait besoin de lumière... CW Jusqu’à maintenant, le réseau part des grandes centrales vers les maisons. Mais dès le moment où chacune devient productrice de courant, cela change tout, car les flux arrivent de partout. Swissgrid doit prendre en compte toutes ces petites contributions,

c’est son travail. L’entreprise s’était engagée à racheter cette électricité à prix coûtant... Avant de revenir sur cette promesse. C’est ingérable et inadmissible! E 21 A ce stade, on peut se demander si on parviendra à réduire notre consommation assez tôt... CW oui, car une chose est irréfutable: la température augmente de façon exponentielle sur la Terre. Et cela pose d’énormes problèmes: comment empêcher les torrents de déborder? Et comment assurer la stabilité des terrains si les arbres qui le font à présent meurent? Répondre à ces questions est urgent. La bonne nouvelle est que l’on sait et peut faire mieux. Mais comment accélérer le processus? on peut agir politiquement, avec des lois et des exigences, mais tout cela n’influence que les nouvelles constructions. Pour les plus anciennes, on peut inciter leurs propriétaires à les isoler pour qu’elles conservent leur valeur. E 21 On en revient toujours au même problème: cela coûte cher... CW Quand on veut, on peut! Il faut agir sur les esprits. Prenez la crise de la radioactivité, par exemple. Elle a permis de mettre des abris PC dans toutes les maisons, et personne ne s’est jamais interrogé sur leur rentabilité. Ce sera exactement la même chose au moment où l’on se rendra compte qu’au niveau énergétique, il y a danger de crise. on fera ce qu’il faut pour la prévenir. Aujourd’hui, on se demande encore trop souvent pourquoi économiser l’énergie. Alors que les gens doivent tout simplement réaliser que leur maison va perdre de sa valeur s’ils ne font rien, et en gagner s’ils agissent. Le jour où une maison classée «G» deviendra invendable par rapport à une «B», plus personne ne se demandera si installer une pompe à chaleur ou poser de nouvelles fenêtres est un bon calcul. Cela ira de soi. E

TOUR TSR - GENÈVE

2007 à 2010 > Rénovation Minergie complète de la tour. Installation de faux plafonds actifs avec tour de refroidissement humide pour le free cooling *. Installation d’une ventilation centralisée pour renouveler l’air.

NESPRESSO - AVENCHES

2007 à 2010 > Installation de la distribution de chaud, de froid et d’une ventilation avec récupération de chaleur pour l’ensemble du bâtiment, des bureaux à la production en passant par le stockage.

VILLA MOOSER BRETIGNY-SUR-MORRENS

2007 > La Villa Mooser est l’un des nombreux bâtiments Minergie où l’architecte a mandaté le bureau Weinmann-Energies SA pour préparer documents et justificatifs conduisant à la demande puis à l’obtention du label Minergie.

* Le free cooling consiste à refroidir un bâtiment par ventilation en jouant sur les différences de température entre l’intérieur et l’extérieur.

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PARLEMENT FéDéRAL POLITIQUE

L’EffICIEnCE A-t-ELLE unE pLACE À bErnE?

DOMINIQUE DE BUMAN Vice-président du PDC suisse

Ils représentent le peuple suisse sous la Coupole mais que proposent-ils pour améliorer l’efficience énergétique dans notre pays? LUdMILA GLISoVIC

a

u rayon politique, la question de l’énergie fait partie des incontournables. Un thème important étant donné que la Suisse a opté pour une sortie du nucléaire en 2034. Afin de respecter cette échéance, il va falloir agir au niveau politique comme au niveau individuel. Efficience 21 a voulu savoir quelle importance les principaux partis de Suisse accordent à la question énergétique dans leur programme. Nous avons aussi demandé à nos élus de quelle façon ils contribuent aux économies en tant que citoyens.

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QUESTIONS À CINQ TÉNORS DU PARLEMENT

1. que préconisez-vous pour améliorer l’efficience énergétique de notre pays?

2. quel rôle la suisse peut-elle jouer dans la mise en place de mesures visant à améliorer l’efficience énergétique au niveau mondial? 3. En tant qu’élu, quelles mesures prenez-vous pour diminuer votre consommation d’énergie personnelle et dans le cadre de votre fonction?

Le conseiller national dominique de buman préconise de repenser, entre autres, l’aménagement du territoire et que les mesures prises en suisse servent d’exemple sur le plan international. J’aimerais d’abord souligner l’ambiguïté du mot efficience: faut-il le prendre dans le sens d’efficacité ou d’économie? Je me demande si les mesures d’incitation à plus d’efficience ne devront pas à terme devenir plus coercitives. Il faut repenser la manière de travailler et surtout l’aménagement du territoire. Les transports sont un secteur grand consommateur d’énergie. développer les outils informatiques permet le travail à domicile. outre des économies en énergie, le télétravail ou travail à distance offre une meilleure qualité de vie. Je pense notamment aux mères de famille. Lorsque ce n’est pas possible, afin de diminuer les déplacements pour se rendre sur son lieu de travail, celui du domicile doit s’en rapprocher. L’aménagement du territoire doit être repensé. A l’image des écoquartiers, on pourrait envisager des entités organisées sur le même principe, mais à la taille de communes ou des districts. des friches industrielles pourraient ainsi être revalorisées.

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Pour faire des économies, on a déjà pu constater que les campagnes de sensibilisation auprès des consommateurs sont également efficaces et donnent de bons résultats, mais elles restent insuffisantes pour supprimer tout recours aux centrales nucléaires. En résumé, il faut plus de mesures contraignantes. La Suisse a tout intérêt à s’engager sur ce terrain-là au niveau international, tant pour des raisons écologiques qu’économiques. Notre pays est très dynamique dans la recherche scientifique et le développement de nouvelles technologies. La richesse de la Suisse, c’est sa matière grise et plus elle poussera son développement dans ce domaine, plus son exemple sera suivi.

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En installant mon bureau à mon domicile, j’ai mis en œuvre ce que je préconise. Et même si j’adore me déplacer à moto – ce n’est un secret pour personne –, je me déplace autant que possible en transports publics. de plus, j’utilise des appareils et des ampoules à basse consommation.

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POLITIQUE L’EFFICIENCE AU PARLEMENT FéDéRAL

ROGER NORDMANN

LAURENT FAVRE

Conseiller national PS

Conseiller national PLR

pour lui, en améliorant son efficience, la suisse a tout à gagner tant au niveau du pays qu’au niveau international. En diminuant sa facture énergétique, elle créera de l’emploi et donnera une image enviable. dans la mobilité, il faut développer les transports publics, car le train consomme six fois moins d’énergie que la voiture pour transporter 1 personne sur 1 km. d’autre part, il faut durcir encore les normes d’émissions de Co2 des voitures. Sans même passer à l’électricité, une réduction de 50% de la consommation est possible pour les voitures à propulsion fossile. dans le bâtiment, il faut assainir les bâtiments anciens et ne construire que du «zéro énergie» pour les nouvelles maisons. A cet effet, il faut combiner les normes, l’information et les incitations économiques. dans le secteur de l’électricité, il faut des normes de consommation sévères pour tous les nouveaux appareils. Il faut moderniser les installations fixes très voraces (chauffages électriques, vieux moteurs, pompes, fours). A cet effet, un soutien économique et des obligations sont nécessaires.

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Si la Suisse réduit de moitié sa consommation d’énergie d’ici à vingt ans tout en maintenant le même niveau

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de confort, elle montrera la faisabilité d’un tel sillon de développement. Beaucoup de pays lui emboîteront le pas, car une diminution par deux de la facture énergétique est très attractive. L’attrait est renforcé par le fait que le processus de transformation crée des emplois. Enfin, pour la Suisse, ce rôle de pionnier est très intéressant au plan des exportations. Il place nos entreprises à la pointe sur les marchés mondiaux. Il y a des secteurs où nous sommes vraiment excellents: Minergie, transports public, Mobility, machines-outils, pour le photovoltaïque, etc. A titre privé, nous isolons progressivement notre propriété par étage, nous nous équipons avec des appareils à basse consommation et nous évitons de laisser fonctionner des appareils sans utilité, à vide. dans mes fonctions, je fais tous mes voyages en Suisse en train, avec quelques exceptions lorsque l’horaire m’impose de prendre une voiture. dans ce cas, j’ai recours à Mobility. J’utilise très rarement l’avion.

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Il est pour l’implication personnelle des citoyens et un effort sur le plan de l’éducation à ces questions dès l’enfance. pour les propriétaires, il préconise un allègement des contraintes administratives et des bonus fiscaux. Pour mon parti et moimême, la libéralisation du marché de l’électricité serait une bonne base. Cette concurrence encouragerait les investissements visant à améliorer les installations déjà existantes et le développement des énergies renouvelables. Plus pratiquement, la généralisation du smart-metering (compteur intelligent) est un système efficace pour économiser de l’électricité. Ce type d’instrument permet un calcul plus affiné de la consommation d’énergie, mettant chacun devant la réalité de sa consommation. En ce qui concerne les bâtiments, il faudrait alléger les contraintes administratives pour les propriétaires qui désirent améliorer, par exemple, l’isolation de leur habitation. Ces travaux devraient être encouragés par des bonus fiscaux. En ce qui concerne les appareils électriques, dès 2013 seuls les appareils de classe A devraient être mis sur le marché suisse.

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Même si la Suisse est un petit pays, elle peut prendre une part active importante dans ce processus. Notre

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pays est à la pointe des innovations technologiques. En fournissant sur le marché mondial des produits cleantech, il contribuerait à l’amélioration de notre environnement global, tout en profitant de retombées économiques. La Suisse peut également intervenir à travers l’aide au développement en soutenant des projets liés à l’efficience énergétique et partager son savoirfaire. de plus, à l’instar de ce qu’elle a décidé pour elle-même en matière de réduction des émissions de Co2 (–20% d’ici à 2020), la Suisse doit encourager cet objectif au niveau international. Economiser de l’énergie et des matières premières est une responsabilité. Pour arriver à une consommation la plus raisonnable possible, un travail éducatif individuel sur ce thème est très important. Personnellement, j’ai amélioré l’isolation de ma maison et lorsqu’un appareil ménager doit être changé, je privilégie ceux à basse consommation. Et, bien évidemment, je me déplace autant que possible en train.

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UELI LEUENBERGER

OSKAR FREYSINGER

Conseiller national LES VERTS

Conseiller national UDC

Il fourmille d’idées et donne quelques conseils pour diminuer sa consommation d’énergie. Avant l’achat d’un nouvel appareil, il recommande notamment une visite sur le site www.topten.ch qui mériterait plus de subventions. Il faut des mesures politiques pour n’autoriser à la vente que les appareils les plus efficients. Au niveau personnel, avant l’achat, il faut réfléchir à l’utilisation réelle de l’appareil convoité. Pour tous les appareils et véhicules qui consomment de l’énergie, il faut fixer un plafond annuel décroissant pour les ventes des catégories B à F. Cela concerne aussi les pièces de rechange telles que les éléments d’éclairage, lampes halogènes et ampoules. Les appareils électriques représentent 55% de la consommation globale de courant et jouent donc un rôle clé dans les mesures en faveur de l’efficacité énergétique. Les chauffages électriques ne seront plus autorisés. Ceux existants ne pourront plus être remplacés par des systèmes similaires. Les pompes à chaleur avec un coefficient de performance inférieur à 4 (CoPa = coefficient de performance annuel) ne seront plus autorisés. de plus, un étiquetage strict et des déclarations transparentes au sujet de la production d’énergie facilitent les choix des consommateurs.

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outil de recherche indépendant, le site www.topten.ch offre la possibilité de trouver rapidement les meilleurs appareils électriques, lampes ou véhicules automobiles de la catégorie d’efficacité énergétique A. on n’y trouve que des produits respectueux en matière d’efficience et fabriqués, si possible, selon les critères du commerce équitable avec un bon rapport prix/efficacité. Le programme Suisse Energie doit élargir son soutien financier à ce site très utile aux consommateurs. La Suisse peut devenir leader en la matière, également par une politique énergétique novatrice, ayant valeur d’exemple et par le fait qu’elle ne fait pas partie de l’UE.

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Je suis locataire d’un appartement de 2 pièces et j’ai un chauffage à gaz individuel que j’utilise le moins possible. Au niveau des appareils et installations électriques, j’essaie de respecter le plus possible, les consignes d’économie des spécialistes. En plus, je me déplace à pied, à vélo et en transports publics.

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fidèle à lui-même, il attribue en partie l’augmentation de la consommation d’énergie à l’immigration. Il ne voit pas comment la suisse, trop petite pour faire face aux Etats-unis ou à la Chine, peut agir sur le plan international. Continuer à travailler sur l’efficience énergétique. Cela implique l’incitation à une meilleure isolation des maisons, des économies d’énergie multiples, une augmentation des capacités hydroélectriques, le développement de moteurs à basse consommation, hybrides ou électriques. Il faut aussi tenter de juguler les flux migratoires qui font exploser la consommation avec 50 000 consommateurs de plus par année. Par contre, je suis contre le subventionnement exagéré d’énergies non concurrentielles qui font exploser les prix de l’énergie.

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L’influence est quasiment nulle, car nous n’avons aucune emprise sur les plus gros pollueurs que sont les USA et la Chine qui ont leur propre agenda géopolitique et énergétique. Je suis donc très pessimiste à ce niveau. Mais on peut toujours donner le bon exemple, pour peu que nos entreprises, qui luttent déjà contre le franc fort, restent concurrentielles.

