n. 2 - Ottobre 1930

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fl nous reste mahtenant & examiner Ia qualité du matdrialisme de M. Berl. Aussi bien, pubque c'est la dernihe carte qu'il a jctde sur le tapis littéraire,je me suis fait un scrupule de ne la retourner qu'en dernier lieu, pour qu'on ne m'accuse pas de trahir c: l'dvalution * de mon personnage. M. Berl nous a moins Btonné, le jour ah i1 s'est affubl4 du matérialisme, que nous étonnérent, en leur temps, MM. Morhange ou Bataille. Nous trouvions presqu'iilvralsemblable que M. Bed n'y ait pas pensé plus tbt. Comment peut-on etre marxiste, r~volutionnaire, sans etre matérialiste? Mais j'ai explique pIus haut l'kvolution de M+Berl. Iï en rksulte qu'il y a deux matérialismes A considérer chez le fondateur des Derniers Jours :un matérialisme pratique e t un matkrlalisrne fh6oriqus qui valent la peine d'btre ktudfks sdparément. Le matérialisme pratique de M. Berl a dkjh fait une noble appariuon au cours de cet article, en compagnie des conceptions économiques de notre auteur. 11 prend ses ales, se pavane dans la septikrne partie de Mort de la morale, etc., intitulke Les Saints du dernier jour. Le juif Berl y rompt des lances en faveur d u catholicisme, ci-devant religion d'État, contre le protestantisme, dont on connalt I'hfluence restreinte dans les domaines de la Fille a h d e de I'Ëglise. Je crois, écrit-il, que te profestanlisme dtfend la bourgeoisie d*unemanilre plus efficace que le ca~olicisme.M a i r e de goût, semble-t-il, que M. Berl tient & motiver. A propos de l'organisation de répression e t d'espionnage anti-ouvrfer connue sous le nom de Sherman Service (*), il fait 1s comparaison suivante : Je ne suis pas sûr que dans un pays calholigue on oserait phcer ainsi le mouchardage sous l'&ide de la religion. Ces deux postulats essentiellement 4 matérialistes * qui visent & nier les plus soiides traditions du cathoIicisme, et surtout son rbIe moderne, amhnent Ia déclaration suivante, également inspirée du meme matérialisme, et qui, elle, vise seulement A introduire, dans le camp r&volutionnafre,les patronages, les syndicats chrétiens, les associations de boy-scouts e t la Jeunesse ouvriérc (chrétienne) : la feuncsse c ~ o I i q u es1 e animke par un mysticisme rdel, et subit une certaine tendance non-conformiste, Voila pour le matérialisme pratique. Le matdriaiisme tliéoriguc de M. Berl se prhente beaucoup moins bien. Je vais aider M. Berl voir clair dans le lamentable chapitre dernier de Mort de la Morak, etc., et ce pour la dPfense du mat&rialisme, Un tel bavardage ne vaut la discussion qu'h cause des opinions professées par Ie bavard A l'égard des capitalistes, des ouvriers et des bourgeois, e t de l'usage que tentent de faire dudit chapitre certains critiques amis de M. Berl, et d'autres critfques qui par ailleurs ne 4 marchent v pas pour toutes sortes d'excellentes raisons mais qui vont si loin & la suite du matérialisme berlien qu'ils se perdent. Que ceux qui seraient dupes des titres A grand fracas de M. Berl apprennent que le matérialisme ne fait pas alliance avec le seul prolétariat ;ainsi le vieux et respecbble matérfalisrne de La Mettrie a pu donner en ligne directe, vers 1850, le matdrialisme allid h la bourgeoisie de Vogt et d'une quantité de prétendus hommes de science dont la lignée n'est pas éteinte. Ce vieux matérialisme ne considéralt pas, comme M. Berl, la matibre e t un reste. Il était donc, en 1750, considCrablement en avance sur les ptnibles concepts de M. Berl. Ce n'était pas une mdtliode, pas plus que les matkialismes grossiers qui naquirent ensuite (y compris le matérialisme de M,GeorgesBatailIe, le thdoricien de la merde) mais une doctrine. Le mat& rialisme n'est pas une doctrine, mais une mtütode affirme Mort de Ia morale, dc. Icl l'auteur contond sans doute avec le terme supérieur, Ia diaIectique hegdlienne, remise sur ses pieds matérialistes par Marx-Engels et qui, dans son application B l'histoire, a permis A la connaissance des bonds énormes que M. Berl ignore. Feuerbach, et surtout Marx-Engels, Il@ dèrent l'héritage du vieux matérialisme du xvIIri si&cle(**).Ce qu'il en est resté est l'idée fondamentale A savoir que a la matfére n'est pas le produit de l'esprit, mais qu'au contraire l'esprit est le produit le plus dlevd de la matière B. Ceci, nous le devons Feuerbach psi 1A a s'am& court *. * 11 fut impossible h Feuerbach, écrit Engels, de surmonter le préjugé phfIosb phique courant h I'bgard d u matérialisme, prkjug8 se rapportant non pas h la chose, mais au mot lui-mbme a. Engels explfque dans le livre qu'il a consacré it Ludwlg Feuerbach (p. 59 et su&. de la traduction française) comment on put surmonter le prdjugb philosophique, en premier Heu A la suite des découvertes scientifiques du xrxi sikcle, ensuite en considérant le monde a en tant que matihre engagée dans un développement historique B. L'ddlflcation du nouveau matérialisme, telle f u t l'œuvre gigantesque h laquelle s'attaquérent entre autres P16khanov et Linine, ce dernier thdoriquement et pratiquement. L'ouvrage de Lénine Maurialisme et Emptrocriîicisme est l'expression la plus accomplie du passage de la dodrfne m a t e rialiste h la m4ihode matériaIiste quant B la description des relations de l'homme et du monde extérieur, qui ait 4 t h Bcrfte jusqu'g ce jour, et il faut reconnaltre que le sujet n'est pas &puisé.

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