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Je veille à ne pas laisser brûler plusieurs lampes en même temps. Progressivement, j’ai remplacé les ampoules normales par des ampoules à basse consommation à mon domicile. Lors de mes voyages, j’utilise systématiquement le train et réserve l’usage de la voiture aux déplacements régionaux dans les vallées valaisannes. L’hiver, je ferme systématiquement les volets et tire les rideaux pour diminuer la perte de chaleur par les fenêtres. Lors de la construction de ma maison, j’ai opté pour la brique «bisotherm», une brique avec un haut coefficient d’isolation thermique. J’ai aussi remplacé récemment ma chaudière à mazout par une chaudière nouvelle génération qui exploite beaucoup mieux le potentiel calorifère. Par contre, je n’ai pas encore fait le pas vers des panneaux solaires (sauf au chalet parce qu’il n’y a pas de réseau). Un tel investissement est pour le moment encore trop élevé.

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SUCCÈS

LE véLo éLECtrIquE vrAIMEnt sExY Exit le train, la marche ou le vélo, le moyen de transport le plus «hype» du moment, c’est le Stromer. Un vélo électrique né dans une ferme bernoise, vendu comme un iPhone et adopté par Leonardo diCaprio. Portrait d’une entreprise prometteuse. TExTE: LAETITIA WIdER PhoToS: VANINA MoREILLoN

E

n sillonnant l’étroite route qui mène à oberried dans la campagne bernoise, on ne peut s’empêcher de sourire en pensant aux clients citadins et branchés cheminant sur ces mêmes lacets. Moutons, ânes et même écureuils assurent une haie d’honneur pour le moins bucolique. La destination finale? Une ferme posée entre les vallons. Impossible de la manquer, une cinquantaine de vélos s’exposent dans la cour. La bâtisse n’a d’ailleurs plus de vocation agricole. on y trouve deux magasins dont un de sports d’hiver, des ateliers, des bureaux. Le vélo électrique Stromer, le plus bobo des cycles à batterie, est né entre les murs de cette ferme familiale aujourd’hui reconvertie en QG de la petite reine. Thomas Binggeli, lui aussi, a poussé ses premiers cris ici. L’homme à l’origine du Stromer affiche 37 printemps, et d’aussi loin qu’il se souvienne, il a toujours vibré pour les bicyclettes. «Quand nous étions petits, lorsque nous allions rendre visite à quelqu’un, on prenait nos vélos. C’est le vélo qui m’a rendu le monde plus proche, pas la voiture, ni le train, ni l’avion.» A l’adolescence,

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le jeune Thomas n’est pas exactement un enfant modèle. La ferme et les animaux l’intéressent peu. Rien à voir avec cette passion dévorante pour les deux-roues à pédales. «Je voulais devenir cycliste et entrepreneur», se souvient-il. A 17 ans, il suit un apprentissage de plombier, mais n’oublie pas son rêve. Alors que ses parents se trouvent en vacances aux Etats-Unis, le jeune garçon vend, sans leur dire, les poules et les moutons de la ferme. Il récupère ainsi la grange et y installe son atelier. Le premier Thömus Veloshop (Thömu est le diminutif familial donné à Thomas) vient de voir le jour. «on était un groupe de jeunes un peu fous et sans aucune limite. on voulait faire des VTT uniques, innovants et suisses. Avec cette philosophie, nos clients sont souvent devenus nos amis et inversement. C’est comme ça qu’on a grandi, chaque année un peu plus.» Et Thömus a évolué jusqu’à se diversifier dans les équipements de sports d’hiver et compter six magasins en Suisse allemande. dans l’entreprise, on tutoie les clients, les collègues et le chef. Une fois par semaine, on réunit tout ce beau monde pour faire du VTT ou du


LES véLoS StRoMER ont beaucoup emprunté à Apple pour mettre en place une stratégie marketing et de points de vente capables de séduire les jeunes urbains branchés.

ski de fond, selon la saison. La petite entreprise se veut moderne, décomplexée et sportive!

SéJouR À LA SILICoN vALLEY En 2008, lors d’une discussion avec son frère cadet Markus, les deux Binggeli constatent qu’avec l’âge et une vie matériellement plus confortable, ils se déplacent beaucoup plus en voiture. «on s’est dit qu’il manquait quelque chose pour les gens comme nous, raconte Thomas Binggeli. Les vélos électriques disponibles sur le marché n’étaient pas notre tasse de thé. Nous on voulait un produit très sexy, un vélo électrique qui emprunterait à l’iPhone. Un eBike où tout serait intégré, modulable à souhait, un objet dépassant de loin le sex-appeal d’une Porsche Cayenne!» Voilà qui est dit, le modèle de Thomas Binggeli n’est autre que Steve Jobs. Après une visite dans la Silicon Valley, il revient gonflé de certitudes. «Même Apple cuisine avec de l’eau. Ils n’ont pas de formule magique, juste une vision, des employés qualifiés et de bons partenaires. En rentrant,

j’ai su qu’on pourrait le faire, mais pas tout seul!» Il parcourt alors les universités, s’entoure de designers et d’ingénieurs créatifs, et réunit une équipe autour de son idée. Le vélo électrique rêvé par Thomas Binggeli prend forme. Un an plus tard, Thömus crée une filiale, Stromer AG, pour son nouveau vélo tout juste lancé sur le bitume. Avec sa batterie intégrée au cadre, ses trois couleurs au choix et une multitude d’options et d’accessoires personnalisables, il séduit rapidement une clientèle bobo, chic et écolo. Pour vendre ses vélos de luxe (le prix de départ d’un Stromer s’élève à 4000 francs), Thömus ouvre des «Stromer Stores» dans les quartiers branchés des grandes villes suisses: le quartier des Bains à Genève ou le Flon à Lausanne. Encore une inspiration de la firme à la pomme. Résultat, en 2011, plus de 7000 Stromer se sont vendus dans le monde, dont plus de la moitié aux Etats-Unis. Un chiffre que Thomas Binggeli compte bien tripler cette année. Car en novembre dernier, il a vendu la marque Stromer au

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SUCCÈS

groupe d’Andy Rihs, International Sport holding (ISh), qui produit les vélos Bergamont et BMC vainqueurs du Tour de France 2011. Le jeune Bernois n’a pas seulement vendu sa filiale Stromer AG, il a aussi repris la succession d’Andy Rihs à la direction d’ISh. Ce dernier reste président du conseil d’administration. «désormais Stromer a la structure pour grandir à l’international que n’offrait pas Thömus. Nous allons devenir un des grands acteurs du marché. Au même titre que les montres ou le chocolat, on veut que vélo résonne avec Swiss Made.» La conquête de l’ouest démarre avec l’ouverture de deux «Stromer Stores» ce printemps à New York et à San Francisco. Et la marque s’est dotée d’un ambassadeur hollywoodien inattendu en la

personne de Leonardo di Caprio. L’acteur a spontanément acheté huit vélos bernois et s’est affiché à leurs guidons dans les magazines people. Une publicité bienvenue que Stromer essaie de capitaliser grâce à un partenariat plus étroit avec la star de «Titanic». Les discussions sont en cours. Affaire à suivre.

MARKuS Et tHoMAS bINggELI, les deux frères inventeurs du vélo Stromer.

uN ACCoRd AvEC SAMSuNg de son côté, Markus Binggeli, le frère cadet de Thomas, reprend la direction de l’entreprise Thömus. La première pierre d’une nouvelle usine va être posée en mars. Plus de vingt personnes travaillent actuellement au développement d’un nouveau modèle dont la date de sortie reste «top secret». Il sera doté d’une puce GPS antivol et le géant co-

réen Samsung planche sur une partie de la batterie. «J’ai été invité par le directeur en Corée. Avec ce genre de personne beaucoup de portes s’ouvrent», assure le nouveau directeur. Pour lui, le vélo électrique remplacera un jour les scooters et autres petites cylindrées. «Il suffit de parler avec les lobbys de l’automobile pour constater que personne n’est dupe: la voiture n’est pas le futur. La question est de savoir ce que ce sera! Une mini-voiture, un e-bike ou peutêtre une combinaison des deux. «J’espère que les politiques seront assez intelligents pour que l’innovation prenne le pas sur la régulation.» L’entrepreneur bernois s’excuse, il doit filer à son prochain rendez-vous. Ces jours, pour un cycliste, il court beaucoup. E

UNE QUALITé QUI A UN PRIX Le stromer ne fait pas que des adeptes. Chez les utilisateurs, les critiques récurrentes concernent son prix jugé trop élevé et l’autonomie de la batterie, qui en pleine assistance peine à dépasser les 20 km. Le printemps dernier, l’émission A Bon Entendeur de la TsR le classait seulement en cinquième position sur treize modèles de vélos électriques testés. Rien qui n’effraie Thomas binggeli: «4000 francs, c’est la valeur du stromer, pas moins! Notre vélo est très différent des vélos électriques qu’on trouve en super-

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marché, le design, les matériaux, la puissance du moteur. On va améliorer les finitions et l’autonomie de la batterie qui tient tout de même durant 80 km si vous roulez avec une assistance moyenne à faible. Mais on ne va pas baisser le prix qui est juste!» Fabriqué à Taïwan, assemblé en Suisse Le cadre et la batterie du stromer sont fabriqués à Taïwan. Mais l’assemblage des vélos, le calibrage des moteurs et la personnalisation s’effectuent à Thörishaus (be). «Chaque

employé assemble un vélo de a à Z, explique Dominic Isenschmid, responsable produit. Il n’y a pas de travail à la chaîne, ce qui est beaucoup plus stimulant pour les employés. Chaque vélo est unique et nous en assurons une traçabilité parfaite.» Pour découvrir où et comment sont fabriqués les vélos Stromer, regardez notre vidéo sur l’application iPad Efficience 21


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DOSSIER

LE SOLAIRE THERMIQUE

L’AvEnIr du soLAIrE s’éCrIt En tHErMIquE Les rayons du soleil, c’est de l’énergie. Grâce à des panneaux photovoltaïques, elle devient électrique, et des capteurs thermiques peuvent la transformer en chaleur, une installation qui, sous nos latitudes et dans une maison bien isolée, peut couvrir les deux tiers des besoins en eau chaude sanitaire et 30 à 80% du chauffage. TExTE: SYLVIE ULMANN PhoToS: VANINA MoREILLoN

E

n dix ans, la production de solaire thermique a plus que doublé en Suisse. de quelque 260 000 GWh/an en 2000, elle est passée à plus de 520 000 GWh/an en 2010. Cette année là dans le pays, toutes sources confondues, la production de chaleur au moyen d’énergies renouvelables ne représentait que 13,6% du total. Pour Swissolar, l’Association suisse des professionnels de l’énergie solaire, ce n’est pas

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suffisant. Fin janvier, elle a publié une étude, exécutée sur mandat de l’office fédéral de l’énergie (oFEN). Celle-ci démontre que 20% des besoins en chaleur dans toute la Suisse pourraient être couverts au moyen de capteurs solaires. Un but réalisable en installant 2 m2 de capteurs solaires par habitant. Swissolar prévoit d’atteindre cette surface d’ici à 2035. Et il y a du pain sur la planche, car en 2011, la surface ne se montait qu’à 0,13 m2 par habitant. L’objectif est ambitieux, mais pas irréaliste – sur son site internet, l’oFEN va plus loin, affirmant que «si tous les bâtiments existants étaient rénovés de manière optimale sur

le plan énergétique, l’installation de capteurs solaires permettrait de couvrir l’ensemble des besoins thermiques des ménages». L’objectif fixé par Swissolar pourrait par ailleurs générer quelque 10 000 emplois dans le secteur. Le thermique semble donc disposer de tous les atouts pour prendre son essor. «Son problème a longtemps été son prix. Poser 1 m2 de capteurs coûte 1500 fr. or, si le pétrole est bon marché, ce n’est pas rentable», résume Roger Nordmann, président de Swissolar et conseiller national. Il poursuit: «Aujourd’hui, le pétrole ne cesse d’augmenter, ce qui change considérablement la donne: les installations de solaire thermique sont devenues rentables. Mais il y a encore moyen de faire descendre les coûts, notamment au niveau du montage, en proposant des solutions standardisées, comme au niveau du matériel, en utilisant des matériaux meilleur marché. Il vaudrait également la peine de généraliser son utilisation pour le chauffage, car avec quelques panneaux de plus, ce qui ne coûte pas beaucoup plus cher, on parvient à retar-



DOSSIER

LE SOLAIRE THERMIQUE

30 m2 de panneaux Sebasol pour l’eau chaude sanitaire et l’appoint au chauffage sur une ferme traditionnelle dans le canton de fribourg.

der l’allumage du chauffage en automne et à l’éteindre plus tôt au printemps.» Ce que confirme Isabelle Marquart, présidente de l’Association pour le développement des énergies renouvelables (AdER). Elle habite une maison dans le Nord vaudois, à 600 mètres d’altitude, avec son compagnon. Elle l’a rénovée en 1999: «on a posé 12 m2 de thermique sur le toit, qui est orienté sud-est. Ils nous fournissent 100% de l’eau chaude sanitaire de mi-mars à fin septembre, voire fin octobre pour une année comme 2011.»

PLEIN SOLEIL PAS NÉCESSAIRE Pas besoin donc d’un toit orienté plein sud pour poser du solaire thermique. «Une orientation est-sud-est ou ouest-sud-ouest suffit», confirme Pascal Cretton, ingénieur et formateur chez Sebasol Vaud (lire encadré sur l’autoconstruction). Il ajoute que ce système ne doit pas forcément se trouver en plein soleil pour fonctionner: «Il profite aussi bien du rayonnement direct – celui qu’on voit un jour de beau temps – que du rayonnement diffus – celui qui fait qu’il fait jour même par temps gris, où il permet au moins d’obtenir de l’eau tiède.» Pas besoin non plus de disposer d’un toit à 45°, nous explique-t-il: «Pour la pente, 15° suffisent, les capteurs peuvent même fonctionner en vertical. Par contre, on

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évitera de poser des panneaux à un endroit ombragé par un arbre ou un bâtiment. Au niveau des types de toitures, le thermique se pose partout: tuiles, toit plat, tôle ondulée, tout est possible, et en dernier recours, on peut aussi installer des capteurs directement dans le terrain. Il y a toujours une solution», conclut l’ingénieur. Avant de souligner que la seule contrainte reste, sous nos latitudes, de prévoir un appoint pour la saison froide. Chez Isabelle Marquart, qui tenait à jouer la carte de l’énergie verte jusqu’au bout, c’est

un chauffage au bois déchiqueté qui se met en route pendant l’hiver. L’avantage du thermique est qu’il peut être couplé à n’importe quelle source d’énergie, mazout compris. «Aujourd’hui, on couple avantageusement le thermique à une autre énergie renouvelable, comme une pompe à chaleur (PAC)», explique Wolfgang Thiele, CEo de l’entreprise Energie Solaire, basée à Sierre. Une solution qui fait bondir les puristes, qui refusent de considérer la PAC comme une alternative «propre», notamment parce qu’elle a besoin d’électricité

L’AUTOCONSTRUCTION Si monter une armoire suédoise vous paraît déjà compliqué, ne vous lancez pas seul-e dans le montage de votre installation solaire thermique. Sur internet, les kits à bricoler soimême sont légion, mais mieux vaut suivre une formation avant de grimper sur votre toit. A Lausanne, Sebasol, une association active dans l’autoconstruction depuis 1997, en organise tous les mois. En une journée de 14 heures, vous apprendrez à réaliser votre installation. Son coût final peut atteindre le tiers du coût du marché. Et si vous ne la réalisez en fin de compte pas vous-mêmes, vous disposerez des outils pour la gérer au quotidien: «Cela permet aussi de savoir l’optimiser et de détecter tout problème. Les gens qui ont suivi ce cours peuvent assurer leur propre service après-vente», conclut Pascal Cretton. A la clef, pour un particulier, de 500 à 2000 francs d’économies par an, suivant la taille et le type de l’installation. Quant à se lancer dans l’autoconstruction, cela exige de la motivation. Un participant sur deux ne s’y aventurera pas, mais il deviendra un client averti en cas d’achat. Informations et inscriptions sur www.sebasol.ch


pour fonctionner. Wolfgang Thiele se défend: «C’était peut-être vrai dans le temps, lorsque les systèmes fonctionnaient en parallèle. Aujourd’hui, nous les faisons travailler ensemble. des concepts novateurs permettent de nettement augmenter la performance des capteurs solaires, en particulier en hiver lorsque les besoins de chauffage sont les plus importants. Les PAC utilisées dans ces solutions présentent un coefficient de performance annuel de plus de 4.0, ce qui est égal voire meilleur que la performance d’une PAC avec sondes géothermiques.» Cette remarque met en lumière une particularité du solaire thermique: la chaleur doit (encore) être utilisée là où elle est produite et dans un laps de temps assez court, car on ne sait pas, pour l’instant, la transporter facilement. Ce problème ne se pose par exemple pas avec le surplus d’électricité provenant des installations solaires photovoltaïques, qui est aussitôt réinjecté dans le réseau. d’autre part, l’énergie solaire disponible n’est pas constante pendant l’année et n’est pas en corrélation avec les besoins thermiques des bâtiments. Pour certains, comme l’entreprise Energie Solaire, la clé se trouve dans des solutions de stockage d’énergie performantes. Pour Pascal Cretton, la solution est dans les comportements de chacun: «Une installation thermique est liée aux besoins du propriétaire, commente-t-il. Cela force les gens à ne pas gaspiller l’eau chaude, à réfléchir à combien ils en utilisent de façon à réaliser une installation bien conçue. Et c’est très formateur: on constate souvent que les propriétaires d’installations thermiques diminuent leur consommation d’eau chaude et règlent mieux leur chauffage. Cela les ennuie de voir de l’eau chaude produite pour rien ou, pire, de faire fonctionner la chaudière simplement parce qu’ils ont envie de prendre un bain plutôt qu’une douche!» Aujourd’hui les scientifiques planchent sur des solutions, notamment le stockage à changement de phase, qui permettrait de stocker de la chaleur sous forme de glace, en profitant de l’énergie dégagée par un changement d’état de la matière. Mais à ce stade, la meilleure solution reste de bien dimensionner son installation: «Pour l’eau chaude sanitaire seule, dans une villa de quatre personnes, 6 m2 de panneaux et un boiler de 500 litres à la cave suffisent», estime Pascal Cretton. Si l’on souhaite également y raccorder le chauffage, il faut voir plus grand: «18 m2 de capteurs et 2000 litres de stock seront nécessaires pour un bâtiment qui consomme 2000 litres de mazout pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire. Mais cette consommation est très liée à

CoMMEnt ÇA MArCHE?

l’

idée de transformer le rayonnement solaire en chaleur ne date pas d’hier, mais des années 1780. C’est le Suisse horace-Bénédict de Saussure, inventeur de l’alpinisme, qui met au point un instrument de mesure qu’il appelle «héliothermomètre». Celui-ci lui permet d’étudier les effets calorifiques du solaire en utilisant l’effet de serre généré par un vitrage posé au-dessus d’un absorbeur placé dans un caisson isolé. Le premier capteur solaire thermique à basse température était né!

UN SYSTÈME TOUT SIMPLE Aujourd’hui encore, un capteur solaire est composé d’un absorbeur qui chauffe en recevant les rayons du soleil. Il s’agit généralement d’une plaque noire qui transmet la chaleur à de l’eau mélangée à un antigel. Ce liquide caloporteur subit de fortes variations – de 10 à 100°C – entraînant de grands changements dans son volume. Pour les compenser, on installe un vase d’expansion sur le circuit. Afin d’atteindre des températures plus élevées, l’absorbeur sera recouvert d’une vitre servant de couvercle au coffre où se trouve l’absorbeur et le capteur sera isolé de façon à limiter les pertes calorifiques. Cette eau chaude s’en va ensuite dans un

accumulateur, qui remplace le chauffe-eau traditionnel. 500 à 2000 litres suffisent pour une maison familiale, en fonction du nombre d’habitants et de l’utilisation visée – (pré)chauffage de l’eau sanitaire seule ou appoint au chauffage. Un serpentin situé dans le ballon d’eau chaude y amène le fluide caloporteur en provenance des capteurs, chauffant le contenu du boiler. Une pompe de circulation, du même type que celle du chauffage central, fait remonter le liquide froid de la cave, où est installé le ballon d’eau chaude, dans les capteurs, généralement installés sur le toit. Cette pompe fonctionne à l’électricité, ce que déplorent les puristes Pascal Cretton tempère: «Pour une maison de quatre personnes, le circulateur représente 20 watts. dans une installation classique, cette pompe rapporte 70 fois plus d’énergie en kWh que ce qu’elle consomme. Par comparaison, une pompe à chaleur ne rapporte que quatre fois ce qu’elle consomme.» A capteur solaire b conduite de circulation C accumulateur d pompe de circulation E installation de chauffage d’appoint f branchement au réseau d’eau chaude g serpentin H vase d’expansion

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DOSSIER

LE SOLAIRE THERMIQUE

l’isolation de la maison.» Autrement dit, si la vôtre ressemble à une passoire, mieux vaudra entreprendre d’autres travaux comme l’isolation de l’enveloppe et/ou la pose de doubles ou triples vitrages avant de passer à l’installation du solaire.

SOLAIRE THERMIQUE: MESURES PROMOTIONNELLES CT

Jusqu’à 7 m2 de surface nette de capteurs: Fr. 2000.– À partir de 8 m2: Fr. 2000.– plus 200.–/m2, max. Fr. 10 000.–

TROIS JOURS D’AUTONOMIE Seule façon de gagner de l’autonomie: choisir un grand boiler. Un stock de 2000 litres permet ainsi à Isabelle Marquart, son compagnon de vivre sur leurs réserves pendant trois jours de mauvais temps sans recourir à un quelconque appoint. Intéressant, mais avant de vous lancer, notez qu’une telle réserve prend de la place lors de son installation et une fois posée. Vérifiez par exemple que votre futur boiler passe par les escaliers si vous devez en emprunter pour le descendre à la cave! Si vous ne disposez pas de suffisamment de volume pour caser 2000 litres dans votre sous-sol, une autre piste est de réfléchir à une façon intelligente d’utiliser votre surplus d’eau chaude à la belle saison. Certains s’en servent pour chauffer leur piscine, d’autres pour tempérer une pièce au printemps ou en automne, pour sécher des fruits ou faire fonctionner lave-vaisselle et lave-linge directement sur l’eau chaude. Les appareils possédant une entrée permettant un tel raccordement sont de plus en plus courants sur le marché. C’est ce qu’a fait Isabelle Marquart qui profite, en été, du surplus de chaleur pour faire des lessives à haute température. C’est toujours en fonction des besoins du propriétaire que l’on décidera du type de capteurs le plus approprié. Trois grandes familles existent, «les trois sont valables, mais répondent à des applications différentes. Ce qui compte, c’est la température moyenne de l’eau dont on a besoin», détaille Pascal Cretton. Les plus simples, non vitrés, «sont parfaits pour chauffer une piscine ou préchauffer l’eau sanitaire. Ils sont efficaces pour produire de l’eau à basse température.» Pour chauffer l’eau sanitaire dans un immeuble locatif ou une maison, on doit atteindre une température de 55 à 60°C, et de 30 à 45°C pour le chauffage. «dans ce cas, des capteurs vitrés, où la température monte davantage, seront plus appropriés. Les capteurs sous vide, qui peuvent monter jusqu’à 90 ou 100 degrés, sont moins utiles pour un usage sanitaire et deviennent plus pertinents pour des applications à haute température. Quant aux supercapteurs, qui permettent d’atteindre des températures

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CONTRIBUTION DE BASE

• Préchauffage de l’ECS dans bâtiment existant: Fr. 1500.– + Fr. 250.–/m². • Préchauffage de l’ECS dans bâtiment neuf: Fr. 1500.– + Fr. 250.–/m² (après déduction de 1m² capteur par 100 m² surface plancher). • Préchauffage de l’ECS + appoint au chauffage dans bâtiment existant: Fr. 3000.– + Fr. 350.–/m². • Préchauffage de l’ECS + appoint au chauffage dans bâtiment neuf: Fr. 3000.– + Fr. 350.–/m² (après déduction de 1m² capteur par 100 m² surface plancher). Habitat individuel Forfait par installation: Fr. 1500.– Habitat collectif et autres Capteurs à tubes évacués et sélectifs vitrés: Fr. 1500.– plus Fr. 200.–/m2. Capteurs sélectifs non vitrés: Fr. 1000.– plus Fr. 60.–/m2..

Uniquement pour les bâtiments existants • habitat individuel: forfait par installation: Fr. 1500.– Habitat collectif • Capteurs tubulaires: Fr. 750.– plus Fr. 150.–/m2.. • Capteurs plats vitrés: Fr. 500.– plus Fr. 100.–/m2. • Capteurs plats non vitrés sélectifs: Fr. 500.– plus Fr. 75.–/m2. Bâtiments existants • Tubes sous vide (minimum 3 m2): surface nette <8 m2: Fr. 1800.– et >8 m2: Fr. 225.–/m2. • Sélectifs non vitrés (minimum 7 m2): surface nette <18 m2: Fr. 1800.– et >18 m2: Fr. 100.–/m2. • Sélectifs vitrés (minimum 4 m2): surface nette <10 m2: Fr. 1800.– et >10 m2: Fr. 180.–/m2. Dans le cas d’un remplacement de capteurs: 50% du montant ci-dessus est alloué. pASCAL CREttoN, spécialiste en thermique chez Sebasol MONTREUX

Bâtiment individuel: <10 m2: forfait Fr. 2000.– et >10 m2: forfait Fr. 2000.– plus Fr. 150.–/m2. Bâtiment collectif (dès 3 logements) ou autres: <10 m2: forfait Fr. 2000.– et >10 m2: forfait Fr. 2000.– plus Fr. 250.–/m2. Dans le cas d’un remplacement de capteurs: 50% du montant ci-dessus est alloué. • habitat individuel labellisé Minergie ou classe C (CECB): forfait Fr. 1500.–. • habitat collectif: doit être labellisé Minergie ou classe E/C ou si MoPEC satisfait sans recours au solaire. • Capteurs tubulaires sous vide: Fr. 1200.–/installation plus Fr. 300.–/m2. • Capteurs plans vitrés: Fr. 800.– /installation plus Fr. 160.–/m2. • Capteurs plans non vitrés, sélectifs: Fr. 800.–/installation plus Fr. 120.–/m2.


DE LA CONFéDéRATION, DES CANTONS ET COMMUNES REMARQUES / PERMIS DE CONSTRUCTION Dès 3 m2. Sont exclus les capteurs pour chauffer les piscines et sécher le foin.

DéDUCTION FISCALE

OUI

Service cantonal de l’énergie Tél. 026 305 28 41 ste@fr.ch www.admin.fr.ch/ste

OUI

ScanE – Centre Info Pro Tél. 022 327 93 60 Responsable: M. Emile Spierer scane@etat.ge.ch www.geneve.ch/scane

OUI

Centre d’information sur les économies d’énergie Tél. 032 420 53 90 michel.frey@jura.ch www.jura.ch www.leprogrammebatiments.ch

OUI

Service de l’énergie et de l’environnement Tél. 032 889 67 20 sene.energie@ne.ch www.ne.ch/sene

OUI

SEVEN-Energie, Tél. 021 316 95 50 info.energie@vd.ch www.vd.ch/energie

> Permis de construction nécessaire: VV *- Autorisation du conseil municipal. Dans une zone/un bâtiment protégé, validation par le service des biens culturels. Le montant spécifique de Fr. 250/375.– est pondéré selon le type de capteurs: • capteurs sélectifs vitrés: 1.0 • capteurs sélectifs non vitrés: 0.70 • capteurs sous vide: 1.3 La déduction de 1 m² de capteur par 100 m² de surface brute de plancher chauffé (SRE) découle de la modification de la loi qui oblige le solaire dans les bâtiments neufs.

ADRESSES

> Permis de construction nécessaire: K, souvent VV *- A discuter de cas en cas dans les zones de protection du patrimoine et des sites Montant maximum par objet: Fr. 10 000.– Les installations solaires qui permettent d’atteindre la valeur limite du standard Minergie ne seront pas soutenues, compte tenu que celle-ci est intégrée dans le montant forfaitaire alloué à Minergie. Des changements sont annoncés. A suivre! > Permis de construction nécessaire: G * • Capteurs solaires dès 3 m2 de surface d’absorption. Max. 7 m2 par unité d’habitation. • Exigences sur les conditions remplies. • Sur des bâtiments existants. > Permis de construction nécessaire: G, souvent VV *

La pose de capteurs solaires thermiques sur des bâtiments existants est éligible pour l’octroi d’une subvention quel que soit le type de chauffage. Bâtiments à construire • Ceux utilisant un chauffage à bois pour produire de l’eau chaude sont éligibles pour une subvention. • Ceux chauffés au mazout, au gaz ou avec une pompe à chaleur ne peuvent obtenir une subvention que si l’installation solaire participe au chauffage et si la surface de capteurs remplit les conditions suivantes: - Habitat individuel: Scapt > 8% SRE - Habitat collectif: Scapt > 6% SRE - Autres catégories: taux de couverture solaire > 25% > Permis de construction nécessaire: G * 1) Seuls les bâtiments existants sont éligibles à la subvention. 2) Capteurs neufs 3) Un comptage de chaleur est obligatoire pour les bâtiments collectifs. 4) Pas de chauffage de piscine. La subvention est cumulable avec la subvention du Canton. Pour les analyses énergétiques nous subventionnons 80% du prix de l’étude (avec un montant plafond). ATTENTION subventions uniquement pour des immeubles Minergie et CECB catégorie C ou mieux pour des constructions depuis 2000 (CECB catégorie E ou mieux pour constructions plus anciennes)! La surface minimale est de 3 m2 par appartement ou équivalent pour des capteurs plans vitrés et non vitrés sélectifs. S’agissant des capteurs tubulaires, cette surface minimale est de 2,5 m2 par appartement ou équivalent. Les installations desservant des immeubles d’habitation sont subventionnées jusqu’à un maximum de 7 m2 par unité d’habitation. Subventions variables selon le type de capteur, d’habitat, le permis de construire, le label, etc. Pour les conditions d’octroi des subventions, s’adresser au Service de l’énergie.

Service des domaines et bâtiments Pascal Müllener Rue du Temple 11 1820 Montreux Tél. 021 962 78 00 ou 021 962 78 09 mullenerp@comx.org OUI

Service de l’énergie et des forces hydrauliques Tél. 027 606 31 00 energie@admin.vs.ch www.vs.ch/energie

> Permis de construction nécessaire: K * *

B: Devoir d’autorisation - K: Devoir d’autorisation cantonale - G: Devoir d’autorisation communale - BZ: Zone de construction - VV: Procédure simplifiée

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DOSSIER

LE SOLAIRE THERMIQUE

avoisinant les 200°C, ils ne sont employés que dans l’industrie, par exemple pour fondre du bitume.» Car bien entendu ces technologies ont un coût: «Plus c’est simple, moins cela coûtera cher à l’entretien, plus il vous sera facile de gérer votre système vous-même et plus il sera durable. Une vitre peut casser mais se remplace à bon marché. Mais si un vide d’air a une fuite, c’est bien plus cher et compliqué à réparer et ce n’est pas à la portée de chacun», résume Pascal Cretton. Leur durabilité est un autre avantage des capteurs thermiques. «on l’évalue généralement à vingt ans, mais je connais des installations qui fonctionnent depuis vingt-cinq ans. Les chaudières s’usent généralement bien plus rapidement», relève Wolfgang Thiele, CEo d’Energie Solaire, une entreprise spécialisée dans le thermique basée à Sierre. Systèmes d’une simplicité déroutante, durabilité... Et l’innovation dans tout ça? Justement, cette société valaisanne a réussi à augmenter les performances de ses capteurs. Pour rentabiliser leur surface au maximum, elle a mis au point un coussin thermique utilisé comme alternative aux capteurs tubulaires classiques. «Il n’est pas vitré, mais permet de convertir jusqu’à 95% du rayonnement solaire en chaleur, notamment grâce à sa couche sélective performante, contre 75 à 80% pour des panneaux thermiques classiques vitrés. Une performance inégalée», résume Bernard Thissen, directeur commercial d’Energie Solaire. «Cette technique représente l’avenir», ajoute Wolfgang Thiele, CEo de l’entreprise. Il fallait y penser: ces capteurs consistent en deux plaques à motif carré en acier inoxydable résistant à la corrosion. «La face arrière est légèrement décalée par rapport à l’avant, ce qui permet une irrigation de la totalité de la plaque et donc des échanges thermiques plus performants», explique le directeur. Par ailleurs, cette solution permet aussi une excellente intégration architecturale des panneaux: «Les capteurs ne sont dès lors plus un élément rajouté. on les utilise comme un élément de construction. Ils remplacent un élément de toiture ou de façade», relève Bernard Thissen. C’est notamment la solution qui a été choisie pour équiper un bâtiment à Satigny (GE), qui a reçu le Prix Solaire 2011 dans la catégorie C (Installations de production d’énergies renouvelables). Il n’empêche que, quelle que soit la taille de votre installation solaire et celle du boiler, tous nos spécialistes s’entendent sur une chose: la meilleure façon de faire des économies d’énergie reste d’en utiliser le moins possible! E

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ÇA éCLAIrE ou ÇA CHAuffE? Le soleil nous permet de produire deux types d’énergies: de la chaleur, grâce aux capteurs thermiques dont il est question dans ce dossier, et de l’électricité, grâce aux panneaux photovoltaïques.

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our transformer le rayonnement solaire en électricité, on utilise des cellules solaires composées de semi-conducteurs, généralement à base de silicium, l’élément le plus répandu sur Terre après l’oxygène. Une fois la lumière devenue électricité, celle-ci est collectée par des contacts métalliques. Résultat: du courant continu. Avant d’être utilisé sur place, dans une caravane ou un chalet d’alpage, par exemple, celui-ci est transformé en courant alternatif au moyen d’un onduleur. Au fil des années et des recherches, différents types de cellules solaires ont été développés. deux grandes familles se dégagent. d’un côté, les cellules cristallines. Celles-ci exigent un matériau très pur et coûtent par conséquent plus cher, mais leur rendement est nettement meilleur. de l’autre côté, on trouve les cellules en couches fines. Celles-ci sont certes moins onéreuses à produire, mais malheureusement pour un rendement moindre. Quel que soit le modèle choisi, ces cellules sont ensuite reliées en série pour former

un module solaire, protégé des caprices de la météo par une enveloppe de verre et de plastique.

20% DE PHOTOVOLTAÏQUE EN 2025! En Suisse, quelque 6000 installations photovoltaïques habillant une surface de 550 000 m2 transforment le rayonnement solaire en électricité. de quoi couvrir 0,15% de nos besoins... (source: Swissolar). En avril 2011, Swissolar lançait une proposition du même type que celle lancée cette année par l’association pour le solaire thermique (lire article principal). Pour le photovoltaïque, elle suggérait de produire 20% de l’électricité consommée en Suisse à l’heure actuelle au moyen de panneaux solaires d’ici à 2025. Cette date n’a pas été choisie au hasard: elle correspond exactement au délai fixé pour l’arrêt des centrales de Mühleberg et Beznau. Pour concrétiser ce plan, 90 km2 de panneaux solaires suffiraient, soit l’équivalent de 12 m2 par habitant. Une surface évidemment disponible sur nos toits...


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EN BREF voIturEs Les Suisses ont une bonne image des véhicules électriques Le profil type de la personne intéressée par l’achat d’un véhicule électrique en Suisse est plutôt un Alémanique, utilisateur des transports en commun, au revenu confortable, qui possède une ou plusieurs voitures dans son ménage. C’est ce que relève une étude réalisée par le Centre de Transport de l’EPFL en collaboration avec Renault Suisse, qui s’apprête à lancer une nouvelle gamme de véhicules électriques. Plus d’un répondant sur deux a un avis positif sur ce produit.

MOBILITÉ MIEUX FREInER PoUR MoIns ConsoMMER En conduisant les trains de manière plus douce, les CFF ont réussi à économiser la consommation d’énergie de 30 000 ménages en un an. VINCENT MIChoUd

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CArburAnt on consomme moins d’essence Selon l’Union pétrolière, la part du carburant représente 68,4% de la consommation globale des produits pétroliers en Suisse. Avec 3,04 millions de tonnes, la consommation d’essence a diminué de 3,9% entre 2010 et 2011, grâce notamment à l’amélioration du rendement énergétique des véhicules. Par contre, la consommation de diesel a augmenté de 2,7% à 2,37 millions de tonnes. Les ventes de kérosène ont progressé de 6,6% sur un an avec 1,52 million de tonnes.

DR / FOTOLIA

poLICE plus d’accidents d’e-bikes L’explosion des ventes de vélos électriques apporte son corollaire de mauvaises nouvelles. Dans le canton de Zurich, 24 accidents sur ce type d’engin ont été enregistrés en 2011, soit trois fois plus qu’un an auparavant. L’obligation du port du casque pour les e-bikes circulant à plus de 20 km/h semble se dessiner du côté de Berne.

elon un récent rapport du service d’information pour les transports publics, la formation Eco-drive s’avère être la mesure la plus efficace du programme d’économies d’énergie des CFF. depuis sa mise en place, en 2008, plus de 2000 mécaniciens de locomotive ont ainsi suivi une remise à niveau portant sur la conduite économique et anticipative. En pratique, une attention toute particulière est donnée à l’utilisation

EffICIENt, le frein électrique permet de réinjecter de l’énergie dans la caténaire.

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systématique du frein électrique. Contrairement au frein à air, le frein électrique a l’avantage de réinjecter l’énergie cinétique du train dans la caténaire. Selon Markus halder, coordinateur du programme d’économies d’énergie des CFF, «le fait d’abaisser la vitesse de 200 à 160 kilomètres à l’heure en actionnant le frein électrique permet d’économiser l’équivalent de la consommation hebdomadaire d’un ménage». outre le bon usage du frein électrique par les mécaniciens, une meilleure fluidité du trafic

ferroviaire permettrait de limiter des changements de vitesse trop gourmands en énergie. Le projet pilote «Conduite adaptative» pourrait bientôt offrir des solutions en la matière: «La possibilité de transmettre automatiquement des recommandations dans la cabine de conduite permettrait d’économiser 5% de l’énergie de traction consommée», déclare Markus halder. Les efforts en matière de conduite efficiente, ajoutés aux différents aménagements réalisés dans le secteur du bâtiment des CFF, permettent actuellement d’économiser 119 GWh. des aménagements techniques apportés notamment au matériel roulant viendront bientôt compléter les différentes mesures actuelles afin d’atteindre 230 GWh de réduction en 2015. E


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EN BREF

MOBILITÉ

éCoCourAnt une vignette écocourant pour les véhicules électriques «La mobilité électrique n’a de sens que si le véhicule roule à l’écocourant», explique Holger Hoffmann-Riem, chef de projet au WWF Suisse. En achetant la vignette, les automobilistes garantissent que leur véhicule parcourt une quantité de kilomètres définie annuellement avec le courant labellisé «naturemade star». La vignette pour 10 000 km coûte environ 100 francs. Pour savoir où l’acheter: www.oekostromvignette.ch

Cette nouvelle promotion pourrait prochainement compenser la suppression de la subvention offerte pour un deux-roues électrique prévue au 1er avril. Si ce système est encore au stade de projet dans certains cantons suisses alémaniques, il existe déjà depuis six ans dans la capitale belge.

LA PRIME, UN DÉCLENCHEUR

VéLO

UnE aUTo ConTRE Un VÉlo! Suppression de la prime vélo électrique et nouvelle promotion mobilité à l’étude dans la commune de Fribourg.

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nvisagez-vous de changer vos habitudes de déplacement? La ville de Fribourg pourrait vous en convaincre. En effet, «la possi-

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bilité d’échanger ses plaques de voiture contre un vélo électrique est actuellement à l’étude», selon daniel Chassot, adjoint gestion au service de la mobilité.

La prime Bruxell’air offre un package mobilité annuel en échange de la radiation de sa plaque d’immatriculation et d’autres avantages en cas de destruction! Selon une étude réalisée par l’observatoire bruxellois du vélo, la prime représente un élément déclencheur dans le changement des habitudes de déplacement. Ils notent que 56% des bénéficiaires abandonnent leur première voiture et 43% leur deuxième véhicule. E


MOBILITÉ ET sI l’aVEnIR DE l’aUToMoBIlE PassaIT PaR lE DEUX-RoUEs E-BIKE

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La tendance est bien installée, les constructeurs automobiles sortent les uns après les autres leur concept de vélo électrique.

chaque nouveau salon automobile à travers le monde, un intrus parvient de plus en plus souvent à se faire une place de choix sur les stands des prestigieuses marques automobiles: le vélo électrique. Faut-il y voir une volonté des constructeurs de préparer leur avenir en deux roues? Certainement pas. Par contre, tout porte à croire que ces derniers imaginent parfaitement une complémentarité entre voiture et vélo pour leurs clients. La tendance ne fait pas l’ombre d’un doute, plus les années avancent, plus les centres-villes souffrent

d’un engorgement toujours plus insupportable offrant au vélo une alternative économique et efficace en matière de mobilité urbaine. dans ce contexte, pourquoi les constructeurs se priveraientils de se réserver une part de ce nouveau gâteau? d’autant qu’ils peuvent compter sur la force de leur marque pour asseoir rapidement la notoriété de leurs deuxroues en capitalisant sur l’attachement de leurs fidèles. Ainsi, dans les semaines à venir, Smart va lancer son Smart ebike doté d’un moteur de 250 W dans la roue arrière et d’une batterie de 400 Wh cachée dans un boîtier

en aluminium bien intégré au cadre avec une autonomie d’une centaine de kilomètres pour une vitesse de 25 km/h. Le prix n’est pas encore communiqué mais il devrait se situer aux alentours de 3500 francs. Chez Volkswagen, le prototype maison s’ap-

pelle Bik.E. Un vélo destiné à servir de complément à la voiture en ville, son autonomie ne dépassant pas les 20 km. Plié, il n’occupe pas plus d’espace qu’une roue de secours. Chrysler dispose aussi de son prototype tout comme Ford, Peugeot, Audi ou même Mini qui travaille sur trois prototypes de scooter électrique, le Scooter E, avec le même style néo-rétro que les voitures de la marque. Très urbain, ce dernier démarre avec un iPhone 4 qui sert aussi d’antivol et d’instrumentation GPS. E

MINI se met au deuxroues, en conservant son design néo-rétro. PUBLICITÉ

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VOITURES EFFICIENTES

PEUGEOT 208 La nouvelle petite Peugeot perd 10% de son poids par rapport à la 207, ainsi qu’un cylindre selon les moteurs pour devenir la première Peugeot essence a émettre moins de 100 g CO2 par kilomètre.

L’automobile version 2.0

La tendance actuelle est à l’hybridation totale thermique/ électricité, et petits moteurs aux frottements réduits. La prochaine étape consistera à réduire la masse pour devenir des voitures poids plume, parfaites pour la ville. Textes: Henry Plouïdy Photos: Vanina Moreillon / DR

E

n l’an 2000, BMW dévoilait dans Le monde ne suffit pas, 19e épisode de James Bond, sa plantureuse Z8: moteur essence de 4,9 l, 400 ch et 358 g de CO2 rejetés par kilomètre. Douze ans plus tard, la firme bavaroise place son i8 dans le dernier film de la série Mission-Impossible. Deux moteurs électriques et un petit diesel pour ce coupé, encore à l’état de concept, et des rejets de dioxyde de carbone inexistants en ville. Comme le monde a changé! 2012 sera-t-elle une année charnière pour l’indus-

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trie automobile, alors qu’apparaissent des voitures électriques convaincantes, des diesel passant sous la barre des 85  g de CO2/ km et des moteurs essence affichant moins de 100 g de CO2 en utilisation réelle? Après la voiture onirique, voici la voiture efficiente, celle qui fait le meilleur usage de l’énergie qu’elle consomme. La tendance actuelle est une hybridation totale thermique/électricité, où la puissance des deux moteurs peut se combiner, où l’électricité assure seule le déplacement en ville et le moteur thermique sur les longues distances; les plus récentes hybrides se rechargent aussi sur le réseau, afin d’accroître

leur autonomie tout électrique. Problèmes: technologie coûteuse et voitures alourdies. Pour les plus petits véhicules, les motoristes jouent la carte de la réduction, avec des moteurs trois cylindres aux frottements réduits, munis de petits turbocompresseurs qui améliorent leurs performances et n’accroissent leur consommation que quand on «tire» dessus. Certains de ces petits moteurs ne pèsent qu’une soixantaine de kilos!

Le poids, un argument de taille Le prochain plancher à crever, pour obtenir des véhicules très économiques, est en effet celui de leurs masses. L’aérodynamisme n’influant la consommation qu’à partir de 80 km/h, il faut être léger, aussi léger que possible en agglomération, là où la majorité des automobilistes parcourent leurs quelques dizaines de kilomètres quotidiens: une moindre masse se satisfait d’un moteur plus petit, de pièces plus légères, d’un réservoir réduit. Pour les voitures électriques cette problématique est cruciale parce que c’est le poids de la batterie qui les pénalise le plus, alors qu’avec une autonomie actuelle moyenne de 80 km elles sont avant tout destinées à un usage urbain et de proximité. Exactement là où la vitesse est inférieure à 80 km/h, où les arrêts et démarrages sont


foRd foCuS démarche radicale chez le constructeur américain ford en 2012: la très populaire ford focus remplace ses quatre cylindres 1,6 et 1,8 l par des turbo essence de 100 et 125 ch, avec des émissions de Co2 de 109 et 114 g seulement. Même les Américains s’y mettent.

JAguAR Xf 2.2 d une Jag parmi les voitures les plus efficaces? oui, avec un diesel 4 cylindres! de 190 ch, avec une consommation de 7,4l/100, ce qui en fait la voiture de luxe la plus économique.

fréquents, où l’énergie nécessaire est la plus importante pour relancer cette masse. Cette année est donc celle du régime amaigrissant, et de nombreux constructeurs ont accumulé les occasions de raboter le poids superflu partout où c’était possible. En réduisant la taille du véhicule, tout en utilisant mieux son espace intérieur. Et en travaillant dur à remplacer l’acier par de nouveaux matériaux, composites pour la plupart.

LA SuISSE fAIt fIguRE dE MAuvAIS éLÈvE En Europe, la Suisse fait figure de mauvais élève en ce qui concerne les émissions de Co2, directement liées à la consommation des véhicules: à cause de leur pouvoir d’achat, les helvètes achètent systématiquement les modèles les plus puissants et les mieux équipés, donc aussi les plus lourds. Résultat, la moyenne d’émissions de dioxyde de carbone de tous les modèles neufs vendus en Suisse en 2008 était de 174 g/km, alors qu’elle n’était que de 155 g/km dans l’UE (moyenne de quinze pays) et 140 g/km en France; en 2015, cette

valeur sera abaissée à 130 g/km et il y a donc péril en la demeure. La Suisse est pourtant précurseur dans la production de moteurs électriques efficients (lire en page 44 l’essai de la Volvo C30 Electric) et dans la recherche de nouveaux matériaux capables de conserver les qualités mécaniques de l’acier, en divisant son poids par deux. A l’EPFL, Véronique Michaud, professeure au Laboratoire de technologie des composites et polymères, participe depuis 2011 au projet hIVoCoMP (Advanced materials enabling

high-Volume road transport applications of lightweight structural CoMPosite parts) auquel participent notamment VW, daimlerBenz, Fiat et le fabricant de valises Samsonite. Elle annonce d’emblée la couleur, le problème de poids est fondamental pour accroître l’efficacité énergétique de n’importe quel moyen de transport, mais pour l’automobile le mode de production et ses cycles, très courts, sont un obstacle majeur à l’utilisation des matériaux composites. «L’industrie de l’acier est arrivée à produire des aciers à très haute limite élastique, permettant des tôles beaucoup plus fines et conservant les caractéristiques de solidité du matériau, mais il reste lourd», explique-t-elle. «Son avantage reste la possibilité de produire en cycles très courts, incontournable pour la rentabilité des constructeurs, ce que ne permet pas encore la fabrication de matériaux composites». Les composites sont des matériaux faits de plusieurs matières qui combinent les qualités de chacune d’entre elles. Le carbone par

BIO EXPRESS Nom: Michaud Prénom: Véronique Fonction: Professeure au Laboratoire de technologie des composites et polymères à l’EPFL. Participe depuis 2011 au projet HIVOCOMP auquel Sont associés notamment VW, Daimler-Benz, Fiat et le fabricant de valises Samsonite.

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TECHNO

VOITURES EFFICIENTES

exemple est sous la forme d’une fibre tissée, noyée dans de la résine époxy avant de cuire l’ensemble. Ses propriétés mécaniques sont évidemment excellentes, il est bien plus léger que l’aluminium à rigidité égale mais il est énergétivore et beaucoup plus coûteux à produire; hIVoCoMP travaille actuellement sur deux types de composites pour l’industrie automobile, la résine polyuréthane et le thermoplastique renforcé de fibres de carbone.

uNE RéSIStANCE AuX CHoCS AMéLIoRéE La première permet aujourd’hui des cycles de production plus rapides et offre une propriété améliorée de résistance aux chocs, et pourra être utilisée pour des pièces de structure comme les longerons ou le plancher. Le thermoplastique peut, lui, être utilisé pour des pièces semi-structurelles de carrosserie. Son matériau de base s’appelle CURV, il constitue par exemple les coques de valises Samsonite, d’où la présence de cette société dans le projet. «L’un des problèmes des composites, continue dr Michaud, est le montant supplémentaire en euros que le constructeur est prêt à payer pour chaque kilo gagné; d’autre part, la législation européenne oblige les producteurs automobiles à ne construire que des voitures recyclables en fin de vie, et ce à un pourcentage toujours plus contraignant. Il est facile de récupérer l’acier pour en faire d’autres voitures, sans perte de qualité, beaucoup plus difficile avec de l’aluminium et la question se pose de savoir comment recycler les composites...»

LE CARboNE pouR LA StRuCtuRE En attendant de trouver les solutions de production et de recyclage de ces matériaux, les constructeurs de véhicules haut de gamme, produits en petites séries, ont déjà franchi le pas avec l’utilisation du carbone pour des pièces structurelles. La spectaculaire Mercedes SLS AMG E-cell, présentée au Salon de Francfort en automne 2011, est bâtie autour d’une colonne vertébrale en fibre, abritant la batterie et collée à la coque en aluminium pour en faire partie intégrante, et accroître aussi bien la rigidité torsionnelle que sa résistance aux chocs. Le gain de poids par rapport à l’acier est de 50%, et de 33% par rapport à l’aluminium, indique le constructeur allemand Mercedes. Pour l’efficacité comme pour le plaisir de conduite, ce sont bien les kilos qu’il s’agit de diminuer. A n’importe quel prix, mais pas pour longtemps.

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pour psA, L’EssEnCE tIEnt dAns un CYLIndrE Au prochain Salon de Genève, Peugeot présentera une 208 essence qui ne dépasse pas 99 g de Co2/km. Explication de ce tour de force avec Lionel Passeron. Au Salon de Genève le mois prochain Peugeot présente une 208 équipée de deux moteurs trois cylindres maison, avec des indications d’efficacité énergétique qui, sur le papier, font presque aussi bien que le diesel. Lionel Passeron, responsable chaîne de traction, et Philippe Souhaite, maître expert groupe de traction auprès de PSA, expliquent comment ils descendent au dessous du seuil des 99 g de Co2/km avec un moteur à essence. Peugeot s’illustre depuis plus de dix ans avec une technologie diesel très performante, à tel point qu’on peut avoir l’impression que le groupe délaisse les moteurs essence. Pourquoi développer seul, aujourd’hui, une famille de trois-cylindres essence? Lionel Passeron: Le développement des moteurs EB, représentant 1 milliard d’euros d’investissements en France et trois ans de développement, répond à trois objectifs stratégiques: conforter l’avance du groupe en matière d’émissions de Co2 (PSA Peugeot-Citroën possède la gamme de véhicules avec la moyenne d’émissions la plus basse du monde, ndlr), accompagner la montée en gamme des véhicules du groupe et accélérer sa mondialisation. Il ne s’agit pas de basculer la stratégie du diesel à l’essence, mais le durcissement des règles de propreté du diesel dans l’UE renchérit ce carburant, et les marchés émergents de PSA (Amérique du Sud, Russie, Chine) utilisent essentiellement l’essence; il y existe aujourd’hui une pression réglementaire de baisser les émissions de Co2, et une pression de la part des consommateurs. Les petites Citroën C1 et Peugeot 107 sont classées par l’Association Transport et Environnement suisse comme deux des voitures les moins polluantes du marché; qu’est-ce que ces nouveaux moteurs apportent de supplémentaire ?

L. P. dans la 208, voiture plus grande d’une catégorie que les 107 et C1 équipées du trois-cylindres Toyota de 1000 cm3 et 68 ch, nous gagnons à peu près 8% de Co2; le moteur EB 1l n’émettra que 99 g/ km, et le 1,2 l de 85 ch, 104 g. Le couple et la puissance sont identiques aux quatrecylindres 1,1 l et 1,4 l qu’ils remplacent, les frottements ont été réduits de 30% grâce à un revêtement dLC (diamond-like carbon) et la consommation sera nettement plus basse. Avec des petits moteurs, l’automobiliste peut être tenté d’enfoncer l’accélérateur pour obtenir une puissance qu’il juge convenable; que faire pour que ces nouveaux groupes soient utilisés de la manière la plus efficace possible? Philippe souhaite: C’est une question très pertinente! Tout d’abord la technologie turbo a nettement évolué, avec une efficacité dès 1500 t/min. Le turbo est assez petit, avec peu d’inertie, et les performances de couple sont élevées dès les bas régimes. Ces moteurs à injection directe exploitent l’effet de refroidissement propre à un injecteur placé directement dans la chambre de combustion, où la vaporisation des gaz abaisse la température du mélange air/ essence. Enfin le rapport volumétrique est particulièrement élevé, à 10,5, et la distribution est variable à l’admission et à l’échappement. Tout a été pensé pour que l’automobiliste retrouve des sensations identiques à des moteurs plus gros. Sans leurs consommations. LIoNEL pASSERoN responsable chaîne de traction auprès de pSA


essaI De La VOLVO C30 eLeCTRIC

LE pLAIsIr sAns LEs CALorIEs Elle n’est pas la première, les Mitsubishi i-Miev, ses clones Citroën Czéro et Peugeot i0n et la Nissan Leaf la précèdent dans les concessions, mais la Volvo C30 Electric est la première voiture tout électrique que nous avons conduite. Une prise dans la calandre, pas de pot d’échappement et une finition

bleu... électrique sont les différences d’aspect principales par rapport au modèle à moteur thermique. A l’usage, il s’agit d’une expérience d’un autre monde: puissante malgré son poids conséquent, 1,7 tonnes, soit 350 kg de plus par rapport au 1,6 l diesel, cette voiture est systématiquement la première au démarrage, grâce au moteur électrique suisse (Brusa Elektronik) au couple constant de 220 Nm. Sans boîte de vitesses, couple et puissance sont toujours disponibles et en l’absence du moindre bruit et de la moindre vibration, on a l’impression de flotter... mais le plaisir ne dure que 80 km:

ensuite, il faut se mettre rapidement à la recherche d’une prise, louer une chambre, et attendre de huit à dix-neuf heures, selon l’ampérage de l’installation, pour que les batteries lithium-ion soient rechargées. Mais avec une consommation moyenne de 18 kWh/100 km, pour un prix de... Fr. 4,15 au tarif moyen genevois, c’est très raisonnable. Le grand avantage de cette C30 Electric est de conserver toutes les qualités du modèle d’origine, en particulier son confort légèrement sportif, une finition soignée et une place que les batteries ne réduisent pas puisqu’elles sont disposées à la place du réservoir à essence et dans le tunnel central. En revanche, cette voiture n’est disponible qu’en location longue durée, où tout est compris, même les trains de pneus d’hiver, l’assurance casco et une super installation électrique chez soi. La Suisse est le seul pays au monde où des particuliers peuvent l’obtenir, pour un loyer de Fr. 1290.– par mois pendant soixante mois. Ensuite, il faut la rendre. Ce qui risque d’être le plus difficile parce que cette voiture est très vite attachante. Et incontournable au quotidien. E PUBLICITÉ

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i nos voisins européens semblent parfois l’ignorer, la Gruyère a d’autres attraits à offrir que ses délicieuses meules de fromage. Bonne nouvelle: quand on habite en Suisse romande, les verdoyants paysages de cette région ne se trouvent jamais bien loin. Et encore moins depuis le 11 décembre dernier, date de lancement de la première ligne du RER Fribourg | Freiburg.

Lancée en décembre dernier, la première ligne du RER fribourgeois relie Fribourg à Bulle en 37 minutes. Une occasion à ne pas manquer pour découvrir ou redécouvrir les charmes de la Gruyère entre gourmandises et bol d’air frais. 4 6 | E F F I C I E N C E 21 | P R I N T E M P S 2 012

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LAISSER SA voItuRE Au gARAgE désormais, du lundi au vendredi, de 6 h à 20 h, Bulle est reliée toutes les demi-heures à Fribourg par le train via Romont avec sept courses prolongées vers Berne aux heures de pointe. Cette cadence ferroviaire à la demiheure est assurée conjointement par les TPF et les CFF. «depuis la mise en place du RER, la ligne de bus qui effectuait les trajets entre Bulle et Fribourg par l’autoroute a été supprimée, explique Patrick Jakob, responsable marketing et communication aux CFF. Ces nouvelles cadences encouragent les pendulaires à laisser leur voiture au garage. En termes de mobilité et d’écologie, c’est une


Glovelier Trains régionaux | Regionalz üge Trains régionaux , circulent à certaines heures | Regionalz üge, verkehren zeitweise Trains Grandes lignes e et autres lignes ferroviaire s cl Fernverke hr-Züge Lo Le und andere Bahnlinien s- l t e Arrêt avec correspon dances o na r t Grandes lignes | Umsteiges tation s P-M Le de mit Anschluss Fernverke hr Travers Arrêt | Halt Arrêt sur demande Halt auf Verlangen Lac de Neuchâtel Arrêt à certaines heures Buttes Halt zum bestimmte n Zeiten Bus

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ux s ha nd C Fo ts Lade- ene r B s

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Bielersee

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par exemple à Romont où chacun peut flâner lors d’une balade entre les galeries, bistrots et vieilles pierres de cette cité. Afin de mettre en appétit les petits et grands gourmands, pourquoi ne pas privilégier un arrêt à Bulle pour satisfaire les estomacs avec une fondue au vacherin, histoire de changer les habitudes. Cette spécialité fribourgeoise, contrairement à sa grande sœur la moitié-moitié, se fond dans l’eau et se déguste sur du pain ou des pommes de terre.

dES ACtIvItéS À LA poRtéE dE touS Autre centre d’intérêt sur cette nouvelle ligne avec un stop possible à la Maison Cailler. Celle-ci propose des ateliers chocolat ouverts à tous. Ici on parle de tempérage, de conchage, de ganache, dans un seul but, réaliser de délicieux chocolats maison. Un cours réservé aux enfants a lieu plusieurs fois par semaine, et tout le monde repart avec ses créations chocolatées et un tablier. Pendant ce temps, ceux qui préfèrent les joies des sports d’hiver aux effluves de fèves peuvent choisir de dévaler à skis les 30 km de pistes du Moléson ou de retrouver des sensations d’enfance sur la piste de luge, longue de 4 km, qui traverse le vallon des «Clés» dans un paysage sauvage.

détENtE À CHARMEY vraie réussite, et un aperçu de ce que va devenir le réseau RER à l’avenir.» Car d’ici à 2014, deux trains par heure seront proposés sur les lignes Romont-Fribourg-Yverdon-lesBains et Fribourg-Morat. Mais il n’y a pas que les pendulaires et l’environnement à bénéficier de ces nouveautés. Flâneurs, familles, lugeurs et autres ama-

teurs de délices gruériens peuvent également profiter de déplacements rapides et confortables à bord de ces nouvelles rames. Pour eux, voilà quatre idées d’escapade, sur rail, gourmande et familiale. Embarquement à Fribourg! Et au lieu de rallier d’une traite le chef-lieu de la Gruyère, on coupe les 37 minutes de trajet par un stop,

Enfin, quel plaisir de se retrouver dans la petite station de Charmey pour un moment de détente dans les eaux chaudes et bouillonnantes des Bains de la Gruyère. L’occasion de lier l’utile à l’agréable et de profiter d’un panorama tout à fait unique depuis les bassins. L’occasion de faire remonter agréablement tous les souvenirs d’une escapade mémorable réalisée grâce à cette nouvelle ligne.

LES BAINS DE LA GRUYÈRE À CHARMEY Dans un cadre naturel et enchanteur, entrez dans l’univers des Bains de la Gruyère. Massages, balnéothérapie et soins esthétiques vous attendent dans cette oasis de bien-être qui vous fascinera par ses services de qualité, son design novateur et ses infrastructures originales. Laissez-vous porter au fil de l’eau pour un voyage aquatique agrémenté par les canapés bouillonnants qui vous relaxeront, les nombreuses buses de massage qui vous décontracteront et deux jacuzzis intégrés aux bassins.

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WEEK-END éVASION PAR LE RAIL MAISON CAILLER À BROC Un festival pour les sens offert par la Maison Cailler à Broc en Gruyère. La Maison Cailler à Broc n’est rien de moins qu’un paradis pour les aficionados de douceurs chocolatées. Ici on peut admirer de mystérieuses cérémonies aztèques anciennes, écouter de captivants récits sur la première recette du chocolat, palper à pleines mains les fèves de cacao torréfiées et humer avec délectation les effluves du chocolat tout frais confectionné. Et que serait le chocolat Cailler s’il ne franchissait pas vos lèvres pour vous envoûter de ses formidables arômes?

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PISTE DE LUGE DU MOLÉSON Le paradis de la luge en famille. Fleuron des Préalpes fribourgeoises, le sommet du Moléson culmine à 2002 m. Il offre un cadre idéal pour les amateurs de luge en famille. Prenez le funiculaire jusqu’à Plan-Francey (1500 m), où se trouve le départ d’une belle piste longue de 4 km, puis descendez en luge jusqu’à MolésonVillage. Vous ferez le plein de sensations fortes en filant à travers forêts et pâturages, avec quelques moments de marche sur certains tronçons plats. Comptez une heure de descente facile mais des souvenirs sympathiques à long terme.

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SALON

HABITAT-JARDIN

salon HABITAT-JARDIN,

l’énergie au cœur de la manifestation

Cette année, le salon Habitat-Jardin s’ouvre aux énergies renouvelables avec le Focus énergie et ses 400 m2 dédiés à l’information au public. Pour la première fois, la manifestation s’associe à un presenting partner avec Romande Energie. Thierry Vial

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HABITER COMME ON RÊVE…

11.01.12 17:37

L’affiche du salon 2012 laisse une place de choix au presenting partner énergétique Romande Energie.

n 2012, Année internationale de l’énergie renouvelable pour tous, le salon Habitat-Jardin, leader en Suisse romande, compte pour la première fois de son histoire de plus de 30 ans, un presenting partner qui n’est autre que Romande Energie. Le plus important distributeur d’électricité de Suisse romande démontre ainsi sa volonté d’aider les propriétaires à agir pour améliorer l’efficience de leur habitat. En tant que presenting partner, Romande Energie bénéficie en 2012 d’une présence sur toute la campagne de commumnication du salon. Un signe qui démontre la volonté d’Habitat-Jardin de se positionner fortement sur ce secteur cette année et les suivantes. Romande énergie aura donc une double présence cette année. D’une part avec un stand (1723, halle 17) présentant ses offres de pompes à chaleur, panneaux solaires thermiques, éco-énergies et ses audits CECB. Et d’autre part, en proposant une information ludique et pédagogique à travers l’expo Déclics placée sous tente à l’extérieur en face de l’entrée des Bergières. Cette exposition voyagera dans les mois à venir dans le canton de Vaud. L’occasion pour le public de s’initier à l’efficience à travers différents modules interactifs.

Un devoir d’information Pour la première fois également, une plateforme nommée «Focus Energie» donnera des informations sur l’énergie. Cet espace de plus de 400 m2 au cœur de la halle 15 renseignera les visi-


teurs sur ce domaine brûlant d’actualité. «L’énergie a toujours été présente au salon, rappelle Michèle Cassani, responsable de la communication de MCH Beaulieu Lausanne, mais pour rester le salon de référence auprès des visiteurs et des professionnels, nous nous devions de mettre en avant la problématique de l’énergie et de la consommation énergétique par le bias d’une plateforme informative.

Romande Energie, presenting partner du salon veut convaincre les visiteurs d’améliorer l’efficience de leur maison à travers son stand interactif Déclics.

Des conseils ciblés En 2012, c’est donc chose faite avec une réelle plateforme interactive d’échange d’informations. Ainsi, les propriétaires inscrits avant le début de la manifestation sur le site internet du salon bénéficieront des conseils gratuits de spécialistes de l’efficience énergétique. Une problématique complexe puisque chaque bâtiment est un cas particulier. «Il y aura donc des conseils ciblés, indépendants et personnalisés, explique Michèle Cassani. Nous voulons faire comprendre au visiteur qu’investir dans PUBLICITÉ


SALON

habitat-jardin

l’amélioration thermique de son habitat est une opération rentable. De cette façon, chacun pourra trouver des réponses à toutes ses questions en matière d’isolation, de remplacement de chauffage électrique ou sur les possibilités d’utilisation des énergies renouvelables. Il est également prévu de répondre aux interrogations en ce qui concerne les subsides. Chaque visiteur annoncé recevra une confirmation de l’heure et la date de son rendez-vous ainsi que la liste exacte des documents et informations à présenter afin de pouvoir bénéficier de conseils pertinents pour repartir ensuite avec un certificat énergétique provisoire de son bâtiment conforme SIA 2031. Et, selon les cas, un formulaire de demande des subsides.

plusieurs partenaires Dans le cadre de ce volet informatif du salon, plusieurs partenaires sont engagés comme le Service de l’environnement et de l’énergie (le SEVEN) de l’Etat de Vaud. «Nous serons associés avec le

«Pour rester le salon de ré­férence, nous nous devions de mettre en avant la problé­matique de l’énergie et de la consommation énergétique.» MICHÈLE CASSANI, responsable de la communication du salon

Programme Bâtiment de la Confédération qui encourage l’assainissement des bâtiments et le recours aux énergies renouvelables ainsi que le label Minergie, explique Henri Rollier, chef de service. Ensemble, nous apporterons des conseils judicieux aux propriétaires pour la rénovation.» Comme tous les cantons, l’Etat de Vaud a mis en place un programme de subventions pour encourager les efforts des particuliers dans ce domaine. L’entreprise Internorm Fen­ ster, spécialiste des fenêtres, donnera

aussi des estimations chiffrées aux propriétaires sur les économies potentielles à réaliser sur une facture annuelle de chauffage en changeant simplement les vitres d’une maison. Enfin, les Services industriels de Lausanne (voir encadré) seront présents sur ce stand avec l’ambition d’informer la population sur les énergies renouvelables et d’aider les visiteurs à s’y retrouver dans la masse d’informations sur l’efficience que l’on peut trouver à Habitat-Jardin.

Les SERVICES INDUSTRIELS de lausanne À habitat-Jardin

«Les SIL rapportent de l’argent à la collectivité d’un côté tout en se battant de l’autre pour réduire la consommation le plus possible.»

JEAN-YVES PIDOUX, conseiller municipal, directeur des SIL.

Pourquoi les SIL participeront-ils au Focus Energie lors d’Habitat-Jardin? Nous sommes présents depuis très longtemps à HabitatJardin, qui est une manifestation importante pour nous à double titre. D’une part, pour parler de nos services en tant que fournisseur multi-fluides (électricité, gaz, chauffage et multimédia): c’est notre volet

entreprise. D’autre part, en tant que service public, actif dans la promotion et le conseil. Notre présence dans l’espace Focus Energie nous permet ainsi d’aider, en toute impartialité, le visiteur à mieux comprendre les enjeux liés à l’efficience énergétique et à faire les bons choix pour son logement. Vous vendez de l’électricité tout en poussant les gens à en consommer le moins possible, est-ce vraiment crédible? C’est une situation schizophrénique en apparence mais je l’assume pleinement. Notre présence au salon nous donne l’occasion d’expliquer cette double identité qu’est la nôtre. Les SIL rapportent de l’argent à la collectivité d’un côté tout en se battant de l’autre

5 4 | E F F I C I E N C E 21 | P R I N T E M P S 2 012

pour réduire la consommation. C’est une vision à long terme, une vision de développement durable: ceux qui vendent de l’énergie doivent inventer de nouveaux produits qui intègrent la sobriété énergétique. A Lausanne, comment agissezvous concrètement en matière de politique énergétique? Les efforts des SIL sont constants. Le chauffage à distance est alimenté à plus de 60% par la récupération de la chaleur de l’usine d’incinération Tridel et de la Step. Le solde est produit en hiver par un appoint au gaz. Ces installations, contrôlées en permanence, permettent de diminuer les émissions de CO2 à l’échelle de la ville. Pour les nouveaux quartiers qui se préparent dans

le nord de la ville, nous misons sur la géothermie à moyenne profondeur. Nous avons également mis au point un cadastre solaire qui démontre que nous pourrons produire 12 à 14% des besoins en électricité de la ville par des panneaux photovoltaïques. Sans oublier la biométhanisation, qui permet de produire de la chaleur et de l’électricité à partir de biogaz, avec un grand projet proche de l’hôpital de Cery. Ou encore l’énergie éolienne que nous comptons développer dans le Jorat. Pour nous, l’encouragement à l’efficience et aux économies d’énergie est une priorité, au même titre que l’action dans la production d’énergies renouvelables. Nous voulons exceller dans ces deux domaines.



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LES 10 RAISONS D’INVESTIR TOUT DE SUITE DANS L’EFFICIENCE éNERGéTIQUE DE SA MAISON En ce moment, tous les arguments plaident en faveur d’un investissement dans sa maison. Intérêts, subsides, déductions fiscales, c’est le moment d’agir !

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Profitez des taux d’intérêt

Les taux d’intérêt hypothécaires n’ont jamais été aussi bas depuis des décennies Les taux sont bas et les banques encouragent les améliorations de bâtiments comme le changement de fenêtres, de chauffage, l’isolation ou l’installation de panneaux solaires. A la BCV par exemple, le prêt «rénovation écologique» a été lancé en 2009, dans un contexte de crise économique. «Il est destiné aux propriétaires d’une habitation individuelle désirant investir dans la rénovation pour réduire la consommation d’énergie. Il permet de bénéficier d’un bonus de 0,25% sur le prêt rénovation, à condition qu’un quart au minimum du montant global de l’investissement de la rénovation serve à réaliser des économies d’énergie ou que la rénovation projetée bénéficie d’une certification Minergie. Dans ce dernier cas, la BCV, en plus du rabais, rembourse les frais de la certification Minergie jusqu’à concurrence de CHF 2000.–» explique Jean-Pascal Baechler, conseiller économique auprès de la BCV.

2

BéNéFICIEZ D’UNE DéDUCTION FISCALE

En investissant dans sa maison, bénéficiez d’une réduction de votre facture fiscale. Jean-Pascal Baechler relève plusieurs déductions possibles comme «l’intérêt hypothécaire déductible du revenu, la déduction fiscale avec un amortissement indirect par le biais du compte Epargne 3 (produit BCV). Ainsi que le capital emprunté déductible de la fortune. A fixer de cas en cas.

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Un simple changement de fenêtres peut réduire fortement la facture de chauffage


Installation solaire? Nous avons la solution. PROFITEZ DES SUBVENTIONS

Des subventions officielles existent pour l’instant au plan fédéral, cantonal et communal Pour savoir à quoi l’on peut avoir droit sur le plan fédéral, il suffit de se rendre sur le site www.leprogrammebatiments.ch et y entrer différents paramètres comme le remplacement des fenêtres, l’isolation des murs, du toit ou des plafonds. Il est même encore possible de réinjecter dans le réseau de l’énergie que vous produiriez en plus et d’en tirer un bénéfice financier, il s’agit des rétributions à prix coûtant du courant injecté (RPC). Mais, vu l’intérêt soulevé par cette possibilité et le nombre de demandes déposées, «il y a actuellement, pour en bénéficier, une liste d’attente qui, sans changement de la loi, ne pourra pas être résorbée», selon Swissgrid, société nationale pour l’exploitation du réseau.

4

réduisez vos charges mensuelles

Améliorez l’efficience de votre maison et réduisez votre charges «En améliorant l’isolation thermique, les coûts d’exploitation baissent», explique Ivo Frei, architecte fondateur du bureau d’architecte lausannois atelier niv-o. «Pour une maison qui n’a jamais été entretenue depuis la fin des années 1970, la facture de chauffage peut baisse d’environ 80%.» Même avis à l’agence Minergie. «La rénovation d’un habitat de huit appartements à Peseux de 1954 (isolation, fenêtres, diminution des points thermiques et remplacement de la production de chaleur), a permis une diminution de chauffage de 66 à 75%», explique Nicole Perrenoud, ingénieure à l’office de certification. «Mais il s’agissait d’une rénovation complète «exemplaire». En général, les rénovations Minergie permettent de réduire la note de 25 à 33%».

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AMéLIOREZ L’EFFICIENCE

Améliorer l’efficience énergétique d’un bâtiment, c’est ajouter à sa valeur financière «Le standard énergétique de l’immeuble est un aspect primordial en cas de vente et il apparaît de plus en plus dans les rapports de valeur vénale», explique Jacques Ansermet, directeur adjoint de la CVI. «En matière de location, si la publication d’une étiquette énergétique devenait obligatoire, une bonne note constituerait un avantage indéniable. Ces travaux pourraient de surcroît générer une augmentation de loyer tant qu’ils constituent des travaux à plus-value. Il est envisageable qu’à l’avenir, un tribunal puisse considérer une étiquette énergétique défavorable comme un défaut de l’objet, au sens du droit du bail, ouvrant la voie à une réduction de loyer».

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INvEStISSEz dANS votRE MAISoN

Rénover, c’est plus rémunérateur qu’un compte épargne à 1% Investir aujourd’hui dans votre maison peut se révéler une meilleure solution que de laisser dormir votre épargne sur un compte bancaire. Sauf, bien sûr, si cette épargne a vocation d’être investie, un jour, sur un tout autre investissement.

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AMENEz pLuS dE CoNfoRt

Améliorer l’efficience énergétique de sa maison, c’est aussi s’offrir plus de confort chez soi «A travers l’amélioration thermique de l’enveloppe d’un bâtiment, on gagne un confort thermique accru, que cela soit en hiver ou en été», explique l’architecte Ivo Frei. Selon lui, «une rénovation énergétique faite correctement aura un effet bénéfique pour la santé de la maison et celle de ses habitants». Nicole Perrenoud, ingénieure à l’agence Minergie, parle aussi des effets positifs d’une ventilation mécanique contrôlée obligatoire dans les bâtiments certifiés. «Si vous partez le matin et revenez le soir, vous n’avez pas les désagréments d’un bâtiment mal aéré. Avec l’avantage en plus d’éviter toute condensation qui entraînerait des moisissures.»

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SoIgNEz LA pLANÈtE

Vous aurez l’impression de soigner la planète et de diminuer la production de CO2 Selon l’office fédéral de l’énergie (oFEN) qui a mis sur pied le Programme Bâtiment en collaboration avec les cantons début 2010, «le secteur du bâtiment consomme à lui seul environ 45% de l’énergie utilisée en Suisse».


BON PLAN 9

SoYEz MoINS dépENdANt

En choisissant d’améliorer l’efficience de votre maison vous augmenter votre indépendance.

INVESTIR

Ce schéma illustre le gaspillage d’énergie d’une maison mal isolée.

En investissant dans des technologies efficientes actuelles comme une pompe à chaleur, un chauffage à pellets, des panneaux solaires thermiques ou photovoltaïques, on devient plus indépendant. on s’expose aussi moins aux variations des prix de l’énergie exogène et aux risques géopolitiques.

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ANtICIpEz SuR L’AvENIR

Anticiper sur l’avenir. Tout chauffage électrique sera peut-être un jour interdit Pour Nicole Perrenoud de Minergie, «une majorité de cantons interdisent déjà les chauffages électriques pour les bâtiments neufs. Certains cantons subventionnent le remplacement des chauffages électriques par un autre système de chauffage», explique l’ingénieure. PUBLICITÉ

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CONSEILS

éCO-GESTES

LEs éCo-GEstEs pour fAIrE fondrE sA fACturE d’éLECtrICIté

En Suisse, un ménage moyen consacre environ 3000 francs par année aux charges énergétiques. En appliquant quotidiennement quelques gestes simples, Cynthia Gavin de Romande Energie nous montre comment réduire la facture. Le premier volet de notre série sur les éco-gestes est aussi disponible en vidéo sur l’iPad ! TExTE: LAETITIA WIdER - PhoToS: VANINA MoREILLoN�

ModE StANd-bY EN off

débRANCHER!

AdoptER L’éCo-éCLAIRAgE

On a tendance à ne plus y prendre garde. Pourtant ces petites lumières ornant les appareils électriques sont là pour nous rappeler que ces derniers consomment du courant lorsqu’ils se trouvent en mode veille. Au final, jusqu’à 15% de la facture d’un ménage moyen concerne cette consommation en stand-by. «En se passant du mode veille, on peut économiser de Fr. 90.– à Fr. 150.– sur sa facture annuelle, constate Cynthia Cavin, spécialiste «eco-gestes» chez Romande Energie. Là encore, lors de l’achat, il faut privilégier les équipements pourvus du label Energy Star dont la consommation en mode veille est minimale.» L’autre option consiste à utiliser un interupteur à minuterie.

Parfois, même éteints, certains appareils sont énergivores. L’utilisation d’une prise équipée d’un wattmètre permet de vérifier leur consommation. Par précaution, débranchez ceux qui ne sont pas utilisés. Et n’oubliez pas d’ôter les chargeurs des prises dès que les batteries sont pleines. Car ils consomment de l’électricité même lorsque rien ne se recharge. D’ailleurs, quand 20% des ménages suisses laissent leurs chargeurs branchés, le gaspillage qui en résulte équivaut à la consommation moyenne de 1500 ménages de quatre personnes. Enfin, pensez à utiliser des multiprises avec interrupteur, il suffira alors d’un clic pour mettre toute une installation hors tension.

Les ampoules à incandescence transforment 95% de l’électricité en chaleur, seul 5% est utilisé pour produire de la lumière. Un joli gaspillage! En utilisant des ampoules basse consommation, beaucoup plus efficientes, l’économie atteint jusqu’à 80%. «Le mieux actuellement ce sont les ampoules LED, assure la spécialiste. L’offre de couleurs s’est largement étoffée depuis quelque temps. Mais si on ne trouve toujours pas la bonne teinte, on peut se reporter sur les ampoules fluo-compactes qui restent très économiques.» Si tous les ménages suisses adoptaient l’ampoule LED, on économiserait 1,6 milliard de kWh par an, soit plus de la moitié de la consommation de Genève.

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A gauche une ancienne ampoule et à droite une nouvelle ampoule plus efficiente.

gouRMEt pAS gouRMANd

Eteindre son four et ses plaques 5 à 10 minutes avant la fin de la cuisson permet sur le long terme de réaliser des économies intéressantes, sans rien perdre en cuisson. En privilégiant la cuisine sur plaques plutôt qu’au four, la dépense en énergie est réduite de moitié. Pour cela, utilisez des casseroles dont le diamètre est adapté à celui des plaques. Les marmites à vapeur cuisent plus rapidement et consomment également 4 à 6 fois moins d’énergie que les casseroles traditionnelles.

CHoISIR dES AppAREILS A+++

SoIgNER SoN RéfRIgéRAtEuR

étEINdRE LA LuMIÈRE

Les vieilleries électroménagères se montrent gourmandes en énergie. Pour déterminer les dépenses d’un vieil appareil, on peut multiplier sa consommation annuelle en kilowattheures (kWh) par le coût du kWh inscrit sur sa facture d’électricité. Pour obtenir l’économie annuelle, il suffit ensuite de soustraire la différence entre l’appareil actuel et celui envisagé. Depuis 2002, l’étiquette énergie est obligatoire. Elle classe les appareils électroménagers du plus glouton (classe G, en rouge) au plus économe (classe A, en vert). «Un réfrigérateur classé A++ consomme la moitié moins d’énergie qu’un modèle classé B», explique Cynthia Cavin. Avec une durée de vie de 15 ans, l’amortissement est rapide.

Un réfrigérateur fonctionne en continu. Résultat: il se montre plutôt gourmand en énergie. Il convient donc de le bichonner. En gagnant 1°C sur la température qui doit se situer entre 5°C et 7°C, on peut déjà réduire sa consommation de 5%. La porte doit être fermée aussitôt après s’être servi. On ne place aucun aliment chaud ou même tiède à l’intérieur du frigo. Enfin, une couche épaisse de givre accroît la consommation d’énergie de l’appareil, un dégivrage régulier le maintient en bonne santé. Et si votre réfrigérateur affiche déjà quelques années, vérifiez l’efficacité du joint de la porte en y coinçant une feuille de papier, cette dernière ne doit pas pouvoir être retirée en glissant librement.

C’est LE grand basique de l’éco-geste et pourtant qui n’a jamais oublié d’éteindre la lumière en quittant une pièce? Même pour quelques secondes, le consommateur y gagne. D’ailleurs, les ampoules économiques ne consomment pas plus d’énergie au moment où on les rallume. Si vous souhaitez participer au prochain article sur les éco-gestes et accueillir un expert de Romande Energie chez vous pour un diagnostic de votre consommation, écrivez-nous à l’adresse suivante: Av. Dapples 7, Case postale 900, CH-1001 Lausanne Retrouvez les éco-gestes en vidéo sur sur notre application iPad.

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TOUT UN MONDE À DÉCOUVRIR !

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LES CONSEILS DU JARDINIER

JARDIN

sAvoIr utILIsEr LA forCE dE LA nAturE Cultiver son jardin en appliquant les principes de l’efficience, c’est possible. Christophe Leuthold, jardinier des ondes dans le Journal du dimanche sur la RSR, nous livre quelques conseils simples à appliquer dès les premiers rayons printaniers. TExTES: LAETITIA WIdER PhoTo: VANINA MoREILLoN

a

vec son large sourire, il nous accueille aux portes du Jardin botanique de Lausanne. Il y travaille trois jours par semaine. «Je parie que vous ne saviez pas qu’il y avait un jardin botanique ici. Il est petit, mais il vaut le détour pourtant.» Béret vissé sur la tête, Christophe Leuthold a l’allure et le verbe délicieusement désuet. La main verte de métier et le cœur sur la main, l’homme a plusieurs cordes à son arc. A la fois jardinier et éducateur dans une institution réservée aux adolescents difficiles, il délivre également ses conseils jardinage sur la RSR tous les dimanches matin dans le Journal du dimanche. Pour cet amoureux de la nature, un jardinage efficient repose avant tout sur une bonne observation de la nature et un peu de bon sens.

AéRER LE SoL SANS LAbouRER «Contrairement à une idée reçue, il n’est pas nécessaire de labourer son sol avant de semer. C’est une activité fatigante, peu ergonomique, voire contreproductive et chère si l’on utilise un motoculteur ou une motobineuse. Cette dernière peut lisser la sous-couche du sol et empêcher les racines d’y pénétrer. L’alternative consiste à utiliser un outil qui va permettre d’ameublir et d’aérer la terre sans la retourner. Il en existe plusieurs comme l’acti-bêche, la grelinette ou une simple triandine. outre une meilleure ergonomie, ces outils ne bouleversent pas les couches microbiennes indispensables à la transformation des

pRéCIEuX pARASItES «L’arrivée des premiers pucerons indique que la température se réchauffe. Il ne faut surtout pas s’en débarrasser. Au sein de ces populations, il y a aussi les premiers prédateurs. Ils vont grandir ensemble puis la nature va faire son œuvre. Et il n’y aura quasiment plus rien à faire.»

matières nutritives. Travailler avec la force déjà présente dans la nature permet souvent d’économiser de l’énergie et des moyens.»

L’EAu ESt L’ENNEMI du bIEN

RéutILISER SES gRAINES «La plupart des graines se conservent entre trois et cinq ans. on peut donc garder son surplus au froid et au sec et le réutiliser l’année suivante. on peut également les mélanger à de nouvelles graines. d’une manière générale, il vaut mieux semer plutôt que d’acheter des plantons qui seront moins résistants. Beaucoup de légumes comme les radis ou les salades se plantent très tôt, dès début mars.»

fAvoRISER LA dIvERSIté «Il ne faut pas avoir peur de mélanger ses graines. dans la nature, il n’y a pas de monoculture, c’est le propre de l’homme d’avoir voulu simplifier l’écosystème. or quand arrive un parasite dans une monoculture, il n’a plus qu’à suivre la ligne. Si vous plantez deux espèces de radis, trois espèces de salades, une sorte de diversité se crée. Les pucerons vont ainsi se concentrer sur une seule espèce. Plus on va vers une certaine diversité, plus on va vers une forme de complexité qui favorise le développement de la vie.»

CHRIStopHE LEutHoLd privilégie les gestes nature au jardin.

«Souvent, on veut bien faire en arrosant beaucoup. Mais les racines d’une plante trop généreusement arrosée ne vont pas descendre assez profondément dans la terre, ce qui a bien des chances de la fragiliser. Pour savoir quand arroser, il suffit de planter son doigt dans la terre. Si elle est sèche sur trois centimètres, c’est le bon moment. Pour préserver l’humidité, on peut également disposer une couche de compost, nommée mulch. Pour l’obtenir, on broye, par exemple, des feuilles mortes que l’on disperse sur le sol. C’est une méthode qui apporte également des nutriments à la terre et attire une faune utile. Enfin, dans la mesure du possible, récolter l’eau de pluie et utiliser des arrosoirs. Cela permet non seulement de faire des économies mais aussi de prendre conscience des quantités d’eau utilisées pour arroser le jardin.»

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EFFICIENCEMENT VÔTRE…

PEOPLE

LA «MISE EN LUMIÈRE» DE DARIUS ROCHEBIN

«JE MEts En routE LA MACHInE À LAvEr AprÈs 22 HEurEs» dARIuS RoCHEbIN est convaincu que de petits gestes peuvent faire beaucoup.

D’où viendra le salut de l’environnement? Pour l’énergie renouvelable, j’espère que les progrès techniques nous permettront d’évoluer. Je crois moins aux restrictions brutales. Regardez les jeunes, en théorie plus écolos, qui dépensent des flots de kérosène pour des week-ends à Barcelone ou à Berlin! Quel est l’acte responsable le plus marquant que vous faites dans votre quotidien? J’ai de nouveaux réflexes de recyclage, que ce soit pour le papier, les verres ou les végétaux. Quelle est l’actualité environnementale la plus marquante sur l’année écoulée? Les accidents nucléaires de la centrale de Fukushima après le séisme de 2011. Cela a changé notre manière de voir. Pensez-vous que la protection de l’environnement est l’enjeu du XXIe siècle? Sans doute! J’ai été très choqué d’apprendre que des sacs plastiques dérivaient même au milieu de l’Atlantique. L’idée que certaines contrées se dégradent m’attriste. Je pense à ces régions du sud de la France défigurées par les zones industrielles ou les marinas.

ANNE-MARIE PhILIPPE

Economiser l’énergie, c’est important? oui, j’y pense au quotidien. Quel serait votre éco-geste du matin? Je marche tous les matins. C’est la plus simple façon d’économiser l’énergie ! Et c’est sain. dans la journée, dès que j’ai l’occasion de marcher, je le fais. Et celui du soir? Je mets en route la machine à laver après 22 heures sur un programme peu gourmand. Vous êtes plutôt train ou voiture? Voiture, pour la liberté que cela procure. Et les voitures hybrides, quant à elles, font, non seulement moins de bruit mais sont plus agréables à l’usage.

Qu’avez-vous changé dans votre comportement ces cinq dernières années pour réduire votre consommation d’électricité? J’ai une épouse qui me rappelle constamment d’éteindre les lumières! Comment voyez-vous la maison de vos rêves? La maison de mes rêves serait à la campagne, au milieu de la verdure, près d’un petit cours d’eau. Avec ou sans panneaux solaires? Avec des panneaux solaires! C’est une énergie renouvelable plaisante qui fait moins peur que toutes les autres. Et si elle était classée monument historique, installeriez-vous des panneaux solaires? Pas forcément. Il faut toujours trouver un équilibre réalisable dans la vie.

Si vous aviez une baguette magique, quels seraient vos trois vœux pour l’environnement? Mon premier: découvrir une source d’énergie entièrement renouvelable. Mon deuxième: restaurer certains paysages aujourd’hui trop construits, comme l’Ile-de-France. Le troisième: être plus économe en énergie moimême, il faut toujours commencer par soimême, c’est le plus difficile! Revenons sur l’efficience. Que pourriez-vous encore améliorer dans votre quotidien? Tous les petits gestes de la journée. Mais ça passe par un état d’esprit. J’ai toujours gardé dans l’oreille une version latine de collège sur le bonheur des premiers hommes qui se prélassaient in gramine molli, «sur l’herbe tendre» des origines. C’est du Lucrèce, si ma mémoire est bonne. Il n’y a rien de plus beau au monde qu’une belle prairie bien verte, bien fleurie et intouchée.

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AGENDA PARIS | 7 - 9 MARS 2012 écoBat Pour répondre aux exigences réglementaires et technologiques du bâtiment durable, Ecobat se décline en trois rendezvous importants. Ecobat performance consacré à l’efficience énergétique, Ecobat sciences et techniques et le salon Ecobat avec 200 exposants.

GENÈVE | 7 - 8 MARS 2012 LUC ARGAND, président du Salon international de l’automobile de Genève.

www.salon-ecobat.com

LAUSANNE | 10 - 18 mars 2012 HABITAT-JARDIN Le rendez-vous annuel des propriétaires, futurs propriétaires avec une valeur ajoutée écologique toujours plus marquée. Cette année, le Focus énergie permettra de répondre à toutes les questions des visiteurs sur le thème de l’efficience énergétique. Plus de 550 exposants, le salon numéro un en Suisse romande. www.habitat-jardin.ch

GRENOBLE | 29 mars - 1er avril 2012

International Advanced Mobility Forum En marge du Salon de l’automobile de Genève, ce forum va traiter des thèmes autour de la mobilité, des nouvelles technologies ou des comportements humains en matière de mobilité. Palexpo Genève www.iamf.ch

Zurich | 17 avril 2012

Salon européen du bois et de l’habitat durable

3e salon international de la mobilité

La chaleur solaire peut aussi apporter une contribution essentielle au tournant énergétique! Apprendre davantage à ce sujet au premier Congrès Swissolar chaleur solaire avec un focus sur les concepts pratiques et les nouvelles tendances.

Mobileservice, öbu et mobitool s’associent pour organiser le 3e Salon international de la mobilité à Zurich. Celui-ci s’adresse aux partenaires indispensables pour repenser la mobilité en Suisse: les pouvoirs publics et l’économie.

Parc Alpexpo, Grenoble www.alpexpo.com

Technopark Zurich www.mobilsalon.ch

PARIS | 3 - 5 avril 2012 Salon des énergies renouvelables

Fribourg | 18 - 21 AVRIL 2012 ECOHOME

WETTINGEN | 19 - 22 avril 2012 Bauen + Wohnen Salon de la construction, rénovation, maison et jardin destiné à tout public. Rénover un bâtiment confortable, économe en énergie et libre de toute matière polluante et toutes les nouveautés en matière de jardin et d’habitat seront présents à ce salon annuel. www.fachmessen.ch

FRIBOURG | 6 juin 2012 SWISS ECO LEADERS DAY

Leader depuis 2001 en France, ce salon présente les dernières nouveautés en matière d’énergies renouvelables. Il est ouvert au grand public. Dans le cadre du salon seront mis en place un espace dédié éolien en accès limité aux spécialistes de la filière ainsi que différentes conférences.

Salon destiné au grand public intéressé par la construction, la rénovation et l’aménagement écologique et durable. Efficience énergétique, énergies renouvelables et éco-construction marquent de leur empreinte l’offre de l’exposition. Plus de 100 exposants et 8000 visiteurs attendus.

Les conférences 2012 sont placées sous le signe de l’approvisionnement énergétique renouvelable. Parmi les conférences prévues, «rapport sur le tour du monde de Planet Solar», présentation du baromètre «énergie et environnement 2012», présentation de la «politique énergétique de la Suisse». Programme définitif communiqué dans le courant du mois de mars.

Porte de Versailles, Paris www.energie-ren.com

Forum Fribourg www.forum-fribourg.ch

Forum Fribourg www.swissecoleadersday.ch

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